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âmes - Page 3

  • Méditation - Prière : Jésus, notre unique espoir...

    « Jésus, vous êtes toujours un don universel. Si vous prenez une âme, c'est un gain pour le monde entier. Où vous commencez de régner, la paix commence de s'établir et la charité d'abonder. Vous êtes la délivrance, le bien-être, la fête du genre humain, et pour devenir bons et heureux, heureux de toute manière, nous n'aurions qu'à vous recevoir, vous qui ne demandez qu'à venir, vous qui entrez par toute porte ouverte et frappez à toutes celles qu'on ne vous ouvre pas. Hélas ! et l'on a peur de vous, et l'on a peur que de vous, et l'on vous éconduit, et l'on vous chasse ! Ils cherchent la justice et la réclament souvent à grands cris ; ils veulent que les hommes soient assistés sinon aimés par les hommes ; et vous qui êtes l'unique remède au mal d'où sort toute injustice, vous qui êtes l'unique foyer des amours saints et généreux, source des vrais services, ils vous excommunient de partout et ne souffrent même plus qu'on vous nomme ! C'est un principe, disent-ils, c'est un droit et une liberté, c'est le droit et la liberté même que de tout bâtir ici-bas sans vous et hors de vous, et de gouverner les hommes, abstraction faite de vos doctrines.

    O visiteur ami, ô bienfaiteur suprême, ô notre unique espoir, continuez malgré tout de voyager sur cette terre. Parmi ces foules insouciantes, hostiles, ignorantes surtout, trouvez-vous à vous-même et donnez-nous encore des Zachées : les publicains sont si peu rares ! Ne vous laissez point vaincre par l'opiniâtreté de nos aveuglements, et que nos malices accumulées ne découragent point votre patience. Triomphez du mal par le bien, et dites encore que : "vous êtes venu pour chercher ce qui était perdu et sauver ce qui était mort" (Lc XIX, 10). »

    Mgr Charles Gay, Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Quarante-troisième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation : que penser de la souffrance...?

    « Que devons-nous penser de la souffrance pour être dans la vérité ? Entendons cette souffrance que le monde multiplie et rend plus aiguë, plus amère, plus désolée... Jésus semble nous répondre du haut de sa croix : cette souffrance, je l'adopte. Car je l'ai faite mienne, jusqu'à la souffrance de la mort. Mais en l'adoptant ainsi :

    1) Je la console par les promesses que ma croix sanctionne et par l'exemple que ma croix propose. C'est sur des milliers de malades et de mourants que se répand cette consolation de la croix. Si nous en croyons de sérieuses statistiques, trente millions d'hommes meurent chaque année sur la terre, quand il n'y a pas d'épidémie ni de guerre. C'est donc en moyenne 82.200 par jour, 3.425 par heure, 57 par minute. Ceux des morts qui de leur lit de souffrances regardent la croix, ont les plus ineffables des consolations : celle de l'espérance, celle du pardon, celle de la paix. En baisant cette croix, plusieurs trouvent même doux de mourir.

    2) Je lui donne un sens : celui de l'amour.

    "Je ressens une vive satisfaction, ma très chère fille, dit un jour Jésus à sainte Catherine de Sienne, du désir que vous avez de souffrir toutes les peines, toutes les fatigues, et même la mort pour le salut des âmes ; car plus on souffre, plus on me prouve son amour, et plus on aime plus on connaît ma vérité ; et plus on me connaît, plus grande est la douleur, plus intolérable est la souffrance que cause un péché commis contre moi. Vous avez demandé à prendre sur vous le châtiment des crimes des autres, et vous ne saviez pas qu'en demandant cette grâce, vous demandiez en même temps amour, lumière et connaissance de la vérité ; car ainsi que je l'ai dit, plus grand est l'amour, plus grande est la douleur ; aussi la douleur croîtra en proportion de l'amour." (Dialogues, ch. V)

    C'est particulièrement sur la croix que le Maître Divin nous dit l'émouvante leçon de cette philosophie chrétienne de l'amour. Ce que le monde maudissait, les amants de Jésus l'exaltent et le bénissent : il leur devient doux de souffrir comme de mourir.

    3) Je la divinise, en communiquant à toute souffrance unie aux miennes, quelque chose de la valeur de ma rédemption. Aussi des déshérités, des impotents, des infirmes, dont l'existence semble stérile, peuvent redire après Saint Paul : "adimpleo ea quæ desunt passionum Christi" (*) et se persuader avec raison, qu'ils contribuent par leurs souffrances, supportées en union avec le Christ, à l'avancement du Royaume de Dieu.
    [...]
    Recueillons-nous donc et, dans la sincérité de notre âme, comprenons bien pourquoi saint Jean, qui fut si près de la croix, nous dit :

    "N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Celui qui aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui, parce que tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, et concupiscence des yeux et orgueil de la vie ; laquelle concupiscence n'est pas du Père, mais elle est du monde. Or le monde passe et la concupiscence du monde passe avec lui, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement." (I Jn II, 15-17) »

    (*) : "adimpleo ea quæ desunt passionum Christi, in carne mea, pro corpore ejus, quod est ecclesia" (Col 1,24) : "Ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église."

    Albert Valensin s.j., Aux sources de la vie intérieure - Une grande retraite, Tome I Première semaine (La croix et le monde), Imprimerie catholique, Beyrouth, 1940.

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  • Méditation : vivre en la Présence de Dieu

    « Méfions-nous de nous-mêmes. Seule la présence de Dieu peut nous préparer à connaître l'ordre véritable de nos devoirs. Dieu est présent à chaque instant, en chacun de nous, mais il faut d'abord le savoir (c'est la foi) pour nous relier au monde surnaturel. L'exercice de la présence de Dieu est la base de toute vie spirituelle. Les méditations soignées sur un sujet précis peuvent n'être qu'un vain exercice intellectuel si la présence de Dieu n'est pas connue intimement par la foi comme une personne qui écoute et reproche, qui parle, conseille et conforte.
    Ne croyez pas que ce soit en principe très difficile car il suffit de demander, c'est promis (Mt 7, 7-9) : "Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez à la porte et elle vous sera ouverte. car quiconque demande reçoit et qui cherche trouve ; et l'on ouvre à qui frappe à la porte. Aussi qui est celui d'entre vous qui donne une pierre à son fils lorsqu'il lui demande du pain ?"
    Si vous demandez la foi, vous vous habituerez petit à petit à voir les choses dans l'ordre véritable et vous n'oublierez pas l'ordre supérieur pour le devoir simplement naturel, vous n'oublierez pas que l'homme engagé pour un travail a une âme à sauver, une famille à élever, des enfants à former lui-même à la présence de Dieu. Comme aussi vous n'oublierez pas de surveiller vous-mêmes vos enfants, qui jouent sans savoir jouer, qui sont brutaux sans s'en apercevoir, jaloux sans s'en douter et qui prennent la méchanceté pour la justice. Et s'ils desservent la table, vous n'en laisserez pas toute la charge à votre femme, d'ailleurs occupée, pour écouter les sottises d'une radio dirigée par ceux qui la commandent de manière à vous rendre esclave d'une opinion préformée dans leur intérêt. La présence de Dieu est nécessaire en tout cela. »

    Henri Charlier (1883-1975), Les propos de Minimus Tome I (Le temps de Noël et de l’Épiphanie), DMM, Paris, 1994.

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    Statue de Saint Joseph par Henri Charlier
    Église Saint Austremoine - Issoire (Puy de Dôme)

  • Méditation : il est difficile d'aimer...

    « A voir les choses à la surface, rien ne paraît plus facile que d'aimer ; en réalité, rien n'est plus difficile, car depuis le péché, tout ce qu'il y a de mauvais soit en nous soit dans le monde est en révolte contre l'amour.
    Le facile, c'est de s'aimer soi-même, ou - ce qui diffère peu - d'aimer pour soi, à l'exclusion des autres, telles créatures dont les charmes empruntés nous captivent. Seulement, loin d'être de l'amour, ce n'est que de l'égoïsme sous sa double forme : égoïsme solitaire, ou égoïsme à deux. Le sacrifice n'a que faire en un tel désordre ; il en est absolument exclu.
    Mais aimer tous les hommes, les aimer comme les a aimés le Christ du Calvaire, malgré leurs défauts et leurs fautes, aimer les faibles et les petits, les pauvres, les malheureux, les délaissés, les pécheurs, jusqu'à ceux qui nous font du mal et qui nous haïssent, les aimer pratiquement et leur faire du bien, les aimer surnaturellement, pour Dieu et en Jésus, aimer ce qu'il y a en eux d'immortel et de divin, leurs âmes et l'immatérielle beauté de ces âmes, voilà le difficile !
    Et ce qui ne l'est pas moins, en un sens contraire, c'est de résister aux fascinations des choses extérieures et aux innommables entraînements de la chair ; c'est d'éviter ce double écueil placé de chaque côté de la route du cœur : la vanité où il se pulvérise et la volupté où il s'avilit ; c'est de lui imprimer enfin un coup d'aile vigoureux qui le dégage à la fois des apparences et des sens, du faux et de l'abject, et qui l'emporte jusqu'à l'Incréé à travers les mille réseaux du périssable.
    Le difficile, en un mot, c'est d'aimer dans l'ordre, comme l’Épouse des Cantiques (*), c'est d'aimer purement et saintement, c'est d'aimer Dieu dans l'homme et l'homme à cause de Dieu. »

    (*) : Ordinavit in me caritatem. Cant., II, 4.

    Abbé J.M. Buathier, Le Sacrifice dans le dogme catholique et dans la vie chrétienne (ch. XV, 2), Paris, Gabriel Beauchesne, 1920 (dixième édition).

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  • Méditation : La Vierge Marie et les âmes du Purgatoire

    « La royauté du Christ est loin d'être reconnue partout [...] Sa royauté sur terre est sans doute une royauté d'amour, mais aussi une royauté militante et conquérante. Il faut que Marie règne pour qu'arrive le règne du Christ, pour que se réalise pleinement la prière que le Maître nous a appris à répéter chaque jour : "adveniat regnum tuum ! Hâter l'avènement du règne de Marie, c'est hâter l'avènement du règne du Christ.

    Le ciel serait moins beau sans Marie. Sur terre il manque quelque chose à la religion des chrétiens qui ignorent ou oublient la Vierge, un élément de simplicité, d'abandon, de joie qui épanouit l'âme. Puisque la vie du ciel prolonge et parachève la vie de la terre, ne peut-on pas dire qu'au ciel comme sur la terre, la présence de Marie ajoute une nuance de suavité spéciale à notre essentielle béatitude ?

    Reine de l’Église triomphante et de l’Église militante, Marie l'est aussi de l’Église souffrante. Aux âmes qui expient dans le Purgatoire, ses enfants, elle apporte consolation, soulagement, délivrance. Directement, en particulier sans doute à l'occasion des fêtes. Indirectement aussi, en suggérant aux fidèles sur terre de leur venir en aide par leurs prières, leurs sacrifices, et l'oblation du Saint Sacrifice ; à certains d'entre eux, aux plus généreux, de lui abandonner tous leurs mérites expiatoires en faveur de ces pauvres prisonniers ; à plusieurs d'entrer dans des associations fondées pour leur soulagement. »

    Emile Neubert, marianiste (1878-1967), Marie dans le dogme (Spes, 1954), cité par Jean-Louis Barré s.m., in La mission de la Vierge Marie d'après les écrits d'Emile Neubert, Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation : le salut par la croix

    Le salut par la croix
    L'auteur met ces paroles dans la bouche de Marie :

    « Mon fils, écoute et comprends. Je veux t'enseigner une doctrine d'autant plus difficile à saisir que tu t'imagines la connaître depuis longtemps : la doctrine du salut par la croix.

    Tous ceux qui s'occupent d'apostolat chrétien savent que la souffrance joue un rôle capital dans le rachat des âmes ; que c'est par sa Passion et sa mort que Jésus a délivré le monde ; que, pour être co-rédemptrice, j'ai dû devenir la Mère des Douleurs ; et que tous les grands apôtres ont passé par de grandes tribulations.

    Mais quand la souffrance vient les visiter eux-mêmes, beaucoup d'entre eux ne se souviennent plus de sa signification ; ils s'étonnent et se découragent. Pour eux comme pour les juifs, la croix est restée un sujet de scandale. Pensent-ils donc participer à l'action rédemptrice du Christ sans participer aussi à sa Passion rédemptrice ?

    Quant à toi, regarde en face la croix qui t'attend.

    Il faudra t'imposer de durs sacrifices ; il te faudra travailler, peiner, te dépenser, t'épuiser au service des âmes. Et cela non seulement pendant quelques heures ou quelques jours, mais aussi longtemps qu'il y aura des âmes à sauver ; non seulement dans les moments d'enthousiasme et de succès, mais parmi les difficultés et les dégoûts.

    Et il faudra te charger de volontaires immolations, il faudra te faire victime à la place des âmes à racheter ; et plus tes efforts paraîtront stériles ou ardus, plus il te faudra y joindre de mortifications et d'expiations. »

    Emile Neubert, marianiste (1878-1967), Mon idéal, Jésus Fils de Marie d'après l'esprit du Père Chaminade (Publiroc, 1933), cité par Jean-Louis Barré s.m., in "La mission de la Vierge Marie d'après les écrits d'Emile Neubert", Salvator, Paris, 2013.

    salut,croix,

  • Méditation : la grâce et la Communion des Saints

    « La grâce est le principe d'une union surnaturelle, très intime entre Dieu et l'âme. Elle est un lien très étroit qui rattache l'un à l'autre, un aimant puissant qui les rapproche. A la toute-puissance de Dieu, une multitude d'unions merveilleuses sont possibles, que nous ne soupçonnons même pas, mais qu'il connaît dans sa science infinie. Celle que réalise la grâce en est une. Elle n'est pas hypostatique comme celle qui existe entre les deux natures, divine et humaine, du Christ par la personne du Fils. Semblable à celle qui, par la transsubstantiation, unit les Espèces eucharistiques au Corps et à tout l’Être de Notre-Seigneur, et supprime de quelque façon les distances entre l'hostie consacrée et Lui, l'union par la grâce supprime les distances entre Dieu et l'âme, et le rend présent en celle-ci.
    Union ineffable, beaucoup plus étroite, plus parfaite que toutes les unions naturelles pouvant exister entre personnes ou substances distinctes. Dieu compénètre l'âme de toutes parts, jusqu'au plus intime de son être ; il ne fait qu'un avec elle.
    Qui dit présence, dit union ; présence surnaturelle, union surnaturelle.
    Et, par Dieu, la grâce nous unit à tous ceux qui lui sont unis, et d'autant plus qu'ils lui sont plus unis : avec les Élus qui, par la vision, l'amour et la possession béatifique, lui sont donc unis, selon le degré de leur union ; donc, avec le Christ avant tout ; avec la Sainte Vierge ; avec les âmes du purgatoire qui, elles aussi, lui sont unies par la grâce (et c'est une consolation pour nos cœurs en deuil de nous savoir unis à ceux que nous pleurons) ; avec les justes de la terre en proportion de l'intensité de leur grâce, surtout avec les plus saintes, les plus belles âmes. cette union les rapproche tous de nous et nous rapproche d'eux. Elle est un des fondements de cette communauté et communication de biens spirituels qu'on nomme : Communion des Saints. »

    Chanoine François Cuttaz, Le Juste - Notre vie de grâce (Deuxième partie, ch. VI), Chez l'Auteur, Annecy, 1955 (cinquième édition).

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  • "Lugentibus in Purgatorio"

    Que les âmes gémissantes dans le Purgatoire,
    où le feu de la justice divine
    purifie leurs souillures par les douleurs les plus sensibles,
    soient l'objet de votre commisération,
    ô Marie !

    Vous êtes la source abondante qui lavez les coupables ;
    vous les recevez tous et n'en rejetez aucun.
    Hâtez-vous de verser vos consolations
    sur ces âmes qui ne cessent de souffrir,
    ô Marie !

    Mère pleine de tendresse et de miséricorde,
    les morts soupirent vers vous ;
    ils désirent avec ardeur le bonheur de vous voir
    et de posséder avec vous le bien éternel,
    ô Marie !

    Clef de David, qui ouvrez les cieux,
    du haut de votre gloire abaissez vos regards
    sur des malheureux qui éprouvent de cruels tourments,
    et ouvrez les portes de leur prison,
    ô Marie !

    Ô vous qui êtes le modèle des saints, la règle des vrais croyants,
    le salut assuré de ceux qui mettent en vous leur espoir,
    ne cessez d'employer en faveur des morts votre crédit puissant,
    auprès d'un Fils qui vous aime,
    ô Marie !

    Mère de bénédiction,
    obtenez par vos mérites
    que ces âmes souffrantes renaissent au bonheur ;
    acquittez leur dette, et conduisez-les vous-même au repos éternel,
    ô Marie !

    Dans le compte terrible qu'exigera le juste Juge,
    au jour où toutes nos œuvres subiront un examen sévère,
    suppliez votre divin Fils de nous admettre au partage des saints,
    ô Marie !

    Sous votre protection puissante,
    nous verrons sans crainte le Juge suprême
    sonder le fond des consciences
    et, sans acception de personnes,
    prononcer avec équité sur le sort de chacun de nous,
    ô Marie !

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    Antoni Guerra le jeune (1666-1711) : Les Âmes du Purgatoire (1709)

  • Prière pour les âmes du Purgatoire

    Requiem aeternam dona eis, Domine,
    et lux perpetua luceat eis.

    (Introït)

    « Seigneur, donnez-leur le repos éternel, le lieu du rafraîchissement et de la paix. Nous vous le demandons par ce Sang précieux répandu pour elles, et que trois fois, aujourd'hui, chacun de vos Prêtres verse avec effusion du Calice du salut perpétuel.

    Que votre lumière luise sur elles toutes, sur tous ceux et celles qui se sont endormis en Vous, Seigneur Jésus-Christ. ce sont des âmes dont le corps va ressusciter un jour ; j'y crois, je l'attends, je vis dans cette attente de ma résurrection future. Je sais que mon Rédempteur est vivant ; je crois que dans cette chair corruptible, vil néant et la faiblesse même, je contemplerai, un jour, la gloire. Cette espérance est là, reposant dans mon cœur.

    Ô Jésus, hâtez votre règne, précipitez votre venue ! Vous reviendrez, Vous nous prendrez avec Vous, et là où Vous êtes, nous serons toujours avec Vous. J'attends et j'attendrai la résurrection des morts et la vie du siècle futur.

    La Vie future, c'est Vous, Vie éternelle, vrai Dieu que j'adore. Mais ce bonheur, donnez-le dès aujourd'hui à toutes ces âmes qui souffrent encore, loin de Vous, dans les flammes expiatoires. Si elles ne peuvent plus mériter, qu'au moins ceux qu'elles ont laissés sur terre puissent offrir leurs hosties salutaires, et mériter pour elles l'indulgence solennelle de votre pardon.

    Courage, à toi, mon âme ! Que cette Commémoraison te rappelle qu'il faut craindre Dieu. Qu'elle te rappelle que tu as un corps de boue qui doit mourir encore et connaître la pourriture du tombeau. Qu'elle te rendre circonspect sur le jugement que le Seigneur portera sur toi. Et cependant, ne crains pas si tu l'aimes, si tu ne veux plus aimer que Lui !

    Que cette Fête, vraie joie du Purgatoire, te fasse clamer vers Dieu, avec jubilation : Comme le cerf soupire après les sources d'eau vive, aussi mon âme aspire à Vous, Seigneur Jésus (1), éternelle rédemption des croyants !

    Pie Jesu, Domine, dona eis requiem. Bon Jésus, mon Seigneur, donnez-leur ce repos, c'est-à-dire Vous-même ! »

    (1) : Ps XLIV, 2.

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour (Pour la Commémoraison de tous les défunts), Éditions de Maredsous, 1950.

    Prière,âmes,Purgatoire

  • Prière pour les âmes des défunts

    Sainte Mechtilde ayant communié pour les morts, Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : « Dites pour eux un Notre Père, etc., » et elle comprit qu'elle devait prier de la manière suivante ; après l'avoir fait, elle vit une grande multitude d'âmes monter au ciel.
    (Révélations, I, 21)

    Notre Père, qui êtes aux cieux, je vous prie de daigner pardonner aux âmes du Purgatoire de ne vous avoir pas aimé, de ne vous avoir pas rendu le culte qui vous est dû, à vous, leur Père auguste et chéri, mais de vous avoir éloigné de leur cœur, où vous désirer habiter ; et pour suppléer à leur faute, je vous offre l'amour et l'honneur que votre Fils chéri vous a rendu sur la terre, et cette abondante satisfaction par laquelle il a payé la dette de tous leurs péchés. Ainsi soit-il.

    Que votre nom soit sanctifié ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais dignement honoré votre saint Nom, de se l'être rarement rappelé avec dévotion, de l'avoir souvent employé en vain, et de s'être rendues, par leur vie déshonorante, indignes du nom de chrétien. Et comme satisfaction pour ce péché, je vous offre la très parfaite sainteté de votre Fils, par laquelle il a exalté votre Nom dans ses prédications, et l'a honoré dans toutes ses œuvres très saintes. Ainsi soit-il.

    Que votre règne arrive ; je vous prie, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais désiré avec ferveur, ni recherché avec soin vous et votre règne, dans lequel seul consistent le vrai repos et l'éternelle gloire. Pour expier toute l'indifférence qu'elles ont eue pour toute espèce de biens, je vous offre les saints désirs par lesquels votre Fils a voulu que nous soyons les cohéritiers de son royaume. Ainsi soit-il.

    Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts, et surtout des religieux, d'avoir préféré leur volonté à la vôtre et de n'avoir pas aimé en tout votre volonté, pour vivre et agir très souvent d'après la leur. Et pour réparer leur désobéissance, je vous offre l'union du très doux Cœur de votre Fils avec votre sainte volonté, de même que la prompte soumission avec laquelle il vous a obéi jusqu'à la mort de la croix. Ainsi soit-il.

    Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas reçu le très saint Sacrement de l'autel avec les désirs, la dévotion et l'amour qu'il mérite, de s'en être rendues, pour un grand nombre, indignes, et de ne l'avoir que rarement ou jamais reçu. Pour expier leur péché, je vous offre la parfaite sainteté et la dévotion de votre Fils, ainsi que l'ardent amour et l'ineffable désir qui l'ont porté à nous donner ce précieux trésor. Ainsi soit-il.

    Et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts les péchés capitaux dans lesquels elles sont tombés, surtout en ne pardonnant pas à ceux qui les avaient offensées et en n'aimant pas leurs ennemis. Pour ces péchés, je vous offre la prière de la plus douce suavité, que votre Fils a faite sur la croix pour ses ennemis. Ainsi soit-il.

    Et ne nous induisez point en tentation ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas résisté à leurs vices et à leur concupiscence, d'avoir souvent consenti aux embûches du démon et de la chair, et de s'être volontairement engagées dans beaucoup de mauvaises actions. Pour la multitude de leurs péchés, je vous offre la glorieuse victoire par laquelle votre Fils a vaincu le monde et le démon, ainsi que sa très sainte vie, avec tous ses travaux et ses fatigues, sa très amère passion et sa mort. Ainsi soit-il.

    Mais délivrez-nous du mal ; délivrez-les aussi de tout mal et de toute peine, par les mérites de votre cher Fils, et conduisez-les dans le royaume de votre gloire, qui n'est autre que vous-même. Ainsi soit-il.

    Oraison dominicale de Sainte Mechtilde pour les défunts.

  • Un mois avec Marie - Vingt-troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-TROISIÈME JOUR
    La Conversion

    Combien elle nous aime, notre Mère du Ciel !
    Elle nous l'a prouvé tout au long de sa vie terrestre en coopérant à notre Rédemption. Et depuis lors, a-t-elle cessé de s'occuper de ses enfants d'ici-bas ?
    Que de fléaux nous ont été épargnés, grâce à sa puissante et maternelle intercession ! Que d'avertissements elle nous a fait entendre par les messagers de son choix, pour nous maintenir dans la voie du salut ou nous y faire rentrer !
    Le monde est resté sourd à ses appels. Le flot toujours montant de ses iniquités n'a cessé de s'étendre, et déjà en 1846, Notre-Dame déclarait ne plus pouvoir retenir le bras de son Fils prêt à nous frapper. Elle le retint encore cependant jusqu'en 1870. En 1914, ce fut la Grande Guerre, dont elle nous obtenait la cessation quatre ans après.
    La reconnaissance eut dû nous jeter à genoux et nous décider à une vie toute nouvelle de fidélité et d'amour. Ce furent, au contraire, la noire ingratitude, le dévergondage effréné, toutes les insanités de la bête humaine, l'athéisme, le blasphème... une course folle vers l'abîme !
    Préférant pour ses enfants le châtiment à la perte éternelle, le Père des Cieux nous laissa subir alors les conséquences de nos fautes.
    Toujours en éveil, la tendresse de Marie nous donne à Fatima le secret de cet amour véritable et nous invite à y répondre enfin selon les désirs du Seigneur.
    Le 13 juin 1917, Lucie intercède pour un malade qui lui a été recommandé :
    « Qu'il se convertisse, répond Notre-Dame, et il guérira dans l'année ! »
    Se convertir : « se tourner vers » Dieu, dont le péché nous a éloignés. Telle est la condition de la santé de l'âme et... très souvent aussi de celle du corps.
    Le Ciel, d'ailleurs, ne se laisse point tromper sur la droiture de nos intentions : en septembre, ce sont plusieurs malades qui sollicitent leur guérison, certains au détriment de leur âme :
    « J'en guérirai plusieurs, dit la Vierge bénie, mais non pas tous, parce que le Seigneur ne se fie pas à eux. »
    Pour être exaucé, l'heure doit être également opportune. A un malade qui fait demander sa délivrance, Marie déclare qu' « il ne doit pas être si pressé de mourir, qu'Elle sait mieux que lui quand il faudra venir le prendre ».
    Toujours c'est le même divin souci de procurer notre vrai bien, car Notre-Dame connaît le prix des âmes. Le Christ a racheté l'homme en donnant tout son Sang et Marie a coopéré à ce rachat au pied de la Croix par les inénarrables douleurs de son âme. A cette Œuvre unique il fallait les déchirements ineffables du Cœur et du Corps du Sauveur, la dernière goutte de son Sang et la dernière larme de la Vierge. Ce déluge inouï de souffrances est l'enfantement de nos âmes. Notre céleste Mère n'entend point le laisser inachevé. En nous acceptant pour ses enfants, un sublime dessein naît dans son Cœur : celui de retracer en chacun de nous les traits de son adorable Premier-Né. Que ne pouvons-nous pénétrer sa maternelle sollicitude à notre égard ?...
    C'est tantôt un danger qu'elle écarte, une mauvaise compagnie qu'elle éloigne ; tantôt un remords salutaire, une bonne pensée, un saint désir qu'elle inspire. Elle éclaire notre esprit des clartés surnaturelles qui orientent vers le bien, elle fortifie notre volonté, elle veille à nos progrès dans la vertu.
    Comment répondre à tant d'amour ?...
    Oh ! tout d'abord, en nous montrant dociles, en ne mettant pas d'obstacles à l'action de notre Mère, en la secondant au contraire par les plus généreux et persévérants efforts. Oui, donnons-lui la joie de retrouver en nous l'image de son Jésus aussi ressemblante que possible.
    Aidons-la de plus, par prières, vertus et sacrifices à reproduire parmi nos frères de la terre, un très grand nombre d'autres « Jésus ».

    PRIÈRE

    Daignez, ô Mère de Miséricorde, venir au secours de notre fragilité, afin que nous puissions avec l'aide de votre intercession, nous affranchir des liens de nos iniquités et parvenir à la béatitude éternelle. Ainsi soit-il.

    Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie.
    Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie.
    Jésus, Marie, Joseph, faites que j'expire en paix dans votre sainte et aimable compagnie.

    (7 ans et 7 quarantaines)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : Bienheureuse Dina Bélanger

    « Ô Jésus, je veux vivre et mourir apôtre d'amour, victime d'amour, martyre d'amour. Pour me satisfaire, il me faut T'aimer avec ton Coeur divin ; je veux aimer Marie, ma bonne Mère, comme Tu l'aimes ; je veux aimer les âmes, surtout celles des pécheurs, du même amour que le tien, à la folie. »

    Bienheureuse Dina Bélanger (Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, 1897-1929, fêtée ce jour), "Autobiographie", Religieuses de Jésus-Marie, 1984 (réédition du "Cantique d'Actions de Grâces ou Chant d'Amour").

    « La souffrance est la rançon nécessaire du péché. Mais Dieu aime les âmes d’un amour si grand qu’il met son bonheur à changer pour elles en jouissances toutes leurs souffrances. Il veut que déjà sur la terre, les âmes soient heureuses dans la souffrance par l’amour divin. C’est pourquoi les âmes qui aiment Dieu véritablement trouvent tant de bonheur dans la croix, malgré les répugnances de leur nature. C’est qu’elles trouvent et aiment Dieu en tout ce qui les contrarie...

    Les âmes ne sont malheureuses qu’autant qu’elles s’éloignent de Dieu. Le grand désir de mon Père et le mien, serait de voir toutes les âmes heureuses, même sur la terre. Quand notre Justice divine afflige ou punit, c’est toujours par amour, et toujours pour rapprocher les âmes de Dieu, de leur souverain bonheur... »

    Révélation de Jésus à la Bse Dina Bélanger, septembre 1928.

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    Saint Paul de la Croix (1694-1775)

  • Méditation - Prière : St Jean Eudes

    « O Sacré Cœur de Jésus, je vous adore de toutes les puissances de mon âme, et je vous les consacre pour toujours, avec toutes mes pensées, mes paroles et mes œuvres ; que ne puis-je, ô divin Cœur, vous rendre autant d'adorations, d'amour et de gloire que vous en rendrez à votre Père Éternel. Soyez le réparateur de mes défauts, le protecteur de ma vie, mon asile à l'heure de ma mort ; je vous demande la même grâce pour tous les pauvres pécheurs, les cœurs affligés, les agonisants, et généralement, mon Sauveur, pour tous les hommes qui sont sur la terre, afin que le prix de votre précieux Sang ne soit point perdu pour eux ; faites aussi qu'il soit appliqué au soulagement des âmes du Purgatoire : c'est ce que je désire vous demander, ô Cœur adorable, par tous les battements de mon cœur et de mes veines, jusqu'au dernier soupir de ma vie. Ainsi soit-il. »

    St Jean Eudes, Le Trésor des âmes dévouées aux S.S. Cœurs de Jésus et de Marie ("Exercice de Piété" - Acte d'adoration au divin Cœur de Jésus), Nlle édition, Tours, Chez A. Mame et Cie, 1836.

    Œuvres complètes de St Jean Eudes à télécharger sur internet, à la Bibliothèque Saint Libère (12 tomes).

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  • Méditation - Prière : pardon et réparation

    « Ô Jésus, mon Sauveur et mon Rédempteur, Fils du Dieu vivant, prosternés à vos pieds, nous implorons votre pardon et nous vous offrons réparation pour tous les blasphèmes proférés contre votre saint Nom, pour tous les outrages qui vous sont infligés dans le très saint sacrement de l'autel, pour toutes les irrévérences commises envers votre très sainte et immaculée Mère, pour toutes les calomnies et injures dont souffre votre Epouse, la sainte Eglise catholique. - Ô Jésus, qui avez dit : "Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai", nous vous prions instamment pour nos frères dont le salut est en danger, afin que vous les préserviez des pièges qui les conduiraient à apostasier la foi véritable. Sauvez ceux qui sont déjà sur les bords de l'abîme ; donnez à tous la lumière pour connaître la vérité, la force et le courage pour lutter contre le mal, la persévérance dans la foi et dans une active charité. Ô très bon Jésus, c'est en votre nom que nous le demandons à Dieu, votre Père, avec qui, dans l'unité du Saint-Esprit, vous régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Prière indulgenciée par Léon XIII, 15 février (27 octobre) 1902, 13 mai 1903. - Acta S. Sedis, XXXV, 702.

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  • Méditation - Prière : élévation au Sacré Coeur de Jésus

    « Coeur de Jésus, en qui sont tous les trésors de la science et de la sagesse : par ces trésors immenses et qui se consacrent à notre salut, à notre perfection, à notre bonheur, ayez pitié de nous. Je les adore en vous sur la Croix donnant à votre Amour et à votre Sacrifice son immense portée, augmentant votre Passion extérieure dont ils vous montraient l'indignité mille fois sacrilège, déchaînant comme un océan votre Passion intime par la révélation de tout le passé, du présent, de l'avenir du monde, de tant de siècles chargés de crimes ; vous permettant de donner à vos souffrances la direction la plus universelle et la plus particulière.
    Je les adore en vous sur l'Autel, au Tabernacle, et dans le Ciel.
    Et je les vois tournés vers moi : science et sagesse de votre amour créé, science et sagesse de votre amour infini me regardent. Il est des âmes qui ont peur de ce regard, qui le fuient comme Caïn. Je veux l'aimer, au contraire ; je suis charmé, ou je veux l'être, de ce que vous me connaissez à fond, dans tous les plis et replis de mon âme, de ses pensées, de ses intentions, de ses dispositions bonnes ou mauvaises.
    Et ces trésors doivent me remplir de confiance. Tout ce qui m'est nécessaire et utile pour le ciel, pour la sainteté, votre Coeur le sait à merveille ; et il le veut pour moi. Par sa sagesse, par sa science, par son amour, qui atteignent d'une extrémité du monde à l'autre, d'une extrémité de ma vie à l'autre, avec une suavité et une force ineffables, ayez pitié de moi ; ayez pitié de tous, surtout de ceux qui doivent m'être plus chers ; ayez pitié des prêtres. Qu'à votre exemple, ô Maître, et grâce à vous, notre coeur soit un trésor toujours plus riche de sagesse et de science, et que, brûlant de votre amour, avec vous il consacre cette sagesse et cette science au salut des âmes. »

    Charles Sauvé, S.S., Le Sacré-Coeur Intime, Tome III (Litanies, Treizième élévation "Coeur de Jésus, dans lequel sont tous les trésors de la sagesse et de la science"), J. de Gigord, Paris, s.d.

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  • Méditation : ... aux intentions du Sacré-Coeur !

    « A mesure que les détails de ma vie sont transformés par l’amour et l’union à Jésus, le Bon Dieu les utilise pour le plus grand bien de tous et Il en inscrit les mérites au Livre de vie en vue de ma récompense éternelle. De même, le maître paye le travail de l’ouvrier et tire tout le parti possible de l’étoffe qui lui a été livrée.
    Dieu me permet néanmoins de Lui offrir mes actions et mes souffrances à des intentions particulières, pour obtenir à des âmes qui me sont chères diverses faveurs spirituelles ou temporelles. Toutefois, Il n’exauce pas mes requêtes si elles sont en opposition avec sa sainte Volonté.
    Au lieu de m’attarder à énumérer de grâces qui ne conviennent peut-être pas à ces âmes, il m’est bien plus facile de faire mon offrande simplement pour l’accomplissement de toutes les intentions du Sacré-Coeur sur chacune d’elles. Ainsi je suis certain de toujours demander ce qui est le meilleur ; ma prière, écho fidèle de celle du divin Maître, est sûrement exaucée.
    Et pourquoi restreindre mon offrande seulement à quelques âmes ? Ne puis-je pas laisser à Jésus le soin d’en disposer à son gré pour toutes les âmes qui en ont besoin ?
    Voilà comment j’agis en faisant et souffrant toutes choses, en général, à toutes les intentions du Sacré-Coeur.

    Une telle manière de faire est grande, généreuse ; elle témoigne d’une confiance et d’un abandon absolus envers Dieu ; donc elle ne peut que Lui être très agréable.
    De plus elle rend très parfaite mon union avec le Sacré-Coeur. En offrant tout à ses intentions, j’aide véritablement le divin Sauveur à réaliser tous ses desseins d’amour sur la France, l’Eglise et le monde, je travaille avec Lui à établir partout le règne de Dieu et je participe à toute l’oeuvre qu’Il est venu accomplir sur la terre.

    Ainsi mon champ d’action est aussi vaste que l’univers, mon apostolat embrasse toutes les âmes, tous les coeurs, et ma vie prend véritablement toute sa valeur et toute sa fécondité.

    Donc,

    TOUT AUX INTENTIONS DU SACRE-COEUR ! »

    Chanoine Antoine Crozier (1850-1916), Vivons pour le Bon Dieu, Paris, Librairie Saint-Paul, 1910.
    Texte intégral.

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    Statuette en bois du Sacré-Coeur - Traditions monastiques, Flavigny-sur-Ozerain

  • Méditation : parler de Dieu...

    « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »
    (Jn 17,26)

    « Vis tout droit pour Moi.
    Quand tu parles, que l'on voie bien qu'en toi il n'est question que de Moi.
    Ne crains pas de Me nommer dans la conversation.
    Tous, sans le savoir, ont besoin de Moi.
    Et le nom de Dieu peut éveiller le Bien dans les âmes.
    Tu en prendras l'habitude. Je t'aiderai.
    On viendra à toi pour entendre parler de Moi.
    Pourquoi craindrais-tu ? Puisque Je prendrai la grosse part de ton travail ?
    C'est Mon bonheur de vous aider. Appelez-Moi à votre recours, Mes âmes aimées.
    Vous avez la liberté de Me vouloir ou de ne pas Me vouloir
    et Je suis là,
    le cœur battant, attendant votre décision.
    Mon cœur anxieux du désir de votre choix...
    Aime semer Mon Nom dans les mots que tu prononces,
    comme une réparation tendre pour la douleur que Me causent ceux qui veulent M'effacer de partout,
    même de l'âme des petits enfants.
    Sème Mon Nom.
    Je ferai grandir. »

    Jésus à Gabrielle Bossis (1874-1950), 31 juillet 1939, Lui et moi tome I (244), Beauchesne, Paris, 1948.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : le sacrifice et la Croix

    « Le christianisme repose sur la notion de sacrifice. Tout chrétien, à son heure, doit faire comme son Modèle et accomplir, dans le silence ou l'indifférence des hommes, le sacrifice qu'il joindra à celui du Maître. Il doit connaître Gethsémané ou le Calvaire, dans la faible mesure que ses forces peuvent supporter. Il doit s'offrir en oblation pour le salut de tous et tendre pour tous vers la Croix ses mains souvent lasses. Ses lèvres doivent prononcer l'adhésion sublime du Crucifié, et son âme doit donner le plus pur d'elle-même pour les pécheurs et les déshérités. »

    Elisabeth Leseur, Pensées de chaque jour (1905), J. de Gigord, Paris, 1917.

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    Oxford University - St Thomas More Chapel

  • Méditation & Prière

    « Elle est par sa pureté immaculée la Reine élue par Dieu lui-même, la Reine aimée des Anges qui des hauteurs des Cieux règne sur tout l'univers des âmes et des mondes. Par son titre de « Mère de Dieu », elle est la Reine des docteurs. Par sa force d'âme, elle est la Reine des martyrs. Par sa justice et son amour, elle est la Reine de tous les saints et de tous les prédestinés. Envahie dès le premier instant par les radieuses et vivifiantes clartés du Verbe, toute éveillée en sa foi ardente, son âme vierge aimante et pure entre en un regard infiniment plus profond et plus divin que celui des Chérubins et des Séraphins dans le mystère insondable du Christ dont elle sera la Mère vierge et sans tache. Elle est l'âme la plus aimante et la plus aimée du Père après Jésus - et par conséquent la plus magnifiquement comblée des faveurs divines. Auprès d'elle, tous les Anges et tous les Saints réunis sont comme s'ils n'étaient pas, car sa souveraine présence remplit le ciel et la terre. »

    Marthe Robin (1902-1981).
    Source : P. Raymond Peyret, "Prends ma vie Seigneur" : La longue Messe de Marthe Robin, Desclée De Brouwer, Paris, 1985.


    « Ô Marie ! Ô ma sainte et bonne Mère ! Donnez-moi, donnez à tous de comprendre la grande valeur du silence dans lequel on entend Dieu. Apprenez-moi à me taire pour écouter la Sagesse éternelle. Apprenez-moi à tirer du silence tout ce qu’il renferme de grand, de saint, de surnaturel, de divin ; aidez-moi à en faire une prière parfaite, une prière toute de foi, de confiance et d’amour. Une prière vibrante, agissante, féconde, capable de glorifier Dieu et de sauver les âmes. Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison. »

    Marthe Robin, le 12 janvier 1930.
    (Source)

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    La Vierge Marie, par le Maitre de Moulins
    Partie centrale d'un tryptique, sa dernière oeuvre connue
    visible en la Cathédrale Notre-Dame de Moulins

  • 14 octobre : Méditation

    « Quand on a compris sa propre misère et les multiples dangers et le nombre d'âmes immortelles qui y succombent chaque jour et se damnent, le coeur se serre de tristesse et il redouble de prière.
    Il voudrait aider les pauvres pécheurs, leur ouvrir les yeux, leur découvrir les pièges tendus à leur vertu.
    Il voudrait couvrir de sa prière les âmes encore innocentes ou les soustraire à la ruse et à la malice des démons.
    Il voudrait enfin se sacrifier mille fois ne fût-ce que pour une seule âme, parcourir la terre et les mers pour prêcher l'Evangile, et jeter partout la semence de sa prière et de ses sacrifices.

    Comment l'âme dévouée à Jésus et admise dans son intimité peut-elle s'amuser à des choses profanes quand le démon n'est occupé qu'à perdre les âmes ?
    Comment peut-elle se reposer quand l'enfer ne se repose jamais ? Comment peut-elle songer à des plaisirs et à des passe-temps non voulus par l'obéissance ou la nécessité tandis que Satan ne cesse de combattre Jésus et de détruire son règne dans les coeurs ?

    Aussi l'idée de la prière l'obsède. Cet esprit de prière est l'âme de tous ses excercices spirituels. Elle va à la méditation, à la Messe, à la Communion comme une affamée qui désire obtenir pour elle et pour les autres, de l'amour, plus d'amour, plus de générosité, de fidélité à ses devoirs, de patience dans les peines.
    Elle va à l'office non pas seulement pour rendre au Dieu souverain ses adorations et ses remerciements mais aussi pour lui demander pardon et le supplier de lui donner plus d'amour.

    Elle prie pendant son travail et pendant ses récréations autant que possible, elle trouve d'ingénieux moyens pour se rappeler Dieu et lui répéter sa prière : Jésus, faites que je vous aime, que je me sanctifie.
    Elle a souvent l'Ave Maria à la bouche. Elle s'est habituée à redire cette prière si agréable à la Mère de Dieu, même pendant ses occupations et jusque dans son sommeil. Il lui semble alors tenir la main de sa Mère céleste. Elle la supplie de la remplacer près de Jésus, au moment de ses distractions ou de ses occupations et elle garde au fond du coeur la douce persuasion que cette bonne Mère exauce son désir.
    Ainsi l'âme tend de toutes ses forces à observer à la lettre le commandement du divin Maître : "Oportet semper orare et nunquam deficere" (Lc 18,1). Il faut toujours prier et ne jamais se lasser. »

    Jos. Schrijvers, C.SS.R., Les âmes confiantes, Imprimerie St Alphonse, Louvain, 1932 (2e éd.).

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    Vitrail de l'église Saint-Denis d'Athis-Mons