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abbé sylvain

  • Méditation - Sérénité

    « La joie dans la vie est comme l'huile dans la lampe.
    Quand l'huile commence à manquer, la mèche se consume, répandant une noire vapeur et laissant apercevoir une lueur rougeâtre qui n'éclaire pas.
    La vie, elle aussi, sans un peu de joie, s'use sans profit répandant autour d'elle l'affaissement et la tristesse.
    Si, chaque matin, par une prière simple et résignée, - par ce petit quart d'heure de méditation qui ne paraît difficile que lorsqu'on ne le fait pas – nous ouvrions notre cœur à Dieu, comme on ouvre sa fenêtre au soleil et à l'air, Dieu y mettrait, pour la journée, cette joie douce et calme qui élève l'âme, l'empêche du moins de sentir le poids de la douleur et lui fait éprouver le besoin de s'épancher en bonté.
    On n'est jamais aussi bon que lorsqu'on a le cœur joyeux.

    Mais la joie n'est pas le rire ; ce n'est pas les bons mots, les reparties… c'est la sérénité habituelle.
    Ce mot dit beaucoup et dit bien.
    L'atmosphère sereine laisse toujours voir le ciel ; elle est plus légère et semble soulever de terre les corps qu'elle remplit ;
    Le ciel serein est toujours pur… Des nuages peuvent passer sur son azur mais ils ne le salissent pas.
    Ainsi du cœur qui s'est ouvert le matin à la joie de Dieu. »

    [Abbé Sylvain (1826-1914)], Paillettes d'Or, Première série (LVII), in Recueil des années 1868-69-70, Avignon, Aubanel Frères, 1880.

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    (Crédit photo)

  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (5ème jour)

    « La douceur n'est point une certaine mollesse d'âme, une certaine inertie de caractère, qui nous fait accéder volontiers à tout, et nous rend semblables à ces éponges où les eaux de toutes les couleurs entrent les unes après les autres, et reçoivent toutes l'accueil le plus gracieux.
    Pour que la douceur plaise à Dieu, dit saint Jérôme, elle doit avoir à l'occasion quelque chose de corrosif comme la vérité. Saint François de Sales assurait que les paroles de la vraie douceur sont rondes, franches, naïves, sincères, et ne laissent pourtant pas d'être tendres et pleines d'amour.
    La douceur est une vertu éminemment chrétienne. Voyez le Père céleste, dont il a été dit : "Soyez parfaits comme lui". "Il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, il fait pleuvoir sur le champ des pécheurs, comme sur celui des justes. S'il atteint d'une extrémité du monde à l'autre avec force, il dispose tout avec suavité."
    Voyez notre divin Maître, dont le prophète Saül a dit : "Voici mon fils, mon serviteur que j'ai élu, mon bien-aimé en qui j'ai mis ma complaisance... Il n'écrasera pas le roseau déjà brisé, il n'éteindra point la mèche qui fume encore."
    [...]
    O âmes chrétiennes ! Soyons comme le divin Maître dans nos rapports avec les hommes : Soyons pleins de bonté tolérante. Que de "roseaux brisés" autour de nous ! Que de mèches où, tout au plus, on aperçoit un peu de fumée, et encore une fumée noire et repoussante !
    N'oublions pas l'exemple de Jésus : au lieu de briser entièrement, relevons avec charité ; au lieu de fouler aux pieds, prenons un souffle dans notre cœur, versons-le sur cette pauvre mèche, et peut-être que l'étincelle sera rappelée à la vie ; peut-être va-t-elle briller de nouveau et nous donner une belle lumière !
    Et alors même que nos espérances seraient trompées, nous aurions fait notre devoir, nous serions les disciples de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur !" »

    [Abbé Sylvain 1826-1914] Paillettes d'Argent (XIV), Première série (Année 1890), Paris, Tolra, Libraire-Editeur.

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