Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

St Irénée de Lyon

  • 21 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Amen, amen je vous le dis : avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS." (Jn 8, 51-59)

    « Comme Abraham était prophète, il voyait dans l'Esprit le jour de la venue du Seigneur et le dessein de sa Passion, par laquelle lui-même et tous ceux qui comme lui croiraient en Dieu seraient sauvés. Et il  tressaili d'une grande joie. Le Seigneur n'était donc pas inconnu d'Abraham, puisque celui-ci a désiré voir son jour... Il a désiré voir ce jour afin de pouvoir lui aussi embrasser le Christ, et l'ayant vu de façon prophétique par l'Esprit, il a exulté. c'est pourquoi Syméon, qui était de sa postérité, accomplissait la joie du patriarche et disait : "Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser s'en aller ton serviteur en paix selon ta promesse ; car mes yeux ont vu ton salut que tu prépares à la face des peuples"... Et Elisabeth a dit [selon certains manuscrits] : "Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur". L'exultation d'Abraham descendait de la sorte sur ceux qui veillaient, qui voyaient le Christ et qui croyaient en lui. Et de ses enfants, cette exultation remontait vers Abraham... C'est donc à bon droit que le Seigneur lui rendait témoignage en disant : "Abraham votre Père a exulté à la pensée de voir mon jour : il l'a vu et il s'est réjoui". »

    St Irénée de Lyon, Contre les hérésies (IV, 5-7), Trad. Bouchet, Lectionnaire ; cf. SC 100).

  • 10 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Guérison du paralytique : "Tes péchés te sont pardonnés... Lève-toi..." (Lc 5, 17-26)

    « Le Verbe de Dieu est venu habiter dans l'homme ; il s'est fait "Fils de l'Homme" pour habituer l'homme à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter dans l'homme, comme il a plu au Père. Voilà pourquoi le signe de notre salut, l'Emmanuel né de la Vierge, a été donné par le Seigneur lui-même (Is 7,14). C'est en effet le Seigneur lui-même qui sauve les hommes, puisque ceux-ci ne peuvent se sauver par eux-mêmes... Le prophète Isaïe a dit : "Affermissez-vous, mains affaiblies, genoux chancelants ! Ranimez votre courage, cœurs défaillants ; affermissez-vous, ne craignez plus ! Voici notre Dieu qui exerce lui-même le jugement ; il vient lui-même, il va nous sauver" (35,3-4). Car c'est seulement du secours de Dieu, et non de nous-mêmes, que nous pouvions tenir notre salut.
    Voici un autre texte où Isaïe a prédit que celui qui nous sauve n'est ni simplement un homme, ni un être incorporel : "Ce n'est pas un messager, ce n'est pas un ange, mais c'est le Seigneur lui-même qui sauvera son peuple. Parce qu'il l'aime, il lui pardonnera ; lui-même, il le délivrera" (63,9). Mais ce Sauveur est aussi vraiment un homme, visible : "Cité de Sion, voici : tes yeux verront notre Sauveur" (33,20)... Un autre prophète a dit : "Lui-même il se retournera, nous fera miséricorde, et jettera nos péchés au fond de la mer" (Mi 7,19)... Du pays de Juda, de Bethléem (Mi 5,1) devait venir le Fils de Dieu, qui est aussi Dieu, pour répandre sa louange sur toute la terre... Dieu donc s'est bien fait homme et le Seigneur lui-même nous a sauvés en nous donnant le signe de la Vierge. »

    Saint Irénée de Lyon (v.140-v.208), Contre les hérésies III, 2, 2 (Trad. SC 34).

  • 24 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Pour avoir suivi la Parole de Dieu, son appel, spontanément et librement dans la générosité de sa foi, Abraham était devenu "l'ami de Dieu" (Jc 2,23). Ce n'était pas à cause d'une indigence que le Verbe de Dieu s'est acquis cette amitié d'Abraham, lui qui est parfait dès l'origine ; "Avant qu'Abraham ait été, dit-il, je suis" (Jn 8,58). Mais c'était pour pouvoir, lui qui est bon, donner à Abraham la vie éternelle... Au commencement non plus, ce n'était pas parce qu'il avait besoin de l'homme que Dieu a modelé Adam, mais pour avoir quelqu'un en qui déposer ses bienfaits.
    Ce n'était pas davantage parce qu'il avait besoin de notre service qu'il nous a commandé de le suivre, mais pour nous procurer le salut. Car suivre le Sauveur c'est avoir part au salut, comme suivre la lumière c'est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle... Dieu accorde ses bienfaits à ceux qui le servent parce qu'ils le servent, et à ceux qui le suivent parce qu'ils le suivent ; mais il ne reçoit d'eux nul bienfait, car il est parfait et sans besoin.
    Si Dieu sollicite le service des hommes, c'est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, si Dieu n'a besoin de rien, l'homme a besoin de la communion de Dieu. La gloire de l'homme, c'est de persévérer dans le service de Dieu. C'est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : "Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi qui vous ai choisis" (Jn 15,16), indiquant par là que...pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui : "Père, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire" (Jn 17,24). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-v.208), Contre les hérésies, IV, 14,1 ; SC 100.

  • 26 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu'un lit l'Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, "le trésor caché dans le champ", c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des figures et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient être comprises avant l'accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : "Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement" (12,4)… Jérémie aussi dit: "Aux derniers jours, ils comprendront ces choses" (23,20)...
    Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique ; ...elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l'héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l'homme qui aime Dieu progressera jusqu'à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole...
    C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Ecritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles "qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire" (Lc 24,26). Si donc quelqu'un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, "pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes" (Mt 13,52). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-208), Contre les Hérésies, IV,26 (trad. SC 100).

  • 18 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "A qui prend ta tunique, dit le Christ, donne aussi ton manteau ; à qui prend ton bien, ne réclame pas ; et ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux" (Mt 5,40 ; Lc 6,30-31). De la sorte, nous ne nous attristerons pas comme des gens qu'on aurait dépossédés contre leur gré, mais au contraire nous nous réjouirons comme des gens qui auraient donné de bon coeur, puisque nous ferons un don gratuit au prochain plus que nous ne céderons à la contrainte. "Et, dit-il, si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en avec lui deux mille". De la sorte nous ne le suivons pas comme un esclave, mais nous le précédons comme un homme libre. En toutes choses donc le Christ t'invite à te rendre utile à ton prochain, ne considérant pas sa méchanceté, mais mettant le comble à ta bonté. Il nous invite ainsi à nous rendre semblable à notre Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-v.208), Contre les hérésies, IV, 13, 3 (trad. cf SC n°100).