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1er janvier 2016

  • Message pour la 49e Journée Mondiale de la Paix (1er janvier 2016)

    « Gagne sur l’indifférence et remporte la paix ! »
     
    Ce matin, près la Salle de Presse, s'est déroulée la présentation du Message du Saint-Père pour la prochaine Journée mondiale de la paix (1er Janvier 2016), intitulé « Gagne sur l’indifférence et remporte la paix ! ». Ont pris la parole le Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, Président du Conseil Pontifical Justice et Paix, Mme Flaminia Giovanelli et M. Vittorio Alberti, respectivement Secrétaire et Official du même dicastère. Etaient présents des réfugiés en provenance de Syrie, de Somalie, du Kenya et de la Côte-d'Ivoire, pris en charge par le Centre Astalli de Rome. L'Archevêque de Monreale Mgr. Michele Pennisi et l'Abbé Luigi Ciotti, fondateur du Groupe Abele et de l'Association Libera, ont contribué à la présentation par un témoignage écrit.
     
    Le Cardinal Turkson a d'abord expliqué que, dans un climat d'indifférence très répandue, le Pape veut aborder le problème de la mondialisation de l'indifférence, de l'indifférence à Dieu étendue aux êtres humains et à la création. L'homme qui se sent auto-suffisant pense qui ne doit rien à personne sinon à lui-même et que des droits et non des devoirs doivent lui être attribués. "Après avoir démontré que la paix est menacée par l'indifférence à tous les niveaux, le message propose une réflexion biblique et théologique qui nous permet de comprendre la nécessité de surmonter l'indifférence et de nous ouvrir à la compassion, à la miséricorde et à l'engagement, et donc à la solidarité". Cette dernière est définie comme une vertu morale et une attitude que ceux qui ont des responsabilités en matière d'éducation ou de formation comme les familles, les enseignants, les agents de la culture et les media sont appelés à cultiver".
     
    Le document réaffirme ensuite la confiance dans l'homme, qui a la capacité de vaincre le mal par le bien, puis indique les multiples formes de solidarité dans la société en faveur des victimes des conflits armés, des pauvres et des migrants. Il se termine par un appel du Saint-Père au monde, dans l'esprit du Jubilé de la Miséricorde, en vue d'un engagement concret pour aider à améliorer la réalité dans laquelle vivent la famille, le voisinage ou le cadre du travail. Mais l'indifférence n'est pas le thème central de l'espoir dans la capacité des êtres humains à ne pas céder à la résignation et l'indifférence et, dans ce sens, le Pape cite quelques événements marquants de 2015 comme la COP 21 ou le Sommet d'Addis-Abeba pour trouver des fonds pour le développement durable du monde, mais aussi l'adoption de l'Agenda 2030 pour le développement durable, et le 50e anniversaire de la publication de Nostra Aetate et Gaudium et Spes, deux documents de Vatican II qui ont ouvert la porte au dialogue avec les religions non-chrétiennes et avec l'ensemble de la famille humaine.
     
    Puis Mme Flaminia Giovanelli a souligné la continuité de l'enseignement du Pape François avec ses prédécesseurs Benoît XVI et Jean-Paul II, le premier ayant reconnu dans la question anthropologique la question sociale actuelle, notant le problème du nihilisme, le second ayant rendu visible la voie de la miséricorde comme moyen de combattre l'indifférence. Puis M. Vittorio Alberti dit que si la paix exige une victoire et une conquête, c'est parce qu'il existe un contraste. L'indifférence affecte la sphère publique, politique comme culturelle, et le Pape désigne clairement la corruption comme source de ce cancer social. Quand il était Cardinal, il avait parlé de faiblesse de la transcendance, de démission, de repli sur soi-même...comme source de la corruption. Les autres mots clefs du Message sont la capacité de la personne, l'apathie, l'indifférence, et l'engagement concret pour aider à améliorer la réalité. Mais l'amélioration au nom de quoi ? Si on ne croie pas qu'il y existe un au-delà on ne pense pas que les choses ont un sens. Alors où puis-je trouver la confiance et la force de l'engagement, pour contraster la corruption et surmonter l'indifférence ?... C'est peut-être le passage le plus spectaculaire de ce message, cette indifférence à être traité avec miséricorde. Face à Palmyre détruite ou à la corruption qui se répand, on se sent écrasé parce qu'on ne croit pas qu'ensemble il est possible de changer cet état de choses. Tel est le nihilisme... La miséricorde n'est pas seulement un fait moral, mental et intellectuel. Il s'agit de la liberté de pensée dont le Pape nous donne les clefs pour lutter contre la profonde indifférence. Il offre une base culturelle pour lutter contre la corruption dans le contexte plus large de la crise actuelle, qui est d'abord culturelle. Le manque de respect est la plus grande souffrance parce que...épuisant la transcendance, elle éteint rêves ou idéaux. Le Pape François nous dit que nous avons besoin d'une réponse culturelle, d'une philosophie de l'histoire au nom de laquelle lutter contre la corruption.
     
    Enfin l'Archevêque de Monreale a rappelé qu'il est crucial pour la crédibilité de l’Église de témoigner en première ligne de la miséricorde envers les personnes les plus vulnérables de la société. Le Pape cite les prisonniers et souhaite que l’Église et la société civile prennent en compte l'article de la constitution italienne qui prévoit que les condamnations ne peuvent être contraires au sens de l'humanité. Elles doivent viser à la rééducation du condamné. La peine de prison n'a de sens que si, tout en réaffirmant les exigences de la justice et en décourageant la criminalité, elle sert à rénover la personne, à lui donner une chance de réfléchir pour changer sa vie et se réinsérer pleinement dans la société. La communauté chrétienne est appelée à éduquer, à aider et à réhabiliter, pour faire en sorte que chaque personne se sente digne d'être aimée et encouragée dans la vie sociale. Quant à Don Ciotti, il a souligné que dans la perspective du Saint-Père la paix est à l'opposé du quiétisme ou de la tranquillité. La vraie paix commence par un réveil spirituel, qui a des implications et des exigences... Cela met en cause notre être citoyens... Habiter les périphéries est la première étape pour construire une paix fondée sur une civilisation plus humaine et une société de la proximité, où les gens ne sont pas instrument de profit et où le bien-être de quelques-uns n'induit pas que la pauvreté, le désespoir et la mort de tant d'autres personnes.
     
    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.12.15 ).
     
    Texte intégral en français sur le site internet du Vatican.