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dom augustin guillerand

  • Poésie - Le regard de ma Mère

    Poésie composée par l'auteur quelques jours avant sa mort,
    au milieu de très grandes souffrances intérieures et physiques


    « Le céleste regard d'incessante tendresse
    Que votre cœur aimant déverse sur mon cœur,
    Mère du bel Amour, est la douce caresse
    Où je trouve toute douceur.

    C'est un allégement dans la dure souffrance,
    Où le Dieu qui me veut brise la résistance
    De mon corps matériel à son Esprit d'Amour,
    Venu pour l'emporter en son divin séjour.

    C'est un soulèvement dans l'effort de mon âme,
    Que voudrait retenir le néant passager,
    C'est une voix qui la réclame
    Sur les hauteurs, loin du danger.

    C'est un lien sacré, comme un baiser de mère,
    Qui forme autour de moi le rempart assuré
    De Celui qui par elle est devenu mon frère,
    Jésus, Maître adoré. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Contemplations Mariales, Benedittine di Priscilla, Roma, 1959.
    Édition numérique disponible sur scribd.com et sur chartreux.org.

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  • Méditation : le combat spirituel

    « La vie est une bataille : la bataille de Dieu contre le mal. Une âme où on ne se bat pas est une âme perdue sans espoir. Une âme qui ne prie pas est une âme battue sans combat. La paix règne en elle, mais c'est la paix des pays soumis par l'envahisseur et résignés à sa domination. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Face à Dieu. La prière selon un Chartreux, Parole et Silence, Saint-Maur, 1999.

    Saint_Michel_19a.jpg

    Raphaël, Saint Michel terrassant Satan (1518)
    Musée du Louvre, Paris

  • Méditation : Louange au Dieu infiniment bon

    « Mon Dieu, vous êtes la Bonté en sa source essentielle. Vous ne la recevez de personne, vous la possédez en même temps que votre être ; elle est votre être même ; vous êtes bon comme vous êtes, autant que vous êtes, aussi longtemps que vous êtes ; vous êtes bon depuis toujours, pour toujours, éternellement, immuablement, infiniment. Être et être bon, pour vous, cela ne fait qu'un : la bonté c'est votre être et votre être est la Bonté même.

    Toute bonté finie vient de votre Bonté infinie, elle en est une dérivation, un ruisselet, une gouttelette. Elle n'est que ce que vous lui donnez d'être, elle est seulement si elle se rattache à vous, elle cesse dès qu'elle coupe le lien. Toutes ces bontés finies m'attirent ; je les aime, je voudrais m'en emparer, je les poursuis, je m'épuise à ces poursuites le plus souvent irréalisables, et qui, réalisées, me laissent si vide et si altéré, et je néglige la Réalité sans bornes, pouvant seule me combler et s'offrant à moi. Pourtant, c'est vous que je désire et recherche en ces formes mêlées ; je les aime uniquement que pour ce qu'elles me représentent de votre seule vraie bonté. Vous êtes le seul vraiment aimé et désiré, et le mouvement des êtres, partant de ce désir, cesserait si vous cessiez d'être le Bien qui se donne.

    Car la bonté, c'est le don de soi. La Bonté infinie, c'est le don total de soi, sans bornes, sans réserves, ni dans la durée ni dans l'espace ni dans la communication de ce que l'on a et de ce que l'on est. La Bonté se donne comme le soleil brille, rayonne et éclaire, comme le feu réchauffe, comme la source se répand. Et vous êtes cette Bonté, ce Don de soi, cette Lumière, cette Chaleur, cette Source répandue. Et vous m'avez posé en face de vous, moi, petite chose vide, froide, obscure, égoïste, pour accueillir, selon la mesure de mon être possible, votre Être qui est tout cela et veut me combler de lui. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Écrits spirituels Tome I (Prière de louange), Benedettine di Priscilla, Roma, 1966.

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  • Méditation : silence et prière

    « Il faut s'habituer à prier en tout lieu comme en tout temps. Le lieu de la prière, c'est l'âme et Dieu qui l'habite. Quand vous prierez, suivant le conseil de Jésus, entrez dans la chambre intime et retirée de votre âme, enfermez-vous là, et parlez à votre Père dont le regard aimant cherche votre regard. Voilà le vrai temple, le sanctuaire réservé. On le porte avec soi ; on peut sans cesse ou s'y tenir ou y rentrer bien vite après quelque sortie. Il faut en faire un lieu bien propre ; il faut l'orner : le grand ornement, c'est Dieu même. Il doit y retrouver ses traits. Ses traits, ce sont ses perfections. Participées par notre âme elles prennent le nom de vertus. L'âme qui les porte est belle de la beauté divine. Les vertus nous refont à l'image de Dieu, à l'image du divin Fils qui est venu les pratiquer ici-bas pour nous montrer les traits divins.

    Dans ce sanctuaire réservé, nouveau ciel et royaume de Dieu, la solitude et le silence doivent régner. Dieu est seul avec lui-même. Les Personnes divines ne portent pas atteinte à cette solitude ; elles la constituent. L'amour qui les anime les ferme à tout ce qui n'est pas lui : la cité est immense mais close, et Dieu seul l'occupe qui est "tout en tous" (1Co 15, 28). L'âme qui prie doit reproduire cette solitude, s'emplir de lui, rejeter tout autre.

    Le colloque qui s'engage alors est silence...

    C'est vers cette unité que nous tendons quand nous sommes enfermés en Dieu. il est devenu tout, nous le lui disons et nous ne savons plus dire autre chose. C'est le silence de l'âme rentrée en elle-même et occupée de Celui qu'elle y trouve... »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Face à Dieu, Parole et Silence, 1999.

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    Atelier de Rembrandt : L'adoration des bergers (1646)