Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

saint-esprit - Page 4

  • Hymne au Saint-Esprit - Choeur Saint-Siméon, dir. Nana Peradze

    "Roi du ciel, Consolateur, Esprit de Vérité, Toi qui es partout présent et qui remplis tout, Trésor des biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi qui es Bonté !"

  • 22 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Magnificat (Lc 1, 46-56)

    « On me demande comment l'âme magnifie (c'est-à-dire agrandit) le Seigneur. Car, si le Seigneur ne peut être ni augmenté ni diminué, s'il est ce qu'il est, comment Marie peut-elle dire maintenant : "Mon âme magnifie le Seigneur" ? Si je considère que le Seigneur notre Sauveur est "l'image du Dieu invisible" (Col I,15), si je vois mon âme faite "à l'image du créateur" (Gn I,27), afin d'être l'image de l'image (car mon âme n'est pas exactement l’image de Dieu, mais elle a éte créée à la ressemblance de la première image) alors voici ce que je comprendrai : à la manière de ceux dont le métier est de peindre des images et d'utiliser leur art à reproduire un seul modèle, le visage d'un roi par exemple, chacun de nous donne à son âme l'image du Christ ; il en trace une image plus ou moins grande, délavée ou ternie, ou, au contraire, claire et lumineuse, ressemblant au modèle. Donc, lorsque j'aurai agrandi l'image de l'image, c'est-à-dire mon âme, lorsque je l'aurai "magnifiée" par mes actions, mes pensées et mes paroles, alors l'image de Dieu grandira et le Seigneur lui-même sera "magnifié" dans mon âme qui en est l'image. De même que le Seigneur grandit dans cette image que nous sommes de lui, de méme, si nous tombons dans le peché, il diminue et décroît...

    Voilà pourquoi l'âme de Marie magnifie d'abord le Seigneur et ensuite "son esprit exulte en Dieu." En effet, si nous n'avons pas grandi auparavant, nous ne pouvons exulter. "Parce que, dit-elle, il a jeté les yeux sur l'humilité de sa servante." (Lc I,48) Quelle est cette humilité de Marie que le Seigneur a regardée ? Qu’avait d'humble et de bas la mère du Sauveur qui portait en elle le Fils de Dieu ? "Il a jeté les yeux sur l'humilité de sa servante", cela veut dire à peu près : il a jeté les yeux sur la justice de sa servante, sur sa tempérance, sur sa force et sur sa sagesse. D'ailleurs, il est naturel que Dieu regarde les vertus. On me dira peut-être : Je comprends que Dieu regarde la justice et la sagesse de sa servante ; mais il n'est pas évident qu'il fasse attention à son humilité. Celui qui cherche à comprendre doit remarquer que précisement l'humilité est designée dans les Ecritures comme l’une des vertus. Du reste, le Sauveur déclare : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez soulagement pour vos âmes." (Mt XI,29)

    "Désormais toutes les générations me diront bienheureuse." (Lc I,48) Si je comprends dans le sens le plus simple les mots "toutes les générations", je l'interprète des croyants. Mais si je réfléchis plus profondément, je remarque qu'il vaut bien mieux ajouter : "car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. (Lc I,49)" En effet, puisque "tout homme qui s'abaisse sera élevé" (Lc XIV,11), Dieu qui a regardé l'humilité de la bienheureuse Marie, a naturellement le Tout-Puissant fait pour elle de grandes choses.

    "Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge." (Lc I,50) La miséricorde de Dieu s'étend non pas sur une, deux, trois, ni même cinq genérations, mais éternellement, d'âge en âge. "Pour ceux qui le craignent, il a déployé la force de son bras." (Lc I,50-51) Si, malgré ta faiblesse, tu approches du Seigneur dans la crainte, tu pourras entendre sa promesse en réponse à ta crainte. Quelle est cette promesse ? Il se fait, dit Marie, la force de ceux qui le craignent. La force ou la puissance est une qualité royale... Si donc tu crains Dieu, il te donne sa force et sa puissance, il te donne son Royaume, afin que, soumis au Roi des rois, tu possèdes le Royaume des Cieux, dans le Christ Jésus.

    "Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle." (Lc I,56) S'il a suffi de la venue de Marie chez Elisabeth et de sa salutation pour que l'enfant tressaille de joie et qu'Elisabeth, remplie de l'Esprit-Saint, prophétise ce que rapporte l'Evangile, si une seule heure a apporté de si grandes transformations, il nous reste à imaginer quels progrès Jean a réalisés pendant les trois mois du séjour de Marie près d'Elisabeth. Si en un instant le petit enfant a tressailli et, pourrait-on dire, bondi de joie, et si Elisabeth a été remplie de l'Esprit Saint, il est anormal que, pendant trois mois, ni Jean, ni Elisabeth n'aient pas réalisé de progrès au voisinage de la mère du Seigneur et en la présence du Sauveur lui-même. »

    Origène, Homélie sur l'Evangile de Luc (suite du commentaire proposé hier).

    Source : missel.free.fr

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (6)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Marie demeure toujours un être humain, elle a accueilli dans son coeur les événements de la vie de son Fils qui ont retenti en sentiments de joie ou de souffrance. C'est pourquoi, en regardant alternativement au plus profond de l'être de Marie et au plus profond de notre être, nous pourrons entrevoir quelques lueurs de prière. Dieu a opéré en Marie de grandes choses. En nous aussi, il en opère, moins grandes que celles qu'il a faites en Marie, sans doute, mais réelles tout de même ; à partir de son action en nous, nous pouvons soupçonner son action en elle. Cette manière de prier toute simple avec nos sentiments, nos désirs, nos rencontres, a l'avantage de pouvoir être utilisée en toutes circonstances, au coeur même de l'action. Sans nous en rendre compte, nous passons à Dieu "avec armes et bagages", et notre existence est le lieu privilégié où le Saint-Esprit peut agir. Peu à peu, la prière en vient à imprégner toute notre vie et nous ne pouvons plus mettre de distinction entre vie et prière. Si nous avons tant de difficultés à trouver le regard du Père dans l'oraison et à vivre du Christ, ne serait-ce pas que dans le reste de notre existence nous nous soucions peu de lui et de la prière ? »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

    priere-scoute.gif

  • 21 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Visitation (Lc 1, 39-45)

    « Les meilleurs vont vers les moins bons, pour leur procurer quelque avantage par leur venue. Ainsi, le Sauveur vient près de Jean pour sanctifier son baptême ; et dès que Marie eut entendu l'ange lui annoncer qu'elle allait concevoir le Sauveur et que sa cousine Elisabeth était enceinte, elle partit, se rendit en hâte vers le haut pays et entra dans la maison d'Elisabeth. Car Jésus, dans le sein de Marie, se hâtait de sanctifier Jean, encore dans le sein de sa mère. Avant l'arrivée de Marie et son salut, l'enfant n'avait pas tressailli dans le sein de sa mère ; mais dès que Marie eut prononcé la parole que le Fils de Dieu, dans son sein maternel, lui avait suggérée, l'enfant tressaillit de joie et, dès lors, de son précurseur, Jésus fit un prophète.

    Marie, tout à fait digne d'être mère du Fils de Dieu, devait, après son entretien avec l'ange, gravir la montagne et demeurer sur les sommets. D'où ces mots : "En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays." Il lui fallait aussi, parce qu'elle était active et pleine de sollicitude se hâter avec zèle et, remplie de l'Esprit-Saint, être conduite sur les sommets et protégée par la puissance divine, qui l'avait déjà couverte de son ombre. Elle vint donc "dans une ville de Juda ; elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth. Or, dès qu'Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit." (Lc I, 39-41)

    C'est pourquoi il n'est pas douteux que, si Elisabeth fut alors remplie du Saint-Esprit ce fut à cause de son fils. Car ce n'est pas la mère qui, la première, a mérité le Saint-Esprit ; mais lorsque Jean, encore enfermé dans son sein, eut reçu le Saint-Esprit, alors, Elisabeth, après la sanctification de son fils, fut remplie du Saint-Esprit. Tu pourras le croire, si tu as remarqué une chose semblable à propos du Sauveur... Car Marie fut remplie du Saint-Esprit, quand elle commença à avoir le Sauveur en son sein. En effet, dès qu'elle eut reçu l'Esprit Saint, créateur du corps du Seigneur, et que le Fils de Dieu eut commencé à être dans son sein, Marie aussi fut remplie de l’Esprit-Saint.

    "Alors Elisabeth poussa un grand cri et dit : Tu es bénie entre les femmes." (Lc I, 42)

    Si la naissance du Sauveur n'avait pas été céleste et bienheureuse, si elle n’avait pas eu quelque chose de divin et de supérieur à l'humanité, jamais sa doctrine ne se serait répandue sur toute la terre. S'il y avait eu dans le sein de Marie un homme au lieu du Fils de Dieu, comment pourrait-on expliquer, au temps du Christ comme maintenant, des guérisons de maladies de toutes sortes, non seulement physiques, mais encore morales ?...

    Avant Jean, Elisabeth prophétise ; avant la naissance du Seigneur notre Sauveur, Marie prophétise. Et de même que le péché a commencé par une femme pour atteindre ensuite l'homme, de même le salut a débuté par des femmes, pour que les autres, oubliant la faiblesse de leur sexe, imitent la vie et la conduite des saintes, surtout de celles que l'Evangile nous décrit maintenant. Voyons donc la prophétie de la Vierge. "Mon âme magnifie le Seigneur, dit-elle, et mon esprit exalte en Dieu mon Sauveur." (Lc I, 46-47) Deux principes, l'âme et l'esprit, s'acquittent d'une double louange. L'âme célèbre le Seigneur, l'esprit célèbre Dieu, non pas que la louange du Seigneur soit différente de celle de Dieu, mais parce que Dieu est aussi Seigneur et que le Seigneur est également Dieu. »

    Origène, Homélie sur l'Evangile de Luc.

    Source : missel.free.fr

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (3)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « En Marie le Saint-Esprit a tout fait. Il a formé l'humanité de Jésus en la couvrant de son ombre. C'est l'Esprit aussi qui inspira à Marie sa foi et sa charité. C'est pourquoi les Pères nous invitent à recourir à l'intercession de Marie pour obtenir de l'Esprit la capacité d'engendrer le Christ en nous, comme l'atteste cette magnifique prière de saint Ildephonse : "Je te prie, je te prie, Vierge sainte : que de cet Esprit qui t'a fait engendrer Jésus, je reçoive moi-même Jésus. Que mon âme reçoive Jésus par cet Esprit qui a fait que ta chair a conçu ce même Jésus. Que j'aime en cet Esprit dans lequel tu l'adores toi-même comme ton Seigneur et tu le contemples comme ton Fils." (*) »

    (*) : Saint Ildephonse de Tolède (607-667), De Virginitate perpetua Sanctae Mariae, ch. 12 ; PL 96, c. 106.

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

    Annonciation-3a.jpg

  • 9 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    St Jean-Baptiste : "Préparez le chemin du Seigneur..." (Lc 3, 1-6)

    « "Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu" (Lc 3,4). Cette parole montre clairement que les événements prophétisés ne se produiront pas à Jérusalem, mais au désert ;  c'est là que la gloire de Dieu apparaîtra et que toute chair aura connaissance du salut de Dieu. Et c'est ce qui s'est accompli réellement et littéralement lorsque Jean Baptiste proclama dans le désert du Jourdain que le salut de Dieu se manifesterait, car c'est là que le salut de Dieu est apparu. En effet, le Christ avec sa gloire s'est fait connaître à tous ; lorsqu'il eut été baptisé, le Saint-Esprit descendit sur lui sous la forme d'une colombe et y demeura ; et la voix du Père lui rendit témoignage : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le" (Lc 9,35).
    Le prophète parlait ainsi parce que Dieu devait résider dans le désert, qui est inaccessible au monde. Toutes les nations païennes étaient désertées par la connaissance de Dieu, et toutes étaient inaccessibles aux justes et aux prophètes de Dieu. C'est pour cela que cette voix ordonne de préparer le chemin au Verbe de Dieu et de rendre unie la route inaccessible et raboteuse afin que notre Dieu, en venant résider chez nous, puisse y avancer. "Préparez le chemin du Seigneur", c'est la prédication évangélique et la nouvelle consolation qui souhaite que le salut de Dieu vienne à la connaissance de tous les hommes. »

    Eusèbe de Césarée (v.265-339), Sur Isaïe, 40 (Trad. AELF, Lectionnaire pour chaque jour de l'année, I, Solesmes / Cerf, 2004).

  • 9 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le Temple de Dieu
    "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic." (Jn 2, 13-22)

    « Nous faisons aujourd'hui une fête solennelle, mes frères... nous faisons la fête de la maison de Dieu, du temple de Dieu, de la cité du Roi éternel, de l'Épouse du Christ...

    Voyons quelle est la maison de Dieu, cherchons son temple et sa cité, voyons aussi quelle est son épouse. Je ne l'ai point oublié, et je le redis encore avec crainte, en même temps qu'avec respect, c'est nous, oui, c'est nous, vous dis-je qui sommes tout cela, mais dans le Coeur de Dieu, c'est nous, mais par la grâce de Dieu, non par nos propres mérites. Que l'homme ne revendique point comme de lui ce qui vient de Dieu, et qu'il ne cède point à la pensée de s'exalter lui-même, autrement Dieu, le mettant à sa place, fera ce qu'il aurait dû faire lui-même, et humiliera celui qui ne songe qu'à s'élever. Si dans une ardeur toute puérile nous voulons nous sauver gratis, nous ne nous sauverons point, et ce sera justice : quand on dissimule sa misère, on ferme la porte à la miséricorde, et la grâce n'a plus de place là où on présume de ses propres mérites, tandis que l'humble aveu de nos souffrances provoque la compassion. Il a pour résultat de nous faire nourrir dans notre faim, par Dieu même, comme par un riche père de famille, et trouver, sous lui, dans une grande abondance de pain. C'est donc nous qui sommes sa maison, cette maison à laquelle les provisions de vie ne manquent jamais. Mais rappelez-vous qu'il appelle sa maison une maison de prière ; or cela semble parfaitement répondre au témoignage du Prophète qui nous annonce que nous serons nourris de Dieu dans nos prières, avec un pain de larmes, et abreuvés de nos pleurs (Ps LXXIX, 6)... "Soyez saint, est-il dit, parce que moi qui suis le Seigneur votre Dieu, je suis saint" (Lev XI, 44). Et l'Apôtre continue : "Ne savez-vous pas que vos corps sont les temples du Saint-Esprit, et que le Saint-Esprit réside en vous" (I Co VI, 19), or, si quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra (I Co III, 17).

    Nous contenterons-nous de la sainteté ? La paix encore est requise, si nous en croyons l'Apôtre qui nous dit : "Tâchez d'avoir la paix avec tout le monde, et de conserver la sainteté sans laquelle nul ne verra Dieu (Hb XII, 14). C'est elle, en effet, qui fait que les hommes vivent ensemble comme des frères, car c'est elle qui édifie pour notre Roi, le vrai Roi pacifique, la nouvelle citée qui a nom Jérusalem, c'est-à-dire la vision de Dieu... Enfin il dit lui-même : "Je vous ai rendu mon épouse dans la foi, dans la justice et le jugement", dans sa justice à lui, comprenez bien, non point dans la vôtre, et "je vous ai épousée dans ma miséricorde et dans ma compassion" (Os II, 19). S'il n'a pas fait ce que fait un époux, s'il n'a point aimé comme aime un époux, s'il n'a pas eu la jalousie qu'a un époux, ne vous flattez point d'être son épouse.

    Ainsi, mes frères, si nous pouvons nous reconnaître pour la maison du Père de famille, parce que nous avons des pains en abondance ; si nous sommes le temple de Dieu par la sanctification, la cité du souverain Roi par la communion de la vie en commun, si nous sommes l'épouse de l'Epoux immortel par l'amour, il me semble que je ne dois pas craindre d'appeler cette solennité notre fête. Ne soyez pas surpris non plus que cette fête se passe sur la terre, attendu qu'elle se célèbre aussi dans les cieux. En effet, s'il est vrai, or c'est la Vérité même qui l'affirme, et ce ne peut donc point ne pas être vrai, qu'il y a de la joie dans les cieux et même parmi les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui fait pénitence, on ne saurait douter qu'aujourd'hui il y ait une joie immense pour tant de pécheurs qui font pénitence. Mais voulez-vous que je vous dise encore ? Eh bien ! "La joie du Seigneur est notre force" (II Esdr VIII, 10). Réjouissons-nous donc avec les anges de Dieu, réjouissons-nous avec Dieu, et que la fête d'aujourd'hui se passe en actions de grâces, attendu que plus elle nous est personnelle, plus aussi elle doit nous trouver remplis de dévotion. »

    Saint Bernard, Cinquième Sermon pour la Dédicace de l'Eglise (1,8-9-10), in Oeuvres complètes de Saint Bernard (Tome III), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis Vivès, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 27 octobre : Méditation

    « Nous devrions souvent dire : "Jésus est dans mon coeur. Je crois à la fidélité de son amour pour moi." Nous sommes un avec lui et, quand nous n'avons rien à donner, donnons-lui notre incapacité. Demandons à Jésus de prier en nous car personne ne connaît le Père mieux que lui. Nul ne peut mieux prier que Jésus qui envoie son Esprit prier en nous, car nous ne savons pas prier comme il le faudrait.
    Et si mon coeur est limpide, si dans mon coeur Jésus est vivant, si mon coeur est un tabernacle du Dieu vivant, Jésus et moi sommes un. Comme l'écrit saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vit, mais c'est le Christ qui vit en moi."
    Le Christ prie en moi, le Christ oeuvre en moi, le Christ pense en moi, le Christ regarde avec mes yeux, le Christ parle avec mes paroles, le Christ travaille avec mes mains, marche avec mes pieds, aime avec mon coeur. Saint Paul écrit : "J'appartiens au Christ et rien ne me séparera de son amour." Telle était son unité avec Dieu dans le Saint-Esprit.
    Il est très important de savoir que le Christ est en nous, que sa présence est en nous, où que nous soyons. Dieu nous aime tant qu'il a donné son Fils, Jésus, et à présent il nous donne l'amour : laissons-lui carte blanche pour ce qui nous concerne... Donnons-lui carte blanche pour qu'il puisse faire usage de nous. Lui permettre de vivre sa vie en nous, c'est prier. Et plus nous le lui permettons, plus nous devenons semblables au Christ.
    La prière n'est rien d'autre qu'un total abandon, une totale unité avec le Christ...

    Notre Père, me voici, ton enfant, à ta disposition pour que tu m'utilises à poursuivre ton amour pour le monde, par le don de Jésus que tu me fais et qu'à travers moi tu fais à chacun des autres et au monde.
    Prions les uns pour les autres pour permettre à Jésus d'aimer, en nous et à travers nous, de l'amour dont le Père l'aime. »

    Bse Teresa de Calcutta (1910-1997), La prière, fraîcheur d'une source, Centurion, Paris, 1992.

    vitrail_sacre_coeur1.jpg

    Vitrail du Sacré-Cœur, église Saint-Laurent-des-Hommes, Saint-Laurent-des-Hommes, Dordogne, France
    Auteur : Père Igor - Licence : CC-BY-SA

  • 20 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Psaume 8

    « "Pour moi, je considère vos cieux, l’ouvrage de vos doigts" (Ps VIII, 4). Nous lisons que Dieu écrivit la loi de son doigt, pour la donner à Moïse, son saint et fidèle serviteur (Ex XXXI, 18), et dans ce doigt de Dieu. beaucoup d’interprètes voient l’Esprit-Saint. Si donc par les doigts de Dieu, nous pouvons entendre aussi les ministres remplis de l’Esprit-Saint, parce que c’est lui qui agit en eux ; comme ce sont eux qui nous ont préparé toutes les divines Ecritures, il nous est permis aussi d’entendre par les cieux les livres de l’un et de l’autre Testament. Il est dit aussi de Moïse, que les mages de Pharaon, voyant qu’il les surpassait, s’écrièrent : "Celui-ci est le doigt de Dieu" (Id. VIII, 19). Quoique cette expression d’Isaïe : "Le ciel sera replié comme un livre" (Is XXXIV, 4), s’applique au ciel éthéré, on peut très bien l’entendre encore dans le sens allégorique des livres de l’Ecriture. "Pour moi donc, je considère les cieux qui sont l’ouvrage de vos mains", c’est-à-dire, je lirai, je comprendrai ces Ecritures, que vous avez écrites par vos ministres, que dirigeaient l’Esprit-Saint.

    On peut donc aussi voir les livres saints, dans ces cieux dont il disait auparavant : "Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux", ce qui signifiait : Parce que votre magnificence est plus élevée que les cieux, et qu’elle surpasse toutes les paroles des Ecritures ; voilà que vous avez tiré de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, la louange la plus parfaite, en contraignant à commencer par croire aux saintes Ecritures, ceux qui désirent arriver à la connaissance de votre grandeur ; et cette grandeur est bien au-dessus des Ecritures, puisqu’elle surpasse tous les efforts et toutes les expressions du langage. Dieu donc a voulu abaisser les Ecritures jusqu’au niveau des enfants nouveau-nés et à la mamelle, comme l’a dit un autre psaume : "Il a abaissé les cieux et il est descendu" (Ps XVII, 19) ; et il l’a fait à cause de ses ennemis, qui détestent la croix de Jésus-Christ, et dont les discours orgueilleux ne peuvent même, en disant la vérité, devenir utiles aux enfants nouveau-nés et à la mamelle. C’est ainsi qu’est détruit l’ennemi et le défenseur, qui veut défendre tantôt la sagesse, tantôt le nom du Christ, et qui attaque néanmoins la vérité dont il garantit la prompte intelligence, puisqu’il ruine la foi qui en est la base. On peut le convaincre encore de ne posséder point la vérité, puisqu’en ruinant la foi qui est l’échelle pour y arriver, il prouve qu’il en ignore le chemin. Si donc on veut détruire ce téméraire, cet aveugle prometteur de la vérité, qui en est à la fois l’ennemi et le défenseur, il faut regarder les cieux, l’ouvrage des doigts de Dieu, c’est-à-dire comprendre les saintes Ecritures qui s’abaissent jusqu’à cette lenteur des enfants qu’elles nourrissent d’abord par l’humble croyance des faits historiques accomplis pour notre salut, qu’elles fortifient ensuite jusqu’à les élever à la sublime intelligence des vérités éternelles. Ces cieux donc, ou les livres saints, sont l’ouvrage des doigts de Dieu, puisqu’ils sont écrits par le Saint-Esprit qui animait les saints et agissait en eux. Pour ceux qui ont cherché leur gloire plutôt que le salut des hommes, ils ont parlé sans l’Esprit-Saint, en qui sont les entrailles de la divine miséricorde. »

    Saint Augustin, Commentaires sur les Psaumes : Psaume 8 (7-8), Traduits par M. l’abbé Morisot, 1875.

    Source : Le Docteur angélique (Oeuvres complètes de saint Thomas d'Aquin)

  • 13 octobre : Prière

    « Mon Dieu, je tremble quand je considère le peu de bonnes actions que j’ai faites jusqu’ici et le nombre innombrable de mauvaises actions que j’ai commises. Prosterné humblement devant vous, Seigneur, je vous demande pardon et miséricorde pour toutes les actions criminelles, passionnées, et corrompues que j’ai faites dans toute ma vie. Je vous demande aussi pardon pour toutes les bonnes œuvres que j’ai omises ou mal faites. Réparez, Seigneur, tout le mal que j’ai fait et suppléez au bien que j’ai omis. Je vous offre à cette intention, c’est-à-dire pour expier mes actions criminelles et réparer les défauts qui ont vicié et altéré mes bonnes œuvres. Je vous offre toutes les actions et la vie de Jésus et de Marie. Je vous offre de même toutes les affections et leurs intentions pour réparer la perversité de mes intentions et la corruption de mes affections. Je vous offre toutes les actions que je ferai le reste de ma vie. Je vous demande la grâce de les faire saintement et prudemment d’une manière surnaturelle, avec une intention droite, pour votre gloire et mon salut avec une affection pure, agissant par le mouvement du Saint-Esprit et par le sentiment des vertus chrétiennes, dans la grâce habituelle et avec la grâce actuelle, en union des actions que Jésus et Marie ont faites sur la terre. Ne permettez pas, Seigneur, que je fasse aucune de mes actions par passion ; mais aidez-moi à les faire en vous et pour vous. Soyez seul le principe et la fin, le motif et la règle de tout ce que je ferai, dirai, penserai, et souffrirai en ce monde, afin que vous en soyez la récompense dans l’autre. Ainsi soit-il. »

    Bx Jean-Martin Moyë (1730-1793), Instruction sur la manière de bien faire ses actions, prière finale (v. 1785).
    Source : Ecrits du Bx Jean-Martin Moyë.

    Bx_Jean-Martin_Moye_2a.jpg

  • 11 septembre : Méditation

    « Malheur à l'âme rétrécie et desséchée en elle-même qui craint tout, et qui à force de craindre, n'a pas le temps d'aimer et de courir généreusement !
    O mon Dieu, je sais que vous voulez qu'un coeur qui vous aime "soit au large". J'agirai avec confiance, comme un enfant qui joue entre les bras de sa mère ; je me réjouirai dans le Seigneur ; je tâcherai de réjouir les autres ; j'épanouirai mon coeur sans crainte dans l'assemblée des enfants de Dieu. Je ne veux que candeur, innocence, joie du Saint-Esprit. Loin, loin, ô mon Dieu, cette sagesse triste et craintive qui se ronge toujours elle-même, qui tient toujours la balance en main pour peser des atomes... C'est vous faire injure que je n'agir pas avec vous avec plus de simplicité ; cette rigueur est indigne de vos entrailles paternelles. »

    Fénelon (1651-1715), cité in La voie de la paix intérieure par le P. de Lehen (Quatrième Part. ch. I), Nouvelle édition, Paris, René Haton, 1883.

    donald_zolan_a.jpg

  • 5 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel" (v.32).
    La manne n'était donc pas le pain du ciel ; pourquoi donc la dit-on un pain du ciel ? On l'appelle le pain du ciel dans le même sens que l'Ecriture dit : "Les oiseaux du ciel" (Ps VIII, 8), et aussi : "Et le Seigneur a tonné du haut du ciel" (Ps XVII, 15). Le pain que le Père donne, Jésus-Christ l'appelle le pain véritable, non que le miracle de la manne fût faux, mais parce qu'il était une figure et non pas la vérité même. Jésus-Christ, parlant de Moïse, ne s'élève point au-dessus de lui, parce que les Juifs ne lui donnaient pas encore la préférence sur Moïse, et qu'ils croyaient ce législateur plus grand que lui. Voilà pourquoi, ayant dit : "Moïse ne vous a point donné", il n'a pas ajouté : C'est moi qui donne ; mais il dit : C'est mon Père. Alors les Juifs répondirent : "Donnez-nous ce pain à manger" ; ils croyaient encore qu'il s'agissait d'un pain matériel et sensible ; ils s'attendaient encore à contenter leur appétit. Voilà pourquoi ils accoururent si promptement. Que fait donc Jésus-Christ ? Peu à peu il élève leur esprit, et il ajoute : "Le pain de Dieu est celui qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde" (v.33) ; non seulement aux Juifs, dit-il, mais aussi à tout le monde. Il ne dit pas simplement la nourriture, mais une vie différente, de celle-ci : et il dit qu'il donne la vie, parce que ceux qui avaient mangé la manne étaient tous morts ; mais les Juifs encore attachés à la terre, disent : "Donnez-nous ce pain" (v.34). Sur quoi Jésus-Christ les reprend de ce que, tant qu'ils ont cru recevoir une viande corporelle, ils sont venus à lui en foule ; mais qu'aussitôt qu'ils ont appris que la viande qu'il leur voulait donner était spirituelle, ils ont cessé d'accourir, et il leur dit : "Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n'aura point de faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif (v.35). Mais je vous l'ai déjà dit : vous m'avez vu, et vous ne me croyez point" (v.36).

    "Je suis le pain de vie". L'évangéliste commence maintenant d'entrer dans l'exposition des mystères. Et premièrement, il découvre la divinité du Christ, en disant : "Je suis le pain de vie" ; car il ne dit pas cela de son corps. Il parle de son corps vers la fin de ce chapitre : "Et le pain que je donnerai, c'est ma chair" (v.52). Mais ici il parle de sa divinité. Il est le pain parce qu'il est Dieu, le Verbe, de même qu'ici il devient le pain céleste par la descente du Saint-Esprit...
    ... si ces paroles les choquaient, que ne s'informaient-ils de Jésus, comment il était le pain de vie, comment il était descendu du ciel ? mais au lieu de le faire, ils se mettent à murmurer.
    Ce qui prouve manifestement que ce n'était point là de quoi ils s'offensaient, c'est que Jésus-Christ disait : "C'est mon Père" qui vous "donne le pain" ; ils ne dirent pas : Priez-le de nous le donner, mais : Donnez-nous ce pain. Cependant Jésus-Christ n'avait pas dit C'est moi qui le donne, mais : "C'est mon Père qui le donne". »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Jean (XLV, 1,2), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 12 juillet : Méditation

    « J'ai pensé plusieurs fois aux moyens d'acquérir et de conserver l'union avec Dieu et le prochain ; mais je n'en ai jamais trouvé de meilleur et de plus efficace que celui de l'humilité ; car, quand un homme s'abaisse toujours au-dessous de tous les autres, quand il ne juge mal de personne, il est difficile qu'il soit mal avec personne. Les âmes qui sont humbles sont toujours contentes ; leur joie rejaillit jusque sur leur visage, et le Saint-Esprit, qui réside en elles, les comble de paix, en sorte que rien ne peut les troubler. Si on les calomnie, elles le souffre ; si on les contredit, elles acquiescent ; si on les oublie, elles pensent que l'on a raison ; si on les surcharge d'occupations, elles travaillent volontiers ; et quelque difficile que soit une chose, dès qu'elle est commandée, elles s'y appliquent de bon coeur, se confiant en la vertu de la sainte obéissance. Les tentations qui leur arrivent, ne servent qu'à les affermir davantage dans l'humilité, et à les rendre victorieuses du démon de l'orgueil, qui ne nous donne jamais de trêve pendant cette vie, et qui attaque même les plus grands saints, tant qu'ils sont sur la terre.
    Hélas ! vouloir être estimé, qu'est-ce que cela, sinon vouloir être traité autrement que le Fils de Dieu ? Car pour qui a-t-il bien voulu passer dans l'esprit du peuple ? pour un séditieux, pour un insensé, pour un pécheur ? Jusque-là même qu'il a bien voulu souffrir qu'un Barrabas, un brigand, un meurtrier, un très méchant homme lui fût préféré. O mon Sauveur, que votre sainte humilité confondra de pécheurs, comme moi misérable, au jour du jugement !... »

    Saint Vincent de Paul (1581-1660), in Elévations, Prières et Pensées, Paris, J. de Gigord, 1919.

    violettes_gap.jpg

  • 17 juin : Méditation

    « Le Saint-Esprit opère en nous et avec nous toutes nos bonnes oeuvres. Il crie en nous à haute voix et sans paroles : "Aimez l'amour qui vous aime éternellement". Sa clameur est une touche intime en notre esprit, et sa voix est plus terrible que l'orage. Les éclairs qui l'accompagnent nous ouvrent le ciel et nous montrent la lumière de l'éternelle vérité. L'ardeur de cette touche intime et de son amour est telle qu'elle veut nous consumer entièrement, et sa touche crie sans cesse à notre esprit : "Payez votre dette, aimez l'amour qui vous a éternellement aimé." De là naissent une grande impatience intérieure et une attitude en dehors de tout mode et de toute manière. Car, plus nous aimons, plus nous désirons aimer, et plus nous payons ce que l'amour exige de nous, plus nous demeurons débiteurs. L'amour ne se tait pas ; il crie éternellement, sans trêve : "Aimez l'amour !" C'est là un combat bien inconnu à ceux qui n'ont pas le sens de ces choses. »

    Jan Van Ruysbroeck (1293-1381), Les sept degrés de l'échelle d'amour spirituel (ch. XIV), Bruxelles, Vromant et Cie, 1917 (Oeuvres de Ruysbroeck l'Admirable, tome I), in Paul de Jaegher, S.J., Anthologie Mystique, Paris, Desclée de Brouwer, 1933.

    cascade_8a.jpg

  • 7 juin : Méditation

    « "Nous recevons l'Esprit Saint, dit S. Augustin, si nous aimons l'Eglise, si nous sommes unis entre nous par la charité, si nous sommes fiers de notre foi et de notre nom de catholiques. Autant on aime l'Eglise, autant on possède l'Esprit Saint." Quiconque se sépare de l'Eglise se sépare de l'Esprit Saint. "En voyant ce qui se produit dans votre corps, dit S. Augustin, plaignez ceux qui se séparent de l'Eglise. Tant que la vie et la santé sont dans notre corps, tous les membres accomplissent leurs fonctions. Si un membre souffre, tous les autres membres compatissent. Mais parce qu'il demeure dans le corps, tout en souffrant il demeure vivant parce qu'il conserve l'Esprit de vie. Mais si un membre est séparé du corps, l'Esprit de vie ne le suit pas. Il conserve peut-être la forme qu'il avait quand il était vivant, il n'a plus la vie. Ainsi en est-il de l'homme séparé de l'Eglise." »

    P. Thiriet, L'Evangile médité avec les Pères, Tome 5, 1905.

    pentecote-icone-a.jpg

  • 5 juin : Méditation

    « "Mon Dieu, je vous adore... Tout en moi vous adore... Je vous adore en toutes choses... Et je n'ai plus de joie, de paix et de repos que dans cette adoration..." (Mgr Crooy, Evêque de Tournai de 1915 à 1924).

    Tout en moi, par Jésus, vous adore... Oui, tout mon être ; mon corps tel que vous l'avez fait, et cela, jusqu'à la dernière fibre, jusqu'aux moëlles les plus secrètes. Je vous adore avec mon âme et ses puissances, les naturelles et les surnaturelles ; avec ma mémoire qui ne veut plus se souvenir que de vous ; avec mon intelligence assoiffée de vous connaître ; avec mon coeur et tout l'amour dont il peut être capable ; avec ma volonté, rivée à votre saint service. Je vous adore, avec tout l'être de grâce, que votre don daigna créer en moi.
    Par Jésus, je vous adore en toutes choses... Je reconnais, par cette adoration, tout ce que vous êtes, vous, mon Dieu ; mon premier principe, ma fin dernière ; vous, la puissance, la sagesse ; vous, la bonté ; vous, la justice ; vous, la miséricorde ; vous, mon imperturbable espérance, dans votre vérité et dans votre amour.
    Je vous adore, par Jésus, dans vos volontés, celles que je comprends et, plus encore, celles que je ne comprends pas, mais que je sais justes, équitables et conformes, toutes, aux desseins de votre gloire infinie.
    Je vous adore même, en toutes vos permissions, aussi adorables que vos volontés, ô vous, qui ne permettez le mal, sous quelque forme qu'il se présente à moi, que pour être la cause d'un plus grand bien.
    Ma joie est pleine, désormais. Cette adoration me rassasie et m'établit en toute paix ; elle me stabilise en tout repos. Je voudrais ne plus me départir de cette attitude de corps et d'âme... Je voudrais, par Jésus-Hostie, ne plus relever le front de cette dalle où je me prosterne, pour vous dire mon néant et votre Tout...
    Je suis là, à ma vraie place... Je ne puis être mieux... Il me semble que toute expression de ma piété se confond bien en celle-ci...
    Seigneur Jésus, venez donc en moi, comme adorateur, adorateur du Père, du Fils que vous êtes, dans l'Amour qui me remplit de Dieu. Cette vie me semble si débordante, si féconde, si glorieuse !
    Ô mon Dieu, Trinité que j'adore !... »

    Dom Vandeur, A la Trinité par l'Hostie, Editions de Maredsous, 1942.

    Saint_Sacrement_13.jpg

  • 2 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Grégoire de Nazianze, Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.

  • 27 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Nous avons vu avec joie, mes frères, se lever ce jour de la Pentecôte, où la sainte Eglise resplendit aux yeux des fidèles et enflamme leurs coeurs. Car nous célébrons ce jour où notre Seigneur Jésus Christ, après sa résurrection et la gloire de son ascension, a envoyé le Saint-Esprit. Il avait dit, comme l’Evangile nous le rapporte : "Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Ecriture : Des fleuves d’eau vive jailliront de son coeur". L’Evangéliste donne alors cette explication : "En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus. En effet, l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié par le Père" (Jn 7,37-39).

    Il restait donc, après la glorification de Jésus, sa résurrection d’entre les morts et sa montée aux cieux, que l’Esprit Saint fût donné, après avoir été envoyé par celui qui l’avait promis. Et c’est ce qui s’est produit.

    En effet, après avoir vécu avec ses disciples pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, le Seigneur monta au ciel, et, le cinquantième jour, que nous célébrons aujourd’hui, il envoya le Saint-Esprit, ainsi qu’il est écrit : "Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent : il virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de 1’Esprit" (Ac 2,2-4).

    Ce souffle purifiait les coeurs de leur paille chamelle ; ce feu consumait le foin de l’ancienne convoitise ; ces langues que parlaient les Apôtres, comblés de l’Esprit Saint, préfiguraient la diffusion de l’Eglise par les langues de toutes les nations. Car, de même qu’après le déluge l’impiété des hommes édifia une haute tour contre le Seigneur, quand le genre humain mérita d’être divisé par des langues diverses si bien que chaque nation parlait sa propre langue sans être comprise par les autres nations, ainsi l’humble piété des croyants ramena vers l’Eglise la diversité de ces langues. Ainsi, ce que la discorde avait dispersé, la charité le rassemblerait, et les membres épars d'un unique genre humain seraient reliés entre eux et avec le Christ, le Chef unique, et seraient fondus par le feu de l’amour dans l’unité de ce Corps très saint.

    [...] Mes frères, membres du Corps du Christ, germes d’unité, enfants de paix, passez ce jour dans la joie, célébrez-le en sécurité. Car ce qui était annoncé en ces jours où vint le Saint-Esprit, c’est cela qui s’accomplit en vous. Car chacun de ceux qui recevait alors l’Esprit Saint parlait, à lui seul, toutes les langues. C’est ainsi qu’aujourd’hui l’unité elle-même parle toutes les langues à travers toutes les nations, cette unité dans laquelle vous possédez l’Esprit Saint, vous qui n’êtes séparés par aucun schisme de l’Eglise du Christ, laquelle parle toutes les langues. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 271, éd. des Mauristes 5, 1102-1103.
    Source : Clerus.org

  • 27 mai : Solennité de la Pentecôte

    De même qu'au calendrier traditionnel :

    Dimanche de la Pentecôte