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abbé plat

  • Méditation - Un "Je vous salue Marie" pour tous

    « O Marie, vous la sainte par excellence, la très accréditée auprès de Dieu, priez pour nous... Oui, qu'il en soit ainsi : Amen.
    O Marie, vous la mère de Dieu, et notre mère, c'est-à-dire toute puissante pour pouvoir nous secourir, et toute bonne pour vouloir le faire : priez pour nous... Oui, qu'il en soit ainsi : Amen.
    O Marie, étant ce que nous sommes, et vous ce que vous êtes : nous, des pécheurs misérables ; vous, la mère très miséricordieuse : priez pour nous, maintenant, aujourd'hui même, à l'heure présente. Oui, qu'il en soit ainsi : Amen.
    O Marie, sainte mère de Dieu, et notre très miséricordieuse mère ; vous qui êtes et serez toujours notre meilleure avocate auprès du Souverain Juge ; priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant, et à l'heure de notre mort, à cette heure décisive de notre éternité... Oui, qu'il en soit ainsi : Amen.
    Mais, c'est entendu, ô Marie, priez pour nous, et non pour moi ; pour nous pauvres pécheurs, et non pour moi pauvre pécheur ; maintenant, et à l'heure de notre mort, et non maintenant, et à l'heure de ma mort. Tout au pluriel, rien au singulier. Ne laissons rien perdre, pas même une parcelle, du bel enseignement que la Salutation Angélique nous offre : Particula boni dati non te prœtereat (1).
    De même donc qu'il ne se récite pas un seul Notre Père, sans que les choses que nous demandons pour nous, le pain de chaque jour, la remise des péchés, la résistance aux tentations, la délivrance de tout mal, nous ne les demandions pour autrui ;
    Que des centaines de milliers de messes qui sont célébrées chaque jour, il ne s'en dit pas une seule qui ne serve et ne profite aux vivants, à tous les vivants ; aux morts, à tous les morts qui sont en état d'en bénéficier ; finalement au monde tout entier ;
    Ainsi, quand vous ou moi disons le Je vous salue, Marie, nous ne le disons pas pour nous seuls seulement, mais pour tous nos frères, pour nos familles et chacun de leurs membres, pour notre paroisse, pour notre pays, pour tous les justes, pour tous les pécheurs, pour tous les affligés, pour tous ceux qui souffrent, pour les quatre-vingt mille personnes environ qui meurent chaque jour sur toute la surface du globe.
    [...]
    Donc, ô Marie, très clémente reine, très douce mère, et après Jésus, le plus assuré des refuges, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant, et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il... »

    1. "Ne laissons échapper aucune parcelle de ce don excellent" : Eccle. XIV, 11.

    Abbé Plat, Cinquante-deux prônes sur la Prière (La Salutation angélique, dixième prône), Paris, P. Lethielleux, 1896.

    Madone-de-Lorette_Caravaggio_1a.jpg

    Caravage (1604-1605) : La Madone des pèlerins
    Basilique Saint-Augustin de Rome

    (Explications sur ce tableau et crédit photo)

  • Méditation : Quand faut-il prier ?

    « Avant et après les repas. Ça a été la pratique de tous les temps. Lorsque tu auras été rassasié, est-il dit au Deutéronome, remercie ton Seigneur Dieu (1). Dans l’Évangile, les cinq pains avec lesquels Notre-Seigneur va nourrir la multitude qui l'a suivi au désert, il les bénit, avant de les multiplier (2). Au livre des Actes, nous voyons saint Paul, pendant un voyage qu'il fait par mer, bénir le repas des hommes de l'équipage, en présence de tous les passagers (3). Une des plus belles pages de Tertullien est celle précisément où il dépeint les agapes telles qu'elles se pratiquaient encore parmi les chrétiens : On n'y souffre ni bassesse ni immodestie, on ne se met à table qu'après avoir fait la prière, on converse en sachant bien que Dieu écoute, on mange modérément comme devant prier pendant la nuit qui va suivre. La prière termine le repas. Après qu'il est achevé, on chante un hymne au Seigneur. Pour tout dire en un mot, lorsqu'on sort, c'est plutôt d'une école de vertu que d'un festin (4). Heureux temps, où les mœurs avaient cette retenue !

    Le nôtre s'en est affranchi ! Sans faire aucune autre considération que celle que comporte le sujet : si on excepte nos Communautés religieuses, et quelques rares familles, restées fidèles aux saintes traditions du passé, qui donc prie avant et après les repas ? Qui donc, même parmi les moins accessibles au respect humain, fait le signe de croix ? Je veux bien qu'il n'y ait pas d'obligation ; mais jusqu'à quand nous bornerons-nous à n'accomplir que les choses strictement obligatoires ? La reconnaissance ne devrait-elle pas ici suppléer au précepte ? Qui nous la donne, cette nourriture ? Qui met à nos pieds, pour parler le langage du divin psalmiste, les brebis, les bœufs, les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer ? Que n'ajoutons-nous avec lui, car ce serait l'action de grâces : Ô Seigneur, notre Dieu, que votre nom est donc admirable par toute la terre ! (5) »

    1. Deuter. VI. - 2. Joann. VI. - 3. Act. XXVII. - 4. Cité d'après L. de Grenade. - 5. "Domine, Dominus noster, quam admirabile nomen tuum in universa terra !" Psal. VIII, 8 sq.)

    Abbé Plat, Cinquante-deux prônes sur la Prière (La Prière en général, vingt-troisième prône), Paris, P. Lethielleux, 1896.

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