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  • Egypte : la communauté copte de nouveau la cible de l’Etat islamique

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    Les chrétiens d’Egypte de nouveau pris pour cibles : ce vendredi 26 mai, des hommes armés ont attaqué un bus transportant des fidèles qui se rendaient en pèlerinage au monastère d’Anba Samuel, près de Minya, en Moyenne-Egypte. Le bilan est lourd : on compte au moins 30 morts, dont de nombreux enfants.

    Selon plusieurs témoignages, les assaillants auraient bloqué le bus, avant de monter à bord et de tirer à l’arme automatique sur les passagers ; le carnage aurait été filmé par l’un des terroristes. Ces derniers ont ensuite pris la fuite.

    Ce nouveau massacre vient endeuiller une communauté encore bouleversée par les sanglantes attaques survenues début avril, lors du Dimanche des Rameaux, dans deux églises de Tanta et Alexandrie, faisant 45 morts. Sans parler de l’attentat-suicide qui avait visé l’église St Pierre et St Paul, en plein cœur de la capitale égyptienne, en décembre dernier.

    Ces trois attentats avaient été revendiqués par la branche égyptienne de l’Etat islamique, très active dans le Sinaï, et qui avait promis de faire des chrétiens leurs cibles privilégiées. Depuis janvier dernier, une série d’attaques contre les coptes dans cette région très instable a d’ailleurs poussé des milliers d’entre eux à prendre la fuite.

    Marie Duhamel a recueilli la réaction du Père Hanni Bakhoum, vicaire du Patriarcat copte catholique d'Alexandrie.

    Source : Radio Vatican (MA-MD).

  • De nouveaux chrétiens enlevés en Syrie : « l'avancée de l'EI est affligeante »

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    30 civils, dont de nombreux chrétiens, ont été enlevés en Syrie par l’Etat Islamique. L’information a été rapportée ce vendredi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ONG basée à Londres.

    170 sunnites et plus de 60 chrétiens accusés de « collaboration avec le régime » auraient été kidnappés à Al-Qaryatain, dans le centre du pays, là même où a été enlevé en mai dernier le Père Jacques Mourad dans son monastère de Mar Elias. Selon le directeur de l’OSDH, l’EI avait une liste de personnes à arrêter, mais les djihadistes ont aussi arrêté des familles qui essayaient de s’enfuir. Al-Quaryatain est une ville où vivaient près de 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes, avant le début du conflit il y a quatre ans. Selon le secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, il n’en restait plus que 180 après l’offensive de l’Etat Islamique.

    « L’avancée de l’EI est affligeante »

    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, s’est dit totalement abattu à l’idée que l’EI progresse encore en Syrie. « Cette situation est affligeante. On ne voit pour le moment aucun espoir que cela change et nous sommes très angoissés pour ces otages. » Pour Mgr Gollnisch, cette situation renvoie à la responsabilité du régime de Damas mais aussi à celle de la communauté internationale. « A partir du moment où l’on a laissé prendre Palmyre, une ville isolée qui était facile à défendre, il devenait évident que la ville d’Al-Quaryatain était menacée. » Cette ville a en effet un intérêt stratégique puisqu’elle relie différentes localités déjà aux mains de l’EI. « C’est la coupure de la route Dams-Homs qui est en jeu » analyse Mgr Gollnisch qui estime que cette manière de laisser l’EI prospérer est incompréhensible. « C’est une faute morale et une erreur stratégico-politique » Le Patriarche de l’Eglise syriaque catholique Ignace Joseph III Younan évoque pour sa part un « nettoyage ethnique » selon la religion et dénonce le silence de la communauté internationale. « Tout cela, affirme t-il, est de la faute des chefs de gouvernement machiavéliques qui pensent seulement aux opportunités économiques » et non pas à « la population sans défense et innocente ».

    (P.G.)

    Source : InfoCatho.be avec Radio Vatican.
    Photo : une Syrienne priant la Vierge Marie.

  • Mgr Tomasi : « un recours à la force contre l'Etat islamique peut s'avérer nécessaire »

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    C’est une interview qui a suscité de nombreuses réactions depuis le début de la semaine. Dans un entretien donné au site catholique américain Crux, Mgr Silvano Tomasi a ainsi déclaré qu’un « recours à la force serait nécessaire » contre l’Etat Islamique si la voie politique était insuffisante en Irak et en Syrie. Une prise de position ferme de la part de l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève (Suisse).

    « Nous devons stopper cette sorte de génocide » affirme Mgr Tomasi, qui accuse le groupe djihadiste de commettre des atrocités à grande échelle contre les chrétiens, des actes qui justifieraient selon lui une intervention internationale. Mgr Tomasi serait favorable à une solution politique, mais lorsque le dialogue se révèle impossible, a-t-il admis, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour protéger la vie et les droits fondamentaux de ces personnes. Interrogé par Anne-Sophie Saint-Martin, Mgr Tomasi précise que cette intervention, si elle a lieu, devra se faire  « à certaines conditions ».

    Entretien à écouter sur Radio Vatican.

  • Nouvelles de nos frères et soeurs en Syrie : 350 chrétiens capturés, 15 morts et plus de 5000 déplacés

    Le 26 février 2015

    Les chrétiens assyriens sont plus de 350 à avoir été capturés par le groupe État Islamique dans le gouvernorat de Hassake au nord-est de la Syrie. Au moins 15 d’entre eux ont été tués. Nous publions ci-dessous les dernières nouvelles envoyées à l’AED ce matin 26 février par l’Archimandrite Youkhana, en contact avec la ville de Hassake.

    « Voici les dernières mises à jour que j’ai apprises ce matin de notre contact à Hasseke:

    Environ 15 jeunes Assyriens ont été martyrisés. Beaucoup d’entre eux se battaient pour défendre et protéger les villages et les familles.

    Les personnes capturées viennent des villages suivants:
    Tel Shamiram: 51 familles (la moyenne est de 5 personnes par famille). Aucune des familles de ce village n’a réussi à s’enfuir. Il y a eu des échanges de coups de feu entre les combattants protégeant le village et le groupe terroriste EI. On pense qu’il y a des victimes et que de nombreux Assyriens ont été tués dans le village. Pas de nouvelles sur ces familles. Elles ont très probablement été capturées et transportées au mont Abdul Aziz, une région voisine contrôlée par l’EI.
    Tel Jazira: 81 personnes
    Tel Gouran: 21 personnes
    Tel Feytha: 5 personnes
    Qabir Shamiya: 3 personnes
    Tel Hormizd: 12 combattants hommes et deux femmes. Il semblerait qu’une des femmes combattantes ait été décapitée et deux combattants hommes fusillés.
    13 autres combattants d’autres villages ont été capturés.

    Les familles déplacées enregistrées jusqu’à hier soir étaient environ 800 à Hassake et 175 à Qamishly. Les chiffres doivent être mis à jour aujourd’hui et devraient atteindre 1 200 familles.
    A présent, toutes les familles assyriennes des 35 villages de Khabour ont fui vers Hasseke ou Qamishly.
    Le Père Bakos de Tel Tamar était la dernière personne à quitter la ville pour Hasseke. Seuls restent les combattants qui protègent les abords de la ville aux côtés des soldats kurdes du PYD. Dans l’espoir que la région soit libérée et que les familles puissent y revenir.

    Les personnes déplacées ont besoin de matelas, de couvertures, d’oreillers, de chauffage, de vêtements, de nourriture, d’hygiène, de soins de bébé et de médicaments.

    Une nouvelle non confirmée d’une autre source :
    Selon une source arabe du village sunnite de Bab Alfaraj, la mosquée du village a annoncé et a appelé la population à participer à un massacre des infidèles dans la montagne de Abdul Aziz le vendredi (demain).

    Archimandrite E. Youkhana* – 26. Februar 2015 07:31 »
    * l’Archimandrite Youkhana travaille pour soutenir les chrétiens persécutés dans la région auprès du CAPNI: Christian Aid Program Northern Iraq

    Voir l’article publié le 24 février à ce sujet: Syrie : chrétiens assyriens aux prises avec l’État Islamique

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

  • Syrie : Daesh attaque des villages chrétiens dans la province de Jézirah et enlève plus de 90 habitants

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    Aux premières heures d’hier, lundi 23 février, plus de 40 camionnettes avec à leur bord des miliciens djihadistes du prétendu « Etat islamique » ont attaqué différents villages chrétiens assyriens sis sur la rivière Khabur, dans la province syrienne de Jézirah, dans le nord-est du pays. Des dizaines de chrétiens assyriens ont été pris en otage par les djihadistes alors que les églises de certains villages ont été incendiées ou endommagées. C’est ce que confirme à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro catholique d’Hassaké-Nisibi. « Les terroristes – indique-t-il – ont attaqué d’abord le village de Tel Tamar puis ont pris Tel Shamiran et tous les autres villages plus petits, jusqu’à Tel Hermuz, où ils ont tout brûlé. Tant à Tel Hormuz qu’à Tel Shamiran, ils ont pris des dizaines d’otages, peut-être dans l’intention de les utiliser pour demander des rançons ou en vue d’un échange de prisonniers. Hier soir, à 21.30, les milices kurdes nous ont dit être parvenues à reprendre Tel Hormuz, avec l’aide des bataillons formés par les chrétiens syriens, mais nous ne disposons pas encore d’une confirmation de ce fait ».

    Selon l’Archevêque, l’offensive des djihadistes a mis en évidence la responsabilité et les comportements déplorables de différents autres sujets. « Je tiens à dire clairement – déclare-t-il – que nous avons la sensation d’avoir été abandonnés entre les mains de ceux du Daesh (le prétendu « Etat islamique » NDR). Hier, les bombardiers américains ont survolé plusieurs fois la zone mais ne sont pas intervenus. Nous avons cent familles assyriennes qui ont trouvé refuge à Hassaké mais elles n’ont reçu aucune aide de la part du Croissant Rouge et des organismes gouvernementaux syriens d’assistance peut-être parce qu’elles sont chrétiennes. L’organisme chargé des réfugiés de l’ONU est lui aussi aux abonnés absents ».

    Le long des rives de la rivière Khabur, affluent de l’Euphrate, se trouvaient plus de 30 villages chrétiens fondés dans les années 1930 où avaient trouvé refuge les chrétiens assyriens et chaldéens ayant fui l’Irak suite aux massacres perpétrés alors par l’armée locale. Il s’agissait de villages florissants, comptant chacun des milliers d’habitants, avec des églises et des communautés très actives qui géraient également des écoles et des initiatives sociales. Mais, depuis le début de la guerre, presque tous s’étaient vidés de leurs habitants, certains ressemblant désormais à des villes fantômes. Tel Hormuz comptait plus de 4.000 habitants avant le conflit, sachant qu’au cours des derniers mois, sa population s’était réduite à mois de 300 âmes. (GV)

    Source : Agence Fides 24/02/2015 et AFP.

    Ce même jour, une femme française a été enlevée avec son garde du corps au Yémen. Les ravisseurs ont intercepté la voiture alors qu'elle se rendait sur son lieu de travail.

    A votre avis, lequel de ces deux événements tragiques tourne en boucle aux informations sur les media français ? ... Prions !

    Les précisions de l'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) ici.

  • Un nettoyage ethnique est en cours en Irak, selon Amnesty

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    L’État islamique (EI) mène « une campagne systématique de nettoyage ethnique » dans le nord de l’Irak, dénonce Amnesty International, dans un rapport basé sur des témoignages de survivants et publié ce mardi 2 septembre.

    Alors que l’offensive visant à contrer les djihadistes de l’État islamique (EI) se poursuit en Irak, de nouveaux éléments, publiés notamment par Amnesty International, confirment l’ampleur des exactions menées par ce groupe dissident d’Al-Qaïda dans le nord du pays. Selon l’ONG, l’EI s’est lancé depuis le début de son offensive, début juin, dans « une campagne systématique de nettoyage ethnique ». Il s’en prend aux minorités chrétienne, yazidie et turcomane, mais aussi aux sunnites ayant « collaboré » avec les États irakien et américain.

    Des massacres de masse

    Aucun bilan des massacres perpétrés par les djihadistes n’est disponible, mais les témoignages des survivants recueillis par Amnesty International font état de plusieurs exécutions collectives sommaires dans la région de Sinjar en août. Deux des épisodes les plus sanglants sont survenus dans les villages de Qiniyeh, le 3 août, et de Kocho, le 15 du même mois. Dans les deux, des groupes d’hommes et d’adolescents, dont certains avaient à peine 12 ans, ont été capturés par les islamistes, emmenés de force et abattus, rapporte l’ONG, qui estime à plusieurs centaines le nombre de villageois exécutés.

    « Certains ne pouvaient pas bouger et n’ont pas pu se sauver », témoigne Salem, un survivant du massacre de Kocho. « Ils sont restés allongés là, à attendre la mort en souffrant atrocement. Ils ont eu une mort horrible. J’ai réussi à me traîner à l’écart et j’ai été sauvé par un voisin musulman. Il a risqué sa vie pour me sauver. C’est plus qu’un frère pour moi. Pendant douze jours, il m’a apporté à manger et à boire toutes les nuits. »

    Des centaines, voire des milliers de femmes et d’enfants enlevés

    Amnesty International indique, par ailleurs, que « des centaines, peut-être des milliers » de femmes et d’enfants yazidis – une minorité qui tire son origine de l’ancienne Mésopotamie et dont les croyances sont antérieures à l’Islam – ont également été enlevés par l’EI, tandis que des milliers de personnes « terrorisées » ont fuit. Les ONG estiment à 830.000 personnes la population qui a dû fuir la zone pour se réfugier, dans la plupart des cas, dans la région semi-autonome du Kurdistan. Depuis qu’ils ont pris le contrôle de Mossoul, le 10 juin, les djihadistes ont aussi systématiquement détruit ou endommagé des lieux de culte autres que ceux de l’islam sunnite, y compris des mosquées chiites.

    Vu la gravité de la situation, Amnesty International a décidé à l’unanimité d’envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par le groupe islamiste en Irak.

    P. A.

    Source : InfoCatho.be.

  • Irak : une lumière au milieu de la barbarie, des enfants font leur première communion

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    Crédit photo : http://saint-adday.com/

    En Irak, à l’heure actuelle, être chrétien fait de vous une cible potentiel pour l’État islamique. On ne compte plus les persécutions, les morts et les milliers de déplacés. Et beaucoup de peur. Beaucoup de peur face à la barbarie et à la possibilité que ceux qui veulent les tuer continuent à progresser en toute impunité sans que personne n’intervienne pour les protéger.

    Mais dans cette terrible situation, se renforce par ailleurs la foi d’un peuple  pour qui être chrétien est bien plus qu’une simple appellation. Une situation qui suscite aussi une communion plus étroite entre les chrétiens eux-mêmes, et dans laquelle les communautés locales et les paroisses accueillent leurs frères persécutés, qui ont tout perdu. Un appel à la charité.

    Mais, au milieu de tant d’images de barbarie, de vidéos de décapitations, de crucifixions et d’exécutions, apparaissent aussi des images d’espérance. Il y a de la lumière en Irak, beaucoup de lumière encore, malgré la haine de l’État islamique.

    Et, comme exemple de cette lumière, voici la photographie publiée il y a quelques jours par le portail de l’Église chaldéenne : belle image de 38 enfants assyriens faisant leur Première Communion dans la ville de Kirkouk, située dans le nord de l’Irak, précisément là où les jihadistes tentent d’intensifier leur progression dans le pays.   De même, les futurs prêtres continuent leur formation et, en dépit de la situation vécue au cours des derniers jours, ont été ordonnés diacres et, pour certains d’entre eux, admis au lectorat. L’Église est toujours vivante, bien vivante, dans ce pays de guerre.

    On n’observe pas cette force de l’Église seulement dans l’administration des sacrements et dans les églises pleines de fidèles qui vont à la messe. Mais aussi dans tout le mal qu’ils se donnent pour  accueillir et installer les réfugiés. Les bénévoles qui rassemblent l’aide et la distribuent à tous ceux qui arrivent totalement épuisés. C'est le cas, par exemple, de la paroisse de Souleimaniye ou Sulaymaniya où les prêtres et des  paroissiens ont accueilli près de 400 familles. Tous ont été répartis dans des écoles catholiques de la région, dans les églises, dans les maisons... partout où ils peuvent recouvrer la dignité qu’on a essayé de leur arracher, en même temps que la vie.

    Article initialement publié par Religión en Libertad
    Traduit par Elisabeth de Lavigne

    Source Aleteia.

  • Vidéo - Irak : le chemin de croix de l'archevêque de Mossoul

    "Nous supplions le monde de se presser !"

    Des centaines de chrétiens se sont réfugiés dans le village de Soran au Kurdistan irakien pour échapper aux massacres des djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). L'évêque de Mossoul Mgr Mouche, lui aussi contraint de fuir, en appelle à la communauté internationale.

  • Pour le Vatican, une intervention militaire est « nécessaire » en Irak

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    Habituellement, le Vatican est plutôt opposé au recours à la force armée dans la résolution de conflits. Mais ce que vivent en ce moment les minorités religieuses d’Irak est tellement révoltant qu’une intervention militaire lui paraît de plus en plus difficile à éviter.

    « Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Mgr Silvano Tomasi (photo), observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies, le 9 août dernier. « Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes », a-t-il ajouté, alors que les Américains avaient commencé à larguer de l’aide humanitaire dans le nord du pays et à frapper de façon ciblée les positions de l’État islamique (EI).

    Mgr Tomasi a également estimé urgent de faire en sorte que ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, les pays qui les appuient tacitement, soient découverts et cessent ce type de soutien, qui ne fait finalement de bien ni aux chrétiens, ni aux musulmans. A ce sujet, le représentant du Saint-Siège salut les musulmans qui se sont exprimé « avec des mots plus forts pour condamner cette persécution de chrétiens innocents et pour défendre leurs droits ».

    Une condamnation plus ferme de la part des musulmans

    Pour les patriarches des Églises orientales catholiques et orthodoxes, cela reste toutefois insuffisant. Réunis au Liban le 7 août dernier, une dizaine d’entre eux ont lancé un appel urgent dans lequel ils exhortent « tous les Parlements du monde arabe et islamique » à édicter des lois et des fatwas qui sanctionnent toute forme d’exclusion et de discrimination à l’égard des minorités religieuses. Les patriarches demandent aussi l’intervention des Nations-Unies, mais sans réclamer directement un déploiement de forces internationales, même si celui-ci est suggéré par la demande exprimée au Conseil de sécurité d’adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ».

    « Il faut employer la force »

    Mgr Dominique Lebrun, à Erbil depuis le 9 août, pense également qu’il sera difficile d’éviter le recours à la force. « On a en face de nous des terroristes qui sont sans foi ni loi et, en même temps, qui peuvent être arrêtés », a expliqué l’évêque de Saint-Etienne (France) dans un entretien téléphonique avec l’AFP. « Il faut que la communauté internationale, qui a l’air unanime, détermine qui aide ces gens-là. Il y a une action diplomatique à avoir, une action humanitaire et aussi une action, je suis désolé de le dire en tant qu’évêque, militaire. Il faut employer la force, comme les Américains ont commencé à le faire, mais avec une analyse précise de la situation… Il faut que ce soi-disant État, cette soi-disant armée soit arrêtée. »

    Président du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE), le cardinal Peter Erdö a également lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle fasse davantage pour arrêter cette tragédie. « Nous ne pouvons pas cesser d’espérer que les armes se taisent au plus vite, afin que l’ordre soit rétabli et que l’espérance revienne », écrit-il dans un communiqué rendu public le 9 août dernier.

    Outre ces différents appels, la mobilisation pour les chrétiens d’Irak continue de s’internationaliser. Les évêques américains ont notamment invité leurs diocésains à prier pour la paix en Irak le dimanche 17 août.

    P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)

    Source : InfoCatho.be

  • Irak : SOS de Mgr Sako, patriarche des chaldéens

    Irak,SOS,Mgr,Sako,patriarche,chaldéens,Qaraqosh,etat islamique,aide,catastrophe,Kurdistan« Nous espérons qu’il n’est pas trop tard ». C’est par ces mots que Mgr Sako, patriarche des Chaldéens, conclut son appel au secours à la communauté internationale après la prise de Qaraqosh par l’EI. Nous publions ci-dessous l’intégralité du communiqué de Mgr Sako envoyé à l’AED ce matin, 7 août 2014.

    SOS : Appel du Patriarcat Chaldéens pour une aide d’urgence

    Les militants de l’État islamique ont attaqué au mortier la plupart des villages de la plaine de Ninive durant la nuit du 6 au 7 août. Ils contrôlent désormais la zone. Environ 100.000 chrétiens, horrifiés et paniqués, ont fui leurs villages et leurs maisons sans rien emporter d’autres que leurs vêtements. En exode, vivant une réelle via crucis, les chrétiens se dirigent à pied, dans la chaleur brulante de l’été, vers les villes kurdes d’Erbil, de Dubok et de Soulaymiyia. Parmi eux, des personnes malades, âgées, des enfants et des femmes enceintes. Ils font face à une catastrophe humaine et à un véritable risque de génocide. Ils ont besoin d’eau, de nourriture et d’abris.

    Concernant les églises et ses biens dans les villages désormais occupés par les militants d’ISIS, nous avons des témoignages de destructions et de profanations. Des vieux manuscrits et des documents (1500) ont été brûlés.

    Il est évident pour tous que le gouvernement central est  incapable de maintenir l’ordre et la loi dans cette partie de l’Irak. Il existe aussi des doutes sur la capacité de la Région du Kurdistan de défendre seule l’avance acharnée des djihadistes. Il y a clairement un manque de coopération entre le gouvernement central et le gouvernement de la région autonome du Kurdistan. Ce « vide » est profitable pour ISIS (l’Etat Islamique ndlr) pour imposer sa loi et sa terreur. Il y a un besoin d’un soutien international et d’une armée professionnelle et bien équipée. La situation va de mal en pis.

    Nous lançons avec tristesse et douleur un appel à toutes les consciences, à toutes les personnes de bonne volonté, aux Nations-Unies, à l’Union européenne pour sauver ces personnes innocentes de la mort. Nous espérons qu’il n’est pas trop tard.

    + Louis Raphaël Sako,
    Patriarche de Babylone des Chaldéens
    Président de l’Assemblée des évêques catholiques d’Irak,
    Bagdad, Irak, le 07 août 2014.

    Ici l’original du communiqué en anglais

    Source : Aide à l’Église en Détresse (AED)

  • La France prête à accueillir les chrétiens d'Irak, pas à les aider à rester chez eux

    Cette réaction tardive des autorités françaises vient après que de nombreuses associations, autorités religieuses et élus se soient étonnées du silence de la France, alors que l'ONU a qualifié l'épuration religieuse en cours en Irak de "crime contre l'humanité". Était-ce parce qu'il s'agissait de chrétiens persécutés ? Les manifestations de ce week-end à Lyon et Paris ont par ailleurs réuni des milliers de personnes, solidaires de chrétiens d'Irak.

    Depuis la chute de Mossoul, le 10 juin dernier, des milliers de chrétiens ont fui vers les villes les plus proches et se sont réfugiés, après avoir perdu tous leurs biens, dans la vallée de Ninive. Mais le silence assourdissant des grandes démocraties occidentales, dont la France, prises entre le conflit israélo-palestinien et la crise ukrainienne, a accompagné la fuite de ces réfugiés.

    Ce communiqué interministériel ressemble tout de même à un service minimum de la part des autorités françaises, qui se contentent, même si c'est déjà un progrès, de proposer d'accueillir les réfugiés irakiens sur le sol français, mais sans rien proposer de concret pour les aider à rester ou retourner chez eux, en Irak, pour celles et ceux qui le souhaiteraient encore. "Cela ne peut être qu'une solution provisoire, qui ne concernera que ceux qui sont déjà sur le chemin de l'exil", a ainsi estimé le Comité de soutien aux chrétiens d'Irak.

    Voici le communiqué diffusé lundi par les autorités françaises :

    "La situation des Chrétiens d’Orient est malheureusement dramatique. L’ultimatum lancé contre ces communautés à Mossoul par l’EIIL est le dernier exemple tragique de la terrible menace que font peser les groupes jihadistes en Irak, mais aussi en Syrie et ailleurs, contre ces populations historiquement partie intégrante de cette région. La France est révoltée par ces exactions qu’elle condamne avec la plus grande fermeté. Nous avons obtenu du Conseil de sécurité des Nations Unies qu’il condamne les persécutions menées par l’État islamique contre les minorités en Irak.
    Nous venons en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l’État islamique et se sont réfugiés au Kurdistan. Nous sommes prêts, s’ils le souhaitent, à en favoriser l’accueil sur notre sol au titre de l’asile. Nous avons débloqué une aide humanitaire exceptionnelle pour leur porter assistance. La France continuera de mobiliser dans les prochains jours la communauté internationale pour que soit assurée la protection de ces populations, qui est une condition de la stabilité de la région. Nous sommes en contact constant avec les autorités locales et nationales pour que tout soit mis en œuvre afin d’assurer leur protection. Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve recevront prochainement les représentants en France des communautés chrétiennes d’Irak."

    Source : Aleteia.

  • Prise du Monastère syro catholique de Mar Behnam de la part de miliciens du prétendu « Etat islamique »

    Qaraqosh – Dans l’après-midi du Dimanche 20 juillet, les miliciens djihadistes du prétendu « État islamique » ont pris l’antique Monastère de Mar Behnam, sis à dix minutes de la ville de Qaraqosh, Monastère qui abritait une petite communauté de moines syro catholiques.

    L’Archevêque syro catholique de Mossoul, S. Exc. Mgr Yohanna Petros Moshe, confirme à l’Agence Fides qu’hier, des émissaires du prétendu « État islamique » « ont forcé les trois moines et un certain nombre de familles résidant à l’intérieur du Monastère à le quitter et à leur en laisser les clefs ». Aucune autre nouvelle confirmée n’est pour l’heure disponible à propos de ce qui se passe au Monastère même si nombreux sont ceux qui craignent la répétition d’actes de vandalisme et de profanations déjà constatés en d’autres lieux de culte chrétiens tombés aux mains des djihadistes. Entre temps, dans la ville de Qaraqosh, située à quelques kilomètres seulement du Monastère de Mar Behnam, la prise du Monastère de la part des miliciens islamistes a déjà accru l’état d’alerte de la population, en majorité chrétienne.

    « La communauté internationale – souligne le Père Nizar Semaan, prêtre syro catholique collaborateur de l’Archevêque syro catholique de Mossoul – fait preuve d’une passivité inquiétante face à ce qui se passe dans cette zone. Il faut sortir des déclarations vagues et mettre en œuvre des mesures concrètes sur les plans humanitaire et politique.
    Par exemple, il est temps d’insérer ces groupes dans la liste des organisations terroristes condamnées par les organismes internationaux et surtout il faut rendre publics les noms des pays et des forces qui les financent. Les services de renseignement et les gouvernements de différents pays savent certainement d’où arrivent les armes et l’argent qui permettent de maintenir ces groupes. Il suffirait d’interrompre les flux pendant un mois et ces groupes n’auraient plus aucune force ».
    En outre, selon le Père Semaan, il faut impliquer les responsables et les fidèles de l’islam sunnite dans l’effort visant à isoler les groupes djihadistes : « une condamnation de ces groupes de la part de responsables islamiques diffusée par l’intermédiaire des mosquées aurait certainement un effet notable » fait remarquer le prêtre.

    Le Monastère dédié au prince assyrien martyr Behnam et à sa sœur, Sarah, remonte au IV° siècle et se trouve être l’un des lieux de culte les plus anciens et les plus vénérés du Christianisme syrien. (GV)

    Source : Agence Fides (21/07/2014).

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  • Irak : rester ou partir ?

    Deux frèrACN-20140716-11515.jpges, deux points de vue différents.  L’AED a rendu visite à deux jeunes chrétiens de Kirkouk qui décrivent leur situation.

    Kirkouk : l’Irak en modèle réduit. Cette ville multiethnique au nord du pays est la patrie de Kurdes, Arabes, Turkmènes et chrétiens. Depuis des années, des attentats ébranlent la ville, d’autant que la région possède d’importantes ressources pétrolières. Après la progression de l’État Islamique en Irak et au Levant (EILL) en juin, les Kurdes ont occupé la ville. Mais les djihadistes de l’EILL, qui sont à seulement une vingtaine de kilomètres, veulent aussi s’en emparer. Les habitants craignent à nouveau des combats. Comment vivre dans une telle situation lorsqu’on est chrétien ?

    Choisir sa patrie ou la sécurité de sa famille ?

    « Le réservoir de ma voiture est toujours plein. Si la situation s’empire, je prends ma femme et mon enfant et nous nous enfuyons d’ici. Je ne veux prendre aucun risque. » Karam a 23 ans. Comme environ 5 000 autres habitants de Kirkouk, le jeune père de famille est chaldéen catholique. Sa femme est enceinte de leur deuxième enfant. « Je n’aurais jamais cru que j’envisagerais de partir un jour. Mais maintenant, je ne suis plus seul, je suis en charge d’une famille. » Mohand opine de la tête. Le jeune homme de 26 ans est le frère aîné de Karam. Il est séminariste. « Je comprends mon frère. Il a une femme et un enfant. Nous en parlons beaucoup au séminaire. L’émigration de nos fidèles est vraiment le plus grand défi auquel nous devons faire face. » Selon le jeune séminariste, il n’y a pas de solution unique à cette situation. « Les gens ont peur pour leurs enfants. Lorsque je dis à une jeune famille : Restez, ne partez pas !, ils me répondent : Et que ferons-nous s’il y en a un qui vient pour nous tuer ? Qui assurera leur sécurité ? ». Ces derniers jours, le dilemme de devoir échanger la sécurité contre leur patrie, préoccupe de nombreux chrétiens irakiens. « Surtout que ce sont en majorité les familles bien formées et aisées qui envisagent d’émigrer. En Occident, ils peuvent facilement reprendre pied en tant qu’ingénieurs ou médecins. Ceux qui restent sont ceux qui n’ont pas les moyens de partir », affirme Mohand.

    ACN-20140716-11514.jpgDepuis qu’il a 14 ans, le jeune homme sait qu’il veut être prêtre. « Je conçois le prêtre comme une bougie brûlante de la foi et de l’espérance. Si elle s’éteint, alors la foi s’éteindra aussi. » Selon Mohand, il faudrait éduquer les chrétiens à mieux comprendre leur foi. « Souvent, ce n’est qu’une croyance par pure habitude. Cependant, il faut qu’elle devienne une conviction en toute conscience », poursuit-il. « Nous autres chrétiens devons être la lumière du monde et le sel de la terre. Un repas sans sel n’a aucune saveur. C’est la vocation chrétienne, également ici en Irak. »

    De la difficulté de trouver un travail quand on est chrétien

    Karam confirme les propos de son frère. « J’aime ma patrie et ma foi. Mais ce n’était déjà pas facile de vivre ici en tant que chrétien même avant la progression d’EIIL. » Le jeune homme a fait des études d’agronomie. « J’étais le deuxième meilleur étudiant de ma promotion, mais je ne trouve pas d’emploi. » Maintenant, il travaille comme chauffeur de l’évêque de Kirkouk. « L’Église nous aide autant qu’elle peut. Mais tous les bons emplois vont aux musulmans. Pour les chrétiens, il est difficile de trouver quelque chose. J’ai par exemple présenté ma candidature chez Northoil, une grande entreprise pétrolière de Kirkouk. Mais ici, ce sont les chiites qui sont aux commandes, et qui positionnent leurs coreligionnaires. Nous, les chrétiens, en sommes pour nos frais. Seules l’armée et la police proposent du travail aux chrétiens. Mais seulement parce que c’est tellement dangereux et que personne ne veut le faire. »

    Globalement, les relations avec les musulmans ne seraient pourtant pas mauvaises selon Karam. « Je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. Beaucoup de musulmans nous estiment en notre qualité de chrétiens, parce que nous ne sommes ni agressifs ni violents. » Mais selon lui, les limites entre les religions restent tout de même nettes. « La plupart du temps, les contacts se limitent à quelques échanges d’amabilités entre voisins ou dans les magasins. Je ne suis vraiment lié d’amitié qu’avec des chrétiens. Nous vivons dans une communauté fermée. »

    ACN-20140704-109411.jpgEntre-temps, l’Église s’efforce de tendre la main aux concitoyens musulmans. Actuellement, environ 500 familles majoritairement musulmanes bénéficient du soutien du diocèse de Kirkouk, qui leur fournit de la nourriture. Des adolescents de la paroisse aident les religieuses à préparer des colis pour les déplacés qui ont fui devant les troupes d’EIIL et cherché refuge à Kirkouk. Des fèves, du sucre, de la farine et du riz sont emballés dans des sachets jaunes. « Notre foi nous enseigne à ne pas faire de différence. L’amour de Dieu s’adresse à tous les êtres humains, qu’ils soient musulmans ou chrétiens », explique Mohand. « C’est ainsi que je conçois notre rôle ici, Je ne veux pas partir. Jésus en personne a semé notre foi ici au Proche-Orient. Ma place est ici. »

    Au cours des cinq dernières années, l’Aide à l’Église en détresse  a soutenu l’Irak en accordant plus de 2,4 millions d’euros.

    Source : Aide à l’Eglise en Détresse (AED).

  • Les chrétiens persécutés en Irak : silence de la communauté internationale

    En Irak, les djihadistes de l’Etat islamique continuent leurs exactions contre les chrétiens de Mossoul. Après leur avoir lancé un ultimatum, leur laissant le choix entre la conversion à l’islam et l’exil, ils ont mis le feu à l’épiscopat syro-catholique de la ville, considéré comme la capitale du christianisme en Irak.

    Une délégation d’évêques irakiens se trouvent ce week-end à Rome. Ils ont rencontré ce samedi matin Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États. Selon Mgr Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul des chaldéens, Mgr Mamberti lui a assuré que le Pape François était « très attentif à la situation en Irak » et que le Saint-Siège suivait « de très près » les événements en cours.

    Selon Mgr Casmoussa, ce qui se passe actuellement à Mossoul « n’est pas un simple épisode qui est fâcheux pour les chrétiens ». Il s’agit « de la survie de la petite communauté chrétienne, orthodoxe et catholique, et de toutes les minorités ». Pour l’archevêque émérite, les églises, les évêchés, et les institutions religieuses sont prises « en otages ».

    Devant ces épreuves, Mgr Casmoussa, ainsi que les autres évêques venus à Rome, espèrent que le Pape et le Saint-Siège contacteront tous les pays concernés pour faire pression sur eux afin qu’ils interviennent. S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, regrette pour sa part le silence de la communauté internationale, plus occupée à préserver ses intérêts économiques qu’à protéger les chrétiens et les autres minorités irakiennes.

    Lundi ou mardi, Mgr Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, réunira en Irak les évêques catholiques et orthodoxes du pays pour faire le point sur la situation et pour ce qui peut être fait au niveau national.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : la conversion, la soumission, ou la mort pour les derniers chrétiens de Mossoul

    En Irak, ce vendredi, les dernières familles chrétiennes encore présentes à Mossoul quittaient la ville en direction de Qaraqosh, ville majoritairement chrétienne dans la plaine de Ninive, mais aussi plus à l’est, vers Erbil ou Dohuk au Kurdistan irakien.

    Hier, un représentant de l’État Islamique est passé à l’évêché syriaque catholique de Mossoul et a demandé à ce que, dans l’après-midi, les chrétiens de la ville se rassemblent afin que leur soient expliquées les règles pour vivre dans le califat islamique de Mossoul. Naturellement, les chrétiens de Mossoul n’ont pas eu tellement confiance. Ils ne se sont pas rendus à cette convocation. Et hier soir, jusque tard dans la nuit, des voitures avec des haut-parleurs ont sillonné la ville indiquant que les chrétiens avaient le choix entre trois options : La première, se convertir à l’Islam et devenir des sujets du califat. La deuxième, payer un impôt, la jizya. Et la troisième, partir ou subir l’épée. En plus de ces haut-parleurs qui ont diffusé hier cet ultimatum, une lettre a été distribuée à certaines familles. L’ultimatum était fixé à aujourd’hui, midi. Par conséquent, il y a eu une véritable panique. La centaine de familles chrétiennes qui se trouvaient encore à Mossoul a quitté la ville avec précipitation. Ces familles, au check-point de sortie de Mossoul, ont été rançonnées, fouillées. On a volé leurs biens et pour ceux qui avaient une voiture encore un peu près neuves, on leur a volé leur voiture.

    Ces personnes arrivent à Karakosh, arrivent dans les villages de la pleine de Ninive avec pour certains, uniquement leurs vêtements sur eux et ils ne savent pas quel est leur avenir dans cet Irak. C’est une grande tragédie parce qu’il faut rappeler que Mossoul, avant 2003, comptait au moins 20.000 chrétiens. Il y a vingt ans, c’était encore une des plus grandes villes chrétiennes de tout le Proche-Orient.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : « Nous perdons notre communauté » - Cri d'alarme de Mgr Sako

    Le 1 juillet 2014

    Le Patriarche de Babylone des chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako,  exprime son inquiétude quant à l’avenir de la communauté chrétienne en Irak, pays qui selon lui risque fort d’être divisé en trois zones. Mgr Sako répondait à une interview menée par l’AED ce 28 juin à Ankawa, près d’Erbil, en Irak.

    Selon le patriarche de l’Église chaldéenne catholique, l’émigration des chrétiens d’Irak s’amplifiera encore. Sa Béatitude Louis Raphaël Ier Sako l’a réaffirmé samedi 28 juin lors d’une l’interview à l’AED: « lors de mon récent séjour en Turquie, dix familles chrétiennes originaires de Mossoul venaient juste d’arriver là. Et en une seule semaine, vingt familles ont quitté Alqosh, une localité majoritairement chrétienne non loin de Mossoul. C’est extrêmement préoccupant. Nous perdons notre communauté. Si la vie chrétienne en Irak s’arrête d’exister, notre histoire sera interrompue. »

    La désintégration de l’Irak semble inévitable

    Pour ce chef de l’Église chaldéenne catholique unie à Rome, l’avenir des chrétiens en Irak est menacé : « Dans dix ans, il restera peut-être 50 000 chrétiens en Irak. Avant 2003, nous étions environ 1,2 million. En l’espace de dix ans, notre chiffre a chuté à quelque 400 000 à 500 000 fidèles. Mais nous ne disposons pas de chiffres exacts. » La désintégration de l’Irak semble toute aussi inévitable au patriarche chaldéen résidant à Bagdad : « Peut-être qu’il existera une unité symbolique, et que le nom de l’Irak perdurera. Mais de fait, nous serons en présence de trois zones indépendantes avec leurs propres budgets et leurs propres armées. » Tout comme les autres évêques, Mgr Sako pense que la situation empirera encore plus. « L’Irak est actuellement fragmenté en trois zones, respectivement sunnite, kurde et chiite. De toute manière, les Kurdes bénéficient déjà de l’autonomie, les chiites quasiment aussi. À présent, c’est au tour des sunnites. L’Irak sera donc divisé. »

    Quelle place pour les chrétiens dans une Irak divisée ?

    Pour S.B. Louis Raphaël Ier Sako, les conséquences de cette désintégration de l’État irakien sur la communauté chrétienne du pays ne peuvent pas encore être prévues avec précision. « Franchement, à l’heure actuelle, nous autre évêques sommes quelque peu perplexes. Ce sera peut-être au Kurdistan que pourrait se dessiner un avenir. De fait, de nombreux chrétiens y vivent déjà. Mais il y en a encore beaucoup à Bagdad, certains vivent aussi à Basra, dans le sud chiite. Nous devons attendre de voir comment la situation évoluera. »

    Regard critique sur les États Occidentaux

    Mgr Sako a sévèrement critiqué l’attitude des États occidentaux : « Le football les  intéresse beaucoup plus que la situation ici ou en Syrie. La politique occidentale ne poursuit que des intérêts économiques. La communauté internationale devrait faire pression sur les politiciens irakiens afin qu’ils trouvent une solution politique et constituent un gouvernement de l’unité nationale. » Toutefois, le patriarche rejette une intervention militaire des États-Unis : « Les Américains sont venus ici et ils ont commis beaucoup d’erreurs. C’est à cause d’eux que la situation se présente telle quelle aujourd’hui. Pourquoi remplacer un régime par une situation pire encore ? C’est ce qui est arrivé après 2003. »

    « L’EIIL : un danger pour tout le monde »

    Pour Mgr Sako, l’organisation terroriste sunnite de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) constitue un danger menaçant le monde bien au-delà de l’Irak. « L’EIIL veut fonder un État islamique avec des puits de pétrole pour islamiser le monde. Je pense que c’est un danger pour tout le monde. » Le patriarche n’exclut toutefois pas d’issue politique pour sortir de la crise actuelle : « Cette possibilité existera dès l’instant où l’Occident et nos voisins tels que l’Iran, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite le voudront. »

    Source : AED (Aide à l’Église en Détresse).