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baabda

  • 14-16 septembre 2012 : Voyage apostolique de Benoît XVI au Liban (2ème jour)

    Deuxième journée de la visite du Pape au Liban.
    Extraits du discours de Benoit XVI, prononcé ce matin au palais présidentiel de Baabda :


    « Pour ouvrir aux générations de demain un avenir de paix, la première tâche est donc celle d’éduquer à la paix pour construire une culture de paix. L’éducation, dans la famille ou à l’école, doit être avant tout l’éducation aux valeurs spirituelles qui donnent à la transmission du savoir et des traditions d’une culture, leur sens et leur force. L’esprit humain a le goût inné du beau, du bien et du vrai. C’est le sceau du divin, la marque de Dieu en lui ! De cette aspiration universelle découle une conception morale ferme et juste, qui place toujours la personne au centre. Mais c’est seulement librement que l’homme peut se tourner vers le bien, car « la dignité de l’homme exige de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, personnellement, c’est-à-dire mû et déterminé de l’intérieur, et non sous l’effet de poussées intérieures aveugles ou d’une contrainte purement extérieure » (Gaudium et spes, 17). La tâche de l’éducation est d’accompagner la maturation de la capacité à faire des choix libres et justes, qui peuvent aller à contre-courant des opinions répandues, des modes, des idéologies politiques et religieuses. L’établissement d’une culture de paix est à ce prix ! Il faut évidemment bannir la violence verbale ou physique. Elle est toujours une atteinte à la dignité humaine, celle de l’auteur comme celle de la victime. Par ailleurs, en valorisant les œuvres pacifiques et leur rayonnement pour le bien commun, on crée aussi l’intérêt pour la paix. Comme en témoigne l’histoire, de tels gestes de paix ont un rôle considérable dans la vie sociale, nationale et internationale. L’éducation à la paix formera ainsi des hommes et des femmes généreux et droits, attentifs à tous, et particulièrement aux personnes les plus faibles. Pensées de paix, paroles de paix et gestes de paix créent une atmosphère de respect, d’honnêteté et de cordialité, où les fautes et les offenses peuvent être reconnues en vérité pour avancer ensemble vers la réconciliation. Que les hommes d’État et les responsables religieux y réfléchissent !


    Nous devons être bien conscients que le mal n’est pas une force anonyme qui agit dans le monde de façon impersonnelle ou déterministe. Le mal, le démon, passe par la liberté humaine, par l’usage de notre liberté. Il cherche un allié, l’homme. Le mal a besoin de lui pour se déployer. C’est ainsi qu’ayant offensé le 1er commandement, l’amour de Dieu, il en vient à pervertir le second, l’amour du prochain. Avec lui, l’amour du prochain disparaît au profit du mensonge et de l’envie, de la haine et de la mort. Mais il est possible de ne pas se laisser vaincre par le mal et d’être vainqueur du mal par le bien (cf. Rm 12, 21). C’est à cette conversion du cœur que nous sommes appelés. Sans elle, les ‘libérations’ humaines si désirées déçoivent car elles se meuvent dans l’espace réduit concédé par l’étroitesse d’esprit de l’homme, sa dureté, ses intolérances, ses favoritismes, ses désirs de revanche et ses pulsions de mort. La transformation en profondeur de l’esprit et du cœur est nécessaire pour retrouver une certaine clairvoyance et une certaine impartialité, le sens profond de la justice et celui du bien commun. Un regard nouveau et plus libre rendra capable d’analyser et de remettre en cause des systèmes humains qui conduisent à des impasses, afin d’avancer en tenant compte du passé pour ne plus le répéter avec ses effets dévastateurs. Cette conversion demandée est exaltante car elle ouvre des possibilités en faisant appel aux ressources innombrables qui habitent le cœur de tant d’hommes et de femmes désireux de vivre en paix et prêts à s’engager pour la paix. Or elle est particulièrement exigeante : il s’agit de dire non à la vengeance, de reconnaître ses torts, d’accepter les excuses sans les rechercher, et enfin de pardonner. Car seul le pardon donné et reçu pose les fondements durables de la réconciliation et de la paix pour tous (cf. Rm 12, 16b. 18).
    [...]
    Le Liban est appelé, maintenant plus que jamais, à être un exemple. Politiques, diplomates, religieux, hommes et femmes du monde de la culture, je vous invite donc à témoigner avec courage, à temps et à contretemps autour de vous, que Dieu veut la paix, que Dieu nous confie la paix. « Salàmi ō-tīkum » (Jn 14, 27) nous dit le Christ ! Que Dieu vous bénisse ! Merci ! »

    Source et texte intégral : Radio Vatican.



    Rencontre avec les jeunes du Liban et du Moyen-Orient, sur l’esplanade du Patriarcat maronite ce soir
    Extrait du discours de Benoît XVI :
     
    « Chers amis, vous vivez aujourd’hui dans cette partie du monde qui a vu la naissance de Jésus et le développement du christianisme. C’est un grand honneur ! Et c’est un appel à la fidélité, à l’amour de votre région et surtout à être des témoins et des messagers de la joie du Christ, car la foi transmise par les Apôtres conduit à la pleine liberté et à la joie, comme l’ont montré tant de saints et de bienheureux de ce pays. Leur message éclaire l’Église universelle. Il peut continuer à éclairer vos vies. Parmi les Apôtres et les saints, beaucoup ont vécu à des périodes troublées et leur foi a été la source de leur courage et de leur témoignage. Puisez dans leur exemple et dans leur intercession, l’inspiration et le soutien dont vous avez besoin !

    Je connais les difficultés qui sont les vôtres dans la vie quotidienne, à cause du manque de stabilité et de sécurité, de la difficulté à trouver un travail ou encore du sentiment de solitude et de marginalisation. Dans un monde en continuel mouvement, vous êtes confrontés à de nombreux et graves défis. Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le « miel amer » de l’émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain. Il s’agit pour vous d’être des acteurs de l’avenir de votre pays, et de remplir votre rôle dans la société et dans l’Église.

    Vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Église tout entière car l’Église est toujours jeune ! L’Église vous fait confiance. Elle compte sur vous. Soyez jeunes dans l’Église ! Soyez jeunes avec l’Église ! L’Église a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité ! La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir. Cela est important et demande du temps. Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien ! Témoignez de la grandeur et de la dignité de votre corps qui « est pour le Seigneur » (1 Co 6, 13.b). Ayez la délicatesse et la droiture des cœurs purs ! À la suite du bienheureux Jean-Paul II, je vous redis moi aussi : « N’ayez pas peur. Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ ! ». La rencontre avec lui « donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (Deus caritas est, 1). En lui, vous trouverez la force et le courage pour avancer sur les chemins de votre vie, en surmontant les difficultés et la souffrance. En lui, vous trouverez la source de la joie. Le Christ vous dit : سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27). Là est la véritable révolution apportée par le Christ, celle de l’amour.
    [...]
    Soyez les porteurs de l’amour du Christ ! Comment ? En vous tournant sans réserve vers Dieu, son Père, qui est la mesure de ce qui est juste, vrai et bon. Méditez la Parole de Dieu ! Découvrez l’intérêt et l’actualité de l’Évangile. Priez ! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2, 7). L’Année de la foi qui va débuter sera l’occasion de découvrir le trésor de la foi reçue au baptême. Vous pouvez approfondir son contenu grâce à l’étude du Catéchisme afin que votre foi soit vivante et vécue. Vous deviendrez alors pour les autres témoins de l’amour du Christ. En lui, tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Là est le testament de Jésus et le signe du chrétien. Là est la véritable révolution de l’amour ! »

    Source et texte intégral  : Radio Vatican.