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côte d'ivoire

  • Discours du Pape François aux évêques de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire en visite Ad Limina Apostolorum

    Le Pape a reçu ce matin les membres de la Conférence épiscopale ivoirienne en conclusion de leur visite Ad Limina, auxquels il a remis un discours, centré sur la nécessité d'une "communion fraternelle réunissant autour du Christ les évêques d’une même nation. Elle est indispensable pour la croissance de l’Église comme pour le progrès de la société tout entière. Cela est d’autant plus vrai dans un pays qui a souffert de graves divisions, et qui a besoin de votre témoignage et de votre engagement déterminé pour reconstruire la fraternité. Ne vous laissez pas voler l’idéal de l’amour fraternel. C’est en étant vraiment des frères ouverts au dialogue dans la confiance partagée et l’écoute de tous, y compris dans la différence et la contradiction, que vous transformerez réellement la société, la rendant plus conforme à l’idéal évangélique. C'est en laissant sa place à chacun, en particulier aux plus jeunes d’entre vous, que vous porterez un nouvel élan évangélisateur... Je vous invite donc à prendre toute la part qui est la vôtre dans l’œuvre de réconciliation nationale, en refusant toute implication personnelle dans les querelles politiques au détriment du bien commun. Mais il est important que vous mainteniez des relations constructives avec les autorités du pays, comme avec les diverses composantes de la société, de manière à diffuser un véritable esprit évangélique de dialogue et de collaboration. Le rôle de l’Église, appréciée et écoutée, peut être déterminant... Je vous encourage également à poursuivre le dialogue avec les musulmans, de manière a décourager toute dérive violente et toute interprétation religieuse erronée au conflit que vous avez connu".

    "Naturellement, vous n’êtes pas seuls dans l’immense tâche d’évangélisation et de conversion des cœurs qui s’ouvre devant vous, vous êtes secondés par un clergé généreux et motivé, dont le nombre croît sans cesse... Afin de prévenir les difficultés et les manquements que certains prêtres connaissent, les meilleurs moyens sont certainement la qualité de leur formation, initiale et permanente, l’encouragement d’une fraternité sacerdotale dépassant les clivages ethniques, et surtout la proximité et l’attention que les pères vous êtes devez porter à chacun d’eux. Puissiez-vous user davantage de douceur, de persuasion et d’encouragements pour réveiller le zèle pastoral, que de sanctions hâtives et de sévérité. Je vous invite à visiter souvent vos prêtres afin de les écouter, pour toujours mieux les connaître. C’est en constituant un Presbyterium fraternel et uni autour de leur évêque, que les prêtres seront attachés à leur propre diocèse et portés à le servir en priorité, alors que beaucoup trop sont tentés de partir au loin, au détriment du peuple de Dieu qui a besoin de leur ministère". Mais les prêtres ne sont pas seuls à tirer profit de la présence assidue de l’évêque dans son diocèse, mais les communautés chrétiennes dans toutes leurs composantes. Celles-ci ont besoin d’être soutenues et d’avoir un lien personnel et régulier avec le pasteur. Je pense aussi aux Instituts religieux auxquels vous devez être attentifs. Ils sont une aide nécessaire et précieuse à l’activité pastorale, mais aussi une manifestation de la nature intime de la vocation chrétienne. Que les religieux et les religieuses soient chaleureusement remerciés...pour le travail considérable qu’ils accomplissent, avec les laïcs associés, dans les domaines de l’enseignement, de la santé et du développement. Apprécié de tous, ce travail est absolument irremplaçable car il y a une connexion intime entre évangélisation et promotion humaine".

    Mais "votre proximité pastorale est appelée à se faire sentir auprès de tous les fidèles laïcs, en particulier auprès de familles...très fragilisées, tant en raison du processus de sécularisation qui atteint désormais la société ivoirienne, ou encore des mouvements de populations et des divisions provoqués par les conflits, que des propositions, moins exigeantes au plan moral, qui surgissent de toutes parts... Malgré la mentalité traditionnelle africaine qui les entoure d’une vénération particulière, beaucoup" de personnes âgées se retrouvent "seules ou abandonnées, car la culture du déchet se manifeste désormais dans vos sociétés. Or leur participation est indispensable à l’équilibre d’un peuple et à l’éducation de la jeunesse". Saluant enfin le beau travail d’évangélisation qui s’accomplit en Côte d’Ivoire, le Saint-Père a cependant noté que "la foi y demeure fragile et qu'y souffle le vent contraire. Bien souvent, comme l'ont montré les conflits récents, les particularismes ethniques prennent le dessus sur la fraternité évangélique, nombre de baptisés, fatigués ou déçus, s’éloignent de la lumière de la vérité et adhèrent à des propositions plus faciles, d’autres ne mettent pas en œuvre dans leur vie les exigences de la foi. La clef de l’avenir se trouve certainement, pour une part, dans un enracinement plus profond de la parole de Dieu dans les cœurs. Il est aussi certainement nécessaire d’approfondir le dialogue avec la réalité culturelle et religieuse traditionnelle afin de parvenir à une authentique inculturation de notre foi. Pour ce, il faut rejeter sans ambiguïté ce qui lui est contraire en accueillant et en portant à terme ce qui est bon. Je vous encourage par conséquent à persévérer dans l’œuvre d’évangélisation... C’est ainsi que l’Église en Côte d’Ivoire pourra sereinement faire face aux défis de l’avenir".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.9.14).

    Texte intégral (en français) sur le site internet du Vatican.