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tendresse - Page 2

  • Méditation : « Réjouissons-nous »

    « « Réjouissons-nous » me crie l’Église qui, elle aussi, est mère et partage avec Marie la joie d'enfanter des enfants de Dieu, des frères de Jésus.
    « Réjouissons-nous » à la première personne du pluriel. Toutes ces voies unies par la sainte mère Église autour de la sainte mère de Dieu font un concert unique qui n'est plus du temps, n'est pas encore de l'éternité, qui participe des deux, qui n'est pas plus beau que l'hymne des élus et ne peut l'être, mais... je ne sais vraiment pas dire cela.
    La vie menacée d'ici-bas, la marche incessante vers un terme qu'on peut ne pas atteindre, donnent à nos notes une nuance toute particulière. Elles viennent de la patrie ; elles viennent d'une part de nous-mêmes, qui est la terre de notre Père, elles y retournent. Elles sont ses notes en nous ; son Esprit les inspire, les règle, les anime ; ce sont les notes de son Amour, qui nous enseignent à l'aimer. Mais ce ne sont que des exercices, et nous sommes souvent de bien pauvres élèves. Que de notes nettement fausses, que d'intervalles hésitants, que d'accords défectueux ! Pourtant nous devons les jeter dans la joie si nous voulons les jeter avec amour. La mère du bel Amour reconnaît en elles, comme toute mère, son « petit », son pauvre petit, un enfant blessé et qui lui tend les bras.
    « Réjouissons-nous ». La joie d'amour, la joie d'être aimé et de pouvoir aimer, voilà la nuance qui doit passer dans tous nos chants d'exil. Même au bord des fleuves de Babylone, les harpes suspendues à des saules étrangers demeurent les harpes de Jérusalem ; et les notes dont le vent d'exil les fait vibrer rendent le son de la patrie. Une mère, une mère surtout, reconnaît cela ; elle n'entend que cela, elle entend ce son comme un rappel de tendresses passées et un appel aux tendresses futures.
    C'est là la nuance des chants d'exil. Ils expriment un présent mouvant et mêlé à travers lequel l'amour retrouve la note de fond, l'harmonie essentielle qui ne passe pas. Je puis mêler ma joie et ma louange à celle de là-haut. Elles s'accordent, elles ne font qu'un. Ma patrie est à l'octave inférieure ; elle a des arrêts, des intermittences, des silences et des soupirs, des retards et des précipitations, mais elle entre dans l'ensemble si elle aime, parce qu'elle est aimée. L'amour et la joie d'aimer, voilà sa lumière où vibrent toutes les notes des enfants.
    Les textes sacrés où se sont incarnées ces notes - et que la divine mère, où la parole du Père s'est incarnée, doit aimer à ce seul titre - ont une richesse de sens et d'horizons qui me stupéfie et m'épouvante presque. J'ai peur de trop voir et de dépasser les lignes où s'arrête la prudence. Mais dans une parole de l’Écriture n'y a-t-il pas un reflet de la Lumière infinie, et en la regardant, en la suivant longuement, n'est-il pas normal qu'on rejoigne le foyer d'où elle procède ?
    O liens subtils qui rattachent tous nos mots de la terre et du temps au seul mot du ciel et de l'éternité, ceux qui vous perçoivent sont-ils imprudents, parce que tant d'harmonies secrètes les ravissent, que nos inattentions ne savent pas découvrir ? »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Hauteurs sereines (Deuxième Partie : La Vierge, de "Contemplations mariales"), Deuxième édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1959.

    Augustin Guillerand,Réjouissons-nous,joie

    (Crédit photo)

  • Méditation : Dieu, notre Père

    « Nous sommes en face de Dieu comme l'enfant des anciennes familles où le père était tout et exerçait tout pouvoir. Sa tendresse valait la tendresse des pères d'aujourd'hui - ne la valait-elle pas beaucoup plus ? - mais il savait qu'aimer c'est vouloir le bien et non pas seulement le plaisir de ceux qu'on aime. Pour procurer ce bien, qui était son seul but, il savait commander, imposer sa volonté, contrarier les caprices, diriger et discipliner les énergies, tailler les pousses folles, en un mot, façonner dans son enfant un homme. Si la fermeté était nécessaire, il était ferme, si la punition était utile, il punissait, il avertissait, il grondait, ordonnait selon les besoins de l'être qui était comme le prolongement du sien et qu'il continuait d'enfanter pendant longtemps. Il était vraiment le représentant du Créateur auprès de cet être et, comme le Créateur, il unissait la justice à l'amour, il aimait en corrigeant, il corrigeait par amour.

    L'enfant comprenait, il répondait à cet amour vrai par une tendresse profonde. A mesure qu'il recevait communication de cette vie, qu'il devenait plus semblable, donc plus fils, plus image, une amitié, une intimité se développaient. On lui disait plus de secrets ; on lui demandait plus de services ; on l'initiait ainsi, par des exercices concrets et des exemples, plus encore que par des paroles, à son rôle de futur père et chef, on assurait en lui la continuité de la famille.

    Ainsi fait Dieu à notre égard : il nous fait à son image, c'est là son amour paternel et son rôle. il emploie à ce but des moyens très variés : la justice en est un. L'enfant doit avouer ses fautes, accepter les remontrances, en enrichir son amour, comprendre que l'amour et le souci de communiquer la vie dictent les avertissements et inspirent les reproches. il grandit à ce régime, il participe plus largement à la vie paternelle, il reproduit mieux les traits du père, il est plus fils, plus de la famille. »

    Dom Augustin Guillerand, Face à Dieu, la prière selon un Chartreux, Parole et Silence, Saint-Maur, 1999.

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    (Source et crédit photo : Murdo Macleod/Guardian)

  • Méditation : "seul un cœur vulnérable est capable d'aimer"

    « Qu'est-ce qui différencie le vieillard devenu semeur d'amour et de sagesse et ceux qui ruminent leur passé en se plaignant d'avoir été des victimes ? Ne serait-ce pas d'avoir accepté d'être vulnérable ? Il a connu les mêmes épreuves que les autres, mais il a appris, après des années de lutte contre lui-même, que seul un cœur vulnérable, un cœur de chair, est capable d'aimer.
    Quoi que nous fassions, notre vie est un combat et une suite de crises. Toute crise est là pour nous attendrir, alors que nous cherchons à nous endurcir. Pour nous ouvrir aux autres, alors que nous voulons nous refermer sur nous-mêmes. Pour nous désarmer, alors que nous cherchons à nous défendre et à nous protéger. Pour nous mettre à nu, alors que nous aimons porter des masques et de beaux apparats.
    Pour acquérir la maturité humaine, nos masques doivent tomber, et nos "blindages" se briser. L'amour est à ce prix ! Il faut bien du temps pour que notre cœur de pierre devienne doucement un cœur de chair... »

    André Daigneault, Du cœur de pierre au cœur de chair, A travers les crises de la vie, Paris, Ed. de l'Emmanuel, 2004 (4ème de couverture) - 1ère éd. Le Renouveau, Charlesbourg, 1989.
     

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  • Méditation avec St Jean Eudes : imitation de la Bse Vierge Marie

    « Je vous exhorte, mon cher fils, d'aimer notre très sainte dame et notre divine maîtresse ; car si vous désirez vous garantir d'une infinité de périls et de tentations dont cette vie est pleine, si vous désirez trouver de la consolation et n'être point accablé de tristesse dans vos adversités, si enfin vous souhaitez d'être uni inséparablement avec notre Sauveur, ayez une vénération et une affection singulières pour sa très pure, très aimable, très douce, très fidèle, très gracieuse et très puissante mère ; car si vous l'aimez véritablement et que vous tâchiez de l'imiter soigneusement, vous expérimenterez qu'elle vous sera aussi une mère pleine de douceur et de tendresse, et qu'elle est si pleine de bonté et de miséricorde, qu'elle ne méprise personne et qu'elle ne délaisse aucun de ceux qui l'invoquent ; n'ayant point de plus grand désir que d'élargir les trésors des grâces que son fils lui a mis entre les mains, à tous les pécheurs.

    Quiconque aime cette Vierge immaculée, est chaste ; quiconque l'honore, est dévot ; quiconque l'imite, est saint. Personne ne l'aime sans ressentir les effets de son amour réciproque : pas un de ceux qui lui ont dévotion ne peut périr ; pas un de ceux qui tâchent de l'imiter ne peut manquer d'acquérir le salut éternel. Combien a-t-elle reçu dans le sein de sa miséricorde de misérables pécheurs qui étaient comme dans le désespoir et dans l'abandon à toutes sortes de vices, et qui avaient déjà, s'il faut ainsi dire, un pied dans l'enfer ; et qu'elle n'a pas néanmoins rejetés, lorsqu'ils ont eu recours à sa piété ; mais qu'elle a arrachés de la gueule du dragon infernal, les réconciliant avec son fils, et les remettant dans le chemin du paradis ; car c'est une grâce, un privilège et un pouvoir que son fils lui a donné, qu'elle puisse amener à la pénitence, ceux qui l'aiment, à la grâce ceux qui lui sont dévots, et à la gloire du ciel ceux qui s'efforcent de l'imiter. »

    St Jean Eudes, Le Cœur Admirable de la très sacrée Mère de Dieu ou La dévotion au très saint Cœur de la bienheureuse Vierge Marie (Livre IV, ch. IV), Troisième édition, Tome second, A Paris, chez L. D. Delossy, Libraire-Editeur, 1834.

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  • Méditation : Notre Dame du Mont Carmel

    « Les jours les plus proches de la grande fête de Marie se trouvent relevés par la solennité qui célèbre la Bienheureuse Vierge dans les symboles prophétiques et dans les prodiges rassemblés autour du Mont-Carmel. Déjà le début de la messe nous fait entendre l'appel heureux de celle de l'Assomption : « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur ». Les oraisons nous redisent les privilèges de l'Ordre fondé sur la terre même de Jésus et de Marie et auquel nous associe le plus ancien des scapulaires. Renouvelons-nous dans la tendre douceur de ce vêtement qui nous enveloppe en quelque sorte de la protection de notre Mère. Ce symbole maternel n'est-il pas magnifiquement célébré dans les promesses que l’Église prête à Marie elle-même et que nous trouvons dans l'épître de la messe de saint Jean ? « Comme une mère honorée... elle le revêtira de l'esprit de sagesse et d'intelligence et le couvrira d'une robe de gloire. Elle accumulera sur lui la joie et l'allégresse et lui donnera pour héritage un nom éternel. » Méditez avec une tendresse extasiée les promesses de votre Mère à ceux qui se revêtent de son amour comme de la robe nuptiale ordonnée par son Fils divin. Rappelez-vous tant d'autres prodiges illustrant le maternel symbole, sous la forme de vêtements célestes apportés par Marie à ses serviteurs. L'un d'eux demeure toujours le grand souvenir de Tolède et de sa splendide cathédrale. Chaque année donc, en la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, ayez à cœur de renouveler votre dévotion au scapulaire, ravissant témoignage de la protection de Marie. »

    Edmond Joly (1861-1932), Notre-Dame de Bonheur, Casterman, Paris, 1938 (éd. posthume).
    (NB : "Notre Dame de Bonheur" sera présentée le 9 août prochain.)

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  • Congrès pastoral diocésain de Rome : discours du Pape François

    Au Vatican, la salle Paul VI était comble. 11 000 fidèles du diocèse de Rome, accompagnés de leurs prêtres sont venus assister au coup d’envoi donné par le Pape, l’évêque de Rome, au Congrès pastoral diocésain de Rome. Dans son discours, le Pape a mis en lumière une série de thématiques sur lesquelles les prêtres, comme les fidèles, sont invités à réfléchir.

    Nous ne sommes pas orphelins

    Nous vivons des « vies accélérées », des journées « convulsives » : accompagner les enfants à l’école, aller au travail où l’on vit parfois des tensions, se retrouver dans les embouteillages avant de rentrer chez soi. Nombreux, explique le Pape, sont ceux qui portent cette croix et aimeraient que leur enfants « trouvent un sens à leur vie ». Souvent « les enfants sont orphelins », en manque d’espérance pour guider leur chemin. Les grands-parents sont en maison de repos. Les parents sont pressés. Ils aiment, mais « trop rapidement » leurs enfants, sans prendre le temps de perdre du temps pour jouer avec eux.

    40% de jeunes sont au chômage en Italie. La société même nous laisse orphelins. « Avoir des commodités, cela ne saurait procurer la joie », explique François. En revanche, « le regard infini de Jésus, oui », rappelle-t-il.

    Sans prendre le temps, on ne peut ouvrir son cœur à la grâce de Dieu. Or Jésus est venu nous aimer dans la gratuité, en nous promettant que nous ne serons jamais orphelins. Le Pape a ainsi demandé au clergé romain d’annoncer au monde que « nous ne sommes pas des orphelins ».

    Donner de nouveaux enfants à l’Église

    « Notre mère l’Église est un peu vieille. Ce n’est pas une grand-mère, mais on doit la rajeunir. Pas en allant voir un chirurgien esthétique, mais en lui donnant des enfants », comme Dieu en donna à Sarah, Élisabeth ou Noémie qui vieillirent sans enfant. « Nous devons être une mère et non une ONG bien organisée. Cela est nécessaire, mais pour aider la maternité de l’Église », a poursuivi le Pape. Il précise : l’évangélisation ce n’est pas le prosélytisme, « faire remplir des fiches d’adhésion ». François cite alors Benoît XVI : « L’Église ne croît pas par prosélytisme, mais par attraction maternelle ».

    L’accueil et la tendresse

    Le Pape le répète par deux fois. « Il comprend la fatigue des prêtres qui ont tellement de travail », mais il insiste sur l’importance d’une Église avec une « porte ouverte », qui sait être « tendre comme une mère ». Il faut se montrer attentif à ceux qui viennent trouver les prêtres dans les paroisses, plein de « compassion », avec un cœur « sans frontière », un regard infini de douceur, « le regard de Jésus ».

    Il faut repenser à notre accueil. « Nos horaires sont-ils les bons ? Notre langage est-il adapté ? Sommes-nous présents sur les nouvelles technologies, sur les terrains de sport ? Il faut avoir l’audace d’adopter de nouvelle modalités d’accueil », en laissant la porte ouverte , conclu le Pape qui félicite enfin les prêtres italiens. C’est grâce à eux que l’Église italienne est si forte.

    Source : Radio Vatican.

  • Mois du Sacré-Coeur - Seizième jour

    Seizième jour

    Prions, afin que la Ste Vierge soit plus connue et plus aimée.

    Le deuxième désir du Cœur de Jésus est l’honneur de la Ste Vierge.

    Ah ! comme il est doux à Jésus de voir honorer et aimer sa Mère ; sa Mère, à qui il a si longtemps obéi, sa mère si vertueuse, si sainte, si bonne ; sa mère qu’il a vue tant souffrir !... Aussi voyez comme il inspire une foule de pratiques de dévotion en son honneur, comme il bénit ceux qui l’invoquent, comme il donne la paix et la joie à ceux qui l’aiment… Ô Jésus, Jésus, nous voulons bien l’aimer votre Mère… Nous aurons toujours pour Marie la dévotion la plus tendre.

    Je réciterai aujourd’hui un acte d’abandon à la Ste Vierge.

    Cf. l'Acte d'abandon à la Très-Sainte Vierge Marie dans le commentaire ci-dessous.

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    La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus
    Exposition sur l'histoire de cette dévotion

  • Méditation - Prière de confiance et d'abandon

    « Père, je me réfugie près de vous, dans le creux de votre Tendresse. J'ai besoin de vous aimer sans rien dire. Et d'abord de « réaliser » que vous m'aimez, malgré ce que je suis. Ce qui m'aide à comprendre que vous ayez pour moi, tel que je suis, un Amour merveilleusement paternel, c'est de penser que tous les obstacles qui peuvent, de mon fait, arrêter votre amour ne sont rien en comparaison des obstacles créés par ma nature d'homme... Si vous avez traversé l'infini pour venir à moi, vous traverserez bien la laideur dont je me suis entouré comme d'un fossé plein d'eau. Au fond, dans certain non sum dignus, entre un extraordinaire orgueil. Comme si mon indignité me venait surtout de mes péchés !... Je cherche une comparaison. Peut-être celle-ci : le paysan invité par le roi et qui est confondu par la bonté du roi, laquelle il fait consister en ceci : que le roi l'invite, lui, bien qu'il soit plus pauvre que tel de ses cousins... Quelle méconnaissance ! C'est imaginer que le roi l'invite pour son mérite. Et il ne l'invite que parce qu'il est paysan. L'amour qu'a pour moi mon Père est cet amour qui s'adresse à moi parce que je suis homme, ou plutôt en tant que je suis homme ; seulement, en même temps, et parce qu'il est divin, il m'enveloppe en tant que je suis moi. Tout le reste, mes fautes et mes mérites, c'est une peine ou une joie donnée à son amour et qui en nuance le caractère.
    Donc, une chose certaine, et que je dois me répéter : je suis aimé, moi, moi-même, et couvé par une tendresse cachée, mais vigilante. Si j'étais en état de péché, je n'aurais qu'à dire : « Pardon », pour réveiller sur le visage du Père le sourire prêt à parler. Si je suis seulement tiède, et sans vraie beauté, avec la poussière des péchés véniels collée à ma peau, alors encore il me faut croire que l'Amour me regarde, comme une maman son enfant espiègle qui vient encore de se barbouiller le visage avec la confiture qu'il a volée.
    Mon Dieu, mon Dieu, gardez-moi cette assurance que j'ai (par l'effet d'une grâce) de votre amour ! Que je ne cesse pas de vous voir comme je vous vois ! Petite opinion de moi, mais immense opinion de vous.
    S'il fallait que je fusse digne de votre amour pour oser l'accepter, vous ne seriez plus vous, vous ne seriez plus l'Amour. Je fais un acte de foi éperdu, mais qui ne me coûte pas, dans votre indulgence sans limite. Vous m'aimez, vous m'aimez : faites que je vous aime. »

    Auguste Valensin s.j. (1879-1953), La Joie dans la foi (Notre Père), Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1954.

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  • Méditation : Apprenons à nous abandonner en Dieu

    « Apprenons à nous abandonner, à faire confiance totale à Dieu dans les grandes choses comme dans les petites, avec la simplicité des enfants. Et Dieu manifestera sa tendresse, sa prévoyance, sa fidélité d'une manière parfois bouleversante. Si Dieu nous traite à certains moments avec une grande rudesse apparente, il a aussi des délicatesses imprévues dont seul un amour aussi tendre et pur que le sien est capable. Saint Jean de la Croix à la fin de sa vie, en chemin vers le couvent où il allait finir ses jours, malade, épuisé, n'en pouvant plus, a envie d'asperges comme il en mangeait dans son enfance. Près de la pierre où il s’assoit pour reprendre souffle, une botte est là, miraculeusement déposée.

    Au milieu de nos épreuves nous ferons l'expérience de ces délicatesses de l'Amour. Elles ne sont pas réservées aux saints. Elles sont pour tous les pauvres qui croient vraiment que Dieu est leur Père. Elles seront pour nous un puissant encouragement à nous abandonner, bien plus efficace que tous les raisonnements.

    Et je crois que c'est là la vraie réponse au mystère du mal et de la souffrance. Réponse non pas philosophique, mais existentielle : En m'exerçant à l'abandon, je fais l'expérience concrète que, effectivement, "ça marche", que Dieu fait tout concourir à mon bien (*), même le mal, même les souffrances, même mes propres péchés. Combien de situations que je redoutais, quand elles arrivent, apparaissent en fin de compte supportables, et finalement bénéfiques après leur premier impact douloureux. Ce que je croyais contre moi se révèle en fait être en ma faveur. Alors je me dis : ce que Dieu fait pour moi dans son infinie Miséricorde, il doit bien aussi le faire pour tous les autres, de manière mystérieuse et cachée, il doit bien le faire aussi pour le monde entier. »

    (*) : cf. Rm 8, 28 (" Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.")

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la - Petit Traité sur la Paix du Cœur (2e Partie, 4), EdB, 1991.

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  • Méditation : la Sainte Famille

    « Une famille pas comme les autres :
    un enfant sans père, un époux qui ne possède pas sa femme. Et pourtant la densité humaine de la vie en famille peut y être reconnue avec, en plus, un éclairage sur ce qui s'y cache en profondeur. Marie est fécondée par une parole reçue dans la foi, sans semence d'homme. Et Joseph apprend en rêve qu'il peut devenir époux et père en acceptant de n'y être pour rien. Ces récits heurtent notre logique. Il est bon qu'ils continuent de faire problème. Comment dire l'Esprit dans le langage des hommes charnels ? Nos relations avec l'Esprit de Dieu sont de l'ordre de la parole, non de la chair.
    Le Fils de Dieu ne peut pas naître parmi nous si l'homme prétend pouvoir l'engendrer. Ce n'est pas la rencontre charnelle d'un homme et d'une femme qui peut faire que leur enfant, Jésus, incarne et révèle Dieu parmi les hommes. Les Évangiles effacent donc le rôle de la chair pour souligner celui de la parole dans la génération humaine du Fils de Dieu. L'homme croit en sa puissance. Il est fier de son sexe. Voici un homme, Joseph, qui accepte d'être passif et de recevoir pour fils un enfant qui vient de l'Esprit. On dit que la femme est passive. En voici une, Marie, impuissante à concevoir seule un enfant, mais intensément active pour croire à la parole qui fait fructifier en elle le fruit de l'Esprit.
    Histoire unique, comme est unique celle de Jésus Fils de Dieu. Histoire éclairante pourtant, révélatrice de toute histoire d'hommes et de femmes qui deviennent pères et mères. Il ne suffit pas de faire un enfant pour qu'il soit enfant de l'amour. Le fruit de l'amour naît de la parole donnée et reçue qu'échangent les parents. Et les géniteurs ne deviennent père et mère qu'au terme d'un long détachement où chacun renonce à posséder l'autre. La famille est le lieu charnel où se mûrit l'expérience de relations qui dépassent les liens de la chair et du sang. Cela ne va pas sans conflits. Il est nécessaire qu'ils se disent, qu'ils s'éclatent, comme on dit, en éclats de langage, pour qu'ils soient dépassés, et que naissent, entre époux comme entre parents et enfants, des rapports fondés sur la confiance et la liberté de la parole donnée et tenue. »

    Jean Delorme, exégète, cité in Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous - Entrer dans le mystère de l'Incarnation, Parole et Silence, 2006.

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    « La famille de Jésus nous révèle que, pour être vrai et durable, l'amour entre les époux, et entre les parents et les enfants, doit être bâti sur la parole donnée, échangée, partagée, gardée. Le foyer de Marie et de Joseph nous dit que l'amour ne s'épuise pas dans le sexe, mais qu'il réside tout autant dans la parole donnée, reçue, gardée, et sans cesse approfondie en fidélité. Marie et Joseph se sont mariés en réponse à la Parole de Dieu. Il est dit à Joseph : "Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse... Il fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse" (Mt 1, 20 ; 24). Le foyer de Marie et de Joseph est bâti sur la Parole de Dieu. Jamais nous ne pourrons connaître et dire la tendresse qui a uni Marie et Joseph. Ce qui les a unis, c'est la Parole de Dieu reçue, gardée, partagée et devenue leur propre parole.
    [...]
    Les familles sont un des premiers champs de l'apostolat et parmi les premiers acteurs de la mission. La famille est la communauté où la Parole de Dieu commence à être transmise, accueillie et priée. Par là elle est une "petite Église", une Église domestique, ouverte sur la "grande Église". Telle est la raison pour laquelle nous devons promouvoir et soutenir les mouvements dont l'objectif est la promotion et le soutien de la qualité chrétienne des familles. L'attitude de l’Église catholique au sujet de l'unité, de la fidélité et de l'indissolubilité dans le mariage n'est pas d'abord disciplinaire. Elle a pour fondement la conviction que l'amour véritable réside dans la parole donnée, reçue et gardée. »

    Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous - Entrer dans le mystère de l'Incarnation, Parole et Silence, 2006.

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  • Méditation : répondre à l'amour de Dieu

    « Comment refuser à notre Dieu ce qu'Il désire tant, ce qu'Il demande avec tant d'ardeur ? Hélas ! au lieu d'amour, Il ne voit chez le très grand nombre que tiédeur et lâcheté, souvent indifférence, offense et outrage. Que le spectacle de tant de bonté d'une part, de tant d'ingratitude de l'autre est amer au Cœur aimant ! "Mes yeux ont répandu des ruisseaux de larmes, parce qu'on n'observe pas votre loi." (Ps. 118, 136). Si nous comprenons et sa tendresse et sa soif d'être aimé, nous devons nous efforcer de Le dédommager par notre fidélité et notre générosité. Il sera d'autant plus doux à son Cœur de recevoir des preuves de notre amour qu'Il en rencontre moins chez nos frères.
    Comme l'amour a été la vie de Jésus, que l'amour soit toute notre vie, et puisque nous avons été créés pour aimer notre Dieu, puisque pendant les siècles des siècles nos occupations au ciel, nos grandes joies, notre vie sera d'aimer, commençons ici-bas et que tous nos actes soient inspirés par l'amour.
    Ô Jésus, vous qui m'aimez tant, faites que je comprenne votre amour et que je réponde à votre amour ! »

    Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch. XV), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • Un mois avec Marie - Trentième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TRENTIÈME JOUR
    Tendresses divines

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    L'homme n'est qu'un atome devant Dieu. Qu'un cyclone se déchaîne, une tempête en mer, comme un simple fétu il est emporté corps et biens. Une goutte de sang dans son organisme dévié de son cours normal, et le voilà mort !
    Cet être de néant est cependant l'objet des Tendresses divines les plus touchantes. Il eut pu naître esclave, soumis d'autorité à son Créateur et Seigneur... Mais non, il sera fils de famille, noble, beau, libre dans ses déterminations, à l'image de son Père des Cieux.
    L'Univers sera son palais, où non seulement le nécessaire, l'utile, mais l'agréable et le superflu lui seront donnés avec une prodigalité inouïe. Toutes les voix de la nature chanteront à l'envi l'Amour d'un Dieu épris de sa petite créature. Celles du ruisseau et de la brise, de la fauvette et du rossignol, le bruissement des feuilles agitées par le vent et le bourdonnement de l'insecte. Et le langage silencieux des mousses et du brin d'herbe qui poussent, du lierre qui grimpe, des blés qui ondulent, des fleurs aux brillants coloris, aux parfums enivrants...
    Seul, dans ce concert unanime, l'homme lance la note discordante : il se rebelle contre son Bienfaiteur.
    Le Très-Haut va-t-il le pulvériser ?... Il le chasse du Paradis terrestre, le déclare déchu de ses droits primitifs ; mais... de son Cœur ému d'une pitié sublime, jaillit aussitôt la promesse d'un Sauveur qui sera son propre Fils Unique et d'une Mère incomparable. Nous demeurerons, malgré tout, les enfants adoptifs, ayant droit à l'héritage. Le Christ et la Vierge bénie ne cesseront de répandre sur nous les trésors de leur miséricordieuse Bonté. Signalons-en quelques exemples.
    Que ne devons-nous pas à Marie notre Mère !
    Apparaissant le 19 septembre 1846 à La Salette, elle confie à deux petits bergers : « Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous ». Elle verse des larmes à la pensée des châtiments mérités par nos ingratitudes et nos innombrables péchés : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. » Elle le retient encore cependant pendant quatre années. Puis, la guerre de 1870 éclate mais dure peu. Celle de 1914 est abrégée par sa puissante intercession : « La guerre va finir vite », annonce-t-elle le 13 juillet 1917 à Fatima. Afin de conjurer la conflagration mondiale qui débute en 1936 par la persécution religieuse en Espagne, elle multiplie ses avertissements, ses conseils, ses promesses. Et toujours transparaît son ineffable Tendresse.
    La foule (de 70.000 personnes) qui assiste le 13 octobre 1917 au Grand Miracle, est trempée jusqu'aux os par une pluie incessante, dans le bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en bourbier. Soudain, dans un ciel dépouillé de nuages, le soleil regagne sa place et reprend son éclat normal. Alors, par une touchante délicatesse de Notre-Dame, chacun a la douce surprise de voir ses vêtements complètement secs.
    Dans la vision multiforme du même jour, le tableau de la Sainte Famille a disparu, et Notre-Seigneur adulte apparaît.
    En son divin Fils, Marie trouve un adorable Complice de ses maternelles Bontés. Ou plutôt, de ces Bontés, le Cœur de Jésus est la Source, et le Cœur de Marie, l'inépuisable Canal.
    Stratagème ineffable ! Obligé de punir la terre où déborde l'iniquité, le Juge suprême nous présente le Cœur Immaculé de sa Mère comme Remède et Port de Salut...
    Ô Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, nous voulons amarrer en Vous la barque de notre vie et, de toutes nos forces, travailler à l'extension par le monde, de votre Règne d'Amour.

    PRIÈRE
    DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

    Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma mère et que je suis votre enfant, que vous êtes très puissante et que je suis un pauvre petit être vil et faible. Je vous supplie, ma très douce Mère, que vous me gouverniez et défendiez dans toutes mes voies et actions.
    Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné toute puissance !... Ne me dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et singulièrement la mienne.
    Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir ! ...
    Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant : Elle est bien riche pour m'assister ; mais, hélas ! n'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas...
    Puis donc, ô très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne me soulagez ?
    Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
    - Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés...
    - Délivrez mon âme et mon corps de tout mal, et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité !
    Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


    Ô Marie, Reine de la Paix,
    intercédez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Vingt-cinquième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-CINQUIÈME JOUR
    L'Oraison

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    L'Ange a préparé les petits Voyants de Fatima aux Apparitions de Notre-Dame ; mais ensuite, cette bonne Mère ne laisse à personne le soin de leur formation.
    Elle leur montre que le péché est le seul véritable mal de l'homme Elle leur apprend à prier pour les pécheurs, à corriger leurs défauts, à faire des sacrifices, à accepter et même rechercher la souffrance.
    Pour exciter leur zèle, ouvrant les mains, elle darde sur eux une merveilleuse clarté qui les plonge en notre grand Dieu Trine et Un, leur révélant quelque chose de sa souveraine Beauté, de sa Toute-Puissance, de sa Bonté, de sa Tendresse infinie pour tout le genre humain. Dans l'intensité de leur saisissement, les enfants tombent à genoux ne sachant que répéter :
    « Ô très Sainte Trinité, je vous adore !... Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime ! »
    François, très particulièrement, reste frappé, pénétré de cette immense grâce : « Nous étions tout embrasés dans cette lumière qui est Dieu, avouait-il, et nous ne brûlions pas. »
    Maintes fois désormais, il s'éloignera de ses deux compagnes pour trouver la solitude qui l'attire et se perdre dans l'Infini divin.
    Un jour où, par dévouement, il surveille seul les brebis à l'extrémité d'une sapinière, Jacintha va le chercher. Ne le trouvant pas, après avoir couru de tous côtés, elle l'appelle... mais en vain ; effrayée, elle rejoint Lucie qui part à son tour. Tout d'abord, elle ne voit rien non plus et n'obtient aucune réponse à ses appels. Enfin elle découvre son cousin derrière un petit mur qui le cache. A genoux, la tête penchée jusqu'à toucher le sol, il est en prière. Lorsque sa cousine le touche à l'épaule, il parait s'éveiller d'un long sommeil. Sourd aux bruits de la terre, ce cher petit contemplatif s'était absorbé en Dieu au point de ne pas entendre son nom crié à quelques mètres de lui.
    « Comment est Dieu !... Il est tel que nous ne pouvons l'exprimer ! disait-il à Lucie et à Jacintha. J'ai eu beaucoup de plaisir à voir l'Ange ; plus encore à voir la Sainte Vierge. Mais ce qui m'a plu davantage, c'est de voir Dieu dans cette grande lumière que la Dame nous a mise dans la poitrine. »
    « J'aime tant Notre-Seigneur !... »
    Et nous, l'aimons-nous ?... Nous n'avons pas reçu le même genre de grâces que François ; mais oui bien toutes celles qui peuvent faire de nous des Saints si... nous le voulons !
    Très peu parmi les Elus ont été gratifiés ici-bas par des apparitions, à tous est resté possible le cœur à cœur avec Dieu dans la prière, l'oraison.
    Nos devoirs d'état ne nous permettent point de passer des heures aux pieds du Seigneur !... mais oserons-nous lui refuser chaque matin un quart d'heure, quelques minutes ?...
    Cet instant, court et fervent, arrachera notre journée au banal terre à terre en l'orientant vers le Ciel. Il répandra en nous la force et la patience pour affronter sans faillir les travaux, les difficultés, les heurts quotidiens. L'atmosphère recueillie qu'il laissera dans nos âmes, conservée et cultivée, nous empêchera de nous extérioriser à l'excès, de nous évaporer..., de perdre le contact divin qui purifie, éclaire et sanctifie.
    Jésus, l'Hôte adoré, demeure en nos âmes toujours, partout. Ne l'oublions pas ! (Seul, le péché mortel peut le chasser) et Il est jaloux de se faire, comme Il le fut pour Marie : sa Mère et la nôtre, « l’Âme de notre âme, la Vie de notre vie ».
    Sachons comprendre, sachons répondre aux désirs de son Amour. Vivre uni au Sauveur, c'est préluder dès cet exil au bonheur parfait qui nous attend dans l'éternelle Patrie.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma bonne Mère, bénissez votre enfant d'une bénédiction de fidélité qui l'aide à remplir tous ses devoirs, d'une bénédiction de pureté qui l'éloigne de tout péché, d'une bénédiction d'amour qui lui donne la grâce de vous aimer beaucoup, vous et votre divin Fils. Ainsi soit-il.

    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation : Saint Luc

    L'évangéliste St Luc, fêté aujourd'hui, est né à Antioche, au sein d'une famille païenne. Médecin de profession, il s'est converti au Christ vers l'an 40. Il fut pour l'Apôtre St Paul un compagnon fidèle, demeurant à ses côtés jusqu'à la dernière étape de sa vie († 67).

    Dante Alighieri appelait St Luc « Scriba mansuetudinis Christi » : "scribe de la mansuétude du Christ".
    En effet, son Évangile contient des paraboles et des événements qu'aucun des trois autres évangélistes n'a rapportés : la prostituée pardonnée (ch. VII, 36-50), le "bon samaritain" (ch. X, 29-37), la brebis perdue, la drachme perdue et "l'enfant prodigue" accueilli par son père (ch. XV) qui court le prendre dans ses bras à son retour, le publicain (ch. XVIII, 9-14) rentrant chez lui justifié, l’existence de Zachée (ch. XIX, 1-10), le bon larron (ch. XXIII, 39-43) crucifié aux côtés de Jésus et à qui est promis le Paradis...

    C’est la miséricorde et la tendresse de Dieu qui caractérisent ces passages de son Évangile, et qu’il nous fait connaître. En cela, il se révèle véritable disciple du Seigneur, bien que ne l'ayant pas connu lui-même.

    Eusèbe de Césarée († v.340) l'a par ailleurs qualifié de « peintre de la Vierge Marie » (voir icône ci-dessous) car St Luc rappelle en détail des événements de la vie de Notre Dame, que la Tradition aime à penser qu'il les aurait recueillis de la bouche même de la Sainte Vierge.

    « Seigneur Dieu, puissions-nous redécouvrir, à travers le témoignage que Saint Luc nous en donne, ton visage de compassion et de miséricorde. Puissions-nous T’accueillir comme ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à Lui, la Source de vie. Nous n’aurons jamais rien de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde. Fais de nous de véritables disciples, porteurs de cette Bonne Nouvelle de ton salut offert à tous. »

    Sources infos : Catholique.org et Paroisse Saint Joseph des Falaises

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  • Un mois avec Marie - Quinzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    QUINZIÈME JOUR
    L’Éducation

    enfant en prièreMarie est la Mère parfaite, éclairée, tendre et forte à la fois. Regardons-la à Bethléem.

    Elle entoure l'Enfant divin de son amour, Elle lui prodigue ses soins, et avec quelle joie, quelle douceur ! Mais bientôt le saint vieillard Siméon plante le glaive dans son Cœur maternel...
    Elle pressent pour son cher « Premier-Né » les contradictions, les blasphèmes, la persécution...
    Auprès du berceau de Jésus flotte déjà une vision de mort... Une couronne sanglante s'esquisse autour de sa tête blonde…
    La Vierge adhère pleinement au plan de l’Éternel ; Elle accepte la part immense des douleurs qui la submergeront... Plus encore, s'élevant au-dessus de ses sentiments naturels, sa volonté perdue en celle du Père, Elle accepte, Elle veut avec Lui, la Passion de son Bien-Aimé.
    Il lui en coûte tout le sang de son Cœur, car sa tendresse est incommensurable ; mais le but est sublime... Elle sacrifie tout et se sacrifie elle-même pour l'Œuvre de la Rédemption.
    Au pied de la Croix, une nouvelle maternité s'offre à Marie. Son Cœur se dilate pour accueillir tous les humains.
    Toujours Mère parfaite : éclairée, tendre et forte à la fois, Elle ne les aimera point d'autre façon que son Jésus, car Elle ambitionne pour eux le plus beau, le meilleur.
    En chacun, Elle voudrait mouler un Saint. Pour cela - vu la déchéance originelle - il faut passer par l'épreuve, à sa suite et à celle du Sauveur. Elle le sait, Elle y consent pour nous, mais Elle accourt à notre premier appel pour nous secourir, nous aider.
    Éducatrice incomparable, lorsqu'Elle apparaît aux trois petits enfants de Fatima, Elle leur apprend à réprimer leurs défauts, Elle les exhorte aux sacrifices généreux, à l'acceptation de la souffrance. Elle les aime trop pour trahir leurs intérêts majeurs, aussi les élève-t-elle à une hauteur morale et spirituelle qui, devenue leur félicité et leur gloire, excite aujourd'hui notre admiration.
    Quelle leçon pour nous !
    Si nous avons charge d'âmes, prenons conscience de nos responsabilités.
    La Foi abreuvait nos pères de l'éternelle Vérité ; son affaiblissement ruine en nous l'esprit surnaturel. La matière, le temporaire nous subjuguent, ils captent notre attention, nos activités, s'emparent de la première place, et l'âme est sacrifiée.
    Combien d'enfants sont les victimes de ce dangereux renversement des valeurs !
    Certes, il convient de bien soigner ces chers petits, de les acheminer peu à peu vers une situation convenable. Cela est nécessaire, mais insuffisant.
    Le Baptême dépose en nos enfants un germe divin qui demande à être cultivé, développé par la répression des défauts naissants, le redressement des inclinations fâcheuses, la formation à la vertu. C'est la belle mission des parents. On ne peut l'accomplir sans parfois faire souffrir l'enfant. Souffrance salutaire, agent souvent indispensable de l'éducation et recommandé par l'Esprit-Saint.
    Trop nombreux, hélas ! sont parmi les chrétiens ceux qui, pour s'éviter une peine, car il en coûte, ou bien par une faiblesse coupable, une sensibilité cruelle, ont manqué de courage pour contrarier leurs enfants, les punir et les corriger à propos. Ils ont compromis leur bonheur ici-bas - car le joug des passions est le pire des tourments -, et peut-être aussi leur avenir éternel.
    A l'égard même de la société, ils ont failli à leur devoir, contribuant à entretenir et accroître en son sein la veulerie et la dépravation, dont nous subissons aujourd'hui les terribles conséquences.
    Il est temps de réagir.
    Parents chrétiens, regardez Marie, votre Modèle. Sachez vouloir à son exemple, pour les vôtres, en vue d'un bien supérieur, même l'épreuve et le juste châtiment.
    Veillez à la santé de vos enfants, entourez-les d'affection, mais aussi appliquez-vous sans faiblir, à leur donner un esprit juste, une volonté énergique, une âme loyale et généreuse, qui ne transige jamais avec le devoir quel qu'il soit et quoi qu'il lui en puisse coûter.

    PRIÈRE

    Très Saint Cœur de Marie, doux et fort à la fois, apprenez-nous à marcher vaillamment à votre suite, sans rien négliger de ce qui est pour nous le devoir. Aidez-nous à accomplir parfaitement la mission que le Seigneur a bien voulu nous confier.

    Bénie soit la très pure, très sainte et très immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
    (300 j. plénière une fois le mois.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Cinquième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    CINQUIÈME JOUR
    Les Gloires de Marie

    Qu'elle est belle, Marie !

    Si belle, disait Bernadette, que lorsqu'on l'a vue, on voudrait mourir pour la revoir.
    Elle se montre à Fatima toute candeur, toute lumière, toute splendeur, et les petits voyants : Lucie, François, Jacintha, demeurent extasiés dans leur contemplation.
    Il faut un certain temps à Lucie pour se ressaisir et engager la conversation. La vision disparue, Jacintha à chaque instant s'exclame : « Oh ! la belle Dame ! mais qu'elle est belle ! »
    Qu'ont-ils vu ces privilégiés ? La forme humaine de la Vierge, son visage idéal, son sourire. Et c'est déjà beaucoup. Mais ont-ils pénétré le mystère de Celle qui, de tout temps, a existé dans les desseins éternels, y occupant une place unique, au-dessus des Anges et des hommes ?
    La sainte Église lui applique justement ces paroles du Livre de la Sagesse : « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant qu'il créât aucune chose. J'ai été établie dès l'éternité et de toute antiquité, avant que la terre fût créée... Lorsqu'il préparait les cieux, j'étais présente...
    « J'ai trouvé partout le repas et une demeure dans l'héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m'a parlé et m'a fait connaître sa volonté ; Celui qui m'a créée a reposé dans mon tabernacle... Je me suis élevée comme le cèdre du Liban et comme le cyprès de la montagne de Sion, comme les palmiers de Cadès et comme les plants de rosiers de Jéricho... J'ai répandu une odeur de parfum comme la cannelle et le baume le plus précieux... » (1)
    Comment redire les gloires de Marie ?
    Associée à la Paternité du Tout-Puissant..., Épouse de l'Esprit-Saint..., elle est la Mère du Verbe Incarné.
    L’Infini se cache en son sein virginal pour devenant notre frère. Son Cœur Immaculé façonne le Cœur humain du Christ.
    Qui pourra dévoiler le merveilleux échange de ces deux Cœurs pendant neuf mois ?
    La Vierge livre tout son être, sa vie ; mais elle reçoit plus encore... Le Soleil de Justice l'inonde de ses clartés..., la Sainteté essentielle l'enveloppe, le Foyer même de l'Amour la transforme et l'embrase.
    Oh ! ravissant Miroir de la Divinité !
    Profondeurs ineffables du Cœur de Marie ! Et c'est avec ce Cœur fait pour un Dieu, avec ses tendresses réservées au Sauveur, que Marie aime l'humanité, que Marie aime chacun de nous.
    O Toute-Belle et Toute-Bonne ! Mère de Jésus et ma Mère, laissez-moi près de Vous oublier les laideurs de la terre et, rougissant de mes lâchetés, de mes fautes, m'appliquer de toutes mes forces à fuir le péché, ainsi que les occasions capables de m'y entraîner.
    Aidez-moi à conserver ou, si j'ai eu le malheur de la perdre, à recouvrer bien vite la « vie de la grâce », afin que Jésus demeure en mon âme comme en son temple vivant, et que votre Regard maternel se repose avec complaisance sur votre humble enfant.

    PRIÈRE

    Cœur de Marie, Cœur de ma Mère, pour la plus grande gloire du Sacré-Cœur de Jésus, votre divin Fils et mon Sauveur, j'unis à votre pureté, à votre charité, à votre humilité, à vos douleurs, tout ce que je dirai, ferai, penserai et souffrirai pendant ce jour, afin qu'il n'y ait rien en moi, ô ma Mère, qui ne soit un plaisir pour Jésus et un gain pour les âmes.
    (R. P. Barelle, S. J.)

    Ô Cœur très pur de ma Mère, je m'unis à Vous !

    (1) Livre de la Sagesse. Prov. 8.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : les Saints Anges gardiens

    « Saint Bernard, le dévot de Marie, l'ami du Cœur de Jésus est aussi, on peut le dire, le chantre, le héraut des Anges gardiens. Le saint docteur dit à chaque enfant, à tout être humain qu'il a pour lui un ange, qu'il ne doit jamais oublier ce compagnon de vie et lui rendre "le respect pour sa présence, la dévotion pour sa bienveillance et la confiance pour sa bonne garde". L'ange de Dieu nous accompagne en effet de sa présence, il nous honore et nous aime de sa bienveillance, et il nous défend par sa bonne garde : Vois ensuite les dispositions avec lesquelles saint Bernard nous suggère si bien de répondre à une telle bonté :
    "Le respect pour la présence". Il ne faut jamais oublier la présence de l'Ange gardien, de ce prince céleste qui ne doit jamais rougir de nous. [...]
    "La dévotion pour la bienveillance". L'Ange gardien n'est pas seulement présent, mais sa compagnie déborde de tendresse et d'amour ; ce qui requiert encore de notre part à son égard un amour fait de tendresse, c'est-à-dire la dévotion. [...] La dévotion s'actualise dans la pratique de la prière de chaque jour, en invoquant son ange au début et à la fin de chaque journée, mais aussi tout au long de la journée. [...]
    "La confiance pour la bonne garde". Se savoir gardé par un prince de la cour céleste, par un de ces esprits choisis dont le Seigneur - parlant proprement des enfants - a dit qu'ils voyaient toujours la majesté de Dieu dans la splendeur du paradis, ce qui non seulement inspire du respect et de la dévotion mais encore suscite la confiance la plus totale. La confiance, qui est bien autre chose que l'audace terrestre, est nécessaire et doit soutenir, spécialement quand le devoir est difficile et qu'on trouve pesant l'ensemble du bon propos. A ce moment-là, de façon plus accentuée on doit espérer dans l'aide, la défense et la garde des saints anges ; et vraiment dans ce sentiment de confiance, on remarque encore et de manière plus évidente la nécessité de la prière, qui est précisément l'expression authentique et spontanée de la confiance. »

    Pie XI (1857-1939), Discours à des enfants, 10 septembre 1934 (Discorsi, Tome 3).

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    Notre dossier dédié aux Saints Anges et Archanges

    « Dans quelque maison, dans quelque réduit que vous soyez, respectez votre bon Ange, car il est présent ; il est tout près de vous; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous, il cherche à vous protéger et à vous être utile.
    Avec un Ange auprès de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper ; il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
    Si quelqu'un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui reposent, sur la tête de ceux qui gouvernent et qui commandent. »

    St Bernard (1090-1153).

  • Méditation - Prière : "Un jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi..."

    « Je crois, oui je crois qu'un jour, ton jour, ô Dieu,
    je m'avancerai vers Toi avec mes pas titubants,
    avec toutes mes larmes dans mes mains,
    et ce cœur merveilleux que Tu nous a donné,
    ce cœur trop grand pour nous
    puisqu'il est fait pour Toi...
    Un jour je viendrai, et Tu liras sur mon visage
    toute la détresse, tous les combats,
    tous les échecs des chemins de la liberté.
    Et Tu verras tout mon péché.
    Mais je sais, ô mon Dieu,
    que ce n'est pas grave le péché,
    quand on est devant Toi.
    Car c'est devant les hommes que l'on est humilié.
    Mais devant Toi, c'est merveilleux d'être si pauvre,
    puisqu'on est tant aimé !
    Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi.
    Et dans la véritable explosion de ma résurrection,
    je saurai enfin que la tendresse, c'est Toi,
    que ma liberté, c'est encore Toi.
    Je viendrai vers Toi, ô mon Dieu,
    et Tu me donneras ton visage.
    Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou :
    T'apporter le monde dans mes bras.
    Je viendrai vers Toi et je Te crierai à pleine voix
    toute la vérité de la vie sur la terre.
    Je Te crierai mon cri qui vient du fond des âges :
    "Père ! j'ai tenté d'être un homme,
    et je suis ton enfant." »

    Jacques Leclercq, Le jour de l'homme, Éditions du Seuil, Paris, 1976.

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  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Méditation : solitude et tendresse...

    « La solitude est comme la peste, elle afflige particulièrement les grandes villes modernes. J'entends par solitude la situation de tous ceux qui sont privés de cette aide et de cette compagnie qui leur serait due, qui leur serait nécessaire, et qui à cause de cela, sont en état de prostration, de souffrance, souvent proches du découragement, et quelquefois du désespoir : personnes âgées, malades, personnes avec un handicap, prisonniers, étrangers.
    La tendresse, c'est l'amour respectueux, délicat, concret, attentif, joyeux. La tendresse, c'est l'amour sensible, ouvert à la réciprocité ; non pas avide, cupide, prétentieux et possessif, mais fort de sa faiblesse, efficace, victorieux, désarmé et désarmant. La tendresse comporte le courage de faire de petits pas et de petits gestes d'affection : un sourire, une parole, un merci, un souhait en temps voulu, une simple phrase "voici ton journal", "je t'ai fait un café".
    En Jésus, Dieu semble se perdre dans le détail, en se cachant volontiers dans les choses minuscules et très simples : celles de prêter attention à une action de peu d'importance, comme celle de donner un verre d'eau à quelqu'un. Jésus est attentif aux choses pour lesquelles nous n'avons pas de temps, nous n'avons pas de calme, nous n'avons pas d'attention.
    Dans notre manière de prier, dans notre manière de rencontrer une personne, de lui serrer la main, dans notre manière de nous intéresser à l'autre, de faire attention à lui, de ne pas passer distraitement à côté des nécessités d'un frère, nous manifestons la gloire de Dieu. »

    Cardinal Carlo Maria Martini, S'ouvrir à la Parole du Christ, Paris, Le Cerf, coll. Foi Vivante, 1995.

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