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trésor - Page 2

  • Angélus de ce dimanche 22 juin 2014

    Lors de la prière de l’Angélus, place Saint-Pierre, le Pape est revenu sur la fête célébrée ce dimanche en France, en Italie et dans de nombreux pays du monde : la Fête Dieu, appelée encore Corpus Domini ou Corpus Christi. « La communauté ecclésiale se rassemble autour de l’Eucharistie pour adorer le trésor le plus précieux que Jésus lui a laissé », a expliqué le Pape.

    Revenant sur l’Évangile de ce dimanche, François a rappelé que Jésus « n’est pas venu en ce monde pour donner quelque chose mais pour se donner Lui-même, pour donner sa vie comme aliment pour ceux qui ont foi en Lui. Cette communion avec le Seigneur nous porte, nous, ses disciples, à l’imiter, faisant de notre existence et de notre comportement un pain rompu pour les autres comme le Maître a rompu le pain qui est sa chair. Pour nous, ce sont les comportements généreux envers le prochain qui démontrent le fait de rompre la vie pour les autres ».

    Ouvrir notre cœur à Dieu

    Le Pape revient sur la valeur de l’Eucharistie qui « façonne notre cœur, qui nous communique nos comportements intérieurs qui se traduisent par des comportements en accord avec l’Évangile. » Parmi ces comportements, le Pape recense : « la docilité à la Parole de Dieu, la fraternité entre nous, le courage du témoignage chrétien, l’imagination de la charité, la capacité de donner espoir aux personnes découragées, d’accueillir les exclus ».

    Autant de comportements qui font murir un « style de vie chrétien » pour qui laisse son cœur ouvert à la charité du Christ. Cette charité « nous change, nous transforme, nous rend capable d’aimer, non selon la mesure humaine, toujours limitée, mais selon la mesure de Dieu qui est sans mesure. Cela nous rend capables d’aimer qui ne nous aime pas, ce qui n’est pas facile, de nous opposer au mal par le bien, de pardonner, de partager et d’accueillir. »

    Condamnation de la torture

    Cette capacité à aimer, à faire de notre vie « un pain rompu » pour les autres, nous fait découvrir « la vraie joie » qui est de « faire don de soi ». Et le Pape d’insister sur ces deux aspects : « l’amour de Dieu est sans mesure et notre vie, avec l’amour de Jésus, recevant l’Eucharistie, se fait don. »

    Après la prière de l’Angélus, le Pape est revenu sur la célébration le 26 juin prochain de la Journée des Nations Unies pour les victimes de la torture. Il a renouvelé sa « ferme condamnation de toute forme de torture », invitant « les chrétiens à s’engager afin de collaborer à son abolition et de soutenir les victimes et leurs proches. Torturer les personnes est un péché mortel, un péché très grave » a souligné le Pape.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : le trésor de l'amour du prochain

    « S'il est quelqu'un que je n'aime pas, je n'ai pas l'amour du prochain. Si je n'aime point le prochain, je n'aime pas Dieu... ce qui me console, c'est que je ne dois pas aimer les fautes du prochain, mais la personne, l'âme créée à l'image de Dieu, l'âme rachetée au prix du sang de Jésus Christ... Si j'aime mon prochain, j'aime Dieu et Dieu lui-même me chérit, j'ai en moi le gage du Saint-Esprit, qui habite en moi ; tous mes péchés sont effacés. Si je pardonne tout, tout m'est aussi pardonné...
    Ô vérité consolante ! Oui, mon Seigneur et mon Dieu, j'aime tous les hommes, je les aime de tout mon cœur ; je leur souhaite tous les biens spirituels ; je les félicite de tous les dons et avantages naturels et surnaturels dont ils jouissent ; je veux converser avec eux... je veux leur rendre tous les services que je pourrai, dussè-je même à cause de cela omettre mes exercices spirituels. La ligne de conduite à suivre dans la pratique de la charité envers le prochain est de n'avoir ni dans mes actions, ni dans mes manières, ni dans mes pensées, ni dans mes paroles quelque chose qui, s'il en avait connaissance, pourrait lui déplaire...
    Ô très sainte Trinité, je recours à vous, je vous en prie et vous en conjure au nom de Jésus-Christ, de la très sainte Vierge Marie et de tous les saints, donnez-moi le trésor de l'amour du prochain. »

    Vénérable Joseph Passerat C.S.S.R. (1772-1858), Lettres, conférences et sentences 124-126, in "Prier 15 jours avec Joseph Passerat" par Jean-Marie Ségalen, Nouvelle Cité, 2002.
    (Père Rédemptoriste, à l'origine d'une quarantaine de fondations en Europe et en Amérique)

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  • Méditation : humilité, discrétion, et offrande des bonnes oeuvres

    « Malheur à cette justice que l'orgueil accompagne comme un mauvais esprit. Malheur aux œuvres auxquelles la vanité s'attache comme un ver rongeur. Malheur aux bonnes actions et aux dispositions que la vaine gloire vient imprégner et faire sienne comme un dangereux ravisseur, en en faisant ostentation comme à la pointe d'une lance ou au sommet d'un toit, à grand renfort de publicité.

    Mieux vaut le péché avec l'humilité que la justice accompagnée de l'orgueil. L'humilité peut effacer le péché et en ôter définitivement le souvenir tandis que l'orgueil peut annuler la justice et la faire oublier entièrement.

    En ce qui te concerne, dérobe le plus possible tes actions au regard des hommes. Tout ce que tu fais, recueille-le et cache-le, amasse-le chez toi afin que le vent des éloges ne le dissipe pas. Enterre tes trésors au fond de ton cœur pour qu'ils ne soient pas volatilisés par la louange.

    Ou plutôt, ne les laisse pas là de crainte que le souvenir mû par l'orgueil ne les déterre. Expédie-les au ciel auprès de leur vrai propriétaire. Ainsi gardés près de lui, ils seront en sûreté. Ton cœur pourra lui aussi demeurer là-haut, près de tes trésors. L'Écriture ne nous enseigne-t-elle pas que là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ? Cependant ne reste pas là-haut à regarder tes biens, contemple plutôt ton Seigneur. »

    Martyrius (Sahdona), Œuvres Spirituelles III, Livre De La Perfection, 2ème partie (Chap. 10, § 20 & 51), A. De Halleux, Peeters Publishers, 1965.

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  • Méditation : recueillement sur la Nativité, avec la Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France), dont nous fêtons aujourd'hui la "naissance au Ciel"

    « Qu’un Prince puissant descendît de son trône, pour venir se confondre dans les derniers rangs de ses sujets, s’asseoir à leur table, partager leur indigence, et essayer de leur rendre le fardeau de la pauvreté plus supportable, en le portant avec eux ; quelles impressions profondes d’amour et de vénération laisserait dans tous les cœurs le spectacle ou le récit d’un tel héroïsme de générosité ! Pour être plus accoutumés aux prodiges de la miséricorde divine, devons-nous en être moins touchés ? Ah ! plutôt que de permettre, Seigneur, que je me rende jamais coupable d’une ingratitude aussi monstrueuse, donnez-moi de recueillir dans mon âme toute la reconnaissance que l’univers vous doit.

    Parmi les réflexions qui viennent tumultueusement se présenter à mon esprit, à la vue de Jésus naissant, cinq objets doivent principalement fixer le désir qu’il veut bien m’inspirer, de lui préparer dans mon cœur une demeure digne de lui.

    I Son amour infini pour moi. J’étais présente à ses yeux, dès les premiers moments d’un sacrifice qui a commencé avec l’éternité. Il a daigné pourvoir à tous mes besoins. Pas une de mes misères qui ait échappé au dessein qu’il a formé, de venir lui-même apporter aux plaies du genre humain, les seuls remèdes que pût admettre la justice irritée de son Père ! Les intérêts de sa propre gloire, les ignominies et les besoins de cette chair mortelle qu’il n’a pas dédaigné de revêtir, pour m’élever jusqu’à lui, en s’abaissant jusqu’à moi, rien n’a pu l’arrêter.

    Ô amour ! qui faites disparaître dans un Dieu tout ce qu’il doit à sa grandeur, échapperez-vous au juste retour dont je me sens redevable ? Ne dois-je pas me donner sans partage à celui qui vient se donner tout entier à moi ?

    II Sa miséricordieuse charité. C’est pour tous les hommes, c’est pour les délivrer tous de l’esclavage du péché, c’est pour leur ouvrir à tous l’entrée du Ciel qu’il paraît sur la terre ; j’étais comprise dans cette multitude innombrable de pécheurs qu’il avait la vue et le désir de sauver. Mes infidélités à sa grâce qu’il prévoyait, n’ont pas mis obstacle à la générosité de ses démarches pour moi. Sa charité, comme me l’apprend son Apôtre, s’est manifestée en ma faveur, malgré toute mon indignité. Combien ce regard de bonté d’un Dieu naissant doit-il m’apprendre à renfermer dans ma charité ceux mêmes qui me paraissent si souvent la moins mériter !

    III Ses profondes abjections. En quel état paraît à mes yeux le Roi des Rois, le Dieu de l’univers, le dominateur suprême du Ciel et de la Terre ! Quelle escorte va l’environner dans la crèche ! Une étable sera son palais ; une cabane exposée à toutes les injures de l’air sera son asile ; de pauvres bergers composeront sa cour, le souffle de deux animaux sera l’unique adoucissement à ses premières souffrances ; telle est l’image abrégée de l’anéantissement auquel il s’est condamné pour moi.

    Puis-je croire cette vérité et souffrir encore que mon cœur soit susceptible de cet orgueil qui est le poison de toute la grandeur humaine. En peut-il être d’autre pour une âme chrétienne, que celle qui lui donne une conformité parfaite avec Jésus anéanti dans la crèche ? Qu’il est grand ce Dieu caché, malgré ce voile d’abjection qui le couvre à mes yeux ! Que je serai grande moi-même, quand je m’efforcerai de me rabaisser en sa présence !

    IV Son état d’infirmité et de souffrances. Jésus les embrasse dès sa naissance, pour m’apprendre à sanctifier les miennes, pour m’y fortifier, et pour m’y consoler. Mais, si le Saint des Saints accepte déjà dans un corps innocent ce douloureux partage, puis-je ne pas m’estimer heureuse des traits de ressemblance qu’il me fournira avec lui-même dans mille circonstances, où je pourrai unir mes souffrances aux siennes. En qualité de chrétienne et de pécheresse, je suis condamnée à la mortification et à la pénitence. La leçon qu’il me présente dans son berceau est un nouveau motif pour moi de me crucifier dans mes sensualités, et encore plus dans ma volonté propre. Plus je trouve de facilités à la satisfaire, plus j’apprendrai, dans ce premier sacrifice de Jésus naissant, à m’immoler dans tout ce que j’ai de plus intime pour les sens, pour l’esprit et pour le cœur.

    V L’étendue de ses satisfactions. C’est un Dieu qui me prévient, qui me recherche, qui paye pour moi à la justice de son Père. Que pourrais-je craindre avec une caution d’une valeur et d’une vertu aussi efficaces ? Je porterai à ses pieds bien des misères qu’il connaît, et dont il a compassion, mais qu’il est disposé à me pardonner, dès que je les détesterai toutes, dès que je n’en aimerai aucune. Indépendamment de tant de promesses miséricordieuses, qu’il m’a adressées tant de fois, ne s’offrira-t-il pas aux yeux de ma foi, avec tous les charmes qui peuvent lui attirer ma confiance ? Non, il ne viendra point à moi en juge, ni en vengeur, mais en Sauveur et en Père. Je me hâterai donc de me jeter entre les bras qu’il daigne me tendre ; je recueillerai avec ardeur ses soupirs ; je le conjurerai d’être mon Jésus et mon libérateur, à l’appui de ces tendres sentiments que je solliciterai au premier trône de son indulgence ; que ne trouverai-je pas de ressources auprès d’un cœur qui ne désire que la pleine confiance du mien !

    Ce mystère d’un Dieu naissant, doit donc ranimer tout mon amour pour lui, servir de règle à ma charité pour le prochain, rectifier tous mes jugements et toute ma conduite sur ce qui fait la véritable grandeur, soutenir mon courage dans l’usage de la pénitence chrétienne, réveiller et confirmer toute ma confiance aux miséricordes si étendues, dont la crèche est la dépositaire.

    Je demanderai donc avec un redoublement de ferveur, proportionné à tous mes besoins, ces heureux fruits de la fête qui approche ; je purifierai mon âme avec la plus exacte sincérité ; j’y ajouterai avec toutes les protestations de ma douleur, les promesses les plus sincères de ma fidélité future ; je réunirai tous mes désirs les plus ardents et les plus empressés pour attirer les grâces de ce divin enfant. Mille fois, je lui réitérerai ma consécration entière à son service, ma dépendance, ma gratitude et mon amour. Venez, lui dirai-je, venez auteur de tous les biens, répandez-les dans mon âme ; en la visitant, faites-lui goûter combien il est doux de vous aimer et d’être aimée de vous. Communiquez-moi ces saintes ardeurs dont le cœur de votre sainte mère était pénétré ; faites passer dans le mien ce feu céleste qui en consume toutes les froideurs ; remplissez-moi de cet esprit de foi, de cette fervente piété, qui accompagnaient ce saint Roi, mon Patron, à votre divin banquet ; qu’il n’y ait rien en moi qui ne se ressente de ces profonds hommages que vous rendirent à la crèche les esprits bienheureux dont elle était investie ; couronnez enfin, ô Dieu naissant ! tous vos bienfaits par cette paix que vous apportez à la terre ; qu’elle règne en moi, comme un gage de votre grâce et de votre clémence ; et qu’elle y persévère par la confiance de ma fidélité et de mon amour ! Le péché seul peut m’en priver. Ah ! Que jamais il ne trouble, il ne ravisse un trésor dont la possession m’est plus chère que tous les biens de ce monde, que ma vie même. C’est ô mon Jésus ! ce que je vous demande, et c’est ce que je ne cesserai de penser, et désirer jusqu’au dernier soupir ; il sera un soupir d’amour pour vous. »

    Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France (1787), fille de Louis XV, dies natalis ce 23 décembre), prieure du carmel de Saint Denis, "Au fil de l’année liturgique".
    Source : Le carmel en France.

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    Toile de Joseph Aubert (1849-1924), église Notre-Dame-des-Champs (Paris)

  • Méditation : "Sans moi, vous ne pouvez rien faire"

    « La vie d'amour de Dieu réclame le concours de Dieu. Aussi, deux convictions doivent être fortement enracinées dans nos âmes : la conviction de notre impuissance, la conviction de la nécessité d'appeler Dieu à notre secours.
    Notre impuissance est radicale : "Sans moi, dit Notre-Seigneur, vous ne pouvez rien faire."
    Rien, dit saint Augustin, ce n'est pas un peu, si petit soit-il, c'est rien dans sa signification absolue. Or nous sommes aussi réfractaires à cette vérité, qu'aux mystères les plus profonds de l’Évangile. Aussi devons-nous produire souvent, presque sans cesse, des actes de foi à notre néant, à notre impuissance, à notre misère. Voilà pourquoi le bienheureux Jean Eudes nous invite à faire "une confession d'humilité". Seigneur Jésus-Christ, nous reconnaissons que nous ne sommes rien, que nous ne pouvons rien, que nous ne valons rien, que nous n'avons rien sinon le péché, que nous sommes des serviteurs inutiles ; que par nature nous sommes des enfants de colère, que nous sommes les derniers des hommes, que nous sommes les premiers des pécheurs. A nous donc appartient toute confusion et toute ignominie, et à vous, tout honneur et toute gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
    L'humilité est la mère de la confiance, aussi la seconde conviction qui nous est imposée, c'est la nécessité absolue de recourir à Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre Médiateur, notre Sauveur ; de nous retirer en Jésus-Christ comme dans notre paradis, où nous trouverons très abondamment tout ce qui nous manque, pour nous appuyer et nous confier en lui, comme en Celui qui nous a été donné par le Père éternel pour être notre rédemption, notre justice, notre vertu, notre sanctification, notre trésor, notre force et notre tout. (St Jean Eudes) »

    Abbé Granger, Chanoine honoraire de Bayeux, La vie d'amour de Dieu - Ier Traité (IV, I), Avignon, Aubanel Frères, 1921.

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  • Méditation : tabernacles du Christ

    « La dévotion à Jésus Maître nous porte à bien adorer, communier, assister à la sainte messe. En plus, elle nous porte à vivre la vie d'union à Jésus, une vraie vie eucharistique.

    La très sainte Vierge a porté Jésus dans son cœur. Elle l'a reçu souvent dans la sainte Eucharistie.

    Après la communion, la présence réelle de Jésus dure peu de temps en nous ; la présence spirituelle, au contraire, peut durer toujours. L'âme qui fait une bonne communion devient la demeure de Dieu, notre cœur devient le tabernacle vivant de la Sainte Trinité. “Nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure” (Jn.14,23). Après avoir communié, la personne qui quitte l'église pour vaquer à ses devoirs, jardin, ménage, cuisine, est toujours porteuse du Christ, et cela, même si elle marche sur les routes, elle est “christophore” c'est-à-dire qu'elle est “porteuse du Christ”. Elle ressemble à un tabernacle qu'on transporte d'un lieu à l'autre.

    J'imagine comment la bienheureuse Vierge menait une vie de recueillement profond lorsqu'elle portait Jésus en elle. Toujours absorbée dans le trésor qu'elle portait. La noblesse de ses pensées, la plénitude de son amour, sa donation totale à Dieu rayonnaient extérieurement.

    Comme elle chemine joyeusement l'âme qui porte Jésus ! Mon trésor est avec moi. Quelle joie ! »

    Bx Giacomo Alberione (fêté ce jour), Aux Sœurs Disciples du Divin Maître (ch.5, 26-30, 6 janvier 1947), Ed. 1986.
    Source : Écrits en téléchargement.

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  • Méditation : notre misère et les trésors de grâces de Notre Seigneur

    « Notre Seigneur vient à nous avec les trésors infinis de ses grâces. Notre confiance en Lui doit être grande et inébranlable, comme est étendue, et immense, la bonté de Notre Seigneur. Que faut-il pour que les trésors de ses grâces puissent se déverser ? Il faut qu'ils rencontrent les abîmes de notre bien grande misère, il faut que nous ouvrions nos abîmes de misères devant Lui. Si Notre Seigneur pouvait avoir une peine, ce serait je crois, d'avoir ses mains chargées de toutes sortes de grâces de choix et de ne rencontrer, de ne trouver personne qui veuille les recevoir. Ah ! Combien en laissons-nous passer ? Et combien y résistent ? Et sont infidèles à la grâce ? Il est certain qu'une des grandes souffrances de Notre Seigneur étant sur la terre, a été ce manque de confiance, ce peu de compréhension de son amour ; l'amour enseigne tout ; il n'y a que cela qui compte. La confiance n'est pas un sentiment, mais un mouvement de la volonté. »

    Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens spirituels B 13e, in "Textes choisis - Avec Marie - S'unir au Christ Rédempteur", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2008.

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  • Un mois avec Marie - Dix-huitième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIX-HUITIÈME JOUR
    La Pauvreté

    argentPetit écho de la Vierge Marie, Jacintha poursuit ses recommandations :
    « Fuyez le luxe, ne recherchez pas la richesse, aimez beaucoup la sainte pauvreté. »
    Elle devient sainte, la pauvreté, dès l'instant où sa valeur surnaturelle est comprise, appréciée. A son allure rapide et légère on devine le voyageur aux bagages réduits. Ce voyageur, c'est, dans le domaine spirituel, le véritable pauvre chrétien. A le voir passer sur la terre, on croirait volontiers qu'il plane. Ses ailes sont l'amour de Dieu et de sa Volonté. Il n'envie pas les biens d'autrui ; le luxe ne le tente pas. Gagner le pain de sa famille, assurer la bonne éducation de ses enfants, les armer pour la vie afin qu'ils marchent sur les traces du père : voilà toutes ses ambitions.
    Que de tentations et de chutes lui évite la modicité de ses ressources !
    Il va le cœur en paix et la conscience tranquille à la suite du Christ ouvrier et pauvre. Son épouse imite Marie dans les humbles soins du ménage.
    Heureux foyer où tout converge vers le But suprême !
    Il y a bien parfois des heures dures, très dures : maladie, chômage... Mais on se serre plus près de Jésus, on saisit la main de Notre-Dame et, malgré les larmes bien amères parfois, on poursuit sa route vaillamment.
    Vivre ainsi c'est être grand d'une grandeur souveraine, indépendante du nom, de la fortune, de toute distinction passagère et vaine. C'est marcher dans la voie des Saints.
    La même voie demeure ouverte à qui est gratifié des biens périssables ; mais à une condition : celle de ne point s'y attacher. Le divin Maître sait que notre nature orgueilleuse, avide de plaisir, la trouve dure :
    « Combien il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le Royaume des Cieux ! » (1) déclare-t-il. Mais sa parole demeure :
    « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le Royaume des Cieux leur appartient » (2).
    Et toute âme de bonne volonté peut, avec le secours de sa Grâce, être, au sein même de l'opulence, un véritable « pauvre en esprit ».
    Certains sont entourés de luxe sans pouvoir le fuir, ils possèdent des richesses sans les avoir acquises. Ce luxe, ces richesses tiennent à leur naissance, à leur situation. Qu'ils en usent selon leur rang, mais en les regardant de haut, sans se laisser amollir par leurs invitations malsaines. Qu'ils méprisent les fascinations de la bagatelle.
    De la fortune, le riche est l'intendant plutôt que le propriétaire : il la quittera au trépas sans pouvoir l'emporter. Pour s'en constituer un trésor qui demeure sien pour jamais, il doit en faire bénéficier les bonnes œuvres, secourir ceux qui souffrent de la misère et de la faim.
    L'on a vu des princes, des rois, des reines rester simples sur le trône, subir le luxe comme nécessité de situation, à l'instar du protocole, et trouver leur plus douce joie à devenir la providence des malheureux.
    Ainsi fut Hélène de France, duchesse d'Aoste. Étant tombée gravement malade, un concert de gémissements et de prières sollicite du Ciel sa guérison parmi les pauvres gens. Les portes du palais ayant été condamnées, une vieille femme du peuple se présente néanmoins et prétend bien forcer la consigne : « Je veux la voir, je veux la voir, implore-t-elle. Je lui dois tant ! Si souvent elle est venue me visiter et me soigner dans ma mansarde ! Je veux la soigner à mon tour. »
    Que l'on possède des millions, ou bien la simple paie d'un ouvrier, le maigre gain d'une ouvrière, on est toujours riche de la plus désirable des richesses quand le cœur est grand, la pensée noble, le But poursuivi pur et saint.

    PRIÈRE

    Très saint Cœur de notre tendre Mère, c'est en vous que nous déposons nos cœurs. Nous vous les offrons avec amour et confiance, prenez-en soin, défendez-les contre tout danger, faites-leur aimer Jésus et imiter vos admirables vertus !
    Ainsi soit-il.


    Reine de tous les Saints, priez pour nous.

    (1) St Matth XIX, 23.
    (2) St Matth V, 3.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec Ste Marguerite-Marie

    « Lorsqu'un jour de la Saint-Jean, Marguerite-Marie avait, comme Gertrude, reposé sur le Cœur de Jésus, ce cœur lui était bien apparu comme embrasé d'amour pour chacun d'entre nous. Dans ce moment d'extase où elle s'abandonnait à la force de son amour, Jésus lui avait dit ces mots qui sonnent comme une véritable "déclaration" de Dieu à l'humanité et à chacun d'entre nous :

    "Mon Cœur est passionné d'amour pour les hommes
    et pour toi en particulier."

    [...]
    Pourquoi Jésus manifestait-il ainsi son Cœur aux hommes ? Parce que, les voyant si pauvres d'amour, il voulait les enrichir des "trésors du CŒUR DE DIEU, qui en était la source, lequel il fallait honorer SOUS LA FIGURE DE CE CŒUR DE CHAIR" (1).
    "Il me fit voir, poursuit la sainte,

    Que partout où cette sainte image serait exposée, pour y être honorée,
    il y répandrait ses grâces et bénédictions.
    Et que cette dévotion était comme un dernier effort de son amour
    qui voulait favoriser les hommes, en ces derniers siècles,
    de cette rédemption amoureuse [...]
    pour nous mettre sous la douce liberté de l'empire de son amour,
    lequel il voulait rétablir dans les cœurs
    de tous ceux qui voudraient embrasser cette
    dévotion." (2)


    L'acte de naissance de la fameuse "dévotion au Sacré-Cœur" comporte donc essentiellement le don que Dieu fait à son peuple d'une "sainte image", à laquelle il attache une grâce et une bénédiction toutes spéciales. Cette image, bientôt accueillie dans les églises les plus reculées du monde, deviendra, au fil des ans, le trésor le plus précieux des pauvres. »

    (1) : VO3, 2, 568 ; VO4, 2, 572-573 ; VO5, 2, 478. L, 133.
    (2) : VO3, 2, 568-569 ; VO4, 2, 572-573 ; VO5, 2, 479.

    P. Édouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus (ch. VI), Presses de la Renaissance, Paris, 2007.

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    Premier dessin du Sacré-Cœur : "crayon" de 1685 réalisé par Ste Marguerite-Marie

    Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus

  • Méditation : la Sainte Croix

    « Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. [...] Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. [...] Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.
    En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. [...] S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. [...]
    La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement ; elle est son trophée, parce que le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier. [...]
    La Croix est appelée la gloire du Christ, et son exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous. »

    St André de Crète (v.660-740), Homélie n°10 sur l'exaltation de la Croix vénérable (PG 97).

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    « Ô Jésus, l’œuvre des âmes que Vous admettez à votre intimité, est de souffrir avec Vous, de porter très haut la croix, sans la laisser échapper d'entre les mains, malgré les dangers, et sans jamais montrer de la faiblesse dans la souffrance.
    Vous m'avez fait si bien comprendre, Seigneur, la grande utilité des persécutions et des souffrances endurées pour votre amour, que je ne puis m'empêcher d'aimer le sacrifice. C'est la voie par où Vous êtes passé et que doivent emprunter tous ceux qui veulent Vous suivre, s'ils veulent se sauver. Heureuses croix qui sont payées si largement de retour dès cette vie !
    Comment, ô mon Jésus, pourriez-Vous me témoigner plus d'amour qu'en choisissant pour moi tout ce que Vous avez voulu pour Vous-même ?
    Ou mourir, ou souffrir : tel doit être mon désir. »

    Ste Thérèse d'Avila, (Chemin de la Perfection, XX ; Vie, XXXIII) in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome II (04/09), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

  • Méditation avec la Bse Maria Candida dell'Eucaristia, fêtée ce jour

    « Quel hymne nous faudrait-il entonner, pour pouvoir célébrer l'obéissance de notre Dieu au Saint-Sacrement ? Qu'est-ce que l'obéissance de Jésus à Nazareth, comparée à son obéissance dans ce Sacrement depuis voici vingt siècles ? ... Après m'avoir enseigné l'obéissance, comme Tu sais bien m'instruire sur la pauvreté, oh blanche Hostie ! Que pourrions-nous trouver de plus dépouillé, de plus pauvre que Toi ? ... Tu n'as rien, Tu ne demandes rien ! ... Divin Jésus, fais que les âmes religieuses soient assoiffées de détachement et de pauvreté sincère ! »

    « Tu me parles d'obéissance et de pauvreté ... mais quelle fascination de pureté Tu suscites aussi en moi, rien qu'à Te regarder ! Seigneur, si vraiment Tu prends ton repos dans les âmes pures, est-il une âme capable de Te fréquenter sans se rendre pure ? »

    « Si je pouvais, je voudrais jeter l'humanité entière dans les bras de mon Jésus eucharistique : tous connaîtraient ainsi le bonheur. Si les hommes savaient, tous iraient à cette source, à cette fournaise, pour se reposer, pour renaître ! Dans la très sainte Communion, ils auraient un barrage puissant qui empêcherait le débordement de leurs propres passions. »

    « Ô mon doux Jésus, mon coeur blessé se déchire lorsque je vois des âmes avares de leur temps avec Toi : j'en pleurerais ! On a du temps pour tout, on en gaspille tant, on en consacre parfois trop à des choses pour lesquelles il en faudrait moins. Et pour Toi, mon Jésus, on compte les minutes, on t'en soustrait si facilement. Jésus, Jésus, prends pitié et attire-nous ! »

    « Ô Jésus, que les âmes viennent à Toi, elles apprendront à s'aimer, à supporter les autres et à les secourir. Par ton contact, toute passion contre la belle charité s'estompe et se transforme, chez Toi on puise toute la force et nous rendons le Bien pour le mal et toujours le Bien, rien que le Bien. Dans la très sainte Communion nous pouvons faire provision de charité et courir à tes pieds pour nous en nourrir lors des combats, quand elle chancelle et voudrait s'éloigner. »

    « Dans mes communions, je garde toujours Marie présente. C'est de ses mains que je veux recevoir Jésus, c'est à Elle de faire de moi une seule chose avec Lui. Je ne puis séparer Marie de Jésus. Salut à Toi, Ô Corps né de Marie ! ... Salut à Toi Marie, aurore de l'Eucharistie ! »

    « Le ciel lui-même n'a rien de plus. Ce trésor unique est ici, et c'est Dieu ! Oui vraiment, oui en toute vérité, mon Dieu et mon Tout. »

    Bse Maria Candida dell'Eucaristia (Maria Barba, 1884-1949), carmélite italienne fêtée ce jour (béatifiée le 21 mars 2004 par Jean-Paul II).

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  • Méditation : les distractions dans la prière

    « L'amour ne peut être empêché et détruit que par son contraire, qui est le péché... Quand votre coeur est doucement occupé de Dieu dans l'oraison, les distractions quelquefois vous mènent bien loin ; et néanmoins, lorsque vous revenez à vous-même, vous vous trouvez dans la même douceur, sans que le repos et la jouissance de votre coeur ait reçu aucune altération de toutes ces extravagances.
    Cela veut dire que l'imagination ne peut rien sur la volonté, pour empêcher l'occupation affective avec Dieu, et qu'au milieu de mille impertinences, qui voltigent en foule, ce divin feu peut toujours brûler paisiblement.

    Je fais encore un second pas, et je dis que les distractions favorisent même la contemplation... Dieu a coutume de cacher [à l'âme] son union, et le voile dont il se sert très souvent sont les distractions qui lui sont mises devant les yeux comme un nuage... Ô que cette ignorance qui conserve le don de Dieu est sainte ! Que les distractions sont utiles d'être comme une sauvegarde de ce divin trésor ! Et que Dieu est bon d'humilier l'âme par ces imaginations volages, lorsqu'il l'élève par ses communications ! »

    François Guilloré (1615-1684), Maximes spirituelles pour la conduite des âmes (Liv.II, Max.VI, Chap.I), Guyot Frères, Lyon - Paris, 1850 (nlle éd.).

    Soleil voilé

  • Méditation : amour de la croix

    « Comment exprimer ce que mon âme a ressenti quand, de la bouche d'un saint prélat, elle a entendu ce qui est déjà ma folie, ce qui me rend absolument heureux dans mon exil : l'amour de la croix !... Qui me donnerait le langage du roi David pour pouvoir exprimer les merveilles de l'amour à la croix ?...

    La croix du Christ ! Que peut-on dire de plus ? Je ne sais pas prier, je ne sais pas ce qu'est être bon, je n'ai pas l'esprit religieux, car je suis plein du monde. Je ne sais qu'une chose, une chose qui remplit mon âme de joie, tout en me voyant si pauvre en vertus et si riche en misères ; je sais seulement que j'ai un trésor que ne changerais pour rien ni pour personne : ma croix, la croix de Jésus, cette croix qui est mon seul repos. Comment expliquer cela ? Celui qui ne l'a pas expérimenté ne peut nullement soupçonner de quoi il s'agit.

    Ah, si tous les hommes aimaient la croix du Christ ! Si le monde savait ce que c'est que d'embrasser pleinement, vraiment, sans réserve, en folie d'amour, la croix du Christ !... Combien de temps perdu en causeries, dévotions et exercices qui sont saints et bons, mais ne sont pas la croix de Jésus, ne sont pas ce qu'il y a de meilleur...

    Pauvre homme qui n'es bon à rien, qui ne sers à rien..., qui traînes ta vie, suivant comme tu peux les austérités de la règle, te contentant de cacher en silence tes ardeurs, aime à la folie ce que le monde méprise parce qu'il ne le connaît pas, adore en silence cette croix, qui est ton trésor, sans que personne s'en aperçoive. Médite en silence devant elle les grandeurs de Dieu, les merveilles de Marie, les misères de l'homme... Continue ta vie toujours en silence, aimant, adorant et t'unissant à la croix. Que veux-tu de plus ? Savoure la croix, comme a dit ce matin monseigneur l'évêque. Savourer la croix ! »

    Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), Ecrits spirituels (03.04.1938), Le Cerf, 2008.
    (Canonisé le 11 octobre 2009)

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  • Méditation : "ô mon Dieu, que Vous êtes bon"

    « Le Bon Dieu est dans votre cœur, c'est votre trésor, la joie de votre vie. Que tout soit pour Lui. Le mot trésor éveille l'idée de quelque chose de précieux que l'on tient caché, enfoui dans la terre. Gardez votre trésor caché au fond de la terre de votre âme. Vous êtes pauvre, Il est votre richesse puisqu'Il est votre Trésor, et la seule, la vraie richesse que l'on puisse nommer ainsi.
    Que j'aime cette comparaison du trésor de saint Jean de la Croix... Votre Bien-Aimé est un trésor caché. Si vous ne Le trouvez pas, c'est que vous ne creusez pas assez profondément pour vous cacher avec Lui. Cherchez-Le dans l'humilité et la foi. Il veut que nous L'aimions dans la foi sans Le connaître. Il veut de même que nous Le cherchions dans le recueillement et la foi sans avoir conscience de sa présence. C'est par le cœur spirituel (volonté) que se fait l'union. Si un seul rayon de la divine Bonté pénétrait dans votre âme, c'en serait fait, je crois, pour toujours.
    Dites-Lui souvent "ô mon Dieu, que Vous êtes bon". Cela Lui fait plaisir.
    Je ne puis dire combien je souhaite que vous cherchiez Jésus avec un cœur tout de feu. Laissez là tout ce qui vous gêne encore ; laissez-vous vous-même tout à fait ; puis cherchez votre Seigneur, votre Dieu et votre Tout. Vous Le trouverez. Il vous appellera par votre nom, ce nom que Lui seul connaît et qui vous dit tout entier. Vous Lui répondrez : "Maître, oui, bon Maître", car vous serez tout à Lui.
    Il vous aura tout appris, Lui, la Sagesse ; Il vous aura tout donné, Lui, la richesse ; Il vous aura tout sacrifié, Lui, le bonheur ; Il vous aura transformé tout entier, Lui, l'Amour. Amen... Amen... Amen...
    Puissent mes paroles tomber sur votre âme comme des charbons ardents et l'embraser d'un feu qui ne s'éteigne plus jamais. »

    Robert de Langeac (P. Augustin Delage p.s.s., 1877-1947), Vous… Mes Amis, P. Lethielleux, 1952.

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    (Crédit photo)

  • 17 novembre : Méditation

    « Recueillez-vous, c'est-à-dire, rentrez en vous-même et demeurez-y, car c'est là que vous trouverez Dieu. Dieu est partout, mais il est d'une manière particulière dans l'âme de l'homme. Il habite son image, et jamais il n'en sort : heureux donc celui à qui le Seigneur est présent, non seulement par son essence, comme à toutes les créatures, mais encore par sa grâce !
    Croyez fermement que Dieu est près de vous et au-dedans de vous, d'une manière invisible ; et, avec un saint tremblement, un respect et une humilité profonds, tenez-vous, comme une chaste épouse, en sa présence, disant avec le prophète Elie : "Vive le Seigneur, devant qui je suis" (I R XVII, 1). Répétez souvent ces paroles : "Le Seigneur est présent, le Seigneur me voit." Soyez aussi attentif à sa présence que s'il n'existait que lui et vous. Renfermez-vous en quelque sorte en Dieu, et demeurez-y comme dans le ciel même ; réjouissez-vous de pouvoir le trouver aussi aisément, et de posséder en vous un si grand trésor. Se souvenir de lui, c'est le trouver ; mais on le trouve d'une manière plus excellente encore, lorsqu'on peut parvenir jusqu'à ce fond intime de l'âme où lui seul existe... Vous serez heureux, alors que ni la société des hommes, ni aucun autre empêchement, ne vous ravira cette chère présence de Dieu ; ce qui arrivera quand vous serez tellement renfermé et affermi en lui, que vous le voyiez toujours en toutes choses. »

    Louis Blosius (de Blois, 1506-1566), Instruction spirituelle (ch.VI), Nouvelle édition, Paris, Veuve Pierres, 1752.

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  • 21 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que dit Jésus-Christ, mes frères ? ... "Je vous le dis en vérité : il est bien difficile qu’un riche entre dans le royaume des cieux" ; marquant par ce mot de "riche", non pas en général celui qui a du bien, mais celui qui en est l’esclave. [...]
    Ceci nous fait voir qu’un riche qui use chrétiennement de ses richesses, doit espérer de Dieu une grande récompense. Mais Jésus-Christ montre dans la suite que cela ne peut être que l’ouvrage de Dieu seul, et qu’un riche a besoin d’une grâce très-puissante pour se détacher ainsi de ses richesses. [...]

    Si vous désirez, mes frères, savoir comment "ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu", je veux bien vous l’expliquer. Car Jésus-Christ n’a point dit cette parole afin qu’elle vous abatte et que vous désespériez de pratiquer cette vertu, comme vous étant impossible, mais afin que, considérant sa grandeur, vous vous y appliquiez avec courage ; que vous invoquiez la grâce de Dieu, afin qu’elle vous soutienne dans un combat si pénible et qu’elle vous fasse acquérir enfin la vie éternelle. Comment donc cela peut-il devenir possible ? Si vous renoncez tous à l’attachement aux biens, si vous méprisez les richesses et si vous foulez aux pieds une passion si basse. Nous voyons assez par la suite que Jésus-Christ ne parle pas de la sorte afin qu’en croyant que Dieu fait tout, vous demeuriez sans rien faire, mais plutôt pour vous exciter à travailler, d’autant plus que ce qu’il vous propose est plus grand et plus difficile. [...]

    Ainsi, mes frères, ne nous embarrassons point en tant de soins inutiles. Renonçons entièrement à cette passion inquiète de l’argent qui ne nous laisserait jamais en repos. Pensons à un autre monde, où nous trouverons des biens sans inquiétude, qui rendent vraiment heureux, et ne désirons que les trésors qui sont dans le ciel. L’acquisition n’en est point pénible, et la possession est le comble de tous les biens. Ce commerce n’est exposé ni aux pertes ni aux périls. Nous n’avons seulement qu’à veiller sur nous-mêmes et à mépriser tout ce que nous voyons ici-bas. Car celui qui s’attache aux richesses de la terre et s’en rend esclave, perdra nécessairement celles du ciel. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (LXIII, 2,3), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 13 août : Méditation

    « Il est un joyau dont la Sainte Vierge se plaît à parer ses fidèles enfants : c'est l'humilité.
    Là où vous avez eu la joie de contempler les charmes de l'humilité évangélique, là, je n'en puis douter, il vous a été donné de connaître un serviteur authentique de la Très Sainte Vierge.
    Là où la Mère de Dieu n'est pas honorée avec amour, ce n'est pas à tort que vous redouterez de découvrir, plus ou moins établi, le règne de l'orgueil.
    L'humilité m'apparaît comme la fleur spécifique de la dévotion à Marie. Elle se développe et fleurit dans la mesure où cette dévotion est cultivée.
    Elle est le don de Marie à ses fidèles enfants. Et c'est vraiment un don royal.
    Je dis un don royal d'une valeur à part, pour cette raison d'abord que l'humilité préserve celui qui le possède du premier et du plus grand de tous les maux.
    On n'en sera jamais assez persuadé : l'orgueil est en effet, dans l'ordre surnaturel, le mal le plus à redouter, parce qu'il est l'obstacle le plus réfractaire à l'action de Dieu en nous...
    J'ajoute de plus que l'humilité dont Marie enrichit ses serviteurs est vraiment un don royal, parce que cette vertu, qu'on a si bien dénommée la mère et la gardienne de toutes les autres vertus, est, dans l'ordre de la grâce, l'origine de toutes les fortunes surnaturelles et le secret de toutes les élévations dont les privilégiés de Dieu sont l'objet.
    L'humilité orne l'âme d'une parure tellement séduisante qu'elle attire irrésistiblement l'Eternel vers celui qui s'en trouve paré. Lui, le Très-Haut, qui n'a besoin de personne, il fait ses délices de vivre avec les humbles et de les exalter selon le degré même de leur humilité. Il est le Dieu des petits !
    Notre-Dame proclame elle-même au moment où elle devient Mère du Sauveur : "Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante"...
    L'humilité fut le premier trésor de la Vierge. Elle en fait part dans une large mesure à tous ceux qui se distinguent par une ardente dévotion à son égard. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, chapelain de Paray-le-Monial, Bienheureux les serviteurs de la T.S. Vierge, Imprimerie Nouvelle, Paray-le-Monial, 1931.

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  • 1er août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Le royaume des cieux est semblable encore à un trésor caché dans un champ, qu’un homme ayant trouvé, cache de nouveau, et dans la joie qu’il en ressent, il va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ."
    "Le royaume des cieux est semblable encore à un marchand qui cherche de belles perles ; lequel ayant trouvé une perle de grand prix, va vendre tout ce qu’il avait et l’achète." Comme les deux paraboles "du grain de sénevé et du levain" n’ont beaucoup de rapport ensemble, il se trouve aussi que celles du trésor et de la perle sont assez semblables. L’une et l’autre nous font entendre qu’il faut préférer la prédication de l’Evangile à tous les biens de la terre. Ces deux premières du sénevé et du levain en marquent la force, et ces deux dernières nous en font voir l’excellence. La prédication de l’Evangile croît comme "le grain de sénevé" ; elle s’étend comme "le levain" qui pénètre toute la pâte où on le mêle. Elle est aussi précieuse que "les perles", et elle enrichit et sert à toutes choses comme "le trésor".

    Nous n’y apprenons pas seulement à mépriser tout pour nous attacher uniquement à la parole évangélique, mais encore à le faire avec plaisir et avec joie. Car celui qui renonce à ses richesses pour suivre Dieu, doit être persuadé que bien loin de perdre il gagne beaucoup en y renonçant. Vous voyez donc, mes frères, que la parole et la vérité évangélique est cachée dans ce monde comme un trésor et que tous les biens y sont renfermés. On ne peut l’acheter qu’en vendant tout. On ne peut la trouver qu’en la cherchant avec la même ardeur qu’on cherche un trésor.

    Car il y a deux choses qui nous sont entièrement nécessaires ; le mépris des biens de la vie, et une vigilance exacte et continuelle. "Le royaume des cieux", dit Jésus-Christ, "est semblable à un marchand qui cherche de belles perles, lequel en ayant trouvé une de grand prix, va vendre tout ce qu’il avait et l’achète". Cette perle unique est la vérité qui est une et ne se divise point. Celui qui a trouvé cette perle précieuse sait bien qu’il est riche, mais sa richesse échappe aux autres, parce qu’il la cache, et qu’il peut tenir dans sa main ce qui le fait riche. Il en est de même de la parole et de la vérité évangélique. Celui qui l’a embrassée avec foi, et qui la renferme dans son coeur comme son trésor, sait bien qu’il est riche ; mais les infidèles ne connaissent point ce trésor, et ils nous croient pauvres parmi ces richesses. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XLVII, 2), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 26 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu'un lit l'Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, "le trésor caché dans le champ", c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des figures et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient être comprises avant l'accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : "Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement" (12,4)… Jérémie aussi dit: "Aux derniers jours, ils comprendront ces choses" (23,20)...
    Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique ; ...elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l'héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l'homme qui aime Dieu progressera jusqu'à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole...
    C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Ecritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles "qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire" (Lc 24,26). Si donc quelqu'un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, "pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes" (Mt 13,52). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-208), Contre les Hérésies, IV,26 (trad. SC 100).

  • 13 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que le Christ vous aide, frères très chers, à toujours accueillir la lecture de la parole de Dieu avec un coeur avide et assoiffé ; ainsi votre obéissance très fidèle vous remplira de joie spirituelle. Mais si vous voulez que les saintes Ecritures aient pour vous de la douceur et que les préceptes divins vous profitent autant qu'il le faut, soustrayez-vous pendant quelques heures à vos préoccupations matérielles. Relisez dans vos maisons les paroles de Dieu, consacrez-vous entièrement à sa miséricorde. Ainsi vous réussirez à réaliser en vous ce qui est écrit de l’homme bienheureux : "Il méditera jour et nuit la loi du Seigneur" (Ps 1,2) et aussi : "Heureux ceux qui scrutent ses commandements, ceux qui le cherchent de tout leur coeur" (Ps 118,2).
    Les commerçants ne cherchent pas à faire des bénéfices sur une seule marchandise mais sur plusieurs. Les cultivateurs cherchent un meilleur rendement en semant différentes sortes de semences. Vous qui cherchez des bénéfices spirituels, ne vous contentez pas seulement d’entendre les textes sacrés à l’église. Lisez les textes sacrés à la maison ; quand les jours sont courts, profitez des longues soirées. Et ainsi vous pourrez amasser un froment spirituel dans le grenier de votre coeur et ranger dans le trésor de vos âmes les perles précieuses des Écritures. »

    Saint Césaire d'Arles (470-543), Sermons au peuple, n° 7, 1 (trad. cf SC n°175).