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exercice

  • Méditation : L'examen de conscience

    « C'est un exercice des plus utiles dans la vie spirituelle, et des moins pratiqués par les personnes pieuses. Pourtant cet examen quotidien d'un point déterminé par votre confesseur pour être l'objet de votre vigilance et de vos efforts, que vous trouvez difficile ou assujettissant, vous est ordinaire sur les choses de la vie commune. Ne faites-vous pas l'examen de ce qui vous contrarie ?... Par exemple, vous dites : Telle personne aujourd'hui m'a causé du déplaisir... On m'a fait ceci... On m'a dit cela... Puis le ressentiment, la peine et même la joie fixent votre pensée sur les personnes ou les choses, et l'écartent de Dieu.
    Retournez la phrase, et dites : Aujourd'hui n'ai-je pas fait quelque déplaisir à N.-S. ? J'ai dit telle chose... mais est-ce avec une intention droite ?... N.-S. est-il content de ma journée ?... Puis-je en présenter toutes les actions à sa gloire ?... Voilà l'important !... Car il importe peu que vous ne soyez pas satisfaite de celui-ci ou de celle-là...
    Au lieu de vous replier sur vous dès qu'une chose vous froisse, dépliez-vous... Au lieu de vous concentrer, étendez-vous vers Dieu : jetez à ses pieds le trop-plein de votre cœur. Laissez s'amortir le premier choc de l'amour-propre si pénible à votre nature vive et impressionnable. »

    [P. Eusèbe Godfroy s.j.] Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (LXXIX), Tome I, Vingt-et-unième édition, Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, P. Téqui, 1906 (1ère éd. 1861).

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  • Méditation : distractions et tentations dans la prière

    « Quelque désir qu'on ait de sa perfection, quelque soin qu'on apporte à l'exercice de la méditation, on ne doit pas s'attendre à y éprouver constamment la même facilité, la même dévotion. Il arrivera quelquefois, même aux plus fervents, que ce saint exercice sera pour eux sans goût, sans lumière, sans consolation ; qu'il leur paraîtra insipide, soit que cela provienne de leur disposition naturelle, soit que ce soit un effet de la malice du démon, ou une épreuve de Dieu. Leur imagination ne pourra se fixer à rien ; mille pensées se présenteront à leur esprit, leur cœur sera en proie à mille désirs, des tentations viendront en foule les assiéger ; mais qu'ils sachent que tout cela ne diminuera point devant Dieu le prix et le mérite de leur oraison ; moins ils seront contents d'eux-mêmes, plus le Seigneur sera content d'eux. Il est vrai que leur oraison ne sera pas proprement alors une méditation ; ils ne pourront former ni considérations, ni raisonnements, ni affections ; ce sera une oraison de travail et de combat ; mais leur constance à soutenir patiemment une si pénible situation, sans en vouloir abréger la durée un seul instant, profitera plus à leur âme que la meilleure méditation.

    Qu'ils ne soient pas non plus effrayés d'une pareille épreuve ; elle sera proportionnée à leurs forces et aux grâces que le Seigneur leur destine. Loin d'en être abattus, ils se réjouiront d'être dans un état où ils peuvent témoigner à Dieu leur fidélité d'une manière plus parfaite. Sans trop vouloir pénétrer la cause du changement qui s'est fait en eux, ils en prendront occasion de s'humilier, de se résigner entièrement au bon plaisir de Dieu, de mettre en lui seul toute leur confiance, et d'implorer avec plus d'ardeur le secours de sa grâce toute-puissante.

    S'ils se comportent de cette manière, ils connaîtront, par leur propre expérience, que ces aridités et ces épreuves de l'oraison ne leur seront pas moins utiles que les lumières et les consolations qu'on y reçoit. C'est un moyen dont Dieu se sert d'ordinaire pour détacher l'âme elle-même, pour la disposer à recevoir de plus grandes grâces, et la rendre capable de plus parfaites communications. »

    Pierre-Joseph Picot de Clorivière s.j. (1735-1820), in "cahiers sur l'oraison" n°14, Février 1959, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1959.

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  • Méditation : "Marchez en ma présence, et soyez parfait."

    « Par la présence de Dieu, qui est si recommandée dans la vie spirituelle, il ne faut pas entendre cette présence par laquelle Dieu nous est présent à cause de son immensité, puisque la prenant en cette manière, il est aussi présent aux bêtes et aux pierres qu'il l'est à l'homme : mais c'est une application et une attention de notre esprit à Dieu, qui nous est présent par son immensité ; ou bien c'est un exercice intérieur par lequel nous pensons à Dieu comme présent ; en sorte que comme Dieu nous est présent par son immensité, ainsi nous sommes présents à Dieu par l'application de notre esprit.
    Ambula coram me, et esto perfectus (Gn 17, 1)
    "Marchez en ma présence, et soyez parfait." »

    Dom Claude Martin (1619-1696 - fils de Sainte Marie de l'Incarnation, évangélisatrice des Indiens du Canada), in "Les voies de la prière contemplative", Textes réunis et présentés par dom Thierry Barbeau o.s.b., Éditions de Solesmes, 2005.

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  • Méditation : les tentations

    « Si l'on pouvait voir dans la tête d'un solide marin quelle figure y prend la tempête, on verrait qu'elle s'y inscrit non comme un danger, mais comme une série de manoeuvres à exécuter, comme un "Oh ! hisse !" Devant ses lions, un bon dompteur calcule et ne tremble pas. Dans tous les cas, la tranquillité est une protection, et par elle-même elle est une valeur.
    Le danger est beau. L'homme qui l'affronte avec une prudence virile a d'avance sur lui le reflet de la victoire. Comment vaincre sans ennemis ? Le lutteur, en nous, n'aurait alors plus d'emploi. Le bien est meilleur, chez celui qui a risqué le pire. L'exercice de notre force ne consiste qu'à discipliner nos faiblesses et à franchir l'obstacle extérieur : nous exonérer de ce souci ne serait-ce pas un désastre ?
    Oh ! que la tentation nous "éprouve" bien ! On ne fait connaissance avec le poids de son corps qu'à la montée d'une côte ou sur une pente vertigineuse : la lourdeur de notre âme et son insécurité, si nécessaires à expérimenter pour provoquer l'élan vers l'unique recours, ne sont ressenties de nous qu'aux flancs de la montagne mystique et devant ses précipices. Une tentation est bienvenue, si l'expérience de nous-mêmes s'y accroît, si notre humilité s'y approfondit et si, par une fuite qui est au vrai une ascension, nous sommes portés à l'unique but de l'existence. »

    A. D. Sertilanges, O.P., Devoirs - Dix minutes de culture spirituelle par jour, Fernand Aubier / Editions Montaigne, Paris, 1936.

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    (Photo du film "Den Perfekte Stormen" - Wolfgang Petersen, 2006)