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demain

  • Méditation - « Demain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6, 34)

    « Je vous recommande la sainte simplicité. Regardez devant vous et ne regardez pas à ces dangers que vous voyez de loin. Il vous semble que ce soient des armées ; ce ne sont que des saules ébranchés, et cependant que vous regardez là, vous pourriez faire quelque mauvais pas. Ayons un ferme et général propos de vouloir servir Dieu de tout notre cœur et toute notre vie ; au bout de là, n'ayons soin du lendemain. Pensons seulement à bien faire aujourd'hui, et quand le jour de demain sera arrivé, il s'appellera aussi aujourd'hui, et lors nous y penserons. Il faut encore en cet endroit avoir une grande confiance et résignation en la providence de Dieu. Il faut faire provision de manne pour chaque jour, et non plus (cf. Ex 16, 16-21) ; et ne doutons point, Dieu en pleuvra demain d'autre, et passé demain, et tous les jours de notre pèlerinage. »

    St François de Sales, Lettre CXC du 22 juillet 1603, in "Anthologie mystique", FAC, Centre Saint-Jean-de-la-Croix, 1999.

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  • Méditation - L'inquiétude de l'avenir

    « Rien ne m'inquiète comme l'avenir.

    Le passé, si pénible soit-il, je l'ai vécu ; j'ai souffert, j'ai supporté, c'est fini ; j'ai peut-être triomphé de ce passé.
    J'ai même l'âme en paix pour tout ce qui a pu le souiller ; car, j'ai demandé pardon. Et Dieu, parce que je pardonne, a pardonné.

    Le présent, je le vis, si dur soit-il ; je sais où je suis ; je me rends compte de mes difficultés ; je travaille à les vaincre.
    Je l'ai devant moi, je n'ai pas à craindre qu'il me surprenne, à mon insu, à l'improviste. Au besoin, je me défends ; et je sais à quelle place je puis frapper.

    Mais l'avenir, l'avenir ? De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Que m'arrivera-t-il demain, après-demain, dans un an, dans dix ans ?
    Où serai-je, que ferai-je ? Et moi, et les miens, et tous ceux et celles que j'aime, que deviendront-ils ? Oh ! le souci des miens !...
    Et ma fortune qui s'émiette ?
    Et mes enfants qui grandissent, turbulents, audacieux, passionnés déjà ?
    Et ma santé ébranlée ? Et l'âge qui vient ?
    Et cette éternelle importune, la mort qui m'apparaît proche, traîtresse, inopinée, souvent, peut-être sans prêtre ! Tout cela m'agite...
    Et tout ce qu'on appelle ce mystère : l'avenir, cauchemar parfois si troublant, et que, de lassitude souvent, on voudrait ne plus regarder, ne plus pressentir ; car le bon Dieu se l'est réservé à Lui seul.

    Ah ! vous avez raison... L'avenir !... C'est Dieu, c'est le bon Dieu qui le connaît et le garde.
    Et cette pensée-là, précisément, c'est elle qui, tout-à-coup, jette lumière en moi et l'espérance, et calme, et quiétude parfaite.
    Mon Dieu, Vous, le bon Dieu, Vous savez mon avenir ? Bien sûr. Qui peut douter de cela ?
    Vous l'avez devant Vous, aussi présent à Vous-même que Vous-même, ô Vous, qui vivez et régnez dans un éternel présent.
    Vous tenez mon avenir dans vos mains.
    Vous l'y gardez puissamment, et avec tant de sainte prévoyance, avec tant d'amour aussi...
    Autant dire que Vous me serrez, moi-même, dans le creux de cette Main adorable en laquelle sont toutes choses, oui, l'univers entier (1).

    Ah ! si je me décidais à croire, enfin, à cette Providence que Vous être et que j'adore ;
    A la Providence d'un Père, de toute bonté, au bon Dieu !... J'éprouve une telle consolation et une telle force à vous le redire : « Vous êtes le bon Dieu » Et je suis, moi, votre pauvre petite créature qui s'abandonne, aveuglément, pour son avenir, à Vous seul.
    Vous êtes mon Père, un vrai Père à qui l'enfant que je suis, se laisse aller, sans réserve, si sûr de Vous...

    Pourquoi, si je crois en Vous, si j'espère en Vous, pourquoi me laisseriez-Vous choir de cette Main-là, qui gouverne tout ce qui est, tout ce qui se meut, tout ce qui vit ?
    Pourquoi hésiterais-je, un seul instant, à refuser à mon âme tout souci d'avenir, toute inquiétude, toute crainte, toute défiance aussi ?
    Ah ! n'est-ce pas me défier de Vous que de vivre ainsi, continuellement, dans cette attitude d'âme si peu chrétienne, si indigne de Vous ?
    Non, je ne veux plus regarder ainsi dans l'inconnu de la vie, en me troublant.
    « A chaque jour suffit sa peine, et demain aura souci de lui-même » (2) dit Jésus.
    C'est du pur Évangile, si toutefois je veux croire à la Parole infaillible de la Vérité.

    Père, c'est fait... Je vous abandonne mon avenir, quel qu'il puisse être.
    S'il doit être rempli et débordant de joies pures, de consolations, de succès, de rêves enfin réalisés, je vous bénis, dès aujourd'hui.
    Si, au contraire, Vous me l'avez préparé plein de dégoûts, d'ennuis, de tristesses et de déceptions, je veux vous en bénir, dès maintenant.
    Mes joies, Vous les sanctifierez, dans l'humilité de mon cœur.
    Mes peines, Vous en ferez un élément de grande pénitence, qui sauve.
    Je m'abandonne, je ne regarde plus, je ne veux plus être inquiet.
    Je suis dans vos mains de Père, souveraine Providence ; et j'y veux rester, toujours, avec l'aide de votre grâce.

    Seigneur, ne me laissez plus succomber à la tentation, à l'épreuve de l'inquiétude. »

    1. Ps. XCIV, 4. - 2. Matth. VI, 34.

    Dom Eugène Vandeur o.s.b. (1875-1967), L'abandon à Dieu Voir de la Paix. Commentaire du Pater (Vingt-et-unième élévation), Deuxième édition, Abbaye de Maredsous, 1938.

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    (CBR002752 [RF] Copyright www.visualphotos.com)

  • Intervention du Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin au Forum de l'UNESCO « Éduquer aujourd'hui et demain »

    Le Forum « Éduquer aujourd'hui et demain » se déroule aujourd'hui à Paris au siège de l'UNESCO. L'événement est organisé par la Mission Permanente d'Observation du Saint-Siège à l'UNESCO, avec la Congrégation pour l'Education Catholique, pour célébrer le 70e anniversaire de la fondation de l'UNESCO, les 50 ans de la Déclaration conciliaire  Gravissimum educationis, texte clé pour l'Éducation Catholique, et les 25 ans de la Constitution apostolique Ex Corde Ecclesiae, le texte de référence pour les universités catholiques.

    Dans son discours, le Cardinal Pietro Parolin a d'abord tracé l’histoire du service éducatif de l’Eglise catholique, et mis ainsi en exergue quelques défis et perspectives qui se présentent à l'attention générale, dans le but de raviver une commune passion pour l’éducation. Puis il a rappelé que "la culture et l’éducation n’ont jamais été considérées par l’Eglise catholique comme de simples instruments pour l’évangélisation mais comme des dimensions humaines dotées d’une haute valeur intrinsèque. L’investissement dans l’instruction des jeunes générations est une condition pour le développement des peuples, tout particulièrement de ceux qui s’efforcent d’échapper à la faim, à la misère, aux maladies endémiques ou à l’ignorance, et qui cherchent une participation plus large aux fruits de la civilisation, une mise en valeur plus active de leurs qualités humaines. Comme déclarait Paul VI dans l’encyclique Populorum Progressio, l’Eglise partage les efforts pour un plus grand accès à l’alphabétisation, à l’éducation pour tous et à la formation permanente. Ces piliers sont rendus encore plus solides par l’engagement fondamental en faveur des minorités ethniques et religieuses et en soutien au génie féminin, si important pour une croissance harmonieuse de la société. L’Eglise catholique, experte en humanité, a placé l’éducation au centre de sa mission et continue même de nos jours à la considérer comme sa priorité, spécialement dans un contexte de priorité globale pour l’éducation provoquée aussi bien par des processus de changement que par une approche réductionniste qui tend à limiter la portée universelle de l’éducation à l’aspect purement économique. En effet, en y regardant de près, la récente crise financière globale est de genre entropique. Elle a donné naissance à une perte de sens et en conséquence à une apathie sociale. Dans ce refus, on perd toute orientation vers le bien commun et on s’éloigne de la valeur propulsive de la relationnalité au nom de l’anthropologie minimaliste de l’Homo Oeconomicus, qui étouffe les relations interpersonnelles et prend les potentialités rationnelles au piège".

    Evoquant alors les fondements de la pédagogie et de la tradition éducative de l’Église, puis les changements introduits par le Concile Vatican II, qui "sut analyser objectivement et à la lumière de l’Evangile les attentes des communautés" chrétiennes, le Cardinal Parolin a tracé les profils de quelques défis et perspectives éducatives de notre temps, manifestement fragmenté et multi-identitaire, passant du paradigme de la terminologie technique à la centralité de l’humain, et soulignant en particulier que "la proposition de l’Eglise catholique es d'aller au-delà des bas-fonds de l’individualisme et de franchir le gué d’une construction épistémologique trop fermée sur elle-même". Militant pour le développement d'une éducation élargie et de valeur, il a dit l'urgence "d'une saine autocritique, en réponse aux plaintes qui viennent du monde scolaire comme de l'université face une excessive présence d’instruments et de techniques, face à une désertification progressive des disciplines humanistes dans la formation". Après avoir tracé le cadre d'une éducation qui soit sensible à la beauté, plus mature en matière de respect de l’environnement, mais aussi dans l’attention au prochain et dans la participation aux idéaux" partagés. Parlant enfin de l’éducation au dialogue et la construction de la fraternité et d'un appel "à rechercher les conditions nécessaires pour un nouvel humanisme qui sache reconstruire un esprit de fraternité entre les personnes et entre les peuples", le Secrétaire d'Etat a conclu en encourageant et louant les initiatives de l’UNESCO qui célèbre l'anniversaire de sa fondation alors que "beaucoup entrevoient les signes d’une transition d’époque. Comme cela est déjà arrivé dans l’histoire de l’humanité, de telles périodes sont denses d’instabilité et cause de désorientation. Face à l’intensification de sentiments d’opposition et de haine, il paraît donc nécessaire de repartir du partage du beau et de la louange de la création, en valorisant l’apport que chacun peut offrir et en proposant un rapprochement humble et patient entre les individus, les communautés et les peuples. A la base de cette responsabilité commune il y a, comme l’avait affirmé ici même Jean-Paul II, une dimension fondamentale, capable de bouleverser jusque dans leurs fondements les systèmes qui structurent l’ensemble de l’humanité et de libérer l’existence humaine, individuelle et collective, des menaces qui pèsent sur elle. Cette dimension fondamentale, c’est l’homme, l’homme dans son intégralité, l’homme qui vit en même temps dans la sphère des valeurs matérielles et dans celle des valeurs spirituelles. Le respect des droits inaliénables de la personne humaine est à la base de tout".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.15).

    Texte intégral original en français de l'intervention du Card. Pietro Parolin, sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : de la totale confiance en la divine Providence

    « Vivre au jour la journée, heure à heure, moment à moment, sans m'embarrasser de tout l'avenir, ni du jour ni de demain. Demain aura soin de lui-même (*) : le même qui nous soutient aujourd'hui nous soutiendra demain par sa main invisible. La manne du désert n'était donnée que pour le jour présent : quiconque, par défiance ou par une fausse sagesse, en ramassait pour le lendemain, la trouvait corrompue. Ne nous faisons pas, par notre industrie et par notre prévoyance inquiète et aveugle, une providence aussi fautive que celle de Dieu est éclairée et pleine d'assurance. Comptons uniquement sur ses soins paternels, abandonnons-nous-y entièrement pour tous nos intérêts temporels, spirituels et même éternels.

    Voilà le vrai et total abandon qui engage Dieu à avoir soin de tout, à l'égard de ceux qui lui abandonnent tout pour honorer ainsi en esprit et en vérité son souverain domaine, sa puissance, sa sagesse, sa bonté, sa miséricorde et toutes ses infinies perfections. Amen. »

    (*) : Mt 6, 34.

    Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), extrait de la Lettre 19, in "Lettres spirituelles" Tome I, Col. Christus n°8, Desclée de Brouwer, Paris, 1962.

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     (Photo: DavidDennisPhotos, Flickr)