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sauveur - Page 4

  • Un mois avec Marie - Vingt-quatrième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-QUATRIÈME JOUR
    Le saint Rosaire

    A Lourdes, l'Immaculée s'était montrée à Bernadette avec un chapelet dans les mains. Comme si elle ne pouvait s'en dessaisir, elle le porte encore suspendu à son bras lorsqu'elle apparaît à Fatima. Elle sourit aux trois petits Voyants, qui récitent le chapelet chaque jour et leur recommande la fidélité à cette pieuse coutume, dont ils se feront les apôtres en famille.
    Dans toutes ses visites, la Vierge rappelle la prière chère à son Cœur, avec une particulière insistance ; elle prend la peine d'enseigner elle-même à ses petits Amis à la bien dire. Aussi n'est-il point permis de douter de sa divine importance et de son efficacité.
    Comment pourrions-nous, en effet, saluer plus glorieusement Marie, qu'en lui adressant les paroles de l'Ange au jour de l'Annonciation et celles d'Élisabeth à Hébron ? Elles célèbrent à la fois ses deux merveilleux privilèges « d'Immaculée ».
    « Ave Maria, gratia plena... Je vous salue Marie, pleine de grâces... » et de « Mère de Dieu » :
    « et benedictus fructus ventris tui... et le fruit de vos entrailles est béni. »
    Chaque fois que nous redisons l'Ave Maria, nous ravivons, pour ainsi dire, l'éclat des plus belles étoiles brillant au front de Notre-Dame. Très justement l'on s'est plu à nommer parfois le chapelet : la couronne de Marie. Ne peut-on dire que le Rosaire, plus complet avec ses quinze mystères, est son Évangile : « l’Évangile de la Très Sainte Vierge » ? Avec lui, sa vie entière et celle de son divin Fils s'offrent à notre pieuse contemplation. Ce sont d'abord les saintes allégresses de l'avènement et de l'enfance du Sauveur. Nazareth : divin parterre où fleurit la royale Tige de Jessé. — Hébron : demeure de l'amitié, qui reçoit les prémices d'un rayonnement sanctificateur. — Bethléem : (maison du pain) offrant à l'humanité dans l'attente, l'Emmanuel : « Dieu avec nous ». — Jérusalem : ville des sacrifices, ensoleillée d'abord par l'heureuse rencontre d'Anne et de Siméon, mais bientôt assombrie par le dard à la pointe acérée qui s'enfoncera toujours plus dans le Cœur maternel de Marie.
    Les douleurs de Jésus et de sa Mère se présentent ensuite. Le Christ n'est plus un homme, c'est un ver de terre : « Où le frapperai-je encore », dit le Seigneur, « il n'y a plus de place. De la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, il n'est rien qui ne soit en lambeaux. »
    Tout en Jésus saigne. Marie ne saigne pas. C'est le Stabat non sanglant. C'est son âme qui est blessée, pénétrée, transpercée par le glaive. Elle est traversée de part en part, en haut, en bas, partout, de toutes manières et de tous côtés. « Tuam ipsius animam pertransibit gladius. » Elle est submergée dans les eaux de la tribulation : « O quot undis lacrymarum !... ».
    Enfin le ciel s'irradie des joies triomphales de la Résurrection et de l'Ascension de Notre-Seigneur. Totalement oublieuse d'elle-même, la Vierge-Mère exulte malgré la séparation qui s'impose car la gloire de son divin Fils lui est tout. Dans le silence et la retraite, elle vit son grand Amour, attisé par l'Esprit-Saint. Sa flamme la consume et, brisant ses liens, permet l'envol suprême. Au-dessus des Anges et des Saints, Marie règne à jamais à la droite du Roi Jésus.
    « Je suis Notre-Dame du Rosaire ! », venait-elle de déclarer le 13 octobre 1917, lorsqu'elle présenta à Fatima, sous forme de tableaux vivants, cette triple série de Mystères comme une solennelle promulgation des immortelles encycliques de Sa Sainteté Léon XIII sur le saint Rosaire.
    Depuis sa révélation à saint Dominique par la Vierge bénie, plus de 50 Papes ont élevé la voix en sa faveur. Et Pie X, de sainte mémoire, semblait présager le message de Fatima lorsqu'il écrivait dans son testament :
    « Le Rosaire est de toutes les prières la plus belle, la plus riche en grâces, et celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu. Et si vous voulez que la paix règne dans vos foyers, récitez-y le chapelet en famille. »

    PRIÈRE

    Ô Reine du Rosaire, douce Vierge Marie qui avez daigné apparaître sur la terre portugaise, et qui avez apporté la paix intérieure et extérieure à ce pays si troublé, nous vous en supplions, veillez sur notre chère Patrie, assurez son relèvement moral et spirituel. Ramenez aussi la paix sur toute la terre, afin que tous les peuples, et la France en particulier, se plaisent à vous appeler leur Reine et la Reine de la Paix. Ainsi soit-il.

    Notre-Dame du Rosaire de Fatima,
    priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : "Jésus ne dit pas..."

    Jésus ne dit pas...

    « Il ne dit pas : Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme.
           Il lui demande un verre d’eau et engage la conversation. (Jn 4, 1-42)

    Il ne dit pas : Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans son vice.
           Il dit : Elle a plus de chance pour le royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent dans leur vertu et leur savoir. (Lc 7, 36-50)

    Il ne dit pas : Celle-ci n’est qu’une adultère.
           Il dit : "Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus". (Jn 8, 1-11)

    Il ne dit pas : Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n’est qu’une hystérique.
           Il l’écoute, lui parle et la guérit. (Mt 9, 20-22 ; Mc 5, 25-34 ; Lc 8, 43-48)

    Il ne dit pas : Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les œuvres du Temple est une superstitieuse.
           Il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement. (M 12 41-44 ; Lc 21, 1-4)

    Il ne dit pas : Ces enfants ne sont que des gosses.
           Il dit : "Laissez-les venir à moi et tâchez de leur ressembler". (Mt 19, 13-15 ; Mc 10, 13-16 ; Lc 18, 15-17)

    Il ne dit pas : Cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux qui s’enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres.
           Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut. (Lc 19, 1-10)

    Il ne dit pas comme son entourage : Cet aveugle paie sûrement ses fautes ou celles de ses ancêtres.
           Il dit que l’on se trompe complètement à ce sujet et il stupéfie tout le monde, ses apôtres, les scribes et pharisiens, en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la ferveur de Dieu : "Il faut que l’action de Dieu se manifeste en lui". (Jn 9, 1-3)

    Il ne dit pas : Ce centurion n’est qu’un occupant.
           Il dit : "Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël". (Mt 8, 5-10 ; Lc 7, 1-10)

    Il ne dit pas : Ce savant n’est qu’un intellectuel.
           Il lui ouvre la voie vers une renaissance spirituelle. (Jn 3, 1-8)

    Il ne dit pas : Cet individu est un hors-la-loi.
           Il dit : "Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis". (Lc 23, 39-43)

    Il ne dit pas : Ce Judas ne sera jamais qu’un traître.
           Il l’embrasse et lui dit : "Mon ami". (Mt 26, 50)

    Il ne dit pas : Ce fanfaron n’est qu’un renégat.
           Il lui dit : "Pierre, m’aimes-tu ?" (Jn 21, 15-17)

    Il ne dit pas : Ces grands prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n’est qu’un pantin, ce procurateur romain n’est qu’un pleutre, cette foule qui me conspue n’est qu’une plèbe, ces soldats qui me maltraitent ne sont que des tortionnaires.
           Il dit : "Père pardonne-leur car il ne savent pas ce qu’ils font"... (Lc 23, 34)

    Jésus n’a jamais dit : Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci, dans ce milieu-là. De nos jours, il n'aurait jamais dit : Ce n'est qu'un intégriste, qu'un moderniste, qu'un gauchiste, qu'un fasciste, qu'un mécréant, qu'un bigot... Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu.

    Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. Il est unique. Il est le Fils unique de Celui qui fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants (Mt 5, 45).

    Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs ! »

    Cardinal Albert Decourtray (1923-1994), bulletin diocésain "Église en Côte d'Or", 1978.

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    La femme pécheresse au pied du Christ dans la maison de Simon le Pharisien
    par Pierre Paul Rubens (1577-1640) - Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg

  • Un mois avec Marie - Vingt-troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-TROISIÈME JOUR
    La Conversion

    Combien elle nous aime, notre Mère du Ciel !
    Elle nous l'a prouvé tout au long de sa vie terrestre en coopérant à notre Rédemption. Et depuis lors, a-t-elle cessé de s'occuper de ses enfants d'ici-bas ?
    Que de fléaux nous ont été épargnés, grâce à sa puissante et maternelle intercession ! Que d'avertissements elle nous a fait entendre par les messagers de son choix, pour nous maintenir dans la voie du salut ou nous y faire rentrer !
    Le monde est resté sourd à ses appels. Le flot toujours montant de ses iniquités n'a cessé de s'étendre, et déjà en 1846, Notre-Dame déclarait ne plus pouvoir retenir le bras de son Fils prêt à nous frapper. Elle le retint encore cependant jusqu'en 1870. En 1914, ce fut la Grande Guerre, dont elle nous obtenait la cessation quatre ans après.
    La reconnaissance eut dû nous jeter à genoux et nous décider à une vie toute nouvelle de fidélité et d'amour. Ce furent, au contraire, la noire ingratitude, le dévergondage effréné, toutes les insanités de la bête humaine, l'athéisme, le blasphème... une course folle vers l'abîme !
    Préférant pour ses enfants le châtiment à la perte éternelle, le Père des Cieux nous laissa subir alors les conséquences de nos fautes.
    Toujours en éveil, la tendresse de Marie nous donne à Fatima le secret de cet amour véritable et nous invite à y répondre enfin selon les désirs du Seigneur.
    Le 13 juin 1917, Lucie intercède pour un malade qui lui a été recommandé :
    « Qu'il se convertisse, répond Notre-Dame, et il guérira dans l'année ! »
    Se convertir : « se tourner vers » Dieu, dont le péché nous a éloignés. Telle est la condition de la santé de l'âme et... très souvent aussi de celle du corps.
    Le Ciel, d'ailleurs, ne se laisse point tromper sur la droiture de nos intentions : en septembre, ce sont plusieurs malades qui sollicitent leur guérison, certains au détriment de leur âme :
    « J'en guérirai plusieurs, dit la Vierge bénie, mais non pas tous, parce que le Seigneur ne se fie pas à eux. »
    Pour être exaucé, l'heure doit être également opportune. A un malade qui fait demander sa délivrance, Marie déclare qu' « il ne doit pas être si pressé de mourir, qu'Elle sait mieux que lui quand il faudra venir le prendre ».
    Toujours c'est le même divin souci de procurer notre vrai bien, car Notre-Dame connaît le prix des âmes. Le Christ a racheté l'homme en donnant tout son Sang et Marie a coopéré à ce rachat au pied de la Croix par les inénarrables douleurs de son âme. A cette Œuvre unique il fallait les déchirements ineffables du Cœur et du Corps du Sauveur, la dernière goutte de son Sang et la dernière larme de la Vierge. Ce déluge inouï de souffrances est l'enfantement de nos âmes. Notre céleste Mère n'entend point le laisser inachevé. En nous acceptant pour ses enfants, un sublime dessein naît dans son Cœur : celui de retracer en chacun de nous les traits de son adorable Premier-Né. Que ne pouvons-nous pénétrer sa maternelle sollicitude à notre égard ?...
    C'est tantôt un danger qu'elle écarte, une mauvaise compagnie qu'elle éloigne ; tantôt un remords salutaire, une bonne pensée, un saint désir qu'elle inspire. Elle éclaire notre esprit des clartés surnaturelles qui orientent vers le bien, elle fortifie notre volonté, elle veille à nos progrès dans la vertu.
    Comment répondre à tant d'amour ?...
    Oh ! tout d'abord, en nous montrant dociles, en ne mettant pas d'obstacles à l'action de notre Mère, en la secondant au contraire par les plus généreux et persévérants efforts. Oui, donnons-lui la joie de retrouver en nous l'image de son Jésus aussi ressemblante que possible.
    Aidons-la de plus, par prières, vertus et sacrifices à reproduire parmi nos frères de la terre, un très grand nombre d'autres « Jésus ».

    PRIÈRE

    Daignez, ô Mère de Miséricorde, venir au secours de notre fragilité, afin que nous puissions avec l'aide de votre intercession, nous affranchir des liens de nos iniquités et parvenir à la béatitude éternelle. Ainsi soit-il.

    Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie.
    Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie.
    Jésus, Marie, Joseph, faites que j'expire en paix dans votre sainte et aimable compagnie.

    (7 ans et 7 quarantaines)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec Ste Marguerite-Marie (suite : l'Heure Sainte)

    « Le Rédempteur se plaint de l'ingratitude avec laquelle les hommes méconnaissent l'"excès" de l'amour qu'il leur a jadis témoigné comme aussi bien ses "empressements" d'aujourd'hui à leur faire du bien. Et, s'adressant à la jeune religieuse :

    "Du moins, lui dit-il, donne-moi ce plaisir
    de suppléer à leurs ingratitudes
    autant que tu pourras en être capable."

    [...]
    Puis il lui prescrit ce qui constituera pour elle, comme ce l'avait été un temps pour Thérèse d'Avila, son sujet d'oraison privilégié :

    "Toutes les nuits du jeudi au vendredi,
    je te ferai participer à cette mortelle tristesse
    que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives,
    et laquelle tristesse te réduira,
    sans que tu la puisses comprendre,
    à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort.
    Et, pour m'accompagner dans cette humble prière
    que je présenterai alors à mon Père
    parmi toutes mes angoisses,
    tu te lèveras entre onze heures et minuit,
    pour te prosterner pendant une heure avec moi,
    la face contre terre,
    tant pour apaiser la divine colère,
    en demandant miséricorde pour les pécheurs,
    que pour adoucir en quelque façon
    l'amertume que je sentais
    de l'abandon de mes apôtres,
    qui m'obligea à leur reprocher
    qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi."

    Ce que, depuis plus de cent cinquante ans, l'on nomme l'Heure sainte, ce n'est donc pas une quelconque adoration du Corps du Christ, mais plutôt, en présence ou non du Saint Sacrement, "un exercice d'oraison mentale ou de prières vocales qui a pour objet l'agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers en vue [...] de demander miséricorde pour les pécheurs et de consoler le Sauveur pendant une heure." (1) »

    (1) : VO3, 2, 203-204 ; VO4, 3, 237.

    P. Édouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus (ch. VI), Presses de la Renaissance, Paris, 2007.

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  • Méditation : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur"

    « L'invocation du Nom de Dieu s'accompagne de sa manifestation immédiate, car le nom est une forme de sa présence.

    Le nom de Jésus - JESCHOUAH, veut dire Sauveur.

    La prière du cœur... y attire Jésus par l'invocation incessante : Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur.

    Dans cette prière qui est celle du publicain évangélique, c'est toute la Bible, tout son message réduit à son essentielle simplicité : Confession de la Seigneurie de Jésus, de sa divine filiation, donc de la Trinité ensuite de l'abîme de la chute qui invoque l'abîme de la miséricorde divine.

    Le commencement et la fin sont ramassés ici dans une seule parole chargée de la présence sacramentelle du Christ dans son nom.

    Cette prière résonne sans cesse au fond de l'âme, même en dehors de la volonté et de la conscience ; à la fin, le nom de Jésus résonne de lui-même et prends le rythme de la respiration, en quelque sorte est "collé" au souffle, même pendant le sommeil :
    "Je dors, mais mon cœur veille".

    Jésus attire dans le cœur, c'est la liturgie intériorisée et le Royaume dans l'âme apaisée. Le nom remplit l'homme comme son temple, le transmue en lieu de la présence divine, le christifie. C'est l'expérience de Saint Paul qu'on peut mieux comprendre à la lumière de cette prière :
    "Ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi". »

    Paul Evdokimov (1901-1970), Les âges de la vie spirituelle - Des Pères du désert à nos jours, DDB, Paris, 1964.

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  • Méditation - Prière : patience et miséricorde de Dieu

    « Mon Dieu, qu'avez-Vous fait pour moi ? Les hommes disent de Vous, ô mon seul Bien, que vos jugements sont sévères et vos châtiments extrêmes. Tout ce que je puis dire est qu'il n'en a pas été ainsi pour moi. Que d'autres parlent pour eux, et Vous les confondrez et les abîmerez dans leur propre confusion au jour du jugement. Je n'ai rien à faire avec eux, c'est Vous qui les jugerez, mais pour moi, ma seule expérience est celle de votre conduite envers moi : ici, je rends témoignage de ce que je sais d'une manière absolue et de ce que je ressens au plus intime de moi-même, que Vous n'avez eu pour moi que patience et miséricorde. Oh ! comme Vous oubliez que je me sois jamais révolté contre Vous ! Vous m'accordez toujours à nouveau votre secours. Je tombe, et pourtant Vous ne me rejetez pas. Malgré tous mes péchés, Vous m'aimez toujours, Vous me protégez, Vous me consolez, Vous m'entourez de bienfaits, Vous me soutenez et Vous me conduisez. Je contriste votre grâce, et pourtant Vous l'augmentez. Je Vous offense, et Vous ne Vous irritez pas, mais Vous êtes aussi bon que si je n'avais pas de pardon à demander, rien dont je dusse me repentir, rien qu'il ne fallût réparer, comme si j'étais votre meilleur, votre plus fidèle, votre plus ferme et plus loyal ami. Hélas ! je suis même conduit à présumer de votre amour, tant il ressemble à la faiblesse de l'indulgence, bien que mon devoir soit de Vous craindre ! Je le confesse, ô mon Sauveur véritable, chaque jour n'est qu'un mémorial nouveau de votre amour infatigable et que rien ne peut vaincre ! »

    Bx John Henry Newman (fêté ce jour), Méditations sur la doctrine chrétienne, V. La puissance de la Croix, La patience de Jésus (2), in "Méditations et Prières" traduites par Marie-Agnès Pératé, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1919.

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  • Méditation avec St François d'Assise

    « Aimons tous, de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre force et de toute notre puissance, de toute notre intelligence et de toutes nos facultés (1), de tous nos efforts, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et nos volontés, le Seigneur Dieu qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés et rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui nous a donné et nous donne tous les biens, à nous misérables et malheureux, corrompus et infects, ingrats et méchants.

    Que nos désirs et notre volonté, nos goûts et nos joies n'aient donc d'autre objet que notre Créateur, Rédempteur et Sauveur, seul vrai Dieu, qui est le bien dans sa plénitude, tout le bien, le bien entier, le vrai et souverain bien, qui seul est bon (2), miséricordieux et doux, aimable et plein de suavité, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, immaculé et pur, de qui, par qui et en qui sont tout pardon, et toute grâce, et toute gloire de tous les pénitents et de tous les justes, de tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux. Ainsi donc que rien ne nous arrête, que rien ne nous sépare, que rien ne s'interpose entre nous. Partout, en tout lieu, en toute heure et en tout temps, croyons tous, chaque jour et continuellement, vraiment et humblement, possédons dans notre cœur et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons au-dessus de tout, magnifions et remercions le très haut et souverain Dieu éternel, Trinité et Unité, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, Sauveur de ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l'aiment, lui qui n'a ni commencement ni fin, qui est immuable, invisible, inénarrable, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, digne de louanges, glorieux, exalté au-dessus de tout, sublime, élevé, suave, aimable, délectable, et toujours, et entièrement, et par-dessus toutes choses désirable dans les siècles des siècles. »

    (1) : Deutéronome VI,5 ; Marc XII,30-33 ; Luc x,27.
    (2) : Luc XVIII,19.

    St François d'Assise, Première Règle des Frères Mineurs (XXIII : Prière, louange et action de grâces), in "Œuvres de Saint François d'Assise", Traduction, Introduction et Notes par Alexandre Masseron, Albin Michel, Paris, 1959.

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  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Méditation - Prière : Marie, Mère de Dieu

    « Nous vous saluons, Marie, Mère de Dieu, trésor sacré de tout l'univers, astre sans déclin, couronne de la virginité, sceptre de la foi orthodoxe temple indestructible, demeure de l'incommensurable, Mère et Vierge, cause de qui est appelé béni, dans les saints évangiles, celui qui vient au nom du Seigneur.

    Nous vous saluons, vous qui avez contenu dans votre sein virginal celui que les cieux ne peuvent contenir ; vous par qui la Trinité est glorifiée et adorée sur toute la terre ; par qui le ciel exulte ; par qui les anges et les archanges sont dans la joie ; par qui les démons sont mis en déroute ; par qui le tentateur est tombé du ciel ; par qui la créature déchue est élevée au ciel ; par qui le monde entier captif de l'idolâtrie est parvenu à la connaissance de la vérité ; par qui le saint baptême est accordé à ceux qui croient, avec l'huile d'allégresse ; par qui, sur toute la terre,les Eglises ont été fondées ; par qui les nations païennes sont amenées à la conversion.

    Et que dirai-je encore ? C'est par vous que la lumière du Fils unique de Dieu a brillé pour ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort ; c'est par vous que les prophètes ont annoncé l'avenir, que les Apôtres proclament le salut aux nations, que les morts ressuscitent, et que règnent les rois, au nom de la sainte Trinité.

    Y-a-t-il un seul homme qui puisse célébrer dignement les louanges de Marie ? Elle est mère et vierge à la fois. Quelle merveille ! Merveille qui m'accable ! Qui a jamais entendu dire que le constructeur serait empêché d'habiter le temple qu'il a lui-même édifié ? Osera-t-on critiquer celui qui donne à sa servante le titre de mère ?

    Voici donc que le monde entier est dans la joie. Qu'il nous soit donné de vénérer et d'adorer l'unité, de vénérer et d'honorer l'indivisible Trinité en chantant les louanges de Marie toujours Vierge, c'est-à-dire de la sainte Église, et celles de son Fils et de son Epoux immaculé : car c'est à lui qu'appartiennent la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »

    prière,marie,mère de Dieu,

  • Méditation : Fête des Sts Pierre et Paul apôtres

    « 1. Le puissant et le faible, le plus grand et le plus petit, le chef et le dernier, Pierre et Paul, ont, par l'égalité de leurs mérites, partagé le même sort et l'honneur de l'apostolat ; en prêchant l'Evangile, ils ont engendré le peuple chrétien, ils sont devenus les pasteurs du troupeau du Seigneur, et d'accord dans leur foi et leur prédication, semblables l'un à l'autre par la vertu, ils ont cueilli dans le champ de la mort les palmes du triomphe. Je n'en veux d'autre preuve que celle-ci, c'est qu'ayant souffert persécution en des années différentes (1), ils se trouvent néanmoins réunis pour recevoir les honneurs d'un même jour de fête. En effet, le même jour qui a conduit l'un à la couronne éternelle, a conduit l'autre au combat, afin de lui procurer là victoire ; ainsi, après s'être tous deux couronnés de gloire, ils se sont dédié un jour commun, celui où ils ont vaincu le monde et marché sur les traces de Jésus-Christ, leur roi.

    2. Admirable puissance, grâce ineffable du Sauveur ! Aurait-on jamais pu croire que le persécuteur Saul deviendrait un martyr ? Aurait-on jamais supposé qu'un homme sorti des rangs de la populace, un pêcheur, deviendrait le chef du collège apostolique, qu'il résisterait aux rois, sanctifierait les princes, gouvernerait tous les empires, guérirait le monde par ses lois, foulerait aux pieds les démons, dominerait les vertus, ouvrirait le ciel aux hommes quand il le voudrait, le leur fermerait quand il lui semblerait bon, accorderait aux convertis le royaume éternel, le refuserait aux méchants, jugerait des mérites du monde et pardonnerait à ses semblables leurs fautes et leurs crimes ? O puissance sans prix et sans bornes ! Un homme placé sur la terre, tenir le ciel entre ses mains ! Voilà que maintenant s'ouvrent, à un signe de Pierre, les portes du royaume de Dieu ! Il a, en effet, reçu du Christ les clefs du royaume des cieux, afin de l'ouvrir aux croyants, après avoir brisé les chaînes de leurs péchés. Quels mystérieux remèdes nous sont offerts, et comme ils sont à notre portée ! Le monde a tout près de lui le royaume de Dieu, s'il veut avoir recours à Pierre ; pas n'est besoin de machines pour monter vers les nues ; la foi seule suffit à nous élever si haut ; inutile à ceux qui prient de fournir une longue course pour se faire entendre de Dieu, parce que le Christ est devenu la voie des croyants. Pour tenir sa place sur la terre et porter les clefs du royaume des cieux, il a établi l'apôtre Pierre, afin que personne ne se crût incapable d'y parvenir.

    3. Paul a été renversé à terre par une voix d'en haut, quand il s'élançait avec fureur contre la bergerie, et quand, pareil à un loup enragé, il poursuivait le nom de l'innocent agneau, qu'il ne pouvait supporter ; il cherchait à tourmenter et à disperser le troupeau, et à ce moment-là même, il a été frappé ; puis, comme il se relevait, il a été aveuglé et ensuite éclairé par le Dieu qui "relève ceux qui tombent et éclaire les aveugles" (Ps CXLIV, 14). De loup qu'il était, il est tout à coup devenu un agneau, de persécuteur un apôtre, de brigand un prisonnier. Il a commencé à prêcher le Christ, auquel il résistait précédemment, à souffrir pour celui qu'il combattait jadis, à être frappé de verges, cruellement lapidé, exposé aux bêtes, jeté dans les flammes, chargé de chaînes, emprisonné, et, enfin mis à mort pour celui à cause de qui il faisait autrefois mourir les autres ; au moment où il cherchait à diminuer le nombre des chrétiens, il est venu lui-même se placer dans les rangs des confesseurs ; à l'heure même où il pénétrait dans l'étable d'un tranquille troupeau pour y porter le ravage, il est subitement devenu une brebis.

    4. La bassesse de son origine et la grandeur de ses crimes peut-elle être maintenant, pour n'importe quel homme, un sujet de désespoir ? Ne voit-il pas devant lui une source si pure de grâces célestes, que, pour s'y être plongé, un pêcheur est devenu supérieur aux monarques, et qu'un persécuteur est devenu égal aux Apôtres ? Tout en cherchant un soulagement à sa misère, tout en demandant chaque jour à la mer de quoi se sustenter, Pierre a trouvé un trésor de richesses dans Jésus-Christ, puisqu'en ce monde les rois et les nations lui obéissent. Quant à Paul, tandis qu'il poursuivait à la pointe de l'épée les membres de l'assemblée des Saints, il s'est soumis à porter le joug de la foi, il est devenu le docteur des nations, le modèle des martyrs, la terreur des démons, un pardonneur de crimes et une source de vertus. Pierre et Paul ont donc mérité ici-bas la palme du triomphe, et, dans le ciel, la couronne de la gloire. »

    (1) : On croit généralement qu'ils ont souffert la même année.

    Saint Augustin, Neuvième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (II), in Oeuvres complètes de Saint Augustin (Suite du Tome XI : sixième série, sermons inédits, troisième Supplément), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse).

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  • Messe à la paroisse des Sts Elisabeth-et-Zacharie, dans la banlieue nord de Rome

    "La réalité se comprend mieux en périphérie qu'au centre", a dit le Pape François aux milliers de personnes qui l'attendaient ce matin à la paroisse des Sts Elisabeth-et-Zacharie dans la banlieue nord de Rome. A son arrivée, le Saint-Père accompagné par le Cardinal Agostino Vallini, Vicaire de Rome et Mgr Guerino Di Tora, Auxiliaire, a salué les familles des enfants baptisés cette année et a confessé quelques fidèles. Il a fait saluer son secrétaire Mgr Alfred Xuereb, qui fête ses 29 ans de sacerdoce. A 9h30, il a présidé la messe après le mot d'accueil du P Benoni Ambarus, le curé, et a donné la communion pour la première fois à 16 enfants, et à 28 autres qui l'avaient déjà reçue les semaines précédentes.

    Dans son homélie entrecoupée de questions-réponses aux enfants, le Pape a évoqué la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, relevant que la Vierge, à peine reçut-elle la nouvelle qu'elle serait Mère de Jésus, et que sa cousine Elisabeth était elle aussi enceinte, partit "en toute hâte" sans attendre, sans se dire qu'Elisabeth avait "sûrement des amies pour l'aider". "Il est beau de penser cela de la Vierge, de notre Mère, qui va en hâte aider...non pas pour se vanter et dire à sa cousine : Maintenant c'est moi qui commande parce que je suis la Mère de Dieu ! Non, ce n'est pas cela qu'elle a fait. Elle est venue l'aider. Et la Vierge est toujours comme cela. Elle est notre Mère et vient toujours en hâte lorsque nous en avons besoin. Ce serait beau d'ajouter à la Litanie de la Vierge une litanie qui dise : Notre-Dame qui accourt, prie pour nous !... parce qu'elle accourt toujours, elle n'oublie pas ses enfants. Et quand ses enfants sont dans la difficulté, le besoin et l'invoque, elle accourt. Et cela nous rassure d'avoir notre Maman à proximité, toujours à notre côté... La Vierge qui accourt toujours pour nous". Elle "nous aide aussi à bien comprendre Dieu..., à bien comprendre la vie de Jésus", a ajouté le Saint-Père qui a ensuite dialogué avec les enfants : "Je vous demande à vous les enfants : Qui sait qui est Dieu ? Levez la main. Le Créateur de la terre. Et combien de Dieu y-a-t-il ? Un. Mais, on m'a dit, à moi qu'il y en avait trois : le Père, le Fils et le Saint Esprit !... Ils sont trois en un, trois personnes en une. Et que fait le Père ? Le Père est le commencement, le Père, celui qui a créé toutes les choses, et qui nous a créé nous. Que fait le Fils ?...Il nous aime. Et ensuite. Il nous apporte la Parole de Dieu... Et encore ? Qu'a fait Jésus sur la terre ? Il nous a sauvé. Il est venu donner sa vie pour nous. Le Père crée le monde, Jésus nous sauve. Et l'Esprit Saint, que fait-il ? Il nous aime !". Maintenant, tous ensemble les enfants : le Père nous a tous créé, a créé le monde, Jésus nous sauve, et l'Esprit Saint ? Il nous aime ! C'est cela la vie chrétienne : parler avec le Fils et parler avec l'Esprit Saint. Jésus nous a sauvé mais marche aussi avec nous dans la vie... Et que fait-il quand il marche avec nous dans la vie ? Ça c'est difficile. Celui qui le sait gagne le championnat de football. Que fait Jésus quand il marche avec nous ? D'abord, il nous aide. Il nous guide. Très bien ! Il marche avec nous, nous aide, nous guide et nous enseigne à le suivre. Jésus nous donne aussi la force de marcher quand c'est difficile, pas vrai ? Et même dans nos devoirs d'école ! Il nous donne la force. Savez vous comment ?... Dans la communion, il nous donne la force, nous aide. Mais quand vous dites : il nous donne la communion, un morceau de pain nous donne tant de force ? Cela semble du pain. En réalité, ce n'est pas du pain. Qu'est-ce ? C'est le corps de Jésus. Jésus vient dans nos cœurs. Voilà, pensons tous à cela, tout le monde : le Père nous a donné la vie, Jésus nous a donné le salut, il nous accompagne, nous guide, nous soutient, nous enseigne. Et l'Esprit Saint ? Il nous aime ! Il nous donne l'amour. Pensons à Dieu ainsi et demandons à la Vierge Marie, notre Mère, qui accourt toujours pour nous aider, de nous enseigner à bien comprendre comment est Dieu, comment est le Père, comment est le Fils et comment est le Saint Esprit". Après la Messe, le Pape est rentré au Vatican pour présider le traditionnel Angélus dominical Place St Pierre.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 27.5.13)

  • Méditation : le Christ toujours présent

    « Vous souvenez-vous de cette belle page où Jésus dit à son Père "qu'Il lui a donné puissance sur toute chair afin qu'Il lui communique la vie éternelle" ? Voilà ce qu'Il veut faire en vous : à toute minute Il veut que vous sortiez de vous, que vous quittiez toute préoccupation, pour vous retirer en cette solitude qu'Il se choisit au fond de votre coeur. Lui, Il est toujours là, encore que vous ne le sentiez pas ; Il vous attend et veut établir avec vous "un admirable commerce", comme nous le chantons dans la belle liturgie, une intimité d'Epoux et d'épouse ; vos infirmités, vos fautes, tout ce qui vous trouble, c'est Lui, par ce contact continuel, qui veut vous en délivrer. N'a-t-Il pas dit : "Je ne suis pas venu pour juger, mais pour sauver." Rien ne doit vous paraître un obstacle pour aller à Lui. Ne tenez pas trop compte si vous êtes enflammée ou découragée ; c'est la loi de l'exil de passer ainsi d'un état à l'autre. Croyez alors que, Lui, Il ne change jamais, qu'en sa bonté Il est toujours penché sur vous pour vous emporter et vous établir en Lui. Si, malgré tout, le vide, la tristesse vous accablent, unissez cette agonie à celle du Maître au jardin des Olives, alors qu'Il disait au Père : "S'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."... Je vais vous donner mon "secret" : pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le temple ; c'est saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit Ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire, je dirais même qu'il n'y a plus que son corps sur la terre, mais que son âme habite au-delà des nuages et des voiles, en Celui qui est l'Immuable. Ne vous dites pas que ce n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. Saint Paul dit qu'"Il nous a prédestinés pour être conformes à son image". Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille. Ce grand apôtre dont je vous parle, après avoir été ravi au troisième Ciel, sentait son infirmité et il s'en plaignait à Dieu qui lui répondit : "Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse." Voilà, n'est-ce pas, qui est bien consolant ?... »

    Bse Elisabeth de la Trinité, Lettre à madame Angles [L249 - novembre 1905], in "Oeuvres complètes", Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : le sacrifice et la Croix

    « Le christianisme repose sur la notion de sacrifice. Tout chrétien, à son heure, doit faire comme son Modèle et accomplir, dans le silence ou l'indifférence des hommes, le sacrifice qu'il joindra à celui du Maître. Il doit connaître Gethsémané ou le Calvaire, dans la faible mesure que ses forces peuvent supporter. Il doit s'offrir en oblation pour le salut de tous et tendre pour tous vers la Croix ses mains souvent lasses. Ses lèvres doivent prononcer l'adhésion sublime du Crucifié, et son âme doit donner le plus pur d'elle-même pour les pécheurs et les déshérités. »

    Elisabeth Leseur, Pensées de chaque jour (1905), J. de Gigord, Paris, 1917.

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    Oxford University - St Thomas More Chapel

  • 7 avril : Ecrits des Pères de l'Eglise

    « "De ta miséricorde, Seigneur, la terre est remplie ; enseigne-moi tes volontés" (Ps 118,64). Comment la terre est-elle remplie de cette miséricorde du Seigneur sinon par la Passion de notre Seigneur Jésus Christ dont le psalmiste, qui la voyait de loin, célèbre en quelque sorte la promesse ?... Elle en est remplie, car la rémission des péchés a été donnée à tous. Le soleil a ordre de se lever sur tous, et c'est ce qui arrive chaque jour. C'est pour tous en effet que s'est levé au sens mystique le Soleil de Justice (Ml 3,20) ; il est venu pour tous, il a souffert pour tous, pour tous il est ressuscité. Et s'il a souffert, c'est bien pour "enlever le péché du monde" (Jn 1,29)...

    Mais si quelqu'un n'a pas foi dans le Christ, il se prive lui-même de ce bienfait universel. Si quelqu'un, en fermant ses fenêtres, empêche les rayons du soleil d'entrer, on ne peut pas dire que le soleil s'est levé pour tous, car cette personne s'est dérobée à sa chaleur. Pour ce qui est du soleil, il n'en est pas atteint ; pour celui qui manque de sagesse, il se prive de la grâce d'une lumière proposée à tous.

    Dieu se fait pédagogue ; il illumine l'esprit de chacun, y répandant la clarté de sa connaissance, à condition toutefois que tu ouvres la porte de ton coeur et que tu accueilles la clarté de la grâce céleste. Quand tu doutes, hâte-toi de chercher, car "celui qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira" (Mt 7,8). »

    Saint Ambroise, Sermon 8 sur le Psaume 118 (trad. Ed. Soleil levant, p. 100s ; cf AELF).

  • 31 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Pâques : le lion et l'agneau

    « Selon cette vérité qu'ont fait retentir les Apôtres, et dont l'éclat s'est répandu sur toute "la terre, et les paroles jusqu'aux derniers rivages du monde (Ps XVIII, 5), le Christ, notre Pâque, a été immolé (Rm X, 18)". C'est de lui que le Prophète avait dit : "Il a été conduit à la mort comme une brebis, et comme l'agneau est sans voix devant celui qui le tond, ainsi il n'a point ouvert la bouche (Is LIII, 7)". Quel est cet homme ? Assurément celui dont il est dit ensuite : "Son jugement a été précipité au milieu de ses humiliations. Qui racontera sa génération (Ibid. 8) ?" C'est dans un Roi si puissant que je vois un tel exemple d'humilité. Car, celui qui n'ouvre la bouche, non plus que l'agneau devant celui qui le tond, est aussi "le lion de la tribu de Juda (Ap V, 5)". Quel est cet agneau et ce lion tout ensemble ? Agneau, il a subi la mort ; lion, il l'a donnée. Quel est cet agneau et ce lion tout ensemble ? Il est doux et fort, aimable et terrible, innocent et puissant, muet quand on le juge, frémissant quand il jugera. Quel est cet agneau et ce lion tout ensemble ? Agneau dans sa passion, lion dans sa résurrection ? Ou plutôt, ne serait-il point agneau et lion dans sa passion, agneau et lion dans sa résurrection ? Voyons l'agneau dans la passion. Nous l'avons dit tout à l'heure : "Il n'a pas ouvert sa bouche, non plus que l'agneau qui est sans voix devant celui qui le tond". Voyons le lion dans cette même passion. Jacob a dit : "Tu t'es élancé dans ton repos, tu as dormi comme le lion (Geti. XLIX, 9)". Voyons l'agneau dans la résurrection. Nous lisons dans l'Apocalypse, à propos de la gloire éternelle des vierges : "Elles suivent l'agneau partout où il va (Ap XXV, 4)". Voyons le lion dans la résurrection. L'Apocalypse nous dit encore cette parole déjà citée plus haut : "Voici que le lion de la tribu de Juda a vaincu et peut ouvrir le livre (Id. 5)". Comment agneau dans la passion ? Parce qu'il a reçu la mort, sans avoir d'iniquité. Comment lion dans la passion ? Parce qu'en mourant il a tué la mort. Comment agneau dans la résurrection ? Parce qu'il possède l'innocence éternelle. Comment lion dans la résurrection ? Parce qu'il a la puissance éternelle. Quel est cet agneau et ce lion tout ensemble ? Comment demander qui est-il ? Mais si je demande ce qu'il était ? "Au commencement, il était le Verbe". Où était-il ? "Et le Verbe était en Dieu". Quel était-il ? "Et le Verbe était Dieu". Quelle était sa puissance ? "Tout a été fait par lui". Et lui, qu'a-t-il été fait ? "Et le Verbe a été fait chair (Jn X, 1, 2, 14)". Comment est-il né d'un père et non d'une mère, d'une mère et non d'un père ? "Qui racontera sa génération ?" Engendré par l'un, il est coéternel à celui qui l'engendre. Il devient chair en demeurant Verbe. Il a créé tous les temps, a été créé au temps convenable ; proie de la mort, et faisant de la mort sa proie, exposé sans beauté, aux yeux des fils des hommes, sachant supporter l'infirmité, faisant ce qui est humble, dans sa grandeur, et ce qui est grand dans son humilité ; Dieu homme, et homme Dieu ; premier-né, et Créateur des premiers-nés ; unique, et auteur de toutes choses ; né de la substance du Père, et participant à la nature des fils adoptifs, Dieu de tous et serviteur d'un grand nombre. Tel est l'agneau "qui efface les péchés du monde (Id. I, 29)". Le lion qui triomphe des potentats du monde. Je demandais quel est-il ; cherchons plutôt quels sont ceux pour qui il est mort. Serait-ce pour les justes et les saints ? Ce n'est point ce que dit l'Apôtre ; mais bien : "Le Christ est mort pour les impies (Rm V, 6)". Non point assurément pour qu'ils demeurent dans leur impiété, mais afin que, par la mort du juste, le pécheur fût justifié et que la cédule du péché fût effacée par l'effusion d'un sang exempt de péché. »

    Saint Augustin, Quatrième Sermon - Sur la Pâques, in Oeuvres complètes de Saint Augustin, (Suppl. II, Sec. I, Sermons édités par Michel Deny), traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

  • 29 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Sainte Passion du Christ

    « Qu’Avril de ses bourgeons Lui fasse une couronne !
    Pour les foules il a fait un tapis d’herbe : elles ont mangé tout leur saoul.
    Merveille que cette bombance sur une autre bombance étendue !
    L’Avril visible à l’invisible a fait un beau décor !
    Les victoires aux fleurs se mêlent,
    Et les lis des champs, dans toute leur splendeur,
    Aux signes éclatants que fait Notre-Seigneur.

    Refrain :   
    En Avril ils ont tué
    L’Agneau et L’ont mangé,
    L’Agneau de Dieu qui vit
    Et qui donne la Vie !

    Avril avait commencé : il a conclu, il a fini ;
    De ses fleurs il a couronné le Peuple indigne
    Qui mangeait et prisait plus que tout un agneau transitoire ;
    Au lieu d’herbes amères, ce sont épines qu’ils ont glanés, ces égarés,
    Pour tourner en dérision l’Agneau véritable,
    Pour couronner le Roi dans une comédie
    Et pour tuer le Juste ; oh ! quelle vilenie !

    Que Moïse des justes T’offre la couronne,
    Lui qui tressa aussi les ossements des justes, rassemblés ;
    Au tonnerre de Ta voix, les fleurs s’ouvrirent, s’épanouirent !
    Au mois d’Avril, ce fut un vrai printemps en Enfer !
    Le visage des morts s’est éclairé,
    Leurs os tout desséchés, les voilà mis en liesse,
    Et leur grâce fanée, la voilà qui rayonne !

    Le soleil en pleines ténèbres T’a fait belle couronne !
    En se retirant il l’a tressée, en trois heures il l’a achevée,
    Pour couronner les trois jours de Sa mort ;
    Il a proclamé qu’avec la Mort Il avait maille à partir ;
    Parce que sur la croix tout homme à la Mort succombe,
    Il a saisi la croix et par elle a vaincu la Mort,
    Comme périt Goliath, tué par sa propre épée.

    De Lui le soleil proclame qu’Il est invisible et visible,
    Que Son corps s’est habillé de souffrance, Sa Nature étant impassible ;
    Selon Son corps Il a pâti, selon Sa Force Il a relui.
    Ô soleil visible, de l’Invisible endeuillé !
    Ô luminaire, de la Lumière tout marri !
    Consolé, il s’est levé, nous a consolés,
    Car du tombeau Lui s’est levé pour Son Église.

    Le soleil s’est caché là-haut, la lune tout en bas,
    Et les justes ont fui de tous côtés vers un refuge, un abri ;
    Le soleil correspond aux anges, la lune aux ensevelis ;
    Au milieu, les imposteurs déboussolés, meurtriers de leur Seigneur.
    Le soleil a paru, comme les anges envoyés ;
    La lune s’est levée avec les morts réveillés :
    Au piège, au beau milieu, les crucifieurs sont pris !

    Que l’Orient de sa droite Lui offre une couronne
    Tressée avec les symboles et les figures de l’Arche,
    Des fleurs que sur les Monts Qardu il a cueillies !
    Car c’est de là que viennent Noé, Sem et le Chef du monde,
    De là Abraham au grand nom,
    Et les Mages bénis, et puis l’Étoile encore,
    Et puis son glorieux voisin, le Paradis !

    Que l’Occident Lui offre deux couronnes magnifiques
    Dont le parfum s’en va en tout point cardinal,
    L’Occident où les deux Luminaires ont sombré !
    Les deux Apôtres ensevelis là-bas continuent de darder
    Leurs rayons qui jamais n’ont connu de couchant :
    Le soleil ? Voilà que Simon le surpasse,
    Tandis que par l’Apôtre la lune est éclipsée !

    Que du Parân le Sud Lui offre une couronne !
    Il a bourgeonné, il a fleuri de fleurs hébraïques !
    La redoutable Loi jamais accomplie par quiconque
    Est la couronne de Notre-Seigneur : Il l’a accomplie, Lui, bouclée.
    En prenant de l’âge, elle s’est calmée, assoupie,
    Et c’est en témoignage seulement qu’on la cite,
    Cette aïeule fourbue entrée en son repos.

    Le Nord était trop dur et sa terre sans fleurs…
    Rien que neiges et glaces, rien que violentes bises ;
    (les aquilons figurent le paganisme grec.)
    Mais voilà que de fleurs nouvelles il offre une couronne
    Au Soleil de l’Amour qui l’a rendu fécond !
    Voilà qu’exultent chez lui les ossements des martyrs,
    Que les vierges en fleur, radieuses, s’épanouissent !

    L’En Haut, l’En Bas, Seigneur, Te couronnent eux aussi :
    Voilà les six Côtés qui T’offrent leurs guirlandes,
    Puisque le sixième jour on T’a tressé une couronne d’épines.
    Qu’ils Te couronnent, et Ton Père par Toi !
    Le corps d’Adam par Toi triomphait :
    Grande humiliation lorsqu’il fut vaincu !
    Sa dette, sous les fleurs Tu l’as ensevelie.

    Au Né du Sixième Âge, merci de tous côtés !
    Parfait, le nombre Six : il n’est rien qui lui manque ;
    Couronne en la main droite : tel est le nombre Cent.
    En guise de couronne, notre droite offre des hymnes !
    De sénestre, par son symbole, sauve-nous,
    Et par ce qu’il représente conduis-nous à la Dextre,
    Là où le nombre Cent en guirlande est tressé ! »

    Saint Ephrem, Hymne VII sur la Passion, SC 459, Cerf, 2011.

  • 28 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Sainte Passion de Notre-Seigneur

    « Dans tout le déroulement de la Passion du Seigneur, gardons-nous de considrer l'infirmité humaine comme si nous jugions que la puissance divine ait pu y faire défaut : n'imaginons pas davantage cette condition du Fils unique qui le rend coéternel et égal au Père, comme si nous pensions que se n'est pas vraiment passé tout ce qui paraît indigne de Dieu. L'une et l'autre nature absolument sont un seul Christ ; le Verbe ici n'est pas plus séparé de l'homme que l'homme n'est dissociable du Verbe. L'abaissement ne répugne pas parce que la majesté n'en est pas diminuée. Rien n'a été dommageable à la nature inviolable de ce qu'il fallait que souffrit la nature passible : toute cette action sacrée que consommèrent ensemble et l'humanité et la divinité, fut une dispensation de miséricorde et une oeuvre de compassion. Tels étaient, en effet, les liens qui nous tenaient attachés que, sans ce secours, nous ne pouvions être délivrés. L'abaissement de la divinité est donc notre relèvement. C'est à un prix aussi élevé que nous sommes rachetés, c'est à de si grands frais que nous sommes guéris. Quel moyen, en effet, serait donné à l'impiété pour revenir à la justice, à la misère pour retrouver le bonheur, si le juste lui-même ne se penchait vers les impies et le bienheureux vers les misérables ? »

    Saint Léon le Grand, Sermon I sur la Passion (38, 2), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

  • Méditation : le langage de la Croix

    « Seigneur, Tu as dit : "Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix de chaque jour et qu'il me suive." Je m'en vais maintenant marcher sur Tes traces et Te suivre en esprit sur le chemin de la croix.
    Que mon âme, je T'en prie, saisisse combien Tu as souffert pour moi. Ouvre mes yeux ; touche mon coeur que je voie, que je sente profondément la grandeur de Ton amour pour moi ; que je me tourne vers Toi de toute mon âme, ô mon Sauveur, et quitte le péché qui T'a causé de si amères douleurs.
    De mes fautes, Seigneur, je me repens du fond du coeur. Je veux commencer une vie nouvelle, m'y mettre sérieusement et Te suivre : aide-moi !
    Aide-moi aussi à porter ma croix avec Toi : le chemin des douleurs est l'école de la souffrance, de la patience, de la victoire sur soi. Que dans les Tiennes je reconnaisse mes propres détresses !
    Fais-moi comprendre le langage de la croix.
    Et mon devoir, le devoir de l'instant présent.
    Eclaire, fortifie mon âme, pour que je profite de cette méditation et en vive. »

    Romano Guardini (1885-1968), Le Chemin de Croix du Seigneur notre Sauveur (Réflexions préliminaires), Trad. de l'allemand par Antoine B. Giraudet s.j., Salvator, Paris, 2013.

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    Christ en Croix, Fra Angelico (détail)

  • 23 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple..." (Jn 11, 45-57)

    « Notre Seigneur a été piétiné par la mort, mais, en retour, il a frayé un chemin qui écrase la mort. Il s'est soumis à la mort et il l'a subie volontairement pour la détruire malgré elle. Car, sur l'ordre de la mort, notre Seigneur "est sorti en portant sa croix" (Jn 19,17). Mais il a crié sur la croix et il a tiré les morts des enfers...

    Il est le glorieux "fils du charpentier" (Mt 13,55) qui, sur le char de sa croix, est venu au-dessus de la gueule vorace du séjour des morts et a transféré le genre humain dans la demeure de la vie (Col 1,13). Et parce que, à cause de l'arbre du paradis, le genre humain était tombé dans le séjour des morts, c'est par l'arbre de la croix qu'il est passé dans la demeure de la vie. Sur ce bois-là avait été greffée l'amertume ; mais sur celui-ci la douceur a été greffée, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste rien de ce qui a été créé.

    Gloire à toi ! Tu as jeté ta croix comme un pont au-dessus de la mort, pour que les hommes y passent du pays de la mort à celui de la vie... Gloire à toi ! Tu as revêtu le corps d'Adam mortel et tu en as fait la source de la vie pour tous les mortels. Oui, tu vis ! Car tes bourreaux se sont comportés envers ta vie comme des semeurs : ils ont semé ta vie dans les profondeurs de la terre comme on sème le blé, pour qu'il lève lui-même et fasse lever avec lui beaucoup de grains (Jn 12,24).

    Venez, faisons de notre amour comme un encensoir immense et universel ; prodiguons des cantiques et des prières à celui qui a fait de sa croix un encensoir à la Divinité et nous a tous comblés de richesses par son sang. »

    Saint Ephrem, Homélie sur notre Seigneur (Trad. Bréviaire, 3e vend. Pâques rev.).

  • 20 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres."
    (Jn 8, 31-42)

    « "Si vous demeurez dans ma parole, dit-il, vous êtes véritablement mes disciples." Il ne suffit pas pour un disciple d'entendre la parole du maître, il doit s'y attacher. Aussi le Sauveur ne dit-il pas Si vous entendez ma parole, si vous cherchez à la recueillir, si vous y applaudissez ; mais, remarquez bien ; "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera."

    Quelle observation faire ici, mes frères ? Il y a peine ou il n'y a pas peine à demeurer dans la parole de Dieu. Si c'est une peine, considère la grandeur de la récompense ; et si ce n'en est pas une, la récompense t'est accordée gratuitement. Ah ! demeurons dans Celui qui demeure en nous. Ne pas demeurer en lui, pour nous c'est tomber ; et pour lui, s'il ne demeure pas en nous, il n'en a pas moins une demeure ; car il sait demeurer en lui-même, puisqu'il n'en sort jamais. L'homme au contraire, après s'être perdu, doit se garder de demeurer en soi ; et si le besoin nous porte à demeurer en lui, c'est la compassion qui le détermine à demeurer en nous. [...]
    Qu'est-ce donc que demeurer dans la parole de Dieu, sinon ne céder devant aucune tentation ?

    "Vous connaîtrez la vérité" : quelle récompense ! On pourrait dire : Que me sert de connaître la vérité? "Et la vérité vous délivrera." Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot délivrer, dans notre langue, peut s'entendre de deux manières : on le prend le plus ordinairement pour exprimer que l'on sauve d'un danger, que l'on tire d'embarras. Mais dans le sens propre délivrer signifie rendre libre. Qu'est-ce que sauver, sinon assurer le salut ? Qu'est-ce que guérir, sinon rendre la santé ? Ainsi délivrer signifie rendre libre, et voilà pourquoi je disais : Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot grec exprime ce sens plus clairement encore, et on ne peut l'entendre autrement. Ce qui le prouve, c'est que les Juifs répondirent au Seigneur. "Nous n'avons été jamais esclaves de « personne ; comment dites-vous : La vérité vous délivrera ?" Comment nous dites-vous cela puisque nous n'avons jamais été esclaves de personne ? Vous savez que nous ne sommes assujettis à aucun esclavage ; comment donc nous promettez-vous la liberté ?

    Ils comprenaient bien, mais ils agirent mal. Comment comprirent-ils ? — "La vérité vous délivrera", ai-je dit ; et considérant que vous n'êtes esclaves d'aucun homme, vous vous êtes écriés : "Jamais nous n'avons été esclaves." Mais "quiconque" Juif ou Gentil, riche ou pauvre, homme privé ou homme public, empereur ou mendiant, "quiconque faitle péché, est esclave du péché." Oui, "quiconque fait le péché, est esclave du péché", et si on reconnaît cet esclavage, on saura à qui demander la liberté.

    Un homme libre est saisi parles barbares, de libre qu'il était il devient esclave. Un riche compatissant l'apprend ; il considère qu'il a de la fortune et il veut le racheter. II va trouver les barbares, leur donne de l'argent et rachète l'esclave. Mais l'affranchir complètement, ce serait le délivrer du péché. Qui en délivre ? Est-ce un homme qui en affranchit l'homme ? Cet homme que nous venons de voir sous le joug des barbares a été racheté par son bienfaiteur, et il y a de l'un à l'autre une grande différence : il est possible pourtant que tous deux soient également esclaves de l'iniquité. Je demande à l'esclave racheté : As-tu quelque péché ? — J'en ai, répond-il. — Et toi, rédempteur, en as-tu ? — J'en ai aussi, reprend-il. — Donc ne vous vantez ni l'un ni l'autre, ni toi d'être racheté, ni toi d'avoir racheté ; mais courez tous deux au Libérateur véritable. »

    Saint Augustin, Traité CXXXIV (1-3) sur saint Jean, in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.