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  • Méditation : dès le réveil, se préparer aux combats spirituels

    « La première chose que vous avez à faire à votre réveil, c’est d’ouvrir les yeux de l’âme et de vous considérer comme en un champ clos, avec cette loi expresse que celui qui ne combat pas doit périr à jamais. Là, vous vous figurerez être en présence de votre ennemi, je veux dire de cette inclination mauvaise que vous avez déjà entrepris de combattre et qui se tient tout armée pour vous blesser et vous donner la mort. À votre droite, vous verrez Jésus-Christ votre invincible capitaine, la Vierge Marie avec Saint Joseph son époux bien-aimé, d’innombrables troupes d’anges et de saints, parmi lesquels l’archange saint Michel ; à votre gauche, vous verrez le démon et ses satellites prêts à exciter la passion ennemie et à vous persuader de céder à ses suggestions. Vous vous imaginerez alors entendre la voix de votre ange gardien, vous parlant de la sorte : « Vous avez aujourd’hui à combattre contre cet ennemi, et contre d’autres encore. Ne craignez point, ne perdez point courage ; ne cédez ni à la frayeur ni à quelque considération que ce soit ; car votre Seigneur et votre capitaine est ici près de vous avec ses glorieuses phalanges, pour combattre avec elles contre vos ennemis et il ne souffrira pas qu’ils vous soumettent par la force ou la ruse. Demeurez ferme, faites-vous violence, quoiqu’il doive vous en coûter parfois. Criez souvent au secours du plus profond de votre cœur ; appelez à votre aide votre Seigneur, la Vierge Marie et tous les saints, et vous remporterez infailliblement la victoire. Si vous êtes faible et peu aguerri, si vos ennemis sont forts et nombreux, songez que les troupes de celui qui vous a créé et racheté sont plus nombreuses encore, que votre Dieu est infiniment plus puissant que votre ennemi et qu’il désire bien plus ardemment vous sauver que le démon ne désire vous perdre. Combattez donc ; et ne vous lassez jamais de souffrir : de cette fatigue, de la violence que l’on déploie contre ses mauvaises inclinations, de la peine que l’on éprouve à surmonter les habitudes mauvaises, naissent la victoire et ce trésor inestimable qui procure le royaume du Ciel, et l’éternelle union de l’âme avec son Dieu. Vous commencerez le combat au nom du Seigneur et vous prendrez pour armes la défiance de vous-même, la confiance en Dieu, la prière et l’exercice de vos puissances spirituelles. Vous appellerez au combat cet ennemi et cette passion que vous vous êtes proposé de vaincre, selon l’ordre indiqué ci-dessus ; vous lui apposerez tantôt la résistance, tantôt la haine, tantôt les actes de la vertu contraire, lui donnant ainsi coup sur coup des blessures mortelles, pour plaire aux regards de votre divin Maître qui est là, avec toute l’Église triomphante, à contempler votre combat. Je vous répète que vous ne devez point vous lasser de combattre, mais considérer l’obligation qui nous incombe à tous de servir Dieu et de lui plaire, et la nécessité où nous sommes de combattre, attendu que nous ne pouvons abandonner le champ de bataille sans être blessés et blessés à mort. J’ajoute qu’en fuyant loin de Dieu comme un rebelle, et en vous donnant au monde et aux plaisirs de la chair, vous n’échapperez point à la peine. Il vous faudra combattre malgré vous, et vous serez en butte à tant de contrariétés que vous sentirez souvent la sueur inonder votre front et des angoisses mortelles pénétrer votre cœur. Considérez ici quelle folie il y aurait à s’imposer un travail si rude, avec la perspective de tourments infiniment plus horribles et d’une mort éternelle, et cela pour échapper à une peine passagère qui nous conduit à la vie éternelle et infiniment heureuse où l’âme jouit de la présence de son Dieu. »

    Lorenzo Scupoli, Le combat spirituel (chap. XVI), Trad. R.P. Jean Brignon, Chez Durand, Paris, 1774.
    Texte intégral (format pdf).

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  • Méditation : ténèbres et lumière

    « La vérité, c'est que toute appréciation sincère repose sur un certain mystère d'humilité, presque d'obscurité. L'homme qui a dit : "Bienheureux celui qui ne s'attend à rien, parce qu'il ne sera pas déçu", exprime la béatitude d'une manière imparfaite et mensongère. La vérité est celle-ci : bienheureux celui qui ne s'attend à rien, parce qu'il sera magnifiquement surpris. Celui qui ne s'attend à rien voit les roses plus rouges que le commun des hommes ne les voit, l'herbe plus verte et le soleil plus éblouissant. Bienheureux celui qui ne s'attend à rien parce qu'il possèdera les cités et les montagnes. Bienheureux celui qui est doux parce qu'il héritera la terre. Tant que nous ne concevons pas que les choses pourraient ne pas être, nous ne pouvons pas concevoir qu'elles soient. Tant que nous n'avons pas vu l'arrière-plan des ténèbres, nous ne pouvons admirer la lumière comme une chose unique et créée. Dès que nous avons vu ces ténèbres, toute lumière est claire, soudaine, aveuglante et divine. Tant que nous ne nous sommes pas représenté le néant, nous n'apprécierons pas à sa valeur la victoire de Dieu et nous ne pouvons concevoir aucun des trophées de son ancienne guerre. La vérité a un million de jeux fantasques, l'un d'eux est que nous ne savons rien tant que nous ne sommes pas au point de ne rien savoir. »

    Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), Hérétiques, Trad. Jenny S. Bradley, Librairie Plon, coll. "Le Roseau d'Or", Paris, 1930.

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  • Méditation : "Appelle à l'aide !"

    « Ne te décourage pas, ne te laisse pas aller au désespoir lorsque tu sens dans ton âme un souffle meurtrier, un bouillonnement de méchanceté et de mal, d'impatience et de blasphème, ou un fléchissement sous l'emprise des mauvaises pensées. Combats sans relâche et résiste courageusement, invoque de tout ton cœur le Seigneur Jésus-Christ, le vainqueur de l'enfer. Humilie-toi profondément, profondément, reconnaissant du fond de l'âme que tu es le premier des pécheurs (1), indigne d'être compté parmi les hommes, et le Seigneur, voyant ton humilité et ton combat, te viendra en aide. Appelle aussi à ton secours notre Protectrice, la très sainte Vierge Mère de Dieu, et dis-lui : "Guéris, ô toute Pure, les blessures amères de mon âme, et terrasse les ennemis qui ne cessent de me faire la guerre. (2)" »

    1 : cf. 1 Tim 1, 15
    2 : Canon à l’Ange Gardien

    Saint Jean de Cronstadt (1829-1908), Ma vie en Christ, Abbaye de Bellefontaine, 1979.

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  • Lundi 23 décembre 2013

    Calendrier liturgique

  • Méditation : vigilance et persévérance dans nos luttes quotidiennes

    « Vous devez travailler par des efforts continuels, à détruire tout ce que vous apercevrez en vous d'affections terrestres, d'inclinations charnelles, et en un mot, que vous ne pardonniez à rien de tout ce qui n'y aura pas été mis de la main de Dieu. Les moindres réserves vous causeraient d'extrêmes dommages, et ce que vous auriez conservé ou par une volonté déterminée, ou par une négligence grossière, vous produirait par des conséquences certaines, des pertes que vous ne pourriez réparer. Le Gouverneur d'une place qui y reçoit au dedans de ses murs son ennemi, qui se croit en sûreté, parce qu'il ne le met ni dans le Donjon, ni dans la Citadelle, et qui ne lui donne pour habiter que la maison d'un bourgeois, se trompe : car cet homme qui est tout rempli de la volonté de lui nuire, et qui n'en attend que les occasions, ne manquera point de se servir des avantages qu'il a dans les mains, de former des cabales et des partis, de ménager des intelligences, et trouvera à quelque prix que ce soit, un moment et une conjoncture favorable dans laquelle il le pourra surprendre.

    C'est ce qui vous arrivera si vous ne faites main-basse sur les ennemis de Dieu, qui sont les vôtres ; j'entends vos vices et vos passions. Le démon sans doute s'appliquera à celle que vous aurez négligée ; il la fortifiera, il augmentera sa malignité, il essayera d'y en joindre d'autres ; ainsi le mal et la corruption venant à s'étendre et à se communiquer, ce qui vous aura paru un rien dans les commencements, vous sera dans la suite des blessures auxquelles vous ne pourrez plus apporter de remèdes ; il suffit pour vous obliger de garder dans une affaire de cette importance toute l'exactitude nécessaire, de savoir comme Jésus-Christ nous l'a appris, qu'un peu de levain gâte et aigrit toute la pâte (1Co 5,6) ; et l'expérience nous fait connaître que la même barque qui a résisté aux coups de la mer les plus furieux, et aux tempêtes les plus violentes, fait naufrage dans le port, par une fente et par une ouverture, quelque petite qu'elle soit, lorsqu'on néglige d'y mettre la main et de la réparer. Réjouissez-vous donc, mes frères, réjouissez-vous, Gaudete in Domino, iterum dico gaudete (*), puisque bien loin de trouver quelque chose de terrible dans l'avènement de Jésus-Christ, vous n'y voyez rien qui ne vous console, puisque les voies dans lesquelles la Providence vous a engagés, vous conduisent à la fin de toutes vos espérances... comme un torrent de grâces qui vous porte de lui-même, par une heureuse rapidité, à cette terre de bénédiction, qui est la fin et le comble de tous vos désirs. »

    (*) : Introït de la Messe de ce dimanche : "Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux." (Phil. 4, 4-6) »

    Dom Armand Jean [de Rancé] (1626-1700), Ancien Abbé de la Trappe, extrait de la Conférence pour le IIIe Dimanche de l'Avent, in "Conférences ou Instructions sur les Épitres et Évangiles des Dimanches et principales fêtes de l'année", Tome Premier, A Paris, Chez Florentin & Pierre Delaulne, 1698.

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  • Victoire contre le rapport Estrela !

    UN DE NOUS sort renforcé et continue sa mobilisation jusqu’aux élections européennes !

    La grande mobilisation citoyenne européenne a eu raison du rapport Estrela. C’est une victoire historique et symbolique pour la dignité humaine. Merci et bravo à tous !

    Aujourd’hui, mardi 10 décembre, le rapport Estrela a été mis en échec : une résolution alternative, qui confirme que ces questions ne relèvent pas de la compétence de l’Union européenne mais de celle des États membres, a remporté la majorité des votes. C’est un évènement important car le rapport Estrela portait atteinte aux droits fondamentaux et s’inscrivait contre l’initiative citoyenne UN DE NOUS.

    Cette mise en échec est le résultat de votre mobilisation pour défendre l’embryon humain. Vous avez envoyé un signal fort : vous êtes vigilants à l’actualité européenne et vous n’hésitez pas à interpeller vos représentants.

    Dans le cadre des élections européennes, UN DE NOUS France va mettre en place un dispositif permettant aux citoyens de connaître le point de vue de chaque candidat sur les demandes d’UN DE NOUS. Les candidats seront interrogés sur la nécessité de désengager l’Europe du soutien (notamment financier) des programmes portant atteinte à l’embryon humain.

    Il faut continuer à donner du poids et de la voix à l’embryon.
    Restons mobilisés. Un grand merci à tous !

    UN DE NOUS France

    L’Initiative UN DE NOUS est portée en France par quatre structures : Fondation Jérôme Lejeune, Alliance VITA, AFC, CPDH.

    Voir également le site internet de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe.

  • Dimanche 17 novembre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois des âmes du Purgatoire

  • Méditation - Prière : St Michel, Archange, protecteur de l'Église

    « Après l'adorable nom de Jésus, "qui fait fléchir tout genou au ciel, sur la terre et dans les enfers" ; après le nom suave et béni de Marie, parfum de salut qui exhale la grâce divine, dit saint Ambroise, est-il nom plus digne de respect que celui du glorieux prince des célestes phalanges ? Michael ou Michel signifie : qui est semblable à Dieu ? quis ut Deus ?
    Michael est un nom de puissance et de victoire. Comme un roi anoblit sur le champ de bataille le général qui a vaillamment combattu pour sa cause, ainsi Dieu a voulu que le cri de guerre, le cri d'humilité et d'amour du valeureux archange contre Satan, devint son titre de noblesse. A ce nom de Michael, à cette parole foudroyante : Quis ut Deus ? l'orgueilleux Lucifer et sa troupe rebelle tombèrent, rapides comme l'éclair, dans l'abîme creusé par la vengeance divine.
    Michael ! qui est comme Dieu ? nom sublime, dit le cardinal Desprez, qui renferme tout le culte que la créature doit à son Créateur, nom qui contient en substance les actes de Foi, d'Espérance, de Charité et de Contrition. "Ô nom mille et mille fois béni, s'écrie un pieux auteur, nom tout puissant sur le ciel, la terre et l'enfer, nom acclamé et loué par la très sainte Trinité dans les cieux, où il sera toujours le nom et le cri du triomphe, nom grand et salutaire pour la terre et surtout pour l’Église militante dont il est le rempart et le bouclier, nom formidable pour les démons qu'il met incontinent en déroute ; que j'aime à vous redire sans cesse et à vous célébrer toujours, car, selon l'expression des saints Pères, chaque fois que vous êtes prononcé, le ciel répète son cri de victoire, de reconnaissance et de sainte allégresse ; la terre tremble comme au jour où l'Archange y descend et le chrétien retrouve sa force et son espérance, malgré ses défaillances ; l'enfer de nouveau frémit de rage et d'impuissance et courbe son front découronné, pour cacher la honte de ses constantes défaites."
    A l'exemple de saint Michel, combattons vaillamment les ennemis de Dieu. L'heure actuelle est une heure de crise et de formidable tempête. L’Église de Jésus-Christ est attaquée de toutes parts, et ses ennemis ne sentent même plus le besoin de dissimuler leurs coups. Mais ayons confiance ; saint Michel combat avec nous, et bientôt luira le jour où, le règne de Dieu s'affermissant, nous pourrons pousser, nous aussi, notre cri de fidélité et de victoire : Quis ut Deus ? Qui est comme Dieu ?
    A ceux qui foulent aux pieds l'autorité divine, qui ne veulent plus relever que de leur sot orgueil, qui répètent chaque jour, avec une effrayante énergie, leur cri de négation : Il n'y a point de Dieu ! disons hardiment : Il y a un Dieu, c'est le Dieu qui a créé les mondes, le Dieu qui commande à la vie et à la mort. Malheur à celui qui ne l'écoute pas ! Il s'ensevelit dans la nuit la plus obscure, il se traîne dans la honte, il se condamne à une mort irrémédiable, à la mort éternelle.
    N'ayons pas peur des clameurs impies ; manifestons fièrement notre foi ; aux échos de l'enfer, répondons par les échos du ciel : Quis ut Deus ? Notre voix finira par couvrir celle de l'impiété, par l'étouffer et l'anéantir ; elle retentira victorieuse sur la terre, comme jadis celle des bons anges dans le ciel.
    Michael ! Qui est semblable à Dieu ? Ce nom doit être la devise du chrétien. En traversant les ombres du temps et de l'espace, il n'a rien perdu de sa force et de sa vertu première. Toujours il renversera les projets des impies et confondra leurs complots diaboliques, comme il précipita Satan dans l'enfer ; il sera toujours un glaive de feu contre le blasphème, l'orgueil et la cupidité.
    Michael ! Qui est semblable à Dieu ? N'est-ce pas la suprême et victorieuse réponse à tous les sophismes, à toutes les calomnies et à toutes les haines de l'enfer ? Opposons donc cette puissante affirmation, comme une digue aux débordements de l'impiété et de l'apostasie. Mais n'oublions pas non plus de nous en faire à nous-mêmes une salutaire protestation dans les épreuves de notre for intérieur, un bouclier contre les traits du monde ou du démon. Il est impossible que, passant souvent dans l'âme, le nom de saint Michel n'y laisse pas quelques-unes de ces fortes empreintes qui fixent dans le bien, ou du moins quelques-uns de ces rayons vivifiants qui éclairent, réchauffent, encouragent et consolent toujours.

    Ô saint Michel, glorieux chef de la milice céleste, vous dont le bras a conservé toute sa vaillance, vous, plein de bonté pour les enfants de Dieu et de sollicitude pour l’Église de Jésus-Christ, daignez nous secourir dans nos épreuves et nos douleurs, déjouez les complots de l'enfer, couvrez de votre protection l’Église notre mère, comme d'un bouclier contre lequel viendront s'émousser tous les traits de ses ennemis ; consolez, fortifiez, inspirez nos pontifes, nos religieux et religieuses ; conduisez leurs plumes, dictez leurs paroles, donnez-leur cet esprit de fermeté, de force et de sagesse que vous puisez en Dieu, afin que l’Église trouve en chacun d'eux un ardent défenseur de sa foi. Ô saint Archange, soutenez-nous dans les combats du Seigneur, et hâtez, par votre puissante intercession, l'heureux jour du triomphe du bien sur le mal, de l’Église du Christ sur l'infernale persécution de Satan. »

    Extrait de "L'Ange Gardien" n°4, Août 1895 & n°8, Décembre 1895.

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  • Méditation : rendre grâces en toutes circonstances

    « Il faut, en toute circonstance et quoi qu'il arrive, rendre grâces à Dieu. Voilà la véritable reconnaissance. Lui rendre grâces dans la prospérité n'a rien de bien méritoire, car c'est chose toute naturelle. Mais lui rendre grâces quand nous sommes dans la détresse, voilà ce qu'il y a d'admirable. Lui rendre grâces de ce qui pousse les autres au blasphème, de ce qui les jette dans l'impatience, voilà la philosophie ! Agir ainsi c'est réjouir le Cœur de Dieu, c'est humilier le démon, c'est déclarer que le malheur n'est rien. C'est à la fois rendre grâces à Dieu, emprunter la main de Dieu pour extirper le mal et terrasser le démon. Si vous vous montrez impatient, le démon, parvenu au comble de ses vœux, est là ; Dieu, blessé de vos blasphèmes et de vos outrages vous abandonne, en étendant, en augmentant votre plaie. Mais si vous rendez grâces à Dieu, le démon, voyant qu'il n'a rien à faire là, se retire, et Dieu, que vous honorez, vous honore davantage. L'homme qui rend grâces à Dieu de ses maux ne peut plus les ressentir. L'âme est heureuse de sa vertu ; la conscience est heureuse parce qu'elle chante ses propres louanges et sa victoire ; or la conscience, étant heureuse, ne peut être affligée. L'homme qui murmure sent peser sur lui le double fardeau de son malheur qui l'accable et de sa conscience qui le flagelle ; l'homme qui rend grâces à Dieu est couronné par sa conscience qui proclame son triomphe. »

    St Jean Chrysostome (fêté ce jour), Homélie VIII (5) sur l’Épitre aux Colossiens, in "Œuvres complètes" Tome XI, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864.

    Source : Abbaye St Benoît.

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  • Méditation - Prière à la Sainte Vierge Marie

    « Vierge très sainte, qui avez su plaire au Seigneur et qui êtes devenue sa Mère, Vierge immaculée dans votre corps et dans votre âme, dans votre foi et dans votre charité, daignez nous regarder favorablement alors que, dans notre misère, nous recourons à votre puissante protection. Le serpent ennemi, sur qui fut jeté la première malédiction, continue, hélas ! à attaquer les pauvres enfants d'Eve et à leur dresser des embûches. Mais vous, notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate ; vous qui, dès le premier instant de votre Conception, avez écrasé la tête de ce cruel ennemi, accueillez favorablement nos prières. Unis à vous de tout notre coeur, nous vous conjurons de les présenter devant le trône de Dieu, afin que nous ne tombions jamais dans les pièges qui nous sont préparés, mais que, bien plutôt, nous arrivions tous au port du salut et que, malgré tant et de si grands périls, l'Eglise et la société chrétienne puissent, encore une fois, chanter l'hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix. Ainsi soit-il. »

    Prière composée par St Pie X.
    Prière indulgenciée, Pie X, 11 janvier 1905 (Acta S. Sedis, XXXVII, 482).

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  • Mercredi 10 juillet 2013

    Calendrier liturgique

  • Méditation : Marie Auxiliatrice - Maria Auxilium Christianorum

    Ce titre donné à la Sainte Vierge Marie fut officiellement introduit dans l'Eglise par Pie V, après la célèbre victoire de Lépante en 1571, lorsque qu'il ordonna d'inscrire dans la litanie Lorétienne l'invocation "Maria Auxilium Christianorum, ora pro nobis".

    Pie VII en institua la fête, le jour de sa rentrée à Rome, après les années de captivité à Savone puis à Fontainebleau. C'était le 24 mai 1814, la fête fut donc fixée au 24 mai.

    Entre-temps avait été érigée à Munich, en Bavière, la première Confrérie en l'honneur de Marie Auxiliatrice (suite à une victoire inespérée des autrichiens sur les Turcs en 1683).

    Turin fut une des premières villes agrégées à la Confrérie de Munich, et sa Confrérie de Notre-Dame Auxiliatrice fut enrichie par Pie VI, par rescrit du 9 février 1798, de précieuses indulgences et faveurs spirituelles.
    La Confrérie se réunissait en l'église Saint-François de Paule, où le cardinal Maurice, prince de Savoie, avait fait placer une belle statue de marbre dédiée à Notre-Dame Auxiliatrice.

    Saint Jean Bosco (1815-1888), très attaché à Notre-Dame Auxiliatrice, voulut élever en son honneur une belle église au Valdocco. Avec le soutien de Pie IX qui apporta un premier don et sa bénédiction spéciale pour ce projet, la pose de la première pierre eut lieu solennellement le 27 avril 1865.
    L'église fut achevée en trois ans, et on put la consacrer le 9 juin 1868.

    L'église de Notre-Dame Auxiliatrice fut érigée presque sans qu'une quête ait eu lieu ; la dépense totale fut d'un peu plus d'un million ; or, un registre, parfaitement tenu, prouve que, sur cette somme considérable, huit cent cinquante mille francs furent l'offrande de personnes qui avaient obtenu des grâces ou des faveurs signalées, et qui témoignaient ainsi leur reconnaissance.

    Le 9 juin 1868, lorsque, à la fin de la consécration solennelle de la Basilique, des nombreux évêques et autres personnalités se congratulaient avec lui pour cette entreprise, Don Bosco répondit avec une phrase simple, mais riche de foi :

    "Je n'ai rien mis du mien : Ædificavit sibi domum Maria". Marie s'est bâtie elle-même sa maison. "Chaque pierre, chaque ornement c'est une de ses grâces." (MB IX, 247).

    Il disait aussi : "Ayez une confiance éperdue en l'Hostie et en Marie Auxiliatrice et vous verrez ce que sont les miracles."

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    Prière indulgenciée à Notre-Dame Auxiliatrice ou Marie, secours des chrétiens

    « Vierge très puissante, aimable Auxiliatrice du peuple chrétien, quelle reconnaissance ne vous devons-nous point pour l’assistance que vous avez donnée à nos pères, quand, menacés par les Turcs infidèles, ils ont invoqué votre secours maternel en récitant dévotement le saint Rosaire ! Du haut du ciel vous avez vu leur danger, vous avez entendu leur appel avec compassion : vous avez accueilli favorablement leur humble prière, suggérée par le grand Pontife St Pie V, et vous vous êtes hâtée de venir à leur secours. Ah ! faites, ô Mère chérie, qu’aujourd’hui encore les longs gémissements de l’Epouse du Christ arrivent jusqu’au trône de votre miséricorde ; ayez encore pitié d’elle ; levez-vous pour la délivrer de tant d’ennemis qui l’environnent.

    Aujourd’hui encore, de tous les coins de la terre cette prière qui vous est chère s’élève vers votre trône, pour vous rendre favorable à nous dans les calamités présentes comme dans le passé. Hélas ! nos péchés n’empêchent, ou du moins ne retardent que trop l’effet de cette prière ! Mère très chère, obtenez-nous donc une vraie douleur de nos péchés, et une ferme résolution de mourir plutôt que d’offenser Dieu : car c’est pour nous une trop grande douleur que ce secours, dont nous avons un si extrême besoin, soit refusé ou retardé à cause de nous.

    Montrez-vous favorable, Mère chérie, aux prières de l’univers catholique, et domptez l’orgueil de ces malheureux qui, dans leur insolence, osent insulter Dieu et voudraient voir la ruine de cette Eglise contre laquelle, suivant l’infaillible parole de Jésus-Christ, les portes de l’enfer ne prévaudront jamais. Qu’une fois de plus le monde reconnaisse que, lorsque vous prenez en main la défense de l’Eglise, la victoire est certaine ; que le triomphe peut être retardé, mais qu’il ne saurait manquer, comme la foi nous l’assure. Animés de cette foi, nous espérons que, grâce à votre intercession, Dieu nous exaucera. Ainsi soit-il. »

    Indulgence applicable : 200 jours, une fois par jour.

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  • Regina Cœli de ce dimanche 7 avril 2013

    Au cours du dimanche concluant l'octave de Pâques, appelé par Jean-Paul II dimanche de la divine miséricorde, le Pape a salué les fidèles réunis Place St Pierre pour l'Angélus par les paroles de Jésus ressuscité : "La paix soit avec vous", et a expliqué que cette paix était plus qu'un salut ou un simple vœu. "C'est un don - a-t-il dit - et même le don précieux que le Christ offre à ses disciples après être passé par la mort et les enfers". C'est une paix "qui est le fruit de la victoire de l'amour de Dieu sur le mal,...du pardon. La véritable paix, la paix profonde, provient de l'expérience de la miséricorde de Dieu".

    Le Saint-Père a ensuite évoqué les apparitions de Jésus à ses disciples enfermés dans le Cénacle. La première fois, il manquait Thomas qui n'a pas cru ce que lui ont raconté les apôtres. La deuxième fois, où Thomas était présent, Jésus lui dit après que celui-ci a touché ses plaies : Parce que tu as vu, tu as cru. Heureux celui qui croit sans avoir vu. Le Pape a ajouté : "Et qui étaient ceux qui avaient cru sans avoir vu ? D'autres disciples, d'autres hommes et femmes de Jérusalem qui, bien que n'ayant pas rencontré Jésus ressuscité, crurent au témoignage des apôtres et des femmes. C'est une parole sur la foi très importante, que nous pouvons appeler la béatitude de la foi. En tout temps et en tout lieu, bienheureux sont ceux qui, par la Parole de Dieu proclamée dans l'Eglise et témoignée par les chrétiens, croient que Jésus Christ est l'amour de Dieu incarné, la Miséricorde incarnée. Et cela vaut pour chacun de nous !".

    Avec la paix, Jésus donne à ses disciples l'Esprit Saint, "pour qu'ils répandent dans le monde le pardon des péchés, ce pardon que seul Dieu peut donner et qui a coûté le sang de son Fils. L'Eglise est envoyée par le Christ ressuscité pour transmettre aux hommes la rémission des péchés, et faire grandir ainsi le Règne de l'amour, semer la paix dans les cœurs, pour qu'elle s'affirme aussi dans les relations, les sociétés et les institutions. Et l'Esprit du Christ ressuscité chasse la peur du cœur des apôtres et les poussent à sortir du Cénacle pour apporter l'Evangile. Ayons davantage de courage, nous aussi, pour témoigner notre foi dans le Christ ressuscité ! Nous ne devons pas avoir peur d'être chrétiens et de vivre en chrétiens !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 8.4.13)

  • Méditation : joie pascale

    « Une joie unique, sans pareille, remplit aujourd'hui la sainte Eglise et le coeur de tout chrétien ; une joie qui n'est pas simplement la joie naturelle qui nous gagne, lorsqu'au matin de Pâques nous traversons champs et forêts et que nous sentons le puissant réveil du printemps. Non, c'est une joie qui touche ce qu'il y a en nous de plus profond et de plus sublime, c'est le bonheur sans mélange de la possession assurée, comme le dit la prière de l'Eglise : "O Dieu, qui nous avez, en ce jour, ouvert l'entrée de l'éternité par la victoire que votre Fils unique a remportée sur le mal."
    Nous sommes aujourd'hui au point culminant de l'année liturgique. Après la longue et pénible acension du Carême, nous avons atteint le sommet de l'édifice monumental de notre foi catholique, de cette splendide cathédrale spirituelle, et, maintenant, d'un coup d'oeil, nous pouvons faire la synthèse et embrasser dans ses grandes lignes le panorama de l'histoire du monde.
    L'Eglise ne regarde aujourd'hui que l'essentiel. L'éternité se déroule devant nos yeux émerveillés. Le mystère de Pâques embrasse, en effet, l'éternité. Par la résurrection du Christ, l'univers a retrouvé son orientation première.
    La filiation divine, la participation à la vie de Dieu, qu'Adam, père du genre humain, avait perdues pour lui et pour nous, le Seigneur, par sa mort sur la Croix et par sa glorieuse résurrection, nous les a rendues. Par le mystère de Pâques, l'humanité est ornée à nouveau de la splendeur première de la grâce sanctifiante, elle est rétablie dans ses droits inaliénables à la filiation divine.
    [...]
    L'intelligence divine, la Très Sainte Trinité digne de toutes nos adorations n'est pas soumise comme l'intelligence limitée de l'homme à la succession dans le temps. Pour Dieu il n'y a pas de passé et pas de futur, mais un éternel présent. Pour Lui, tout - les souffrances de Jésus-Christ, sa mort, sa résurrection - est un présent immuable. C'est comme si la vie du Sauveur s'était passée en un instant.
    "Je suis ressuscité et je suis encore avec Vous, alléluia ; vous avez mis votre main sur moi, alléluia. Votre science merveilleuse est au-dessus de moi, alléluia, alléluia." Ainsi parle le divin Ressuscité au matin de Pâques dans la prière qu'Il adresse par notre bouche à son Père.
    En Lui nous sommes toujours dans la main de Dieu ; merveilleuse est sa divine science sur chacun de nous. Tous, nous sommes resuscités dans le Christ ; nous avons reçu une nouvelle vie dans le bain de la régénération baptismale. La victoire souveraine de Jésus est aussi notre victoire, car nous vivons en Lui par la grâce sanctifiante.
    [...]
    "Réjouissez-Vous, Reine du ciel, réjouissez-Vous, ô Marie ! Celui qui Vous a choisie pour mère, alléluia, est sorti vivant du tombeau, alléluia. Priez pour nous, ô Marie, alléluia." »

    Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln (La très sainte fête de Pâques), Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

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  • Méditation : Les Saints Innocents

    « Un petit enfant vient de naître : c’est le grand Roi. ~ Les mages arrivent d’un lointain pays. Ils viennent adorer celui qui est encore couché dans la crèche, mais qui règne au ciel et sur terre. Quand les mages annoncent la naissance du Roi, Hérode est pris d’inquiétude ; pour ne pas perdre son trône, il veut le tuer, alors que, s’il avait cru en lui, il aurait été ici-bas en sécurité, et dans la vraie vie, il aurait régné sans fin.
    Pourquoi as-tu peur, Hérode, en apprenant la naissance du Roi ? Il ne vient pas pour te détrôner, mais pour triompher du diable. Et comme tu ne comprends pas cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et afin de perdre le seul enfant que tu recherches, tu es assez cruel pour en faire mourir un si grand nombre.
    Tu ne recules ni devant l’amour des mères éplorées, ni devant le deuil des pères pleurant leurs fils, ni devant les hurlements et les gémissements des tout-petits. Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur. Et tu t’imagines, si tu réalises tes désirs, que tu pourras vivre longtemps, alors que c’est la Vie elle-même que tu cherches à détruire.
    Celui qui est la source de la grâce, à la fois petit et grand, qui est couché dans la crèche, épouvante ton trône. Il agit par toi, sans que tu connaisses ses desseins, et il délivre les âmes de la captivité du diable. Il accueille les fils de ses ennemis et les adopte pour ses enfants.
    Ces tout-petits meurent pour le Christ sans le savoir, les parents pleurent la mort de ces martyrs ; et ceux qui ne parlent pas encore, le Christ les rend capables d’être ses témoins. Voilà comment il règne, lui qui était venu régner ainsi. Voici que déjà le libérateur accomplit la libération et que le sauveur apporte le salut.
    Mais toi, Hérode, ignorant tout cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et tandis que tu t’irrites contre un petit enfant, tu lui rends déjà hommage, mais tu l’ignores.
    Qu’il est grand, le don de la grâce ! Par quels mérites ces enfants ont-ils obtenu d’être ainsi des vainqueurs ? Ils ne parlent pas encore, et ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager la lutte, et ils remportent déjà la palme de la victoire. »

    S. Quodvultdeus, Homélie aux catéchumènes, "Sur le Symbole", Liturgie des Heures – Office des Lectures.

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  • Dimanche 23 décembre : 4ème dimanche de l'Avent

    Calendrier liturgique

  • La puissance du chapelet - Historique par l'Abbé Pagès

    « L'Église a toujours reconnu à cette prière une efficacité particulière, lui confiant les causes les plus difficiles dans sa récitation communautaire et dans sa pratique constante. En des moments où la chrétienté elle-même était menacée, ce fut à la force de cette prière qu'on attribua l'éloignement du danger, et la Vierge du Rosaire fut saluée comme propitiatrice du salut.
    Aujourd'hui, je recommande volontiers à l'efficacité de cette prière la cause de la paix dans le monde et celle de la famille.

    [...]

    Prière pour la paix, le Rosaire est aussi, depuis toujours, la prière de la famille et pour la famille. Il fut un temps où cette prière était particulièrement chère aux familles chrétiennes et en favorisait certainement la communion. Il ne faut pas perdre ce précieux héritage. Il faut se remettre à prier en famille et à prier pour les familles, en utilisant encore cette forme de prière...
    La famille qui est unie dans la prière demeure unie. Par tradition ancienne, le saint Rosaire se prête tout spécialement à être une prière dans laquelle la famille se retrouve...
    Recommencer à réciter le Rosaire en famille signifie introduire dans la vie quotidienne des images bien différentes, celles du mystère qui sauve : l'image du Rédempteur, l'image de sa Mère très sainte. La famille qui récite le Rosaire reproduit un peu le climat de la maison de Nazareth : on place Jésus au centre, on partage avec lui les joies et les souffrances, on remet entre ses mains les besoins et les projets, on reçoit de lui espérance et force pour le chemin. »

    Bx Jean-Paul II, Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae, n° 39-41, 16 octobre 2002.

  • 30 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Ayez en vous les sentiments du Christ Jésus"… "Lui qui est de condition divine", égal à Dieu par nature, puisqu'il partage sa puissance, son éternité et son être même…, il a rempli l'office de serviteur "en s'humiliant lui-même et en se faisant obéissant à son Père jusqu'à la mort, et la mort de la croix" (Ph 2,5-8). On pourrait considérer comme négligeable qu'étant son Fils et son égal, il ait servi son Père comme un serviteur ; mieux que cela, il a servi son propre serviteur plus qu'aucun autre serviteur. Car l'homme avait été créé pour servir son Créateur ; quoi de plus juste pour toi que de servir celui qui t'a fait, sans qui tu ne serais pas ? Et quoi de plus heureux que de le servir, puisque le servir, c'est régner ? Mais l'homme a dit à son Créateur : "Je ne servirai pas." (Jr 2,20)

    Eh bien, c'est moi qui te servirai ! dit le Créateur à l'homme. Mets-toi à table ; je ferai le service ; je te laverai les pieds. Repose-toi ; je prendrai sur moi tes maux ; je porterai toutes tes faiblesses… Si tu es fatigué ou chargé, je te porterai, toi et ta charge, afin d'être le premier à accomplir ma loi : "Portez les fardeaux les uns des autres" (Gal 6,2)… Si tu as faim ou soif…, me voici prêt à être immolé pour que tu puisses manger ma chair et boire mon sang… Si on t’emmène en captivité ou si on te vend, me voici…; rachète-toi en donnant le prix que tu tireras de moi ; je me donne moi-même comme prix… Si tu es malade, si tu crains la mort, je mourrai à ta place, pour que de mon sang tu te fasses un remède de vie…

    Ô mon Seigneur, à quel prix tu as racheté mon service inutile !… Avec quel art plein d'amour, de douceur et de bienveillance tu as récupéré et soumis ce serviteur rebelle, en triomphant du mal par le bien, en confondant mon orgueil par ton humilité, en comblant l'ingrat de tes bienfaits ! Voilà, voilà comment ta sagesse a triomphé.

    Bienheureux Guerric d'Igny (v.1080-1157), 1er Sermon pour Rameaux (trad. SC 202 rev.).

  • 12 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La mort une fois vaincue par le Sauveur et fixée à la croix, comme à un pilori, tous ceux qui marchent dans le Christ la foulent aux pieds. Rendant témoignage au Christ, ils se moquent de la mort, se jouent d'elle et répètent ce qui est écrit à son sujet : « Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton aiguillon ? » (1Co 15,55 ; Os 13,14)... Est-ce une pauvre démonstration de la victoire remportée sur elle par le Sauveur, lorsque les chrétiens, enfants et jeunes filles, méprisent la vie présente et se préparent à mourir plutôt que de renier leur foi ? L'homme craint naturellement la mort et la dissolution de son corps ; mais, chose tout à fait extraordinaire, celui qui a revêtu la foi en la croix méprise ce sentiment naturel et, pour le Christ, il ne craint plus la mort...

    Si la mort, autrefois si forte et pour cela si redoutable, est méprisée maintenant après la venue du Sauveur, après sa mort corporelle et sa résurrection, il est évident que c'est par le Christ monté sur la croix que la mort a été anéantie et vaincue. Lorsqu'après la nuit le soleil paraît et illumine toute la surface de la terre, il n'y a absolument pas à douter que le soleil qui répand partout sa lumière est le même qui a chassé les ténèbres et tout illuminé. Ainsi...il est évident que le Sauveur manifesté en son corps est celui-là même qui a détruit la mort et qui chaque jour démontre sa victoire sur elle en ses disciples... Lorsqu'on voit des hommes, de femmes et de jeunes enfants courir et s'élancer à la mort pour la foi au Christ, qui serait assez sot, qui serait assez incrédule, qui aurait l'esprit assez aveugle pour ne pas comprendre et penser que c'est le Christ, auquel ces hommes rendent témoignage, qui procure et donne à chacun la victoire sur la mort en détruisant la puissance de celle-ci en chacun de ceux qui ont foi en lui et portent le signe de sa croix ? »

    Saint Athanase (295-373), Sur l'Incarnation du Verbe (De Incarn.), 27-29 ; PG 25,143 ; coll. Sources Chrétiennes n°199 (trad. Orval rev.).