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conversation

  • Méditation - parler à Dieu... et Le laisser parler

    « Les gens qui n'ont rien de caché les uns pour les autres ne manquent jamais de sujets de s'entretenir : ils ne préparent, ils ne mesurent rien pour leurs conversations, parce qu'ils n'ont rien à réserver. Aussi ne cherchent-ils rien : ils ne parlent entre eux que de l'abondance du cœur, ils parlent sans réflexion, comme ils pensent ; c'est le cœur de l'un qui parle à l'autre ; ce sont deux cœurs qui se versent, pour ainsi dire, l'un dans l'autre. Heureux ceux qui parviennent à cette société familière et sans réserve avec Dieu !

    A mesure que vous lui parlerez, il vous parlera. Aussi faut-il se taire souvent pour le laisser parler à son tour, et pour l'entendre au fond de votre coeur. Dites-lui : Loquere, Domine, quia audit servus tuus (1) ; et encore : Audiam quid loquatur in me Dominus (2). Ajoutez avec une crainte amoureuse et filiale : Domine, ne sileas a me (3). L’esprit de vérité vous suggérera (4) au-dedans toutes les choses que Jésus-Christ vous enseigne au-dehors dans l’Évangile. Ce n'est point une inspiration extraordinaire qui vous expose à l'illusion ; elle se borne à vous inspirer les vertus de votre état, et les moyens de mourir à vous-même pour vivre à Dieu : c’est une parole intérieure qui nous instruit selon nos besoins en chaque occasion. »

    1. I Reg. III, 10 : "Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur vous écoute". - 2. Ps. 85 (84), 9 : "J'écouterai ce que le Seigneur va me faire entendre". - 3. Ps. XXVII, 1 : "Seigneur, ne restez pas dans le silence avec moi". - 4. Cf. Jean XIV, 26 : "le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit".

    Fénelon (1651-1715), Lettre 167 (Au Vidame d'Amiens, fils puiné du Duc de Chevreuse), 31 mai 1707, in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Éditeur, 1858.

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    Samuel (I R III, 10)
    (Crédit photo : Free Bible images)

  • Méditation - Ecouter avec bonté

    (suite de la méditation proposée hier)

    « Parler avec bonté, écouter de même, sont deux grâces qui vont ensemble. Il y en a qui écoutent d'un air distrait et font voir que leurs pensées sont ailleurs ; d'autres paraissent écouter, mais le vague de leurs réponses et leurs questions incohérentes font voir que ce dont ils se sont occupés, ce qui est plus intéressant pour eux que tout ce que vous pouvez leur dire, ce sont leurs propres pensées. D'autres vous écoutent en vrais agents de la torture ; vous êtes sur le chevalet, et ils semblent attendre de vous un mensonge, une inexactitude, ou quelqu'autre chose de blâmable, en sorte que vous avez à bien peser vos expressions. Quelques-uns vous interrompent et ne veulent pas vous entendre jusqu'au bout. D'autres vous écouteront bien jusqu'à la fin ; mais tout aussitôt c'est pour vous embarquer dans quelque histoire qui leur est arrivée, et votre affaire n'est plus qu'une doublure de la leur. Il y en a qui ont l'intention d'être bienveillants, ils daignent vous écouter, mais leur attention raide et forcée vous met mal à l'aise, et tout le charme de la conversation s'évanouit. Ainsi, une multitude de personnes, dont les bonnes manières soutiennent l'épreuve de la parole, échouent à écouter. Ramenons tout sous les suaves influences de la religion. Écouter avec bonté, est souvent un acte de la mortification intérieure la plus délicate, et c'est un grand secours pour nous aider à parler de même. »

    (un complément à cette méditation sera proposé le mercredi 10 août prochain)

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Tous les hommes ont une vocation spéciale), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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  • Méditation - Parler avec bonté

    « Pourquoi donc ne serions-nous pas toujours bienveillants dans nos discours ? Il y a à cela quelques difficultés, nous ne pouvons en disconvenir. Sous certains rapports, un habile homme a, plus qu'un autre, ce qu'il lui faut pour être bienveillant ; son esprit est plus large, son coup d’œil plus étendu, ses points de vue plus variés ; mais sous d'autres rapports, l'homme d'esprit a plus à faire pour être charitable en paroles : il a une de ces tentations qui semblent presque irrésistibles, celle de faire de l'esprit. Or, les paroles spirituelles sont rarement bonnes, dans toute la force du mot, rarement sans une goutte d'acide ou d'amer qui en fait le montant. Je crois que si nous voulions renoncer une bonne fois à faire de l'esprit, nous avancerions bien plus vite dans la route du ciel. Que les paroles de Notre-Seigneur dans les évangiles nous servent de modèles. [...] Sans doute, les paroles du Verbe éternel sont toutes des mystères divins, toutes marquées du sceau de la divinité, éclatantes de sa lumière ; mais que cela ne nous empêche pas de nous modeler sur elles. Tout bien pesé, il est rare que l'on puisse, sans péché, briller en parlant d'autrui. L'esprit est un véritable dard avec sa pointe, sa promptitude, sa finesse, son caprice, ses douleurs et son poison, il n'y manque rien. C'est cependant, pour bien du monde, une espèce de profession sociale d'amuser en conversation. Quelle affliction de voir ce travail à la tâche, vrai cauchemar de la conversation réelle ! Mais pour ce qui regarde notre point de vue, de telles gens peuvent-ils prétendre à être des hommes religieux ? [...]

    Tout faibles et pleins de besoins que nous soyons, mettons-nous en tête, ou plutôt au cœur, de faire quelque peu de bien dans ce monde pendant que nous y sommes. Pour cela, les bonnes paroles sont notre principal instrument. L'homme charitable en paroles a quelque chose de joyeux, et la bonne humeur est un pouvoir. Rien ne remet toutes choses dans l'ordre et dans la paix comme cela. »

    (à suivre demain : Écouter avec bonté)

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Tous les hommes ont une vocation spéciale), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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  • Méditation - « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1)

    « Si vous voulez faire un progrès efficace en la vertu, et parvenir à une familière conversation avec Dieu, tâchez de marcher toujours en sa présence, vous persuadant que Dieu vous dit ce qu'il dit à Abraham : Marche devant moi et sois parfait, c'est-à-dire, si tu marches en ma présence, faisant tes œuvres pour l'amour de moi et comme devant moi, pour me plaire avec une intention droite, tu seras parfait. [...]
    La meilleure manière et la plus aisée de se tenir en la présence de Dieu est donc de vous comporter comme s'il n'y avait que Dieu et vous au monde, de sorte que vous tâchiez de ne plaire qu'à lui seul, et ne cherchiez de contentement et de repos qu'en lui, croyant qu'il vous regarde continuellement, et qu'il pense autant à vous que s'il n'y avait que vous au monde. Cette considération doit vous exciter de faire en sorte que quelque affaire que vous traitiez, en quelque lieu que vous soyez, quelque chose que vous entrepreniez, vous ayez un continuel sentiment de la présence de Dieu, demeurant en toutes vos actions avec une crainte filiale de lui déplaire et un soin amoureux de lui plaire. Vous devez fonder ces deux affections sur un profond respect envers Dieu, qui vous voit et qui vous considère.
    Cette vue de Dieu en toutes vos actions vous garantira souvent de péché, et ne permettra pas que vous admettiez rien en votre cœur, que ce que Dieu veut, et qu'en tous vos déportements vous ne fassiez rien qui le puisse offenser. »

    Exercices religieux utiles et profitables aux âmes religieuses qui désirent s'avancer en la perfection (XVII), Septième édition, A Paris, Chez Louis Josse, 1709.

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