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vie - Page 5

  • Méditation sur la Résurrection de Notre Seigneur

    « Voici que les rayons sacrés de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l'Esprit pur se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts : la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruites dans cette lumière, et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre. La vie s’est étendue sur tous les êtres, et tous les êtres sont remplis d’une large lumière ; l’Orient des orients envahit l’univers, et celui qui était avant l’étoile du matin et avant les astres, immortel et immense, le grand Christ brille sur tous les êtres plus que le soleil.

    C’est pourquoi, pour nous tous qui croyons en lui, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse, prodige de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, Vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la chute et ascension qui sort de la descente aux enfers.

    C'est ainsi que Dieu opère de grandes choses, c'est ainsi que de l'impossible il crée l'incroyable, afin qu'on sache que seul il peut tout ce qu'il veut.

    Ô Pâque divine, tu descends des cieux jusqu'à la terre et remontes de la terre dans les cieux ! Ô festivité commune de toutes choses, ô joie et honneur de l'univers, sa nourriture et ses délices, par toi la ténébreuse mort a été détruite et la vie étendue à toutes choses, les portes des cieux ont été ouvertes, un Dieu-homme s'est montré, et un homme-Dieu s'est élevé ; grâce à toi les portes de l'enfer ont été rompues et les verrous d'airain brisés, le peuple d'en bas est ressuscité des morts proclamant la bonne nouvelle, et aux troupes célestes un choeur a été fourni depuis la terre. »

    Homélie pascale du pseudo-Hippolyte (IVe siècle).

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  • Méditation : "Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia"

    Si consurrexistis cum Christo, quae sursum sunt quaerite.
    Si vous êtes ressuscité avec le Christ, recherchez les choses d'en haut.
    (Épitre)

    « C'est aujourd'hui joie immense dans l’Église. Les cloches retentissent aux campaniles des cités, des bourgades, des plus humbles hameaux : Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia. Il dissipe les haines, il rétablit la concorde, il assujettit les empires.(1)

    Cette joie, sans pareille, a ceci d'extraordinaire, c'est qu'elle est surtout secrète. Elle n'ignore pas les explosions au-dehors de la festivité des festivités, sans doute : l’Église ne lui ménage pas les expressions de son allégresse. Et pourtant, sa joie est surtout au-dedans. Jésus est ressuscité et personne ne l'a vu, ne l'a su. Ô nuit vraiment bienheureuse, chantait le diacre de l'Exultet, ô nuit qui, seule, a connu le temps et l'heure en lesquels le Christ est ressuscité des enfers, en rompant les liens de la mort. (2)

    Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, espérance unique en ce monde (3), je me rappelle, aujourd'hui et comme jamais, mon baptême, ma greffe divine en Celui qui, Crucifié et Ressuscité, ouvre à mon âme la Plaie glorieuse de son Côté pour qu'elle y entre et s'abîme en son Mystère. Opérez en elle le grand miracle, ressuscitez-la en Jésus-Christ, votre Fils, faites d'elle la "morte" à elle-même, et cachez-la avec Lui, en Vous. (4)

    Telle est la conclusion solennelle et le fruit indubitable de ce Carême ; je suis devenu un "mort" ; je meurs à tout ce qui n'est pas Dieu. Je renonce, comme tous les baptisés du Samedi Saint, je renonce, et plus que jamais, à Satan, à ses pompes et à ses œuvres. Je ne veux plus m'attacher qu'à Jésus-Christ, mon Sauveur.

    Je suis un ressuscité : je vivrai en conséquence. Je ne dois plus retourner en mon Égypte d'hier. Je tends désormais, et sans m'arrêter encore, au ciel, à la terre promise. Je ne recherche plus que les choses d'en-haut : je surnaturalise toute ma vie, mes pensées, mes paroles, mes actions, mon devoir d'état... Je me tiens désormais caché en Vous, ô Jésus, Vigne céleste dont je redeviens le rameau trop heureux.

    Seigneur Jésus-Christ, je crois en votre sainte Résurrection. »

    1. & 2. : Exultet - 3. Oraison de la 12e prophétie - 4. Épitre.

    Dom Vandeur, Samedi Saint in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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  • Méditation : la sainteté, transparence de Dieu

    « La sainteté n'est pas autre chose que la vie de Jésus-Christ dans l'homme, qu'elle transforme et divinise, pour ainsi dire, par avance, le faisant paraître ce qu'il sera un jour, alors que le Sauveur viendra dans sa gloire, et que, le voyant tel qu'il est, sans nuage et sans ombre, nous serons transformés en sa ressemblance, de clarté en clarté, comme par l'Esprit de Dieu (2 Cor III).
    Le saint porte Jésus-Christ en lui, non seulement dans son âme, mais dans son corps. Jésus-Christ respire dans ses pensées, dans ses sentiments, dans ses actes, et jusque dans l'air de son visage, qui reproduit, autant qu'il est possible à la physionomie humaine, la dignité, la grâce et l'amabilité du Sauveur ; en sorte que la personne tout entière du saint devient comme un cristal bien net et bien pur, derrière lequel on voit transparaître la grande et divine figure du Christ, notre Seigneur bien-aimé... C'est le rayonnement de la grâce ; c'est la fusion intime de l'ordre surnaturel et de l'ordre naturel ; c'est la transparence de la divinité, se faisant jour à travers les voiles du corps... En voyant le saint, c'est-à-dire le vrai disciple du Christ, qui s'est laissé revêtir de Jésus, on se rappelle cet éloge que M. Olier a fait du P. de Condren : "Il n'était qu'une apparence, une écorce de ce qu'il paraissait être. Il était comme une hostie de nos autels ; au dehors, on voit les accidents et les apparences du pain ; mais au-dedans, c'est Jésus-Christ. »

    Mgr de Ségur (1820-1881), La piété et la vie intérieure, Ve Traité : Nos grandeurs en Jésus, Paris, Librairie Saint-Joseph, Tolra Libraire-Éditeur, 1899.

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    Vitrail de l'église de Lignairolles (Aude) - (Source et crédit photo)

  • Audience du Pape François au mouvement italien "Pro Vita"

    Le Saint-Père a reçu 470 membres du mouvement italien Pro Vita, qu'il a notamment félicité de son projet d'adoption prénatale à distance au service de femmes en difficulté. Ces vingt dernières années, a-t-il souligné, le "Progetto Gemma" a permis de sauver la vie de nombre d'enfants qui sans cette solidarité n'auraient pas vu le jour :

    "La vie humaine est sacrée et inviolable, et tout droit repose sur le droit fondamental à la vie. Ce droit n'est subordonné à aucune condition, pas plus économique qu'idéologique. Le commandement de ne point tuer détermine clairement la valeur de la vie humaine, et nous devons dire non à une économie de l'exclusion et de l'injustice qui tue en considérant la personne comme un bien de consommation, que l'on peut jeter après usage. On se trouve en présence d'une culture du rebut qui est même érigée en règle. C'est pourquoi - a-t-il dit en citant l'encyclique Evangelii Gaudium - on en vient à jeter aussi la vie.

    Notre époque est de plus en plus menacée par un divorce entre économie et morale dans un marché où la nouveauté technologique prévaut toujours plus sur les normes éthiques... Il faut donc s'opposer fermement à tout attentat à la vie, surtout lorsqu'elle est innocente et sans défense comme l'enfant dans le sein de sa mère. Le concile Vatican II a déclaré que « dès sa conception la vie doit être protégée. L'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables » (Const. Gaudium et spes, 51)".

    Puis il a évoqué une conférence médicale à laquelle il avait pris part : Un médecin lui avait remis un paquet contenant des instruments servant aux avortements, en disant avoir trouvé la foi et lutter désormais en faveur de la vie. Il devint ainsi un juste.

    De manière évangélique, a-t-il poursuivi, "le chrétien doit protéger la vie avec courage et amour à chacun de ses stades. Agissez toujours auprès des femmes de manière à ce qu'elles se sentent perçues comme personnes accueillis, accompagnées et écoutées..."

    "Ici nous venons de parler de mineurs, mais on pourrait dire les mêmes choses des personnes âgées. Elles sont avec les jeunes l'espérance d'un pays, car détentrices de la sagesse et de la mémoire collective. Aujourd'hui, ces deux catégories de personnes sont l'objet de la culture du rebut, puisqu'on les envisage comme du matériel de décharge. Il faut le répéter, les enfants et les aînés constituent l'espérance de la société !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 11.4.14)

  • Méditation : "Ave Crux, Spes unica..."

    « Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au royaume du ciel ?

    Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis.

    C'est de la Croix que découlent les suavités célestes.

    Dans la Croix est la force de l'âme ; dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.

    Il n'y a de salut pour l'âme et d'espérance de vie éternelle, que dans la Croix.

    Prenez donc votre Croix et suivez Jésus, et vous parviendrez à l'éternelle félicité.

    Il vous a précédé portant sa Croix et il est mort pour vous sur la Croix afin que vous aussi vous portiez votre Croix, et que vous aspiriez à mourir sur la Croix.

    Car si vous mourez avec lui, vous vivrez aussi avec lui ; et si vous partagez ses souffrances, vous partagerez sa gloire.

    Ainsi tout est dans la Croix, et tout consiste à mourir. Il n'est point d'autre voie qui conduise à la vie et à la véritable paix du coeur que la voie de la Croix et d'une mortification continuelle.

    Allez où vous voudrez, cherchez tout ce que vous voudrez, vous ne trouverez pas au-dessus une voie plus élevée, au-dessous une voie plus sûre que la voie de la sainte Croix. »

    L'Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. XII (2-3), Trad. Abbé Félicité de Lamennais.
    Texte intégral en ligne ici (à télécharger) et ici.

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  • Carême en ligne 2014 avec Lourdes 11/13 : L'Eucharistie, source et sommet de notre vie

    Le Père Jean-Dominique Dubois, frère franciscain et chapelain du Sanctuaire de Lourdes, anime la retraite spirituelle "Carême en ligne avec Lourdes" délivrée à plusieurs milliers d'inscrits. Aujourd'hui, jeudi 10 avril 2014, il médite sur l'Eucharistie, source et sommet de notre vie. Au programme : un enseignement et une prière de Bernadette. Une vidéo de la série "Carême en ligne avec Lourdes" proposée par le Sanctuaire de Lourdes en lien avec le site internet http://www.lourdes-france.org

  • Méditation : la ceinture de la Vérité

    « Le Malin qui anime l'esprit du monde est le roi de la contrefaçon. Il a fabriqué une ceinture en "sincérité"... Elle est très bien vue dans le monde d'aujourd'hui. Elle attire la sympathie, l'émotion, l'adhésion. Or, cette ceinture, sachez-le, c'est du toc. C'est du Skaï au lieu du cuir. Elle ne sert qu'à se donner bonne conscience mais nous rend incapable de soulever quoi que ce soit. Être sincère, ce n'est pas être vrai !
    Sincérité contre Vérité, surtout n'échangez pas !

    La Vérité est aussi desservie par le fallacieux prétexte que "toute vérité n'est pas bonne à dire". C'est vrai, mais loin d'être un argument pour y renoncer.
    On peut être parfaitement sincère et totalement dans l'erreur.
    Quelqu'un qui se promènerait auprès de la centrale de Tchernobyl, sans savoir que c'est un lieu hautement radioactif, et qui ferait une joyeuse cueillette de champignons en vue d'une bonne omelette, serait parfaitement sincère en offrant un bon repas à ses amis. La Vérité, c'est qu'il pourra, au mieux, lire dans son lit sans lampe de chevet, tant il diffusera une douce lumière verte ; au pire, se retrouver au centre de cancérologie pour y subir une batterie de tests.
    Il était sincère, mais la Vérité, c'est que le lieu ne devait pas être fréquenté.
    Peut-être n'avait-il pas vu les panneaux interdisant l'accès ? Etait-il passé outre ?

    [...]

    Il faut donc quitter la ceinture de la sincérité pour se ceindre de celle de la Vérité. Chercher à porter les deux, c'est s'affaiblir d'autant plus que l'ennemi fera tout pour que nous portions les deux !
    De manière ultime, le Malin tentera une dernière proposition : remplacer notre ceinture... par une paire de bretelles ! "Ayez la vérité pour bretelles, une vérité élastique qui s'adapte parfaitement à l'air ambiant. Elle a la vertu de plaire, d'être acceptée par tous, de faire le consensus..." Les bretelles de la vérité sont tout juste bonnes à tenir le pantalon des convenances, mais, en aucun cas, aptes à tenir solidement nos reins.

    [...]

    Ce choix de Vérité est essentiel. D'autant plus que la Vérité n'est pas pour nous une sagesse, un concept philosophique ou une vision spirituelle. Elle est le Christ lui-même. Le Christ, notre force. N'a-t-il pas dit : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jean 14, 6) ?

    Avoir la Vérité pour ceinture, c'est avoir le Christ comme soutien. »

    ALain Noël, Manuel de combat spirituel (La ceinture de la Vérité), Mame, Paris, 2014 (pp.87-90).

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  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    « "Quand Jésus, dit Bossuet, paraîtra en sa majesté, vous découvrirez les merveilles de la vie cachée de Joseph ; vous saurez ce qu'il a fait durant tant d'années, et combien il est glorieux de se cacher avec Jésus-Christ ! Sans doute il n'est pas de ceux qui ont reçu leur récompense en ce monde ; c'est pourquoi il paraîtra alors parce qu'il n'a pas encore paru ; il éclatera, parce qu'il n'a point éclaté. Dieu réparera l'obscurité de sa vie, et sa gloire sera d'autant plus grande qu'elle est réservée pour la vie future."

    Puissions-nous, ô bienheureux Joseph ! avoir part à tous ces biens qui couronnent vos mérites, et aux joies surabondantes qui remplissent votre cœur, après que nous aurons contribué de toutes nos forces à la gloire que Dieu vous a destinée, et que nous sommes obligés de vous rendre.

    Maintenant que, dans le Ciel, vous êtes au comble du bonheur, assis sur un trône élevé, auprès de votre bien-aimé Jésus, qui vous fut soumis sur la terre, saint Joseph, ayez pitié de moi. Vous voyez que je vis au milieu d'innombrables ennemis, de démons, de passions mauvaises qui viennent m'assaillir continuellement pour me faire perdre la grâce de Dieu. Ah ! je vous en supplie, au nom de la faveur qui vous fut accordée de pouvoir sur la terre jouir continuellement de la compagnie de Jésus et de Marie, obtenez-moi la grâce de vivre le reste de mes jours toujours uni à Dieu, de résister à tous les assauts de l'enfer, et de mourir ensuite en aimant Jésus et Marie ; afin que je puisse un jour être admis à jouir avec vous de leur compagnie dans le royaume des Bienheureux. »

    R.P. Huguet, in "Pouvoir de Saint Joseph" (Trente-unième jour), 15e édition, Librairie Catholique de Perisse Frères, Paris - Bruxelles, 1865.

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  • Livres : notre sélection du mois

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    Autant le dire tout de suite : ce livre est un véritable trésor, une merveille de justesse, de beauté et de lumière. Son auteur, vous la connaissez sans doute : Mireille Nègre, danseuse étoile de l'Opéra de Paris, convertie à 28 ans, recueillie au Carmel pendant 10 ans, puis instituée vierge consacrée, elle met désormais ses nombreux talents au service de l’Évangile. Dans ce livre, comme dans les deux précédents (Instants de vie en 2004 et Dans les pas de l'ange en 2006), et plus encore sans doute qu'en ceux-ci, elle nous emmène sur des chemins d’Évangile vécus, par le texte et le dessin, et nous émerveille à chaque page... Simplicité, fraîcheur, douce lumière de ces merveilleuses aquarelles, tout concourt à faire de ce livre un écrin de beauté destiné à tous, un avant-goût du ciel destiné aux petits et aux grands, un de ces livres porteurs de paix que l'on peut lire en famille, et en lequel chacun trouvera une perle, un joyau à conserver en son cœur.

    En fin d'ouvrage, un résumé de son parcours, illustré de superbes photographies, comblera celles et ceux qui souhaitent approcher de plus près cette femme qui vit au quotidien, dans la simplicité et la beauté, la vie évangélique à laquelle elle a adhéré de toutes les fibres de son être.

    Éditions Salvator - 66 pages - 21,5 x 22cm - 18,90 €

  • Méditation : ne reportons pas sans cesse à demain...

    « Si nous voulons bien y réfléchir, cette vie n'est autre chose qu'une guerre continuelle. En cet exil, en cette vallée de larmes, c'est notre partage de chaque jour, combattus que nous sommes, sans cesse, par trois mortels ennemis : le monde, le démon et la chair.
    Le monde nous appelle avec ses vices et ses richesses, nous promet une vie longue et nous dit : "Allons ! Toi qui es jeune, abandonne-toi à ton bon plaisir ; quand tu seras vieux, tu te corrigeras".

    Le démon nous tend sans cesse des pièges et des filets pour nous faire trébucher et tomber ; il nous empêche de faire le bien et de pratiquer la charité ; il nous plonge dans le souci des biens temporels pour écarter le souvenir de Dieu et du soin, que nous devons avoir, de garder notre âme pure et de l'enrichir par les bonnes œuvres. A peine sortis d'une préoccupation, nous tombons en une autre. "Oui, bientôt, disons-nous, aussitôt cette affaire terminée, je veux amender ma vie", et répétant ainsi "bientôt, bientôt", nous n'arrivons jamais à échapper aux séductions du démon, jusqu'à ce qu'enfin survienne l'heure de la mort et que disparaissent tous les faux biens, promis par le monde et le démon. Car tels le Seigneur nous trouvera, tels il nous jugera. Il serait donc bon de nous corriger à temps, et de ne pas faire comme ces gens qui disent : "Demain !", toujours "Demain !", et jamais ne commencent.

    L'autre ennemi, le plus dangereux, est comme un voleur domestique et familier qui, avec de belles paroles et sous de bonnes apparences, s'efforce sans cesse de nous entraîner à la perdition : c'est la chair, notre corps, qui ne veut que bien manger, bien boire, bien se vêtir, bien dormir, travailler peu et s'adonner au vice et à la vaine gloire.
    Contre ces trois ennemis, la protection, l'aide et la grâce de Notre-Seigneur nous sont bien nécessaires. Il faut aussi nous humilier profondément, quitter tout pour Jésus-Christ, notre tout, placer notre confiance uniquement en lui, confesser sincèrement tous nos péchés aux pieds du confesseur, accomplir la pénitence imposée, ne plus jamais pécher pour l'amour de Jésus-Christ seul ; et s'il nous arrive de faillir, nous confesser souvent. Ainsi nous pourrons vaincre ces ennemis dont j'ai parlé.

    Surtout, ne nous fions pas à nous-mêmes, sous peine de tomber mille fois par jour dans le péché, mais mettons notre confiance en Jésus-Christ seul. Pour sa bonté, pour son amour seul, évitons le péché, la médisance ; ne faisons ni tort ni mal au prochain, mais souhaitons-lui ce que nous voudrions qu'on nous fît à nous-mêmes. Désirons aussi le salut de tous les hommes et aimons, servons Jésus-Christ seul, pour lui-même et non par crainte de l'enfer. »

    St Jean de Dieu (8 mars 1495-8 mars 1550), fondateur de l'Ordre des Religieux de la Charité, extrait de la deuxième lettre à la Duchesse de Sessa. (Source)

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    L'hôpital qu'il a fondé à Grenade a donné naissance aux Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu.
    Canonisé en 1690, il a été proclamé en 1886 par Léon XIII Patron des malades, des hôpitaux et des ordres hospitaliers, et en 1930 par Pie XI, Patron des infirmiers, infirmières et de leurs associations.
    Les personnes alcooliques sollicitent son aide pour guérir leur dépendance.

     

    Prière pour les malades
     
    Seigneur, daigne exaucer notre prière pour tous les affligés et ceux qui les soignent !
    Pour ceux qui t’aiment et t’offrent leurs souffrances : soutiens leur cœur devant les défaillances de leur nature.
    Pour ceux qui te cherchent : fais briller à leurs yeux la lumière de ta croix d’où descendent le pardon et la paix.
    Pour ceux qui te méconnaissent : fais entendre la parole de consolation : « Venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai ».
    Pour tous ceux qui sont au service des souffrants et qui veillent sur eux : à tous Seigneur, donne le calme, le courage, la paix et la consolation.
    Accorde ta miséricorde Seigneur, à ceux que tu rappelleras à toi !
    Ô Marie, consolatrice des affligés, priez pour nous !
    Notre Père Saint Jean de Dieu, priez pour nous !

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  • Méditation : le Seigneur, au centre de notre vie

    « La communion est un combat
    de tous les instants.
    La négligence d'un seul moment peut la briser :
    il suffit d'un rien ;
    une seule pensée sans charité,
    un préjugé maintenu obstinément,
    un attachement sentimental,
    une orientation erronée,
    une ambition ou un intérêt personnel,
    une action accomplie pour soi-même
    et non pour le Seigneur [...].
    Aide-moi, Seigneur, à m'examiner ainsi :
    "Quel est le centre de ma vie ?
    Toi ou moi ?"
    Si c'est toi, tu nous rassembleras tous dans l'unité.
    Mais si je vois qu'autour de moi,
    tous s'écartent et se dispersent,
    ce sera le signe que je me suis placé au centre. »

    Cardinal F.-X. Nguyen van Thuan (1928-2002), Prières d'espérance, Le Sarment, Fayard, 1995.

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    Fresque de l'église Sainte-Croix, en Dordogne

  • Méditation : Purification de Marie & Présentation du Seigneur au Temple

    « Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie (Mt 3,17 ; 17, 5).

    Mais cette offrande-ci, mes frères, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12), car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13).

    À l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant [dans le Temple], il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu.
    [...]

    Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ?
    [...]

    Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33,11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1). »

    St Bernard de Clairvaux, 3ème Sermon pour la Purification (2,3-5 & 3,1,3).
    Source : Famille cistercienne.

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    Fresque de Fra Angelico (1440)

  • La Manif pour tous du 2 février - Rappel

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    Tous à Paris ou à Lyon dimanche 2 février !
    Pour défendre la famille et l'enfant !

    Après les manifestations nationales 2013 (13 janvier, 24 mars et 26 mai), La Manif Pour Tous invite tous les citoyens à revenir à Paris ou à Lyon, dimanche 2 février pour défendre les familles qui sont aujourd’hui attaquées dans de multiples domaines :

    Projet de loi Famille, fabrication d’enfant sans père (PMA pour couple de femmes), mères porteuses, diffusion de l’idéologie du genre à l’école, réduction du congé parental, etc.

    Alliance VITA, membre du collectif de La Manif Pour tous, soutient cette initiative et invite ses sympathisants à répondre présent à cet appel.

    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte parole de La Manif Pour Tous, insiste dans son message sur la défense des plus fragiles, des enfants, des sans-voix : « Ils sont notre avenir. C’est pour eux que nous devons tenir et durer. C’est en leur nom que nous descendrons à nouveau dans la rue le 2 février, pour deux manifestations capitales à Paris et à Lyon ! »

    Cette nouvelle journée de mobilisation ne sera pas seulement nationale, puisque d’autres citoyens européens manifesteront dans leur capitale en même temps : Bruxelles, Budapest, Luxembourg, Madrid, Riga, Rome, Varsovie (et même Buenos Aires, Taïwan…).

    Aucune voix ne doit manquer pour défendre les familles !

    Des cars et des trains spéciaux sont organisés depuis tous les départements.
    Si vous n'avez pas déjà réservé votre place, rendez-vous sur www.lamanifpourtous.fr
  • Méditation - Prière : tristesse et joie

    Prière pour demander pardon d'avoir cédé à la tristesse

    « Pardonnez-moi, Seigneur, en cette tristesse amère
    Où je me suis complu.

    Pardonnez-moi, Seigneur, d’avoir médit des autres
    Et douté de moi-même.

    Pardonnez-moi, Seigneur, ce visage fermé.
    Et ce rire mauvais qui déforme la bouche,
    Et ce dégoût de vivre et cette lassitude
    Et cet abattement.

    Je chasserai de moi cette fumée pesante.

    Ce sont mes détritus et mes mauvaises herbes,
    Seigneur, que vous brûliez.
    J'en éparpillerai la cendre aux quatre vents ;
    Dispersez-la.
    Et que votre soleil entre dans ma cellule,
    Que votre sainte joie illumine ma face.
    Que chante en moi la gaité franciscaine
    Et le rire qui est aussi une vertu.

    Pardonnez-moi, Seigneur,
    Pardonnez-moi, Seigneur,
    D’avoir médit, douté, gémi, pleuré, bâillé,
    D’avoir haï l’immense allégresse de vivre
    Et d’avoir hébergé la Fille de Satan,

    O Joie, en ta demeure. »

    Léon Chancerel (1886-1965), Le Pèlerin d’Assise (rédigé à Assise en 1923), 3ème Édition, Éditions franciscaines, 1942. (Première édition : La Renaissance du Livre, 1924)

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    (Crédit photo)

  • Méditation : "Que ta volonté soit faite"

    « "Que ta volonté soit faite." Telle doit être la règle de la vie chrétienne, ordonnant la journée du matin jusqu’au soir, le cours de l’année, la vie entière : unique préoccupation du chrétien. Tous les autres soucis, le Seigneur les assume.

    Un seul, toutefois, demeure aussi longtemps que nous vivons. Objectivement, nous ne sommes pas définitivement assurés de demeurer toujours dans les voies du Seigneur. Comme nos premiers parents ont pu tomber de la famille de Dieu dans le camp des rebelles, ainsi chacun de nous se tient toujours sur la corde raide entre le néant et la plénitude de la vie divine. Et, tôt ou tard, nous en ferons subjectivement l’expérience.

    Dans l’enfance de la vie spirituelle, alors que nous avons tout juste commencé de nous abandonner à la conduite de Dieu, nous savons qu’une main très ferme et très forte nous dirige ; et ce que nous devons faire ou abandonner nous apparaît en pleine clarté. Mais il n’en sera pas toujours ainsi. Celui qui appartient au Christ doit vivre toute la vie du Christ. Comme Lui il atteindra l’âge adulte et, un jour, entrera dans le chemin de la Croix, qui, par Gethsémani, conduit au Golgotha. Et toutes les souffrances qui nous atteignent extérieurement ne sont rien en comparaison de la nuit obscure de l’âme lorsque la lumière divine ne l’éclaire plus et que la voix du Seigneur ne se fait plus entendre. Dieu est là, mais il est caché et se tait.

    Pourquoi en est-il ainsi ? Ce sont les mystères de Dieu que nous abordons et ils ne se laissent pas entièrement pénétrer. Nous ne pouvons que commencer à les contempler.

    Dieu s’est fait homme pour nous donner de participer de nouveau à sa vie. Participation qui était au principe et qui est l’ultime fin. Mais dans l’intervalle, nous avons à vivre. Le Christ est à la fois Dieu et Homme, et qui veut partager sa vie doit prendre part à sa vie divine et à sa vie humaine. La nature humaine qu’Il revêtit Lui donna la possibilité de souffrir et de mourir. La nature divine qu’Il possède de toute éternité confère à sa souffrance et à sa mort une valeur infinie et une force rédemptrice. La souffrance et la mort du Christ continuent dans son Corps mystique et en chacun de ses membres. Tout homme doit souffrir et mourir. Mais s’il est membre vivant du Christ, sa souffrance et sa mort reçoivent alors, de la divinité du Chef, une puissance de rédemption. C’est la raison objective pour laquelle tous les saints ont appelé la souffrance. Il ne s’agit pas là d’un désir morbide. Ce qui, au regard de l’intelligence naturelle, apparaît presque comme une perversion, se révèle pourtant, dans la lumière du mystère de la Rédemption, comme la raison la plus haute.

    Ainsi lié au Christ, le chrétien demeure inébranlé même dans la nuit obscure où Dieu lui paraît lointain et où il se croit abandonné ; et peut-être la Providence divine lui impose-t-elle ce supplice afin qu’un de ses frères, effectivement prisonnier de l’erreur, soit délivré.

    Disons-nous aussi : "Que ta volonté soit faite", même au cœur de la plus sombre nuit. »

    Édith Stein (Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, 1891-1942), Le mystère de Noël, Éditions de l’Orante, 1955.

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  • Veillée de prières pour la défense de la Vie ce samedi 18 janvier 2014

    veillée,vie,prières,18 janvier

  • Méditation : "A Jésus par Marie"

    L'auteur fait dire à Marie :

    « Multiplie les actes de foi. Multiplie-les non comme pour te suggestionner toi-même, mais pour faire pénétrer la vérité divine jusqu'au fond de ton âme et pour en bien saisir les conséquences pratiques.

    Aime ! Aime la vérité parce que Jésus l'a aimée ; aime-la parce qu'il ne l'a enseignée aux hommes que par amour.

    Aime surtout Jésus, et apprends à l'aimer de plus en plus. En l'aimant davantage, tu imiteras plus parfaitement, même sans y penser, toutes les dispositions de son âme.

    Viens à moi et j'unirai mon amour au tien, et ensemble nous aimerons Jésus d'un amour incomparablement fort et pur.

    Prie ! Prie Jésus d'aider ton incrédulité. Prie-le de faire passer en toi ses pensées, ses sentiments, ses volontés.

    Et prie-moi de te révéler Jésus et de te faire vivre de sa vie. »

    Emile Neubert, marianiste (1878-1967), Mon idéal, Jésus Fils de Marie (Publiroc, Marseille, 1933), cité in Jean-Louis Barré s.m., La mission de la Vierge Marie d'après les écrits d'Emile Neubert, Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation : la véritable prière au Christ

    « La véritable prière au Christ est celle qui réalise la relation dans laquelle il nous a fait entrer. Dans cette prière nous demandons que le Christ nous donne de Le comprendre : nous contemplons le Seigneur ; nous méditons sur sa vie et ses paroles ; nous nous efforçons de pénétrer sa vérité. Nous laissons les saints enseignements du Christ ordonner et illuminer nos pensées ; nous demandons ce que nous devons faire pour Le suivre ; nous mettons notre vie dans la lumière de ses paroles et de ses actes. Nous demandons au Christ qu'il nous donne son amour ; et nous accoutumons notre cœur à entrer dans cet amour qui est tellement différent de ce que notre nature appelle amour ; nous nous efforçons d'en faire une puissance dans notre propre existence. Nous entrons dans l'acte rédempteur du Christ et Lui demandons d'être notre représentant devant la Justice du Père. Nous demandons à entrer dans ce recommencement dont le Christ a ouvert la porte, et nous prions pour que le mystère de la nouvelle création se réalise en nous.

    Dans la prière qu'il adresse au Christ, l'homme cherche la face du Fils qui est devenu homme pour nous, et il le fait avec confiance, parce que le Christ n'est pas simplement un personnage de l'histoire qui a jadis existé et puis n'a laissé d'autre trace derrière lui que celle de ses actions et de ses œuvres. Le Christ, Lui, est vivant. Le Christ qui a jadis existé, existe encore, et il existera éternellement. Non pas un Christ lointain, qui s'est retiré dans sa gloire ; mais un Christ proche de nous, tourné vers chacun d'entre nous. Tout homme a le droit de dire : "Le Seigneur se préoccupe de moi ; Il me regarde ; Il opère mon salut. Il m'aime." Lorsque l'homme cherche le Christ de cette manière, il désire la même chose que le Seigneur ; car la volonté du Christ, c'est de devenir réalité et force en l'homme. Ce que l'homme fait sur la terre, avec ses faibles forces, le Christ le fait du ciel : Lui, à qui "Toute Puissance a été donnée". »

    Romano Guardini (1885-1968), Initiation à la prière, Trad. Jean Minéry s.j., Éditions Alsatia, Paris, 1951.

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  • Méditation : l'aveuglement du chrétien

    « La vie de la plupart des chrétiens a si peu de rapport à leur croyance (*), qu'on ne peut voir sans gémir qu'ils aient tant d'affections pour leurs autres affaires, et tant d'indifférence pour leur salut. En effet, n'est-ce pas une conduite bien déplorable au fidèle, d'aimer si fort le présent qui doit finir, et de ne pas se soucier de cet heureux avenir, qui ne finira point ; d'avoir tant d'ardeur pour les biens périssables de cette vie, et tant de froideur pour les vrais et solides biens de la vie future, de s'appuyer sur les promesses trompeuses du monde, et de ne pas s'appuyer sur le bras du Tout-Puissant, et sur la fermeté inébranlable de la parole, qui est la vérité même... ?

    Quel esprit d'erreur nous possède, pour vivre si peu chrétiennement ? [...] L'affaire du salut est la plus importante de toutes les affaires, et cependant elle est la plus négligée. Car que fait-on pour mériter un Royaume, qui ne se donne qu'à ceux qui se font violence ? Qui est-ce qui pense comme il faut à se sauver ? Où est le chrétien qui renonce à ses autres intérêts, pour n'être attentif qu'à celui-ci ? Et par quel étrange égarement de cœur renfermons-nous nos prétentions dans les bornes étroites du temps, ayant l'esprit plein des espérances que la foi nous donne de l'éternité ?
    C'est cet aveuglement qui est la cause la plus universelle du dérèglement général, qui règne aujourd'hui dans le monde...
    [...]
    Si c'est un mal d'être aveugle, c'est le comble du mal que d'aimer son aveuglement. L'homme pécheur aime cet état, parce qu'il le rend insensible à sa misère. Ses ténèbres lui plaisent, parce que la lumière le trouble en lui découvrant l'égarement où il est. Il évite de s'éclaircir sur les jugements de Dieu, pour ne pas interrompre le cours de ses plaisirs par des pensées si sérieuses. Il ne veut point approfondir ce qui se passe dans l'autre vie, pour ne pas perdre la douceur qu'il a dans la vie présente. [...] C'est par cette ignorance qu'il étouffe dans son cœur les sentiments les plus purs de la foi, qu'il se défait de cette vigilance incommode, qui représente au chrétien le compte exact qu'il doit rendre à Dieu de sa conduite, et qu'ainsi il se délivre de la crainte du présent et de l'incertitude de l'avenir. [...] Comme il ne pense qu'à vivre, sans penser à mourir, il se fait une béatitude imaginaire de la jouissance des biens de cette vie, pour effacer dans son esprit les idées de la véritable béatitude de l'autre vie ; et il tombe peu à peu, par une conduite si folle, d'erreur en erreur, de précipice en précipice, d'aveuglement en aveuglement. Rien même n'est plus capable de le réveiller de cet assoupissement. Car comme tout parle à celui qui est fidèle, tout est muet à celui qui ne l'est pas. »

    (*) : "créance" dans le texte original, terme qui n'est plus aujourd'hui usité en ce sens.

    René Rapin (1620-1687), L'importance du salut (extraits du ch. I), Paris, Chez Sébastien Mabre-Cramoisy, 1675.
    (Biographie René Rapin)

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    "Le Combat de Carnaval et Carême", Pieter Bruegel l'Ancien (1525-1569)
    Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)

  • Méditation : l'embrasement du coeur

    « La méditation n'est pas uniquement lecture vocale en profondeur, elle comprend aussi la répétition silencieuse de la Parole de nombreuses fois, avec un approfondissement toujours croissant jusqu'à l'embrasement du cœur par le feu divin. Cela est bien illustré par ce que dit David dans le Psaume 39 : "Mon cœur brûlait en moi, à force de méditer cela, le feu flamba." Ici apparaît le fil ténu et secret qui relie la pratique et l'effort à la grâce et au feu divin. Le seul fait de méditer plusieurs fois la Parole de Dieu, lentement et dans le calme, aboutit, moyennant la miséricorde de Dieu et sa grâce, à l'embrasement du cœur ! Ainsi la méditation devient le premier lien normal entre l'effort sincère de prière, et les dons de Dieu et son ineffable grâce. Pour cette raison, la méditation a été considérée comme le premier et le plus important des degrés de la prière du cœur, à partir duquel l'homme peut s'élever à la ferveur de l'esprit, et y vivre toute sa vie. »

    Matta El Maskîne (moine copte, 1919-2006), L'expérience de Dieu dans la vie de prière, Traduit de l'arabe par Elie Dermarkar, Abbaye de Bellefontaine, Coll. Spiritualité orientale n°71, Éditons du Cerf, 1997.
    (Autobiographie et extraits de ses œuvres)

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