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souffrances - Page 2

  • Un mois avec Marie - Vingt-septième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-SEPTIÈME JOUR
    Le Cœur Immaculé de Marie

    Marie a été incomparablement Mère, mais aussi elle a merveilleusement réalisé l'idéal de la Vierge-Martyre. Il n'en pouvait être autrement. Du sang le plus pur de son Cœur virginal, Marie avait formé le Cœur de l'Homme des douleurs, et toute souffrance atteignant Jésus se répercutait dans le Cœur de sa Mère avec une telle vivacité qu'il en était vraiment transpercé.
    Ce fut là son premier martyre. Sa Maternité co-rédemptrice lui valut simultanément le second, et tout enfant de Dieu peut se dire : « Je suis né du martyre de Marie. » Un seul regard sur notre douce Mère, debout au pied de la Croix, au Calvaire, et nous ne doutons plus de cette vérité.
    La tendresse de la Sainte Vierge pour nous est d'autant plus immense que nous lui avons coûté plus cher. Si son Cœur tout aimant est sensible à notre filiale gratitude, cruels lui sont les outrages qu'elle reçoit de certains de ses enfants de la terre. Dès sa première apparition à Fatima, elle s'en plaint et demande réparation :
    « Voulez-vous... faire amende honorable pour tous les blasphèmes et offenses contre le Cœur Immaculé de Marie ?... »
    Le 13 juin, Notre-Dame parle longuement de son Cœur Immaculé, puis elle projette sur les enfants, comme au mois précédent, une lumière intense, et ceux-ci voient dans sa main droite un cœur environné d'épines qui le piquent de toutes parts. Ils comprennent que c'est le Cœur Immaculé de Marie, affligé par les péchés du monde et lui vouent désormais un amour plus ardent.
    Un mois plus tard, elle leur dit encore :
    « ... Dites souvent, mais spécialement en faisant quelque sacrifice : Ô Jésus, c'est... en réparation des offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. »
    Le divin Cœur de Jésus... le saint Cœur de Marie ! qui pourrait séparer ces deux Cœurs !...
    « Jésus et moi nous nous aimions si tendrement sur la terre, que nous étions comme un seul Cœur », révélait la Vierge à sainte Brigitte. Et Notre-Seigneur ajoutait : « Le Cœur de ma Mère était comme mon propre Cœur. Tous les deux nous avons opéré le salut de l'homme pour ainsi dire avec un seul Cœur. »
    En conséquence, Marie demeure la Grande Trésorière du Très-Haut. Jacintha ne cesse de l'affirmer : « C'est par le Cœur Immaculé de Marie que le bon Dieu veut nous accorder ses grâces. - C'est à ce Cœur Immaculé qu'il faut les demander. - C'est par le Cœur Immaculé de Marie qu'il faut demander la Paix, parce que c'est à Lui que le Seigneur l'a confiée !... Il n'y a qu'Elle (Marie), qui puisse nous venir en aide... »
    Et le Cœur Sacré de Jésus veut que « le Cœur Immaculé de sa Mère soit vénéré avec le Sien ».
    Pour cela, l'exil de Lucie sur la terre sera prolongé. Chargée d'une mission, elle devra y propager la dévotion à ce Cœur très pur. L'Enfant-Jésus l'encourage, le 15 février 1926, à ne se laisser arrêter par aucune difficulté. Elles seront toutes surmontées avec l'aide de Dieu.
    En annonçant, le 13 octobre 1917, les terribles châtiments que nous avons mérités, la miséricordieuse tendresse de la Sainte Vierge nous laissait un espoir : « Je reviendrai demander la consécration du monde à mon Cœur Immaculé, ainsi que la Communion réparatrice des premiers samedis du mois... Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs par le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Beaucoup de bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties (réticences)...
    « Mais enfin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
    Elle revient en effet, la douce Mère, et montre de nouveau son Cœur entouré d'épines. Jésus-Enfant qui l'accompagne, dit en l'indiquant de la main : « Ayez pitié de ce doux Cœur martyrisé continuellement par l'ingratitude des hommes. » Puis, Notre-Dame ajoute :
    « Vois ma fille, mon Cœur entouré des épines dont les hommes ingrats le transpercent à tous moments par leurs blasphèmes et ingratitudes. Toi du moins, tâche de me consoler et annonce de ma part que je promets d'assister au moment de la mort, avec les grâces nécessaires au salut, tous ceux qui, le premier samedi de cinq mois consécutifs, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant un quart d'heure en méditant les mystères du Rosaire, avec l'intention de me faire réparation. »
    Ainsi qu'elle l'avait annoncé aux petits Voyants en 1917, elle réclame une autre fois la Consécration du monde à son Cœur Immaculé. - Sa Sainteté Pie XII a réalisé ce désir les 31 octobre et 8 décembre 1942 (*).
    Joignons, à cet acte solennel et aux consécrations de nos diocèses, de nos paroisses, la consécration de nos personnes, de nos familles, de nos œuvres, de notre Patrie... Mais sans oublier qu'elle doit être pour chacun de nous un programme de vie sérieusement chrétienne et la résolution irrévocable d'y être fidèle toujours.
    C'est dans son Royaume de France, où prit naissance le culte spécial adressé à son très saint Cœur, que notre « Maman du Ciel » doit trouver ses plus aimants et plus fervents consolateurs.
    Obtenons par prières et sacrifices, qu'en un jour prochain, Marie soit proclamée Reine de l'Univers.

    PRIÈRE

    Ô douce, ô belle, ô resplendissante Vierge Marie, Reine de la France et Reine de l'Univers, nous jetant à vos pieds nous vous apportons nos cœurs. Placez-les dans le Vôtre et offrez-les ensemble à votre divin Fils Jésus, dont nous voulons par sacrifices et vertus, étendre sur la terre le règne de paix et d'amour.

    Cœur Sacré de Jésus, par le Cœur Immaculé de Marie, sauvez la France et le monde !
     
    (* ndr) : Cette consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie fut renouvelée par Jean-Paul II le 25 mars 1984, puis en présence de la statue originale amenée spécialement de Fatima le 8 octobre 2000, en présence de 1500 évêques.
    Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre-Dame de Fatima (« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de Março de 1984 » (lettre du 8 novembre 1989).
    Tout récemment, le 13 octobre 2013, au cours de la Journée mariale organisée à l'occasion de l'anniversaire de cette apparition de 1917, et devant cette même statue originale de la Vierge au Cœur Immaculé, le Pape François a également récité un acte de confiance à la Vierge de Fatima.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Dix-neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIX-NEUVIÈME JOUR
    La Patience

    « La patience est la vertu des forts »
    Combien admirable fut la patience de Notre-Dame au cours de sa longue vie, et particulièrement durant la Passion de son divin Fils !
    Son Cœur agonise avec le Sien, elle le suit dans la voie douloureuse, entend ses gémissements sous les coups de marteau qui le fixent à la Croix. Broyée dans son Amour, elle demeure debout aux pieds de l'adorable Victime et lui voit exhaler son dernier soupir. Puis, on remet le Corps inanimé de son Jésus entre ses bras...
    Pas une plainte n'est montée à ses lèvres contre les décrets du Ciel ou la cruauté humaine. L'ombre même d'un murmure ne s'est point élevée dans son esprit. Pénétrée du néant de la créature, elle s'incline devant le Tout de Dieu. Plongée dans un océan de douleur, elle adore sa Volonté souveraine, elle s'y soumet, elle l'aime...
    La patience de notre céleste Mère brille, au Calvaire, d'un merveilleux éclat.
    Écoutons son invitation à l'imiter :
    « Soyez très patients, nous dit-elle par Jacintha, la patience conduit au Paradis. »
    Nous n'aurons pas sans doute à l'exercer, cette patience, dans les mêmes conditions que Marie ; mais oui bien chaque jour en maintes occasions diverses, menues ou importantes.
    Soyons d'abord patients avec nous-mêmes. Nos défauts ne font pas seulement souffrir le prochain, ils nous sont, à nous aussi, un fardeau, et d'autant plus lourd qu'il nous est impossible de nous en séparer. Améliorer, transformer notre « moi » égoïste, exigeant, plein d'orgueil et de vanité, s'impose comme un sérieux devoir. Mais ce n'est pas en nous irritant contre nos écarts et nos chutes, en nous dépitant de nos échecs dans la lutte, que nous pourrons l'accomplir. La répression des défauts, l'acquisition des vertus sont les fruits d'efforts aussi prolongés et soutenus que tenaces. On ne les obtient qu'au prix d'une longue, longue patience, ferme et douce à la fois.
    Pas plus que nous, le prochain n'est exempt de travers, de passions. Nos rapports avec lui nous sont une source de douces joies et... de souffrances ! Les incompréhensions, les heurts, les jalousies et rivalités sont inévitables en cette vie. Supportons patiemment les peines qui nous viennent d'autrui : déceptions, tracasseries, méchancetés peut-être...
    L'auteur de l'Imitation nous donne en ce point des enseignements précieux, sachons en tirer profit : « Celui-là n'est point patient, qui ne veut souffrir que de qui il lui plaît et qu'autant qu'il lui plaît. - On ne parvient pas sans combats à la couronne de la patience. Si vous désirez la couronne, combattez avec courage, souffrez avec patience » (1)
    Enfin soyons patients dans les événements contraires et affligeants : la foudre endommage ma maison, la grêle ruine mes récoltes, la maladie m'atteint, la mort frappe des êtres chers, etc..., et je suis tenté d'accuser le Seigneur de tout ce qui m'arrive de fâcheux et qui est la conséquence du péché.
    Pour satisfaire à nos exigences, Dieu devrait opérer des miracles à chaque instant. Or, il ne déroge point sans de graves raisons aux lois naturelles établies par sa Sagesse infinie, il n'annule point non plus la sentence portée contre Adam pécheur. Que n'a-t-il pas fait pour nous, cependant, dans son adorable Bonté ! Notre rachat lui a coûté le sacrifice de son Fils Unique et des épreuves qu'Il permet nous arriver, nous pouvons nous constituer un impérissable trésor.
    Patientons quelques mois, quelques années encore, puis nous expérimenterons dans l'éternelle allégresse, que « les souffrances du temps présent n'ont aucune proportion avec la gloire qui doit un jour éclater en nous » (2).
    Acceptons la croix lorsqu'elle nous est présentée. Que notre âme unie à la Vierge des Douleurs s'incline, adore, aime ! C'est l'attitude du vrai chrétien.

    PRIÈRE

    Ô Marie, vous êtes le meilleur de ces êtres doux et chers qu'il est bon de rencontrer à l'heure de la détresse. Nous avons à souffrir en ce monde et nous ne savons pas quelle sera la mesure de nos maux. Ô Mère, venez alors au devant de nos plaintes, mettez sur nos lèvres ce qui calme, apaise et fortifie. Ô Vous qui avez consolé l'Homme-Dieu sur le chemin du Calvaire, jetez sur nous un regard de Mère qui allège le poids de toute Croix. Ainsi soit-il.

    Ô Marie, Consolatrice des affligés, priez pour nous.

    (1) Imit. Jésus-Christ, III, XIX, 4.
    (2) Ep. Aux Romains, VIII, 18.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Douzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DOUZIÈME JOUR
    Pénitence, pénitence !

    Notre Dame de FatimaLe 19 septembre 1846, Notre-Dame apparaissait à Mélanie et à Maximin de La Salette. Son beau visage était baigné de larmes :

    « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, dit-Elle, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous. »
    Ce qui appesantit si fort le bras du Seigneur, que notre céleste Mère ne peut plus nous préserver de ses coups, ce sont les jurons, les blasphèmes, la violation du repos dominical et des lois du jeûne, de l'abstinence, le mépris de la Messe, le dimanche surtout, tous les péchés de la chair, de l'orgueil, de la vanité, etc...
    « Je hais le péché et l'ai en exécration » (1), déclare le Seigneur par son prophète.
    Le 11 février 1858, l'Immaculée renouvelle à Bernadette ses avertissements : « Pénitence, pénitence ! » redit-elle.
    Célestes avis tombés dans une terre ingrate : le flot des iniquités monte, monte toujours... La Grande Guerre passe sans provoquer l'amendement.
    La Vierge au grand Cœur maternel se montre en 1917 à Fatima. Elle insiste de nouveau sur la nécessité pressante de changer de vie et de faire pénitence :
    « La guerre (de 1914-18) va finir vite. Mais si l'on ne cesse d'offenser le Seigneur, il ne s'écoulera pas un long temps avant qu'une autre, pire, commence... A cause de ses nombreux péchés, le monde sera bientôt châtié par la guerre, la famine, les persécutions contre l'Église et le Saint-Père... »
    Il ne tenait qu'à nous d'éviter les malheurs annoncés, mais les esprits étaient faussés, les cœurs pervertis, les volontés aveulies. Ce fut partout une effrayante recrudescence du mal.
    Alors, la guerre se déchaîne, atroce, en Espagne d'abord, puis en d'autres pays. La conflagration devient à peu près universelle. Presque seul, le Portugal demeure un oasis de paix, parce qu'il s'est montré docile aux avis de Notre-Dame.
    Instruits par la souffrance, hâtons-nous de l'imiter. Notre Mère nous y invite ; notre Mère dont le Cœur, navré de nos malheurs, est inlassable dans ses interventions miséricordieuses.
    Même à présent, si nous savons nous ressaisir, écouter le céleste Message, fuir le péché et faire pénitence, le châtiment pourra être très adouci et rapidement terminé.
    Que la crainte et l'amour s'unissent pour nous y décider : « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous » (2), nous dit le divin Maître.
    « C'est dans la conscience individuelle que doit s'élaborer le redressement national et mondial. »
    Demandons-nous donc chacun, loyalement, devant Dieu, si nous acceptons avec résignation les douleurs qui nous atteignent et si nous accomplissons courageusement tous les devoirs que la situation impose plus impérieusement que jamais aux âmes qui veulent vivre de la foi et de la charité.
    Le péché qui se multiplie, le règne de l'égoïsme et de la sensualité chez un trop grand nombre de chrétiens sont parmi les causes profondes de l'immense épreuve de l'humanité, aussi ne peut-on travailler efficacement au retour de la paix et de l'amour fraternel parmi les hommes sans s'attacher à une réforme énergique de soi-même, à une prière plus fréquente et plus fervente, à une générosité plus grande dans l'esprit de pénitence et de réparation.
    N'oublions pas, n'oublions jamais que les exigences spirituelles et morales d'une vie vraiment chrétienne demeureront toujours les conditions sine qua non de la tranquillité dans l'ordre, c'est à-dire de la paix et de la prospérité de notre cher pays.
    Marie n'a jamais failli à aucun de ses devoirs.
    Puisons dans le Cœur de notre Mère admirable les nobles audaces et les saintes énergies qui feront de nous de véritables chrétiens et d'excellents français.

    PRIÈRE (Sub tuum)

    Nous avons recours à votre protection, sainte Mère de Dieu, ne rejetez pas les prières que nous Vous adressons dans nos besoins ; mais délivrez-nous toujours de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie.

    Marie, notre Espérance, ayez pitié de nous.
    (300 j. - Pie X, 1906)

    (1) Psaumes.
    (2) Luc XIII, 3.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : supplication...

    « Donnez-moi, Seigneur, la reconnaissance que je dois avoir de toutes vos bontés. Dans ces longues nuits que vous passiez en oraison pour attirer sur moi les bénédictions du ciel, tous mes péchés étaient présents à votre esprit. En souffrant la faim et la soif, vous pensiez à mes intempérances ; dans vos travaux, vous prévoyiez ma lâcheté ; vous connaissiez, en répandant sur moi des larmes de tendresse, toute la dureté de mon coeur ; rempli de l'amour éternel qui vous livrait à la mort pour moi, vous me voyiez sans amour pour vous ; parmi les austérités de votre vie, vous considériez la licence et la délicatesse de la mienne ; dans les idées de votre sagesse infinie, je courais déjà à ma perte tandis que vous étiez occupé de mon salut.
    Ah ! mon Dieu, voici le pécheur pour qui vous avez tant souffert, le même qui était dès lors présent à votre connaissance éternelle, et qui est toujours pauvre, misérable, infidèle. Je me jette à vos pieds tel que je suis, mais j'apporte avec moi les mérites de vos souffrances et la promesse de vos miséricordes. Je vous les demande, Seigneur ; et pour les obtenir, je vous offre vos jeûnes, vos veilles, vos oraisons, vos austérités. Regardez les maux que vous avez endurés, et pardonnez-moi ceux que j'ai commis. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome IV (Mardi de la septième semaine), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation - Prière : élévation au Sacré Coeur de Jésus

    « Coeur de Jésus, en qui sont tous les trésors de la science et de la sagesse : par ces trésors immenses et qui se consacrent à notre salut, à notre perfection, à notre bonheur, ayez pitié de nous. Je les adore en vous sur la Croix donnant à votre Amour et à votre Sacrifice son immense portée, augmentant votre Passion extérieure dont ils vous montraient l'indignité mille fois sacrilège, déchaînant comme un océan votre Passion intime par la révélation de tout le passé, du présent, de l'avenir du monde, de tant de siècles chargés de crimes ; vous permettant de donner à vos souffrances la direction la plus universelle et la plus particulière.
    Je les adore en vous sur l'Autel, au Tabernacle, et dans le Ciel.
    Et je les vois tournés vers moi : science et sagesse de votre amour créé, science et sagesse de votre amour infini me regardent. Il est des âmes qui ont peur de ce regard, qui le fuient comme Caïn. Je veux l'aimer, au contraire ; je suis charmé, ou je veux l'être, de ce que vous me connaissez à fond, dans tous les plis et replis de mon âme, de ses pensées, de ses intentions, de ses dispositions bonnes ou mauvaises.
    Et ces trésors doivent me remplir de confiance. Tout ce qui m'est nécessaire et utile pour le ciel, pour la sainteté, votre Coeur le sait à merveille ; et il le veut pour moi. Par sa sagesse, par sa science, par son amour, qui atteignent d'une extrémité du monde à l'autre, d'une extrémité de ma vie à l'autre, avec une suavité et une force ineffables, ayez pitié de moi ; ayez pitié de tous, surtout de ceux qui doivent m'être plus chers ; ayez pitié des prêtres. Qu'à votre exemple, ô Maître, et grâce à vous, notre coeur soit un trésor toujours plus riche de sagesse et de science, et que, brûlant de votre amour, avec vous il consacre cette sagesse et cette science au salut des âmes. »

    Charles Sauvé, S.S., Le Sacré-Coeur Intime, Tome III (Litanies, Treizième élévation "Coeur de Jésus, dans lequel sont tous les trésors de la sagesse et de la science"), J. de Gigord, Paris, s.d.

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  • Méditation : ... aux intentions du Sacré-Coeur !

    « A mesure que les détails de ma vie sont transformés par l’amour et l’union à Jésus, le Bon Dieu les utilise pour le plus grand bien de tous et Il en inscrit les mérites au Livre de vie en vue de ma récompense éternelle. De même, le maître paye le travail de l’ouvrier et tire tout le parti possible de l’étoffe qui lui a été livrée.
    Dieu me permet néanmoins de Lui offrir mes actions et mes souffrances à des intentions particulières, pour obtenir à des âmes qui me sont chères diverses faveurs spirituelles ou temporelles. Toutefois, Il n’exauce pas mes requêtes si elles sont en opposition avec sa sainte Volonté.
    Au lieu de m’attarder à énumérer de grâces qui ne conviennent peut-être pas à ces âmes, il m’est bien plus facile de faire mon offrande simplement pour l’accomplissement de toutes les intentions du Sacré-Coeur sur chacune d’elles. Ainsi je suis certain de toujours demander ce qui est le meilleur ; ma prière, écho fidèle de celle du divin Maître, est sûrement exaucée.
    Et pourquoi restreindre mon offrande seulement à quelques âmes ? Ne puis-je pas laisser à Jésus le soin d’en disposer à son gré pour toutes les âmes qui en ont besoin ?
    Voilà comment j’agis en faisant et souffrant toutes choses, en général, à toutes les intentions du Sacré-Coeur.

    Une telle manière de faire est grande, généreuse ; elle témoigne d’une confiance et d’un abandon absolus envers Dieu ; donc elle ne peut que Lui être très agréable.
    De plus elle rend très parfaite mon union avec le Sacré-Coeur. En offrant tout à ses intentions, j’aide véritablement le divin Sauveur à réaliser tous ses desseins d’amour sur la France, l’Eglise et le monde, je travaille avec Lui à établir partout le règne de Dieu et je participe à toute l’oeuvre qu’Il est venu accomplir sur la terre.

    Ainsi mon champ d’action est aussi vaste que l’univers, mon apostolat embrasse toutes les âmes, tous les coeurs, et ma vie prend véritablement toute sa valeur et toute sa fécondité.

    Donc,

    TOUT AUX INTENTIONS DU SACRE-COEUR ! »

    Chanoine Antoine Crozier (1850-1916), Vivons pour le Bon Dieu, Paris, Librairie Saint-Paul, 1910.
    Texte intégral.

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    Statuette en bois du Sacré-Coeur - Traditions monastiques, Flavigny-sur-Ozerain

  • Audience générale de ce mercredi 8 mai 2013

    "Voir avec les yeux du Christ"

    Ce matin Place St Pierre, le Pape François a tenu l'audience générale devant 75.000 personnes, consacrant sa catéchèse à l'esprit du temps pascal qui culmine avec la Pentecôte, où l'Eglise revit l'effusion de l'Esprit, la troisième Personne de la Trinité : "Dans le Credo, a-t-il dit, nous professons notre foi dans le Saint Esprit, Seigneur qui donne la vie... L'Esprit est Kyrios, Seigneur, ce qui signifie qu'il est Dieu à l'instar du Père et du Fils... Et il est avant tout la source inépuisable de la vie de Dieu en nous. Toujours et partout, l'homme désire une vie pleine et belle, juste et bonne, qui ne soit pas sous la menace de la mort mais en mesure de se développer dans sa plénitude. Il est comme un voyageur cherchant l'eau vive et fraîche dans sa traversée de déserts...qui cherche une source en mesure d'étancher sa grande soif de lumière et d'amour, de beauté et de paix. C'est un désir que nous ressentons tous. Or c'est Jésus qui nous offre cette eau vive qu'est l'Esprit procédant du Père et que Jésus verse dans nos coeurs. Je suis venu, a-t-il dit, pour que vous ayez la vie, et l'ayez en abondance".

    Comme à la Samaritaine Jésus promet l'eau vive à qui le reconnaît comme le Fils envoyé par le Père pour son salut, "afin que toute vie soit guidée par Dieu... Le chrétien est un homme spirituel car il pense et agit selon Dieu et l'Esprit... L'eau est essentielle à la vie. Elle abreuve, lave et féconde la terre. Sans elle, c'est la mort... L'eau vive de l'Evangile est l'Esprit, don du Ressuscité qui vient habiter en nous, nous purifier, nous éclairer et nous transformer afin que nous puissions prendre part à la vie de Dieu qui est amour... Le Saint Esprit, avec le notre, atteste de ce que nous sommes fils de Dieu, fils et héritiers avec le Christ si nous partageons ses souffrances en vue de partager sa gloire. Tel est le don que l'Esprit nous fait, cette vie même de Dieu, vécue en fils véritables, dans la confiance, la liberté et la confiance en la miséricorde divine. Ceci produit une façon nouvelle de voir l'autre, proche comme lointain, frère en Jésus qu'il convient de respecter et aimer. Oui, l'Esprit nous enseigne à voir avec les yeux de Jésus... Voici pourquoi l'eau vive désaltère notre existence en nous disant que nous sommes aimés de Dieu comme des fils destinés à l'aimer. Avec la grâce de l'Esprit, comme Jésus, nous pouvons véritablement vivre en fils de Dieu".

    Après la catéchèse, le Saint-Père a notamment salué les familles des nouveaux Gardes Suisses, les pèlerins polonais fêtant aujourd'hui leur patron saint Stanislas : "Puisse son attention aux personnes et à la morale sociale inspirer notre engagement au service des frères et de la patrie". Puis il a salué des pèlerins argentins et invoqué avec eux la Vierge de Luján, patronne de leur pays : "Je lui confie affectueusement tous les argentins, leurs joies et leurs préoccupations". Et enfin de rappeler que c'est aussi la fête de la Vierge du Rosaire de Pompei, s'unissant à la supplique mariale du bienheureux Bartolo Longo : "Unissons nous à cette démarche de foi et de dévotion populaire afin que par l'intercession de Marie le Seigneur accorde sa miséricorde et la paix, à l'Eglise et au monde".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 8.5.13)

  • Méditation : l'évangile aujourd'hui

    « Le Saint-Esprit n'écrit plus d'évangiles que dans les coeurs ; toutes les actions, tous les moments des saints, sont l'évangile du Saint-Esprit ; les âmes saintes sont le papier, leurs souffrances et leurs actions sont l'encre. Le Saint-Esprit, par la plume de son action, écrit un évangile vivant ; et on ne pourra le lire qu'au jour de la gloire où, après être sorti de la presse de cette vie, on le publiera. »

    [attribué au] P. Jean-Pierre de Caussade (1675–1751), L'Abandon à la Providence divine (XI), Paris, Desclée de Brouwer, 2006.

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    Saint Marc Evangéliste par Gioacchino Assereto (1600-1649)
    Toulouse, Musée des Augustins
    (Source : La Tribune de l'Art)

  • Méditation : Jésus crucifié

    « Parcourons d'un regard d'amour le divin crucifié depuis les pieds jusqu'à la tête, depuis le moindre battement de son coeur jusqu'à ses plus vives émotions : tout nous presse de l'aimer ; tout nous crie : Mon fils, donne-moi ton coeur (¨Pr XXIII,26). Ses bras étendus nous disent qu'il nous embrasse tous dans sa dilection ; sa tête, qui ne pourrait reposer que sur les épines dont elle est hérissée, s'incline vers nous, pour nous donner le baiser de paix et de réconciliation ; sa poitrine, toute brisée de coups se soulève par les battements du coeur que l'amour émeut ; ses mains, violemment déchirées par la pesanteur du corps ; ses pieds, dont la plaie s'élargit par le poids qu'ils portent ; sa bouche desséchée par la soif ; toutes les plaies enfin dont son corps est couvert, forment comme un concert de voix qui nous crient : "Voyez comme je vous ai aimés !" Et que ne pouvons-nous pénétrer dans son Coeur ! Nous le verrions, ce Coeur, tout occupé de chacun de nous, comme s'il n'avait que chacun de nous à aimer ; demandant miséricorde pour nos ingratitudes, nos tiédeurs et nos péchés ; sollicitant pour nous tous les secours de grâce que nous avons reçus et que nous recevrons ; offrant pour nous à son Père son sang, sa vie, toutes ses douleurs intérieures et extérieures ; enfin, se consumant dans des ardeurs indicibles d'amour, sans que rien puisse l'en distraire. Ô amour ! serait-ce trop de mourir d'amour pour tant d'amour ? Ô bon Jésus ! je vous dirai avec saint Bernard : "Rien ne me touche, rien ne m'émeut, rien ne m'embrase, rien ne presse mon coeur de vous aimer comme votre sainte Passion. C'est là ce qui me gagne le plus à vous, ce qui m'y unit plus étroitement, ce qui m'y attache plus fortement." Ô ! que saint François de Sales avait bien raison de dire que le mont du Calvaire est le mont de l'amour ; que c'est là que dans les plaies du lion de la tribu de Juda les âmes fidèles trouvent le miel de l'amour, et que dans le ciel même, après la bonté divine, votre sainte Passion est le motif le plus puissant, le plus doux, le plus violent, qui ravit d'amour tous les bienheureux ! Et moi, après cela, ô Jésus crucifié ! pourrais-je vivre d'une autre vie que de la vie d'amour pour vous ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Vendredi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • 26 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Vous serez détestés de tous à cause de mon nom..." (Mt 10, 17-22)

    « Si, en passant de l'incroyance à la foi, nous sommes "passés de la mort à la vie" (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux "édifices faits de pierres vivantes" (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…
    Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : "Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l'épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l'espérance ne trompe pas. Que seulement l'amour de Dieu soit répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint" (Rm 5,3-5)…
    "De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés" (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu'elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous "ceux qui pleurent seront consolés" (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : "Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation" (2Co 1,7). »

    Origène (v.185-253), Exhortation au martyre, 41-42 (Trad. Bréviaire rev.)

  • 5 octobre : Méditation

    1er vendredi du mois

    « Adorons le Coeur si bon et si miséricordieux de Jésus. Les maux qui affligent les âmes qu'il a rachetées de son sang, les douleurs qui visitent ses amis privilégiés le touchent de la manière la plus sensible. Il voudrait leur épargner tant de souffrances ; mais il sait que leur salut doit s'opérer de la sorte. Lui-même a du souffrir, et entrer ainsi dans sa gloire (Lc 24, 26), et le disciple ne doit pas être mieux traité que le Maître. D'ailleurs, c'est leur âme immortelle, c'est leur salut éternel qu'il aime avec tant de constance et de générosité. Il jette un regard de compassion sur ceux qui souffrent ; il met très avant dans son Coeur les maux de ses amis, et, se tournant vers son Père céleste, il adore sa divine volonté, il accepte et veut pour eux, comme il l'a voulu pour lui-même, qu'elle s'accomplisse. Efforçons-nous d'entrer dans ces sentiments, et supplions le Coeur adorable de nous les communiquer. »

    R.P. Exupère de Prats-de-Mollo, Sainte Madeleine dans l'Evangile (Livre IV, Méditation XIII), Paris - Leipzig, H. & L. Casterman, Tournai, 1888.

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  • 25 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Alors la mère des enfants de Zébédée le vint trouver avec ses deux fils, l’adorant et lui témoignant qu’elle avait une demande à lui faire. Et il lui dit : Que voulez-vous ? Ordonnez, lui dit-elle, que mes deux fils que voici soient assis dans votre royaume, l’un à votre droite et l’autre à votre gauche."...
    Comme ils approchaient de Jérusalem et qu’ils croyaient que le royaume de Dieu, qu’ils regardaient ,comme un royaume terrestre, allait bientôt arriver, ils préviennent les autres apôtres et lui font cette prière, espérant que cet honneur qu’ils demandaient les mettrait à couvert de tous les périls. C’est pourquoi Jésus-Christ en leur répondant éloigne d’abord de leur esprit cette pensée, et leur apprend qu’il faut être prêt à souffrir tout, et la mort même et une mort sanglante et cruelle.
    "Jésus répondit : vous ne savez ce que vous demandez ; pouvez-vous boire le calice que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je serai baptisé ? Nous le pouvons, lui dirent-ils". Que personne ne s’étonne de voir ici tant d’imperfection dans les apôtres. Le mystère de la Croix n’avait pas encore été consommé, et la grâce du Saint-Esprit ne s’était pas encore répandue sur eux. Si vous désirez savoir quelle a été leur vertu, considérez ce qu’ils ont fait ensuite, et vous les verrez toujours élevés au-dessus de tous les maux de la vie. Dieu a voulu que tout le monde connût combien ils étaient imparfaits d’abord, afin qu’on admirât davantage le changement prodigieux que la grâce de Dieu a fait dans leur coeur...
    "Vous ne savez ce que vous demandez", leur dit-il, vous n’en connaissez ni le prix, ni la grandeur. Vous ne savez pas combien cette dignité est élevée au-dessus de toutes les puissances des cieux. "Pouvez-vous", ajoute-t-il, "boire le calice que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je serai baptisé" ? Il les éloigne tout d’un coup de leur vaine prétention, en leur proposant des choses qui y étaient tout opposées. Vous ne pensez, leur dit-il, qu’à des honneurs et à des royaumes ; vous ne me parlez que de trônes et de dignités, et je ne vous propose que des combats et des souffrances. Ce n’est point ici le temps de recevoir la couronne, et ma gloire ne paraîtra point maintenant. Mais le temps de cette vie est un temps de mort, de guerre et de péril...

    Il est aisé de voir dans cette conjoncture que tous les apôtres étaient encore bien imparfaits ; puisque deux d’entre eux désirent d’être les premiers de tous, et que tous les autres s’en fâchent et en conçoivent de la jalousie. Mais, comme j’ai déjà dit, ce n’est pas dans cet état que nous devons regarder les apôtres, mais dans celui où le Saint-Esprit les a mis depuis, lorsque, les remplissant de sa grâce, il les a guéris de toutes leurs passions. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (LXV, 2,4), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 11ème jour

    Onzième jour : Les souffrances du Cœur de Jésus

    Quel fut, au temps de la Passion de Notre-Seigneur, la peine de son Cœur très délicat et très suave ? C’est chose impossible à comprendre, parce que toutes les douleurs subies par Jésus, tant les naturelles que les violentes, s’attaquaient à son Cœur, d’une sensibilité et d’une vivacité extrêmes. Donc, dans sa Passion, il n’est pas de peine qui n’écrasât, ne broyât et n’étouffât pour ainsi dire son Cœur très tendre… Quelles indicibles plaies ce Cœur très doux ne reçut-il pas quand les très douloureux supplices de la Passion s’exercèrent effectivement contre le Rédempteur ? Passe en revue et médite en détail, ô mon âme, la cruelle Passion et la mort de Notre-Seigneur, et tu verras que le Cœur de Jésus dans toutes ses veines et dans tous ses muscles fut bien plus douloureusement blessé, offensé, frappé, affligé, cloué et crucifié par ses douleurs intimes que le corps tout entier de la divine Victime ne le fut sur la Croix par ses plaies extérieures.
    P. Ignace del Nante

    Exemple : (Cinquième Promesse) Je bénirai toutes leurs entreprises
    L’un des premiers apôtres de la dévotion au Sacré-Cœur fut le P. Romain Hinderer, S.J., presque contemporain de sainte Marguerite-Marie. Ce Père mourut en odeur de sainteté en 1744, au fond d’une lointaine province de la Chine qu’il évangélisait depuis de longues années. La vie de cet apôtre manifesta d’une manière frappante la réalisation de la promesse que Notre-Seigneur faisait à la Sainte, lorsqu’il lui disait qu’il bénirait toutes les entreprises de ceux qui seraient dévoués à son divin Cœur. Il obtint, en effet, par la dévotion au Cœur de Jésus, les succès les plus étonnants, nous pouvons même dire les plus prodigieux pour son apostolat. Voici, entre autres, une page tirée de sa vie par le P. Chancy : « La plus grande persécution fit tomber en Chine plus de 50 églises. Le P. Hinderer s’enferma dans celle qu’il desservait. C’était la première église de Chine consacrée au Cœur de Jésus. Il gagna les bonnes grâces du vice-roi qui le persécutait. En effet, ce prince donna l’ordre aux mandarins de respecter le Père et ses travaux apostoliques. Le zélateur du Sacré-Cœur en profita pour établir une Congrégation en l’honneur de l’objet de son amour et bientôt il vit son zèle couronné d’un tel succès, qu’il ne savait assez en remercier la divine bonté. Il avait divisé en plusieurs catégories les membres de l’Association et tous rivalisaient d’ardeur pour glorifier le Sacré-Cœur de Jésus. Les enfants de chœur, changés en petits apôtres, sortaient de leurs assemblées tout enflammés de ce feu sacré que Notre-Seigneur est venu répandre sur la terre. Ils entraient dans les maisons des païens, les évangélisaient, baptisaient les enfants et arrachaient tous les jours à l’enfer un très grand nombre d’âmes. Un médecin se servit si bien de l’influence de son art, qu’en une année il baptisa plus de 8000 enfants.
    Un prince de sang, frappé des prodiges de cette merveilleuse charité, étudia expressément la médecine pour imiter l’apôtre dont nous venons de parler. Il devint bientôt si habile en cet art, qu’on réclamait partout son ministère. Sa qualité de prince lui donnait accès dans les palais, et les pauvres, qu’il ne négligeait pas, étaient enchantés de recevoir gratuitement les soins de son inaltérable charité. C’est dans le Cœur de Jésus qu’il l’avait puisée, c’est dans les allocutions pleines de feu adressées aux Confrères du Sacré-Cœur qu’il l’activait, c’est à ce Cœur à jamais béni qu’il rapportait toute la gloire de ses succès. »
    Vie du P. Romain Hinderer de la Compagnie de Jésus, l'apôtre du Sacré-Cœur dans l'Église de Chine au dix-huitième siècle, 1668-1744, par le P. Chancy.

    ☞   Le 12 octobre 1707, le P. Romain Hinderer S.J. (1668-1744) aborde en Chine, où il élève la première église dédiée au Sacré-Cœur (à Hang-Tcheou, province du Tché Kiang)

    Page d’histoire :
    L’historien du saint curé d’Ars raconte ce qui suit de son zèle pour le salut des âmes :
    « J’avais remarqué, dit-il, plusieurs fois qu’il faisait des neuvaines pour la conversion des pécheurs. Le voyant accablé de confessions, je lui dis un jour : « Monsieur le curé, ne faites donc pas de si longues prières, vous voyez bien que vous n’en pouvez plus ! – C’est vrai, me répondit-il, j’ai cette dévotion de prier pour les pécheurs, il me semble que je ne peux pas m’en empêcher. » Tous les jours de la semaine, à l’exception du lundi qu’il consacrait aux âmes du Purgatoire, il offrait ses souffrances et travaux pour les pécheurs. Il disait : « Rien n’afflige tant le Cœur de Jésus que de voir toutes ses souffrances perdues pour un si grand nombre… Prions donc pour la conversion des pécheurs : c’est la plus belle et la plus utile des prières. » Il conseillait de s’offrir en victime huit ou quinze jours pour les pécheurs, de souffrir à la même intention le froid, le chaud, de se priver d’un regard, d’une visite agréable, de faire des neuvaines, d’assister à la messe. Aux pasteurs des âmes, il recommandait le jeûne, les veilles, la discipline, etc., en un mot, ce qu’il faisait lui-même. » (Vie du Curé d’Ars, par Monin)

    ☞   Vie et œuvres du Saint curé d’Ars au Sanctuaire d’Ars

    Bouquet spirituel :
    Seigneur, introduisez-moi dans le Sanctuaire sacré de vos douleurs intérieures ; submergez-moi dans cet océan d’amertume que renferme votre Cœur.
    Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Il est impossible de considérer, sans être ému de compassion, tout ce que le Cœur de Jésus eut à souffrir sur la croix pour l’amour de nous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Pratique :
    Prier pour telles personnes que nous savons en avoir besoin.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, refuge des pécheurs, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 25 mai : Méditation

    « L'esprit de réparation grandit en nous dans la mesure où grandit la charité. L'amour, ici comme partout, comme toujours, ouvre les yeux, éveille la sensibilité, décide le mouvement vital.
    Qui n'aime pas, ne regarde pas le monde sous le jour où il faut le voir pour comprendre le besoin de la réparation. Qui n'aime pas, ne s'inquiète pas de savoir si Jésus est connu, aimé, servi ici-bas ; il ne tourne point ses recherches de ce côté, et, ne regardant pas, il ne voit pas comment on traite le divin amour. Il n'est pas plus en souci de la gloire de Dieu et du sort éternel de ses frères. Que se fait-il autour de lui pour ou contre l'honneur divin ? Que deviennent les âmes ? Voilà des questions qui ne l'occupent guère. Mais comme elles intéressent ceux qui aiment, ces questions souveraines ! Parce qu'ils aiment, et dans la mesure où ils aiment, leurs yeux s'ouvrent ; ils regardent, ils démêlent avec une croissante perspicacité tout ce qui touche ces suprêmes intérêts. Rien ne leur échappe de ce qui peut les réjouir, ou les attrister, dans cet ordre de choses. Leur attention sans cesse en éveil, reste fixée là où est leur coeur...
    [...] Parce qu'elles aiment, elles souffrent de tout ce qui blesse l'amour. Da mihi amantem, et sciet quod dico, disait saint Augustin. Elles savent compatir aux douleurs du Coeur Sacré ; elles voudraient les lui épargner, les consoler du moins ; elles sont touchées au vif par ce qui l'atteint ; elles partagent ses sollicitudes, elles ont, comme lui, les angoisses de la charité ; elles s'inclinent vers les pécheurs pour leur prêter secours. Elles aiment ! »

    Abbé L. de Bretagne, La vie réparatrice, Desclée, De Brouwer et Cie, Paris-Lille-Bruges-Rome, 1909.

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    La Dérision du Christ, de Gerrit van Honthorst (1590-1656)
    (Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles)