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sainteté - Page 4

  • Méditation : Nativité de la Sainte Vierge

    « En ce jour-là apparut sur la terre la plus grande merveille qu'eût jamais éclairée le soleil, une créature tout à la fois chérie du Père, mère future du Verbe, et destinée à devenir l'épouse bien-aimée du Saint-Esprit ; une créature petite enfant, et déjà dépassant en grandeur et en dignité non seulement toutes les créatures qui ont jamais existé ou existeront à jamais, mais encore toutes les créatures possibles, puisque ces créatures ne pourraient jamais être que les serviteurs ou les servantes de Dieu, tandis que Marie, ô différence incommensurable ! en est la fille, en sera la mère et l'épouse ; une créature enrichie de tous les dons de sainteté, de toutes les vertus surnaturelles que peut comporter la condition de créature ; une créature le chef-d’œuvre de la puissance du Père, de la sagesse du Fils, de l'amour du Saint-Esprit, puisque le Père, le Fils et le Saint-Esprit devaient faire pour une personne liée avec eux par des relations si intimes tout ce qui leur était possible de faire ; une créature par conséquent qu'ils regardaient avec amour, qu'ils admiraient avec délices, où ils se complaisaient ainsi que l'ouvrier se complaît dans son chef-d’œuvre. O Marie ! dans votre petit berceau, j'aime à vous contempler comme le paradis de Dieu en terre, comme toute belle et sans ombre de tache. Vous n'êtes encore qu'une enfant, et déjà vous faites l'objet des complaisances de la très sainte Trinité : oh ! quel bonheur est le vôtre ! Plaire à Dieu est le plus grand des bonheurs ; et ce bonheur, ô ma mère ! vous l'avez eu au plus haut degré possible dès le jour de votre naissance ! Ce bonheur, je puis l'avoir moi-même dans une certaine mesure par la sainteté de ma vie, par la pureté de mes intentions en toutes choses ; car, ô mon Dieu, pour vous plaire, il suffit de vouloir. O consolante pensée ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, Nativité de la Sainte Vierge, I), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Naissance de la Vierge, Albrecht Altdorfer (1488-1538), Pinakothek de Munich

  • Méditation - Saint Louis : Piété et Justice

    « Saint Louis a conservé l'esprit d'oraison, l'élévation et l'union continuelle de son âme avec Dieu, dans la multiplicité des affaires et des occupations extérieures. Son règne était appuyé sur ces deux colonnes : la piété et la justice. Par la piété, il a honoré Dieu, il l'a servi et aimé, il a procuré par tout le monde l'accroissement de sa gloire, de son amour, de son service ; de cette piété naissait sa justice, qui l'appliquait tout au prochain pour Dieu ; par elle il a gouverné ses sujets, établi des lois saines, soulagé les pauvres et les affligés, réprimé les rebelles, et fait rendre à chacun ce qui lui appartenait. L'intrépidité de son courage a paru, non seulement dans le succès de ses armes contre les infidèles, mais aussi dans sa captivité, dans ses souffrances, dans sa patience, au milieu des plus grandes peines ; car étant vaincu, il s'est montré invincible et est demeuré victorieux de soi-même, du monde et du démon ; étant captif, il a délivré les captifs infidèles de la tyrannie de Satan, en ayant converti plusieurs à la foi, et il a délivré les chrétiens des mains des barbares ; enfin il a souffert et a été affligé toute sa vie, et jusqu'à sa mort, pour être semblable en tout au Roi des rois, et pour mettre le comble à sa sainteté. O Dieu, qui avez couronné les travaux du saint roi dont nous célébrons la fête, et qui l'avez fait passer du royaume terrestre au royaume céleste, rendez-nous dignes, par ses mérites et par son intercession, d'imiter ses vertus, pour participer un jour à sa gloire et à ses récompenses. »

    Méditations sur les Mystères de la Foi et sur les Épitres et Évangiles par un Solitaire de Sept-Fonds, Nouvelle édition revue et corrigée par M.L. Berthon, Tome deuxième (XXXIe Méditation, Pour la fête de Saint Louis, roi de France, III), H. Houdin, Paris - Poitiers, 1902.

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    A (re) lire : le testament de Saint Louis à son fils, donné sur ce blog les 25 août 2012 et 2013

  • Audience du Pape François à Sa Sainteté Mor Ignatius Aphrem II, Patriarche syro-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient

    Le Saint-Père a accueilli ce matin SS Ignatius Aphremm III, Patriarche syro-orthodoxe d'Antioche, pour une rencontre traditionnelle inaugurée en 1971 par Ignatius Jacob III et Paul VI en vue d'un "saint pèlerinage" commun vers la pleine communion des deux Églises. Évoquant la déclaration conjointe sur la profession de foi et l'incarnation de 1971, le Pape François a affirmé qu'il a servi de base à Ignatius Zakka Iwas et Jean-Paul II pour poursuivre le processus d'unité, à Rome puis à Damas :
    "Combien les choses ont changé depuis les premières rencontres", s'est exclamé le Pape. Aujourd'hui, "votre Église est toujours une Église de martyrs. Comme à ses débuts, elle subit avec les autres minorités les terribles affres de la guerre et de la persécution. Devant tant de victimes innocentes, les puissants du monde semblent incapables de trouver des solutions. Prions ensemble pour tous ceux qui, à travers le monde, sont tués par la violence et la guerre. Pensons aux Métropolites Gregorios Ibrahin et Paul Ibrahim, enlevés il y a plus de deux ans, ainsi que tant de prêtes et groupes de fidèles retenus prisonniers. Demandons au Seigneur la grâce de savoir pardonner pour être toujours des opérateurs de paix et de réconciliation... Le sang des martyrs est une semence d'unité pour l’Église, un instrument pour l'édification du Royaume de Dieu, fait de paix et de justice. En ce moment d'épreuve et de peine renforçons notre amitié et notre fraternité, les liens entre l’Église syro-orthodoxe et l’Église catholique. Accélérons le pas vers le jour où nous pourrons célébrer ensemble notre appartenance à l'unique Église du Christ... Enrichissons-nous de nos dons spirituels, car ce qui nous est commun est bien supérieur à ce qui nous sépare".
    Après l'entretien et la présentation au Pape de la délégation accompagnant le Patriarche, les deux parties se sont rendues en la chapelle Redemptoris Mater pour prier.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 19.6.15).

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Ad Jesum per Mariam

    « Lorsqu'on a découvert le rôle que la Très Sainte Vierge joue dans la vie intérieure, rien ne paraît plus désirable que d'entrer toujours davantage dans Son intimité.
    « Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur. (1) » « C'est un bonheur de pouvoir contempler en silence ce qu'un long discours serait incapable de bien expliquer. (2) »
    Mais que va faire la Sainte Vierge dans les âmes qui Lui sont unies ? Elle va leur parler de Son Fils, leur faire connaître Jésus, les conduire à Lui, et tout cela à Sa manière maternelle et cachée :
    « Puissions-nous avoir par Vous accès auprès de Votre Fils, ô Vous qui avez eu le bonheur de trouver la grâce, d'enfanter la vie et le salut ! Que Celui qui nous a été donné par Vous, par Vous aussi nous reçoive ! Que Votre sainteté excuse auprès de Lui la faute de notre corruption, et que Votre humilité, qui charme les regards de Dieu, Lui fasse pardonner à notre vanité.
    Que Votre immense charité couvre la multitude de nos péchés, et que Votre glorieuse fécondité nous rende féconds aussi en bonnes œuvres. Ô Vous, Notre-Dame, notre Médiatrice et notre Avocate, réconciliez-nous avec Votre Fils, recommandez-nous, présentez-nous à Lui ; faites, ô bienheureuse Vierge, par la grâce que Vous avez trouvée, par la prérogative que Vous avez méritée, par la miséricorde dont Vous êtes la Mère, faites que Jésus-Christ, Votre Fils et notre Seigneur..., qui a daigné par Vous partager notre faiblesse et notre misère, nous fasse la grâce, par Votre intercession, de nous faire un jour partager avec Lui la gloire et le bonheur éternels. (3) »
    Ainsi Marie nous conduit à Jésus : Ad Jesum per Mariam. »

    1. Super Missus est, II, 17. - 2. idem - 3. In Adventu, Serm. II, 5.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Dieu nous aime (ch. VI : A l'école de Saint Bernard), Éditions du Cerf, Paris, 1949.

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  • Méditation : des impuretés de l'âme

    Le texte proposé aujourd'hui, de Ste Marie de l'Incarnation (fête le 30 avril prochain), est sans doute plus difficile d'approche que ceux proposés ordinairement dans ces pages. Il n'en demeure pas moins remarquable de justesse pour qui s'intéresse à la vie mystique, et mérite en cela un effort de lecture. Nous le proposons accompagné des notes rédigées par Paul Renaudin, présentateur des œuvres de la Sainte ursuline dans cette collection des "maîtres de la spiritualité chrétienne".

    « L'âme, se sentant appelée à choses plus épurées, ne sait où l'on veut la mener. Quoiqu'elle ait une tendance (1) à choses qu'elle ne connaît pas encore ni qu'elle ne peut concevoir, elle s'abandonne, ne voulant rien suivre que le chemin que Celui à qui elle tend avec tant d'ardeur lui fera tenir. On lui ouvre l'esprit de nouveau pour la faire entrer en un état comme de lumière. Dieu lui fait voir qu'il est comme une grande mer, laquelle, tout ainsi que la mer élémentaire, ne peut rien souffrir d'impur, qu'il rejette toutes les âmes mortes, lâches et impures. Cette lumière opère grandes choses en l'âme. Il faut avouer que, quand j'eusse fait tout l'imaginable pour confesser et anéantir tout ce que j'avais d'impur en moi, que je vis (2) en une si grande disproportion de la pureté de l'esprit humain pour entrer en union et communication avec la divine Majesté, que cela est épouvantable. O mon Dieu, qu'il y a d'impuretés à purger pour arriver à ce terme auquel l'âme, esquillonnées de l'amour de son souverain et unique Bien, a une tendance si ardente et si continuelle ! Cela n'est pas imaginable, non plus que l'importance de la pureté de cœur en toutes les opérations intérieures et extérieures, qui est requise, car l'Esprit de Dieu est un censeur inexorable, et, après tout, l'état dont je parle n'est que le premier pas, et l'âme qui y est arrivée en peut déchoir en un moment. Je frémis quand j'y pense, et combien il importe d'être fidèle.
    Il est vrai que la créature ne peut rien de soi ; mais lorsque Dieu l'appelle à ce genre de vie intérieure, la correspondance est absolument requise, avec l'abandon de tout soi-même à la divine Providence, supposée la conduite d'un directeur, duquel elle doit suivre les ordres à l'aveugle, pourvu que ce soit un homme de bien : ce qui est aisé à reconnaître, car Notre-Seigneur en pourvoit lui-même ces âmes-là qui se sont ainsi abandonnées de bon cœur à sa conduite. Ah ! mon Dieu, que je voudrais publier bien haut, si j'en étais capable, l'importance de ce point. Il conduit l'âme à la vraie simplicité qui fait les saints (3)... »

    1. Le mot est très fréquent chez Marie. Il désigne un état d'insatisfaction et de désir entre deux étapes de son ascension spirituelle.
    2. Indicatif du verbe vivre.
    3. Toute vie mystique est un élan continu, un processus de purification et de dépouillement qui ne souffre ni interruption, ni résistance à l'action de l'Esprit-Saint. Il y a des périodes étales, ou même des régressions et des reprises dans la vie morale ; il n'y en a pas dans la vie mystique. Il faut une « correspondance » absolue, comme dit Marie, de la part de l'âme, soulevée et menée par une surabondante grâce divine. Passive et abandonnée depuis son plus jeune âge, Marie est bien le type d'une vocation mystique. Il est d'autant plus remarquable de la voir concilier cette direction de l'Esprit-Saint avec le souci de toujours obéir à un directeur humain et à l'autorité de l’Église.

    Ste Marie de l'Incarnation (1599-1672), La relation de 1654 (X), in "Marie de l'Incarnation, ursuline", Aubier, coll. "Les maîtres de la spiritualité chrétienne - Textes et Études", Paris, 1942.

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    Portrait de Mère Marie de l'Incarnation, attribué à Hugues Pommier (1672), Archives des Ursulines de Québec
    (Crédit photo)

  • Méditation : De la liturgie

    « La liturgie est la joie des hommes ; les hommes sont faits pour Dieu, pour aller à Dieu ; ils ont besoin de rédemption, ils ont besoin de sainteté, pour retrouver ou maintenir le contact avec le Dieu Saint. Or c'est la liturgie qui leur procure tout cela. "En elle, l'Esprit Saint a eu l'art de concentrer, d'éterniser, de diffuser par tout le Corps du Christ, la plénitude inaltérable de l’œuvre rédemptrice, toutes les richesses surnaturelles du passé de l’Église, du présent, de l'éternité."
    La liturgie est la joie des hommes, parce qu'elle est pour eux le moyen privilégié de l'approche divine, "une voie majeure, quasi sacramentelle" ; la source de leur progrès spirituel : jour après jour, dimanche après dimanche, "la frappe du balancier liturgique imprime dans l'âme baptisée une plus grande ressemblance avec le Seigneur."
    [...]
    La liturgie est la joie des hommes, parce qu'elle est la plus haute école d'oraison : d'une manière persuasive, presque sans contrainte, elle nous apprend la contemplation chrétienne, qui est prière et amour. C'est dans le cadre de la liturgie que nous recevons les sacrements, canaux de la grâce, que nous participons au Sacrifice du Calvaire, que nous communions au Corps du Christ. Quand, prêtre, je dis la messe, "j'ai en mains ce qu'il faut pour dire à Dieu un merci digne de Lui, puisque je Lui offre Jésus-Christ. Quand, membre du Christ par le baptême, je communie, je possède Jésus-Christ. Quand on a Jésus-Christ, on a tout. La supplication, l'adoration, l'action de grâce, c'est Lui, et quand je l'offre au bon Dieu, je suis quitte avec le bon Dieu, parce que Jésus-Christ c'est tout, c'est l'Offrande Infinie !" Par l'eucharistie, nous touchons Dieu et Dieu nous touche, c'est déjà pour nous le Ciel anticipé. Où trouverions-nous un plus grand sujet de joie ? »

    "Quatre bienfaits de la liturgie" par un moine bénédictin [Dom Gérard], Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 1995.

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (6)

    « L'histoire de l’Église catholique, cette mère féconde de toutes les grandes institutions, raconte par des témoignages dont la voix ne peut plus se taire la puissance créatrice de l'humilité. Prenez tous les saints qui ont marqué leur passage dans l'humanité par des œuvres fécondes ; la grandeur de leurs œuvres a pour mesure la grandeur de leurs abaissements. J'affirme qu'il n'y a pas dans le christianisme une chose vraiment grande et vraiment efficace qui n'ait été produite par des humbles. Peut-être à la surface il y a des orgueilleux, mais au fond il se trouve des humbles : les superbes font le bruit en recueillant la gloire ; les humbles seuls font les choses en recueillant l'opprobre : c'est que seuls ils ont le germe de la fécondité : et célèbres ou ignorés, applaudis ou insultés, vainqueurs ou vaincus, ils produisent ; et leurs œuvres font le progrès du monde. Vaincus ! les saints le paraissent souvent ; mais en définitive, ils triomphent toujours ; car Dieu est avec eux, assurant au sein de leurs plus apparentes défaites leurs plus réelles victoires. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (5)

    « J'admire cette sagesse vraiment divine qui commence dans l'homme par un abaissement volontaire toute restauration morale. Le retour au bien, dans l’Église, s'accomplit dans la confession : or, la confession est une double humiliation : elle abaisse le corps dans une prostration, et l'âme dans un aveu. Par ce double abaissement l'homme se relève ; il se réhabilite devant Dieu, devant les hommes, devant lui-même. Par là, vous pouvez juger de l'aveuglement des réformateurs qui, en supprimant la confession, ont supprimé ces abaissements sublimes qui rendent à l'homme, même après ses dégradations, toute sa vraie grandeur. Ah ! regardez sur nos autels : voici devant vous des pécheurs transfigurés par le miracle du repentir : ils sont grands de tous leurs abaissements ; du milieu de la gloire qui resplendit autour de ce front qu'a prosterné leur humiliation, ils vous disent avec ce mot du réparateur le secret de leur grandeur : Celui qui s'abaisse sera exalté. Ils étaient notre scandale, ils sont devenus notre édification ; ils étaient des personnifications de la décadence morale par le prodige de leurs prévarications, ils sont devenus les modèles de notre progrès moral par le prodige de leurs vertus ; pourquoi ? pour cette seule raison : ils se sont abaissés. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (4)

    « Le malheur, le grand malheur de beaucoup d'hommes de notre temps, si vous voulez le savoir, le voici : c'est d'ignorer encore ce premier élément de perfection chrétienne. Comme nous et avec nous, tous vous voulez le progrès moral de l'humanité. Je vous adjure de répondre ici à la vérité qui vous interroge : Que vous manque-t-il par dessus tout pour entrer dans cette voie, et y entraîner les autres après vous ? pour féconder en vous-mêmes tous ces germes de grandeur que Dieu a laissés tomber de son sein au fond de vos riches natures, que faudrait-il ? Une seule chose, l'humilité. Un acte d'humilité volontaire, un seul, ferait de plus de mille d'entre vous des prodiges de vertus et des instruments de progrès. L'humiliation volontaire du repentir ferait en vous cette transfiguration, par où il faut passer pour monter vers le parfait. Mais on ne veut pas ; on se croit trop grand pour s'abaisser dans l'aveu de sa misère, et cette conviction superbe fait qu'on ne sortira jamais de sa misère. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Saint Dominique en prière, El Greco (1541-1614)
    (Collection privée - Source)

  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (3)

    « C'est le fait dominant dans la vie de tous les saints : le progrès dans la perfection et le progrès dans l'humilité, se rencontrant dans une harmonie parfaite. On se demande souvent avec surprise, comment ont fait les saints illustres pour croire à leur néant ? Dignes de tant de respects, d'où leur venait l'ambition de tant de mépris ? Si grands dans leurs vertus, et souvent par leurs œuvres, comment arrivaient-ils à se trouver petits ? Comment le miracle de la sainteté n'effaçait-il pas en eux le miracle de l'humilité ? Messieurs, à cette question il y a une réponse : leur sainteté était leur humilité même : l'une croissait avec l'autre, parce que l'une sortait de l'autre, ou plutôt parce que l'une était l'autre. La vue de leur imperfection et l'ambition d'être parfaits, le sentiment de leur vide et la passion de la plénitude, la conviction de ce qui leur manque et le besoin de se compléter, croissent et se développent ensemble dans la vie des saints. Ils sentent l'harmonie profonde de ces deux paroles de l’Évangile : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ; Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Ils entendent Jésus-Christ qui leur révèle au plus intime de l'âme ce secret unique de leur progrès : Apprenez à descendre dans l'abîme de votre misère et de votre néant, pour entrer par moi et avec moi dans la grandeur et l'infini de Dieu. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    (Crédit photo)

  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (2)

    « Par une contradiction apparente qui est l'harmonie profonde du christianisme, ce mot humilité, signe du volontaire abaissement de l'homme, est devenu le signe de son agrandissement. Au fond de toute restauration, au commencement de tout agrandissement de l'homme, le christianisme pose comme condition première le volontaire abaissement de l'homme. Ainsi il réagit contre l'orgueil, principe de nos décadences, par l'humilité, principe de nos progrès. Satan veut entraîner l'humanité dans son propre mouvement : il s'est élevé, il est tombé ; il pousse l'homme à l'imitation de son orgueil, pour l'entraîner à l'imitation de sa chute ; exalter l'homme pour le précipiter, c'est la stratégie de Satan. Jésus-Christ, lui aussi, veut entraîner l'humanité dans son mouvement : il descend, et il unit à ses abaissements divins toute l'humanité qui le suit ; mais pourquoi ? pour nous élever jusqu'à sa propre grandeur. Cet enfant, parti de son abaissement infini va grandir dans ses langes ; il va croître jusqu'à la plénitude de l'homme parfait ; puis, se dilatant lui-même dans son corps mystique, à travers l'espace et le temps, il emportera l'humanité chrétienne dans sa divine croissance. ... Telle est notre science du progrès ; elle se résume tout entière dans cette contradiction sublime : s'abaisser pour s'élever, se diminuer pour s'agrandir. C'est le dogme et la pratique tout ensemble. Le christianisme dogmatique, c'est Dieu abaissé jusqu'à l'homme ; le christianisme pratique, c'est l'homme qui s'abaisse avec Dieu, mais pour remonter avec lui ; car celui qui remonte c'est celui qui est descendu ; et toute l'humanité qui descend avec lui dans son humilité, monte avec lui dans sa gloire, et trouve dans son abaissement le secret de sa grandeur : qui se humiliat exaltabitur (Mt XXIII, 12). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (1)

    « L'humilité chrétienne est pour nous le premier principe du progrès, parce qu'elle est le premier point de départ de notre grandeur. Saint Augustin a enseigné cette doctrine dans des paroles admirables, que je regrette de devoir abréger. Vous voulez être grand, dit-il, commencez par ce qu'il y a de petit (1). Vous méditez d'élever à une grande hauteur l'édifice de votre perfection, songez d'abord à poser le fondement de l'humilité (2). Plus grand est l'édifice, plus profond doit être le fondement creusé par l'architecte (3). La construction descend avant de monter (4) ; et le faîte de l'édifice ne s'élève qu'après son abaissement (5).

    Telle est la pensée de saint Augustin sur le progrès moral de l'homme ; c'est la vraie philosophie de toute humaine perfection. Il ne peut y en avoir d'autre. Oui, plus un homme s'abaisse dans son propre néant, plus il élèvera en lui-même le sommet de la grandeur humaine. Tant qu'un homme n'est pas arrivé à deviner quelque chose de ce mystère, le secret de notre grandeur morale lui échappe, et il ne parvient pas même à comprendre l'essence de la vertu... L'orgueil est le principe de toute décadence morale, parce qu'il est l'homme s'arrachant à Dieu et se retournant vers lui-même. L'humilité est le principe de tout progrès moral, parce qu'elle est l'homme sortant de lui-même pour retourner à Dieu. »

    (1) : Magnus esse vis, a minimo incipe.
    (2) : Cogitas magnam fabricam construere celsitudinis, de fundamento prius cogita humilitatis.
    (3) : quanto erit majus aedificium, tanto altius fodit fundamentum.
    (4) : fabrica ante altitudinem humiliatur.
    (5) : fastigium post humiliationem erigitur.

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : Gloire aux saints !

    « Gloire aux saints ; gloire aux initiateurs, gloire aux chefs, gloire aux vrais maîtres du progrès ! Seuls les saints relèvent l'humanité du fond de ses corruptions ; et seuls, après l'avoir relevée, ils la maintiennent encore au milieu de ses défaillances à sa hauteur légitime. Seuls, ils sont, même au milieu des siècles pervertis, le sel conservateur qui empêche la masse de se corrompre tout à fait. Les saints sont une perpétuelle protestation contre les grands désordres qui menacent de prévaloir dans les peuples pour les précipiter vers leur décadence ; ils protestent contre tous les vices par la voix de toutes les vertus. Au milieu de nos abaissements et de nos ténèbres, ils tiennent haute et radieuse l'image vivante de l'humaine perfection ; et toujours une fraction de l'humanité subit le généreux ascendant de leurs exemples : ils font tout ce qu'ils peuvent par la parole, par l'action et par toutes leurs influences, pour opposer une digue à ce torrent de la concupiscence qui tend sans cesse à déborder dans les nations : s'ils ne peuvent l'arrêter, ils demeurent debout au milieu de son flot ; et lorsque la société, se laissant aller à son cours, menace de tomber aux abîmes ; lorsque le triomphe des méchants les chasse des forums, des temples et des places publiques, et que la clameur des peuples semble couvrir leurs grandes voix ; les saints sont encore là, pour faire entendre, jusque dans le silence de leurs vertus, le dernier mot de salut.

    Ah ! s'il en est ainsi, mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Notre monde ébranlé penche, il penche vers de grands abîmes ; il voudrait remonter, et il cherche des mains qui le saisissent dans la douceur et la force pour le ramener vers les hauteurs. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'ils viennent par leur humilité réagir contre notre orgueil ; qu'ils viennent par leur austérité réagir contre notre sensualisme ; qu'ils viennent par leur pauvreté réagir contre notre cupidité ; qu'ils viennent par tous les miracles de leur sainteté réagir contre tous les désordres de notre siècle ; qu'ils viennent enfin, par tous leurs progrès, réagir contre toutes nos décadences. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'une nouvelle explosion de sainteté se fasse au milieu de nous ; que les saints nous viennent nombreux, grands, héroïques ; et qu'ils nous ramènent par leur influence réparatrice, de la ruine à la restauration, et de la décadence au progrès. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Deuxième conférence : le progrès moral par la sainteté chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : austérité chrétienne et sainteté (3)

    « Ce qui devait se faire pour le progrès du monde, s'est fait par l'héroïsme des saints. C'est la réalité de notre histoire chrétienne ; partout et toujours cette minorité généreuse s'est trouvée sur les traces de Jésus-Christ, émue par cette parole : Si vis perfectus esse (*), prête à s'élancer avec lui dans la voie du bien par delà les limites du précepte et la frontière du devoir. Sous le charme du Crucifié qui les avait divinement séduits en leur communiquant la sainte passion du sacrifice, des hommes de toutes les classes et de toutes les conditions se sont rencontrés dans une même résolution. Ils ont dit : Le bien, ce n'est pas assez, il nous faut le mieux ; le devoir, c'est trop peu, il nous faut le sacrifice. Le courage pour les soldats de Jésus-Christ, c'est vulgaire : à qui veut le suivre de près, ce divin capitaine demande l'héroïsme. Or, nous voulons le suivre, le suivre jusqu'où il veut nous entraîner sur sa trace ; et voilà qu'il abaisse devant nous les barrières du précepte, et qu'ouvrant devant notre ambition le champ illimité de la perfection, il nous crie : Plus loin ; franchissez la limite ; et élancez-vous, sur la trace de mes pas, vers cet idéal que je vous ai montré, et qui n'est autre que moi-même. Et ces légions choisies répondent d'une voix unanime : Allons, marchons vers le parfait qui nous appelle ; allons, croissons de toute manière, jusqu'à ce que nous atteignions avec Jésus-Christ la plénitude de l'homme parfait. »

    (*) : Si tu veux être parfait

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Deuxième conférence : le progrès moral par la sainteté chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Un petit guide utile à tous, sur l'accompagnement spirituel

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     L'accompagnement spirituel, mode d'emploi
    Alain Mattheeuws

    Etre accompagné, guidé en son aventure spirituelle, voilà qui peut hérisser le fort individualisme de certains chrétiens, persuadés de pouvoir avancer en solitaires. « Je peux me débrouiller tout seul, je n'ai besoin de personne pour me dire ce que j'ai à faire. » Qui n'a pas déjà entendu semblable remarquable, en marge de l'Eglise et même en son sein ? Or si la foi est en effet une histoire éminemment personnelle, elle entraîne chacun par des chemins variés. Comment puis-je être certain que j'ai pris celui sur lequel j'étais appelé ? Comment éviter les pièges qui m'attendent à chaque pas, et comment repartir si j'y suis tombé ? Voilà les questions que devrait se poser le chrétien décidé à marcher sur les pas du Christ, en pèlerinage avec Lui vers le Père.

    « Un chrétien qui reste seul est un chrétien en danger de mort » disait souvent le cardinal G. Danneels.

    L'accompagnement spirituel est une pratique ecclésiale qui est en plein renouvellement, et elle doit être mieux comprise pour que chacun puisse en percevoir toute l'utilité et la pertinence. C'est ce à quoi s'est attaché Alain Mattheeuws dans ce livret clair et concis, en lequel il nous mène à la découverte de cette liberté nouvelle offerte aujourd'hui à tout chrétien.

    Comme dans l'ouvrage qu'il avait écrit en 2010 sur ce thème ("Vite, réponds moi Seigneur", Namur, Fidélité), l'auteur procède par questions-réponses, ce qui donne un ton précis et alerte à ce petit guide, abordable par tous. Accompagnement et indépendance, accompagnateur ou psychologue, guide spirituel ou confesseur, ami ou confident, confession et ouverture de cœur, discernement et sainteté, autant de points qui sont abordés ici avec grande justesse.

    Un petit livret qui deviendra vite un bon compagnon de route pour tous ceux qui s'interrogent à ce sujet... et qui éclairera utilement ceux qui ne s'interrogent pas !

    Alain Mattheeuws est né en 1952 à Kinshasa. Jésuite, il est ordonné prêtre en Belgique en 1985. Biologiste de formation, il est licencié en théologie morale de l’université pontificale grégorienne et docteur en théologie de l’institut catholique de Toulouse. Il est professeur de théologie morale et sacramentaire à la faculté jésuite de Bruxelles (IET). Il enseigne dans divers lieux et participe à des sessions sur l'accompagnement des jeunes et des séminaristes, des personnes consacrées et mariées. Il donne régulièrement la retraite des Exercices spirituels de saint Ignace. Mariage et bioéthique, sacrements et spiritualité, théologie du don sont des thèmes de sa recherche et de ses publications. Il a déjà publié plusieurs livres sur l’accompagnement spirituel, dont "Vite, réponds-moi Seigneur. L’accompagnement spirituel" (Namur, Fidélité, 2010).

    Artège - 44 pages - 3,95 €

  • Méditation : Les deux grands moyens de se sanctifier ; le désir et la résolution (suite et fin)

    « Passons au second moyen qui est la résolution. Les bons désirs doivent être accompagnés d'une ferme résolution de faire tous nos efforts pour acquérir le bien désiré. Beaucoup désirent la perfection sans en prendre jamais les moyens : ils désirent de s'enfoncer dans les déserts, de faire de grandes pénitences, de longues oraisons, de souffrir le martyre ; mais tous ces désirs se réduisent à de pures velléités, plus propres à nous nuire qu'à nous soulager. Ce sont de tels désirs qui tuent le paresseux : Desideria occidunt pigrum (Prov. 21, 25). Pendant qu'il se repaît de ces désirs inefficaces, il ne prend aucun soin de déraciner ses défauts, de mortifier ses appétits déréglés, de souffrir avec patience les mépris et les contrariétés. Il désire de faire de grandes choses, mais incompatibles avec son état, et ne cesse de tomber de plus en plus dans l'imperfection : toute adversité le trouble, toute infirmité lui enlève la patience ; et ainsi vivant toujours dans l'imperfection, il meurt imparfait.

    [...] Des résolutions, des résolutions, disait Ste Thérèse : Le démon ne craint point les âmes sans résolutions. Au contraire, celui qui se résout véritablement à se donner à Dieu viendra à bout de tout ce qui lui paraissait insurmontable. Une volonté résolue triomphe de tout. Efforçons-nous de réparer le temps perdu et de donner à Dieu tout celui qui nous reste. Tout le temps que nous n'employons pas pour Dieu est du temps perdu. [...] Celui qui désire être tout à Dieu doit exécuter les résolutions suivantes : 1° de ne commettre jamais aucun péché véniel, quelque petit qu'il soit ; 2° de se donner à Dieu sans réserve, et pour cela exécuter tout ce qui peut lui plaire, pourvu que le directeur l'approuve ; 3° de choisir toujours dans les bonnes œuvres celles qui plaisent le plus à Dieu ; 4° de ne remettre jamais à demain, de faire toujours aujourd'hui ce que nous pouvons faire aujourd'hui ; 5° de prier Dieu tous les jours d'augmenter notre amour. On fait tout avec l'amour, et rien sans foi. Il faut tout donner pour tout acquérir. Jésus s'est donné entièrement à nous, afin que nous soyons entièrement à lui.

    [...] Mon Jésus, qui avez répandu tout votre sang pour me voir entièrement à vous, avancez-moi votre main. Je veux être avec vous, moyennant votre sainte grâce. [...] O vous qui m'avez tant aimé, aidez-moi à me délivrer de tout ce qui m'empêche d'être entièrement à vous. Vous le ferez par les mérites de votre sang, j'ose l'espérer. J'espère aussi de vous, ô Marie, ma Mère ; par vos prières toutes puissantes auprès de Dieu obtenez-moi la grâce d'être tout à lui. »

    St Alphonse-Marie de Liguori, Le Chemin du Salut, ou Méditations pour acquérir le salut éternel (Deuxième partie, Ve Réflexion), Clermont-Ferrand, La S.C. des livres de piété, A Rodez, à l’évêché, 1833.

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  • Méditation : Les deux grands moyens de se sanctifier ; le désir et la résolution

    « Toute la sainteté consiste à aimer Dieu : "l'amour divin est ce trésor infini où nous puiserons l'amitié de Dieu" (Sag. 7, 14). Dieu est prêt à nous donner ce trésor de son saint amour, mais il veut que nous le désirions ardemment. Celui qui ne désire un bien que faiblement, fait peu d'efforts pour l'obtenir. Au contraire, saint Laurent Justinien dit que le vif désir adoucit nos peines et nous fournit des forces.

    Et ainsi celui qui désire peu de s'avancer dans l'amour divin, au lieu d'avancer de plus en plus dans la ferveur et la perfection, s'attiédit toujours en augmentant, et continuant ainsi à se refroidir, il se mettra dans un grand danger de tomber enfin dans quelque précipice. Au contraire, celui qui aspire ardemment à la perfection et s'efforce chaque jour de faire des progrès, peu à peu, et avec le temps, il y arrivera. Sainte Thérèse disait : Dieu n'accorde beaucoup de faveurs qu'à ceux qui désirent ardemment son amour. Et, dans un autre endroit : Dieu ne laisse aucun bon désir sans récompense. C'est pourquoi la sainte exhortait tous les chrétiens à ne point rabaisser leurs désirs ; parce qu'en nous confiant en Dieu, disait-elle, et faisant tous nos efforts, nous pourrons peu à peu arriver où les saints sont arrivés.

    C'est un piège du démon, selon la même sainte, que de penser qu'il y ait de l'orgueil à vouloir devenir saint. Il y aurait de l'orgueil et de la présomption, si nous nous confiions sur nos propres œuvres, et sur nos propres résolutions ; mais il n'y aura rien de cela si nous espérons tout de Dieu ; en espérant tout de lui, il nous donnera la force que nous n'avons pas de nous-mêmes. Désirons donc ardemment d'arriver à un très haut degré de l'amour divin, et disons avec confiance : "Omnia possum in eo qui me confortat" (Philip. 4, 13) "Je peux tout en celui qui me fortifie". Et si nous ne l'avons pas en nous cet ardent désir, demandons-le instamment à Jésus-Christ, il nous l'accordera. »

    ... suite demain : la résolution ...

    St Alphonse-Marie de Liguori, Le Chemin du Salut, ou Méditations pour acquérir le salut éternel (Deuxième partie, Ve Réflexion), Clermont-Ferrand, La S.C. des livres de piété, A Rodez, à l’évêché, 1833.

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  • Méditation : la sainteté à chaque instant

    « La sainteté n'attend ni dix minutes, ni la fin de notre vie sur terre, elle s'accomplit à chaque instant. Comme le pèlerin de Pentecôte qui avance péniblement mais avec persévérance, comptant chacun de ses pas avec détermination, pour atteindre la cathédrale de Chartres qu'il aperçoit depuis longtemps déjà, arpentant les champs incommensurables de la Beauce. « Courez de manière à l'emporter » (1 Co 9,24). La sainteté devrait être une « obsession spirituelle ».
    Toutefois, et contrairement à ce que l'on colporte habituellement, le Bon Dieu ne s'attardera pas, au jour du jugement, sur ce que nous avons fait dans le passé, mais sur ce que nous sommes dans le présent. Certains objecteront légitimement que nous sculptons notre être par nos actes, ce qui est partiellement vrai, mais le Bon Dieu laisse ainsi la porte ouverte à de vraies et profondes conversions, comme le grand saint Paul ou l'impressionnant Bienheureux Charles de Foucauld.
    « Un voleur condamné - et lui seul - a jamais entendu, en ce monde, une voix lui donner cette assurance : "Ce soir tu seras avec Moi en Paradis" (Gilbert Keith Chesterton, Les enquêtes du Père Brown, Omnibus, 2008, p. 728) »
    D'ailleurs la sainteté ne se gagne pas, mais s'accueille. Après avoir compris cela, chacun reste terrifié par l'abandon que cela demande, mais surtout émerveillé par l'amour paternel que cela signifie. »

    P. Matthieu Dauchez, Mendiants d'amour - A l'école des enfants de Manille, Artège, Perpignan, 2011.

    Fondation Tulay ng kabataan
    Antenne française : ANAK - Un Pont pour les enfants
    8 rue des réservoirs - 78000 Versailles - France

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  • Audience générale de ce mercredi 19 novembre 2014

    Pour la catéchèse de l'audience générale de ce mercredi, le Pape a tenu à nous parler de la sainteté et des manières de la vivre au quotidien, par notre témoignage chrétien dans les petits gestes de la vie.

    Etre saint ne consiste pas à « fermer les yeux et prendre une tête comme sur les images pieuses ». Pour être saints « il ne faut pas obligatoirement être évêques, prêtres ou religieux », « la sainteté n’est pas seulement réservée à ceux qui ont la possibilité de se détacher des tâches quotidiennes pour se consacrer seulement à la prière ». Mais « c’est plutôt en offrant notre propre témoignage chrétien que nous sommes appelés à devenir des saints », et « être saints ne peut se faire sans la joie ». Voilà en résumé ce que le Pape François a souligné dans la catéchèse de ce mercredi en présence de quelques 15.000 personnes.

    « Et si l’on est parent ou grands-parents, être saints en enseignant la foi et la vie aux enfants et petits-enfants ». « Il faut tellement de patience pour cette tâche, pour être de bons parents, pour être de bons grands-parents, et c’est dans cette patience que naît la sainteté ».  Le Pape recommandait encore la patience si « le soir ton fils ou ta fille te demande de discuter de ses problèmes, et que tu te sens fatigué, que tu n’as pas envie de l’écouter, au contraire, assieds-toi, prends le temps de l’écouter, et en l’écoutant tu auras fait un pas vers la sainteté ». Au nombre des petits pas vers la sainteté, le Pape François a également pris l’exemple d’une femme qui « va au marché faire les courses, rencontre ses amies, et puis voilà qu’on en arrive aux commérages ». Si « cette femme refuse alors de céder à la tentation de mal parler des autres, voilà encore un pas vers la sainteté ».

    « La sainteté n’est pas une chose qu’on se procure soi-même ; elle est avant tout un don que le Seigneur nous fait lorsqu’il nous prend avec Lui et nous rend semblable à Lui. Elle est un don offert à tous, qui constitue le caractère distinctif du chrétien. C’est en vivant les activités de tous les jours avec amour que nous sommes appelés à devenir saints, quelque soit notre condition : personne mariée ou célibataire, parents ou grand parents, personne consacrée... Tout état de vie nous porte à la sainteté si nous le vivons en communion avec le Seigneur et au service des frères. L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à Lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent. »

    Source : Radio Vatican.

    Le Pape François a lancé un nouvel appel pour la paix à Jérusalem et en Terre Sainte, suite à l'attentat meurtrier contre une synagogue de Jérusalem qui a tué cinq israéliens.

    « Je suis avec préoccupation l’alarmante augmentation de la tension à Jérusalem et dans d’autres endroits de Terre Sainte, avec des épisodes inacceptables de violences qui n’épargnent pas même les lieux de culte » Et le Pape d’ajouter : « J’adresse une prière particulière pour toutes les victimes de cette situation dramatique et pour tous ceux qui en subissent les conséquences ».

    « Du plus profond du coeur, déclarait encore le Pape en référence à l’attentat contre la synagogue de Jérusalem, j’adresse aux parties impliquées un appel afin que l’on mette fin à la spirale de haine et de violence et pour qu’ils prennent des décisions courageuses pour la réconciliation et la paix. Construire la paix est une tâche difficile, mais vivre sans paix est un tourment. »

    Source : Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, tous les baptisés ont une égale dignité devant Dieu, et tous sont appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas une chose qu’on se procure soi-même ; elle est avant tout un don que le Seigneur nous fait lorsqu’il nous prend avec Lui et nous rend semblable à Lui. Elle est un don offert à tous, qui constitue le caractère distinctif du chrétien. C’est en vivant les activités de tous les jours avec amour que nous sommes appelés à devenir saints, quelque soit notre condition : personne mariée ou célibataire, parents ou grand parents, personne consacrée... Tout état de vie nous porte à la sainteté si nous le vivons en communion avec le Seigneur et au service des frères. L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent. »

    « Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France et du Cameroun.
    J’invite chacun d’entre vous à s’interroger sur la manière dont il a déjà répondu à l’appel du Seigneur à la sainteté. Accueillons-le avec joie et soutenons-nous les uns les autres sur ce chemin.
    Bon pèlerinage ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie

    « Après Jésus-Christ, sans doute à la distance qu'il y a de l'Infini au fini, il est une créature qui fut aussi la grande louange de la gloire de la Sainte Trinité. Elle répondit pleinement à l'élection divine, dont parle l'Apôtre : elle fut toujours « pure, immaculée, irrépréhensible (1) » aux yeux du Dieu trois fois saint. Son âme est si simple. Les mouvements en sont si profonds que l'on ne peut les surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi elle est si transparente, si lumineuse qu'on la prendrait pour la lumière, pourtant elle n'est que le « miroir » du Soleil de justice : « Speculum justitiae (2) ! »...
    « La Vierge conservait ces choses en son cœur (3) » : toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots ! C'est en son coeur qu'elle vécut et en une telle profondeur que le regard humain ne peut la suivre. Quand je lis en l’Évangile « que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée (4) » pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Élisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme Lui sa prière fut toujours celle-ci : « Ecce, me voici ! » Qui ? « La servante du Seigneur (5) », la dernière de ses créatures ; elle, sa Mère ! Elle fut si vraie en son humilité, parce qu'elle fut toujours oublieuse, ignorante, délivrée d'elle-même. Aussi elle pouvait chanter : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, désormais les nations m'appelleront bienheureuse (6) ». »

    1. Col 1, 22 - 2. « Miroir de justice » : de la Litanie de Lorette - 3. Lc 2, 19 et 51 - 4. Lc 1, 39 - 5. Lc 1, 38 - 6. Lc 1, 49, 48.

    Bse Élisabeth de la Trinité (fêtée ce jour), Dernière Retraite (Août 1906, Quinzième Jour, 40), in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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