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souffrance - Page 5

  • Méditation : notre Ange gardien

    « Être quitté précisément par des gens à qui on a accordé toute sa confiance est particulièrement douloureux. Si je suis abandonné par les autres, je finis par m'abandonner aussi moi-même. Je me délaisse, je délaisse mon âme pour ne plus devoir me sentir. Je me protège contre le sentiment d'abandon en me renfermant sur moi-même et c'est à ce moment, justement, que je me sens délaissé, non seulement par les autres, mais finalement aussi par la vie et par l'amour. Je ne suis plus sensible à la vie et je me coupe de l'amour.

    J'ai alors besoin d'un ange qui va pénétrer dans mon abandon, briser les murs de ma prison, faire fondre la carapace dans laquelle j'ai enfermé ma douleur.

    Aie confiance : tu n'es pas seul. Dieu t'envoie un ange qui ne t'abandonnera pas, même si tu t'es abandonné toi-même. Il t'envoie un ange qui va te garder et t'apporter un espace de protection, dans lequel tu vas te sentir en sécurité. L'ange fait attention à toi, prend soin de toi, veille à ce que tu sentes en toi et en Dieu un espace où tu es sous bonne garde.

    "Car à ses anges il prescrira pour toi de te garder dans tous tes chemins ; sur leurs mains ils te porteront, de crainte que ton pied ne heurte quelque pierre" (Ps 91,11s.). »

    Anselm Grün, Tu es un ange pour moi (L'ange gardien), Salvator, Paris, 2013.

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    Notre dossier dédié aux Saints Anges gardiens

    (que nous fêterons le 2 octobre prochain)

  • Méditation - Prière : la Sainte Face

    « Toi qui as aimé les tiens
    comme jamais aucun homme n’a aimé sur cette terre,
    Tu nous as fait, en quittant la terre,
    la promesse consolante
    de rester avec nous jusqu’à la fin des temps.

    Maintenant Tu habites caché au milieu de nous.
    En tous temps et en tous lieux se déversent hors de ta tente
    consolation, lumière et force dans les âmes ici-bas
    qui se réfugient auprès de Toi.
    Elles regardent avec amour vers la petite hostie,
    image silencieuse de la pureté et de la paix.

    Pourtant, dans le cœur de ceux qui T’aiment,
    jamais ne se tait le désir ardent de Te voir en personne,
    Toi, le plus beau de tous les enfants des hommes,
    dans ta forme corporelle. (...)

    Et maintenant, en ces derniers temps,
    alors que la foi, l’espérance et l’amour ont disparu,
    Tu as découvert ta Sainte Face,
    la Face de celui qui souffrit sur la Croix
    et ferma les yeux dans le sommeil de la mort.

    Comme derrière un voile nous voyons la souffrance
    dans ces traits saints, sublimes.
    Cette souffrance - dépassant toute mesure humaine -
    est si grande que nous ne pouvons
    ni la saisir ni la pénétrer.
    Pourtant Tu souffris silencieux
    et en Toi était une force qui maîtrisait l’excès de la souffrance.
    Tu étais son Seigneur lorsque Tu Te livrais à elle.
    Une paix insondable et profonde coule de ces traits et dit :
    Tout est accompli.

    Sur celui à qui Tu T’unis éternellement
    Tu jettes le mystérieux voile :
    il supporte avec Toi Ta souffrance et souffre comme Toi,
    caché, silencieux et profondément en paix. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, 1891-1942).

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  • Méditation : le martyre de la Vierge Marie

    « Le martyre de la Vierge Marie nous est connu tant par la prophétie de Siméon que par le récit même de la passion du Seigneur. De l’enfant Jésus, ce vieillard disait : Il sera un signe division ; et toi, disait-il à Marie, une épée transpercera ton âme.

    Oui, Mère bénie, un glaive a transpercé ton âme : il n’aurait pu, sans transpercer celle-ci, pénétrer dans la chair du Fils. C’est vrai, ce Jésus qui est le tien, qui est à tous, certes, mais à toi tout particulièrement, après avoir remis son esprit, ne fut pas atteint dans son âme par la lance meurtrière ; sans épargner un mort, auquel elle ne pouvait pourtant plus faire de mal, elle lui ouvrit le côté ; mais c’est ton âme qu’elle transperça. La sienne, assurément n’était plus là, mais la tienne ne pouvait s’enfuir. Ton âme, c’est la force de la douleur qui l’a transpercée, aussi pouvons-nous très justement te proclamer plus que martyre, puisque ta souffrance de compassion aura certainement dépassé la souffrance qu’on peut ressentir physiquement.

    N'a-t-elle pas été plus qu'une épée pour toi, n'a-t-elle pas percé ton âme et atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, cette parole : "Femme, voici ton fils" ? Ô quel échange ! Jean t'est donné en lieu et place de Jésus, le serviteur à la place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée à la place du Fils de Dieu, un simple homme à la place du vrai Dieu. Comment l'écoute de cette parole ne transpercerait-elle pas ton âme pleine d'affection, quand le seul souvenir de cette parole brise déjà nos cœurs, qui sont pourtant de roc et de fer ?

    Ne vous étonnez pas, frères, qu'on puisse dire de Marie qu'elle a été martyre dans son âme. S'en étonnerait celui qui aurait oublié comment Paul mentionne, parmi les fautes les plus graves des païens, le fait qu'ils ont été "sans affection". Un tel péché était bien loin du Cœur de Marie ; qu'il le soit aussi de ses modestes serviteurs. »

    St Bernard, Homélie pour le dimanche dans l'octave de l'Assomption (14-15).
    (Cf. Abbaye Saint Benoît)

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    Vierge des Sept Douleurs - Albrecht Dürer (Source)

  • Méditation : la Sainte Croix

    « Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. [...] Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. [...] Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.
    En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. [...] S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. [...]
    La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement ; elle est son trophée, parce que le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier. [...]
    La Croix est appelée la gloire du Christ, et son exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous. »

    St André de Crète (v.660-740), Homélie n°10 sur l'exaltation de la Croix vénérable (PG 97).

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    « Ô Jésus, l’œuvre des âmes que Vous admettez à votre intimité, est de souffrir avec Vous, de porter très haut la croix, sans la laisser échapper d'entre les mains, malgré les dangers, et sans jamais montrer de la faiblesse dans la souffrance.
    Vous m'avez fait si bien comprendre, Seigneur, la grande utilité des persécutions et des souffrances endurées pour votre amour, que je ne puis m'empêcher d'aimer le sacrifice. C'est la voie par où Vous êtes passé et que doivent emprunter tous ceux qui veulent Vous suivre, s'ils veulent se sauver. Heureuses croix qui sont payées si largement de retour dès cette vie !
    Comment, ô mon Jésus, pourriez-Vous me témoigner plus d'amour qu'en choisissant pour moi tout ce que Vous avez voulu pour Vous-même ?
    Ou mourir, ou souffrir : tel doit être mon désir. »

    Ste Thérèse d'Avila, (Chemin de la Perfection, XX ; Vie, XXXIII) in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome II (04/09), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

  • Méditation : Bienheureuse Dina Bélanger

    « Ô Jésus, je veux vivre et mourir apôtre d'amour, victime d'amour, martyre d'amour. Pour me satisfaire, il me faut T'aimer avec ton Coeur divin ; je veux aimer Marie, ma bonne Mère, comme Tu l'aimes ; je veux aimer les âmes, surtout celles des pécheurs, du même amour que le tien, à la folie. »

    Bienheureuse Dina Bélanger (Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, 1897-1929, fêtée ce jour), "Autobiographie", Religieuses de Jésus-Marie, 1984 (réédition du "Cantique d'Actions de Grâces ou Chant d'Amour").

    « La souffrance est la rançon nécessaire du péché. Mais Dieu aime les âmes d’un amour si grand qu’il met son bonheur à changer pour elles en jouissances toutes leurs souffrances. Il veut que déjà sur la terre, les âmes soient heureuses dans la souffrance par l’amour divin. C’est pourquoi les âmes qui aiment Dieu véritablement trouvent tant de bonheur dans la croix, malgré les répugnances de leur nature. C’est qu’elles trouvent et aiment Dieu en tout ce qui les contrarie...

    Les âmes ne sont malheureuses qu’autant qu’elles s’éloignent de Dieu. Le grand désir de mon Père et le mien, serait de voir toutes les âmes heureuses, même sur la terre. Quand notre Justice divine afflige ou punit, c’est toujours par amour, et toujours pour rapprocher les âmes de Dieu, de leur souverain bonheur... »

    Révélation de Jésus à la Bse Dina Bélanger, septembre 1928.

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    Saint Paul de la Croix (1694-1775)

  • Méditation : solitude et tendresse...

    « La solitude est comme la peste, elle afflige particulièrement les grandes villes modernes. J'entends par solitude la situation de tous ceux qui sont privés de cette aide et de cette compagnie qui leur serait due, qui leur serait nécessaire, et qui à cause de cela, sont en état de prostration, de souffrance, souvent proches du découragement, et quelquefois du désespoir : personnes âgées, malades, personnes avec un handicap, prisonniers, étrangers.
    La tendresse, c'est l'amour respectueux, délicat, concret, attentif, joyeux. La tendresse, c'est l'amour sensible, ouvert à la réciprocité ; non pas avide, cupide, prétentieux et possessif, mais fort de sa faiblesse, efficace, victorieux, désarmé et désarmant. La tendresse comporte le courage de faire de petits pas et de petits gestes d'affection : un sourire, une parole, un merci, un souhait en temps voulu, une simple phrase "voici ton journal", "je t'ai fait un café".
    En Jésus, Dieu semble se perdre dans le détail, en se cachant volontiers dans les choses minuscules et très simples : celles de prêter attention à une action de peu d'importance, comme celle de donner un verre d'eau à quelqu'un. Jésus est attentif aux choses pour lesquelles nous n'avons pas de temps, nous n'avons pas de calme, nous n'avons pas d'attention.
    Dans notre manière de prier, dans notre manière de rencontrer une personne, de lui serrer la main, dans notre manière de nous intéresser à l'autre, de faire attention à lui, de ne pas passer distraitement à côté des nécessités d'un frère, nous manifestons la gloire de Dieu. »

    Cardinal Carlo Maria Martini, S'ouvrir à la Parole du Christ, Paris, Le Cerf, coll. Foi Vivante, 1995.

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  • Méditation : patience et humilité...

    « Temps et patience. Patience avec ce que Dieu nous envoie ; patience avec nous-mêmes ; patience avec le prochain. La patience est souffrance (...). Humilie-toi devant Dieu et devant les hommes, car Dieu parle à celui qui s'abaisse. Aime le silence, car une parole abondante n'est pas exempte de faute. Souviens-toi que tout regorge de bien pour ceux qui aiment sincèrement Dieu. Si David n'avait pas péché, il n'aurait pas acquis une si profonde humilité, et Marie-Madeleine n'aurait pas tant aimé le Christ. »

    Saint Pio de Pietrelcina (1887-1968) à l'une de ses filles spirituelles, in Antonio Socci, Le secret de Padre Pio, Pierre Téqui éditeur, 2013.

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  • Méditation : joie de l'union au Christ

    « L'union avec le Christ est notre béatitude et l'approfondissement de notre union avec lui fait notre bonheur ici-bas. L'amour de la croix ne se trouve donc nullement en contradiction avec notre joie d'être enfants de Dieu. Aider à porter la croix du Christ donne une allégresse forte et pure à ceux qui y sont appelés et qui le peuvent. Une prédilection pour le chemin de la croix ne signifie pas non plus que l'on répugne à voir le Vendredi Saint passé et l'oeuvre de la Rédemption accomplie. Seuls des rachetés, seuls des enfants de la grâce peuvent vraiment porter la croix du Christ. Ce n'est que de l'union avec la Tête divine que la souffrance humaine reçoit sa puissance rédemptrice. Souffrir et être bienheureux dans la souffrance, se tenir debout sur la terre, aller de par les chemins poussiéreux et caillouteux de cette terre tout en siégeant avec le Christ à la droite du Père (cf Col 3,1), rire et pleurer avec les enfants de ce monde sans cesser de chanter avec les choeurs angéliques la louange de Dieu, voilà la vie du chrétien, jusqu'à ce que se lève l'aurore de l'éternité. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, 1891-1942), L'Expiation mystique, amour de la Croix (24.11.1934), in "Source cachée", Paris, Le Cerf, 1999.

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    Tableau du Titien

  • Méditation - Prière : élan du coeur vers Jésus

    « Qu'à toute heure, ô mon Jésus, mon âme prenne son envol vers vous ; que ma vie ne soit qu'un acte d'amour, qu'un chant d'amour et de reconnaissance ! Toute action qui ne vous honore et ne vous glorifie pas, faites-moi bien sentir qu'elle n'est rien devant vous.
    Que ma piété ne soit pas une habitude, mais un profond élan du coeur, un chant intime et discret.
    Ô Jésus, mes délices et ma vie, donnez-moi d'être sans recherche dans mon humilité, sans excès dans mes joies, sans abattement dans mes tristesses, sans découragement dans mes douleurs, sans exagération dans mes mortifications. Donnez-moi de parler sans détour, d'agir sans faiblesse, d'espérer sans présomption, de me garder toujours humble, pure et sans tache, de répondre sans colère, d'aimer sans faux-semblant, d'édifier sans rougir, d'obéir sans réplique, de souffrir sans murmure.
    Bonté Suprême, ô Jésus, je vous demande un coeur avide, épris de vous, qu'aucun obstacle, aucune souffrance ne puisse ni effrayer ni arrêter, qu'aucun bruit ne puisse distraire ; un coeur fidèle, généreux, aimant, qui ne chancelle, qui ne se relâche jamais ; un coeur fort, toujours prêt à lutter après chaque tempête ; un coeur chaste jamais séduit, jamais esclave, jamais partagé ; un coeur droit qu'on ne trouve jamais dans les voies du péché. »

    Marthe Robin, Journal (8 mars 1930), Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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    « Prenons la résolution de profiter du temps de la vie qu'on compare à un fluide qui s'écoule, à une fumée que le moindre souffle dissipe, à un éclair qui sillonne la nuée et disparaît, et cependant il faut que ce peu de temps soit bien employé. Pour arriver à bien employer tous nos moments, il faut tout faire par amour, en union avec le Coeur de Jésus, et repousser les préoccupations inutiles. »

    Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903, fêté ce jour), Lettre n°64 à ses parents, 23 déc. 1902, Correspondance, Bellefontaine, 2006.

  • Méditation : patience, paix et joie

    « La vertu qui apparaît le plus dans l'Evangile, c'est la patience. Patience, c'est-à-dire tenir, tenir dans la difficulté, dans les souffrances, tenir dans l'expérience du mal. Tenir dans la splendeur du mystère de Dieu qui est dans nos coeurs. Il faut être présent à Dieu de façon active. Cela suppose que nous lâchions tout ce qui nous tient à coeur, pour retrouver au plus profond ce qu'est le mystère du Seigneur. Oui, nous avons à découvrir le Seigneur dans sa paix et dans sa joie, toujours nouveau, toujours plus invraisemblable, et toujours plus proche.

    Dans l'Eucharistie, nous demanderons au Seigneur d'être là, dans cette paix et dans cette joie qu'il nous donne. Le Christ nous dit toujours : 'La paix soit avec vous'. La paix, c'est-à-dire la plénitude des biens de Dieu, la plénitude de la réalité divine. Ensemble, nous demanderons que cette joie nous pénètre et nous transforme. Alors nous chanterons : 'Béni soit le Père de Jésus-Christ Notre-Seigneur qui nous a bénis et comblés de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les cieux.' Bénissez le Seigneur et rendez-lui grâces. Il n'est qu'amour, il n'est que joie, il n'est que paix. Il se donne tout entier dans l'amour. Laissez-vous faire par l'amour de Dieu. Laissez-vous entraîner par ce torrent débordant qu'est l'amour de Dieu, et vous chanterez du fond de votre coeur : 'Viens, Seigneur Jésus !' »

    P. Marie-Joseph Le Guillou (1920-1990), L'expérience de Dieu dans l'Esprit Saint, Fayard, Paris, 1976.

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    (Parc National de Paklenica, Croatie - Crédit photo)

  • Méditation : la souffrance

    1er vendredi du mois dédié au Sacré Cœur

    Dies natalis de la servante de Dieu Elisabeth Leseur (1914)

    « Seigneur, vous avez mis votre Croix sur mon âme, sur mon coeur, sur mon corps. Vous me donnez la souffrance, et de toutes les souffrances celles que Vous savez devoir transpercer mon coeur de la façon la plus aiguë. Aidez-moi à porter cette Croix sans amertume, sans abattement, sans retour égoïste sur moi-même. A travers bien des défaillances et d'humiliantes faiblesses, il me semble que Vous me faites peu à peu avancer dans la voie du renoncement, de l'entier abandon. Mon Dieu, laissez-moi Vous renouveler ma prière : qu'il n'y ait pour ceux que j'aime ni fautes ni douleurs, que votre lumière brille en eux, que leur âme soit sanctifiée par Vous. Je Vous les confie, et moi je m'abandonne à Vous, déposant mon fardeau en votre Coeur et lui abandonnant tout : souffrances, désirs, prières. C'est à Vous que je veux réserver les larmes du coeur, ne donnant aux autres que le sourire des yeux ; c'est avec Vous seul que je veux porter la Croix, ne laissant voir de mes misères intimes que le rayonnement du Thabor, de cette lumière qui m'a d'abord réchauffée et qui s'est éteinte pour laisser place aux ténèbres de la Croix. Jésus a fait son oeuvre de salut sur le Calvaire ; c'est par la douleur que les âmes choisies par Lui accomplissent le leur, dans le dépouillement et l'humiliation. »

    Elisabeth Leseur, Cahier de résolutions (1911), in "Journal et pensées de chaque jour", Paris, J. de Gigord, 1920.

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  • Méditation : douloureuse prière...

    « Ne nous étonnons pas que notre prière demeure douloureuse ; elle n'en est ni moins prière, ni moins puissante sur le Coeur de Dieu. Le bon Dieu ne nous demande pas de ne pas souffrir ; Il nous demande de prendre notre croix à deux mains et de la lui offrir en union avec la sienne. Nous comprendrons un jour que les heures où Il la dépose sur nos épaules sont les plus précieuses de notre vie.

    "Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés". Méditons parfois cette association de mots "bienheureux" et "ceux qui pleurent". Evidemment, c'est une vérité qui nous dépasse ici-bas. La terre n'est pas la patrie de la vérité ; on n'y connaît que des vérités partielles. Et c'est pourquoi le bon Dieu a ajouté au regard de raison, qui est trop court, le regard de foi, qui est une participation à son propre regard. Il développe en nous ce regard supérieur. Nous le remercierons un jour. »

    [Dom Augustin Guillerand, Op Cart (1877-1945)], Voix Cartusienne, Roma, Benedettine di Priscilla, 1959.

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  • Méditation : "ad lucem per crucem"...

    « Pour entrer dans sa gloire, gloire à laquelle Il avait droit par sa nature divine, le Christ a du souffrir. Le Père a voulu que cette gloire fût pour l'Homme-Dieu une récompense et un salaire : Dignus est Agnus qui occisus est accipere virtutem et divinitatem... et gloriam et benedictionem ("L'Agneau qui a été immolé a mérité de recevoir la force, et la divinité, et la gloire, et la bénédiction." 2° Rep.) Et pour les Saints de l'Ancien Testament comme pour ceux du Nouveau, la voie de la sanctification a toujours été celle de la tribulation, ainsi que l'affirmait Judith aux habitants de Béthulie : "Ils doivent se souvenir comme notre Père Abraham a été tenté et éprouvé par de nombreuses tribulations pour devenir l'ami de Dieu. Et de même tous ceux qui ont été agréables à Dieu ont dû demeurer fidèles au milieu de beaucoup d'épreuves" (Jdt VIII, 22-23). Et, en leur indiquant le moyen de profiter de leur extrême détresse, elle leur donnait les raisons de cette volonté d'en-haut : "Ne nous révoltons donc pas pour les maux que nous endurons ; mais, considérant combien ces châtiments que le Seigneur nous inflige comme à ses serviteurs, sont inférieurs à nos péchés, soyons bien convaincus qu'Il nous les envoie pour nous corriger et non pour nous perdre." (Ibid. 26-27) - Acceptons donc la loi providentielle nous obligeant, pour arriver à l'union divine, à nous assouplir au bon plaisir de notre Père des cieux dans la douleur et dans les sacrifices : Quod si extra disciplinam estis, cujus participes facti sunt omnes, ergo adulteri et non filii estis. ("Si vous n'étiez point châtiés, comme tous les autres l'ont été, c'est que vous seriez des bâtards et non des enfants légitimes" Hb XII, 8).

    [...] Ce serait nous faire une faveur périlleuse que de nous admettre aux intimités de l'oraison et de nous fixer sur la colline de l'encens avant de nous avoir éprouvés sur la montagne de la myrrhe, où l'âme se purifie des principes de corruption qu'elle porte encore en elle. - Admirons cette conduite de l'infinie Sagesse, et remercions-La de l'amour qu'Elle nous témoigne, en renouvelant ainsi les vases de nos coeurs avant d'y verser le vin nouveau, qui, sans cela, les ferait éclater.

    O Marie, qui portiez continuellement sur votre coeur comme un bouquet de myrrhe, le souvenir de la Passion de Jésus, faites que nous trouvions dans le culte de sa Croix, la force d'être doux à la souffrance ! »

    Méditations Cartusiennes pour tous les jours de l'année (Mercredi de la 2e semaine après l'Octave de Pâques), par un Chartreux, T.II, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, Sussex, 1921.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : la Sainte Cène

    « Vous venez, Seigneur, en cette dernière Cène, de multiplier les miracles par vos dons : l'Eucharistie, le sacerdoce, la loi d'amour. Vos discours divins ont livré à vos apôtres et à leurs successeurs, votre pensée, votre âme, votre coeur. Ils ont entendu, ils ont compris, ils ont goûté le don divin... Ils sont prêtres !... Et maintenant Jésus, il faut vous en aller... Il faut aller tremper vos lèvres à la coupe de toutes les souffrances, boire à l'amer calice de l'agonie... Il faut sortir du Cénacle clair et intime pour aller à la Passion et à la mort. Vous marquez ici, Seigneur, votre ferme volonté de tout accepter, de tout recevoir aussi des mains de votre Père. Vous êtes donc pleinement résolu à la Passion, et vous allez même au-devant d'elle. Vous devenez ainsi, ô Jésus, le modèle de toute âme qui accepte votre providentielle conduite sur elle, quelque douloureuse et difficile qu'elle soit. Mon doux Jésus, permettez-moi d'approfondir sans cesse pour mon encouragement personnel et pour ma consolation votre parole qui doit devenir mienne sans réserve : "Calicem quem dedit mihi Pater non bibam illum ?" (*) Il y a d'abord en effet un sérieux rapprochement à faire avec l'institution de l'Eucharistie qui vient d'être faite. Car là aussi il y a un calice, un sacrifice, avec l'ordre d'y boire tous. Et c'est bien pour chacun de nous le calice donné par le Père, son don d'amour à tous ses enfants, le calice eucharistique. Et c'est celui-là qui m'aide à aimer l'autre, à l'accepter généreusement et par amour : celui de la souffrance et de l'épreuve. Et c'est toujours le Père ou Jésus qui l'envoie, qui le donne. Il importe donc de le boire avec affection, avec amour, suivant les exigences et les prescriptions du Seigneur, et dans la plus parfaite soumission, l'abandon le plus parfait à la sainte volonté du Père et de Jésus. »

    (*) Jn 18,11 : "La coupe que m'a donnée le Père, ne la boirai-je pas ?"

    Marthe Robin, La douloureuse Passion du Sauveur I - Préparation de la Pâque (Cahier n°9 - Institution secrète : Consécration), Editions Foyer de Charité, 2011.
     

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  • Méditation : le langage de la Croix

    « Seigneur, Tu as dit : "Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix de chaque jour et qu'il me suive." Je m'en vais maintenant marcher sur Tes traces et Te suivre en esprit sur le chemin de la croix.
    Que mon âme, je T'en prie, saisisse combien Tu as souffert pour moi. Ouvre mes yeux ; touche mon coeur que je voie, que je sente profondément la grandeur de Ton amour pour moi ; que je me tourne vers Toi de toute mon âme, ô mon Sauveur, et quitte le péché qui T'a causé de si amères douleurs.
    De mes fautes, Seigneur, je me repens du fond du coeur. Je veux commencer une vie nouvelle, m'y mettre sérieusement et Te suivre : aide-moi !
    Aide-moi aussi à porter ma croix avec Toi : le chemin des douleurs est l'école de la souffrance, de la patience, de la victoire sur soi. Que dans les Tiennes je reconnaisse mes propres détresses !
    Fais-moi comprendre le langage de la croix.
    Et mon devoir, le devoir de l'instant présent.
    Eclaire, fortifie mon âme, pour que je profite de cette méditation et en vive. »

    Romano Guardini (1885-1968), Le Chemin de Croix du Seigneur notre Sauveur (Réflexions préliminaires), Trad. de l'allemand par Antoine B. Giraudet s.j., Salvator, Paris, 2013.

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    Christ en Croix, Fra Angelico (détail)

  • Méditation : le tromphe du Christ

    « C'est un fait bien étrange que Notre-Seigneur, qui toute sa vie avait fui la gloire et l'éclat, pour s'ensevelir dans l'obscurité, accepte les honneurs d'un triomphe avec toutes les démonstrations de l'estime publique ; et cela à la veille de sa mort, lorsqu'il sait parfaitement qu'il va être crucifié. D'où vient cette différence de conduite ? Pourquoi accepter aujourd'hui ce qu'il a toujours refusé ?

    - C'est 1° qu'il veut nous montrer combien il aime les volontés de son Père. Toute sa vie employée à lui plaire avait été, sans doute, un éclatant hommage rendu à ses volontés adorables, mais une occasion solennelle se présente de porter jusqu'au plus sublime héroïsme ce parfait amour. Son Père lui demande le sacrifice de sa liberté, de son honneur, de sa vie. O mon Père, me voici, s'écrie-t-il, je viens accomplir vos ordres (Mt X,7) ; je viens, non avec la patience qui se résigne, mais avec la joie qui triomphe, enseigner au monde combien vos volontés sont aimables, surtout quand elles crucifient ; votre bon plaisir ravissant, surtout quand il immole.

    - 2° Jésus triomphe, parce qu'il va nous donner les deux plus grands témoignages de son amour : l'un à la Cène, en établissant le sacrifice et le sacrement de l'amour ; l'autre au Calvaire, en mourant pour nous. Depuis longtemps il désirait l'un et l'autre avec une ardeur incroyable (Mt XII,30). Le moment tant désiré est venu : tant de bonheur vaut bien une marche triomphale. Allant à la Cène, c'est un bon père qui vient, surabondant de joie, léguer à ses enfants le plus magnifique héritage ; allant au Calvaire, c'est un Roi-Sauveur qui va livrer combat aux puissances infernales, au monde, à la chair, au péché. Il lui en coûtera tout le sang de ses veines, sa vie même ; mais n'importe, à ce prix il nous sauvera : il est content, voilà pourquoi il triomphe. Oh ! qui ne bénira ce divin triomphateur et ne criera avec tout le peuple : "Hosanna au fils de David !"

    - 3° Jésus triomphe pour nous apprendre le prix des croix et des souffrances. Le monde fait consister le bonheur dans les jouissances qui passent, dans les honneurs qui se fanent. Pour le désabuser, Jésus a pris la fuite quand on a voulu le faire roi (Jn VI,15). Il s'est retiré à l'écart lorsqu'il a voulu se transfigurer ; et quand on lui a offert des jouissances, il s'y est dérobé, mais quand il s'agit d'être humilié et de souffrir : Allons en avant ! s'écrie-t-il (Mt XXVI,46) ; la croix m'attend ; c'est ma gloire, j'irai la chercher en triomphe. Je la porterai sur mes épaules, comme a dit le prophète. Bel exemple qui a fait voler à la mort douze millions de martyrs en chantant des cantiques de joie.

    Comment, après cela, plaçons-nous notre gloire dans la réputation, notre félicité dans les plaisirs, notre honte dans les humiliations, au lieu de dire avec l'Apôtre : "Je me complais dans l'humiliation, la persécution et l'angoisse pour Jésus-Christ" (2Co XII,10). »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Dimanche des Rameaux), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • 15 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Seigneur entend ceux qui l'appellent :
    de toutes leurs angoisses, il les délivre."
    (Ps 33)

    « Le titre de ce psaume est : A David. Le double sens, attaché au nom de David, désigne deux qualités du Christ, et montre, comme le texte, que ce psaume s’applique au Christ, considéré en lui-même et dans ses membres. Sous ce double rapport, il souffre et cherche son secours en Dieu. Nous, qui souffrons, mettons aussi en Dieu notre confiance : 1° parce qu’il est notre salut. Pour venir à notre aide, il se sert de nous-mêmes, et des vertus qu’il nous inspire, comme d’une armure : notre âme, voilà son épée, son casque, sa cuirasse ; nos vices, nos semblables, le démon, voilà nos ennemis ; pour leur résister, il faut être juste, et c’est Dieu qui donne la justice. Quoi qu’en disent nos ennemis, quel que soit notre sort ici-bas, Dieu seul est notre salut et ce qu’il a fait dans tous les temps, et surtout à l’égard de Job, en est la preuve. Il triomphe de nos ennemis en les convertissant ou en les condamnant ; il punit les méchants par leur propre méchanceté Quant aux justes, il est leur unique souverain bien ; ils doivent donc chercher en lui le sujet de joies et de leurs espérances. 2° Parce que le Christ est notre Chef, que nous sommes ses membres, et que comme il a été glorifié après avoir souffert, nous le serons nous-mêmes, si nous l’imitons. Environné d’ennemis acharnés à sa perte, il vécut dans l’innocence, la mortification, le jeûne, la prière et l’union avec Dieu, et triompha ainsi de leur malice. Imitons ce parfait modèle, et, puisque nous sommes condamnés à souffrir, souffrons, comme lui, pour la justice, Dieu nous sauvera, et, alors, la tranquillité et la joie seront notre partage. »

    Saint Augustain, Discours sur le Psaume XXXIV, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : le corps mystique du Christ (suite)

    « A cause de la communion des membres d'un même Corps, nous avons pouvoir sur les souffrances des autres. Parce qu'elles sont celles de nos frères, elles sont les nôtres. Une sorte d'autorité nous a été donnée sur elles. J'oserai dire que nous avons le droit de disposer d'elles, au nom du Christ. Dans cette salle d'hôpital où vous souffrez, un malade - celui-là même qui occupe le lit d'à côté - se révolte, accuse sans cesse l'absurdité de son sort, ou bien sombre dans une indifférence qui lui fait "tuer le temps", comme l'on dit, au lieu de l'utiliser. Son épreuve vous appartient. Disposez d'elle ; assumez-la devant Dieu, avec le Christ, pour lui donner ce qui lui est refusé : un peu d'amour, afin qu'elle prenne un sens. Au Calvaire, le Seigneur était entouré par deux condamnés de droit commun. Tous deux souffraient, tous deux allaient mourir. On nous invite à imiter le bon larron, en nous tournant vers Jésus. Faisons-le. Mais nous pouvons plus encore, nous pouvons mettre de l'amour dans l'agonie du fils rebelle, du larron qui blasphème, nous pouvons incorporer sa souffrance à la nôtre, au point d'oser répondre à Jésus qui nous annonce le Paradis : "Oui, Seigneur, mais pas sans mon frère. Il est avec moi ; vous ne pouvez pas nous séparer. Seigneur, avec lui, le mauvais larron, avec lui, ce soir, dans ton Royaume !"

    Frères chrétiens, vous qui avez la grâce d'adhérer par la foi vivante à ces réalités invisibles, plus réelles pour nous que ce que nous voyons et touchons, exercez largement, magnanimement, ce pouvoir, miraculeux à l'égal de celui des thaumaturges. Certains êtres ont été tellement frappés par le malheur, qu'ils sont installés en lui, déchus moralement, socialement, et qu'ils repoussent toute délivrance. On l'a écrit, avec une acuité singulière : ils sont comme vidés de leur personnalité, glacés jusqu'au principe de leur existence, "ils ne retrouveront jamais plus la chaleur, ils ne croiront jamais plus qu'ils sont quelqu'un" (*). Souffrance perdue : sur celle-là, entre toutes, on met ce qualificatif désespérant, et combien parmi nous le répètent, en y trouvant l'occasion de douter de la miséricorde infinie. Ne parlez pas de souffrance perdue, ni devant ce malheur, ni devant la déchirante souffrance des enfants, ou de grands malades du corps et de l'esprit qui, à force de souffrir, deviennent inconscients. Perdue ? A première vue sans doute. Mais ce n'est pas possible. Il y a la croix du Christ, et si tel membre de son Corps se dérobe à l'oeuvre commune, d'autres se substituent à lui. Oui ou non, sommes-nous un corps vivant ? L'homme de la Béatitude des larmes sait que beaucoup de souffrances ici-bas sont seulement souffertes, endurées péniblement, subies, mais il croit qu'à cause du Christ et - dans le mystère du Christ total - à cause de lui, elles ne peuvent pas être, elles ne sont pas, perdues. N'employez plus jamais ce mot. Rien, rien n'est perdu. Tout est offert, tout est emporté jusqu'au Coeur de Dieu par l'Ange des agonies humaines, à cause de vous, Seigneur Jésus-Christ, à cause de tous ceux qui vous ressemblent, à cause de l'amour qui aura, en tout, le dernier mot. »

    (*) : Simone Weil, Attente de Dieu (La Colombe), p. 131.

    Père A.-M. Carré, L'homme des Béatitudes, Conférences de Notre-Dame de Paris 1962 (2ème conférence), Editions du Cerf, Paris, 1962.

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  • Méditation : l'union à Dieu

    « Cherchons à aimer plus profondément, plus sincèrement, sans aucune recherche de soi, selon Dieu et pour la gloire de Dieu ; pour l'amour du Christ, par fidélité à son sang répandu pour les pécheurs et pour la rédemption du monde, pour ne pas attrister l'Esprit du Christ qui habite en nous et qui répand en nos coeurs son amour, aimons de tout notre coeur, de toute notre force, de tout notre esprit. Tout le reste n'est rien. C'est cela la vraie pureté de coeur.
    "L'union à Dieu, si elle est vraie, ne nous ferme pas sur nous-mêmes, mais ouvre au contraire notre esprit et dilate notre coeur, jusqu'à embrasser le monde entier et le mystère de la Rédemption par le Christ. Séparés de tous, nous sommes unis à tous" (SR 4.34.1 et 2)

    Qu'on réalise le sérieux de notre solidarité. La croix y est inscrite. La souffrance se trouve au coeur de l'amour, c'est son visage caché. L'ordre de l'amour peut nous demander un jour le sacrifice de ce qui semble être le meilleur de notre coeur. L'amour a un rythme pascal, c'est sa loi : on ne passe à la vie que par une mort, la vie ne naît que de la mort, et on ne possède que ce qu'on a perdu, réellement, inutilement et irrévocablement - on ne le possède que dans la foi, la foi pure. »

    Le chemin du vrai bonheur, par un Chartreux (ch.4), Presses de la Renaissance, Paris, 2002.

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  • Méditation - Prière de Ste Bernadette

    « Prière d'une pauvre mendiante à Jésus.
    O Jésus, donnez-moi, je vous prie, le pain de l'humilité,
    le pain d'obéissance,
    le pain de charité,
    le pain de force pour rompre ma volonté et la fondre à la vôtre,
    le pain de mortification intérieure,
    le pain de détachement des créatures,
    le pain de patience pour supporter les peines que mon coeur souffre. O Jésus, vous me voulez crucifiée, "fiat",
    le pain de force pour bien souffrir,
    le pain de ne voir que vous seul en tout et toujours,
    Jésus, Marie, la Croix, je ne veux d'autres amis que ceux-là. »

    Sainte Bernadette, "Carnet de notes intimes" 12 (1873), in Les écrits de sainte Bernadette présentés par André Ravier s.j., Couvent Saint-Gildard - P. Lethielleux, Paris, 1961.

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