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aveugle

  • Méditation - La prière du pauvre

    « Gerson fait mention d'un serviteur de Dieu qui avait coutume de dire que, depuis quarante ans qu'il s'adonnait à l'oraison avec tout le soin qui lui était possible, il n'avait point trouvé de méthode plus courte et plus facile pour faire une bonne oraison, que de se présenter devant Dieu comme un enfant ou comme un homme accablé de misère, aveugle, nu, dépourvu de toutes choses et abandonné de tout le monde. Le Prophète royal se servait si fréquemment de cette sorte d'oraison, que les Psaumes ne sont remplis que d'endroits où il s'appelle tantôt malade, tantôt orphelin, tantôt aveugle et tantôt pauvre et mendiant ; et plusieurs, en pratiquant la même méthode, sont parvenus à exceller dans l'oraison. Pratiquez-la donc, et Dieu vous fera la grâce d'obtenir par là ce que vous souhaitez. C'est une manière de prier fort efficace, dit Gerson (1), que celle dont se sert le pauvre : regardez avec quelle utilité et avec quelle patience il demande et attend l'aumône à la porte du riche, et avec quel soin il va aux lieux où il sait qu'on la donne. Nous devons en user de cette sorte à l'égard de Dieu ; et de même que, quand le pauvre se présente devant le riche, il lui remontre sa misère avec soumission, et en attend le soulagement dans une contenance respectueuse, aussi lorsque nous nous présentons devant Dieu dans l'oraison, nous devons lui remontrer nos besoins et notre misère avec une profonde humilité, et en attendre avec respect le remède de sa libéralité et de sa bonté. Comme les yeux de la servante sont continuellement attachés sur les mains de sa maîtresse, lorsqu'elle en attend quelque récompense, ainsi nos yeux doivent être continuellement attachés sur le Seigneur notre Dieu et notre maître, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous (2). »

    1. Gerson, de mont. contempl.. - 2. Ps. 122, 2.

    R.P. Alphonse (Alonso) Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la perfection chrétienne, Tome I (Première Partie, Traité V, Ch. XIX), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Eugène Burnand (1850-1921), L'homme riche et Lazare (3)
    (Crédit photo)

  • Audience générale de ce mercredi 15 juin 2016

    Le Pape François exhorte les chrétiens à être attentifs aux personnes qui ont besoin d’aide et de consolation. Il l’a redit à l’audience générale ce mercredi 15 juin devant les fidèles, place Saint-Pierre. Commentant le récit évangélique de l’aveugle de Jéricho à qui Jésus rend la vue, le Saint-Père a regretté que des personnes soient encore marginalisées aujourd’hui à cause d’un handicap physique ou autre.

    Il a par ailleurs déploré l’agacement que beaucoup éprouvent à l’égard des réfugiés et des immigrés et plus généralement à l’égard de ceux qui sont dans le besoin. « C’est une tentation qui nous guette tous, a-t-il averti. Or l’indifférence et l’hostilité entrainent parfois des attitudes agressives, des insultes : "chassez-les tous, mettez-les ailleurs" », nous empêchant de reconnaitre le Seigneur en nos frères. À l’inverse, l’aveugle voit, lui, avec les yeux de la foi.

    Le Pape François s’exprimait devant plus de 25.000 personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre, dont une centaine de Chinois et des détenus d’un établissement pénitentiaire pour mineurs. Sortant plusieurs fois de son texte, le Souverain Pontife a analysé le récit du mendiant aveugle et seul face à une foule qui passe affairée, perdue dans ses pensées, « une image triste, qui nous touche personnellement », car « la rue pourrait être un lieu de rencontre, a-t-il relevé, mais elle est souvent un lieu de solitude ». Comme Jésus, qui s’est fait serviteur, nous sommes appelés à placer l’exclu au centre de nos préoccupations. D’autant plus que « nous sommes tous des mendiants », car « nous avons besoin d’être sauvés », et « nous sommes appelés à devenir des disciples ».

    Source : Radio Vatican (BH-RF-SBl).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, la figure de l’aveugle mendiant sur le bord de la route, à qui Jésus a rendu la vue, représente toutes ces personnes qui, même aujourd’hui, sont mises de côté à cause d’un désavantage physique ou autre. En s’arrêtant et en demandant qu’on le lui conduise, Jésus enlève l’aveugle du bord de la route et le met au centre de l’attention de ses disciples et de la foule. Le passage du Seigneur est une rencontre de miséricorde qui réunit tout le monde autour de lui pour permettre de reconnaître celui qui a besoin d’aide et de consolation. En demandant à l’aveugle ce qu’il veut qu’il fasse pour lui Jésus se comporte à son égard comme un humble serviteur. Dieu se fait serviteur de l’homme pécheur. Grâce à sa foi, désormais l’aveugle peut voir, mais surtout il se sent aimé par Jésus. Et alors, le récit nous dit que l’aveugle se met à le suivre en glorifiant Dieu. Il se fait disciple. Et, poursuit le récit, tout le peuple, en voyant cela rend gloire à Dieu. Ce qui est arrivé à l’aveugle fait en sorte que finalement les gens aussi voient. Ainsi Jésus répand sa miséricorde sur tous ceux qu’il rencontre. Il les appelle, les rassemble, les guérit et les illumine, créant un nouveau peuple qui célèbre les merveilles de son amour miséricordieux. »

    « J’accueille avec joie les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones. Je vous encourage à être attentifs aux personnes qui ont besoin d’aide et de consolation. Soyez auprès d’elles le visage fraternel et miséricordieux de Jésus. Bon pèlerinage à tous ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Nouveautés du livre : Marie Heurtin, une formidable leçon de vie

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     La vraie vie de Marie Heurtin sourde-muette et aveugle
    par Louis Arnould

    Tout le monde a certainement en mémoire le nom d'Helen Keller (1880-1968), dont l'autobiographie « Sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie » inspira le scénariste américain William Gibson, qui conçut successivement une dramatique télévisée, une pièce de théâtre, puis un film réalisé par Arthur Penn en 1962 : "Miracle en Alabama".

    Non moins captivante est la vie de Marie Heurtin, qui fut l'objet d'un récit écrit par Louis Arnould (1864-1949), docteur ès lettres, professeur de littérature à l’université de Poitiers. Son livre, "Une âme en prison - Histoire de l'éducation d'une aveugle-sourde-muette de naissance", parut pour la première fois en 1900. A l'occasion de chaque réimpression, l'ouvrage fut enrichi d'informations nouvelles, jusqu'en 1934, et c'est cette dernière parution qui fait ici l'objet d'une réédition.

    L'auteur y relatait la vie de cette jeune fille de 14 ans, incapable de communiquer avec le reste du monde, qui fut prise en charge dans un institut à Poitiers tenu par des religieuses. Malgré le scepticisme de la Mère supérieure, une jeune religieuse, Sœur Marguerite, s'investit corps et âme pendant plus de dix ans pour sortir la jeune Marie de ses ténèbres et l'amener, à force de patience et malgré de nombreux revers, à communiquer avec le monde extérieur. Ce livre porta la réussite de l’éducation de Marie Heurtin à la connaissance des chercheurs dans le monde, et apporta une renommée internationale à la méthode de rééducation suivie par les religieuses de Larnay, près de Poitiers, qui ont continué d’accueillir des personnes handicapées jusqu'en 2005, date à laquelle elles ont transmis l'Institution à l'Association « Larnay Sagesse ». L'Association poursuit aujourd'hui leur œuvre, dans trois établissements dont la spécificité reste l'accueil de personnes en situation de handicap sensoriel.

    La vraie vie,Marie Heurtin,sourde-muette,aveugle,Louis ArnouldSon adaptation cinématographique, réalisée par Jean-Pierre Améris, est en tout point remarquable. L'interprétation des deux actrices principales, Isabelle Carré dans le rôle de Sœur Marguerite, et Ariana Rivoire dans celui de Marie, est impressionnante de justesse, poignante, lumineuse. Le dvd qui sort aujourd'hui permettra à tous ceux qui n'ont pu le voir au cinéma de se plonger dans cette merveilleuse histoire d'amour, de patience, de volonté, de générosité et d'espérance, dont chacun peut retirer une formidable leçon de vie.
    (Voir la bande annonce http://diaphana.fr/film/marie-heurtin)

    Parallèlement à la sortie de ce dvd, paraît aujourd'hui en librairie la réédition du livre de Louis Arnould, sous le titre de "La vraie vie de Marie Heurtin, sourde-muette et aveugle". Ce livre était devenu introuvable, et je vous invite vraiment à lire ce témoignage bouleversant, alliance de l'intelligence et du cœur, éclatante démonstration de ce qu'un amour persévérant et désintéressé peut faire jaillir autour de lui. Récit d'un lent cheminement des ténèbres vers la lumière, cette histoire est aussi une belle leçon de courage et de volonté, dont chacun pourra tirer grand profit. Il ne manquera pas de toucher également celles et ceux que les épreuves de la vie ont tant malmenés qu'ils ont coupé tout lien avec le monde, et qu'ils se sont enfermés en des prisons bien semblables à celle ici décrite. Un livre à offrir au plus grand nombre.

    Editions Salvator - 248 pages - 21 €

  • 19 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'aveugle de Jéricho
    "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" (Lc 18, 35-43)

    « Regardons ces aveugles de Jéricho dans l'Evangile de Matthieu : ils valent mieux que beaucoup de ceux qui voient clair. Ils n'avaient personne pour les guider, ils ne pouvaient voir Jésus s'approcher ; et pourtant ils s'efforçaient d'arriver jusqu'à lui. Ils se mirent à crier à haute voix ; on cherchait à les faire taire : ils criaient plus fort. Ainsi en est-il de l'âme énergique ; ceux qui veulent l'arrêter redoublent son élan. Le Christ permet qu'on cherche à les faire taire, pour que leur ferveur se montre mieux et pour t'apprendre qu'ils étaient bien dignes d'être guéris. C'est pourquoi ils ne leur demande pas s'ils ont la foi, comme il le faisait souvent :  leurs cris et leurs efforts pour s'approcher de lui suffisaient pour montrer leur foi. Apprends par là, mon cher ami, que, malgré notre bassesse et notre misère, si nous allons à Dieu de tout coeur, nous pourrons obtenir par nous-mêmes ce que nous demandons. En tous cas, regarde ces deux aveugles ; ils n'avaient qu'un disciple pour les protéger, beaucoup leur imposaient silence ; et pourtant ils ont réussi à triompher des empêchements et à parvenir jusqu'à Jésus. L'évangéliste ne signale en eux aucune qualité exceptionnelle de vie : leur ferveur a tout remplacé. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI, 1 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961)

    Autre traduction :

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI (1), in Oeuvres complètes (Tome VIII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Abbaye Saint Benoît.

  • 28 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" (Mc 10, 46-52)

    « Que tout homme qui connaît les ténèbres qui font de lui un aveugle... crie de tout son esprit : "Jésus, fils de David, aie pitié de moi". Mais écoutons aussi ce qui fait suite aux cris de l'aveugle : "Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour lui imposer silence". Qui sont-ils ? Ils sont là pour représenter les désirs de notre condition en ce monde, fauteurs de trouble, les vices de l'homme et leur tumulte, qui, voulant empêcher la venue de Jésus en nous, perturbent notre pensée en y semant la tentation et veulent couvrir la voix de notre cœur en prière. Il arrive souvent, en effet, que notre volonté de nous tourner vers Dieu à nouveau..., notre effort pour éloigner nos péchés par la prière, soit contrarié par leur image : la vigilance de notre esprit se relâche à leur contact, ils jettent la confusion dans notre cœur, ils étouffent le cri de notre prière...
    Qu'a donc fait cet aveugle pour recevoir la lumière malgré ces obstacles ? "Il criait de plus belle : 'Fils de David, aie pitié de moi !'"... Oui, plus le tumulte de nos désirs nous accable, plus nous devons rendre notre prière insistante... Plus la voix de notre cœur est couverte, plus elle doit insister vigoureusement, jusqu'à couvrir le tumulte des pensées envahissantes et toucher l'oreille fidèle du Seigneur. Chacun se reconnaîtra, je pense, dans cette image : au moment où nous nous efforçons de détourner notre cœur de ce monde pour le ramener à Dieu..., ce sont autant d'importuns qui pèsent sur nous et que nous devons combattre. C'est un essaim que le désir de Dieu a du mal à écarter des yeux de notre cœur... Mais en persistant vigoureusement dans la prière, nous arrêtons en notre esprit Jésus qui passait. D'où le récit de l'Évangile : "Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène". »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur l'Évangile, n°2 ; PL 76, 1081 (Trad. Luc commenté, DDB 1987 rev.).