Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

transfiguration - Page 2

  • Méditation - Prière : La Transfiguration

    « Le ciel parlait, oui ; c'était le Père de ce ciel, le Père de Celui qui était là, transfiguré, le Visage brillant comme le soleil, avec des vêtements blancs comme neige.

    Cette Face du Fils de Dieu, volontairement voilée, si l'on peut dire, depuis plus de trente ans, une fois se découvrait, enfin, et laissait voir ce qu'elle est, ce que nous la verrons, un jour, dans les splendeurs de la gloire, lorsque cette gloire nous la révélera. A cette apparition, nous serons rassasiés.

    Pierre, Jacques et Jean, symboles de la foi, de l'espérance et de l'amour par lesquels on découvre le Visage de Jésus, ne pouvaient descendre de la montagne ; il y étaient si bien. Ils goûtaient l'ivresse d'une extase, qu'ils eussent voulue ainsi, éternelle. Ils ne voyaient plus que Jésus-Christ.

    Heureuse l'âme qui ne voit plus que Jésus-Christ ! Heureuse l'âme chez qui le détachement total est achevé, l'âme qui a dépassé la terre, qui s'est élevée vers Dieu, en se laissant elle-même ; l'âme qui ne voit plus, qui ne goûte plus en personne, en rien que Lui, Jésus, le suprême Amour, le Faîte de la vie !

    Seigneur Jésus, je le sais, pour être transfiguré, pour être transformé en vous, il faut que je reste sur cette montagne, au-dessus de tout, au-dessus de moi-même. Quand sera-ce que je ne verrai plus que Vous ? Quand sera-ce que mes yeux se perdront dans les vôtres et s'abîmeront en votre Lumière, Lumière de lumière, Splendeur de gloire, Candeur de la Lumière éternelle ?

    Seigneur, arrachez-moi à la terre, arrachez-moi à moi-même. Tournez, pour moi, en amertume toutes les choses de la vie, et faites-moi vivre de Vous seul. Que tout est vain sans Vous, hors de Vous ! Seigneur, Jésus-Amour, ravissez-moi ! »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte I (Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

    transfiguration

    Alexander Andreyevich Ivanov (1806-1858)

  • Mercredi 06 août 2014

    Transfiguration de Notre-Seigneur

    Transfiguration_Icon_1b.jpg

    Monastère Sainte Catherine, Sinaï en Égypte (XIIe siècle)
    (Source et crédit photo)

  • Angélus de ce dimanche 16 mars 2014

    « L'Évangile d'aujourd'hui nous présente l'événement de la Transfiguration. C'est la deuxième étape du chemin du Carême : la première, les tentations dans le désert, dimanche dernier ; la deuxième : la Transfiguration. Jésus « prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et les conduisit à part, sur une haute montagne » (Mt 17,01 ). La montagne dans la Bible représente le lieu de proximité avec Dieu et de la rencontre intime avec Lui ; le lieu de la prière, où vous vous trouvez en présence du Seigneur. Là-haut sur la montagne, Jésus se présente aux trois disciples transfigurés, lumineux, très beau ; et puis Moïse et Elie apparaissent, qui conversent avec Lui. Son visage est si brillant et son vêtement si blanc, que Peter reste ébloui, tellement qu'il voudrait y rester, presque s'arrêter à ce moment. Immédiatement résonne la voix du Père qui proclame Jésus son Fils bien-aimé, en disant : « Écoutez-le » (v. 5 ). Que cette parole est importante ! Notre Père qui a dit à ces apôtres, et qui nous dit à nous aussi : « Écoutez Jésus, parce qu'il est mon Fils bien-aimé. » Nous gardons, cette semaine, cette parole dans notre tête et dans notre cœur : « Écoutez Jésus ! » Et cela ce n'est pas le Pape qui le dit, c'est Dieu le Père, à tous : à moi, à vous, à tout le monde, tout le monde ! C'est comme une aide pour aller de l'avant dans le chemin du Carême. « Écoutez Jésus ! ». Ne l'oubliez pas.

    Il est très important cet appel du Père. Nous, disciples de Jésus, nous sommes appelés à être des gens qui écoutent sa voix et prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, vous devez être près de Lui, le suivre, tout comme le faisaient les foules de l’Évangile qui le couraient après lui sur les chemins de la Palestine. Jésus n'avait pas une chaise ou un pupitre fixe, mais il était un enseignant itinérant, qui a apporté ses enseignements, les enseignements qui lui ont été donnés par le Père, le long des routes, sur des trajets qui n'étaient pas toujours prévisibles et parfois peu praticables. Suivre Jésus pour l'écouter. Mais nous devons écouter Jésus dans Sa Parole écrite, dans l’Évangile. Permettez- moi de vous demander : lisez-vous chaque jour un passage de l'Évangile ? Oui, oui ... non, non ... Moitié-moitié... Certains oui et d'autres non. Mais c'est important ! Vous avez lu l'Évangile ? C'est une bonne chose ; c'est une bonne chose d'avoir un petit Évangile, un petit, et de le prendre avec nous, dans la poche, le sac à main, et de lire un petit passage à un moment de la journée. A n'importe quel moment de la journée, je prends l'Évangile de ma poche et je lis un peu, un petit passage. C'est Jésus qui nous parle dans l'Évangile ! Pensez à cela. Ce n'est pas difficile, il n'est pas nécessaire d'avoir les quatre : un des Évangiles, un tout petit, avec nous. Toujours l'Évangile avec nous, parce que c'est la Parole de Jésus que nous pouvons écouter.

    Dans cet épisode de la Transfiguration j'aimerais choisir deux éléments significatifs, que je résume en deux mots : montée et descente. Nous devons aller de côté, pour gravir la montagne dans un espace de silence, pour nous retrouver et mieux percevoir la voix du Seigneur. C'est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à « descendre de la montagne » et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons beaucoup de frères et sœurs accablés par la fatigue, la maladie, l'injustice, l'ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. Pour nos frères en difficulté, nous sommes appelés à porter les fruits de l'expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce que nous avons reçue. Et cela est étrange. Quand nous entendons la Parole de Jésus, que nous écoutons la Parole de Jésus et que nous l'avons dans notre cœur, cette Parole grandit. Et vous savez comment elle se développe ? En la donnant à un autre ! La Parole du Christ grandit en nous lorsque nous la proclamons, lorsque nous la donnons aux autres ! C'est ça la vie chrétienne. C'est une mission pour toute l’Église, pour tous les baptisés, pour nous tous : écouter Jésus et l'offrir à d'autres. N'oubliez pas : cette semaine, écouter Jésus ! Et pensez à cette question de l’Évangile : vous le ferez ? Vous ferez cela ? Puis dimanche prochain vous me direz si vous avez fait cela, avoir un petit Évangile dans votre poche ou votre sac à main pour lire un petit passage dans la journée.

    Et maintenant tournons-nous vers notre Mère Marie, et confions-nous à sa direction pour continuer avec foi et générosité ce chemin du Carême, en apprenant un peu plus à "monter" par la prière et écouter Jésus, et à "descendre" avec la charité fraternelle, en annonçant Jésus. »

    Texte intégral italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la Transfiguration

    Levantes autem oculos suos neminem viderunt nisi solum Jesum.
    Ayant levé les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul.
     
    « Il n'y a de sainteté que dans le devoir d'état, devoir sacré s'il en est : éviter le mal sous toutes ses formes et faire le bien en toute manière, declina a malo et fac bonum (Ps XXXVI, 27). Il n'y a de vraie paix du cœur que dans le renoncement chrétien.

    Pour m'encourager à ce labeur, je regarde Jésus, je ne regarde plus que Lui. Je l'ai vu au désert ; je l'entrevois déjà au Calvaire ; aujourd'hui, pour m'encourager, il m'entraîne au Thabor. Ces deux montagnes se regardent. Jésus descendra du Thabor pour s'engager dans la voie royale qui conduit au Golgotha. Il n'a pas besoin, Lui, de la consolation qui encourage : s'il nous révèle un instant sa Gloire, c'est pour nous. Il nous crie : Voyez et contemplez ce que je suis, afin d'espérer ce que vous deviendrez, si vous voulez me suivre jusqu'au pied de mon gibet.

    Mon âme, ne regarde pas uniquement Jésus au Calvaire, contemple-Le aussi au Thabor. Là, il n'est que défiguré, ici il apparaît transfiguré ; là, il est pâle, livide, meurtri dans sa Face ; ici, il resplendit comme le soleil à midi. Là, il est dépouillé ; ici, il est revêtu d'un manteau plus pur que la neige. Là, il apparaît entre deux scélérats ; ici, Moïse et Elie s'entretiennent avec Lui et lui rendent hommage. Là, tous l'ont abandonné ; ici, Pierre souhaite de demeurer avec Lui, tant il fait bon. Là, les ténèbres affreuses enveloppent la terre ; ici la nuée lumineuse enveloppe à la fois la Loi, la Prophétie et l’Évangile. Là enfin, Jésus s'écrie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné (Mc XV, 34). Ici, le Père des cieux, penché sur Jésus-Christ murmure : Celui-ci est mon Fils Bien-aimé dans lequel j'ai mis toutes mes complaisances. Les splendeurs du Thabor transfigurent les horreurs du Calvaire ; la récompense du Ciel soutient le sacrifice de la terre.

    Non, il n'y a pas de plus grande force ici-bas que celle que l'on puise dans le regard sur Jésus seul ; au Calvaire, oui, mais aussi et en même temps au Thabor. C'est pourquoi, Seigneur, vers Vous j'élève mon âme (1), j'étends mes mains vers Vous (2), et je mets ma confiance en Vous seul ; non, je n'aurai pas à rougir de mon courage (3) ! Ah ! comprenez mon cri... C'est Vous seul que je prie, Seigneur (4). »

    (1) : Introït - (2) : Offertoire - (3) : Introït - (4) : Communion

    Dom Vandeur, Dimanche de la deuxième semaine in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

    Transfiguration_1a.jpg

  • Méditation : la Transfiguration

    « "Seigneur, il nous est bon d'être ici !" Las de vivre au milieu de la foule, Pierre avait trouvé la solitude sur la montagne, où son âme se nourrissait du Christ. Pourquoi quitter ce lieu pour aller vers les fatigues et les peines, puisqu'il brûlait pour Dieu d'un saint amour et, par le fait même, sanctifiait sa vie ? Il voulait ce bonheur pour lui, si bien qu'il ajouta : "Si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie". Pierre désirait trois tentes : la réponse venue du ciel a montré que nous n'en avons qu'une : le Verbe de Dieu est le Christ, le Verbe de Dieu est dans la Loi, le Verbe de Dieu est dans les prophètes... Au moment où la nuée les enveloppa tous, et forma pour ainsi dire une seule tente au-dessus d'eux, une voix en sortit. Celui que la voix révélait est celui dont la Loi et les prophètes se glorifiaient : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le". Car vous l'avez écouté dans les prophètes, vous l'avez écouté dans la Loi, et où ne l'avez-vous pas entendu ? A ces mots, les disciples tombèrent à terre. En tombant à terre, les apôtres symbolisent notre mort, mais en les relevant, le Seigneur symbolise la résurrection. Et, après la résurrection, à quoi sert la Loi ? A quoi sert la prophétie ? Dès lors Elie disparaît, et Moïse disparaît. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 78, 2-6 (PL 38, 490-493), Trad. Delhougne, "Les Pères commentent", Brepols, 1991.

    St Augustin,transfiguration,Jésus,Christ,Moise,Elie,Loi,prophètes,Pierre,Jacques,Jean,apôtres,

    Gravure Gustave Doré

  • Mardi 6 août 2013

    Transfiguration de Notre-Seigneur

    Calendrier liturgique

  • Le dernier Angélus dominical de Benoît XVI

    Deux cent mille fidèles sont venus pour prendre part au dernier Angélus dominical de Benoît XVI. La foule débordait sur la place Pie XII et l'avenue de la Conciliation. Salué à midi par une immense ovation, il a précédé sa méditation d'un chaleureux remerciement. En ce second dimanche de Carême, a-t-il dit, "la liturgie propose l'Evangile de la Transfiguration. Luc souligne tout particulièrement le fait que Jésus priait au moment de sa transfiguration. Ce fut une manifestation de son profond rapport avec le Père, une sorte de retraite spirituelle sur une montagne en compagnie de Pierre, Jacques et Jean, les disciples toujours présents lors des manifestations divines du Maître. Peu après avoir annoncé sa mort et sa résurrection, il leur offrit une anticipation de sa gloire. Dans la transfiguration comme dans le baptême, la voix du Père se manifeste pour dire : 'Celui-ci est mon fils, l'élu. Ecoutez-le !' La présence de Moïse et Elie, représentant la Loi et l'Antique Alliance, est hautement significative car toute l'histoire d'Israël tend vers le Christ, qui accomplit un nouvel Exode. Non vers une terre promise comme au temps mosaïque mais vers le ciel. Lorsque Pierre dit : 'Maître, comme il est beau d'être ici', cela représente l'impossibilité d'arrêter une pareille expérience mystique. Augustin dit que la nourriture spirituelle de Pierre en cette circonstance était le Christ même. Pourquoi aurait-il du redescendre vers des peines et des difficultés alors que sur la hauteur il était rempli d'un amour envers Dieu qui lui inspirait une sainte conduite. On tire d'importants enseignements de la méditation de ce passage évangélique, et d'abord le primat de la prière, sans laquelle l'engagement apostolique et la charité ne sont qu'activisme. Durant le Carême, il faut accorder toute sa place à la prière, personnelle comme communautaire pour animer notre vie spirituelle. Prier ne signifie pas s'isoler du monde et de ses contradictions...mais reprendre le chemin de l'action. La vie chrétienne...consiste en une perpétuelle ascension vers la rencontre avec Dieu, avant de redescendre de la montagne porter l'amour et la force qui en découle, de manière à servir nos frères et sœurs avec cet amour divin".
    Aujourd'hui, a ajouté le Saint-Père, "cette Parole de Dieu, je la ressent comme tout particulièrement appliquée à ma personne, en ce moment de ma vie. Le Seigneur m'invite à gravir la montagne pour encore mieux prier et méditer, ce qui ne signifie pas que j'abandonne l'Eglise. Si Dieu me demande ceci c'est ustement pour que je puisse continuer à la servir avec l'application et l'amour que j'ai tenté jusqu'ici de lui offrir, d'une manière plus adaptée a mon âge et à mes forces. Invoquons l'intercession de Marie pour toujours servir le Seigneur dans la prière et la charité".

    Après la prière mariale et les saluts linguistiques, le Pape a encore remercié les fidèles de leur solidarité et de leurs manifestations d'affection, les assurant de ses prières : "Nous devons aussi remercier Dieu pour l'apparition du soleil" au milieu d'une matinée qui s'annonçait pluvieuse. Benoît XVI s'est notamment adressé aux pèlerins polonais, auxquels il a rappelé qu'au Tabor le Christ "a révélé aux disciples la splendeur de sa divinité, en leur offrant l'assurance qu'au travers des tourments de la croix il parviendrait à la résurrection. Nous aussi devons percevoir cette présence, sa gloire et sa divinité dans la vie de l'Eglise, dans les événements de tous les jours". Il a enfin remercié les nombreux fidèles venus de diocèses et de paroisses italiennes, qu'il a assurés de leur rester proche dans la prière.

    Source : Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 24.2.13).

  • 24 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Transfiguration

    « Il nous faut contempler, mes bien-aimés, et expliquer le spectacle saint due le Seigneur présenta sur la sainte montagne. C'est de cet évènement qu'il avait dit : "Je vous le déclare en vérité, il y en a quelques-uns ici présents qui ne goûteront pas la mort qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme dans son royaume" (Mt XVII,1-8).

    Voici le commencement de la lecture qui vient de nous être faite. "Six jours après avoir prononcé ces paroles, il prit avec lui trois disciples, Pierre, Jean et Jacques, et alla sur la montagne." Ces disciples étaient ceux dont il avait dit : "Il y en a ici quelques-uns qui ne goûteront point la mort qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme dans son royaume." Qu'est-ce que ce royaume ? Question assez importante. Car l'occupation de cette montagne n'était pas la prise de possession de ce royaume. Qu'est-ce en effet qu'une montagne pour qui possède le ciel ? Non seulement les Ecritures nous enseignent cette différence, mais nous la voyons en quelque sorte des yeux de notre coeur.

    Or Jésus appelle son royaume ce que souvent il nomme le royaume des cieux. Mais le royaume des cieux est le royaume des saints ; car il est dit : "Les cieux racontent la gloire de  Dieu" ; et aussitôt après : "Il n'y a point de langues ni d'idiomes qui n'entendent leurs voix" ; les voix de ces mêmes cieux. "L'éclat s'en est répandu sur toute la terre, et leurs paroles ont retenti jusqu'aux extrémités de l’univers" (Ps XVIII, 4,5). N'est-ce donc pas des Apôtres et de tous les prédicateurs fidèles de la parole de Dieu qu'il est fait ici mention ? Ces mêmes cieux régneront avec le Créateur du ciel, et voici ce qui s'est fait pour le démontrer.

    Le Seigneur Jésus en personne devint resplendissant comme le soleil, ses vêtements blancs comme la neige, et avec lui s'entretenaient Moïse et Elie. Jésus lui-même, Jésus en personne parut resplendissant comme le soleil, marquant ainsi qu'il était la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jn I,9). Ce qu'est ce soleil pour les yeux de la chair, Jésus l'est pour les yeux du coeur ; l'un est pour les âmes ce que l'autre est pour les corps.

    Ses vêtements représentent ici son Eglise ; car ils tombent s'ils ne sont portés et maintenus. Paul était dans ces vêtements comme l'extrémité de la frange ; aussi dit-il. "Je suis le moindre des Apôtres" (I Cor. XV, 9) ; et ailleurs : "Je suis le dernier des Apôtres" (Ibid. IV,19). Or la frange est ce qu'il y a de moindre et d'extrême dans le vêtement. Aussi, comme cette femme qui souffrait d'une perte de sang fut guérie en touchant la frange de la robe du Seigneur (Lc VII,44) ; ainsi l'Eglise des gentils se convertit à la prédication de Paul. Eh ! qu'y a-t-il d'étonnant que l'Eglise soit figurée par de blancs vêtements, puisque nous entendons le prophète Isaïe s'écrier : "Vos péchés fussent-ils rouges comme l'écarlate, je vous blanchirai comme la neige" (Is I,18) ?

    Que peuvent Moïse et Elie, la loi et les prophètes, s'ils ne communiquent avec le Seigneur ? Qui lira la loi ? qui lira les prophètes, s'ils ne rendent témoignage au Fils de Dieu ? C'est ce que l'Apôtre exprime en peu de mots. "La loi dit-il, fait seulement connaître le péché, tandis qu'aujourd’hui, dans la loi, la justice de Dieu a été manifestée" : voilà le soleil ; "annoncée par la loi et les prophètes" : voilà l'aurore.

    Pierre est témoin de ce spectacle, et goûtant les choses humaines à la manière des hommes : "Seigneur, dit-il, il nous est bon d'être ici." Il s'ennuyait de vivre au milieu de la foule, il avait trouvé la solitude sur une montagne où le Christ servait d'aliment à son âme. Pourquoi en descendre afin de courir aux travaux et aux douleurs, puisqu'il se sentait envers Dieu un saint amour et conséquemment des moeurs saintes ? Il cherchait son propre bien ; aussi ajouta-t-il. "Si vous voulez, dressons ici trois tentes : une pour vous, une pour Moïse et  une autre pour Elie." Le Seigneur ne répondit rien à cette demande, et toutefois il y fut répondu. En effet, comme il parlait encore, une nuée lumineuse descendit et les couvrit de son ombre. Pierre demandait trois tentes ; et la réponse du ciel témoigna que nous n'en avons qu'une, celle que le sens humain voulait partager. Le Christ est la parole de Dieu, la Parole de Dieu dans la loi, la Parole de Dieu dans les prophètes. Pourquoi, Pierre, chercher à la diviser ? Cherche plutôt à t'unir à elle. Tu demandes trois tentes, comprends qu'il n'y en a qu'une.

    Pendant que la nuée les couvrait et formait comme une seule tente au dessus d'eux, une voix sortit de son sein et fit entendre ces paroles "Celui-ci est mon Fils bien-aimé." Là se trouvaient Moïse et Elie. La voix ne dit pas : Ceux-ci sont mes Fils bien-aimés. Autre chose est d'être le Fils unique, et autre chose, des enfants adoptifs. Celui qui se trouve aujourd'hui signalé est Celui dont se glorifient la loi et les prophètes : "Voici, est-il dit, mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes douces complaisances ; écoutez-le" ; car c'est lui que vous avez entendu dans les prophètes, lui aussi que vous avez entendu dans la loi, et où ne l'avez-vous pas entendu ? Ils tombèrent à ces mots la face contre terre.

    Voilà donc dans l'Eglise le royaume de Dieu. Là en effet nous apparaissent le Seigneur, la loi et les prophètes : le Seigneur dans la personne du Seigneur même, la loi dans la personne de Moïse et les prophètes dans celle d'Elie. Ces deux derniers figurent ici comme serviteurs et comme ministres, comme des vaisseaux que remplissait une source divine ; car si Moïse et les prophètes parlaient et écrivaient, c'est qu'ils recevaient du Seigneur ce qu'ils répandaient dans autrui.

    Le Seigneur ensuite étendit la main et releva ses disciples prosternés. [...]

    Descends, Pierre, tu voulais te reposer sur la montagne, descends, annonce la parole, insiste à temps, à contre-temps, reprends, exhorte, menace, en toute patience et doctrine (II Tim IV,2) ; travaille, sue, souffre des supplices afin de parvenir par la candeur et la beauté des bonnes oeuvres accomplies avec charité, à posséder ce que figurent les blancs vêtements du Seigneur. »

    Saint Augustin, Sermons, Première série, Passages détachés de Saint Matthieu, Sermon LXXVIII (1-6), in Oeuvres complètes de saint Augustin , traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Tome VI, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : la Transfiguration

    « Dans le Christ sur le Mont Thabor, l'éclat de la divinité resplendit à travers l'enveloppe corporelle et illumine son vêtement mortel. La transfiguration est un rayonnement de l'âme à travers le corps. Seul, un esprit tout-à-fait pur, une âme complètement unie à Dieu, aura en elle une telle force. C'est pourquoi ce ne sont pas les exercices extérieurs de la mortification et de l'ascèse qui sont ici décisifs, mais les dispositions de l'esprit.
    Souvent, déjà en cette vie, ce qu'il y a de spirituel en nous, l'âme, irradie à travers le corps. Comme on peut connaître par ses yeux le péché et la mauvaise conscience d'un homme, ainsi se manifeste également dans l'attitude extérieure d'une manière perceptible pour nos sens, la paix de l'âme, la tranquillité sereine et la joie simple de l'enfant. Après la résurrection de la chair, cela sera vrai dans une mesure encore beaucoup plus grande. Car, alors, le corps n'imposera plus de limite à l'âme. Alors, la sainteté de notre vie et notre perfection seront seules à compter. Cela signifie pour les élus une béatitude, dont nous ne pouvons nous faire une idée, et pour les damnés une honte et un tourment éternels.
    C'est pourquoi le dur labeur du carême ne restera pas sans récompense. Il est bon d'être auprès du Christ transfiguré, lorsqu'on est soi-même digne de la transfiguration.
    Le moyen le plus efficace pour y parvenir est sans doute l'union quotidienne avec le Christ glorieux dans le sacrifice de la Messe et la sainte communion. Le bonheur de notre incorporation de chaque jour au Christ transfiguré doit rayonner dans nos yeux et dans notre attitude tout entière. »

    Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln, Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

    enfant-heureux.jpg

  • 6 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Celui-là donc, en qui je prends en tout ma complaisance, et dont l'enseignement me manifeste, dont l'humilité me glorifie, écoutez-le sans hésitation : car il est lui, vérité et vie (Jn XIV,6), il est ma puissance et ma sagesse (I Cor I,24). "Ecoutez-le", lui que les mystères de la loi ont annoncé, que la voix des prophètes a chanté. "Ecoutez-le", lui qui rachète le monde par son sang, qui enchaîne le diable et lui ravit ses armes (cf. Mt XII,29), qui déchire la cédule de la dette (Col II,14) et le pacte de la prévarication. "Ecoutez-le", lui qui ouvre le chemin du ciel et, par le supplice de la croix, vous prépare des degrés pour monter au royaume. Pourquoi redoutez-vous d'être rachetés ? Pourquoi craignez-vous, blessés, d'être guéris ? Que se fasse ce que, comme je le veux, veut le Christ. Rejetez la crainte charnelle et armez-vous de la constance qu'inspire la foi : car il est indigne de vous de redouter dans la passion du Sauveur ce que, avec son secours, vous ne craindrez pas dans votre propre mort.

    Bien-aimés, ces choses ne furent pas dites seulement pour l'utilité de ceux qui les entendirent de leurs oreilles ; mais, dans la personne de ces trois apôtres, c'est l'Eglise entière qui apprit tout ce que virent leurs yeux et perçurent leurs oreilles. Que s'affermisse donc la foi de tous selon la prédication du saint Evangile, et que nul ne rougisse de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté. Qu'en conséquence personne ne craigne de souffrir pour la justice (I P III,14), ni ne doute de recevoir la récompense promise, car c'est par le labeur qu'on accède au repos, et par la mort à la vie : il a pris, en effet, toute la faiblesse propre à notre bassesse, celui en qui, si nous demeurons dans sa confession et dans son amour, nous sommes vainqueurs de ce qu'il a vaincu et recevons ce qu'il a promis. Qu'il s'agisse, en effet, de pratiquer les commandements ou de supporter l'adversité, la voix du Père qui s'est fait entendre doit toujours retentir à nos oreilles : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complu ; écoutez-le" ; lui qui vit et règne avec le Père et l'Esprit-Saint dans les siècles des siècles. Amen. »

    Saint Léon le Grand (406-461), Sermon 38 (LI), sur la Transfiguration (7-8), Trad. Dom René Dolle, SC 74, Editions du Cerf, 1961.

  • Hymne des vêpres de la Transfiguration : "Quicumque Christum Quaertitis"

    Quicumque Christum quaeritis,
    Oculos in altum tollite:
    Illic licebit visere
    Signum perennis gloriae.

        Vous tous qui cherchez le Christ,
        portez en haut vos regards :
        là, vous pourrez contempler
        l’image de la gloire éternelle.

    Illustre quiddam cernimus
    Quod nesciat finem pati,
    Sublime, celsum, interminum,
    Antiquius caelo et chao.

        Nous voyons quelque chose de radieux,
        qui ne saurait souffrir de fin,
        sublime, incomparable, infini,
        antérieur au ciel et au chaos.

    Hic ille Rex est Gentium,
    Populique Rex judaici,
    Promissus Abrahae patri,
    Ejusque in aevum semini.

        C’est Lui, le Roi des Nations,
        le Roi du peuple juif,
        promis au père Abraham
        et à sa postérité, pour toujours.

    Hunc et Prophetis testibus
    Iisdemque signatoribus
    Testator et Pater jubet
    Audire nos et credere.

        Les Prophètes l’ont annoncé
        et en même temps dépeint,
        son Père lui rend aussi témoignage,
        et nous ordonne d’écouter et de croire.

    Jesu, tibi sit gloria,
    Qui te revelas parvulis,
    Cum Patre, et almo Spiritu,
    In sempiterna saecula.
    Amen.

        O Jésus, à vous soit la gloire,
        qui vous révélez aux petits,
        avec le Père et l’Esprit vivifiant,
        dans les siècles éternels.
        Amen.

  • 6 août : Méditation

    « "Il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil..." Voici comment comprendre le miracle inhabituel de la Transfiguration : non qu'il y ait eu un changement ou variation de visage mais, tout en demeurant ce qu'il était auparavant, il s'y ajouta un accroissement de lumière qu'il n'est pas possible d'expliquer en paroles. Et bien que l'évangéliste compare le rayonnement de ce visage avec le soleil, cette lumière dépassait de loin l'ardeur du soleil. Toutefois, comme parmi les choses sensibles il n'est pas de meilleure comparaison à trouver que celle-ci, l'évangéliste a comparé ce miracle avec la chose la plus excellente qui soit. Et que Jésus ait resplendi plus vivement que la lumière du soleil, la prostration des disciples à terre en témoigne (cf. Mt 17,6), car personne, frappé par la splendeur du soleil, ne tombe à terre. C'est dans un sens bien plus mystique qu'il nous faut comprendre que le visage du Christ resplendissait plus que le soleil, car il s'agit de sa divinité.

    "Et ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière". Il s'agit du corps que notre Sauveur a assumé. Bien que le soleil et la lumière soient choses différentes, les deux restent cependant unis. Ainsi la chair est-elle unie à la divinité par-delà les lois de la nature ; elle lui demeure inséparablement unie, en l'état d'une Personne unique et composée. C'est pourquoi, en évoquant la divinité qui est simple et sans composition, notre évangéliste parle du "visage" au singulier, mais lorsqu'il évoque la chair de l'humanité, à cause de la variété de ses éléments, il parle des "vêtements" au pluriel. Et comme la divinité du Verbe n'a ni commencement dans le temps ni devenir, mais que la chair divine a été soumise au temps et au devenir, ainsi l'évangéliste ne dit-il pas du visage "qu'il devint resplendissant", mais bien "qu'il resplendit", tandis que des vêtements il dit "qu'ils devinrent éblouissants" comme la lumière. Il signifiait ainsi la nature incréée de la divinité et la procréation de l'humanité que le Fils assuma. Car sa sainte chair est devenue "comme la lumière", c'est-à-dire pure et séparée de toute souillure. »

    Théophane Céramée, Homélie 59 en l'honneur de la salutaire Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ (Homélie grecque médiévale), in Joie de la Transfiguration d'après les Pères d'Orient, Spiritualité Orientale n°39, Abbaye de Bellefontaine, nlle édition revue et corrigée, 1985.

    transfiguration_vitrail_a.jpg

  • 6 août : Transfiguration du Seigneur

    De même au calendrier traditionnel :

    Transfiguration de Notre-Seigneur

    et Mémoire de Saint Sixte II, Pape, et les Saints Félicissime et Agapit, martyrs († 258)