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chanoine marie-eugène henry

  • Méditation : de la tenue dans la prière

    « Veux-tu être magnifiquement exaucé, lorsque tu pries, mon frère ? Prie avec une tenue digne et le cœur rempli d'un immense respect pour le Dieu qui t'écoute.
    Toute prière fervente est une œuvre de recueillement, elle est le fruit d'un double effort : d'un effort corporel extérieur, d'un effort spirituel intime. Pourquoi ? Parce que, avant tout, ta prière doit être l'expression d'un hommage de respect à l'égard du Bon Dieu. Prier, c'est parler au Seigneur et s'entretenir avec Lui. Mais Dieu n'est pas n'importe qui ; nous ne sommes pas ses égaux ; Il ne peut pas permettre que tu oublies son adorable dignité et le traites comme le premier venu ; je n'ai pas besoin d'insister pour que tu comprennes ce que je veux dire. Or, c'est par son attitude extérieure que l'homme témoigne d'abord son respect à celui avec qui il converse; puis par son attention à suivre la conversation engagée. Ne va pas t'imaginer que le Très-Haut, parce qu'Il est esprit, ne prend pas garde à la tenue de ton corps quand tu lui parles ; Dieu voit le corps comme Il voit l'âme ; l'âme doit l'adorer, le corps aussi ; n'est-Il pas l'auteur de l'un comme de l'autre ?
    Le corps doit prier avec l'âme. Notre corps rend-il au Bon Dieu des hommages, supplie-t-il, quand, durant la prière, nous le laissons aller dans une tenue qu'on ne voudrait pas se permettre devant un supérieur ? Oui ou non, sont-ce des témoignages de filial respect à l'égard du Seigneur adorablement distingué, ces recherches de l'aise, ces positions flasques et sans gêne, cette mollesse extérieure, dont si souvent la récitation des formules de prière est accompagnée ? Est-ce là l'attitude que nous enseigne le grand priant, Jésus-Christ ?
    Considère-le, ce Maître béni, au Jardin des Oliviers ou au Très Saint-Sacrement de l'autel, et vois dans quelle prostration Il offre à son Père ses adorations et ses supplications qui donnent à nos pauvres prières leur efficacité. C'est abîmé dans l'anéantissement de la victime immolée, que le Fils de Dieu prie au milieu de nous sur la terre. Elle n'est pas authentique, la prière qui ne porte pas les signes de celles de Jésus-Christ ; elle n'a pas le droit de pénétrer au ciel.
    Et, sincèrement, ne semble-t-il pas que le Seigneur doit être peu disposé à exaucer ces demandes enveloppées de sensualité qui lui arrivent unies à la prière de son Fils anéanti ? Le Fils de Dieu prie sur un gibet, fixé au bois par des clous qui lui déchirent les mains et les pieds ; et toi, tu ne saurais pas faire l'effort de te tenir dignement, respectueusement, en présence du Crucifix, durant les quelques minutes que dure la prière ?
    Ah ! si nous réfléchissions avant d'entrer en oraison, si nous réfléchissions que notre pauvre prière n'arrivera jusqu'au trône de la grâce que mélangée à la prière du Crucifié, n'aurions-nous pas le souci d'imposer à notre corps une tenue mortifiée, à l'église et ailleurs, durant les instants spécialement consacrés à la prière ? »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs divines Tome II, Éditions Alsatia, Paray-le-Monial, 1940.

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