Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sang - Page 4

  • 26 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Les paroles que je vous dis sont esprit et vie" ; c'est-à-dire, ce que je dis est tout divin et spirituel : je ne parle point de choses charnelles et qui soient soumises à la nature, mais de choses qui sont exemptes de ces sortes de nécessités et des lois de cette vie : ce que je dis a un sens tout autre et tout différent de celui que vous lui donnez. Comme donc ici le Sauveur a dit : Les paroles que je vous dis sont esprit, au lieu de dire, sont des choses spirituelles ; de même lorsqu'il dit : La chair ne sert de rien, il ne l'entend pas de la chair en elle-même, mais il insinue qu'ils prenaient dans un sens charnel ce qu'il disait, eux qui n'avaient de goût et de désir que pour les choses charnelles, en un temps où tout les invitait à rechercher celles qui sont spirituelles. Prendre dans un sens charnel ce que dit Jésus-Christ, c'est en perdre tout le fruit et le profit. Quoi donc ? Est-ce que sa chair n'est pas chair ? Elle l'est, sûrement. Pourquoi donc a-t-il dit : "La chair ne sert de rien" ? Le divin Sauveur ne l'entend pas de sa chair, Dieu nous garde d'une telle pensée, mais de ceux qui recevaient charnellement ce qu'il disait ; et qu'est-ce qu'entendre charnellement ? C'est prendre tout simplement et à la lettre ce qu'on dit, et ne rien penser, et ne rien imaginer de plus ; c'est là voir les choses avec des yeux charnels. Or il n'en faut pas juger selon ce qu'elles paraissent aux yeux du corps, mais tout ce qui est mystère, il faut le voir et le considérer avec les yeux de l'âme, c'est-à-dire spirituellement. N'est-il pas vrai, n'est-il pas certain, que celui qui ne mange point la chair de Jésus-Christ et ne boit point son sang, n'a pas la vie en lui-même ? Comment donc la chair ne sert-elle de rien, cette chair sans laquelle nous ne pouvons pas vivre ? Vous voyez bien que le Sauveur, ne parle point là de sa chair, mais de ce qu'on entend ses paroles d'une manière charnelle.

    "Mais il y en a quelques-uns d'entre vous a qui ne croient pas". Jésus-Christ, selon sa coutume, relève ce qu'il dit ; et lui donne de la dignité ; il prédit ce qui doit arriver et fait voir que c'est pour le salut de ses auditeurs qu'il leur parle de ces choses, et non pour s'attirer de la gloire. Au reste, en disant : "Quelques-uns", il sépare ses disciples de ce nombre. Au commencement, il avait dit "Vous m'avez vu et vous ne m'avez point cru" (Jn VI, 36). Mais il dit ici : "Il y en a quelques-uns d'entre vous qui ne croient pas". En effet, il savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croiraient point, et qui était celui qui devait le trahir. "Et il leur disait : C'est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, s'il ne lui est donné par mon Père". L'évangéliste insinue ici que la dispensation des dons et des grâces du Père se fait librement et volontairement. Et il montre la patience de Jésus-Christ. Et ce n'est pas sans raison qu'il met ici ce mot : "Dès le commencement" ; c'est pour vous faire connaître la prescience de Jésus-Christ, et qu'il avait connu leur incrédulité et la trahison de Judas avant qu'ils eussent ouvert la bouche et qu'ils se fussent déclarés parleurs murmures ; ce qui était une preuve bien évidente de sa divinité. Il ajoute ensuite : "S’il ne lui est donné par mon Père", pour les persuader et les engager à croire que Dieu était son Père et non pas Joseph, et leur faire connaître que ce n'était pas une chose commune que de croire en lui ; comme s'il disait Qu'il y en ait qui ne croient pas en moi, je n'en suis nullement troublé, ni étonné ; car longtemps auparavant que cela arrivât, je l'ai su, j'ai connu qui sont ceux à qui mon Père a donné. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Jean (XLVII, 2), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 26 août : Méditation

    « Merveille de ce dogme miraculeux : la Communion des Saints ! Embrasement simultané des coeurs fidèles au contact des flammes du Sacré-Coeur ! Incendie d'amour unanime que propage le souffle du Saint-Esprit ! Lorsque nous nous pressons autour de Marie qui, debout au pied de la Croix, souffre les souffrances de son Fils, nous cimentons, autant qu'il est possible aux pécheurs que nous sommes, cette solidarité miraculeuse. Et comment ? Le Bienheureux Henri Suzo nous le suggère dans son "Petit livre de l'Amour". S'adressant à la Vierge, il lui dit : "Quand le disciple bien-aimé t'emmena par la ville 'tout étant accompli', quel spectacle tu offris au peuple amassé dans les rues ! Il te regardait passer, les vêtements inondés du sang sacré qui, de la croix, s'était écoulé tout brûlant sur toi !..."
    Eh bien, parce que nous étions en pleurs avec Marie, au pied de la Croix, nous aussi, quoique très indignes, nous avons été revêtus de cette pourpre ineffable. Pour rien au monde nous ne demanderions qu'un tel manteau, qui nous assure la joie de souffrir tout près de Jésus, nous fût enlevé !...
    Sainte Souffrance, je t'ai construit une basilique au centre de mon âme et je l'ai vouée à Notre-Dame des Sept Douleurs. Tu n'es point une fleur de deuil et de mélancolie ; tu es la grande rose qui fleurit de toute ma ferveur pour la Mère de Compassion. Et je te place sur l'autel en souvenir du Calvaire où, par ses vertus et non par les miennes, qui n'existent pas, j'ai senti le sang de Jésus ruisseler sur moi. »

    Adolphe Retté, Oraisons du silence, Paris, Albert Messein Editeur, 1930.

    Marie-Van-der-Weyden.jpg

    Rogier van der Weyden (v.1400-1464) : Triptyque des 7 Sacrements (1445)
    Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
    Détail du panneau central : visage de Marie au pied de la Croix

  • 8 août : Méditation

    « Ah ! M.F., si nous avions le bonheur, une fois dans notre vie, de bien comprendre la beauté et la valeur de notre âme, ne serions-nous pas prêts, comme Jésus-Christ, à faire tous les sacrifices pour la conserver ? Oh ! qu'une âme est belle, qu'elle est précieuse aux yeux de Dieu même ! Comment se peut-il faire que nous en fassions si peu de cas, et que nous la traitions plus durement que le plus vil des animaux ? Quelle doit être la pensée de cette âme qui connaît sa beauté et toutes ses belles qualités, de se voir traînée dans les ordures du péché ? Ah ! sentons, M.F., lorsque nous la roulons dans les eaux de ces sales voluptés, quelle horreur ne doit pas avoir d'elle-même une âme qui n'a que Dieu seul qui la surpasse !... Mon Dieu, est-il bien possible que nous fassions si peu de cas d'une telle beauté ?

    Voyez, M.F., ce que devient une âme qui a le malheur de tomber dans le péché. Dans la grâce de Dieu, on la prendrait pour une divinité ; mais, dans le péché !... Le Seigneur fit un jour voir à un prophète une âme en état de péché, il nous dit qu'elle était semblable à une charogne, traînée pendant huit jours dans une rue à la rigueur du soleil. Ah ! c'est bien là, M.F., que nous pouvons dire avec le prophète Jérémie : "Elle est tombée, la grande Babylone, elle est devenue le repaire des démons (Apoc. XVIII,2 ; Jer. LI,8)." Oh ! qu'une âme est belle, quand elle a le bonheur de posséder la grâce de son Dieu ! Non, non, il n'y a que Dieu qui peut en connaître tout le prix et toute la valeur !
    [...]

    Que faisons-nous, M.F., de cette âme qui a tant coûté à Jésus-Christ ? Hélas ! M.F., si nous disions que nous ne l'avons que pour la rendre malheureuse et la faire souffrir !... Nous la tenons pour moins estimable que nos plus vils animaux ; quand ils sont dans l'écurie, nous leur donnons à manger ; nous avons soin d'ouvrir et de fermer les portes, crainte que les voleurs ne nous les prennent ; s'ils sont malades, nous allons chercher le médecin pour les soulager ; nous sommes touchés, souvent jusqu'au cœur, en les voyant souffrir. Le faisons-nous pour notre âme, M.F. ? Avons-nous soin de la nourrir par la grâce, par la fréquentation des sacrements ? Avons-nous soin de bien fermer les portes, crainte que les voleurs ne l'emportent ? Hélas ! M.F., disons-le à notre honte, nous la laissons périr de misère ; nous la laissons déchirer par nos ennemis, qui sont nos passions ; nous laissons toutes les portes ouvertes ; le démon de l'orgueil vient, nous le laissons entrer, meurtrir et déchirer notre pauvre âme ; celui de l'impureté vient, il entre, salit et pourrit cette pauvre âme. "Ah ! pauvre âme, nous dit saint Augustin, que l'on t'estime peu de chose : Un orgueilleux te vend pour une pensée d'orgueil ; un avare, pour une pièce de terre, un ivrogne, pour un verre de vin, et un vindicatif, pour une pensée de vengeance !" »

    Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, extraits du Sermon pour le Neuvième dimanche après la Pentecôte (II-III), in Sermons du Saint Curé d'Ars (Tome II), Nouvelle édition, Gabriel Beauchesne, Paris, 1925.

    lys_blanc_8.jpg

  • 5 août : Méditation

    « Au moment d'instituer l'Eucharistie, J'ai vu toutes ces âmes privilégiées qui se nourriraient de mon Corps et de mon Sang et y trouveraient le remède à leur faiblesse, le feu qui consumerait leurs misères et les enflammerait d'amour.
    Je les vis aussi, toutes réunies pour Moi, comme dans un Jardin fermé où chacune Me donnerait sa fleur et Me récréerait par son parfum... Mon Corps Sacré serait le soleil qui leur donnerait la vie et réchaufferait leur froideur... J'irais aux unes pour Me consoler ; aux autres, pour Me cacher ; près d'autres, encore, pour Me reposer... Si vous saviez, âmes très aimées, comme il est facile de consoler, de cacher et de reposer un Dieu !...
    Ce Dieu qui vous aime infiniment, a semé en vous la grâce incomparable de son Appel et vous a attirées d'une façon mystérieuse au jardin de ses délices : ce Dieu qui est votre Rédempteur, s'est fait votre Epoux.
    Lui-même, maintenant, vous nourrit de son Corps très pur et vous désaltère par son Sang, et c'est en Lui que vous trouverez toujours le repos et la félicité.

    Hélas ! pourquoi faut-il que tant d'âmes comblées de mes grâces de choix, deviennent pour mon Coeur un sujet de tristesse ? Ne suis-Je pas toujours le même ? Ai-Je changé pour vous ? Non, mon Amour ne change jamais et, jusqu'à la fin des siècles, Je vous aimerai avec tendresse et prédilection.
    Si vous êtes misérables, Je le sais et mon regard très tendre ne se détourne pas de vous. Au contraire, J'attends avec ardeur que vous veniez à Moi, non seulement pour soulager vos misères, mais pour vous combler de nouveaux bienfaits.
    Si Je vous demande votre amour, ne Me le refusez pas ; il est si facile d'aimer Celui qui est l'Amour même.
    Si J'exige quelque chose de coûteux à votre nature, sachez bien que Je vous donne en même temps la grâce et la force nécessaires pour vous vaincre.
    c'est pour trouver en vous ma consolation que Je vous ai choisies. Laissez-Moi donc entrer dans votre âme et, si vous n'avez rien qui soit digne de Moi, dites avec humilité, mais confiance : "Seigneur, vous connaissez les fleurs et les fruits de mon jardin ! Venez et dites-moi ce qu'il faut que je fasse pour que, dès maintenant, croisse la fleur que vous désirez."

    A l'âme qui Me parle ainsi, avec le vrai désir de Me prouver son amour, Je réponds : "Ame chérie, si tu veux que ton jardin produise la fleur que J'aime, laisse-Moi le cultiver Moi-même... laisse-Moi labourer cette terre... laisse-Moi arracher aujourd'hui ces racines qui Me gênent et que tu n'as pas la force d'enlever !... Si Je te demande le sacrifice de tes goûts ou de ton caractère... tel acte de charité, de patience ou d'abnégation... telle preuve de zèle, d'obéissance ou de mortification, c'est l'engrais qui bonifiera le sol dont J'attends les fleurs et les fruits... Sais-tu quels sont ces fleurs et ces fruits ? La victoire remportée sur toi-même, donnera la lumière à un pécheur... Un ennui, supporté avec joie, cicatrisera les blessures qu'il M'a faites, réparera ses offenses et expiera ses fautes... Une observation acceptée sans trouble et même avec allégresse, obtiendra à des âmes aveuglées par l'orgueil le courage de s'humilier.
    Je ferai cela dans ton âme, si tu M'y laisses la liberté. Alors, non seulement les fleurs y croîtront rapidement, mais tu seras la consolation que cherche mon Coeur..." »

    Jésus à Soeur Josefa Menéndez (1890-1923), in Un Appel à l'Amour, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1938.

    champ_fleurs_7a.jpg

  • 15 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur Jésus le proclame lui-même : "Ceci est mon corps". Avant la bénédiction par les paroles célestes, on nomme une autre substance. Après la consécration, c'est son corps que l'on désigne. Lui-même parle de son sang. Avant la consécration, on parle autrement ; après la consécration, on nomme le sang. Et tu dis : "Amen", c'est-à-dire : "C'est vrai". Ce que la bouche prononce, que l'âme le reconnaisse. Ce que la bouche exprime, que le coeur en ait la conviction...
    Aussi l'Eglise, voyant une si grande grâce, exhorte ses enfants, exhorte ses amis à accourir vers les sacrements en leur disant : "Mangez et buvez, mes amis, enivrez-vous, mes frères !" Ce que nous avons à manger et à boire, le Saint-Esprit l'a exprimé ailleurs par la bouche du prophète, en disant : "Goûtez et voyez que le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui sa confiance" (Ps 33(34),9). Le Christ est dans ce sacrement, parce que celui-ci est le corps du Christ. Ce n'est donc pas une nourriture corporelle, mais une nourriture spirituelle. C'est pourquoi saint Paul dit, en parlant de sa préfiguration : "Nos pères ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu une boisson spirituelle" (1Co 10,3) ; Car le corps de Dieu est un corps spirituel, le corps du Christ est le corps de l'Esprit divin, car le Christ est Esprit, comme dit l'Ecriture : "L'Esprit qui est devant nous, c'est le Christ Seigneur." Et nous lisons dans la lettre de Pierre : "Le Christ est mort pour vous" (1P 3,18). Enfin, comme l'a rappelé le prophète, cette nourriture "fortifie notre coeur et cette boisson réjouit le coeur de l'homme" (Ps 104,15). »

    Saint Ambroise (339-397), Traité sur les Mystères, (54.58, trad. SC 25bis).

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 20ème jour

    Vingtième jour : Le Cœur de Jésus nous aime

    Pesons bien cette parole : Je vous aime ! Oh ! que cette parole est douce dans la bouche du Souverain Monarque de l’univers ! Qu’elle est pleine de charmes et de consolations ! Je vous aime, dit notre bon Jésus… Ego, moi, le Créateur de toutes choses, moi qui gouverne l’univers ; moi, riche de trésors du ciel et de la terre, et qui fais tout ce que je veux, moi, je vous aime. Ô mon Sauveur, que cette parole est pleine de gloire pour nous ! Ne serait-ce point assez, si vous disiez : Je pense à vous aimer quelquefois ; je jette les yeux sur vous tous les ans ; j’ai quelques bons projets pour vous ? Non, cela ne vous suffit pas ; vous voulez nous assurer que vous nous aimez, et que votre Cœur est plein de tendresse pour nous ; pour nous, dis-je, qui ne sommes rien, pour nous, vers de terre, pour nous, misérables pécheurs qui vous avons tant offensé, pour nous, qui avons tant de fois mérité l’enfer : Ego dilexi vos.
    Saint Jean Eudes (1601-1680)

    Exemple : Les battements du Cœur de Jésus
    Sainte Gertrude, voyant ses compagnes s’empresser d’aller au sermon, dit au Seigneur dans un sentiment de plainte : « Vous savez, mon Bien-Aimé, que j’aimerais à entendre le sermon, si je n’étais retenue par la maladie. » Le Seigneur lui dit : « Veux-tu, ma bien-aimée, que je te prêche moi-même ? – Très volontiers, » dit-elle. Alors le Seigneur la fit reposer sur son Cœur, en sorte que son âme était tout appliquée à ce Cœur divin. Après s’y être reposée quelque temps avec douceur, elle sentit dans le Cœur du Seigneur deux battements admirables et d’une douceur extrême, et le Seigneur lui dit : « Chacun de ces battements opère le salut de l’homme en trois manières : le premier battement opère le salut des pécheurs ; le second, celui des justes. Par le premier battement, je parle sans intermission à Dieu le Père, l’apaisant dignement pour les pécheurs, et l’inclinant à la miséricorde. Ensuite je m’adresse à tous mes Saints, et après avoir excusé devant eux les pécheurs avec le zèle et la fidélité d’un frère, je les excite à prier pour eux. En troisième lieu, je m’adresse au pécheur lui-même, l’appelant miséricordieusement à la pénitence, et j’attends avec un désir incroyable sa conversion.
    Dans le second battement, je m’adresse à Dieu le Père, pour l’inviter à se réjouir avec moi de ce que j’ai employé si utilement le prix de mon sang pour la rédemption des justes, maintenant que j’ai la joie de trouver dans leur cœur une si grande variété de délices. En second lieu, je parle à toute la milice céleste, afin que tous ensemble louent la conversation si digne de louanges des justes, et qu’ils me remercient de tous les bienfaits qu’ils ont reçus de moi et qu’ils recevront encore. Enfin, je m’adresse aux justes eux-mêmes, en les prévenant pour leur salut de diverses faveurs, et en les avertissant fidèlement de progresser de jour en jour, d’heure en heure. Le battement du cœur de l’homme n’est point arrêté par l’action de la vue, de l’ouïe, ni par aucun travail des mains, mais il continue toujours d’avoir son mouvement ; de même le gouvernement du ciel et de la terre, la conduite de l’univers ne pourra jamais, jusqu’à la fin du monde, suspendre même pour un instant ce double battement de mon Cœur divin, ni le ralentir, ni l’empêcher en quelque manière que ce puisse être. »

    ☞   La biographie de Sainte Gertrude se trouve dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur.

    Page d’histoire :
    Un jour de carnaval, Notre-Seigneur apparut à Sainte Marguerite-Marie, chargé de sa croix, couronné d’épines et couvert de plaies : « N’y a-t-il personne, dit-il à sa fidèle servante, qui veuille prendre part à ma douleur dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent, surtout à présent ? » La Sainte se jeta aux pieds du Sauveur et s’offrit comme victime de réparation ; aussitôt, elle se sentit chargée d’une lourde croix et, en même temps, commença à comprendre la malice du péché, si bien, dit-elle, « que j’aurais voulu mille fois me précipiter dans l’enfer plutôt que d’en commettre un volontairement. » Mais aussi quelle joie n’avait-elle pas quand le Sauveur lui adressait des paroles comme celles-ci : « Une âme juste peut obtenir le pardon pour mille criminels. »

    Bouquet spirituel :
    Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l’esprit, l’eau et le sang ; l’esprit que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs, l’eau qui coule de son côté, et le sang qu’il a versé de son Cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent.
    Saint Albert le Grand (1200-1280)

    Cette dévotion nous fournit des motifs nouveaux pour aimer d’un retour d’amour, et embrasser ce Cœur blessé qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang.
    Pie IX, Bulle de béatification de Sainte Marguerite-Marie (18 sept. 1864)

    Pratique :
    Demander souvent pardon à Dieu des crimes qui sont commis contre lui et s’efforcer de les expier par une vie vertueuse et même pénitente.

    Oraison jaculatoire :
    « Parce, Domine. Pardonnez, Seigneur, à votre peuple ! »

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 16ème jour

    Seizième jour : Le Cœur de Jésus ouvert par la lance

    L’un des soldats ouvrit son côté par la lance et aussitôt il en sortit su sang et de l’eau. C’est à dessein que l’évangéliste s’est servi de cette parole. Il n’a pas dit : Il frappa son côté, il le blessa ; mais il l’ouvrit, afin de nous montrer ouverte, en quelque sorte, la porte de la vie, d’où ont coulé les sacrements de l’Eglise, sans lesquels on ne peut entrer dans la vraie vie. Ce sang, qui a été répandu, l’a été pour la rémission des péchés ; cette eau tempère et adoucit ce breuvage salutaire ; on peut à la fois s’y purifier et y boire… C’est pour cela que la première femme a été faite du côté de l’homme pendant son sommeil et qu’elle a été appelée vie et mère des vivants. Ce nom signifiait un grand bienfait, avant le grand mal de la prévarication. Ce second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la croix, afin qu’il lui fût formée une épouse qui sortit de son côté et de son Cœur pendant son sommeil. Quelle est donc cette mort, par laquelle ceux qui sont morts retrouvent la vie ? Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ?
    Saint Augustin (354-430)

    Exemple : (Dixième Promesse) Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis
    Saint Gérard Majella (1726-1755), grand thaumaturge du XVIIIème siècle et digne disciple de Saint Alphonse de Liguori avait reçu du Cœur miséricordieux de Jésus le don de convertir les plus grands pécheurs. On peut dire qu’il avait une plus grande connaissance de la conscience des autres que de la sienne propre. Il rencontra un jour un pécheur récidif que le respect humain enchaînait à l’enfer et qui ne pensait nullement à changer de vie. Gérard le conduisit dans sa chambre, et là, lui découvrant la noirceur de sa conscience devant un crucifix, il lui dit : Quoi ! tu as le cœur d’offenser ton Dieu de la sorte ! Puis, lui montrant l’image du Sauveur attaché à la croix : Qui a fait ces plaies, ajouta-t-il, sinon toi par tes péchés ! Et quel autre que toi lui a tiré ce sang des veines ? Au même instant, l’on vit le sang jaillir aux plaies des mains, des pieds et du Cœur de Jésus. Le misérable, touché de componction, alla aussitôt se jeter aux pieds du P. Pétrella, lui racontant l’événement avec tous les signes du plus vif repentir, et lui permettant de le publier partout. Les jours de confessions et de communions, Gérard circulait continuellement dans l’église pour détourner du sacrilège ceux qui se trouvaient en état de péché mortel. Les Pères disaient que ce Frère convertissait autant d’âmes que dis missionnaires. Il s’offrait sans cesse à Dieu en victime des péchés du monde. Quand il pressentit que sa fin approchait, il demanda en grâce au Seigneur d’éprouver les peines que Jésus agonisant souffrit sur la croix dans son corps et dans son Cœur. Il fut exaucé. Aussi l’entendait-on gémir et s’écrier : « Je souffre le martyre !... Priez pour moi, disait-il à un prêtre qui était venu le voir ; priez pour moi, car je souffre beaucoup. Je suis dans les plaies de Jésus-Christ, et ses plaies sont en moi : je ressens toutes les peines intérieures et extérieures que Jésus-Christ souffrir dans sa passion. » Ce saint Rédemptoriste mourut en 1753, âgé de vingt-neuf ans.
    (P. S. Omer)

    ☞   La vie de ce Rédemptoriste italien est détaillée sur Wikipédia.

    Page d’histoire :
    Voici un fait arrivé au Canada, en 1872, qui prouve combien le Cœur de Jésus est bon et miséricordieux pour les pécheurs.
    Un homme déjà avancé en âge était demeuré plus de trente ans éloigné des sacrements. A l’indifférence pour ses devoirs religieux, il joignait une aversion et une sorte de haine contre les prêtres. Toujours il cherchait l’occasion d’en dire du mal ou de les tourner en dérision, et et le saint ministère. Depuis bien des années, sa pieuse famille adressait des supplications au ciel, sans obtenir ce qu’elle désirait si ardemment. Une vertueuse parente conçoit un jour le projet de tenter un suprême effort auprès du Cœur de Jésus qu’elle aimait tendrement. Elle court à l’église, fait bénir une image du Sacré-Cœur, retourne toute joyeuse chez elle et cache habilement l’image dans les vêtements du pauvre pécheur. Elle fait ensuite commencer plusieurs neuvaines dans diverses communautés ; puis, quand elle juge que le Cœur du bon Maître est tout à fait gagné, elle mande un prêtre et lui ménage une entrevue avec la brebis égarée qu’elle veut ramener au bercail. Le divin Cœur n’a pas coutume de faire les choses à demi : le triomphe fut complet, miraculeux. Le pécheur, qui, depuis tant d’années, ne pouvait souffrir la vue d’un prêtre, accueille celui-ci avec empressement. Il se confesse avec d’admirables sentiments de repentir et de foi. Depuis, on fut presque obligé de modérer ses pieux désirs et son zèle pour la prière et les œuvres de religion. Quelques jours après sa conversion, quelqu’un se hasarda à parler contre les prêtres en sa présence ; mais ce malheureux visiteur compris bientôt qu’il s’adressait mal et qu’il fallait se taire. La famille est au comble de la joie, et le nouveau converti ne sait comment témoigner sa reconnaissance au Cœur de Jésus qui l’a retiré de l’abîme.

    Bouquet spirituel :
    Jésus fit couler de la plaie de son Cœur son sang précieux pour vivifier et embraser d’amour ses disciples.
    Saint Albert le Grand (1193-1280)

    Un soldat a ouvert le côté de Jésus… et j’y ai trouvé un trésor très précieux… Comme du côté d’Adam sortit Eve son épouse, ainsi du côté de Jésus-Christ a été formée l’Eglise.
    Saint Jean Chrysostome (v.344-407)

    Pratique :
    Remercier le Cœur de Jésus de sa miséricorde pour nous et en général pour tous les pécheurs.

    Oraison jaculatoire :
    Ô très doux Jésus, ne soyez pas pour moi un juge, mais un Sauveur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 6 avril : Méditation (4)

    « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là.
    [...]
    "Je pensais à toi dans mon agonie, j’ai versé telles gouttes de sang pour toi.
    [...]
    Veux-tu qu'il me coûte toujours du sang de mon humanité, sans que tu donnes des larmes ?" »

    Blaise Pascal, Pensées, 736 [87-89], in "Oeuvres de Pascal", Bibliothèque de la Pléiade, NRF, 1939.

    Jesus_crucifie_2a.jpg