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autorité palestinienne

  • Rencontre du Pape avec l'Autorité palestinienne

    Après un entretien avec le président Mahmoud Abbas, le Pape a rencontré les plus hautes autorités palestiniennes, ainsi que le corps diplomatique.

    Dans son discours de bienvenue, prononcé en arabe, Mahmoud Abbas a souligné les rapports d’amitié qui unissent l’Etat de Palestine au Saint-Siège, avant d'évoquer la situation actuelle et de prendre le Pape à témoin du « mur hideux » qu'Israël avait construit, évoquant les prisonniers détenus palestiniens en territoire israélien, accusant Israël de vouloir changer « l'identité et le caractère de Jérusalem-Est et asphyxier sa population palestinienne, chrétienne et musulmane », avant d'inviter les autorités israéliennes à faire de Jérusalem, « une ville ouverte ». Mahmoud Abbas a ensuite réitéré le souhait d'une paix réciproque entre Israéliens et Palestiniens. Après ce discours, le Pape s’est à son tour adressé à son auditoire.

    Discours du Pape aux autorités palestiniennes (texte intégral) :

    « Monsieur le Président,
    Chers amis,

    Je remercie le Président, Monsieur Mahmoud Abbas, pour ses paroles de bienvenue et j’adresse ma cordiale salutation aux représentants du Gouvernement et à tout le peuple palestinien. Je suis reconnaissant à Dieu d’être aujourd’hui ici avec vous en ce lieu où est né Jésus, le Prince de la Paix, et je vous remercie pour votre accueil chaleureux.

    Le Moyen Orient, depuis des décennies, vit les conséquences dramatiques du prolongement d’un conflit qui a produit tant de blessures difficiles à cicatriser ; même quand heureusement la violence ne se déchaîne pas, l’incertitude de la situation et l’incompréhension entre les parties produisent insécurité, droits niés, isolement et exode de communautés entières, divisions, carences et souffrances de tout genre.

    En manifestant ma proximité à tous ceux qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit, je voudrais dire du plus profond de mon cœur qu’il est temps de mettre fin à cette situation, qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous. Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque. Le moment est arrivé pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien, le courage de la paix, qui s’appuie sur la reconnaissance, de la part de tous, du droit de deux États à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues.

    Je souhaite vivement qu’à cette fin on évite de la part de tous des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée d’arriver à un vrai accord et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination et cohérence. La paix apportera avec elle d’innombrables bénéfices pour les peuples de cette région et pour le monde entier. Il faut donc marcher résolument vers elle, même en renonçant chacun à quelque chose.

    Je souhaite aux peuples palestinien et israélien et à leurs respectives autorités d’entreprendre cet heureux exode vers la paix avec ce courage et cette fermeté nécessaires à tout exode. La paix dans la sécurité et la confiance mutuelle deviendront le cadre de référence stable pour affronter et résoudre les autres problèmes et offrir ainsi une occasion de développement équilibré, tel qu’il devienne un modèle pour d’autres zones de crise.

    Je tiens à mentionner l’active communauté chrétienne, qui offre sa contribution significative au bien de la société et qui participe aux joies et aux souffrances de tout le peuple. Les chrétiens entendent continuer à remplir ce rôle comme citoyens de plein droit, ensemble avec leurs autres concitoyens considérés comme des frères.

    Monsieur le Président, vous êtes connu comme un homme de paix et un artisan de paix. La récente rencontre au Vatican avec vous, et ma présence aujourd’hui en Palestine attestent des bonnes relations existantes entre le Saint-Siège et l’État de Palestine, dont je souhaite qu’elles puissent ultérieurement se renforcer pour le bien de tous. A ce sujet, j’exprime mon appréciation pour l’engagement en vue d’élaborer un Accord entre les Parties, concernant divers aspects de la vie de la Communauté catholique du pays, avec une attention spéciale à la liberté religieuse. Le respect de ce droit humain fondamental est, en effet, une des conditions inaliénables de la paix, de la fraternité et de l’harmonie ; il dit au monde qu’il est nécessaire et possible de trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; il témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu.

    Monsieur le Président, chers amis réunis ici à Bethléem, que Dieu tout-puissant vous bénisse, qu’il vous protège et qu’il vous accorde la sagesse et la force nécessaires pour poursuivre le courageux chemin de la paix, de manière que les épées se transforment en charrue et que cette Terre puisse à nouveau fleurir dans la prospérité et dans la concorde. Salam ! »

    Source : Radio Vatican.

    Imprévu du Pape : sortant du palais présidentiel, à Bethléem, et passant devant le mur de séparation israélien, le Pape a demandé l'arrêt de son convoi. Il est alors descendu de sa voiture découverte pour effectuer une halte de quelques minutes au pied de ce haut mur de béton, à un endroit où se trouve une tour de guet, se recueillant pour une prière de quelques minutes, avant de poser son front sur le mur.

    De nombreuses personnes, caméras et appareils photo au poing, ont assisté à la scène.

    Quelques instants auparavant, le Pape, devant les autorités palestiniennes, avait lancé un appel pour la résolution du conflit israélo-palestinien. Le mur de séparation, dont la construction initiée en 2002, menace encore des localités palestiniennes (citons la vallée de Crémisan), est un signe tangible de ce conflit.

    Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est, selon l'ONU. La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU. (Avec AFP)

    Source : Radio Vatican.