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sainteté - Page 2

  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Prière enseignée à Sr Josefa Menendez (1890-1923) par la Très Sainte Vierge

    « Ô Très Doux et Très Aimé Jésus, si Vous n’étiez pas mon Sauveur, je n’oserais venir à Vous ! Mais Vous êtes mon Sauveur et mon Époux, et votre Cœur m’aime de l’amour le plus tendre et le plus ardent, comme aucun autre cœur n’est capable d’aimer.
    Je voudrais correspondre à cet amour que Vous avez pour moi, je voudrais avoir pour Vous qui êtes mon unique Amour, toute l’ardeur des séraphins, la pureté des anges et des vierges, la sainteté des bienheureux qui Vous possèdent et qui Vous glorifient dans le ciel. Si je pouvais Vous offrir tout cela, ce serait encore trop peu pour louer votre Bonté et votre Miséricorde. C’est pourquoi, je Vous présente mon pauvre cœur tel qu’il est, avec toutes ses misères, ses faiblesses et ses bons désirs. Daignez le purifier dans le sang de votre Cœur, le transformer et l’embraser Vous-même d’un amour pur et ardent. Ainsi cette pauvre créature que je suis, incapable de tout bien et capable de tout mal, Vous aimera et Vous glorifiera comme les séraphins les plus embrasés du ciel. Je Vous demande, enfin, ô mon Très Doux Jésus, de donner à mon âme la sainteté même de votre Cœur, ou plutôt de la plonger dans votre Cœur divin, afin qu’en Lui je Vous aime, je Vous serve, je Vous glorifie, et qu’en Lui je me perde pendant toute l’éternité !
    Je Vous demande cette grâce pour toutes les personnes que j’aime. Puissent-elles Vous rendre pour moi la gloire et l’honneur dont mes offenses Vous ont privé !... »

    Un Appel à l'Amour. Le Message du Cœur de Jésus au monde et sa Messagère Sœur Josefa Menendez. Religieuse coadjutrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus (16 mars 1923), Éditions de l'Apostolat de la Prière, Toulouse, 1944.

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    Vitrail de l'église Saint-Gervais à Luçon (Vendée)
    (Source photo : diocèse de Luçon)

  • Prière à Marie-Reine

    « Du fond de cette terre de larmes, où l'humanité souffrante se traîne péniblement, dans les remous d'une mer sans cesse agitée par le vent des passions, nous levons les yeux vers vous, ô Marie, Mère très aimée, pour puiser du réconfort dans la contemplation de votre gloire et pour vous saluer Reine et Maîtresse des cieux et de la terre, Notre Reine et Notre Dame.
    Votre royauté, nous voulons l'exalter avec une légitime fierté de fils et la reconnaître comme due à la suprême excellence de tout votre être, ô très douce et vraie Mère de Celui qui est Roi par droit propre, par héritage, par conquête.
    Régnez, ô Notre Reine et Notre Dame, nous montrant le chemin de la sainteté, nous dirigeant et nous assistant, afin que nous ne nous en éloignions jamais.
    [...]
    Accueillez la prière de ceux qui savent que votre royaume est un royaume de miséricorde, où toute supplication est entendue, toute douleur réconfortée, toute infortune soulagée, toute infirmité guérie et où, comme sur un signe de vos très douces mains, la vie renaît souriante de la mort elle-même.
    Accordez-nous que ceux qui maintenant, dans toutes les parties du monde, vous acclament et vous reconnaissent Reine et Maîtresse puissent jouir un jour au Ciel de la plénitude de votre royaume, dans la vision de votre divin Fils, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles.
    Amen. »

    Pie XII, extrait de la Prière à Marie-Reine, 1er nov. 1954 (AAS. 46, 662 ; DC. 51, 1423), in "Les Enseignements Pontificaux", Notre-Dame I, Desclée, 1957.

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    Raul Berzosa, Le Couronnement de la Vierge
    Plafond de l'Oratoire de la Confrérie de Notre-Dame des Douleurs, Málaga (Espagne)

    (Crédit photo)

  • Mois de mai, mois de Marie

    « Ô Mère très douce, vous m'appelez et me dites : Si quelqu'un est petit, qu'il vienne à moi. Les enfants ont toujours sur les lèvres le nom de leur mère, et ils l'appellent à chaque danger, frayeur ou difficulté. Ô très douce Mère, ô Mère très aimante, vous désirez que, pareil au petit enfant, je vous appelle toujours, que j'aie sans cesse recours à vous... Permettez donc que je vous invoque continuellement et vous dise : Ô ma Mère, Mère très aimable ! Ce nom me console entièrement, m'attendrit, me rappelle l'obligation que j'ai de vous aimer. Ce nom me porte à me confier à vous. Ma Mère, c'est ainsi que je vous appelle et veux vous appeler toujours. Après Dieu, vous êtes mon espérance, mon refuge, mon amour en cette vallée de larmes. Ô ma douce Reine et Mère, ravissez les cœurs de vos enfants par l'amour que vous leur témoignez. Ravissez également, je vous en prie, mon pauvre cœur qui désire tellement vous aimer. [...] Je veux vous aimer, ô très douce Mère, mais je crains, en même temps, de ne pas bien vous aimer, car j'entends dire que l'amour rend les amants semblables aux personnes aimées... Or, je me vois si dissemblable de vous ! Serait-ce donc un signe que je ne vous aime pas ? Vous êtes si pure, et moi si impur ! Si humble, et moi si orgueilleux ! Si sainte, et moi si unique ! Mais puisque vous m'aimez, rendez-moi semblable à vous ; c'est là ce que vous devez faire, ô Marie. Vous avez la puissance de changer les cœurs, prenez donc le mien et transformez-le. Montrez au monde combien est grand votre pouvoir en faveur de ceux que vous aimez ! Sanctifiez-moi et faites que je sois votre digne fils. » (cf. St Alphonse)

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome I (Lundi des Rogations, VIe mariale, méditation), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 5ème éd., 1963 (1ère éd. 1955).

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    Vitrail de l'église de la Transfiguration à New-York (USA)

  • Méditation - « noverim Te, noverim me ! » (St Augustin)

    « Il est en notre pouvoir d'obtenir beaucoup de grâces, d'abord en nous efforçant d'acquérir la vertu d'humilité. Car il est écrit : « Dieu résiste aux prières des orgueilleux ; mais il accorde sa grâce aux prières des humbles » (1). Il ne s'agit pas ici de l'humilité extérieure dont les manifestations peuvent facilement devenir des actes d'orgueil. Il s'agit de l'humilité de cœur, c'est-à-dire intérieure, vertu sublime qui sort l'homme du mensonge et le met en plein au centre de la vérité. Car elle consiste à nous comparer souvent à Dieu pour reconnaître sa grandeur et notre petitesse, sa sainteté et notre indignité, sa sagesse et notre folie... Il est tout et nous ne sommes rien.

    Notre-Seigneur nous exhortait à cette humilité quand il disait : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (2). Dociles à son exhortation, les saints, dans leurs prières, n'ont pas cessé de dire à Dieu : - « Seigneur, qui êtes-vous et qui suis-je ? - Ah ! faites que je vous connaisse et que je me connaisse !... (3) - Vous qui m'avez créé, ayez pitié de moi... »

    Cette humilité exerce sur le Cœur de Dieu une puissance irrésistible et fait tomber sur nous avec abondance les trésors de sa miséricorde. Quand l'homme s'élève, s'exalte en présence de Dieu, Dieu monte infiniment plus haut et le regarde de loin avec dédain : Alta a longe cognoscit (4). Au contraire, l'homme a-t-il le bon sens de s'humilier ? Dieu s'abaisse jusqu'à lui. Il le regarde de près avec amour et il le comble de ses faveurs. Humilia respicit (4). Notre-Seigneur disait à une sainte : « Si je trouvais une âme plus humble que celle de François d'Assise, je la traiterais plus magnifiquement que je n'ai traité ce grand saint. »

    1. Jac. IV, 6. - 2. Matth. XI, 29. - 3. "noverim Te, noverim me", Saint Augustin (Soliloquia II,1,1 ; cf. Conf. 1,X). - 4. Ps. 137, 6 : "quoniam excelsus Dominus et humilia respicit et alta a longe cognoscit" : Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ; de loin, il reconnaît l'orgueilleux.

    P. Ludovic de Besse (1831-1910), La science de la Prière (Chap. IV), Troisième édition, Coll. « Il Poverello » 1ère série XXXII, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - Librairie J. Duculot, Éditeur, Gembloux (Belgique), 1903.

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    (Photo : Adi ALGhanem / Flickr - Source)

  • Méditation - Saint Joseph, miroir de la paternité éternelle

    « Dieu a confié à saint Joseph, non seulement ce qu'il y a de plus précieux dans tout l'univers, mais ce qui dépasse le prix de tous les univers possibles : Jésus, son Fils ; Marie, sa mère. Joseph est l'époux de Marie ; il est le père putatif, le père légal, le père par adoption et par amour, le père nourricier de Jésus. Il est le lieu vivant où vivront Jésus et Marie ; le cadre libre, animé, aimant où ils se mouvront ; le firmament sans nuage où ils brilleront. Lui-même ne brillera point, mais il fera briller ces deux astres, dont sa vie et son coeur sont comme l'atmosphère et la sphère. Il y a une analogie frappante entre la vie et l'âme de Joseph et le sein du Père éternel. Ce sein du Père est le lieu incréé où naît, s'épanouit et se consomme le mystère tout entier de Jésus et Marie ; l'âme et la vie de saint Joseph sont, à leur manière, le lieu créé où ce même mystère adorable se pose, demeure et grandit. Le mystère, il est vrai, se couronne en dehors de Joseph, puisque le saint Patriarche disparaît avant la Passion du Sauveur, et très probablement vers la fin de sa vie cachée ; mais il ne se consomme ainsi hors de lui, que pour avoir été préparé en lui, protégé, conservé et comme couvé par lui.

    Posé l'ordre établi par Dieu, sans saint Joseph rien ici ne pouvait aboutir. Il n'est assurément ni la source ni le fleuve de la Rédemption ; mais il est la terre docile et ouverte qui permet à la source de jaillir et au fleuve de s'écouler. Qui dira la grandeur, la beauté, la sainteté d'une vie assortie ainsi par Dieu même à un pareil mystère ? Si on dore avec tant de soin l'intérieur de ces coupes sacrées qui, chaque matin, durant quelques instants, doivent contenir le sang de la Victime Eucharistique, comment le Saint-Esprit a-t-il dû revêtir de pureté, de justice, de charité surtout ; comment a-t-il dû transformer en amour, en religion, en humilité, en piété fervente, en dévouement sans bornes, non seulement l'intérieur de cet être, mais tout cet être destiné et consacré à servir de lieu humain, de demeure, d'abri, de garantie, à l'ineffable vie de Jésus et de la Très Sainte Vierge ? Oui, cette paternité de Joseph au regard de Jésus est le miroir de la paternité éternelle ; elle en reflète l'autorité, l'imperturbable sérénité, l'immensité, la suavité. »

    Mgr Charles Gay (1815-1892), Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Vingt-deuxième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation - Devenir saints : le Christ, Source de toute sainteté

    « Ce qui importe surtout, ce n'est pas telle ou telle observance, tel ou tel ensemble de pratiques morales, mais notre renouveau, notre « création nouvelle » dans le Christ (1). C'est lorsque nous sommes unis au Christ dans « la foi qui opère par la charité » (2) que nous possédons en nous le Saint-Esprit, source de tout amour et de tout acte bon. La vie chrétienne n'est pas seulement une vie dans laquelle nous nous efforçons de nous unir à Dieu par la pratique de la vertu. C'est plutôt une vie dans laquelle, attirés par l'Esprit-Saint de Dieu, dans le Christ, nous essayons d'exprimer notre amour et notre conversion par des actes de vertu. Étant unis au Christ, nous cherchons, avec toute la ferveur possible, à Le laisser manifester Sa vertu et Sa sainteté dans nos vies. Efforçons-nous donc de faire disparaître les obstacles que l'égoïsme, la désobéissance et l'attachement à ce qui est contraire à Son amour dressent devant Lui. »

    1. Épitre aux Galates, 6, 15. - 2. Ibid., 5, 6.

    Thomas Merton (1915-1968), Vie et Sainteté (chap. III), Traduit par Marie Tadié, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Devenir saints - Invitation à l'intériorité

    « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. »
    (Mt 16, 24 ; Lc 9, 23)

    « Nous ne deviendrons saints qu'en nous acceptant, en assumant l'entière responsabilité de nos vies telles qu'elles sont, avec leurs désavantages et leurs limites, et en nous soumettant à l'action purifiante et transformante du Sauveur.
    [...]
    La haine de soi morbide, qui passe parfois pour de l'humilité, ne renferme aucun bien. Un idéal spirituel teinté d'une horreur manichéiste du corps et des choses matérielles ne renferme aucune espérance. Un angélisme qui n'est qu'un raffinement d'égoïsme infantile ne peut donner ni liberté spirituelle ni sainteté.

    Et cependant nous devons, en même temps, maîtriser nos passions, pacifier notre esprit avec une humilité et une abnégation profondes, pouvoir dire NON, fermement et définitivement, à nos désirs excessifs, et mortifier même certains de nos besoins légitimes, pour nous discipliner.

    Le travail qui consiste à nous donner à Dieu [...] est profondément sérieux et n'admet pas de compromis. Il ne suffit pas de méditer sur une voie permettant d'arriver à la perfection par le sacrifice, la prière et le renoncement au monde.

    Il faut vraiment jeûner, prier, renoncer à nous-mêmes et devenir des hommes intérieurs si nous voulons un jour entendre la voix de Dieu en nous. Il ne suffit pas d'essayer de devenir parfaits au moyen d’œuvres actives et de croire que les observances et les devoirs [...] suffisent, par eux-mêmes, à transformer nos vies dans le Christ. Celui qui se contente de « travailler » pour Dieu extérieurement n'a peut-être pas, pour Lui, cet amour intérieur qui est indispensable à la véritable perfection, qui cherche non seulement à Le servir mais à Le connaître, à s'unir à Lui dans la prière, à s'abandonner à Lui dans la contemplation. »

    Thomas Merton (1915-1968), Vie et Sainteté (chap. II), Traduit par Marie Tadié, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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  • Méditation - Motifs de l'Incarnation

    « Le mystère de l'Incarnation a fait briller : 1° la toute-puissance de Dieu ; car l'amour divin n'a pu rien désirer de plus grand, et le souverain pouvoir n'a pu rien opérer de plus merveilleux ; 2° sa justice, en démontrant toute la gravité de l'offense de l'homme ; 3° sa sainteté, par la nécessité d'une immense satisfaction. Dieu pouvait-il nous laisser ignorer ses perfections ? Ne devait-il pas à lui-même de les manifester ? En voyant le Verbe se consacrer à cette grande œuvre, ne sortirez-vous pas de l'indifférence dans laquelle votre cœur est plongé ? Ne vous déterminerez-vous pas à faire de généreux efforts pour plaire à Dieu ?

    Le mystère de l'Incarnation nous révèle surtout la charité infinie de Dieu pour les hommes. Après le péché, Dieu pouvait tenir le ciel fermé, laisser sans mérite les plus héroïques vertus, et repousser les plus austères pénitences... Quelle désespérante perspective pour le genre humain s'il en eût été ainsi ! Mais Dieu nous aimait et nous a sauvés. « Le Verbe s'est livré pour nous » dit saint Paul aux Éphésiens. En effet, Dieu lui-même est venu vous chercher pour vous reconduire à ses frais au céleste bercail. Pouvait-il faire davantage ? Le juste a souffert pour le pécheur... Dieu, devenu semblable à nous, est entré dans le monde et y a vécu comme l'un de nous... Serait-il possible que vous crussiez cette vérité et que votre cœur y restât insensible, surtout quand vous avez devant les yeux le tabernacle où Jésus demeure près de vous et la sainte table où vous allez le recevoir ? N'est-ce pas là que vous avez connu l'intimité de son amour ? Protestez à Notre Seigneur que vous l'aimerez préférablement à tout, puisqu'il vous aime préférablement à sa gloire, à son repos et à sa félicité. »

    [P. Eusèbe Godfroy s.j. (1817-1889), publié par la Comtesse Hyacinthe d'Hoffelize], La vie de N.-S. Jésus-Christ méditée pour tous les jours de l'année... (Première semaine de l'Avent, Motifs de l'Incarnation, II & III), par l'auteur des "Avis spirituels", Tome premier, Paris, Charles Douniol, 1868.

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  • Méditation - Reparlons de la gratitude...

    (Cf. méditations des 11 et 17 août derniers)

    « Si la gratitude devient la disposition la plus fondamentale de notre cœur, nous guérirons de bien des amertumes et des déceptions, et nous serons en fin de compte heureux.

    « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur. Il s'est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse ! »
    (Lc 1, 46-47)

    Demandons à Marie, la Vierge du Magnificat, qui n'a cessé de rendre grâces, qui s'est ainsi constamment ouverte davantage au don de Dieu et a expérimenté toujours plus la générosité et la bienveillance divines, de nous aider à entrer dans cette attitude. Marthe Robin disait : « Une âme qui n'est pas dans l'action de grâce est une âme malade ! » Cette parole n'est pas pour nous condamner : il est normal d'être parfois malade, même dans la vie spirituelle. Mais il faut chercher la guérison : que Marie nous fasse découvrir l'action de grâce comme un chemin de santé spirituelle !

    Je suis persuadé que si une personne s'efforçait de vivre en permanence dans l'action de grâce, elle deviendrait très vite une sainte, car c'est l'attitude spirituelle la plus puissante qui soit pour purifier le cœur et l'ouvrir à l'action divine. Quand on est dans cette disposition intérieure, il n'y a plus de place pour les retours sur soi, les regrets, les jalousies, les amertumes, les désirs de vengeance. Le mal n'a plus de prise sur un coeur qui est dans l'action de grâce.
    [...]
    Cette attitude de gratitude s'exprime de la manière la plus haute, et trouve en même temps sa nourriture et son encouragement le plus fort, dans la célébration de l'Eucharistie, l'action de grâce par excellence, où l’Église s'unit à l'action de grâce du Christ qui bénit son Père pour l'abondance de son amour et de ses bienfaits. Le pape Jean-Paul II disait dans son encyclique sur l'Eucharistie : « L'Eucharistie nous est donnée pour que notre vie, comme celle de Marie, soit tout entière un magnificat. » (Ecclesia de Eucaristia, n°50) Puisse-t-il en être ainsi. »

    P. Jacques Philippe, Appelés à la vie (ch. IV, Revendication ou gratitude), Éditions des Béatitudes, 2007.

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  • Vivons en vue de notre éternité - I. Méditation

    « Nous menons une vie triste et misérable ; mais nous pouvons la rendre heureuse en la rendant sainte ; nos jours sont couverts de nuages sombres ; mais le beau jour de l'éternité viendra les dissiper ; nous vivons éloignés de Dieu ; mais nous pouvons aller enfin nous réunir à lui pour toujours. Préparons-nous sans délai à cette réunion bienheureuse ; employons tous les instants de cette vie fragile et mortelle, à mériter une vie permanente et durable ; portons-y tous nos désirs et toutes nos espérances. Oui, tout périssables et mortels que nous sommes par notre nature, nous pourrons participer un jour au privilège de cette éternité bienheureuse, de cette immortalité glorieuse, qui appartient à Dieu par propriété et par essence, qu'il daigne nous communiquer par adoption et par grâce. Bornons là tous nos vœux, et ne vivons plus en ce monde que pour nous rendre dignes de vivre à jamais avec Dieu dans l'autre. »

    (à suivre samedi 5 : Contemplation)

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome sixième (Mardi de la dernière semaine, Oraison de la nuit - Méditation), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917

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  • Méditation - Marchons vers la sainteté

    « Ô Dieu, dirons-nous avec l’Église, dans une de ses plus admirables prières, je crois que vous êtes tout-puissant, que votre grâce est aussi efficace pour m'élever, tout misérable que je suis, à un haut degré de sainteté ; je crois que vous êtes également la miséricorde infinie, et que, si je vous ai quitté souvent, votre amour plein de bonté ne m'abandonne jamais ; c'est de vous, ô mon Dieu, Père céleste, que descend tout don de perfection ; c'est votre grâce qui fait de nous des serviteurs fidèles qui vous sont agréables par des œuvres dignes de votre majesté et de votre louange ; faites que, détaché de moi-même et des créatures, je puisse courir sans obstacle dans cette voie de la sainteté, où votre Fils, comme un géant, nous précède ; afin que par lui et avec lui, je parvienne à la félicité que vous nous avez promise » (1) !

    Les saints vivaient de ces vérités ; c'est pourquoi ils sont parvenus au sommet où nous les contemplons aujourd'hui. La différence qui existe entre eux et nous ne naît pas de la plus grande somme de difficultés que nous avons à vaincre, mais de l'ardeur de leur foi dans la parole de Jésus-Christ et dans la vertu de sa grâce comme aussi de leur plus ardente générosité. Nous pouvons, si nous le voulons, recommencer l'expérience : le Christ demeure toujours le même, aussi puissant, aussi magnifique dans la distribution de sa grâce ; ce n'est qu'en nous-mêmes qu'il trouve des obstacles à l'effusion de ses dons.
    Âmes de peu de foi, pourquoi doutons-nous de Dieu, de notre Dieu ? »

    (1) : Oraison de la messe du XIIe dimanche après la Pentecôte.

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XX, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - La guerre contre le vieil homme : II. Désirer la sainteté

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « Méditez l’Épître aux Romains : « Je sens deux hommes en moi » - mais ne croyez pas que ce soit là un état définitif ! Beaucoup s'imaginent que l'idéal de la vie chrétienne, c'est d'éviter que le vieil homme fasse des siennes. Il y a beaucoup plus à espérer : c'est qu'il meure. Dans les épîtres pastorales, Paul ne dit plus la même chose, mais : « J'ai combattu le bon combat, ma course est consommée, j'attends la couronne de justice. » Tant que nous sentons deux hommes en nous, nous ne sommes pas complètement sauvés.
    Après plusieurs années de vie chrétienne ou religieuse, nous atteignons un certain plafond que nous ne pourrons jamais dépasser par nous-mêmes. Nous faisons des progrès, mais à l'intérieur de limites étroites. Nous en arrivons alors à la coexistence pacifique dont je parlais : par nous-mêmes, je le répète, nous ne pouvons rien faire de plus. Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu, et nous n'avons pas le droit d'en douter.
    Alors, si nous le croyons vraiment, nous pouvons encore faire une chose. Nous pouvons dire à Dieu : « J'accepte le traitement »... et signer notre feuille d'hospitalisation - notre entrée dans le monastère des purifications passives. Alors là, Dieu sait comment faire. Il nous donne le Sang du Christ, lequel a le pouvoir d'opérer le miracle de notre sanctification totale, de faire de nous des êtres qui, même dans leurs premiers mouvements, n'offrent aucune résistance profonde à la volonté de Dieu : ce sont les saints. Tout ce qu'Il nous demande, c'est d'y croire et de le désirer. »

    P. M.-D. Molinié o.p. (1918-2002), Le courage d'avoir peur (Septième Variation : Le monastère des purifications), Les Éditions du Cerf, Paris, 1975.

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  • Méditation - Tout par Marie

    « Omnia per Mariam : tout par Marie ; point d'exception. C'est ainsi que Dieu l'a décrété. Il a voulu que tout don, que toute faveur, quelle qu'elle soit, naturelle et surnaturelle, du temps ou de l'éternité, nous vînt uniquement par Elle ; cette cause seconde est absolument universelle : Totum nos habere voluit per Mariam (1).

    C'est en Vous, ô Marie, s'écrie saint Augustin, c'est par Vous et de Vous que nous recevons ou que nous recevrons tous les biens que le Ciel nous destine : nous en avons la certitude (2), « parce que, ajoute saint Bernardin de Sienne, Vous avez été de toute éternité établie par Dieu Dispensatrice, non seulement de toutes ses grâces selon son bon plaisir, mais encore de tous les divins trésors de votre Fils (3) ». Voilà la doctrine qu'exprime si admirablement le titre de Notre-Dame du Sacré-Cœur.

    Ainsi donc, lorsque nous affirmons que l'intercession de Marie est toute-puissante sur le Cœur de son Fils, nous voulons dire que sa prière est toujours exaucée, et que Dieu en a fait le canal unique de la grâce, comme Jésus est la source unique de tout bien (4).

    « Aussi saint Ephrem ne craint pas d'affirmer que tout ce qui a été et que tout ce qui sera accordé de gloire, d'honneur, de sainteté et de bénédictions, depuis le premier Adam jusqu'à la consommation des temps, aux Apôtres, aux Prophètes, aux justes, aux humbles de cœur, à toute créature, en un mot, l'a été et le sera à la considération de Marie ou à sa prière. » (5) »

    R.P. Jules Chevalier, Notre-Dame du Sacré-Cœur d'après l’Écriture Sainte, les Saints Pères et la théologie, Au Pèlerinage de N.-D. du Sacré-Cœur, Issoudun, 1895 (Quatrième édition).

    Notes :
    1. Dieu a voulu tout nous donner par Marie. S. Bern., serm., de Natio. B. M. V., n. 7.
    2. In Te, et per Te, et de Te, quidquid boni recipimus et recepturi sumus, per Te recipere vere cognoscimus. (Serm. de Assumpt. B. M. V., Nov., Biblioth. Patrum, t. I, p. 453).
    3. Ab aeterno ordinata sum. (Prov., VIII, 23) : scilicet dispensatrix gratiarum coelestium. (S. Bernard. Sen. Pro Fest. V. M., s. 13, a. 2, c. III, de Exalt. B. V.. - Thesaurum Filii sui dispensatrix (Id. ibid., s. 9, art. 2, c. III, de Purif. B. V.). - Omnium coelestium thesaurorum dispensatrix largiflua pro suae complacentia voluntatis. (Id., Ibid., s. 12, art. 2, c. III, de Assumpt. B. V.). - Nullus, nisi per Te, cui donum indulgeatur. (S. Germ. Const., serm. de Zona Virg., p. 379, éd. Migne).
    4. In Christo fuit plenitudo gratiae, sicut in Capite influente ; in Maria sicut in collo transfundente. (S. Hier., serm. de Assumpt. B. M.). - Per Eam exivit de coelis ad nos, quidquid unquam gratiae venit in mundum. (S. Antonin., Biblioth. Virg., t. II, p. 558). - Nulla gratia venit de coelo ad terram, nisi transeat per manus Mariae. (S. Bern. apud S. Bern. Sen., Pro Fest. V. M., s. 5, c. VIII, de Natio B. V.).
    5. Per te omnis gloria, honor et sanctitas, ab ipso primo Adamo et usque ad consummationem saeculi. Apostolis, Prophetis, justis et humilibus corde, sola Immaculatissima, derivata est, derivatur ac derivabitur, atque in Te gaudet, gratia plena, omnis creatura. (S. Ephrem., orat. 4 ad Deiparam, p. 532, graeco-lat., t. III, éd. Assemani.)

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    (Crédit photo : La Visitation Sainte Marie de Nantes)

  • Méditation - humilité et examen de conscience

    « Il est capital que tu insistes sur ce qui est la base de la sainteté et le fondement de la bonté, je veux parler de la vertu par laquelle Jésus se présente explicitement comme modèle : l'humilité (Mt 11,29). L'humilité intérieure ; plus intérieure qu'extérieure. Reconnais qui tu es véritablement : un rien, bien misérable, faible, pétri de défauts, capable de changer le bien en mal, d'abandonner le bien pour le mal, de t'attribuer le bien et de te justifier dans le mal, et par amour de ce mal, de mépriser Celui qui est le Bien suprême.
    Ne te mets jamais au lit sans avoir au préalable examiné en conscience comment tu as passé ta journée. Tourne toutes tes pensées vers le Seigneur, et consacre-Lui ta personne ainsi que tous les chrétiens. Puis offre à Sa gloire le repos que tu vas prendre, sans jamais oublier ton Ange gardien, qui se tient en permanence à tes côtés. »

    St Padre Pio de Pietrelcina (fêté ce jour, 1887-1968), Ep 3,713 ; 2,277 in "Buona Giornata", Trad. Une Pensée, Médiaspaul, 1991.

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  • Méditation - Voulons-nous devenir saints ?

    « La sainteté consiste à accomplir d'un cœur joyeux la volonté de Dieu... Le premier pas vers la sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une volonté ferme et droite, nous aimons Dieu, nous choisissons Dieu, nous nous hâtons vers Dieu, nous L'atteignons, nous L'avons. La sainteté n'est pas un luxe réservé au petit nombre, mais simple devoir pour vous et moi ; aussi, soyons saints comme notre Père aux cieux est saint. Saint Thomas disait : « La sainteté n'est rien d'autre qu'une ferme résolution » - l'acte héroïque d'une âme qui s'abandonne à Dieu.
    Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous, de la grâce de Dieu et de notre volonté de devenir saint. Nous devons avoir la vivante et authentique détermination d'atteindre la sainteté. « Je serai un saint » veut dire : je me dépouillerai moi-même de tout ce qui n'est pas Dieu, je viderai mon cœur de toutes les choses créées, je vivrai dans la pauvreté et le détachement, je renoncerai à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes fantaisies, et ferai de moi une esclave volontaire, soumise à la volonté de Dieu.
    Rien ne peut nous rendre saints, excepté la présence de Dieu... Et pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses.
    Nous pouvons ne pas accomplir de grandes choses - juste des petites, avec grand amour. Les Sœurs font des petites choses : aider les enfants, visiter les personnes solitaires, les malades, les indésirables. Quand quelqu'un me dit que les Sœurs n'ont entrepris aucun grand travail, qu'elles font tranquillement de petites choses, je réponds que même si elles n'aidaient qu'une seule personne, cela suffirait. Jésus serait mort pour une seule personne, pour un seul pécheur.
    Nous devons devenir saints, non parce que nous voulons nous sentir saints, mais parce que le Christ doit être capable de vivre pleinement Sa vie en nous. Nous devons être tout amour, toute foi, toute pureté... Je prie que chacun de vous soit saint, et ainsi répande l'amour de Dieu partout où il va. Que Sa lumière de vérité soit dans la vie de chaque personne, de façon à ce que Dieu puisse continuer à aimer le monde à travers vous et moi. »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), L'amour, un fruit toujours de saison, Éd. du Roseau, Canada, 1986.

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  • Méditation - « Mais priez mes enfants... »

    (suite de la méditation de ce dimanche 31 juillet)

    « Si la condition de la vie naturelle est l'alimentation, la condition absolue de la vie surnaturelle est la prière. Et dussiez-vous tout laisser, pénitences, œuvres de zèle, communions même, n'abandonnez jamais la prière ! Elle est de tous les états, elle les sanctifie tous. Mais, quoi ! laisser la Communion, qui nous donne Jésus même, plutôt que la prière ? - Oui, car si vous ne priez pas, ce Jésus que vous recevez, ce sera comme si vous preniez un remède enfermé dans une enveloppe qui vous empêcherait d'en ressentir les salutaires effets. On ne fait rien de grand pour Jésus sans la prière : la prière vous revêt de ses vertus ; et si vous ne priez pas, ni les saints ni Dieu lui-même ne vous feront avancer dans la voie de la sainteté.

    La prière est tellement la loi de la sainteté, que quand Dieu veut élever une âme, il n'augmente pas ses vertus, mais son esprit de prière, c'est-à-dire sa somme de puissance. Il la rapproche davantage de lui-même, et voilà tout le secret de la sainteté.
    [...]
    Oh ! je vous le répète, laissez tout, ne laissez jamais la prière : elle seule vous ramènera toujours, quelque loin que vous soyez de Dieu, mais elle seule !
    Si vous vous y attachez dans la vie chrétienne, elle vous conduira à la sainteté et au bonheur dans ce monde et dans l'autre. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), fêté ce jour, La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (L'esprit de prière), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation - « Mais priez mes enfants... »

    « La prière est une lumière, une puissance ; elle est l'action même de Dieu : celui qui prie dispose de la puissance de Dieu.
    Vous ne verrez jamais celui qui ne prie pas devenir un saint. Ne vous laissez pas prendre aux belles paroles et aux apparences. Le démon aussi peut beaucoup : il est très savant ; il se change en ange de lumière. Ne vous fiez pas à la science : elle ne fait pas le saint. La seule connaissance de la vérité est impuissante à sanctifier : il y faut l'amour. [...]
    Je vais plus loin, et je dis que les bonnes œuvres de zèle, de charité, ne sanctifient pas toutes seules. Dieu n'a pas donné ce caractère à la sainteté. Les Pharisiens observaient la loi, faisaient l'aumône, consacraient la dîme au Seigneur : le Sauveur les appelle cependant des « sépulcres blanchis ». L’Évangile nous montre que la prudence, la tempérance, le dévouement peuvent s'allier à des consciences vicieuses : témoin les Pharisiens, ils travaillaient beaucoup mais leurs œuvres ne priaient point.
    Les bonnes œuvres extérieures ne font donc pas la sainteté d'une âme, ni la pénitence, ni la mortification. Que d'hypocrisie et d'orgueil peuvent recouvrir un habit pauvre et une mine exténuée par les privations !
    Mais une âme vit de prière. - Oh ! on ne se trompe jamais à ce caractère ! On prie : dès lors on a toutes les vertus, on est un saint. Qu'est-ce que la prière, sinon la sainteté en pratique ? Toutes les vertus y trouvent leur exercice. L'humilité, qui vous fait avouer à Dieu que vous manquez de tout, que vous ne pouvez rien ; qui vous fait avouer vos péchés, lever les yeux vers Dieu et confesser que Dieu seul est saint et bon.
    Il y a là aussi l'exercice de la foi, de l'espérance et de l'amour. Quoi encore ? En priant, nous exerçons toutes les vertus morales et évangéliques.
    Quand on prie, on fait pénitence, on se mortifie : on domine l'imagination, on cloue la volonté, on enchaîne le cœur, on s'humilie. La prière est donc la sainteté même, puisqu'elle renferme l'exercice de toutes les vertus.
    Il en est qui disent : La prière, ce n'est que de la paresse ! - Eh bien ! qu'on prenne ceux qui travaillent le plus, qui se dépensent toujours avec ardeur, ils auront bien plus de peine à prier qu'ils n'en avaient à se dévouer, à se sacrifier aux œuvres de zèle. Ah ! c'est qu'il est plus doux, plus consolant pour la nature, plus facile de donner que de demander à Dieu ! Oui, la prière est à elle seule la pratique de toutes les vertus ; sans elle, rien ne vaut ni ne dure. La charité même, sans la prière, qui la féconde et la rafraîchit, la charité se dessèche comme une plante sans racine. »

    (à suivre ce mardi 2 août, en la fête de St Pierre-Julien Eymard)

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (L'esprit de prière), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation - de la douleur

    « Comme le remarque Mme de Staël, la douleur est donc un bien, ainsi que l'ont dit les mystiques ? Elle n'est pas un bien en soi, mais en ce qu'elle est l'instrument efficace d'un bien. La douleur est notre moyen naturel de perfectionnement ; elle est une dernière ressource pour l'âme qui, dans sa défaillance, abdique ses prérogatives.
    [...]
    La douleur sanctifie. Et elle sanctifie à un point qu'il n'est pas donné à celui qui la souffre de le savoir, si ce n'est peut-être par le sentiment qu'il en garde au fond de sa conscience. Remarquez combien les personnes qui ont souffert ensemble s'estiment après ! Le fait est surtout visible chez les époux, qui peuvent mieux s'apercevoir du perfectionnement qui s'est fait en leur cœur.
    La douleur seule entre assez en avant dans l'âme pour l'agrandir. Elle y réveille des sentiments que l'on ne soupçonnait point encore : elle va toucher jusqu'aux sources de la sainteté ! Dans ses élans, elle donne essor à des émotions que les plus grands artistes peuvent à peine entrevoir. Il y a dans l'âme des places très élevées où dort la vitalité, et que la douleur seule peut atteindre : l'homme a des endroits de son cœur qui ne sont pas, et où la douleur entre pour qu'ils soient !
    Ne redoutons pas les ravages de la douleur. Quelquefois elle vide entièrement l'âme, mais lorsqu'elle a passé, Dieu s'y précipite pour la remplir. Les joies du ciel descendraient-elles avec leur suavité dans toute l'âme humaine, si l'amertume de la douleur n'y avait partout éveillé une faim sacrée ? La joie se fait sa place quand le cœur s'agrandit : c'est dans le vase de la douleur que se répandra la Félicité. »

    Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), La douleur (ch.III), Le Mans, Le Club du livre rare, 1961 (1ère éd. 1849).

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  • Méditation - « l’Esprit de Dieu habite en vous » (Rm VIII, 9)

    « J'insiste sur ce point. Le Saint-Esprit guide lui-même l'âme intérieure et pure : il est son maître, son directeur. Sans doute, elle doit toujours obéir aux lois de l’Église, et se soumettre aux ordres de son confesseur pour tout ce qui regarde ses pratiques de piété et ses exercices spirituels ; mais quant à la marche intérieure et intime, c'est le Saint-Esprit qui la guide, qui dirige ses affections et ses pensées, et personne ne pourra, quand même il l'oserait, y mettre des entraves. Qui voudrait se mêler au colloque de l'Esprit divin avec sa bien-aimée ? - Du reste, à quoi bon ?
    [...]
    L'Esprit-Saint prie en nous et pour nous. La prière est toute la sainteté, au moins en principe, puisqu'elle est le canal de toutes les grâces. Or le Saint-Esprit est en l'âme qui prie : Ipse postulat pro nobis gemilibus inenarrabilibus (*). Il a élevé notre âme à l'union avec Notre-Seigneur. Il est encore le prêtre offrant à Dieu le Père sur l'autel de notre cœur le sacrifice de nos pensées et de nos louanges. Il présente à Dieu nos besoins, nos faiblesses, nos misères, et cette prière, qui est celle de Jésus en nous, unie à la nôtre, la rend toute-puissante.

    Vous êtes le vrai temple du Saint-Esprit ; mais un temple n'est qu'une maison de prière. Priez donc sans cesse ; mais en union avec le divin Prêtre de ce temple. On pourra vous donner des méthodes de prière ; le Saint-Esprit seul vous donnera l'onction et le bonheur de la prière. Les directeurs ne sont que des chambellans qui se tiennent à la porte de notre cœur ; le Saint-Esprit seul y habite. Il faut qu'il le pénètre de toutes parts pour le rendre heureux. Priez donc avec lui, il vous enseignera toute vérité. »

    (*) : "l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables" (Rm VIII, 26).

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (La vie d'union au Saint-Esprit), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation - Espérez, espérez encore, espérez toujours !

    « La vie terrestre n'est qu'un combat (1). On y est vainqueur ou vaincu, mais nul n'a le secret de s'y soustraire. Or, j'ose bien dire que sur ce vaste champ de bataille qui s'appelle la vie chrétienne, il n'y a pas un seul coin de terrain où la lutte soit plus vive et plus acharnée que sur le terrain de l'espérance. On comprend qu'il en soit ainsi, car, à bien y regarder, c'est là que toute l'affaire du salut se décide. Il s'agit bien, pour être sauvé, de croire en Dieu et de l'aimer ; mais c'est par l'espérance que la foi fleurit en amour. Sans elle notre arbre spirituel n'est qu'une racine sans tige et par là même sans fruits. Aussi, pour une tentation que les âmes ont contre la foi, elles en ont dix et vingt contre l'espérance. Il n'y a guère non plus de péchés sur lesquels on se fasse plus facilement illusion que sur ceux qui la blessent. On y tombe de bien des manières, et bien plus souvent qu'on ne croit, bien plus souvent dès lors qu'on ne s'en accuse. [...]

    Certes, Satan sait bien ce qu'il fait, en nous livrant sur ce point de si furieux assauts ; car si, dans les profondeurs d'un cœur qui se reposait habituellement en Dieu, il parvient à jeter, à maintenir surtout un ferment de défiance, il gagne aisément le reste. [...] Et pour y arriver, tout lui est bon. Nulle part plus qu'ici il ne cherche à se transfigurer en ange de lumière (2). Il se fera contre vous une arme de toutes les perfections divines. Au nom de la sainteté, au nom même de l'amour, il s'efforcera de vous convaincre qu'après tant de grâces méprisées et perdues, le découragement n'est qu'un acquiescement raisonnable à la vérité, et qu'en vous désespérant, vous ne ferez que reconnaître et honorer la justice. [...]

    Démasquez cet ange de ténèbres : dites-lui qu'il ment et qu'il n'est tout entier que mensonge. Fermez les yeux à ses fantômes ; rendez-vous sourdes à ses propos, surtout s'il vous engage dans des argumentations théologiques ; et en général ne redoutez aucun démon à l'égal des démons théologiens. Ne raisonnez pas du tout ici, priez. N'admettez pas que là où il s'agit d'espérance en Dieu, il y ait même une question pour vous : espérez, espérez encore, espérez toujours ; et prenez garde aux pentes, car c'est là principalement que les pièges de notre ennemi sont tendus. Les pentes, c'est l'abus de l'examen de conscience et la manie du retour sur soi-même. C'est la considération imprudente, c'est-à-dire non approuvée du directeur, ou prolongée outre mesure des vérités de la foi qu'on nomme effrayantes, telles que sont le péché, la mort, le jugement, l'enfer éternel. Les pentes, c'est l'inquiétude habituellement consentie, c'est l'esprit scrupuleux, c'est la mélancolie non combattue, c'est le découragement après les fautes, c'est le retard des confessions, c'est l'éloignement systématique et opiniâtre de la sainte Table. Je le répète, défiez-vous de ces pentes, ne restez jamais sur ces pentes. Elles mènent à des gouffres d'où il n'y a que des miracles qui puissent tirer ceux qui y sont tombés. »

    1. Job. VII, 1. - 2. II Cor. XI, 14.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome I (chap. V, II), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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