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  • Un mois avec Marie - Troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TROISIÈME JOUR
    La Réparation

    L'Ange de l'EucharistieLes vertus théologales, l'humble adoration, la prière nous ont préparés à recevoir les enseignements de Notre-Dame. Ouvrons encore nos intelligences à l'esprit de réparation. Notre nature, ennemie de tout ce qui coûte un effort, une peine, y répugne. Il est très nécessaire, indispensable cependant.

    Les crimes couvrent la terre ; des âmes tombent chaque jour, nombreuses, dans l'abîme éternel. Cela ne réclame-t-il pas en tous temps et plus que jamais à cette heure, le réveil, l'activité d'une généreuse énergie ?
    Source surabondante, féconde et toujours jaillissante, la Rédemption pourrait suffire à laver dans ses flots divinement purs les souillures de milliards de mondes. Elle serait capable de déverser dans le cœur de tous les malheureux en perdition, le repentir final, le salut... Mais l'homme n'est pas une simple réceptivité, un esclave. Le Seigneur a fait sa dignité en le créant libre : libre d'accepter les grâces dont Il ne cesse de l'inonder, libre aussi de les refuser. Et Il lui demande, en reconnaissant la monstrueuse ingratitude qu'est le péché, d'ajouter sa faible part au grand Œuvre de la réparation.
    Il sait, d'ailleurs, l'indigence de ses fils adoptifs. Afin d'y suppléer Il met à leur disposition les Trésors infinis de leur Frère aîné : Son Unique. A nous de les faire valoir en véritables enfants du Père des Cieux.
    L'Ange avait déjà dit aux petits Voyants : « Offrez continuellement au Seigneur des prières et des sacrifices en acte de réparation pour les nombreux péchés qui l'offensent, et de supplications pour la conversion des pécheurs ! »
    Deux ou trois mois plus tard, il leur apparaît de nouveau dans la grotte du Cabeço, où les petits prient depuis un certain temps. Il tient en main un calice surmonté d'une hostie, de laquelle tombent des gouttes de sang qui découlent dans le calice. Laissant le calice et l'hostie comme suspendus en l'air, l'Ange s'agenouille à côté d'eux et leur fait répéter trois fois cette formule :
    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présents dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages dont Il est lui-même offensé.
    « Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »
    Puis, se relevant, il prend l'hostie et la présente à Lucie. Il partage ensuite le calice entre François et Jacinta en disant :
    « Prenez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs péchés et consolez votre Dieu. »
    Se prosternant de nouveau, il répète trois fois la prière « Très Sainte Trinité... » et il disparaît. Expier nos péchés et ceux de tous, en obtenir le pardon, consoler le Seigneur : voilà le triple but de la réparation.
    Sa vertu est grande pour écarter ou faire cesser les fléaux que nous avons mérités.
    Offrons pour cela la Victime sacro-sainte : Notre-Seigneur Jésus-Christ ; mais n'oublions pas de mêler à ses Mérites infinis la goutte d'eau de nos propres souffrances et sacrifices. Elle est représentée dans le calice au saint Sacrifice de la Messe, et Dieu l'exige !

    PRIÈRE

    Par les dons sublimes de votre Cœur, obtenez-moi, ô Marie, ma Mère, une vraie et solide dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, afin que me renfermant en Lui avec mes pensées et mes affections, j'accomplisse tous mes devoirs, et que tout mon être Lui soit livré pour sa plus grande gloire.

    Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : membres de l'Eglise

    « Seigneur, aide-nous à ne pas nous laisser emporter par le vacarme que fait le mal quand il atteint ton Église. Aide-nous à ne pas oublier que nous en sommes nous aussi membres et donc responsables. Au lieu de nous désoler et de nous replier sur nous-mêmes, ouvrons tout grand nos cœurs à ce cadeau inestimable de ton amour qu'est l’Église : garante de ta parole, dispensatrice de tes grâces par les sacrements et ouverture sur le Royaume. Et ayons le courage de proclamer à voix haute comme Pierre, et, à temps et contretemps, que tu es le Fils de Dieu venu en ce monde révéler à tous les hommes que Dieu les aime et désire leur bonheur ! "Heureuse es-tu, Sainte Église du Seigneur, sa Voix retentit en toi. Sur Lui, ton chef et ton gardien, sont tes fondements. Pour toi il souffrit la Croix. Lui, l’Époux uni à toi, t'a donné son Corps et son Sang." (Chant de la liturgie maronite)

    Seigneur, nous te supplions pour que de nombreux jeunes sachent entendre, aujourd'hui, au fond de leur cœur ta voix qui les appelle à tout quitter pour recevoir le centuple promis à ceux qui se mettent à ton service ! »

    Père Mansour Labaky, L’Évangile en prières (Mt 16, 13-20), Sarment, Éditions du Jubilé, 2006.

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  • Méditation : la Sainte Croix

    « Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. [...] Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. [...] Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.
    En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. [...] S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. [...]
    La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement ; elle est son trophée, parce que le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier. [...]
    La Croix est appelée la gloire du Christ, et son exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous. »

    St André de Crète (v.660-740), Homélie n°10 sur l'exaltation de la Croix vénérable (PG 97).

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    « Ô Jésus, l’œuvre des âmes que Vous admettez à votre intimité, est de souffrir avec Vous, de porter très haut la croix, sans la laisser échapper d'entre les mains, malgré les dangers, et sans jamais montrer de la faiblesse dans la souffrance.
    Vous m'avez fait si bien comprendre, Seigneur, la grande utilité des persécutions et des souffrances endurées pour votre amour, que je ne puis m'empêcher d'aimer le sacrifice. C'est la voie par où Vous êtes passé et que doivent emprunter tous ceux qui veulent Vous suivre, s'ils veulent se sauver. Heureuses croix qui sont payées si largement de retour dès cette vie !
    Comment, ô mon Jésus, pourriez-Vous me témoigner plus d'amour qu'en choisissant pour moi tout ce que Vous avez voulu pour Vous-même ?
    Ou mourir, ou souffrir : tel doit être mon désir. »

    Ste Thérèse d'Avila, (Chemin de la Perfection, XX ; Vie, XXXIII) in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome II (04/09), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

  • Méditation : 1er vendredi du mois, consacré au Sacré-Cœur de Jésus

    « En union avec le Cœur Immaculé de Marie, je salue et adore la sainte Plaie de Votre Main droite, ô Jésus et je place, dans cette Plaie, tous les prêtres de Votre sainte Église. Donnez-leur, chaque fois qu’ils célèbrent le saint Sacrifice, le Feu de l’Amour divin, pour qu’ils puissent le communiquer aux âmes qui leur sont confiées. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen.

    Je salue et adore la sainte Plaie de Votre Main gauche et je Vous confie, dans cette Plaie, tous ceux qui sont dans l’erreur et les incroyants, ces pauvres âmes qui ne Vous connaissent pas. Pour l’amour de ces âmes, envoyez ô Jésus, beaucoup de bons ouvriers dans Votre Vigne, afin que tous trouvent le chemin de Votre très saint Cœur. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen.

    Je salue et adore les saintes Plaies de Vos Pieds sacrés, et je Vous confie, dans ces Plaies, les pécheurs endurcis, qui Vous préfèrent le monde ; ceux surtout qui aujourd’hui vont achever leur vie. Ne permettez pas, ô Jésus, que Votre Précieux Sang soit perdu pour eux. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen.

    Je salue et j’adore les saintes Plaies de Votre Tête Sacrée, et je Vous confie, dans ces Plaies, les ennemis de la sainte Église, tous ceux qui, aujourd’hui encore, Vous frappent jusqu’au Sang et Vous persécutent dans Votre Corps mystique. Je Vous en prie, ô Jésus, convertissez-les, appelez-les comme Vous avez appelé Saul pour en faire Saint Paul, afin que, bientôt, il y ait un seul troupeau et un seul Pasteur. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen.

    Je salue et j’adore la sainte Plaie de Votre très saint Cœur, et je Vous confie, dans cette Plaie, ô Jésus, mon âme et tous ceux qui sont affligés, tous ceux qui sont persécutés et abandonnés. Donnez-leur à tous, ô très saint Cœur de Jésus, Votre lumière et Votre grâce. Remplissez-les tous de Votre Amour et de Votre vraie paix. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Amen.

    Père céleste, je Vous offre, par le Cœur Immaculé de Marie, Votre Fils bien-aimé et moi avec Lui, en Lui et par Lui, entièrement selon Ses intentions, et au nom de toutes les créatures. Amen. »

    Maria Graf-Suter (1906-1964), in Révélations de l'Amour Divin, Editions Miriam, 1975.

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  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Méditation : Martyre de St Jean Baptiste

    « Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d’attirer les regards de Dieu. Comme le dit l’Écriture : Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l’immortalité. Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui a rendu lui-même ce jour solennel par sa propre passion en l’illustrant par la pourpre de son sang ; et nous vénérons dans la joie spirituelle la mémoire de cet homme qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu’il rendait au Seigneur.

    Il n’y a en effet aucun doute que saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, et que c’est pour lui qu’il a donné sa vie. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ lui-même a dit, en effet : Je suis la vérité. Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est donc bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêcher ; en baptisant, qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir. [...]

    Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d’être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ (Jn 5,35). [...] Par son propre sang est baptisé celui à qui il fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n’était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d’endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l’accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L’Apôtre l’a bien dit : Il vous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c’est parce que, comme il le dit ailleurs : Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous. »

    St Bède le Vénérable (VIIIe s.), Homélie 23, Tr. Daniel Bourguet, in "L’Évangile médité par les Pères", tome 2 : Marc, Éditions Olivétan, Lyon, 2007.

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    Le Caravage : Décollation de St Jean-Baptiste (La Valette Malte)

  • Méditation - Prière : St Jean Eudes

    « O Sacré Cœur de Jésus, je vous adore de toutes les puissances de mon âme, et je vous les consacre pour toujours, avec toutes mes pensées, mes paroles et mes œuvres ; que ne puis-je, ô divin Cœur, vous rendre autant d'adorations, d'amour et de gloire que vous en rendrez à votre Père Éternel. Soyez le réparateur de mes défauts, le protecteur de ma vie, mon asile à l'heure de ma mort ; je vous demande la même grâce pour tous les pauvres pécheurs, les cœurs affligés, les agonisants, et généralement, mon Sauveur, pour tous les hommes qui sont sur la terre, afin que le prix de votre précieux Sang ne soit point perdu pour eux ; faites aussi qu'il soit appliqué au soulagement des âmes du Purgatoire : c'est ce que je désire vous demander, ô Cœur adorable, par tous les battements de mon cœur et de mes veines, jusqu'au dernier soupir de ma vie. Ainsi soit-il. »

    St Jean Eudes, Le Trésor des âmes dévouées aux S.S. Cœurs de Jésus et de Marie ("Exercice de Piété" - Acte d'adoration au divin Cœur de Jésus), Nlle édition, Tours, Chez A. Mame et Cie, 1836.

    Œuvres complètes de St Jean Eudes à télécharger sur internet, à la Bibliothèque Saint Libère (12 tomes).

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  • Méditation - Prière : Corps et Sang eucharistiques

    « Le changement de l'Ancienne Alliance en la Nouvelle Alliance est l'appel à un changement toujours actuel : le changement de l'ancienne alliance de notre coeur et de notre vie en la nouvelle alliance d'une vie et d'un coeur nouveaux. Notre coeur et notre vie sont encore souvent marqués par l'ancienne alliance. Ils ont besoin d'être changés. C'est pour ce changement aussi qu'est venu Jésus, qu'il est mort et ressuscité. C'est pour ce changement-là que, dans l'Eucharistie, par l'Esprit Saint, Jésus change le pain en son Corps et le vin en son Sang. Comme le vin de la noce, il veut que notre coeur, notre vie et par là notre société deviennent nouveaux. Les vrais miracles sont là : dans le changement des coeurs, des vies, des comportements sociaux. Quelle grande chose qu'un homme qui change de vie ! Il faut plus de puissance pour changer un coeur et une vie que pour changer l'eau en vin. Ainsi nous devenons du bon vin pour Dieu et pour les autres. C'est ainsi que se célèbrent peu à peu en nous les noces du Christ et de l'humanité. Dieu en Jésus Christ est venu célébrer la noce avec nous pour que nous devenions en Jésus son épouse bien-aimée. Le Verbe s'est fait chair pour nous diviniser, pour nous faire participants de sa nature divine.

    A chaque Messe, nous sommes invités par le Seigneur lui-même au repas de la Nouvelle Alliance, à son repas de noces. Marie est aussi avec nous. Par son Evangile, le Christ nous fait signe de croire davantage en lui, et par son Corps et son Sang eucharistiques, il veut nous changer en son Corps qui est l'Eglise, son épouse pour laquelle il s'est livré sur la croix.

    Transforme-nous, Seigneur Jésus. Que tout ce qui est présence de l'Ancienne Alliance en nous devienne Nouvelle Alliance. Fais de nous ton Eglise. Sainte Marie, tu ne cesses de nous dire : "Faites tout ce qu'il vous dira". Obtiens-nous la grâce d'écouter et de faire ce qu'il nous dit sans cesse. »

    Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous, Parole et Silence, 2006.

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    Marque d’imprimeur, fin du XVe siècle. Paris, Bibl. Nat., Dpt des Imprimés,
    Rés. Vélins 2232-33, tome 2, 1er f° (A1), (cl. B.N.).
    Source : Université de Caen, Dossier Les "Précieux Sangs".

  • Méditation : la voix de la conscience

    « La Conscience est la voix de Dieu dans la plupart des hommes ; cette voix est ou méprisée ou mal entendue, ou entièrement éteinte. Elle est méprisée en ceux qui ne veulent rien faire de ce qu'elle dit, mal entendue en ceux qui lui font dire tout ce qu'ils veulent, éteinte en ceux qui la méprisent sans en recevoir de reproche. Le dernier de ces états est sans doute le pire, à cause qu'il est mal aisé d'en sortir, que c'est un état désespéré ; mais les autres conduisent à celui-ci, et à cela près qu'on en sort plus aisément que du dernier, on peut dire qu'ils sont pires ; le dernier est la peine des autres.
    On méprise cette voix, c'est le premier pas ; elle nous avertir du mal que nous avons fait, de celui que nous devons éviter, du bien que nous pouvons faire ; pour une fois que nous obéissons, combien de fois méprisons-nous cette voix ; cependant c'est la voix de la raison, c'est la voix de l'homme, c'est notre propre jugement, c'est ce que nous estimons le plus raisonnable. Voilà pourquoi Dieu ne nous condamnera que sur le jugement, que nous avons fait nous-mêmes de nous-mêmes. C'est la voix de la grâce, cet avis, ce bon conseil que vous recevez dans le fond de votre coeur ; c'est le prix du Sang de Jésus-Christ, c'est le germe de l'Eternité, c'est la voix du Saint-Esprit. »

    St Claude La Colombière, Réflexions chrétiennes ("De la Conscience"), A Lyon, chez Anisson, Posuel & Rigaud, 168

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    Chapiteau de l'église Notre Dame du Bourg
    Sainte Colombe en Bruilhois (Lot-et-Garonne)

  • Angélus de ce dimanche 9 juin 2013

    Le Pape François a récité l'Angélus avec les fidèles rassemblés Place St Pierre et rappelé que le mois de juin est traditionnellement dédié au Sacré Cœur de Jésus, "la plus grande expression humaine de l'amour divin". La piété populaire - a-t-il dit - "valorise beaucoup les symboles, et le Cœur de Jésus est le symbole par excellence de la miséricorde de Dieu. Mais ce n'est pas un symbole imaginaire, c'est un symbole réel, qui représente le centre, la source de laquelle a jailli le salut pour toute l'humanité". Parmi les différentes références des textes évangéliques au Cœur de Jésus, le Pape a évoqué celle du récit de la mort du Christ selon saint Jean. Alors que Jésus était déjà mort, un soldat lui transperce le côté avec sa lance et en jaillirent ensuite du sang et de l'eau. "Jean reconnut dans ce signe, apparemment casuel, l'accomplissement de la prophétie : du cœur de Jésus, Agneau immolé sur la croix, jaillissent pour tous les hommes le pardon et la vie... Mais la miséricorde de Jésus n'est pas seulement un sentiment ; elle est une force qui donne vie, qui ressuscite l'homme !" comme le dit l'Evangile du jour qui évoque la compassion du Christ pour la veuve de Naïm, sur le point d'enterrer son fils unique lorsque Jésus arrive. L'évangéliste Luc dit : Lorsqu'il la vit, le Seigneur fut pris de grande compassion pour elle. "Cette compassion est l'amour de Dieu pour l'homme, sa miséricorde, c'est-à-dire l'attitude de Dieu au contact de la misère humaine, avec notre indigence, notre souffrance, notre angoisse. Le terme biblique compassion rappelle les entrailles maternelles. En effet, la mère éprouve une réaction toute particulière face à la douleur de ses enfants. C'est ainsi que Dieu nous aime, rapporte l'Ecriture. Et quel est le fruit de cet amour, de cette miséricorde ? C'est la vie ! Jésus dit à la veuve de Naim : Ne pleure pas ! Puis il appelle le garçon mort et le réveille comme d'un sommeil. Pensons à cela... La miséricorde de Dieu donne vie à l'homme, le ressuscite de la mort. Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde... nous attend avec miséricorde. N'ayons pas peur de nous approcher de lui ! Il a un Cœur miséricordieux ! Si nous lui montrons nos blessures intérieures, nos péchés, il nous pardonne toujours. Il est pur miséricorde !

    Après la prière mariale le Saint-Père a rappelé qu'aujourd'hui à Cracovie (Pologne), deux religieuses polonaises sont proclamés bienheureuses : Sofia Czeska Maciejowska qui, dans la première moitié du XVIIe siècle, fonda la Congrégation des Vierges de la Présentation, et Margarita Lucia Szewczyk qui fonda au XIXe siècle la Congrégation des Filles de la Vierge des douleurs. "Avec l'Eglise à Cracovie, rendons grâce au Seigneur !". Enfin, le Pape s'est adressé à un groupe de pèlerins d'Ortona (Italie) où sont vénérées les reliques de l'apôtre Thomas et les a remercié d'avoir réalisé "le chemin de Thomas à Pierre".

    Source : Vatican Information Service - Publié VIS Archive 01 - 10.6.13

  • P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine - Solennité du Très Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

    (N'arrêtons pas nos regards sur le prêtre qui parle, mais portons-les vers Celui qu'il nous montre...)

  • Angélus de ce dimanche 2 juin 2013

    Jésus assiste qui Le suit

    A midi, le Pape François a récité l'Angélus avec les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, auxquels il a rappelé que jeudi dernier était la solennité du Corpus Domini qui, en Italie comme dans d'autres pays, était déplacée à ce dimanche. C'est la "fête de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ". Commentant l'Evangile qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, l'Evêque de Rome a souligné un aspect de ce récit qui le surprend toujours et le fait réfléchir. "Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir s'approche ; Jésus se préoccupe des gens qui depuis de nombreuses heures sont avec lui. Ils sont des milliers et ont faim. Que faire ? Les disciples eux-mêmes se posent la question et disent à Jésus : Renvoie la foule pour qu'ils aillent dans les villages les plus proches trouver de quoi manger. Cependant Jésus leur dit : Donnez-leur à manger vous-mêmes. Les disciples restent déconcertés et répondent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, ce qui revient à dire : juste le nécessaire pour nous".

    "Jésus sait bien ce qu'il faut faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. L'attitude des disciples est humaine, cherchant la solution la plus réaliste qui ne crée pas trop de problèmes : renvoie la foule, chacun s'arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux, tu as prêché, guéri des malades... L'attitude de Jésus est nettement différente et est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour les gens. La pitié qu'il manifeste montre qu'il ressent les problèmes de chacun de nous, nos faiblesses comme nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voilà la Providence ! De ce peu, Dieu peut donner le nécessaire à tous. Jésus a totalement confiance en son Père céleste, il sait que pour Lui tout est possible. C'est pourquoi il dit à ses disciples de faire asseoir les gens par groupe de cinquante, ce qui n'est pas un hasard, cela signifie qu'ils ne sont plus une foule mais une communauté nourrie par le Pain de Dieu. Ensuite, il prend ces pains et poissons, lève les yeux au ciel, demande la bénédiction, référence claire à l'Eucharistie, puis les partage et commence à les donner à ses disciples, et les disciples les distribuent... et les pains et poissons n'en finissent plus ! Voici le miracle : plus qu'une multiplication c'est un partage, animé par la foi et la prière. Tous mangèrent et il en resta. C'est le signe de Jésus, Pain de Dieu pour l'humanité... Les disciples virent, mais ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l'enthousiasme du succès. Encore une fois, ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, celle du service, de l'amour, de la foi. La fête du Corps et du Sang du Christ nous demande de nous convertir à la foi de la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à cette conversion, pour suivre vraiment, toujours plus, ce Jésus que nous adorons dans l'Eucharistie".

    Après l'Angélus, le Pape François a dit sa préoccupation face à la prolongation du conflit armé qui ensanglante depuis deux ans la Syrie, et frappe directement une population civile qui aspire à la paix dans la justice et le respect : Cette guerre civile "a de tragiques effets. Elle cause de nombreux morts et de grandes destructions, provoque une situation économique et environnementale désastreuse, auxquels s'ajoute la plaie des enlèvements de personnes. En déplorant tout cela, j'assure de ma prière et de ma solidarité toutes les victimes de rapt et leurs familles. J'en appelle à l'humanité des auteurs, afin qu'ils libèrent leurs otages". Puis il a salué les nombreux signes d'espérance qui se font jours à travers le monde, comme les progrès enregistrés en Amérique latine dans le domaine de la réconciliation et de la paix. Accompagnons-les par la prière, a-t-il recommandé. Il a enfin évoqué la Messe qu'il a célébrée ce matin pour des soldats italiens engagés dans des opérations de paix et des parents de collègues tués en mission, saluant leur sacrifice en tentant de favoriser la réconciliation et la paix "dans des pays où le sang de nombreux frères est répandu par la folie guerrière. Tout est perdu avec la guerre, tout est à gagner avec la paix ! Prions pour les morts, les blessés et leurs famille". Le Saint-Père, pour la première fois, a alors demandé à la foule de prier en silence, "dans le silence de nos coeurs" pour tous ceux qui tombent au cours de ces missions pacifiques.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13)

  • Méditation et Prières : Notre-Dame de Fatima

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (printemps 1916)

    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
    Je Vous demande pardon
    Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
    Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. »

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (automne 1916)

    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
    Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux
    Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
    Présent dans tous les tabernacles de la terre
    En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    Par lesquels Il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
    Et du Cœur Immaculé de Marie
    Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    1ère Apparition de Notre-Dame le 13 mai 1917

    - Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois.

    - Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?

    - Récitez le chapelet tous les jours afin d'obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.

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  • 30 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Samedi Saint

    « Pour nous, bien-aimés, qui ne trouvons pas en notre Seigneur Jésus-Christ crucifié un motif de scandale ni une folie, mais la force de Dieu et la sagesse de Dieu ; pour nous, dis-je, race spirituelle d'Abraham, non pas engendrés dans une descendance esclave, mais régénérés dans une famille libre ; nous pour qui a été immolé l'agneau véritable et immaculé, le Christ, après que nous eussions été retirés de l'oppression et de la tyrannie de l'Egypte par une main puissante et un bras étendu ; étreignons cet admirable sacrement de la Pâque salutaire, et réformons-nous à l'image de celui qui s'est rendu conforme à notre difformité. Elevons-nous jusqu'à celui qui, de la poussière de notre abjection, a fait un corps à sa gloire ; et, afin de mériter d'avoir part à sa résurrection, mettons-nous en tout en accord avec son humilité et avec sa patience. Grand est le nom au service duquel nous nous sommes enrôlés, grand l'état dont nous avons assumé la règle. Ceux qui suivent le Christ n'ont pas le droit de s'écarter de la voie royale ; mais il est juste que, tendus vers les réalités éternelles, ils ne soient pas absorbés par les temporelles. Et, puisque nous sommes rachetés par le sang précieux du Christ, glorifions et portons Dieu dans notre corps ; ainsi mériterons-nous de parvenir aux biens qui ont été préparés pour les fidèles ; par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. »

    Saint Léon le Grand, Sermon III sur la Passion (40, 3), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

  • Méditation : Jésus crucifié

    « Parcourons d'un regard d'amour le divin crucifié depuis les pieds jusqu'à la tête, depuis le moindre battement de son coeur jusqu'à ses plus vives émotions : tout nous presse de l'aimer ; tout nous crie : Mon fils, donne-moi ton coeur (¨Pr XXIII,26). Ses bras étendus nous disent qu'il nous embrasse tous dans sa dilection ; sa tête, qui ne pourrait reposer que sur les épines dont elle est hérissée, s'incline vers nous, pour nous donner le baiser de paix et de réconciliation ; sa poitrine, toute brisée de coups se soulève par les battements du coeur que l'amour émeut ; ses mains, violemment déchirées par la pesanteur du corps ; ses pieds, dont la plaie s'élargit par le poids qu'ils portent ; sa bouche desséchée par la soif ; toutes les plaies enfin dont son corps est couvert, forment comme un concert de voix qui nous crient : "Voyez comme je vous ai aimés !" Et que ne pouvons-nous pénétrer dans son Coeur ! Nous le verrions, ce Coeur, tout occupé de chacun de nous, comme s'il n'avait que chacun de nous à aimer ; demandant miséricorde pour nos ingratitudes, nos tiédeurs et nos péchés ; sollicitant pour nous tous les secours de grâce que nous avons reçus et que nous recevrons ; offrant pour nous à son Père son sang, sa vie, toutes ses douleurs intérieures et extérieures ; enfin, se consumant dans des ardeurs indicibles d'amour, sans que rien puisse l'en distraire. Ô amour ! serait-ce trop de mourir d'amour pour tant d'amour ? Ô bon Jésus ! je vous dirai avec saint Bernard : "Rien ne me touche, rien ne m'émeut, rien ne m'embrase, rien ne presse mon coeur de vous aimer comme votre sainte Passion. C'est là ce qui me gagne le plus à vous, ce qui m'y unit plus étroitement, ce qui m'y attache plus fortement." Ô ! que saint François de Sales avait bien raison de dire que le mont du Calvaire est le mont de l'amour ; que c'est là que dans les plaies du lion de la tribu de Juda les âmes fidèles trouvent le miel de l'amour, et que dans le ciel même, après la bonté divine, votre sainte Passion est le motif le plus puissant, le plus doux, le plus violent, qui ravit d'amour tous les bienheureux ! Et moi, après cela, ô Jésus crucifié ! pourrais-je vivre d'une autre vie que de la vie d'amour pour vous ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Vendredi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : la confession

    « La confession est un acte de foi de la part de la créature ; c'est un acte du culte le plus concentré ; c'est une rupture avec le monde et un retour vers Dieu ; c'est un triomphe sur des milliers de mauvais esprits d'un immense pouvoir, et, comparativement avec nous autres hommes, d'une intelligence sans bornes ; c'est le commencement d'une éternité d'ineffable union avec Dieu ; car elle confère le droit de contempler l'Invisible face à face. Un homme voit dans son semblable, pécheur comme lui, peut-être même évidemment plus indigne, la figure et la juridiction réelle du Fils incarné de Dieu. Il s'agenouille à ses pieds, comme s'il n'était plus un homme ; il lui raconte les plus secrètes hontes et les péchés les plus cachés de son âme ; il se soumet à son interrogation, comme s'il était juge absolu et en dernier ressort de toute la terre ; il écoute avec douceur ses reproches, comme si c'était Dieu même qui parlât ; il lui laisse la détermination de son châtiment ; il lui donne des droits sur beaucoup d'arrangements de sa vie extérieure ; il fait cette narration de ses péchés avec une profonde douleur... Tout le pouvoir et la sagesse du monde n'eussent pu lui procurer cette douleur, car c'est un don surnaturel. Cette douleur renferme une détestation de la vie passée, qui est un autre don de Dieu. Elle est aussi accompagnée d'une ferme détermination de ne jamais offenser Dieu de nouveau. Entre la volonté divine et la liberté de pécher, la préférence est donnée à la volonté de Dieu, à quelque prix que ce soit. Cette détermination énergique est la chose qui a coûté le plus de peine, et ce n'est qu'à force de soins, d'efforts et d'attention qu'on y est parvenu ; et, malgré cela, c'est un don de Dieu, plutôt que le fruit du travail.

    L'acte étant ainsi complété à grand renfort de secours et d'interventions divines, Dieu lui-même commence sa part exclusive. Créature sujette à l'erreur, juge coupable comme celui qui s'accuse, le confesseur prononce quelques paroles, et aussitôt, des veines de Jésus, tombe invisiblement et spirituellement la rosée du précieux sang, versé depuis des centaines d'années, et repis après trois jours ; ce sang arrose l'âme du pécheur, dont toutes les fautes sont effacées, et dont l'état est complètement changé. Un travail compliqué s'opère dans son âme, tel que la réinfusion de certaines habitudes surnaturelles, la renaissance des mérites, la communication de la nature divine. Le changement ne peut se comparer qu'à celui d'un démon métamorphosé en ange ; tout le ciel s'en émeut ; c'est le sujet spécial d'une jubilation angélique...

    Après cela, comment ne sommes-nous pas différents de ce que nous sommes ? »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Paris, Bray et Retaux, 1872 (6e éd.).

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    "Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront" (Is 1,18)

  • Méditation : l'union à Dieu

    « Cherchons à aimer plus profondément, plus sincèrement, sans aucune recherche de soi, selon Dieu et pour la gloire de Dieu ; pour l'amour du Christ, par fidélité à son sang répandu pour les pécheurs et pour la rédemption du monde, pour ne pas attrister l'Esprit du Christ qui habite en nous et qui répand en nos coeurs son amour, aimons de tout notre coeur, de toute notre force, de tout notre esprit. Tout le reste n'est rien. C'est cela la vraie pureté de coeur.
    "L'union à Dieu, si elle est vraie, ne nous ferme pas sur nous-mêmes, mais ouvre au contraire notre esprit et dilate notre coeur, jusqu'à embrasser le monde entier et le mystère de la Rédemption par le Christ. Séparés de tous, nous sommes unis à tous" (SR 4.34.1 et 2)

    Qu'on réalise le sérieux de notre solidarité. La croix y est inscrite. La souffrance se trouve au coeur de l'amour, c'est son visage caché. L'ordre de l'amour peut nous demander un jour le sacrifice de ce qui semble être le meilleur de notre coeur. L'amour a un rythme pascal, c'est sa loi : on ne passe à la vie que par une mort, la vie ne naît que de la mort, et on ne possède que ce qu'on a perdu, réellement, inutilement et irrévocablement - on ne le possède que dans la foi, la foi pure. »

    Le chemin du vrai bonheur, par un Chartreux (ch.4), Presses de la Renaissance, Paris, 2002.

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  • Méditation - Poésie : "La croix de bois"

    La croix de bois

    « Gardienne des chemins qui vont par les villages,
    Vieille croix dont les bras s'ouvrent dans les feuillages ;
    Toi qu'entourent là-bas, d'un cercle familier,
    Et l'épine et le charme et le haut peuplier,
    Pour te voir en automne on passe dans les haies
    Encor pleines d'oiseaux, de feuilles et de baies.

    Au midi les regains verdissent les penchants.
    Vers le nord c'est la plaine où, seul au fond des champs,
    Le dernier laboureur fait deux haltes pour une.
    Devant lui c'est la croix, mystérieuse et brune.
    Si, craintif et songeur, il ne se signe plus,
    Il sait bien que, voilà deux siècles révolus,
    Ses ancêtres, au bord de la forêt prochaine,
    Sous la hache à grands coups firent tomber un chêne.
    Le géant s'étendit sur le sol qui trembla.
    Ils en prirent le coeur et le plantèrent là.
    On vit la croix de bois debout dans la campagne,
    Puis le curé du temps, qu'une foule accompagne,
    Bannière déployée un soir vint la bénir.
    Les jours diminuaient, l'automne allait finir.
    Sur la glèbe brumeuse, aux formes disparues,
    Le repos du dimanche arrêtaient les charrues.
    Le soir tombait, des voix chantaient, le flot humain
    Roula, mêlant sa houle aux ombres du chemin.

    La croix, deux ou trois fois depuis, fut renversée.
    Sa silhouette absente attristant la pensée
    De ceux qui la cherchaient dans l'agreste décor,
    Pour un nouveau gibet on abattit encor
    Un chêne au coeur mystique et, dépassant la ligne
    Du hallier frémissant, réapparut le Signe,
    l'arbre taillé, plus droit, plus fort et plus vivant
    Que le chêne feuillu qui tressaillait au vent.
    C'est que le sang du Christ a coulé comme une onde
    Sur cette croix dont la Victime apporte au monde
    Le pain de l'âme avec le pain matériel,
    Tout l'espoir des moissons de la terre et du ciel.

    Le Dieu qui la distingue à travers la nuée,
    Ne l'a pas vue aux mains des fils diminuée.
    Ici, du moins, survit la foi des paysans.
    Sur le socle de pierre où pèsent deux cents ans
    Les hommes d'aujourd'hui s'agenouillent encore.
    Plus d'un ancêtre y vint s'incliner dès l'aurore.
    Et voici, retourné dans le soir qui descend,
    Le dernier laboureur qui salue en passant. »

    Paul Harel (1854-1926), Poèmes mystiques et champêtres, Paris, Librairie Plon, s.d.

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  • 5 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Multiplication des pains (Mt 15, 29-37)

    « Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana il a changé l'eau en vin. Il a habitué ainsi la bouche de ses disciples à son pain et à son vin, jusqu'au temps où il leur donnerait son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires pour exciter en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants. Il leur a donné ces petites choses généreusement, pour qu'ils sachent que son don suprême serait gratuit. Il les leur a données gratuitement, bien qu'ils auraient pu les lui acheter, afin qu'ils sachent qu'on ne leur demanderait pas de payer une chose inestimable : car, s'ils pouvaient payer le prix du pain et du vin, ils ne pourraient pas payer son corps et son sang.
    Non seulement il nous a comblés gratuitement de ses dons, mais encore il nous a traités avec affection. Car il nous a donné ces petites choses gratuitement pour nous attirer, afin que nous venions à lui et recevions gratuitement ce bien si grand qu'est l'eucharistie. Ces petites portions de pain et de vin qu'il a données étaient douces à la bouche, mais le don de son corps et de son sang est utile à l'esprit. Il nous a attirés par ces aliments agréables au palais afin de nous entraîner vers ce qui donne la vie à nos âmes...
    L'œuvre du Seigneur atteint tout : en un clin d'œil, il a multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font et transforment en dix mois de travail, ses dix doigts l'ont fait en un instant... D'une petite quantité de pain est née une multitude de pains ; il en a été comme lors de la première bénédiction : "Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre" (Gn 1,28). »

    Saint Ephrem (v.306-373), Commentaire de l'Évangile concordant, 12, 1-4 ; SC 121 (Trad SC rev.).

  • 26 octobre : Méditation

    « Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Coeur sacré, car ce coeur est le siège et la source de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et par nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous, par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur, et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours, par ce Sacré Coeur, en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. O Symbole très sacré, et Sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude, Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez !
    O très sacré et très aimant Coeur de Jésus, Vous êtes caché dans le Sante Eucharistie, et Vous y battez toujours pour nous. Maintenant comme jadis, Vous dites : "Desiderio desideravi", - "J'ai désiré avec désir". - Je Vous adore donc avec tout mon amour le meilleur et toute ma vénération, avec mon affection fervente et ma volonté la plus soumise et la plus résolue. O mon Dieu, quand Vous condescendez à souffrir que je Vous reçoive, que je Vous mange et Vous boive, et que, pour un moment, Vous faites votre demeure en moi, oh ! faites battre mon coeur avec votre Coeur ! Purifiez-le de tout ce qui est terrestre, de tout ce qui est orgueilleux et sensuel, de tout ce qui est dur et cruel, de toute perversité, de tout désordre, de toute langueur ! Remplissez-le tellement de Vous que ni les événements du jour, ni les circonstances quelconques n'aient le pouvoir de le troubler ; mais qu'en votre crainte et votre amour il puisse trouver la paix. »

    Bx John Henry Newman, Méditations et Prières (XVI,2-3), Traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919.

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