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temple - Page 2

  • Méditation : la Purification de la Sainte Vierge

    « Aujourd'hui, une vierge mère porte le Seigneur du temple dans le temple du Seigneur, et Joseph vient offrir à Dieu, non pas son fils à lui Joseph, mais le Fils même de Dieu, en qui le Père a mis toutes ses complaisances. Siméon, le juste, reconnaît celui qu'il attendait, Anne, la veuve, le confesse. Ces quatre personnages sont les premiers qui ont célébré, en ce jour, une procession qui devait ensuite être l'objet d'une fête joyeuse, fête pour tous les peuples de la terre, et dans tous les endroits du monde. Ne vous étonnez point si cette procession fut petite, Celui qui en était l'objet était si petit lui-même ! Mais, dans ses rangs, il n'y avait point de place pour un seul pécheur, ceux qui la composaient étaient tous justes, saints et parfaits. Mais Seigneur, ne sauverez-vous que ceux-là ? Vous grandirez et votre compassion grandira aussi, et, quand votre miséricorde se sera multipliée, vous ne sauverez pas seulement les hommes, Seigneur Dieu, vous sauverez les animaux même. Dans une seconde procession, le Sauveur marche précédé et suivi de la foule, mais alors ce n'est plus une vierge, c'est un âne qui le porte ... Si on est de mœurs pures, si à l'obéissance on joint la charité, qui couvre une multitude de péchés, alors on sera jugé digne de l'honneur de suivre sa procession. Je vais plus loin et je trouve que cette procession même, où il semble n'avoir admis qu'un si petit nombre de personnes, nous est réservée, à nous aussi. Et pourquoi n'aurait-il pas réservé, pour la postérité, cet honneur qu'il a accordé à nos devanciers ?

    "Seigneur Dieu, nous avons reçu votre miséricorde au milieu de votre temple (Psal. XLVII, 10.)" ... Embrassons donc la miséricorde que nous avons reçue au milieu du temple, et ne nous éloignons pas plus du temple que la bienheureuse Anne ne s'en éloignait elle-même. "Car le temple de Dieu est saint, mais ce temple n'est autre que vous-même (I Cor. III, 17)," dit l'Apôtre. Par conséquent, cette miséricorde n'est pas loin de vous, la parole de Dieu n'est point éloignée de vous, elle est dans votre bouche, dans votre cœur (Rom. X, 8). D'ailleurs, le Christ habite dans vos cœurs par la foi, voilà quel est son temple, quel est son trône ; car je ne pense pas que vous ayez oublié ces paroles : "L'âme du juste est le trône de la sagesse (1)." Aussi, s'il est une chose que je veux rappeler souvent à mes frères, que je veux leur rappeler toujours, et que je leur demande aujourd'hui avec instance, c'est que, dans cette chair, nous ne vivions point selon la chair, si nous ne voulons point déplaire à Dieu. Ne soyons pas amis de ce siècle, si nous ne voulons être ennemis de Dieu. Résistons aussi au diable, et il s'éloignera de nous, il nous laissera marcher librement selon l'esprit, et vivre dans notre cœur. Aussi bien, le corps qui se corrompt appesantit, énerve et effémine l'âme, et cette habitation de boue accable l'esprit par la multitude de soins dont elle l'occupe, et l'empêche de s'élever aux choses du ciel (Sap. IX, 15). Voilà pourquoi la sagesse de ce monde est appelée folie auprès de Dieu, et celui qui se laisse vaincre par le malin lui est abandonné en esclavage. Or, c'est dans le cœur que nous recevons la miséricorde, c'est dans le cœur que Jésus-Christ habite, c'est dans le cœur enfin qu'il parle de paix à son peuple, à ses saints, à ceux, en un mot, qui rentrent dans leur cœur. »

    1. Cette phrase est citée comme étant de l’Écriture sainte par plusieurs Pères, et entre autres par saint Grégoire-le-Grand. Nous la retrouverons encore sous la plume de saint Bernard, dans son sermon XXVII sur le Cantique des cantiques.

    St Bernard, Extrait du Premier Sermon pour le jour de la Purification de la Sainte Vierge Marie : Des trois miséricordes, in "Œuvres complètes de Saint Bernard" Tome III, Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie Louis Vivès, Éditeur, 1866.

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  • Méditation : La Présentation de la Très Sainte Vierge au temple

    « Voyons quelle part nous devons prendre à ce touchant mystère.

    Nous aussi, enfants de l’Église, nous avons été présentés au temple du Seigneur à notre entrée dans la vie. Notre âme, notre corps même, sont devenus par le saint baptême le temple de l'Esprit-Saint. Templum Dei quod estis vos. Nos parents et nos proches nous ont offert au Dieu trois fois saint, qui, nous recevant des mains de l’Église et à l'ombre des mérites du Fils de Marie, a pris possession par sa grâce de tout notre être. Qu'est devenu le contrat, le pacte secret qui vouait à Dieu le Père notre nature entière, notre intelligence au Verbe divin, notre cœur à l'amour substantiel lui-même ? et comment avons-nous rempli les conditions sacrées du grand mystère de notre présentation au temple de Jésus-Christ ?

    Qu'avons-nous fait des prémices de notre existence chrétienne ? A qui avons-nous donné les premiers hommages de notre entendement, de notre vie entière ? Comment s'est passée, pour Dieu, pour Jésus-Christ, pour la céleste Marie, cette première période de l'existence pendant laquelle tous les germes de la vie spirituelle devaient se développer ? Réfléchissons, rougissons, prenons de nouvelles et plus généreuses résolutions.

    La Présentation de Marie au temple est, pour tous les enfants de l’Église, une invitation pressante à devenir les temples vivants de l'Esprit-Saint, pour mériter un jour, par la puissante intercession de la glorieuse Vierge, d'entrer avec elle dans le Temple de la gloire du Très-Haut. »

    Abbé Combalot, La Présentation de la T. Ste Vierge au temple ("Mois de Marie" manuscrit de l'Abbé Combalot), in "Choix de Discours & Allocutions des plus célèbres orateurs contemporains sur la Très Sainte Vierge" par M. l'Abbé J. Guillermin, Tome I, Paris, Librairie Bloud et Barral, s.d. (1892).

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  • Méditation : brûler d'amour pour Celui qui nous a tant aimés

    « Pauvres de nous, nous sommes si loin de Dieu et nous prenons pour lui si peu de peine ! Et nous ne nous en apercevons même pas. Où sont donc les soupirs poignants des âmes que Dieu a quelque peu délaissées après qu'elles l'ont goûté une fois ? Où sont les mots que prononçait David : Je n'accorderai pas le sommeil à mes yeux, ni le repos à mes paupières, avant d'avoir trouvé une maison pour le Seigneur ? Car c'est nous qui sommes cette maison. C'est lorsque nous ne nous dispersons pas pour nous perdre dans des occupations multiples, mais que nous nous recueillons dans un seul désir et un unique amour, que nous sommes vraiment une maison de Dieu.

    Je crois que la cause de notre tiédeur c'est que celui qui n'a pas goûté Dieu ne sait ni ce qu'est la faim, ni même ce qu'est être rassasié. C'est ainsi que nous-mêmes, nous n'avons ni la faim de Dieu, ni nous ne sommes rassasiés des créatures. Au contraire, nous sommes froids, tantôt ici, tantôt là-bas, remplis de paresse, sans courage et sans goût pour les choses de Dieu, propres à donner la nausée à celui qui ne veut pas des tièdes à son service, mais des hommes embrasés au feu qu'il est venu apporter sur la terre et qu'il désire voir flamber. Pour l'allumer, il s'est consumé lui-même. Il a été brûlé sur la Croix, comme la vache rousse l'était en dehors du camp (cf. Nb 19,3.5). C'était pour que nous ramassions du bois de cette Croix, afin que nous y mettions le feu pour nous y réchauffer, et que, à le voir non seulement blessé mais aussi mort par amour, par un peu d'amour nous répondions à celui qui nous a tant aimés. »

    St Jean d'Avila (1500-1569, fêté ce jour), extrait de la Lettre 74, in Baldomero Jiménez Duque, "Jean d'Avila le saint Curé d'Espagne - Biographie et lettres spirituelles", Coll. Carmel Vivant, Éditions du Carmel, 2005.

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  • Angélus de ce dimanche 2 février 2014

    « Que se passerait-il s’il n’y avait pas de sœurs dans les hôpitaux, dans les missions, dans les écoles ? ». Le Pape François, lors de l’Angélus de ce dimanche 2 février, solennité de la Présentation de Jésus au Temple, et XVIIIème Journée de la vie Consacrée, a rendu un hommage appuyé aux religieuses engagées au quotidien au cœur de nos sociétés. Face à une foule qui a bravé le mauvais temps et la pluie persistante, le Pape a rappelé « l’importance pour l’Église de ceux qui ont accueilli la vocation de suivre Jésus de près sur la voie des conseils évangéliques ».

    Faisant le parallèle entre la présentation et la consécration de Jésus, par Marie et Joseph, à Dieu selon la loi hébraïque, et le don particulier de sa propre vie, suivant l’exemple de Jésus, « vierge, pauvre et obéissant », le Pape François rappelle qu’avant tout, « cette offre de soi-même concerne chaque chrétien, parce que nous sommes tous consacrés à Lui par le baptême ». Cette offrande de soi se manifeste dans « la famille, au travail, dans le service à l’Église, dans les œuvres de miséricorde ». Mais une telle décision « est vécue de manière particulière par les religieux, les moines, et les laïcs consacrés, qui via leurs vœux, appartiennent à Dieu de manière pleine et exclusive. »

    Ces personnes deviennent ainsi « totalement dévouées à leurs frères pour porter la lumière du Christ là où les ténèbres se font plus épaisses, et pour répandre son espérance dans les cœurs méfiants. » Ces personnes sont également, rappelle le Pape, « des signes de Dieu dans les différents environnements de la vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et fraternelle, elles sont la prophétie du partage avec les petits et les pauvres. »

    La vie consacrée apparait donc pour ce qu’elle est : « un don de Dieu à l’Église et à son peuple. » Et le Pape François souligne avec force que ces « présences, dont nous avons tant besoin, renforcent et rénovent l’engagement en faveur de la diffusion de l’Évangile, de l’éducation chrétienne, de la charité envers les plus nécessiteux, de la prière contemplative ; l’engagement en faveur de la formation humaine et spirituelle des jeunes et des familles ; l’engagement en faveur de la justice et de la paix au sein de la famille humaine. »

    Il est donc nécessaire de « valoriser avec gratitude les expériences de vie consacrée et d’approfondir la conscience des divers charismes et spiritualité. Il faut prier pour que de nombreux jeunes répondent “oui” au Seigneur qui les appelle à se consacrer totalement à Lui pour un service désintéressé à leurs frères. » Pour promouvoir les vocations, le Pape a confirmé que l’année 2015 sera dédiée à la vie consacrée.


    Après la prière de l’Angélus, le Pape François a salué et encouragé les associations, les mouvements et les centres culturels qui « sont engagés dans la défense et la promotion de la vie » alors qu’est célébrée en Italie la Journée pour la Vie, avec pour thème cette année : « Générer du futur ». Le Pape s’unit ainsi aux évêques italiens pour rappeler que « chaque enfant est le visage du Seigneur amant de la vie, don pour la famille et la société. » « Que chacun, selon son propre rôle et dans son propre environnement, se sente appelé à aimer et à servir la vie, à l’accueillir, à la respecter et à la promouvoir, spécialement quand elle est fragile et qu’elle a besoin d’attention et de soins, du ventre de la mère jusqu’à sa fin sur cette terre. »

    Le Pape a eu également une pensée pour les Italiens touchés par les intempéries qui ont provoqué des inondations à Rome et en Toscane.

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : Purification de Marie & Présentation du Seigneur au Temple

    « Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie (Mt 3,17 ; 17, 5).

    Mais cette offrande-ci, mes frères, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12), car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13).

    À l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant [dans le Temple], il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu.
    [...]

    Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ?
    [...]

    Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33,11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1). »

    St Bernard de Clairvaux, 3ème Sermon pour la Purification (2,3-5 & 3,1,3).
    Source : Famille cistercienne.

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    Fresque de Fra Angelico (1440)

  • Dimanche 2 février 2014

    Purification de la T. Sainte Vierge
    (Présentation du Seigneur au Temple)

    L’Église célèbre le 2 février la Présentation du Seigneur au Temple, qui clôture les solennités de l’Incarnation.
    La tradition juive voulait en effet que le premier garçon né dans une famille soit présenté au Temple de Jérusalem, quarante jours après sa naissance, et consacré à Dieu (Lc 2, 22-23).
    Cette fête, également appelée fête de la Purification, est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur. Ce nom, qui vient du latin candela - chandelle, a pour origine la procession par laquelle débute la célébration.
    Pour Yves de Chartres, la cire des cierges signifie et représente la chair virginale de Jésus qui n'a point altéré, ni par sa conception ni par sa naissance, l'intégrité de Marie ; la flamme des cierges symbolise le Christ, lumière qui est venue illuminer nos ténèbres.
    Durand de Mende dit que « nous portons des cierges allumés en procession pour faire écho à la parole de Siméon qui salue en Jésus la lumière du monde, pour signifier l'humanité et la divinité du Christ, pour proclamer la pureté inaltérable de Marie, pour imiter les vierges sages qui accompagnent le céleste époux jusqu'au temple de la gloire. »
    Par ce geste, nous nous souvenons donc que c’est par ce titre : « Lumière pour éclairer les nations païennes » (Lc 2,32), que Siméon accueille Jésus lors de la Présentation au Temple par Marie et Joseph.
    Les Orthodoxes nomment cette fête la « Sainte Rencontre ».

    Introït de la Messe de ce jour

    Ant. ad Introitum. Ps. 47, 10-11.
    Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ : iustítia plena est déxtera tua.
    Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple : comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice.

    Ps. ibid., 2.
    Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius.
    Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne.
     
  • Méditation : "nous ferons en lui notre demeure"

    « 1. Le royaume de Dieu est au-dedans de vous, dit le Seigneur (Lc 17,21). Revenez à Dieu de tout votre cœur (Jl 2,12), laissez là ce misérable monde, et votre âme trouvera le repos.
    Apprenez à mépriser les choses extérieures et à vous donner aux intérieures, et vous verrez le royaume de Dieu venir en vous. Car le royaume de Dieu est paix et joie (Rm 14,17) dans l'Esprit Saint, ce qui n'est pas donné aux impies.
    Jésus-Christ viendra à vous et il vous remplira de ses consolations, si vous lui préparez au-dedans de vous une demeure digne de lui.
    Toute sa gloire et toute sa beauté est intérieure (Ps 44,14) ; c'est dans le secret du cœur qu'il se plaît.
    Il visite souvent l'homme intérieur et ses entretiens sont doux, ses consolations ravissantes ; sa paix est inépuisable, et sa familiarité incompréhensible.

    2. Âme fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre cœur pour l'époux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous.
    Car il a dit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure (Jn 14,23).
    Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui.
    Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes.
    Car les hommes changent vite et vous manquent tout d'un coup ; mais Jésus-Christ demeure éternellement (Jn 12,34) : inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II ch. I, Traduction de Lamennais.
    Texte intégral ici (html) ou ici (pdf).

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    Gravure des frères Wierix, fin XVIe siècle

  • Méditation : la Présentation de Marie

    « Que vous étiez belle, Vierge toute pure, à cet âge de trois ans, lorsque, conduite à votre oblation première par Joachim et Anne, vous gravissiez les degrés du Temple, de ce Temple, demeure du Dieu Très-Saint, et qui devenait en même temps l'arche qui vous abriterait.

    Je vous salue, Immaculée Mère de Dieu, Vierge des vierges, Chef-d’œuvre de la toute-puissance du Père, de la Sagesse du Fils et de la sainteté du Saint-Esprit !

    Je vous salue, Oblation vivante, idéal de toutes les oblations virginales qui devaient, au cours des siècles, imiter la vôtre, pour se livrer totalement, comme vous, à Dieu seul.

    Vous vous livriez, oui, totalement, pour n'être plus qu'à Lui, à Lui, votre unique ; à Lui, votre souverain Bien ; à Lui, votre éternelle récompense.

    Vous vous livriez à ses droits absolus sur vous ; vous vouliez vous laisser faire et laisser ce Dieu, à qui vous vous présentiez ravie, agir en vous, comme il l'avait à jamais décrété. Ainsi préparait-il votre cœur à devenir le Temple plus grand de ce Verbe, avide d'habiter en vous, pour arriver à nous.

    Vierge Immaculée, entraînez-nous à votre suite ! Ce que vous avez aimé, voulu, je l'aime, je le veux, par la grâce de Dieu. Je me suis offert, une fois, irrévocablement, je renouvelle cette offrande ; je la renouvelle par vos mains de Mère et de Vierge.

    J'aspire à communier à votre privilège, celui de me présenter à Jésus-Christ, afin qu'Il opère en moi aussi son mystère ineffable, le grand Mystère de la Piété qu'Il est ; afin que mon être, pour proclamer son trop grand amour, se transforme en ce Verbe incarné et habite en Lui.

    N'est-ce pas la formule de la sainteté, de celle qui se confond dans une Oblation qui ne se reprend jamais, mais s'immole toujours mieux, toujours plus ? »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte (Présentation de Notre-Dame), Éditions de Maredsous, 1950.

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  • Jeudi 21 novembre 2013

    Présentation de la Bse Vierge Marie

    Calendrier liturgique

    Mois des âmes du Purgatoire

    Journée "pro Orantibus" dédiée aux communautés religieuses contemplatives
    Accompagnons de nos prières les moines et moniales qui renouvellent leurs vœux aujourd'hui !
  • Méditation : Fête de la Dédicace

    « Adorons humblement l'immense majesté de Dieu, qui, quoique remplissant tout l'univers de sa présence et ayant droit par conséquent en tous lieux à nos respects et à notre amour, veut cependant être honoré et aimé d'une manière spéciale dans nos églises, où il a établi pour cela sa demeure... C'est là qu'il veut voir tous ses enfants rassemblés sous ses yeux, lui offrant l'hommage public et solennel de leur religion. Entrons dans ses vues et renouvelons-nous dans les grands sentiments de respect et d'amour dus au lieu saint. Aimons à y venir adorer Dieu et nous prosterner en sa présence.

    Qu'aimerions-nous ici-bas, si nous n'aimions pas un lieu où sont rassemblés tous les monuments de l'amour de Dieu pour les hommes, un lieu où Dieu habite en personne, où il nous invite à venir lui présenter nos demandes, avec promesse de les exaucer ? Or voilà ce que sont nos églises. - 1° Là sont rassemblés tous les monuments de l'amour divin, et les fonts sacrés qui, en nous régénérant, nous ont faits enfants de Dieu, frères de Jésus-Christ, héritiers du ciel ; et la chaire d'où descend la parole sainte dans nos âmes pour y faire épanouir toutes les vertus ; et le tribunal de la miséricorde qui nous rend, avec l'innocence, nos droits au ciel quand nous les avons perdus ; et la table sainte qui nous nourrit du pain des anges ; et l'image de Jésus crucifié, mémorial de tant d'amour ; et le saint autel où chaque jour ce Dieu-Homme s'immole pour nous ; et les portraits ou statues de la sainte Vierge et des saints dont le souvenir rappelle tant de prodiges de grâce et nous prêche si éloquemment toutes les vertus. - 2° C'est là que Dieu habite... Là, Dieu tient sa cour à notre portée ; l'entrée nous en est toujours ouverte. Nous pouvons, quand nous le voulons, nous approcher de lui, lui parler et l'entendre, verser notre cœur dans le sien, y puiser la consolation dans nos peines, la force dans nos faiblesses ; y trouver un paradis en terre, en attendant le paradis du ciel... - 3° c'est là que Dieu nous invite à venir lui présenter nos demandes, avec promesse de les exaucer... Jésus-Christ nous y attend, nous y appelle, nous invite à venir tout lui demander avec confiance, et nous promet de nous exaucer. Répondons à son appel et venons en confiance lui ouvrir notre cœur et lui dire nos besoins. Concluons de là combien nous devons aimer nos églises, ces vestibules du ciel, ces lieux de rendez-vous donnés par Dieu à sa créature, ces vrais paradis de la terre.

    ............

     

    Adorons Dieu résidant dans nos poitrines comme dans son sanctuaire : c'est là l'église dont il est le plus jaloux, et où il aime mieux à être honoré ; église dont la dédicace n'a point d'octave, parce que c'est la fête de tous les jours, la fête du temps et de l'éternité. Remercions Dieu d'avoir bien voulu établir son temple dans le fond de notre être ; prions-le de nous pénétrer de cette grande vérité et de ses belles conséquences.

    La première chose pour élever un édifice, c'est d'en tailler et polir toutes les pierres. De même, pour qu'une âme soit digne d'entrer dans la construction du temple de Dieu, il faut que le ciseau et le marteau de la mortification lui aient ôté toutes les aspérités du caractère et toutes les inégalités de la volonté. Qui ne veut pas souffrir ce marteau et ce ciseau sera mis au rebut par le divin architecte. Si, au contraire, nous nous laissons sans murmure tailler, couper et polir, nous aurons une place d'honneur dans le temps de Dieu... - 2° Les pierres une fois bien taillées et bien polies, il faut les joindre et les coordonner ensemble, dans une exacte proportion de chaque partie avec le tout. C'est la charité qui dans le temple de Dieu opère cette jonction parfaite et cette belle harmonie d'ensemble dont parle l'Apôtre. - 3° Dans un temple tout doit être pur et saint. C'est ainsi que dans notre âme, vrai temple de Dieu, tout ce qui n'est pas pur et saint est une profanation. Nos corps mêmes doivent être purs comme le ciel, et avoir dans une chair de péché quelque chose qui ne soit pas de la chair, dit saint Augustin. - 4° Un temple est un lieu de prière. on ne doit s'y permettre ni dissipation ni rien de profane, ni pensées inutiles, ni imaginations vagabondes, mais bien plutôt s'y occuper de Dieu, de ses perfections, de ses louanges, de son amour. Il en doit être de même de notre âme. Puisqu'elle est un temple, il faut s'y recueillir, il faut y prier, y adorer et aimer, y remercier, y demander, et y écouter Dieu qui y parle quand on l'écoute. Sainte Thérèse nous apprend qu'elle dut à l'intelligence de cette vérité ses progrès dans la perfection, et la facilité qu'elle éprouva à mener une vie recueillie en Dieu. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Fête de la Dédicace), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation - Prière de St Albert le Grand

    « Seigneur Jésus-Christ, enseignez-moi, dans la tentation et la tribulation, à connaître le temps de votre visite : que je voie mes péchés et que je pleure ceux qui, aux jours de la paix temporelle, sont demeurés cachés aux yeux de mon cœur ; que la foule de mes ennemis les démons, la beauté des choses temporelles et les voluptés charnelles ne me circonvienne pas, qu'elle ne m'étouffe pas et ne me jette pas à terre, avec mes enfants, c'est-à-dire le sentiment, la raison et les affections qui sont en moi, détruisant l'armée de mes vertus. Rejetez de mon âme le mensonge et la simulation, la jactance qui trafique de votre grâce, afin que je devienne un temple de la prédication, une maison de prière dans le présent et de vos louanges dans le futur. »

    Saint Albert le Grand, Prière pour le dixième dimanche après la Trinité, in Coll. Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Préface et traduction Albert Garreau, Aubier, Paris, 1942.

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  • Mardi 8 octobre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • Audience générale de ce mercredi 26 juin 2013

    Ce matin Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l’audience générale au Temple comme image du mystère de l'Eglise. "Ce mot, a-t-il dit, évoque un grand édifice, le Temple de Salomon, lieu de rencontre avec Dieu et lieu de prière renfermant l'Arche d'Alliance dans laquelle étaient enfermées les Tables de la Loi, la manne reçue au désert et la Verge d'Aaron. Ceci indiquait que Dieu était en permanence présent parmi le peuple dont il accompagnait et guidait le chemin. Ce qui était préfiguré dans le Temple de Jérusalem, l'Esprit Saint l'a réalisé dans l'Eglise, maison de Dieu, espace de sa présence... Si le Temple avait été construit de mains d'hommes pour offrir une demeure à Dieu, celui-ci s'est construit par l'Incarnation une habitation pour vivre parmi nous. Comme l'écrit Jean, 'le Christ est le temple vivant du Père'. Il construit sa maison spirituelle, l'Eglise, avec les pierres vivantes que nous sommes. Ceci veut dire que nous sommes l'Eglise, le peuple de Dieu... N'est-ce pas magnifique que nous soyons les pierres vivantes du Temple, nécessaires et toutes étroitement unies au Christ qui est la pierre d'angle !... Nous sommes tous utiles à l'édification de ce temple spirituel. Certains diront que le Pape n'est pas leur égal. Mais c'est faux, je ne suis qu'un de vous parmi vous, frère parmi les frères... C'est l'Esprit qui, par ses dons, dessine la variété et la richesse de l'Eglise... Mais elle n'est pas un mélange de choses et d'intérêts, mais le Temple de l'Esprit dans lequel Dieu opère et dans lequel chacun de nous est une pierre vivante de par son baptême. Cela signifie que personne n'est inutile dans l'Eglise, ni secondaire ni anonyme. Le fait de tous constituer l'Eglise nous pousse à réfléchir sur le fait que si une pierre manque, il manque à l'édifice une partie de sa beauté... Mais comment vivons nous cet être Eglise ? Nous sommes des pierres vivantes ou des pierres fatiguées, démotivées ou indifférentes ? Qu'il y a t-il de pire qu'un chrétien dans cet état d'esprit ! Le chrétien doit être joyeux de l'être, vivre la beauté qu'est d'appartenir à l'Eglise. Alors sommes-nous ouverts à l'action de l'Esprit afin de participer à la vie communautaire, ou bien prétendons-nous avoir trop à faire pour nous occuper de ce qui ne nous regarde pas ?... Que Dieu nous accorde donc sa grâce et la force de rester fortement unis à la pierre angulaire qu'est le Christ, de vivre la vie de l'Eglise... Animés par l'Esprit Saint, nous resterons à jamais les pierres vivantes de son Eglise".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.6.13).

  • Méditation : l'attention dans la prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « Souvent nous traitons Dieu dans la prière d'une manière étrange. Si nous parlons au dernier des hommes, nous pensons à ce que nous lui disons ; et, en parlant à Dieu, hélas ! souvent nous ne songeons pas même au sens de nos paroles. Or comment Dieu exaucerait-il une prière ainsi faite ? Comment écouterait-il celui qui ne s'écoute pas lui-même ? Vous demandez et vous ne recevez pas, dit l'Esprit-Saint, parce que vous demandez mal (Jc IV,3). Pour que notre prière soit exaucée, il faut nous recueillir dans cette partie de nous-mêmes, dans ce temple intérieur où l'on confère seul avec Dieu seul, loin de toutes les pensées du monde. C'est là que Dieu aime à écouter les demandes. Si le coeur s'échappe malgré nous, il faut rappeler ce fugitif, déplorer ses égarements, comme David qui s'écriait : "Mon coeur m'a abandonné" (Ps XXXIX,13) ; et, après l'avoir retrouvé, il faut s'en réjouir comme le saint roi et se remettre à la prière de toute son âme. Il faut enfin imiter saint Hilarion, dont l'histoire rapporte qu'il récitait les psaumes du saint office comme s'il eût vu Dieu présent devant lui, attentif à ce qu'il lui disait . Hélas ! que nous prions rarement de cette manière ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : le Christ toujours présent

    « Vous souvenez-vous de cette belle page où Jésus dit à son Père "qu'Il lui a donné puissance sur toute chair afin qu'Il lui communique la vie éternelle" ? Voilà ce qu'Il veut faire en vous : à toute minute Il veut que vous sortiez de vous, que vous quittiez toute préoccupation, pour vous retirer en cette solitude qu'Il se choisit au fond de votre coeur. Lui, Il est toujours là, encore que vous ne le sentiez pas ; Il vous attend et veut établir avec vous "un admirable commerce", comme nous le chantons dans la belle liturgie, une intimité d'Epoux et d'épouse ; vos infirmités, vos fautes, tout ce qui vous trouble, c'est Lui, par ce contact continuel, qui veut vous en délivrer. N'a-t-Il pas dit : "Je ne suis pas venu pour juger, mais pour sauver." Rien ne doit vous paraître un obstacle pour aller à Lui. Ne tenez pas trop compte si vous êtes enflammée ou découragée ; c'est la loi de l'exil de passer ainsi d'un état à l'autre. Croyez alors que, Lui, Il ne change jamais, qu'en sa bonté Il est toujours penché sur vous pour vous emporter et vous établir en Lui. Si, malgré tout, le vide, la tristesse vous accablent, unissez cette agonie à celle du Maître au jardin des Olives, alors qu'Il disait au Père : "S'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."... Je vais vous donner mon "secret" : pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le temple ; c'est saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit Ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire, je dirais même qu'il n'y a plus que son corps sur la terre, mais que son âme habite au-delà des nuages et des voiles, en Celui qui est l'Immuable. Ne vous dites pas que ce n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. Saint Paul dit qu'"Il nous a prédestinés pour être conformes à son image". Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille. Ce grand apôtre dont je vous parle, après avoir été ravi au troisième Ciel, sentait son infirmité et il s'en plaignait à Dieu qui lui répondit : "Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse." Voilà, n'est-ce pas, qui est bien consolant ?... »

    Bse Elisabeth de la Trinité, Lettre à madame Angles [L249 - novembre 1905], in "Oeuvres complètes", Cerf, Paris, 1991.

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  • 14 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Père m'a envoyé." - Foi en Jésus-Christ (Jn 5, 31-47)

    « Efforcez-vous de vous réunir plus fréquemment pour rendre à Dieu actions de grâces et louange. Car, quand vous vous rassemblez souvent, les puissances de Satan sont abattues et son œuvre de ruine détruite par l'unanimité de votre foi. Rien ne surpasse la paix, qui triomphe de tous les assauts que nous font les puissances célestes et terrestres.

    Rien de tout cela ne vous est caché, si vous portez à Jésus Christ une foi et un amour parfaits, qui sont le commencement et la fin de la vie : le commencement, c'est la foi, et la fin, la charité. Les deux réunies, c'est Dieu. Toutes les autres vertus qui mènent à la perfection découlent de ces deux premières. Nul, s'il professe la foi, ne pèche ; nul, s'il possède la charité, ne hait. "On connaît l'arbre à ses fruits" ; de même, c'est à leurs œuvres qu'on reconnaîtra ceux qui font profession d'être du Christ. Car aujourd'hui l'œuvre qui nous est demandée n'est pas une simple profession de foi, mais d'être trouvés dans la pratique de la foi jusqu'à la fin.

    Mieux vaut se taire et être, que de parler sans être. Il est bon d'enseigner, si celui qui enseigne agit. Nous n'avons qu'un seul maître, celui qui "a dit et tout a été fait" (Ps 32,9) ; même les œuvres qu'il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus peut entendre même son silence ; c'est alors qu'il sera parfait : il agira par sa parole et se fera connaître par son silence. Rien n'est caché au Seigneur ; même nos secrets lui sont familiers. Faisons donc tout dans la pensée qu'il demeure en nous ; nous serons ainsi ses temples et lui-même sera en nous notre Dieu. »

    Saint Ignace d'Antioche, Lettre aux Ephésiens, 13-15.

  • 2 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Présentation de Jésus au Temple (Lc 2, 22-40)

    « Aujourd'hui la Vierge Mère introduit le Seigneur du temple dans le temple du Seigneur. Joseph aussi y amène au Seigneur ce fils qui n'est pas le sien, mais le Fils bien-aimé en qui Dieu a mis toute sa faveur (Mt 3,17). Siméon, le juste, reconnaît celui qu'il attendait ; Anne, la veuve, le loue. Une première procession est célébrée en ce jour par ces quatre personnages, une procession qui, par la suite, allait être célébrée dans la joie par l'univers entier... Ne vous étonnez pas de ce que cette procession est si petite, puisqu'il est bien petit celui que le temple reçoit. Mais en ce lieu, il n'y a pas de pécheur : tous sont justes, tous sont saints, tous sont parfaits. Ne sauveras-tu que ceux-là Seigneur ? Ton corps va grandir, ta tendresse elle aussi grandira... Je vois maintenant une seconde procession où des foules précèdent le Seigneur, où des foules le suivent ; ce n'est plus la Vierge qui le porte, mais un petit âne. Il ne dédaigne donc personne..., si du moins il ne leur manque pas ces vêtements des apôtres (Mt 21,7) : leur doctrine, leurs moeurs et la charité qui couvre une multitude de péchés (1P 4,8). Mais j'irai plus loin et je dirai qu'à nous aussi, il nous a réservé une place dans cette procession-là... David, roi et prophète, s'est réjoui de voir ce jour. »

    Saint Bernard, 1er Sermon pour la Purification (Trad. Brésard, 2000 ans d'homélie, année A, Soceval, 2001)

  • Samedi 2 février 2013

    Présentation du Seigneur au Temple

    Calendrier liturgique

    « Malgré les nombreuses lumières qui brillent au choeur et les chants de la procession, la note dominante de la journée est grave. Dans l'atmosphère sereine et joyeuse des fêtes du temps de Noël elle apparaît comme un trait sombre qui laisse présager la Passion du Sauveur. Si, dans la vie du Christ, la Passion correspond à l'immolation de la victime, la Chandeleur en constitue l'offrande : la victime est préparée, consacrée, et, par les mains de Marie, offerte au Père céleste. Jésus et Marie sont maintenant prêts pour le sacrifice de la Croix que le prêtre Siméon annonce solennellement, ce sacrifice qui, suivant l'expression du vieillard, va percer d'un glaive le coeur de la Mère des douleurs...

    Combien la Mère de Dieu nous apparaît aujourd'hui digne de toutes les louanges ! Elle élève dans ses mains le Très Saint, l'hostie vivante Jésus, son bien, le fruit de ses entrailles ; elle Lui a préparé un corps capable de souffrir, un corps qui pourra subir d'une façon méritoire les souffrances de la Passion. Après la Présentation elle rachète l'enfant de ses propres moyens, à la seule fin de le nourrir, de l'élever jusqu'à l'âge d'homme pour en faire une victime parfaite...

    Historiquement la présentation au Temple a eu lieu le quarantième jour après la naissance du Sauveur. Mais, mystiquement, elle se renouvelle aujourd'hui à la célébration de la Sainte Messe. Alors Jésus est offert au Père céleste, et en Jésus - en Jésus par Marie - toute la communauté paroissiale devient une offrande vivante faite à Dieu. L'Evangile lui-même, qui nous raconte la joie du vieillard Siméon, devient pour nous une réalité pleine de grâces lorsque, dans la sainte communion, nous avons le bonheur de posséder notre Rédempteur. Combien sont merveilleux les mystères de notre foi !

    A la Chandeleur, les fidèles emportent chez eux, dans leur famille, le cierge béni pendant l'office. Il est le signe des grâces reçues en ce jour. Il représente le Christ ; il est le symbole de la foi, de cette foi qui prend sa source dans le sacrifice de Jésus, et, de là, vient baigner notre vie toute entière. On l'allume au moment de la prière familiale. A la campagne, on le fait brûler souvent pendant les orages. Le lendemain de la Purification, à la fête de saint Blaise, allons à l'Eglise recevoir la bénédiction avec les cierges consacrés la veille, pour être protégés des maladies, en particulier du torticoli et des maladies de la gorge. Enfin, dans chaque maison chrétienne, on garde précieusement le cierge qu'on allume un jour à notre lit de mort, ce cierge dont la vertu et la lumière nous préservent des ténèbres de la perdition.

    Qu'une lumière éclaire et réchauffe notre vie et notre mort : Jésus-Christ ! »

    Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln, Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

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    Fra Bartolomeo : La Présentation au Temple

  • Méditation : regarder Dieu...

    Pensez à Celui qui habite en vous, dont vous êtes le temple [...]. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire [...]. Ne vous dites pas que cela n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. »

    Bse Elisabeth de la Trinité, in 1000 paroles de saintes (571), Editions de l'Oeuvre, Paris, 2012.

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  • Audience générale de ce mercredi 2 janvier 2013

    Benoît XVI : "La grâce de Dieu est notre force"

    Au cours de la catéchèse de la première audience générale de l’année 2013 qui s’est déroulée dans la Salle Paul VI en présence de quelque 7.000 personnes, le Saint-Père a évoqué la Nativité, "une nouveauté radicale capable de changer le cours de l’histoire", et l’origine de Jésus. La naissance du Seigneur, a dit Benoît XVI, "éclaire une fois encore de sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et nos coeurs, et apporte l’espérance et la joie. D'où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les bergers trouvèrent Marie et Joseph, et l'enfant étendu dans la mangeoire. Devant la Sainte Famille, une autre question plus profonde se pose : comment cet enfant petit et faible, peut avoir apporté une nouveauté radicale dans le monde au point de changer le cours de l'histoire ? N'y-a-t-il pas peut-être quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?"."Dans les quatre Evangiles la réponse à la question d'où vient Jésus émerge avec clarté : sa véritable origine est le Père, Dieu. Il vient totalement de Lui, mais d'une manière différente de celle de n'importe quel prophète ou envoyé de Dieu qui l'ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, que personne ne connaît, est déjà contenue dans les récits d'enfance des Evangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons dans ce temps de Noël. L'ange Gabriel annonce : L'Esprit descendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. Celui qui naîtra sera saint et sera appelé Fils de Dieu".

    "Nous répétons ces mots chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : ‘et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine’, et par l’œuvre de l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie. A cette phrase, nous nous agenouillons parce que le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l'Emmanuel, Dieu avec nous. Quand nous écoutons les messes composées par les grands maîtres de musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du couronnement de Mozart, nous notons tout de suite l’arrêt marqué en particulier sur cette phrase, cherchant presque à exprimer par le langage universel de la musique ce que les mots ne peuvent manifester : le grand mystère de Dieu qui s'incarne, qui se fait homme".

    "Cette affirmation du Credo ne fait pas référence à l'existence éternelle de Dieu, mais nous parle plutôt d'une action à laquelle prennent part les trois personnes divines et qui se réalise ‘ex Maria Virgine’. Sans elle, l'arrivée de Dieu dans l'histoire de l'humanité n’aurait pas trouvé son terme et ce qui est central dans notre profession de foi n'aurait pas eu lieu : Dieu est Dieu avec nous. Marie appartient ainsi de manière irrévocable à notre foi en Dieu qui agit, qui entre dans l'histoire. Elle se rend entièrement disponible et accepte de devenir l'habitation de Dieu".

    "Parfois aussi, dans le chemin et dans la vie de foi, nous pouvons sentir notre pauvreté, notre incapacité face au témoignage que nous devons offrir au monde. Mais Dieu a justement choisi une femme vraiment humble, dans un village inconnu, dans l’une des provinces les plus reculées du grand empire romain. Même au milieu des difficultés les plus ardues que nous avons à affronter, nous devons toujours avoir confiance en Dieu, en renouvelant notre foi en sa présence et l’action dans notre histoire, comme dans celle de Marie. Rien n’est impossible à Dieu ! Avec Lui notre existence marche toujours sur un terrain sûr et s’ouvre à un avenir d'espérance certaine".

    "Ce qui arrive en Marie, à travers l'action de l’Esprit Saint, est une nouvelle création : Dieu, qui a appelé l'être du néant, par l'incarnation, donne vie à un nouveau début de l'humanité. Les Pères de l'Eglise parlent souvent du Christ comme du nouvel Adam, pour souligner le début de la nouvelle création avec la naissance du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Cela doit nous faire réfléchir sur la question de savoir comment la foi apporte aussi en nous une nouveauté forte au point de provoquer une seconde naissance. En effet, au début de la vie chrétienne, il y a le baptême qui nous fait renaître comme fils de Dieu, qui nous fait participer à la relation filiale que Jésus a avec le Père. Et je voudrais faire remarquer que le baptême se reçoit, nous sommes baptisés - c'est un passif - parce que personne n'est capable de devenir fils de Dieu par lui-même ; c'est un cadeau qui est conféré gratuitement… C’est seulement si nous nous ouvrons à l'action de Dieu, comme Marie, seulement si nous confions notre vie au Seigneur comme à un ami en qui nous avons totalement confiance, que tout change, que notre vie prend un nouveau sens et un nouveau visage : celui de fils d'un Père qui nous aime et qui ne nous abandonne jamais".

    "Nous avons parlé de deux éléments : l'élément premier l'Esprit sur les eaux, l'Esprit Créateur ; il y a un autre élément dans les mots de l'Annonciation. L'ange dit à Marie : La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est un rappel du nuage saint qui, pendant le chemin de l'exode, s'arrêtait sur la tente de la réunion, sur l'arche de l'alliance que le peuple d’Israël portait avec lui, et qui indiquait la présence de Dieu. Marie est donc la nouvelle tente sainte, la nouvelle arche de l'alliance : par son oui aux paroles de l'archange, Dieu reçoit un domicile dans ce monde. Celui que l'univers ne peut contenir, prend place dans le sein d'une vierge".

    "Revenons à la question par laquelle nous avons commencé, celle de l'origine de Jésus, résumée par la question de Pilate : D’où es-tu ? De nos réflexions, depuis le début des Evangiles, il semble clair de savoir quelle est la vraie origine de Jésus : Il est le Fils unique du Père, il vient de Dieu. Nous sommes devant ce mystère grand et bouleversant que nous célébrons en ce temps de Noël : le Fils de Dieu, l'Esprit Saint, s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Et cette annonce résonne toujours nouvelle et porte en elle l’espérance et la joie dans nos coeurs, parce qu'elle nous donne chaque fois la certitude que, même si nous nous sentons souvent faibles, pauvres, incapables de faire face aux difficultés et au mal du monde, la puissance de Dieu agit toujours et c’est justement dans la fragilité qu’il accomplit des merveilles. Sa grâce est notre force", a conclu le Pape en remerciant.

    Texte de l'allocution de Benoît XVI en français :

    « Chers frères et sœurs, la lumière de la naissance du Seigneur illumine toujours les ténèbres qui couvrent souvent notre monde et nos cœurs. Mais d’où vient Jésus, celui qui est né à Bethléem ? Les quatre évangiles disent qu’il vient totalement du Père. Conçu du Saint Esprit, né de la Vierge Marie, Jésus est « Dieu-parmi-nous ». Notre credo affirme qu’il est le Fils Unique de Dieu ; Dieu, né de Dieu ; Lumière, née de la lumière ; vrai Dieu, né du vrai Dieu. Il est de la même nature que le Père. Notre profession de foi parle aussi d’une action des trois Personnes divines qui se réalise en Marie, humble femme d’un village inconnu. En elle s’accomplit mystérieusement une nouvelle création. Avec l’Incarnation de son Fils, Dieu donne vie à un nouveau commencement de l’humanité. La foi apporte en chacun de nous une nouveauté si forte qu’elle produit une nouvelle naissance, grâce au baptême. Quand nous nous ouvrons à l’action de Dieu, comme Marie, notre vie acquiert un nouveau sens et un nouveau visage, celui d’enfants de Dieu, le Père. Par son oui, Marie devient la nouvelle arche de l’alliance, la demeure de Celui que l’univers ne peut pas contenir. En ce temps de Noël, nous célébrons un grand mystère bouleversant : par l’action de l’Esprit Saint, le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Cette annonce nous apporte espérance et joie : Dieu agit en nous et fait toujours des merveilles, malgré nos faiblesses et nos incapacités. Sa grâce est notre force !
    Je salue avec joie les pèlerins francophones en particulier ceux de la Nouvelle Calédonie et de Wallis et Futuna ! Au début de cette année, renouvelons notre foi en la présence et en l’action de Dieu dans nos vies et dans notre histoire. Ouvrons-lui grandement les portes de nos cœurs et de nos maisons pour qu’il y établisse sa demeure. Il est un Père aimant qui ne nous abandonne jamais. Bonne Année à tous ! »

    Sources : Vatican Information Service & Radio Vatican.