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saints - Page 2

  • Méditation - Prions pour les vocations sacerdotales

    « Oui, elle sera exaucée, la prière de tant d'âmes, suppliant et s'offrant pour que nous soient donnés des saints prêtres. Elle sera exaucée, la pressante supplication de Marthe Robin, qui, dans son immense passion pour les prêtres, suppliait saint Louis-Marie Grignion de Montfort de donner à l’Église ces prêtres de feu pour le Règne de Jésus et le Règne de Marie. Et lorsque Marthe Robin était plongée dans les affres de la Passion, on l'entendait dire : « Dans ces abîmes sans fond de miséricorde, de pardon et d'amour du Cœur de Jésus, je noie l'iniquité, la haine et l'impureté... J'emporte tous les prêtres et futurs prêtres dans ces demeures réservées à eux seuls » (4 juin 1937). Et plus tard : « Mon Jésus, multipliez les saints parmi vos prêtres pour que, par eux, les saints se multiplient aussi dans le monde. » Et au début de la fondation du Foyer de Charité, le Seigneur lui confie : « Je voudrais amener mes prêtres à la sainteté primitive de mes apôtres... Je voudrais réaliser la conversion des prêtres. »

    Et que dire de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ? Un jour, elle déclare à sa sœur Céline : « Je sens que Jésus nous demande de désaltérer sa soif en lui donnant des âmes de prêtres surtout... Oui, prions pour les prêtres, que notre vie entière leur soit consacrée. » La veille de sa profession, elle déclare : « Je suis venue au Carmel pour sauver les âmes et prier pour les prêtres. »

    A chaque époque où le sacerdoce a vécu une crise, l'Esprit Saint a suscité des saints qui fondèrent des communautés nouvelles et des évêques audacieux et surnaturels qui donnèrent de nouvelles vocations à l’Église. Avec un aspect nouveau, l'Esprit Saint peut encore nous donner des Grignion de Montfort, des saints Curé d'Ars et des monsieur Olier pour notre temps.

    Dieu peut encore nous donner des saints prêtres et des saints évêques, de vrais « pères » qui exerceraient leur paternité avec simplicité et courage. Pour une « nouvelle évangélisation », nous avons besoin de « nouveaux évangélisateurs », de « nouvelles vocations sacerdotales ». »

    André Daigneault, Le chemin de l'imperfection. La sainteté des pauvres (ch. 7), Anne Sigier, Sillery (Québec), 2000.

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  • Méditation - La Vie au Ciel

    « Pensez à la paix du ciel. La paix ! Arrêtons-nous à ce mot, à ce rayon de miel. La paix ! la paix !... Quelle différence avec la vie présente, la vie de la terre ! quelle différence même avec l'activité fatigante de la grâce ! combien nous l'avons désirée toute notre vie ! et maintenant nous la désirerions presque, hélas ! plus que Dieu même. L'imagination a peine à se figurer une vie sans trouble et sans défiance, une vie sans passé à regretter, sans présent à supporter, sans avenir nuageux à regarder avec incertitude. Le sommeil du travailleur honnête et satisfait est une image de ce calme délicieux. La terre et la mer, les lacs et les forêts reposant aux rayons du midi, comme lassés de leur parure du matin, voilà un emblème de notre repos céleste. Le silence des cieux étoilés à minuit et le sentiment inexprimable qu'ils nous inspirent peuvent nous aider à nous figurer cette paix profonde du bienheureux repos. Mais après tout, nulle autre paix ne peut lui être comparée, car c'est une participation à cette paix de Dieu qui surpasse tout entendement humain. Tout cela nous est-il destiné ? tout cela nous est-il possible ? Oui, tout cela et plus encore, tout cela plus intime et plus parfait : un océan de la paix la plus céleste et de joie mystérieuse qui nous invite à naviguer sur son sein dans des splendeurs éternelles... Oh ! quand ce serait là tout, quand il n'y aurait pas autre chose que cette paix, ne serait-ce pas une récompense plus que suffisante pour une longue vie de la pénitence la plus austère ?
    [...]
    Mais la plus douce des joies terrestres, c'est l'amour, et la vie du ciel est une vie d'amour. L'amour, plus que toutes les autres passions humaines, a contrôlé les destinées du monde ; il a été, d'après l'histoire, le plus grand moteur naturel sur la terre ; et vraiment d'où vient ce qu'il y a de vif et de coloré dans la vie, même ici-bas, si ce n'est de l'amour ? Que serions-nous en ce moment si nous n'avions personne à aimer ? combien tout nous deviendrait sombre jusqu'au moment où nos yeux pourront supporter la lumière de Dieu ! N'avoir pas Dieu à aimer... c'est l'enfer. Et bien, l'amour de tous les amants les plus passionnés sur la terre, réuni en un seul, ne peut égaler l'amour le plus calme de la dernière des âmes dans le ciel. L'éternité nous donnera de nouvelles facultés d'aimer, et ce sera d'un amour sans nom sur la terre, et dont nos diverses sortes d'amour, paternel, filial, conjugal ou fraternel, ne représentent que de faibles fractions, des éléments épars. La joie de cet immense amour est inconcevable ; les objets en seront mille fois centuplés, et cela sans que la multiplicité d'objets fasse autre chose qu'aviver l'intensité. Et considérez que tout cet océan d'affection s'épanchera constamment dans un courant immortel d'amour pur et sans tache, indiciblement heureux de son indicible sainteté. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Le ciel et l'enfer), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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    Gustave Doré, La Divine Comédie - Le Ciel
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  • Méditation - Marchons vers la sainteté

    « Ô Dieu, dirons-nous avec l’Église, dans une de ses plus admirables prières, je crois que vous êtes tout-puissant, que votre grâce est aussi efficace pour m'élever, tout misérable que je suis, à un haut degré de sainteté ; je crois que vous êtes également la miséricorde infinie, et que, si je vous ai quitté souvent, votre amour plein de bonté ne m'abandonne jamais ; c'est de vous, ô mon Dieu, Père céleste, que descend tout don de perfection ; c'est votre grâce qui fait de nous des serviteurs fidèles qui vous sont agréables par des œuvres dignes de votre majesté et de votre louange ; faites que, détaché de moi-même et des créatures, je puisse courir sans obstacle dans cette voie de la sainteté, où votre Fils, comme un géant, nous précède ; afin que par lui et avec lui, je parvienne à la félicité que vous nous avez promise » (1) !

    Les saints vivaient de ces vérités ; c'est pourquoi ils sont parvenus au sommet où nous les contemplons aujourd'hui. La différence qui existe entre eux et nous ne naît pas de la plus grande somme de difficultés que nous avons à vaincre, mais de l'ardeur de leur foi dans la parole de Jésus-Christ et dans la vertu de sa grâce comme aussi de leur plus ardente générosité. Nous pouvons, si nous le voulons, recommencer l'expérience : le Christ demeure toujours le même, aussi puissant, aussi magnifique dans la distribution de sa grâce ; ce n'est qu'en nous-mêmes qu'il trouve des obstacles à l'effusion de ses dons.
    Âmes de peu de foi, pourquoi doutons-nous de Dieu, de notre Dieu ? »

    (1) : Oraison de la messe du XIIe dimanche après la Pentecôte.

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XX, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - des bonnes et mauvaises lectures

    « Puisque toute la perfection consiste à aimer et à imiter Notre-Seigneur, prendre parmi les saints qui ont écrit l'un des saints pour qui nous avons le plus de sympathie, l'un de ceux qui nous semblent avoir le plus aimé et le mieux imité Jésus, en faire notre ami intime, nous mettre sous sa direction, nous imprégner de ses pensées, de manière à penser peu à peu comme lui, à prendre sa manière de juger, de voir, son esprit... Il importe presque autant de ne pas lire d'auteurs médiocres que d'en lire d'excellents : on devient semblable à ceux avec qui on vit : vivez familièrement avec un grand saint et un grand esprit, votre cœur deviendra chaud comme le sien, votre foi vive comme la sienne, votre esprit s'élèvera à la suite du sien... lisez des auteurs de sainteté et d'esprit médiocre, votre cœur et votre foi se refroidiront, votre esprit s'abaissera avec les leurs... - Mettez de l'orge au moulin, vous aurez de la farine d'orge, mettez-y du froment, vous aurez de la farine de froment... Ainsi des lectures : la lecture des grands saints et des grands docteurs vous remplira de pensées excellentes, la lecture des médiocres vous remplira de pensées médiocres... N'ayons donc aucune relation avec les auteurs de sainteté médiocre : ne vivons qu'avec les grands saints et les grands esprits. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Voyageur dans la nuit. notes de spiritualité 1888-1916 (Notes détachées diverses, 14), Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld Tome XV, nouvelle cité, Paris, 1979.

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  • Méditation - De la connaissance et de l'imitation des Saints

    (suite et fin de la méditation des mardi 5 et mercredi 6 juillet)

    « Tout ce que nous venons de dire suppose deux choses : la première, qu'on lit la vie des saints ; la seconde, qu'on les imite. Les connaître, c'est le fondement de l'amour qu'on leur doit porter ; les imiter, c'en est le comble.
    On ne peut pas trop vous conseiller de lire la vie des saints. C'est la grande école ; c'est l’Évangile vivant, c'est le christianisme en action, c'est la moisson sortant incessamment de ce grain de froment divin jeté en terre pour y mourir, et qui s'appelle Jésus. [...]
    Quant à l'imitation des saints, on pourrait dire que c'est presque à quoi se réduit tout le christianisme ; et puisque ce dont il s'agit surtout ici, c'est de l'amour qui leur est dû, il est clair que cet amour ne serait ni vrai, ni utile, s'il n'aboutissait pas à cette ressemblance ; d'autant que rien ne saurait leur causer plus de joie.

    Toutefois, soit pour l'imitation de leurs vertus, soit pour la lecture de leur vie, je vous dois un conseil d'une extrême importance. C'est une réserve, et cependant ne la redoutez point ; comme c'est la vérité qui la fait, elle ne va qu'au profit de l'amour.
    Il s'agit, même en eux, surtout en eux, de chercher définitivement et d'imiter principalement Notre-Seigneur. C'est à lui seul que Dieu entend nous voir semblables. Jésus est l'image divine absolue, par suite le type universel, celui sur lequel nous sommes créés, celui sur lequel nous sommes régénérés. Aussi saint Paul l'atteste : c'est notre conformité avec lui qui est la forme même de notre prédestination (1). « Seigneur Jésus », lui chante chaque jour l’Église, en son hymne angélique, « vous êtes le seul saint (2) ». Les autres sont saints sans doute, mais d'une sainteté qu'ils lui empruntent et qui se mesure précisément à leur ressemblance avec lui. [...] Où il vous semble ne le trouver point, passez ; où vous le trouvez, demeurez, ne vous attachant définitivement qu'à lui seul. L'abeille qui se repose successivement sur les fleurs d'un parterre, n'y cherche rien que son butin : le butin pris, elle s'envole ; faites ainsi pour les saints ; ils sont les fleurs du jardin de Dieu : butinez-y Jésus. Vous ne pouvez leur faire ni un honneur plus grand, ni une joie plus exquise, ni tirer de vos rapports avec eux un profit plus intelligent. Ils ne regardent que lui ; ils ne se regardent qu'en lui ; ils ne vous appellent à eux que pour vous mener à lui : il est leur unique titre à réclamer votre attention, votre piété, votre étude ; et il n'y en a pas un seul qui ne vous dise avec saint Paul : « Imitez-moi, mais comme moi-même j'imite Jésus (3) ». Car, en somme, c'est de Jésus seul qu'il s'agit au ciel et sur la terre : il est l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin, la gloire de Dieu et celle des hommes, leur joie commune et éternelle. »

    1. Rom. VIII, 29,30. - 2. Tu solus sanctus. Hymn. ang. - 3. I Cor. IV, 16.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    Fra Angelico (1387-1455), Le Christ glorifié dans la Cour céleste
    Prédelle du retable, dit Pala di Fiesole, du couvent San Domenico de Fiesole (détail)
    National Gallery, Londres (GB)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Vivre dans l'intimité des Saints

    (suite de la méditation d'hier)

    « Formez avec les saints des intimités de grâce. Il y a de vraies constellations au firmament des âmes, des astres vivants et puissants que Dieu destine à être des centres, et autour desquels des étoiles, plus ou moins nombreuses et brillantes, viendront successivement se grouper, pour graviter ensemble dans une harmonie d'invention divine et former un système dans le système universel des cieux. Cela se fait au moyen d'affinités secrètes dont la gloire révélera la raison, mais qui se sentent déjà très bien dans la grâce. On en subit l'action, même à l'égard d'âmes vivant sur la terre. Souvent aussi c'est vers un bienheureux qu'elles tournent le cœur et la pensée. Elles se traduisent, sinon toujours par l'identité des états, du moins par la parité des attraits et la similitude des voies intérieures, d'où naît ordinairement une sympathie tendre et confiante pour la personne. Les mêmes vues font du bien ; on considère les choses sous le même jour ; on a faim des mêmes mets ; on parle le même idiome. C'est cela qui charme, épanouit et attire. Aussi on va à ces âmes tout droit, comme la fleur va au soleil ; et à mesure qu'on les approche et qu'on traite avec elles, on devient plus paisible et l'on est simplifié. Il est rare qu'une âme sérieuse et intérieure ait lu pieusement un certain nombre de Vies de saints, sans avoir ressenti pour l'un d'eux, sinon pour plusieurs, quelque chose de ce que nous disons là. Cette lumière ne fût-elle pas plus vive que la lueur du premier crépuscule, prenez garde de la négliger. En la suivant, l'âme mettra peut-être le pied dans un sentier qui, plus vite et plus sûrement que tout autre, la mènera au haut de la montagne. Qu'elle se lie ensuite de plus en plus avec cet être bienfaisant vers lequel elle est attirée ; qu'elle l'invoque, qu'elle aime à recourir à lui avec une confiance de sœur et d'enfant ; qu'elle lui parle dans ce lieu secret et sacré de la foi, comme on parle à quelqu'un dont un voile appendu empêche, il est vrai, de voir le visage, mais de la présence de qui on est indubitablement assuré. Qu'elle se livre aux mains de cet être, c'est-à-dire, à ses influences, les attirant sur elle par ses prières et sa piété. Qu'elle se pénètre de son esprit ; qu'elle étudie ses goûts, ses œuvres, et se rende activement fidèle à lui ressembler comme il se peut. »

    (à suivre demain)

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    La Cour Céleste, d'un volume de "La Cité de Dieu" de St Augustin
    Tempera et feuille d'or sur vélin (XVe siècle)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Les Saints et les Anges

    « Aimez tous les saints, et cultivez soigneusement en vous cet amour. C'est une source sûre et abondante de progrès spirituels, une manière excellente de pratiquer la vie de foi, un salutaire et doux noviciat de la vie éternelle.

    Vous pouvez bien avoir ici vos préférences, et, par suite, vos dévotions. Vous l'avez vu ailleurs, l'égalité absolue n'est ni dans les goûts de Dieu, ni dans l'esprit de l’Église. Usez donc de votre liberté, et suivez vos attraits. Si fort que vous aimiez l'un de ces saints, vous ne parviendrez jamais à exciter contre lui la jalousie des autres. Oh ! comme saint François d'Assise sera content de vous voir tendrement aimer saint Dominique ! Quelle joie vous causerez à sainte Thérèse, si vous avez une dilection spéciale pour sainte Gertrude ! Quel crédit vous assure auprès de saint Pierre votre particulière dévotion à saint Paul ou à saint Jean ; et enfin, comme le ciel tout entier applaudit, si vous affectionnez si fort saint Joseph, que vous paraissiez presque oublier tous les autres ! Je ne parle pas de Marie : ici, comme partout, elle a sa place à part. Allez donc où vous pousse la grâce et même la nature ; car, du moment que c'est aux saints qu'aboutissent ses pentes, la nature a bien le droit de vouloir qu'on les suive. Ai-je besoin d'ajouter qu'entre ces saints préférés, vos patrons de baptême ou de religion doivent occuper un rang d'honneur ?

    Aimez les anges, ces magnifiques et ardents miroirs des perfections divines. Oh ! pour bien parler d'eux, il faudrait plus qu'un long discours. Michel, Gabriel, Raphaël : chacun de ces noms contient toute une théologie ; chacun est un monde immense de lumière, d'amour et de grâce. Aimez vos anges gardiens. Les saints docteurs ont dit, à leur sujet, des choses ravissantes. Quels protecteurs ! Quels guides ! Quels intercesseurs ! Quels amis ! L'amour que Dieu leur donne pour nous, nous force à dire : quels serviteurs ! Grâce à Jésus, la terre n'est pas stérile en dévouements ; aucun n'est comparable à celui de ces doux et complaisants esprits, pour les clients dont Dieu les charge. Le plus souvent, hélas ! que reçoivent-ils des hommes en échange ? C'est une honte ! Au moins cela leur vaut-il cette gloire d'être des modèles achevés d'affection humble et désintéressée. Tâchons que, quant à nous, ce ne soit pas là leur seul salaire. »

    (à suivre demain)

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    Fresque du chœur de l'église Ste Maria Goretti, Fano (Italie)
    (Crédit photo)

  • Méditation - Se comporter en chrétien cohérent

    « La sainteté à laquelle nous devons aspirer n'est pas une sainteté de deuxième rang, qui d'ailleurs n'existe pas. Et la principale condition qui nous est demandée, et qui est tout à fait conforme à notre nature, consiste à aimer : la charité est le lien de la perfection (1) ; charité que nous devons pratiquer en accord avec les commandements explicites que le Seigneur lui-même a établis : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit (2), sans rien garder pour nous. C'est en cela que consiste la sainteté.

    Certes, il s'agit d'un objectif élevé et ardu. Mais ne perdez pas de vue que personne ne naît saint ; le saint se forge au jeu continuel de la grâce divine et de la réponse de l'homme. Tout ce qui se développe, fait remarquer un écrivain chrétien des premiers siècles à propos de l'union avec Dieu, commence petit. C'est en se nourrissant graduellement qu'on arrive à devenir grand, par des progrès constants (3). C'est pourquoi je te dis que, si tu veux te comporter en chrétien cohérent (et je sais que tu y es disposé, même s'il t'en coûte si souvent de te vaincre ou de continuer à faire aller de l'avant ce pauvre corps), tu dois apporter un soin extrême aux détails les plus insignifiants. Car tu n'atteindras la sainteté que Notre-Seigneur exige de toi qu'en accomplissant avec amour de Dieu ton travail, tes obligations de chaque jour, faites presque toujours de petites réalités. »

    1. Col. 3, 14. - 2. Mt 22, 37. - 3. Saint Marc l'Ermite, De Lege spirituali, 172 (PG 65, 926).

    St Josemaría Escrivá de Balaguer (1902-1975), fêté ce jour, Amis de Dieu (« Homélies » 1960, 6-7), Le Laurier, 2000.

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  • Méditation : Il faut croître tous les jours dans l'amour

    « La religion nous enseigne que le moyen d'atteindre à la félicité des saints, c'est de beaucoup aimer (1). Aimer Dieu sur la terre est le moyen de l'aimer dans le ciel : aimer est l'unique voie du bonheur. Si donc nous voulons aller au ciel, il ne faut plus vivre que d'amour ; il faut croître tous les jours dans l'amour, et avec cela on est sûr du paradis (2). Et qui n'aimerait un Dieu si magnifique envers ceux qui le servent ? Qui n'aimerait le Dieu que les saints trouvent toujours si aimable qu'ils ne peuvent se lasser de l'aimer ; le Dieu que les séraphins célèbrent par l'éternel cantique : Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu des armées ! le Dieu auquel les vierges chantent le cantique qu'elles seules peuvent chanter, et aux pieds duquel les vingt-quatre vieillards déposent leurs couronnes, en protestant qu'à lui seul appartient l'honneur, la louange, la bénédiction ? Oh ! comme ces hautes pensées que nous rappelle la fête de la Toussaint sont propres à embraser le cœur d'amour ! »

    1. Plenitudo legis est dilectio. (Rm XIII, 10). 2. Qui diligit... legem implevit. (Rm XIII, 8).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 3 novembre, Seconde méditation sur la Toussaint, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : Devenir saint

    « Moi, être un saint ! n'est-ce pas là une entreprise au-dessus de mes forces ? nous dira notre faiblesse. Non, répondent en ce jour, par leurs exemples, tous les saints du ciel. Nous voyons, en effet, parmi eux des saints de tout âge, de toute condition et de tout sexe. Or ce qu'ils ont pu, pourquoi ne le pourrais-je pas (1) ? Tant de chrétiens dans le monde se sont conservés purs parmi tous les dangers de la séduction, recueillis parmi les dissipations et le tumulte, pauvres et détachés parmi les richesses, mortifiés parmi les occasions de jouissance ! Pourquoi ne pourrais-je pas, dans des conditions meilleures, faire ce qu'ils ont fait dans une position plus difficile (2) ? - Il n'y a point ici à dire : J'ai des passions qui m'entraînent, des tentations qui me sollicitent. Les saints en ont eu aussi, et de plus violentes, et ils en ont triomphé. Pourquoi ne pourrais-je pas en triompher comme eux ? - Il n'y a point à dire : Le sérieux de la sainteté, la monotonie du devoir m'ennuient ; je n'y puis tenir. Est-ce que les saints n'ont pas, eux aussi, éprouvé ces ennuis, ces dégoûts ? Ils les ont supportés, et plus longtemps que moi ; et maintenant qu'ils sont au ciel, comme ils s'en savent bon gré ! comme ils comprennent qu'ils ont bien fait ! - Mais ma faiblesse me fait peur ; je crains de ne pouvoir persévérer. Hélas ! les saints étaient faibles comme moi ; la grâce les a soutenus. Pourquoi n'espérerais-je pas qu'elle me soutiendra comme eux ? C'est ainsi que tout prétexte est confondu, toute excuse tombe devant ce seul mot de saint Augustin : Ne puis-je pas ce que d'autres ont pu ? (3) »

    1, 2 & 3. Quod isti et istae, cur non ego ? : Ce que ceux-ci et celles-là ont fait, pourquoi ne le ferais-je pas ? (St Augustin, Confessions, Livre VIII).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 1er novembre, Fête de tous les saints, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Fra Angelico (v.1400-1455)
    Retable de l'église du couvent San Domenico à Fiesole (Italie)

  • Consistoire ordinaire public pour des causes de canonisation

    Ce matin, à 10 heures, dans la Salle du Consistoire du Palais Apostolique du Vatican, lors de la célébration de Tierce, le Pape François a tenu le Consistoire ordinaire public pour la canonisation des Bienheureux :

    - Vincenzo Grossi (1845-1917), prêtre diocésain, fondateur de l'Institut des Filles de l'Oratoire ;

    - Marie de l'Immaculée Conception (1926-1998), religieuse, supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de la Compagnie de la Croix ;

    - Louis Martin (1823-1894) et Marie Guérin (1831-1877), laïcs mariés, parents de Ste Thérèse de Lisieux.

    Lors de ce Consistoire, le Pape a décrété que les Bienheureux seront inscrits parmi les Saints le dimanche 18 octobre 2015.

    Source : Salle de Presse du Saint-Siège.

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    Trois entretiens à écouter sur Radio Vatican, au micro de Cyprien Viet :

    - le P. Olivier Ruffray, recteur de la basilique de Lisieux (mp3)

    - le P. Jean-Marie Simar, recteur de la basilique Louis et Zélie d’Alençon (mp3)

    - le P. Antonio Sangalli, vice-postulateur de la cause des époux Martin, qui évoque la guérison de la petite Carmen (mp3)

  • Mercredi 22 avril 2015

    Sts Soter et Caïus, papes et martyrs

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    Lorenzo Monaco (1370-1424), Martyre de Saint Caïus

  • Les parents de Sainte Thérèse de Lisieux seront canonisés

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    Ce mercredi 18 mars, le Pape a reconnu le miracle attribué à l’intercession des Bienheureux Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de Lisieux. Il a autorisé la promulgation d’un décret en ce sens lors d’une audience avec le cardinal Angelo Amato, le Préfet de la Congrégation pour les Causes des saints.

    Louis Martin est né à Bordeaux le 22 août 1823. Membre d’une fratrie de cinq enfants, il grandit au sein de différentes garnisons avant que sa famille ne s’installe définitivement à Alençon. Louis Martin souhaitait consacrer sa vie à Dieu au monastère du Grand St Bernard, mais son niveau insuffisant de latin l’oblige à abandonner la poursuite de ce projet. Il ouvre en 1850 une horlogerie-bijouterie. Sa foi reste vive cependant. Il prend ainsi part au cercle Vital Romet qui réunit de jeunes adultes chrétiens autour de l’abbé Hurel. Grâce à l’intermédiaire de sa mère, il rencontre Zélie Guérin qu’il épouse quelques mois plus tard, en juillet 1858.

    Zélie Guérin est née le 23 décembre 1831 à Saint Denis–Sarthon dans l’Orne où son père était enrôlé dans la gendarmerie. Sa sœur ainée devient religieuse. Elle a un frère de dix ans son cadet. Elle se sent elle aussi appelée à la vie religieuse et souhaite entrer à l’Hôtel-Dieu d’Alençon où sa famille s’est installée en 1844, mais la mère supérieure le lui refuse. Zélie s’initiera alors au célèbre point d’Alençon et ouvre sa fabrique de dentelle en 1853. Son entreprise, une véritable famille, est prospère lorsqu’elle rencontre Louis Martin.

    Louis et Zélie, « un don » pour les parents, les époux, les veufs et les malades

    De 1860 à 1873, neuf enfants, dont quatre mourront en bas âge, naîtront au foyer des Martin. La dernière sera Sainte Thérèse de Lisieux / de l’Enfant Jésus. Une foi profonde anime leur famille. Une grande affection lie les deux époux comme en témoigne les lettres de Zélie Martin à son mari.

    « Modèle exemplaire de foyer missionnaire », les nouveaux bienheureux Louis et Zélie Martin sont par leur vie un « don » pour « les époux de tous âges », « les parents », « ceux qui ont perdu un conjoint » et « ceux qui affrontent la maladie et la mort », a affirmé dans son homélie le cardinal Martins, Préfet émérite de la Congrégation pour les Causes des saints, dimanche 19 octobre 2008 lors de la célébration de la béatification des parents de Sainte Thérèse de Lisieux.

    A la mort de Zélie Martin le 28 août 1877 des suites d’une longue maladie, Louis s’installe dans la ville de sa belle-famille à Lisieux. Dix ans plus tard, après l’entrée de Thérèse au carmel, Louis sera interné au Bon Sauveur de Caen. Lui-même malade, il s’occupera dès qu’il le peut des autres patients qui l’entourent. Il meurt le 29 juillet 1894, à 71 ans.

    Source : Radio Vatican, avec le site des évêques de France et du sanctuaire d'Alençon.

  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (6)

    « L'histoire de l’Église catholique, cette mère féconde de toutes les grandes institutions, raconte par des témoignages dont la voix ne peut plus se taire la puissance créatrice de l'humilité. Prenez tous les saints qui ont marqué leur passage dans l'humanité par des œuvres fécondes ; la grandeur de leurs œuvres a pour mesure la grandeur de leurs abaissements. J'affirme qu'il n'y a pas dans le christianisme une chose vraiment grande et vraiment efficace qui n'ait été produite par des humbles. Peut-être à la surface il y a des orgueilleux, mais au fond il se trouve des humbles : les superbes font le bruit en recueillant la gloire ; les humbles seuls font les choses en recueillant l'opprobre : c'est que seuls ils ont le germe de la fécondité : et célèbres ou ignorés, applaudis ou insultés, vainqueurs ou vaincus, ils produisent ; et leurs œuvres font le progrès du monde. Vaincus ! les saints le paraissent souvent ; mais en définitive, ils triomphent toujours ; car Dieu est avec eux, assurant au sein de leurs plus apparentes défaites leurs plus réelles victoires. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : Gloire aux saints !

    « Gloire aux saints ; gloire aux initiateurs, gloire aux chefs, gloire aux vrais maîtres du progrès ! Seuls les saints relèvent l'humanité du fond de ses corruptions ; et seuls, après l'avoir relevée, ils la maintiennent encore au milieu de ses défaillances à sa hauteur légitime. Seuls, ils sont, même au milieu des siècles pervertis, le sel conservateur qui empêche la masse de se corrompre tout à fait. Les saints sont une perpétuelle protestation contre les grands désordres qui menacent de prévaloir dans les peuples pour les précipiter vers leur décadence ; ils protestent contre tous les vices par la voix de toutes les vertus. Au milieu de nos abaissements et de nos ténèbres, ils tiennent haute et radieuse l'image vivante de l'humaine perfection ; et toujours une fraction de l'humanité subit le généreux ascendant de leurs exemples : ils font tout ce qu'ils peuvent par la parole, par l'action et par toutes leurs influences, pour opposer une digue à ce torrent de la concupiscence qui tend sans cesse à déborder dans les nations : s'ils ne peuvent l'arrêter, ils demeurent debout au milieu de son flot ; et lorsque la société, se laissant aller à son cours, menace de tomber aux abîmes ; lorsque le triomphe des méchants les chasse des forums, des temples et des places publiques, et que la clameur des peuples semble couvrir leurs grandes voix ; les saints sont encore là, pour faire entendre, jusque dans le silence de leurs vertus, le dernier mot de salut.

    Ah ! s'il en est ainsi, mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Notre monde ébranlé penche, il penche vers de grands abîmes ; il voudrait remonter, et il cherche des mains qui le saisissent dans la douceur et la force pour le ramener vers les hauteurs. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'ils viennent par leur humilité réagir contre notre orgueil ; qu'ils viennent par leur austérité réagir contre notre sensualisme ; qu'ils viennent par leur pauvreté réagir contre notre cupidité ; qu'ils viennent par tous les miracles de leur sainteté réagir contre tous les désordres de notre siècle ; qu'ils viennent enfin, par tous leurs progrès, réagir contre toutes nos décadences. Mon Dieu, envoyez-nous des saints ! Qu'une nouvelle explosion de sainteté se fasse au milieu de nous ; que les saints nous viennent nombreux, grands, héroïques ; et qu'ils nous ramènent par leur influence réparatrice, de la ruine à la restauration, et de la décadence au progrès. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Deuxième conférence : le progrès moral par la sainteté chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Samedi 28 novembre 2014

    Calendrier liturgique

  • Vendredi 28 novembre 2014

    En certains endroits : Ste Catherine Labouré, religieuse

     Calendrier liturgique

  • Jeudi 27 novembre 2014

    Diocèse de Paris et en certains endroits :

    L’Immaculée Vierge Marie de la Médaille Miraculeuse
    (Fête de la médaille miraculeuse)

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  • Mercredi 26 novembre 2014

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  • Méditation : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (7)

    « Un grand nombre de saints ont eu la dévotion de prier pour les âmes les plus abandonnées, celles pour qui personne ne prie ; c'était la pratique favorite de saint Vincent de Paul, ce grand bienfaiteur de tous les abandonnés. C'est là une excellente pensée et bien pratique, à notre époque surtout. Que de pauvres défunts appartiennent à des familles irréligieuses, indifférentes ou sceptiques ; une fois la cérémonie des funérailles accomplie, l'oubli le plus complet recouvre leur tombe, et plus une prière, plus un seul suffrage ne vient leur apporter le soulagement dans leurs maux.

    Une pensée toute différente, mais qui n'en est pas moins touchante, porte d'autres pieuses âmes à prier pour ceux qui sont arrivés à la fin de leur expiation, et à qui il ne manque plus qu'un dernier suffrage pour entrer en possession de la gloire ; de la sorte on est sûr de se procurer immédiatement un grand nombre de protecteurs au Ciel, de glorifier Dieu sans retard, et de délivrer, sans grand'peine, beaucoup de ces pauvres âmes. Notre-Seigneur révéla à la Mère Françoise du Saint-Sacrement que le jour de la commémoration des morts, il délivre chaque année un grand nombre d'âmes, et plus particulièrement celles de cette catégorie.

    D'autres ont la dévotion de s'intéresser plus spécialement à telle ou telle classe de personnes. il en est qui prient spécialement pour les pauvres, ces amis de Dieu, qui par suite de la misère de leur famille, sont bien exposés à manquer de suffrages après leur mort, comme ils ont manqué de pain pendant leur vie. La sœur Marie Denize, visitandine, qui dans le monde s'était appelée Mlle de Martignat, et qui appartenait aux premières familles de la noblesse, avait la dévotion contraire. Elle priait surtout pour les riches et les grands de la terre, à cause de l'effroyable accumulation de dettes spirituelles qu'ils sont exposés à contracter dans une vie, où tout est ménagé pour flatter les sens et développer la triple concupiscence. D'autres se sentent attirés à prier pour les prêtres, pour les religieux et religieuses, pour ceux qui ont vécu dans le mêe état de vie où ils se trouvent eux-mêmes.

    Il en est qui réservent leurs suffrages pour les âmes du Purgatoire qui ont pratiqué leurs dévotions particulières. Sainte Madeleine de Pazzi priait particulièrement pour les dévots du très saint Sacrement. La bienheureuse Marguerite-Marie pour les dévots du Sacré Cœur. Un grand nombre de saintes âmes ont un attrait spécial vers les dévots de la B. V. Marie, et pensent ainsi témoigner eux-mêmes leur dévotion à la très sainte Vierge, en s'intéressant à ses enfants de prédilection. On peut aussi se sentir attiré à soulager spécialement les amis de saint Joseph, ou encore ceux qui, portant le même nom que nous, ont eu le même protecteur au Ciel, ou bien encore ceux qui ont particulièrement honoré les saints Anges. Par là on secourt les âmes du Purgatoire, et en même temps, on satisfait l'attrait de sa dévotion spéciale.

    Enfin j'ai trouvé dans la vie d'un saint personnage une autre dévotion qui m'a paru très pratique pour notre propre amendement, c'est de prier spécialement pour les âmes du Purgatoire qui souffrent en expiation des fautes et des défauts qui sont les nôtres. Chacun peut examiner ici son défaut dominant, l'orgueil, la paresse, la colère et prier pour la délivrance des âmes qui sont punies pour avoir commis ces mêmes fautes. Rien ne me paraît plus propre à produire en nous-mêmes un sérieux amendement.

    Toutes ces dévotions sont bonnes, chacun peut choisir celle qui répond le mieux à son attrait. L'essentiel est de faire quelque chose, de ne pas s'engourdir dans la tiédeur et la négligence, de songer que Dieu et sa gloire ont dans ce monde invisible de graves intérêts, et que si la justice nous fait une loi stricte de nous intéresser à quelques âmes, la charité fraternelle, les liens de la communion des saints qui nous réunissent tous en une seule famille, nous font une obligation non moins sérieuse de ne rester indifférents aux souffrances d'aucune de ces âmes. Puissions-nous ne jamais l'oublier dans la pratique ! »

    Abbé Louvet, Le Purgatoire d'après les révélations des saints (ch. XV), Paris, Société Générale de Librairie Catholique (Bruxelles, Albanel et Genève, Henri Tremblay), deuxième édition, 1883.

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