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émotion

  • Méditation - Qu'est-ce donc que la charité ?

    « Qu'est-ce donc que la charité ? On la définit : amour de Dieu par-dessus toute chose et du prochain comme soi-même pour l'amour de Dieu. Cette formule est devenue classique et sert d'expression aux chrétiens voulant dire l'acte de charité. Il faut beaucoup l'approfondir si l'on ne veut pas risquer d'appauvrir et de compromettre la substance même du mystère. [...] Pour qu'un amour soit digne de Dieu, il faut qu'il soit éclairé par la conscience de sa bonté infinie.

    Mais il y a plus et, ici, nous franchissons le seuil du mystère ; notre amour pour Dieu doit non seulement dépendre de ce qu'il est, mais répondre à son amour. Il n'est pas simplement une réalité humaine ouverte sur l'Infini, mais une grâce qui nous est faite par lui. Même pour en pénétrer la nature, nos idées et notre expérience sont insuffisantes ; Dieu seul peut nous révéler le don qu'il nous fait et c'est de lui que nous devons apprendre la vérité et les beautés de la charité. [...]

    [...] La charité aime Dieu comme celui qui nous aime et qui nous aime au point de se donner à nous comme objet de connaissance et d'amour. Et parce qu'il est impossible d'aimer vraiment un être sans aimer, à cause de lui, tout ce qu'il aime, cette même charité s'attachera à aimer nos frères comme le Christ lui-même nous a aimés. [...]

    Dans ces perspectives, il devrait être inutile de rappeler qu'un tel amour n'a rien à voir avec la sensibilité. Dieu est esprit et c'est seulement en esprit que nous pouvons l'atteindre. Pourtant, une des tentations qui semble le plus indéracinable en la nature humaine est de vouloir juger par la sensibilité de toutes les réalités spirituelles et de confondre ainsi des dispositions toutes subjectives et tout épidermiques avec l’œuvre du Saint-Esprit en nous. Ce qui intéresse Dieu ne peut être autre chose que la volonté et ce oui de notre liberté se livrant à lui. Aimer ainsi ne sera donc jamais ressentir une émotion du cœur, mais vouloir, du plus profond de notre être, le bien de notre Père, communier à sa volonté et chercher à lui plaire. »

    1. Jn 17, 24.

    P. Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Le Mystère de la Charité (Liv. II, 2e Part., Chap. I), Desclée de Brouwer, 1960.

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  • Méditation 4ème semaine de Carême : le sensualisme (4)

    Nota Bene : En lisant les lignes qui suivent, ne perdez pas de vue qu'elles ont été rédigées en 1857... Un regard lucide sur l'état du saint Sacrifice tel qu'il est célébré aujourd'hui dans de très nombreuses églises vous montrera que - hélas, mille fois hélas - la barrière est tombée, laissant le champ libre au sensualisme ici dénoncé...

    « Ce besoin de sentir, de s'émouvoir était devenu si universel et si impérieux, qu'un moment il parut vouloir envahir même la religion du sacrifice ; et si, fidèles aux traditions du Calvaire, nous n'eussions été là, armés de la croix de Jésus-Christ, pour l'arrêter au seuil de nos temples et de nos sanctuaires, le sensualisme fût venu nous demander devant les autels de Dieu crucifié des harmonies comme ses harmonies, des spectacles comme ses spectacles, et une parole comme sa parole. Il eût demandé même à l'austère prédication de l’Évangile de conspirer avec cette faiblesse du siècle, et de se faire avant tout un instrument de sensations, de vibrations et de tressaillements. Que voulez-vous ? le siècle en était venu à vouloir, même dans les choses de l'esprit, du ciel et de Dieu, l'émotion quand même, l'émotion à tout prix, l'émotion toujours. On rêvait un christianisme où rien de chrétien n'apparaissait plus ; christianisme moins l'austérité chrétienne ; christianisme moins le sacrifice chrétien ; christianisme moins Jésus-Christ même ; christianisme sensuel, rêvant d'unir dans un culte presque voluptueux tous les enivrements de la terre avec tous les enivrements du ciel. On s'était persuadé que, pour faire accepter la religion rappelée par l'instinct religieux survivant aux débauches de l'impiété, il fallait l'offrir comme une poésie pleine d'enchantements sacrés à des âmes affaiblies, qui ne cherchaient dans le christianisme qu'une correspondance de plus à leur besoin de sentir, de s'émouvoir et de rêver. Religion des poètes, des artistes et des amants de l'idéal, apparaissant à travers je ne sais quelle lumière douteuse comme une rêverie sentimentale, une douce mélancolie et une vague aspiration de la patrie dans les tristesses de l'exil. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Nicolas Poussin (1594-1665), L’adoration du veau d’or
    National Gallery, Londres

  • Méditation 4ème semaine de Carême : le sensualisme (1)

    « L'empire du sensualisme dans l'homme embrasse tout à la fois le domaine des sens, de l'imagination et du cœur. Les sens constituent son principal domaine. Le sensualisme est avant tout sensation, c'est-à-dire impression, émotion, vibration et tressaillement des sens. Mais il appelle à lui, comme puissances auxiliatrices, l'imagination et le cœur. L'imagination conspire avec les sens pour leur envoyer par l'image l'impression des voluptés absentes. Le cœur lui-même, quand il n'est pas soulevé par les attractions de l'esprit, se met, lui aussi, au service des sens... »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    « Vous le voyez, la pensée en est absente, l'intelligence en est exclue, et la volonté n'y a rien à faire. Aussi, que fait le sensualisme alors qu'il vient à se personnifier et à s'incarner dans un homme ? Il s'émeut, il tressaille, il palpite, il rêve ; il se nourrit d'images, il se repaît de sensations, il s'enivre de sentiments. Il ouvre son cœur à toutes les sympathies qui lui promettent, ne fût-ce que pour une heure, l'ivresse du sentiment ; il ouvre ses sens à tous les contacts qui lui promettent la volupté de la sensation ; il ouvre son imagination à tous les rêves qui lui montrent, par delà toutes les réalités qu'il touche, des plaisirs et des voluptés dont il remplit, pour s'en repaître, tout un monde idéal. Et pour trouver à la fois toutes ces voluptés, toutes ces images et tous ces tressaillements qu'ambitionne et poursuit sa passion de sentir, il court, il vole, il se précipite de fête en fête, de spectacle en spectacle, de festins en festins et de voluptés en voluptés. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Audience générale de ce mercredi 13 février 2013

    "En ces jours pour moi difficiles, j'ai senti l'amour que vous me portez"

    Audience générale inédite dans l'histoire de l'Eglise, celle d'un Pape démissionnaire. Benoît XVI mercredi matin a été accueilli par l'ovation de plusieurs milliers de fidèles et de pélerins présents pour cette audience générale très particulière en la salle Paul VI au Vatican. Et c'est un Pape très émouvant qui nous a redit et expliqué sa décision, difficile et grave annoncée lundi.

    « Chers frères et sœurs,

    Comme vous le savez, j’ai décidé – merci pour votre sympathie –, j’ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le futur Pape. Le Seigneur nous guidera.

    Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui le Carême, quarante jours de préparation à Pâques. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans la Bible. Dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur les quarante jours que Jésus a passés au désert, tenté par le démon. Ses tentations invitent chacun de nous à répondre à cette demande fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Sans une réponse à la faim de vérité et de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver. Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité et de l’amour. Dieu est le Seigneur de toute chose. Il ne peut pas être instrumentalisé, utilisé pour nos propres intérêts, autrement nous nous substituons à lui. La société actuelle soumet le chrétien à plusieurs épreuves qui touchent sa vie personnelle et sociale. La tentation est toujours présente ; le sacré s’éclipse. Toutefois, la grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque jour la chose la plus importante pour nous. »

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Je salue avec joie les francophones, en particulier les nombreux lycéens présents ! En ce Carême, je vous invite à renouveler vos engagements pris pour votre conversion. Pour y arriver, ne vous laissez pas envahir par l’égoïsme, la recherche exclusive du succès personnel, l’illusion, l’apparence et les choses matérielles. Donnez plutôt la primauté à Dieu, confiez-vous à lui et regardez les réalités quotidiennes avec ses yeux. Saint temps de Carême ! »

    Sources : Radio Vatican et Site internet du Vatican.

    (Vidéo de l'audience
    )