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après

  • Méditation : des bienfaits de la tentation (2)

    (suite de la méditation d'hier)

    « Il est certaines conditions requises avant, pendant et après la tentation :
    1° avant la tentation, il faut éviter tout ce qui y expose ou ce qui incline au mal, par exemple les fréquentations et lectures dangereuses, les regards trop peu retenus, les manières trop libres, les délices d'une vie molle et sensuelle : qui aime le danger y périra ; qui compte sur sa force sera confondu. La défiance est mère de la sûreté ; et s'exposer volontairement au danger, c'est tenter Dieu, c'est se rendre indigne de son secours. D'un autre côté, il ne faut pas craindre la tentation : en la craignant on la fait naître ; le mieux est de ne pas y penser, et d'être uniquement à ce qu'on a à faire ;
    2° pendant la tentation, il faut, non pas s'amuser avec elle, sous prétexte qu'elle est légère, autrement elle prendrait le dessus sur nous ; mais il faut faire avec elle une diversion prompte, ferme et tranquille ; lui tourner le dos avec mépris, sans daigner seulement la regarder ; et si elle produit quelques impressions, il faut les désavouer paisiblement en s'appliquant tout entier à l'action présente. Qui se battrait avec elle courrait risque de se salir, et qui la repousserait avec des efforts excessifs perdrait la paix du cœur, le recueillement de l'esprit et l'onction de la piété. Si l'on ne peut en venir à bout ainsi, il faut recourir humblement à Dieu, en lui disant : "Ô Seigneur, que ma misère est profonde ! que j'aurais tort d'avoir encore de l'amour-propre ! et que vous êtes bon d'aimer un pécheur tel que moi ! Ô Jésus ! ô Marie ! ô vous tous, anges et saints, bénissez le Seigneur, qui veut bien abaisser son amour jusqu'à ma bassesse."
    3° après la tentation, il faut l'oublier : la réflexion la ferait revivre. Il vaut mieux s'encourager paisiblement à réparer le mal passé, s'il y en a eu, en faisant très parfaitement l'action présente ; s'unir à Dieu et se jeter entre ses bras avec confiance et amour, en lui disant comme l'enfant prodigue : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous ; ou comme le publicain : Mon Dieu, ayez pitié de moi, qui suis un pécheur. Examinons si nous avons observé ces règles, avant, pendant et après la tentation. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Premier dimanche de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.