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  • Syrie - Mgr Jeanbart : « voilà 5 ans que nous célébrons Noël sous les bombes »

    Nous publions ci-dessous les vœux émouvants que Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, vient d’adresser à l’AED et tous ses bienfaiteurs pour Noël 2015.

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    Chers amis,

    Voilà cinq ans que nous célébrons la fête de la Nativité sous les bombes. Je ne sais si beaucoup d’entre vous ont pu vivre cette expérience déprimante et bien triste ? Mais je dois vous l’assurer, il est pénible de devoir passer ces beaux jours, tant attendus chaque année, dans la disette et l’insécurité, sans eau ni électricité et pour comble, coupés du reste du monde par un boycott strict et bien serré. Une raison de plus pour moi de sortir de cet enclos, ne serait-ce que quelques instants pour avoir une bouffée d’air frais et agréable en vous écrivant ces mots qui sortent de mon cœur et que je voudrai charger de toute l’affection que je nourri à votre égard !

    Faut-il le dire, j’ai eu beaucoup de peine sachant le grand malheur qui a frappé nos frères innocents en France et je demande au Seigneur d’épargner à l’Europe cette épreuve infernale, l’expérience que nous vivons chez nous, à cause des terroristes, est terrible pour ne pas dire cuisante et insupportable. Nous ne la souhaitons à personne, même pas à nos ennemis, ce sont toujours les innocents qui payent. Que le Seigneur tout-puissant aie pitié de nous tous et qu’Il fasse régner l’amitié parmi les hommes la pitié dans les cœurs et la paix entre les peuples de la terre.

    AED,Syrie,Mgr Jeanbart,célébration,Noël,bombesMalgré tout, nous continuons encore et dans cette situation plus difficile que jamais à braver la tempête qui frappe nos pauvres fidèles, réduits à l’indigence et je dirai même à la misère. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les soutenir et les aider dans cette adversité qui les meurtrit impitoyablement. Nous nous efforçons de nous tenir à leur coté pour alléger leur souffrance et leur donner courage. Nos programmes d’aide Humanitaire vont de l’avant. En plus des subventions financières, des bourses scolaires, des soins médicaux et des paniers de provisions alimentaires et de produits sanitaires, que nous offrons à des milliers de personnes. Nous avons lancé cette année un service de fourniture d’eau dans les maisons et pour un bon nombre de familles moins favorisées, nous avons pu installer trois cents citernes de 500 litres leur permettant d’avoir une réserve d’eau à disposition et en plus, une équipe de jeunes gens a été chargée d’assurer à domicile de l’eau potable aux plus anciens. Bon nombre de familles pauvres ont pu en même temps être raccordées aux circuits des générateurs qui distribuent de l’énergie électrique aux abonnés. Nous venons de lancer tout dernièrement un centre de formation professionnel pour les métiers du bâtiment et entrepris la restauration de nombreuses maisons endommagées suite aux bombardements. Mille familles ont pu profiter cette année de l’aide que nous avons pu leur offrir pour acheter du gazole pour se réchauffer.
    Si je devais continuer l’énumération serait longue, je préfère donc m’arrêter là pour dire que c’est grâce à vous et à la générosité des bienfaiteurs que, mes collaborateurs et moi, nous avons pu faire tout ce qui a été fait pour soulager la souffrance de ces milliers de chrétiens pris en otage chez eux.

    En ces jours bénis, nous ne manquerons pas de penser à vous et à la bonté que vous manifestez continuellement à notre égard en ces temps de grande épreuve. De tout cœur nous vous souhaitons un Joyeux Noël et une très bonne Année 2016 paisible et pleine de santé et de joie !
    +Jean-Clément JEANBART

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • [Attentats du 13/11/2015] « l’Europe doit ouvrir les yeux » déclare Mgr Darwish, archevêque libanais

    Après les attentats du 13 novembre en France, Mgr Darwish, archevêque melkite catholique de Zahlé (Liban), appelle l’Europe à changer son mode de pensée concernant le conflit en Syrie.

    Mgr_Darwish_1.jpgSelon l’archevêque libanais de Zahlé, Mgr Issam John Darwish, les attentats de Paris devraient avoir pour conséquence un changement du mode de pensée : « L’Europe doit modifier sa politique concernant le conflit en Syrie et enfin ouvrir les yeux », explique-t-il au cours d’une interview accordée cette semaine à l’AED, en rajoutant : « Il est temps de lutter contre Daech conjointement avec le gouvernement syrien. Ce n’est qu’après que nous pourrons voir comment les choses vont évoluer en Syrie. Maintenant, il faut que toutes les forces s’unissent pour affronter l’ennemi commun. »

    Selon l’archevêque, originaire de Syrie, les attentats survenus à Paris n’étaient qu’une question de temps : « nous avons toujours su que Daech est un danger pour le monde entier. Mais l’Europe ne l’a pas pris au sérieux », a déploré l’archevêque, quelques jours après que le Liban ait également été victime d’un attentat à Beyrouth faisant 40 morts et des centaines d’autres blessées.

    Pour Mgr Darwish, l’une des raisons des attentats de Paris est fondée dans l’idéologie des djihadistes de Daech : « les fondamentalistes ne peuvent pas supporter que des musulmans soient gouvernés par une majorité chrétienne, comme en France. Ils croient que ce devrait être le contraire, que les musulmans doivent dominer le monde entier. » Étant donné que de nombreux musulmans français combattent actuellement en Syrie aux côtés des djihadistes, l’archevêque estime que la menace sur la France persiste. « Les jeunes hommes combattent en Syrie. Là, ils sont soumis à un lavage de cerveau. Ils retournent en Europe et sont incapables de vivre sans combattre. C’est extrêmement dangereux. »

    Inquiétude face au flux massif de réfugiés en Europe

    AED-famille-refugies_1.jpgL’archevêque s’inquiète également de l’énorme afflux de réfugiés qui ont quitté le Proche-Orient pour partir en Europe. « L’Europe doit examiner au plus près ceux qu’elle laisse entrer. C’est facile pour Daech de mêler ses combattants aux réfugiés. Il peut en résulter un problème de sécurité pour l’Europe. » Mais l’archevêque déplore aussi fondamentalement les conséquences de ces mouvements migratoires. « Je pense que les gouvernements européens ont pris une mauvaise décision en accueillant autant de réfugiés. C’est la raison pour laquelle beaucoup de gens veulent quitter la région, également des chrétiens. Mais il vaudrait mieux aider la population ici même, dans la région. Nous en avons besoin ici. D’ailleurs, la traversée de la mer est également très dangereuse. » Selon Mgr Darwish, il existe actuellement des zones dans les pays limitrophes ainsi qu’en Syrie même. « À Homs ou Latakieh, mais aussi à proximité de la frontière libanaise, il y a des zones sûres. Beaucoup de familles syriennes qui ont trouvé refuge chez nous sont déjà retournées chez elles. »

    Épaulé par l’AED, l’archevêché melkite de Zahlé, ville située près de la frontière syrienne, soutient actuellement 800 familles de réfugiés chrétiens originaires de Syrie. « J’essaye de convaincre les réfugiés venus chez nous de ne pas partir en Europe. Si nous recevons encore plus d’aide, nous y parviendront mieux », argumente l’archevêque. Il a expressément remercié l’AED de tout le soutien accordé par l’œuvre. « Sans la générosité des donateurs, nous ne parviendrions pas à faire ce que nous faisons. »

    Cela fait des décennies que l’AED soutient le travail de l’Église catholique au Liban. Le montant de l’aide financière y a augmenté en raison du nombre croissant de réfugiés. En 2014, celle-ci a pour la première fois dépassé le million d’euros (à titre de comparaison : en 2013 c’était encore 610 000 et en 2012 environ 382 000 euros). L’argent fut attribué à 45 projets, dont plus de la moitié pour l’assistance aux réfugiés.

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • Le Pape François appelle le Synode à la prière pour le Moyen-Orient

    A l’ouverture des travaux ce vendredi en salle du Synode, le Pape a invité les participants de l’Assemblée synodale dédiée la famille à prier pour la réconciliation et la paix au Moyen-Orient. Au nom de tous, le Pape a exprimé sa « douleur » et « sa profonde préoccupation » au regard des événements en cours en Syrie, en Irak, à Jérusalem et en Cisjordanie « où nous assistons à une escalade de violence qui implique une fois de plus des civils, des innocents, et continue d’alimenter une crise humanitaire d’une ampleur énorme ».

    « La guerre conduit à la destruction ; elle décuple la souffrance des populations. L’espérance et le progrès ne sont engendrés que par des choix de paix » a rappelé le Saint-Père qui a ainsi invité à une prière « intense et confiante » : « Unissons nous pour prier le Seigneur et exprimer notre solidarité avec les prélats présents au Synode qui viennent de ce régions, et à travers eux aux populations locales touchées ».

    Le Pape a également souhaité que cette prière soit dédiée aux zones d’Afrique qui subissent des conflits analogues. Il se rendra sur le continent africain au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique du 25 au 30 novembre prochain.

    Ce vendredi, les premiers travaux effectués au sein des treize groupes linguistiques sont présentés par les rapporteurs de chacun des cercles mineurs, lors de cette quatrième Congrégation générale dans la salle du Synode.

    Source : Vatican Information Service - Radio Vatican.

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Syrie : « les riches partent et les pauvres deviennent misérables »

    syrie,Mgr Audo,eveque,alep,exode,syriensMgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, confie à l’AED la dramatique situation que vivent actuellement les chrétiens à Alep, et s’inquiète de leur exode massif vers l’Europe.

    Lors d’une conférence organisée en Italie ce 17 septembre par l’AED avec l’Association Stampa Estera, Mgr Audo, évêque chaldéen d’Alep, a décrit l’exode massif et dramatique des Syriens, en particulier suite à la grande hospitalité dont ont fait preuve les pays européens. « Ceux qui pouvaient partir sont déjà partis, les autres tentent de quitter le pays. Il s’agit surtout de nos jeunes qui craignent le service militaire et ne veulent pas prendre part à une guerre dénuée de sens et qui n’apporte que la destruction. » Ils prennent la route de la Turquie, où ils embarquent ensuite pour la Grèce ou l’Italie. « Et nombreux sont ceux qui ont péri en mer. »

    Alep privée d’eau et d’électricité depuis deux mois

    L’émigration n’a pas épargné la communauté chrétienne d’Alep, qui fut un temps l’un des endroits où la minorité religieuse était la plus présente. « Avant la crise, les chrétiens de la ville étaient de 150.000, aujourd’hui je pense qu’ils ne sont même plus 50.000.La peur que notre communauté puisse disparaître est grande ».

    syrie,Mgr Audo,eveque,alep,exode,syriensAprès quatre ans et demi de guerre, la situation est intenable. « Les riches sont partis, la classe moyenne est devenue pauvre, et les pauvres sont devenus misérables. Plus de 80% de la population est au chômage ». Par ailleurs, la ville est également privée d’eau et d’électricité depuis plus de deux mois. « Notre église a un puits, et nous tentons de distribuer de l’eau à la population quand nous le pouvons. Il y a dans toutes les rues des enfants et des adolescents avec des bouteilles vides à la recherche d’eau ».

    Pendant ce temps, les bombes continuent de tomber chaque jour. « Une partie de la ville est contrôlée par le gouvernement, tandis que le reste est aux mains de groupes fondamentalistes qui attaquent sans cesse la zone contrôlée par l’armée, où réside la majorité des chrétiens. La situation à Alep est l’une des plus dramatiques qui soit, parce que nous nous trouvons à seulement 40 kilomètres de la frontière avec la Turquie, qui continue d’armer et d’accueillir les fondamentalistes. »

    Responsabilité internationale

    Mgr Audo estime que derrière la poursuite du conflit en Syrie, il y a une volonté internationale : « Cela fait des années que nous attendons une solution politique, un peu d’espoir que la guerre puisse se terminer. Mais au niveau international, il semble qu’il y ait la volonté de faire continuer la guerre, comme cela est arrivé en Irak et en Libye. Une détermination liée aux intérêts stratégiques au Proche-Orient et, comme l’a maintes fois rappelé le Pape François, aux intérêts liés au commerce des armes ».

    Depuis le début de la crise en Syrie, en 2011, l’Aide à l’Église en Détresse a offert plus de 8 millions d’euros pour des projets destinés à soutenir la population syrienne.

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse), 22.09.2015.

  • Le Pape François aux participants à la Rencontre sur la crise humanitaire irakienne et syrienne

    Discours aux participants à cette Rencontre promue par le Conseil Pontifical Cor Unum
    « Personne ne pourra dire 'Je ne savais pas !' »

    Le Saint-Père s'est adressé aux participants à la Rencontre sur la crise humanitaire en Irak et Syrie, organisé par la Conseil Pontifical Cor Unum pour les organismes caritatifs et les Eglises locales : Je vous suis reconnaissant, a-t-il dit à ses hôtes, "de l’aide que vous apportez aux victimes de la crise dans ces pays comme dans les pays voisins, et du réconfort que votre présence et votre travail offre à tous ceux qui souffrent... Les terribles conséquences, sur les populations civiles de même que sur le patrimoine culturel causées par les conflits de Syrie et d'Irak, constitue un des drames humanitaires les plus terribles depuis ces dernières décennies. Des millions de personnes se trouvent dans une situation préoccupante de nécessité urgente et sont contraintes de quitter leur pays d’origine. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, font face actuellement aux millions de réfugiés qu’ils ont généreusement accueillis. Face à un tel scénario et face à ces conflits qui se propagent et menacent de façon inquiétante les équilibres internes et régionaux, la communauté internationale ne semble pas capable de trouver des solutions adéquates alors que les trafiquants d’armes continuent leurs affaires. Pourtant...les médias diffusent, aujourd’hui, en temps réel les atrocités et les violations inouïes des droits de l’homme engendrés par ces conflits. Elles sont ainsi devant les yeux du monde entier. Personne ne peut plus prétendre ignorer ! Tous sont conscients que cette guerre pèse de façon de plus en plus insupportable sur les épaules des pauvres gens. Il s’agit de trouver une solution mais qui ne soit jamais violente, car la violence ne fait qu’engendrer de nouvelles blessures".

    "En cet océan de souffrances je vous encourage à porter une attention particulière aux besoins matériels et spirituels des plus faibles et sans défense. Je pense en particulier aux familles, aux personnes âgées, aux malades et aux enfants. Les enfants et les jeunes qui représentent un espoir pour l'avenir, sont privés de leurs droits fondamentaux, de grandir dans une vie familiale sereine, être pris en charge et être soigné, jouer, étudier. Des millions d’enfants, à cause de cette guerre qui se prolonge, sont privés de leur droit à l’instruction et voient s’obscurcir ainsi leur avenir. N’épargnez pas votre engagement en ce domaine si essentiel. Les victimes de ce conflit sont nombreuses...et je prie pour toutes celles-ci. Mais je ne peux pas passer sous silence le dommage important qui est infligé aux communautés chrétiennes de Syrie et d’Irak où de nombreux frères et sœurs en raison de leur foi, sont l’objet de vexations, chassés de leurs propres terres, enfermés, ou même tués. Pendant des siècles les communautés chrétiennes et musulmanes ont cohabité sur ces terres, sur la base d’un respect réciproque. A présent, la légitimité-même de la présence des chrétiens et d’autres minorités religieuses est niée au nom d’un fondamentalisme violent qui revendique une origine religieuse. Pourtant l’Eglise, face aux nombreuses agressions et persécutions qu’elle subit aujourd’hui dans ces pays, répond en témoignant du Christ avec courage, dans une attitude humble et fervente, à travers un dialogue sincère et un service généreux à l’égard de toute personne qui souffre ou qui est dans le besoin, et ceci sans aucune distinction. En Syrie et en Irak, le mal détruit les bâtiments et les infrastructures, mais il détruit surtout la conscience de l’homme. L’Eglise se sent appelée, au nom de Jésus venu au monde pour guérir les blessures de l’humanité, à répondre au mal par le bien, en promouvant un développement humain intégral, en prenant soin de tout homme et de tout l’homme. Pour répondre à cet appel difficile, il est nécessaire que les chrétiens renforcent la collaboration intra-ecclésiale et les liens de communion avec les autres communautés chrétiennes, en cherchant à coopérer également avec les institutions humanitaires internationales et avec tous les hommes de bonne volonté. Je vous encourage donc à poursuivre ce chemin de collaboration et de partage en travaillant ensemble et en synergie. S’il vous plaît, n’abandonnez pas les victimes de cette crise, même si l’attention mondiale venait à diminuer ! Je vous demande, à vous tous, de transmettre le message de ma proximité profonde et solidaire à tous ceux qui sont dans l’épreuve et subissent les conséquences tragiques de cette crise. En communion avec vous et avec vos communautés, je prie sans cesse pour la paix et pour la fin des tourments et des injustices qui blessent vos bien-aimés pays".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 17.9.15).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Mgr Audo, Evêque d'Alep des Chaldéens : « pour nous, c’est une douleur que de voir les familles partir »

    Alep – L'appel du Pape François afin que les Paroisses et sanctuaires européens accueillent chacun une famille de réfugiés « exprime sa sollicitude envers ceux qui souffrent et constitue une invitation faite à tous les chrétiens à aider concrètement, conformément à l’Évangile, ceux qui se trouvent dans des situations d’urgence, telles que celles vécues par ceux qui sont repoussés aux frontières ». Dans le même temps, « face aux guerres qui bouleversent le Proche-Orient, notre désir, en tant que chrétiens et en tant qu’Église, est de demeurer dans notre pays et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir cette espérance vivante ». C’est ainsi que l’Évêque d’Alep des Chaldéens, Mgr Antoine Audo SI, Président de la Caritas Syrie, expose à l’Agence Fides un certain nombre de considérations à propos de l’initiative pontificale visant à mobiliser les communautés chrétiennes d’Europe en faveur de l’accueil des réfugiés provenant des zones de conflit d’Afrique et d’Asie.

    Les émigrants ayant fui la Syrie et se dirigeant vers l’Allemagne – qui leur a ouvert ses portes – sont ces jours-ci au centre de l’attention des moyens de communication du monde entier. Les critères selon lesquels le Président de la Caritas Syrie considère ces phénomènes sont ceux d’un réalisme géopolitique lucide et de la sollicitude pastorale : « La situation d’avilissement, l’augmentation de la pauvreté, la difficulté à soigner les maladies après plus de quatre ans de guerre – indique Mgr Audo – nous usent tous actuellement. A Alep, l’été dernier a été terrible, avec des problèmes de ravitaillement en eau et en énergie électrique. Aujourd’hui, la ville a été enveloppée par une tempête de poussière. On ne voit rien et nous nous sommes dit entre nous : il ne manquait plus que cela… Dans le même temps, nous ne nous sentons pas le courage de dire aux personnes : fuyez, allez-vous en, quelqu’un vous accueillera. Nous respectons les familles qui ont des enfants et qui s’en vont. Je ne prononcerai jamais un mot, un jugement qui ne soit pas bienveillant contre ceux qui s’en vont parce qu’ils veulent protéger leurs enfants des souffrances. Mais pour nous, c’est une douleur que de voir les familles partir et parmi elles, nombreuses sont les familles chrétiennes. C’est un signe que la guerre ne finira pas ou qu’à la fin prévaudront ceux qui veulent détruire le pays ».

    Le scénario envisagé par l’Évêque chaldéen est celui d’une lente et mortelle hémorragie qui prive le pays de ses meilleures forces : « Même à Alep, j’entends les récits de jeunes qui se disent entre eux : formons un groupe et allons-nous en, fuyons seuls, sans demander la permission de nos familles… Il s’agit d’un phénomène grave, de désespoir. Mais c’est ce qui est en train d’arriver. Ce qui veut dire qu’ici ne resteront que les personnes âgées ». En outre, par rapport au phénomène des réfugiés et des fuites en masse, le Président de la Caritas Syrie dénonce l’occultation systématique des dynamiques géopolitiques et militaires qui les ont provoquées : « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour défendre la paix – explique à Fides Mgr Audo – alors qu’en Occident, ils disent tout faire en défense des droits fondamentaux et il continuent, au travers de cet argument, à alimenter également cette guerre infâme. C’est là le paradoxe terrible dans lequel nous nous trouvons et nous ne parvenons même plus à comprendre ce qu’ils veulent vraiment ». (GV)

    Source : Agence Fides (07/09/2015).

  • Syrie - Appel de Mgr Gregorios III aux jeunes : « S’il vous plaît, n’abandonnez pas la Syrie ! »

    Dans une lettre ouverte adressée aux jeunes, dont une copie a été envoyée à l’AED, le Patriarche melkite gréco-catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du « tsunami » d’émigration des jeunes et leur demandant de rester.

    Mgr-Gregoire-III-Lahham-credit-AED_1a.jpgSelon le Patriarche, l’exode est si grave qu’il met sérieusement en question l’avenir de l’Église en Syrie. « La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration… quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? »

    Reconnaissant les nombreux problèmes de la vie en Syrie aujourd’hui, le Patriarche implore les jeunes de rester : « Malgré toutes vos souffrances, restez ! Soyez patients ! N’émigrez pas ! Restez pour l’Église, pour votre patrie, pour la Syrie et son avenir ! Restez ! RESTEZ ! »

    Au moins 450.000 chrétiens syriens déplacés ou réfugiés

    Syrie-AED_2a.jpgCompte tenu de la situation des flux migratoires en Syrie, il n’y a pas de chiffres précis disponibles concernant la population chrétienne du pays. Mais selon des estimations prudentes, 450.000 des quelque 1.170.000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant 2011 sont désormais des déplacés intérieurs ou bien vivent comme réfugiés à l’étranger.

    La population chrétienne a particulièrement souffert du fait que des villes à forte concentration de fidèles – y compris Alep et Homs – ont subi certains des pires combats.

    Dans sa lettre ouverte, le Patriarche Gregorios III a fait mémoire d’autres périodes de persécutions, comme la révolution de 1860 en Syrie, qui avait causé le meurtre de milliers de chrétiens et la destruction de nombreuses églises dans la vieille ville de Damas, avant d’ajouter : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860. »

    En février 2015, l’AED a annoncé 22 nouveaux projets d’aide aux chrétiens de Syrie, pour un total d’environ 2,3 millions d’Euros, afin qu’ils rebâtissent leur vie en Syrie, privilégiant l’aide aux endroits les plus touchés par la guerre, dont Alep, Homs et Damas. Ces projets permettent à des milliers de familles restées en Syrie de recevoir de la nourriture, des médicaments, une aide au logement ainsi que du chauffage et d’électricité.

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

  • « La situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi grave ! »

    Le vibrant appel de Mgr Gollnisch, publié le 20 août : "Aujourd’hui on peut parler de persécution, de génocide".

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    Chers amis,
    La situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi grave !
    Aujourd’hui on peut parler de persécution, de génocide.
    L’Irak et la Syrie traversent  une crise historique ! Des peuples s’enfoncent dans un chaos profond et durable. Victimes de cette incroyable situation, des centaines de milliers de chrétiens ont dû abandonner leur maison et fuir dans les pays voisins.
    Le Liban notamment est devenu une terre d’accueil providentielle, mais à quel prix. L’aide internationale est largement insuffisante, le gouvernement ne verse plus ni aides sociales ni  subventions depuis plusieurs années. Près de 30 % de la population est constituée de réfugiés, syriens surtout et irakiens. Imaginez 20 millions de réfugiés en France ! Le pays est au bord de l’implosion, avec la menace du DAECH tout proche.
    « La situation catastrophique des irakiens et syriens déracinés ne cesse de s’aggraver, au point de les pousser au désespoir » m’écrit le patriarche syriaque. Tandis qu’à Beyrouth une religieuse me confie, désemparée : « nous ne pouvons aider les syriens et dire aux libanais qui sont dans la même détresse : « nous n’avons et ne pouvons rien pour vous. »
    Les communautés religieuses, les prêtres font face, dans la mesure de leurs moyens, ils leur donnent tout ce qu’ils ont,  mais c’est si peu !
    Et la situation risque d’empirer car on ne voit pas la fin des conflits ! Le pape a récemment encore souligné combien les chrétiens d’Orient sont des artisans de paix. Combien leur présence est essentielle au maintien de liens entre les communautés.
    Avec leur départ, ce sont aussi les sources de la culture chrétienne qui vont se tarir ! Les chrétiens d’Orient doivent rester non seulement car ce sont leurs pays mais aussi pour les musulmans qui aspirent à plus de modernité et pour les nations d’Europe.
    Nous sommes présents au quotidien auprès de ces communautés. Nous travaillons en étroite collaboration avec chacune d’elles pour répondre le mieux possible à leurs demandes et témoigner de la solidarité des chrétiens de France.
    Alors, je vous demande de continuer à soutenir les chrétiens qui veulent rester sur place ou ne peuvent partir !  Prions pour nos frères. Tendons-leur la main ! Ils en ont tellement besoin !
    Merci infiniment !
    Mgr Pascal Gollnisch

    Source : L'Œuvre d'Orient.

  • De nouveaux chrétiens enlevés en Syrie : « l'avancée de l'EI est affligeante »

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    30 civils, dont de nombreux chrétiens, ont été enlevés en Syrie par l’Etat Islamique. L’information a été rapportée ce vendredi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ONG basée à Londres.

    170 sunnites et plus de 60 chrétiens accusés de « collaboration avec le régime » auraient été kidnappés à Al-Qaryatain, dans le centre du pays, là même où a été enlevé en mai dernier le Père Jacques Mourad dans son monastère de Mar Elias. Selon le directeur de l’OSDH, l’EI avait une liste de personnes à arrêter, mais les djihadistes ont aussi arrêté des familles qui essayaient de s’enfuir. Al-Quaryatain est une ville où vivaient près de 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes, avant le début du conflit il y a quatre ans. Selon le secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, il n’en restait plus que 180 après l’offensive de l’Etat Islamique.

    « L’avancée de l’EI est affligeante »

    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, s’est dit totalement abattu à l’idée que l’EI progresse encore en Syrie. « Cette situation est affligeante. On ne voit pour le moment aucun espoir que cela change et nous sommes très angoissés pour ces otages. » Pour Mgr Gollnisch, cette situation renvoie à la responsabilité du régime de Damas mais aussi à celle de la communauté internationale. « A partir du moment où l’on a laissé prendre Palmyre, une ville isolée qui était facile à défendre, il devenait évident que la ville d’Al-Quaryatain était menacée. » Cette ville a en effet un intérêt stratégique puisqu’elle relie différentes localités déjà aux mains de l’EI. « C’est la coupure de la route Dams-Homs qui est en jeu » analyse Mgr Gollnisch qui estime que cette manière de laisser l’EI prospérer est incompréhensible. « C’est une faute morale et une erreur stratégico-politique » Le Patriarche de l’Eglise syriaque catholique Ignace Joseph III Younan évoque pour sa part un « nettoyage ethnique » selon la religion et dénonce le silence de la communauté internationale. « Tout cela, affirme t-il, est de la faute des chefs de gouvernement machiavéliques qui pensent seulement aux opportunités économiques » et non pas à « la population sans défense et innocente ».

    (P.G.)

    Source : InfoCatho.be avec Radio Vatican.
    Photo : une Syrienne priant la Vierge Marie.

  • Appel de l'AED

    Aujourd'hui, cela fait un an que 125 000 chrétiens irakiens ont tout quitté, par fidélité au Christ. Le 6 août 2014, l'État islamique prenait la ville chrétienne de Qaraqosh et toute la plaine de Ninive : ce fut la panique générale. Il fallait fuir en quelques minutes.

    AED,Irak,Syrie,refugies,chretiens,Qaraqosh,Ninive,KurdistanIls ont eu le choix entre la conversion à l'islam et la mort. Et ils sont tous partis. Pourtant, cela aurait été plus simple et avantageux de choisir de se convertir. Ils auraient pu rester chez eux, garder leur maison, continuer à vivre paisiblement dans la même ville dont ils étaient originaires depuis 2000 ans. Ils ont renoncé à tout cela et ont tout perdu pour ne pas renoncer au Christ. Les déplacés ne sont plus en danger de mort au Kurdistan mais, pour le moment, ils n'ont aucun avenir.
    Depuis un an, grâce à vos dons, nous avons pu nourrir, abriter et aider la plupart de ces familles déplacées. Près de 8 millions d'euros ont été envoyés en Irak pour les aider.

    AED,Irak,Syrie,refugies,chretiens,Qaraqosh,Ninive,KurdistanLe P. Douglas Bazi, qui s'occupe d'un camp de déplacés à Erbil au Kurdistan irakien, témoigne : « J'ai d'abord été terrassé par tous ces gens qui arrivaient ici, absolument démunis. Ils étaient complètement perdus. Leurs visages reflétaient la colère, la confusion et l'égarement. Le 6 août est un jour de deuil, mais c'est aussi le jour où Dieu nous a sauvé. Car nous sommes toujours en vie. Nous allons célébrer une messe le 6 août. Nous ne pourrons jamais oublier ce qui est arrivé. Mais nous demanderons à Dieu de pardonner aux coupables et de changer leur façon de penser. Nous sentons la force de vos prières. Je vous en supplie, priez afin que mon peuple puisse rester fort ! »

    Le Père Douglas Bazi s'adresse aux Français

    Nous venons de promettre 2,8 millions d'euros supplémentaires pour aider les chrétiens d'Irak. Je sais à quel point ils sont touchés de votre aide et de vos messages. Je vous invite aujourd'hui à prier en union avec tous les bienfaiteurs de l'AED (voir la prière rédigée par Mgr Sako).

    Merci infiniment pour votre fidèle soutien.

    Marc Fromager
    Directeur de l'AED

    Faire un don

    A lire, sur le site de l'AED :
    IRAK : « Je vous en prie, pensez à nous le 6 août ! »
    Le 15 août à midi : les cloches sonneront pour les chrétiens d’Orient.

  • Syrie / Irak : On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas

    Pour la 11ème fois depuis janvier 2015 l’Œuvre d’Orient attire l’attention sur le développement du DAECH au Proche-Orient.

    carte-assyriens_oeuvre-orient.jpgLa ville de Hassaké au nord-est de la Syrie est particulièrement menacée, les terroristes se trouvant à 1 km du centre-ville.
    Tandis que la population kurde et chrétienne s’enfuit dans la panique, il est indispensable que la communauté internationale prenne les mesures nécessaires pour éviter un bain de sang. La ville de Hassaké a une population de 180 000 habitants.

    Mgr Pascal Gollnisch,
    directeur général de l’OEuvre d’Orient
    Paris le 30 juin 2015

  • Jeudi 18 juin 2015

    St Ephrem de Syrie, diacre, confesseur et docteur de l'Eglise
    (fête avancée au 9 juin au nouveau calendrier)

    St Ephrem,Syrie,diacre,confesseur,docteur de l'Eglise

    Mémoire des Sts Marc et Marcellien, martyrs

    St Ephrem,Syrie,diacre,confesseur,docteur de l'Eglise

    Tableau de Véronèse

    Calendrier liturgique et sanctoral

  • Syrie : « nous sommes en train de payer cher notre présence » témoigne l’archevêque d’Alep

    "Priez avec nous, je vous en supplie, vos prières nous sont d'un grand secours"
    Archevêque d'Alep, mai 2015

    St_Mary_a_Tel_Nasri_en_Syrie_550.jpg

    Dans une lettre adressée à l’AED cette semaine (datée du 25 mai), Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, deuxième ville de Syrie,  témoigne de sa mission particulière auprès de « ses prêtres et ses fidèles » dans un archevêché maintes fois bombardé par les rebelles :

    Dans une lettre adressée à l’AED cette semaine (datée du 25 mai), Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, deuxième ville de Syrie,  témoigne de sa mission particulière auprès de « ses prêtres et ses fidèles » dans un archevêché maintes fois bombardé par les rebelles.

    Mgr_Jeanbart_archeveque-Alep_550.jpg« Chers Amis,

    Je viens de rentrer à Alep, après une tournée aux États Unis où j’avais fait de mon mieux pour exposer notre situation aux Chrétiens américains dans plusieurs des grandes villes de l’Est du pays* (…). Malheureusement, arrivé à Alep, j’ai eu la grande tristesse de voir notre Archevêché détruit et notre Cathédrale gravement endommagée. Ces bâtiments construits par mes prédécesseurs depuis deux cents ans et pour lesquels nous avions entrepris beaucoup de travaux de restauration ces dernières années, se trouvent à présent très endommagés, dans un état lamentable et un délabrement désolant. Je ne peux vous dire toute ma peine et ma souffrance à la vue de cette catastrophe. Grâce à Dieu tous mes prêtres sont sortis indemnes, sains et saufs de cette énième atteinte à notre Archevêché perpétrée par les rebelles qui avaient fait pleuvoir une pluie d’obus sur cette zone chrétienne de la ville où se regroupent plusieurs Églises au lendemain de la commémoration du centenaire du Génocide Arménien!…

    Mgr Jeanbart visite un quartier chrétien d’Alep récemment bombardé

    Mes prêtres et mes fidèles sont consternés autant que moi-même et depuis deux jours j’essaye de reprendre mon souffle pour redonner courage à ceux qui sont autour de moi. Cela fait deux semaines que mes collaborateurs essayent de sortir tout ce qui est récupérable pour le mettre à l’abri. Moi-même j’ai pris soin de mettre en sécurité les archives, les icônes, les manuscrits et tout ce qui était précieux, irremplaçable et important. Vous comprenez que je puisse dans ces circonstances me trouver désemparé et incapable de fonctionner comme il se doit. Malgré tout j’essaye de faire de mon mieux pour rester présent à mes fidèles et à mon clergé, je sens qu’ils ont, aujourd’hui plus que jamais, besoin d’être entourés et rassurer. Par contre mon travail administratif et bureautique laisse à désirer pour le moment. Mes locaux sont délabrés et mon secrétariat hors d’usage. Il faut que je puisse trouver un bureau, récupérer l’ou l’autre de mes dossiers encore indemnes et m’organiser aussi vite que possible. Je me rends compte que nous vivons des moments d’émergence très difficiles qui requièrent de nous un éveil continue et une disponibilité sans faille.

    Mgr_Jeanbart_visite_Alep_550.jpgDimanche (24 mai), le matin j’ai tenu à présider une Messe de requiem dite pour le repos de l’âme de l’un de mes collaborateurs qui s’est joint au cortège de nos martyrs, victimes de la violence des djihadistes. Dans l’après-midi j’ai assisté à un récital donné par l’une de nos écoles catholiques. Ma présence a marqué ces deux célébrations et confirmé à nos fidèles que l’Eglise est très proche de leurs souffrances et de leur joie. Malgré toute ma tristesse et ma désolation, le Seigneur m’a aidé à leur dire des mots qui consolent le cœur meurtri des uns et  qui raffermissent le courage des autres. Ce soir j’assiste à un récital de chants Byzantin dans l’une de nos églises. J’espère que nous ne serons pas épouvantés encore une fois par les tirs de mortiers et de hawns qui nous prennent pour cible depuis la fête de Pâque.

    Nous sommes en train de payer cher notre présence dans notre cher pays mais nous savons aussi que l’avenir de nos nouvelles générations sera bien meilleur une fois la paix établie et la liberté acquise. Entre-temps les obus continent à nous tomber dessus chaque jour. Nous ne savons pas au juste quand cette Paix tant souhaitée viendra, mais nous prions le Seigneur de nous l’accorder le plus tôt possible et nous croyons fermement qu’Il va nous la donner car sa bonté est grande et sa miséricorde ineffable. Priez avec nous je vous en supplie, vos prières nous seront d’un grand secours.

    Avec ma reconnaissance, ma gratitude et toute ma considération,

    Jean-Clément JEANBART
    Archevêque d’Alep »

    *ndlr : ces journées étaient organisées par l’AED-Etats-Unis

    Il y a une semaine, le Père Jacques Mourad a été enlevé par l'État islamique à Qaryatayn en Syrie, non loin de Palmyre. Les religieux du monastère de Mar Elias, dont il était le Prieur, sont effondrés. C'est pourquoi je vous écris, chers amis, pour vous demander de continuer sans relâche à prier pour nos frères de Syrie et en particulier pour le Père Mourad.

    Marc Fromager
    Directeur de l'AED

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

  • Une intention de prière : l'enlèvement du Père Jacques Mourad en Syrie

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    Le prêtre syrien Jacques Mourad a été enlevé par Daesh le 21 mai. ©DR

    Le prêtre syro-catholique Jacques Mourad, supérieur du monastère de Mar Elian, à Qaryatayn, au nord-ouest de la Syrie, a été enlevé jeudi après-midi par trois hommes armés, ainsi qu’un frère de la communauté de Mar Moussa, engagée dans le dialogue entre chrétiens et musulmans. Cette ville est située entre Homs et Palmyre, prise cette semaine par les djihadistes de l’Etat islamique.

    Le matin même de son enlèvement, le prêtre syriaque avait envoyé un message à ses amis, dans lequel il exprimait toute son inquiétude face à l'avancée de l'Etat islamique dans la région : « Nous vivons en ce moment un temps difficile, beaucoup de tension car les extrémistes qui s'appellent "Daesh" approchent de notre ville de Qaryatayn après leurs dominations de Palmyre où ils ont tué beaucoup des gens en coupant les têtes... C'est terrible ce que nous vivons... Aujourd'hui nous sommes là, demain on ne sait pas... La vie devient compliquée... priez pour nous S.V.P. »

    Le père jésuite Ziad Hilal vit à Homs, à une centaine de kilomètres de Qaryatayn. Il connaît bien le Père Mourad, qui est originaire, comme lui, de Homs. Il revient sur les circonstances de l'enlèvement, sur Radio Vatican.

    Vive inquiétude après l’enlèvement d’un prêtre syrien près de HOMS

    L’Œuvre d’Orient exprime sa plus vive inquiétude devant la disparition du Père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque catholique du diocèse de Homs et supérieur du Monastère Mar Elian.

    Ce prêtre a été enlevé par trois personnes masquées jeudi 21 mai en début d’après-midi dans son Monastère de Mar Elian à Qaryatayn, alors qu’il travaillait à l’organisation de l’accueil prévisible d’un afflux de réfugiés de Palmyre.

    Membre de la communauté Al Khalil, il avait succédé au Père Paolo Dall’Oglio – dont on est sans nouvelles depuis près de deux ans – à la tête du Monastère de Mar Moussa.

    Le père Jacques Mourad a toujours agi dans un esprit de service auprès de toute la population, chrétienne et musulmane.

    Depuis l’Œuvre d’Orient, le Père Ziad Hilal, jésuite de Homs, raconte les circonstances du drame : « Après la chute de Palmyre, beaucoup de civils se sont dirigés vers Qaryatayn, petite ville à 30 km de Homs, et surtout le monastère de Mar Elian où le Père Jacques Mourad avait commencé à organiser l’accueil des familles déplacées. C’est à ce moment-là que 3 hommes masqués l’ont kidnappé ainsi qu’un chrétien âgé de 37 ans originaire d’Alep, Boutros. Ils ont été emmenés vers un lieu inconnu dans sa propre voiture et nous sommes sans nouvelle, ce qui est très inquiétant pour la communauté chrétienne. »

    Travaillant en collaboration avec le Père Jacques Mourad, ils étaient encore en contact quelques heures plus tôt. « Alors que je lui proposais de quitter un moment Qaryatyan avec le rapprochement du DAECH il m’a répondu « comme prêtre et pasteur je ne quitterai jamais le lieu tant qu’il y a des gens, sauf si on ne chasse » nous confie-t-il .

    Paris, le 22 mai 2015

    Source : L'Oeuvre d'Orient.

  • Syrie : honnêtement, qui veut la paix ?

    Communiqué de presse, Mareil-Marly, 15 avril 2015

    Arrêtons le double jeu ! En ce moment, on tue à grande échelle à Alep, deuxième ville de Syrie, et personne ne réagit. Pourtant les évêques d’Alep viennent de lancer un réel cri d’alerte : cela ne peut plus durer !

    syrie,guerre,conflit,Alep,évêques,massacres,cessez-le-feu,aed,chrétiensNous sommes face à un nouveau génocide et il ne sert à rien de se disputer sans fin pour savoir si on peut utiliser ce mot, que ce soit pour les arméniens en 1915 ou pour les chrétiens du Moyen-Orient en 2015. La réalité, c’est que les chrétiens sont en train de disparaître sous nos yeux. Les chrétiens ne sont pas les seuls visés dans ce massacre qui se déroule à Alep mais tous les habitants de la ville. Allons-nous laisser cette population se faire massacrer par les djihadistes sans rien dire et sans rien faire ? Serons-nous complices de cette horreur ? Et après ? Il y a eu Mossoul, maintenant Alep, mais ensuite ? L’Europe ? Le front se rapproche.

    L’AED (Aide à l’Eglise en Détresse) est particulièrement active sur le terrain : plus de 12 millions d’euros ont été envoyés depuis 2011 pour soutenir les chrétiens en Syrie et en Irak (6 millions dans chaque pays). Depuis 4 ans, la situation ne cesse de se détériorer en Syrie. Il y a déjà 220 000 morts et 12 millions de déplacés, c’est-à-dire plus de la moitié de la population. Qu’attendons-nous pour réagir ? Peut-on continuer à élaborer des stratégies politiques de renversement de régime pour faire plaisir à nos « partenaires » de la Péninsule arabique, alors que chaque jour supplémentaire plonge la population locale dans un gouffre toujours plus profond d’horreur et de désespérance ?

    Nous demandons :

    1/ la fin de l’armement et du financement des djihadistes, officiellement modérés ou pas, du Nord-Est syrien.

    2/ la mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu.

    3/ une aide d’urgence internationale et massive pour sauver la population d’Alep.

    Marc Fromager, directeur de l’AED

    Pour en savoir plus, lire sur le site de l'AED les récents articles sur la Syrie et se procurer les Actes du dernier colloque de l’AED intitulé : Vers un Moyen-Orient, la fin des chrétiens ?

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED)

  • Syrie : « je pleure à haute voix ! » le cri d’une religieuse d’Alep

    "Assez ! Assez ! Assez de la guerre en Syrie !"  Patriarche Grégoire III

    Syrie,je pleure,larmes,haute voix,cri,religieuse,Alep,combats,raid aérien,AEDAprès un nouveau raid aérien sur une école à Alep hier tuant 9 personnes dont 5 enfants, Soeur Annie, religieuse sur place, a lancé à l’AED un appel à l’aide décrivant la situation tragique dans cette deuxième ville de Syrie.  Nous publions ci-dessous l’intégralité de son message. Samedi, la veille du raid, au moins 35 personnes avaient été tuées dans des bombardements.

    « Chers amis de l’AED,

    Je vous écris pour vous partager notre grande tristesse sur ce qui se passe à Alep. Il me semble qu’Alep est une ville oubliée, les gens et le monde entier gardent le silence. Il y a des massacres contre l’humanité et personne n’en parle.

    Combien de temps encore le monde va-t-il rester silencieux, comme un spectateur ?

    Notre fête de Pâques s’est transformée en fête de douleur, les gens sont en deuil suite à la perte d’un être cher de leur famille. Certaines personnes se retrouvent sans maison et d’autres ne voient plus la vie mais uniquement la mort sous les décombres parce qu’ils sont victimes de violence.

    Jusqu’à quand cela va-t-il durer ??

    Syrie,je pleure,larmes,haute voix,cri,religieuse,Alep,combats,raid aérien,AEDJe vous demande de bien vouloir partager et diffuser ce message. Le silence n’est plus possible. Nous devons faire quelque chose pour sauver Alep et les gens d’Alep. Il y a deux jours, environ 165 familles ont quitté la ville après qu’une pluie d’obus s’est abattue sur Alep. Toutes sortes d’obus, tel un cadeau de Pâques pour un peuple pacifique qui ne veut rien d’autre que vivre en paix. Je pleure à haute voix : s’il vous plaît, sauvez Alep, sauvez nos familles.

    Je ne pouvais pas vous écrire plus tôt car il n’y a plus internet ici depuis plusieurs semaines, mais finalement cela a fonctionné au milieu de cette nuit. Hier, dimanche, un obus a explosé sous notre cuisine et par la providence du Seigneur, nous sommes sauvés. Seules les fenêtres ont été brisées. Nous avons perdu beaucoup de personnes, nous connaissions la plupart d’entre eux, les gens sont dans la peur et la plupart étaient chers à nos cœurs. Les habitants de Soulemaneh et Telfon ont dû aussi abandonner leurs maisons, soit parce que certains bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés, soit parce qu’ils sont terrorisés.

    Encore une fois, faites que mon appel aujourd’hui pour le monde entier retentisse ; s’il vous plaît, faites quelque chose pour sauver notre peuple.

    Sœur Annie, d’Alep »

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • Syrie : l’AED lance une Journée mondiale de prière pour la paix le 15 mars 2015

    Le Patriarche d’Antioche Grégoire III, à la tête de l’Église melkite gréco-catholique, appelle à une journée de prière pour la Syrie le 15 mars 2015, quatre ans après le début de la guerre. L’AED, qui a déjà versé 6,3 millions d’euros pour les réfugiés syriens depuis 2011, soutient cet appel.

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    Participer à la Journée mondiale de prière pour la paix en Syrie

    Les 15 et 16 mars 2011, il y a quatre ans, ont commencé les manifestations contre Bashar El-Assad dans la ville syrienne de Deraa. Aujourd’hui, la situation de millions de personnes en Syrie est catastrophique. L’avancée du prétendu Etat islamique dans la région du nord-est (cf. les dernières nouvelles reçues hier), l’extension du conflit aux pays voisins et la diminution de l’attention de la communauté internationale la rend encore plus tragique.

    L’AED, qui a déjà versé 6,3 millions d’euros depuis le début de la guerre, fournit  une aide d’urgence aux familles de Damas, Alep, Homs et d’autres zones touchées : aliments de base, médicaments, soins médicaux d’urgence, la location d’hébergements ainsi que les frais de chauffage et d’électricité. Tout ceci soulage dans l’immédiat mais ne met pas fin à la guerre.

    L’AED appelle donc à prier le 15 mars en communion avec les chrétiens de Syrie et du Proche-Orient pour la fin de la guerre et de la souffrance, à la suite de l’appel du Patriarche Grégoire III : « Le carême est un chemin de croix, et les pays arabes en sont à leur cinquième année de chemin de croix. La tragédie que nous vivons aujourd’hui est la plus importante depuis la seconde guerre mondiale. Nous sommes désemparés devant la douleur et la souffrance de toutes les communautés chrétiennes et musulmanes de notre peuple. Tout le monde a été touché par la pauvreté, la faim, le froid, le manque de vêtements, les maladies et invalidités. Du plus profond de nos souffrances et de notre douleur en Syrie, nous crions avec notre peuple qui souffre, qui marche sur le chemin sanglant de la Croix, et lançons un appel au monde entier : Assez ! Assez ! Assez de la guerre en Syrie ! Nous croyons en la puissance de la prière et nous appelons à une journée de solidarité avec la Syrie, une journée de prière pour l’espérance et la paix en Syrie. »

    Cette journée de prière suivra l’appel du Pape François à prier pour la paix les 13 et 14 mars.

    Source et renseignements complémentaires : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

    L'appel du Patriarche Grégoire III :

    « Le Carême est un Chemin de Croix, et les pays arabes en sont à leur cinquième année de chemin de croix. Du plus profond de nos souffrances et de notre douleur en Syrie, nous crions avec notre peuple qui souffre, qui marche sur le chemin sanglant de la Croix, et lançons un appel au monde entier : Assez ! Assez ! Assez de la guerre en Syrie ! Nous croyons en la puissance de la prière et nous appelons à une journée de solidarité avec la Syrie, une journée de prière pour l'espérance et la paix en Syrie. »

  • Père Toufic dans la Nef : "C’est notre devoir de rester"

    Portrait du Père Toufic Eïd, curé de Maaloula (Syrie)

    dans le dernier numéro de La Nef n°268

    portrait,Père Toufic,La Nef,Maaloula,Syrie

    Cliquer sur l'image ci-dessus pour la lecture en grand format

    Source : SOS Chrétiens d'Orient.

  • SYRIE : libération de 19 Assyriens, inquiétude pour les 300 autres otages

    Le 2 mars 2015

    In-Hesseke-03.jpgL’AED se réjouit de la libération des 19 Assyriens (17 hommes et 2 femmes) capturés par les membres de l’Etat islamique dans la région de Khabour lundi dernier, 23 février.

    Son inquiétude reste vive pour les autres chrétiens assyriens qui sont encore aux mains des ravisseurs à ce jour. Selon les dernières informations reçues ce week-end, le nombre de détenus est autour de 300, pris dans les villages suivants :

    Tel Shamiran : 155 personnes, Tel Jazira : 82, Tel Goran : 21, Tel Hormizd : 14,  Tel Fedhiyat : 5, Qabir Shamiyat : 3 et des autres villages: 13.
    Funeral-07.jpg
    En effet, selon Marc Fromager, directeur de l’AED France : « La libération de ces 19 personnes est évidemment une bonne nouvelle mais ne doit pas nous faire oublier les plus de 300 otages restants. Ces derniers auront-ils la même chance ou seront-ils gardés comme bouclier humain ? Par ailleurs, pourquoi ont-ils été libérés ? Est-ce simplement parce qu’ils ont réussi à payer leur « protection », selon les propres termes de l’Etat islamique qui applique ainsi  le principe de la dhimmitude ? Activité mafieuse ou simple application de leur idéologie religieuse, la question est ainsi posée ».

    Pour rappel, les chrétiens assyriens ont été capturés le 23 février dernier par le groupe État islamique dans le gouvernorat de Hassake, au nord-est de la Syrie. Au moins 15 d’entre eux ont été tués. Des milliers ont réussi à fuir et sont actuellement réfugiés à Hassake et Qamishly (on estime leur nombre à 1200 familles, soit environ 5000 personnes).

    Voir les deux précédents articles de l'AED à ce sujet :

    - Syrie : 350 chrétiens capturés, 15 morts et plus de 5000 déplacés

    - Syrie : chrétiens assyriens aux prises avec l’État Islamique

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse).

    A lire également l'entretien avec l'Archevêque syro-catholique d'Hassaké-Nisibi, S.Exc. Mgr Hindo, réalisé par l'Agence Fides.

  • Chrétiens d’Orient : Nulle persécution ne peut être commise au nom de Dieu

    ciric_orient_550.jpgProfondément choqués et attristés face au drame vécu par des milliers de chrétiens en Syrie ces derniers jours, nous voulons manifester notre entière solidarité avec les Églises locales et les assurer des prières ferventes des catholiques de France.

    En lien régulier avec les autorités religieuses et les acteurs humanitaires chrétiens, nous savons combien sont particulièrement inhumaines les situations subies par les chrétiens d’Orient.

    En Irak, en Syrie, ces persécutions et ces exodes durent depuis de trop nombreuses années. Il est urgent que le sort de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants martyrisés en raison de leur foi soit enfin pris en compte.

    Encore une fois, nous redisons que nulle persécution ne peut être commise au nom de Dieu.

    Monseigneur Georges Pontier
    Archevêque de Marseille
    Président de la Conférence des Évêques de France

    Son Éminence le Cardinal André Vingt-Trois
    Archevêque de Paris
    Ordinaire des catholiques de rite oriental en France

    Source : Eglise catholique en France. Photo P.RAZZO/CIRIC.