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extraordinaire

  • 8 décembre 2015 - 20 novembre 2016 : Jubilé extraordinaire de la Miséricorde

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    Bulle d'Indiction du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde Misericordiae Vultus

    Lettre du Pape François accordant l'Indulgence à l'occasion du Jubilé de la Miséricorde

  • Lettre du Saint-Père accordant l'indulgence à l'occasion du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde

    A mon vénéré frère
    Mgr Rino Fisichella
    président du Conseil pontifical
    pour la promotion de la nouvelle évangélisation

    L’approche du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde me permet de me concentrer sur certains points sur lesquels je considère qu’il est important d’intervenir afin de permettre que la célébration de l’Année Sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu. Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace.

    Suite ci-dessous.

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  • Deuxième jour de Synode (Commentaire Radio Vatican)

    Trente deux pères du Synode ont pris la parole mardi matin, dans un foisonnement d’interventions, certaines critiques, d’autres consensuelles, certaines académiques, d’autres pastorales, dans un climat de grande liberté, entretenu par la présence constante et le style du Pape François. Un climat qui a permis à des participants venus de pays en conflit ou marqués par la pauvreté et la violence, de décrire leur situation ; qui a également permis à certains d’exprimer sans détours leurs convictions profondes ou leurs inquiétudes quant à l’issue possible de cet important synode.

    Dans la longue succession des interventions, convergentes ou divergentes, diverses et variées, selon les contextes et les sensibilités, des voix secouent l’assemblée, comme lorsqu’un évêque venu de loin prononce un acte d’accusation contre le clergé en affirmant que ce n’est pas dans la société mais à l’intérieur même de l’Église qu’il faut chercher les causes de la désaffection des fidèles ; ou quand un autre père synodal venu d’encore plus loin soutient que la doctrine de l’Église sur le mariage et la famille est un fardeau trop lourd à porter ; ou encore lorsqu’un évêque africain rappelle que le problème, dans son pays, ce ne sont pas les divorcés remariés, mais les polygames qui veulent se convertir. Plus près du centre de l’Église universelle, des approches différentes se dégagent entre ceux pour qui la vérité doit être proclamée sans compromis, dans un monde en perte de repères, et tant pis si les mariages religieux baissent, et ceux pour qui la tension entre l’idéal et le réel oblige l’Église à revoir son langage trop désincarné ainsi que ses méthodes pastorales. Entre ceux qui privilégient la prévention par une meilleure formation en amont et ceux qui pensent que l’Église doit surtout guérir avec miséricorde. Les attitudes se diversifient également en ce qui concerne les déclarations de nullité : si la majorité souhaite un assouplissement des procédures, certains relèvent que la plupart des annulations ne sont que des divorces camouflés. Un cardinal proche du Pape François a invité les évêques à ne pas se prendre pour des psychiatres chargés d’aider les couples à surmonter leurs échecs conjugaux. Les gens nous suivront si nous leur disons la vérité, a-t-il lancé, ils nous abandonneront si nous nous efforçons de nous montrer complaisants. Un autre a averti que l’Église qui est déjà un hôpital de campagne, risque de ressembler « à une morgue où se multiplieront les autopsies des mariages défunts ». La vraie question n’est pas de savoir si nous devons ou pas nous montrer miséricordieux, si nous devons ou pas donner la communion. Le cœur du problème, c’est l’authenticité de la foi chrétienne.

    L'un des porte-parole de la Salle de presse du Saint-Siège a affirmé : « Dans les interventions des pères synodaux, personne n'a demandé un changement de doctrine ».

    A noter que le Pape François a décidé que les délibérations de l'assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques sur la famille se feraient en italien et non plus en latin.

    Source : Radio Vatican.

  • La "Relatio ante Disceptationem" lue en ce premier jour du Synode sur la famille

    Le rapport préliminaire aux débats synodaux a été lu ce matin par le Cardinal Peter Erdö. Rapporteur général de l'assemblée, il a évoqué les points principaux sur lesquels la discussion devra se développer. Il a d'abord souligné l'élément nouveau, le fait que le rapport inclut déjà les interventions écrites des pères synodaux, préalablement envoyées au Secrétariat général du Synode. Dans le but de mieux répondre au sens collégial de ces assises, le Rapport du Cardinal Erdö invite à envisager la famille avec espérance et miséricorde, en annonçant sa valeur et sa beauté car malgré les nombreuses difficultés, celle-ci n'est pas un modèle dépassée. Nous vivons dans un monde fait de seules émotions - a dit le Cardinal - dans lequel la vie n'est pas un projet mais une série de moments, et l'engagement stable semble redouté pour l'homme fragilisé par l'individualisme. Mais c'est justement ici, face à ces signes des temps, que l’Évangile de la famille se présente comme un remède, un véritable médicament, proposé en se plaçant du point de vue de ceux qui ont plus de difficultés à la reconnaître et à la vivre. Donc, non au catastrophisme ou à l'abdication à l'intérieur de l’Église car il existe un patrimoine de foi large et partagé. Par exemple, des formes idéologiques comme la théorie du gender ou la mise à égalité des unions homosexuelles et du mariage entre homme et femme, n'ont pas l'approbation de la grande majorité des catholiques, alors que le mariage et la famille sont encore largement entendus comme un patrimoine de l'humanité, à conserver, promouvoir et défendre. Certes, entre les fidèles, la doctrine est souvent peu connue ou peu pratiquée, mais cela ne signifie pas qu'elle soit mise en discussion. Cela vaut en particulier pour l'indissolubilité du mariage et sa sacramentalité entre baptisés. La doctrine de l'indissolubilité du mariage en tant que telle n'est pas remise en question, celle-ci reste au contraire incontestée et dans la majeure partie observée aussi dans la praxis pastorale de l’Église, avec les personnes qui ont échoué dans leur mariage et qui cherche un nouveau départ. Ainsi, ce ne sont pas les questions doctrinales, mais les questions pratiques, inséparables d'autre part de la vérité de la foi, qui sont en discussion dans ce Synode, de nature exclusivement pastorales. D'où la nécessité d'une plus grande formation, surtout pour les fiancés, afin qu'ils soient clairement conscients tant de la dignité sacramentelle du mariage basé sur l'unicité, la fidélité et la fécondité, qu'il s'agit d'une institution de la société. Également menacée par des facteurs désagrégeants comme le divorce, l'avortement, les violences, la pauvreté, les abus, le cauchemar de la précarité, le déséquilibre causé par les migrations, la famille reste toujours une école d'humanité. La famille est presque la dernière réalité humaine accueillante dans un monde déterminé presque exclusivement par la finance et la technologie. Une nouvelle culture de la famille peut être le point de départ d'une civilisation humaine renouvelée. C'est pourquoi soutient concrètement la famille, même si une telle aide ne peut faire abstraction d'un engagement effectif des états dans la protection et la promotion du bien commun, à travers des politiques adéquates".

    En tenant compte, ensuite, de ceux qui vivent dans des situations matrimoniales difficiles, le Cardinal Erdö souligne que "l’Église est une maison paternelle où une action de pastorale familiale renouvelée et adéquate est nécessaire à leur égard, surtout pour qu'ils sentent qu'ils sont aimés de Dieu et de la communauté ecclésiale, dans une optique de miséricorde qui n'efface pas, cependant, la vérité et la justice. La miséricorde n'enlève donc pas non plus les engagements qui naissent des exigences du lien matrimonial. Ceux-ci continuent de subsister même lorsque l'amour humain s'est affaibli ou a cessé. Cela signifie que dans le cas d'un mariage sacramentel (consommé), après un divorce, alors que le premier conjoint est encore en vie, un deuxième mariage reconnu par l’Église n'est pas possible". En outre, vu la diversité des situations, divorces, mariages civils, cohabitation, le Cardinal Erdö souligne "la nécessité de lignes directrices claires, afin que les pasteurs des communautés locales puissent concrètement aider les couples en difficultés, en évitant les improvisations d'une pastorale-bricolage. Quant aux divorcés remariés civilement, il serait trompeur de se concentrer seulement sur la question de la réception des sacrement. Il convient, en revanche, de prêter attention à un contexte plus large de préparation au mariage et de soutien aux époux, non bureaucratique, mais pastoral, pour les aider à comprendre les raisons de l'échec de leur première union et de déterminer d'éventuels éléments de nullité. Il faut tenir compte de la différence entre ceux qui ont par leur faute rompu un mariage et ceux qui ont été abandonnés. La pastorale de l’Église devrait prendre soin d'eux de façon particulière. Les divorcés remariés civilement appartiennent à l’Église. Ils ont besoin et ont le droit d'être accompagnés par leurs pasteurs, mais pas seulement. Vu le peu de conscience que l'on a aujourd'hui du sacrement de mariage et la mentalité de divorce diffuse, déclarer non valides des mariages célébrés dans l’Église ne relève pas du hasard. D'où la suggestion, contenue dans le Rapport, de revoir l'obligation de la double sentence conforme pour la nullité du lien, afin d'éviter de tomber dans l'automatisme, l'impression de concéder le divorce ou dans des solutions injustes et scandaleuses. Dans ce contexte. il semble nécessaire d'étudier la praxis des quelques Églises orthodoxes qui prévoient la possibilité de deuxièmes et troisièmes noces, à caractère pénitentiel".

    Dans la dernière partie, le document du Cardinal Erdö revient sur l’Évangile de la vie : "L'existence va de la conception à la mort naturelle, et l'ouverture à la vie constitue une partie essentielle, une exigence intrinsèque de l'amour conjugal, alors qu'aujourd'hui, surtout en occident, qui choisit de ne pas avoir d'enfants ou qui en veut à tout prix, se voit écrasé par sa propre détermination. L'accueil de la vie, la prise de responsabilité en ce qui concerne la procréation et le soin de la vie, ne sont possibles que si la famille ne se conçoit pas comme un fragment isolé, mais se sent insérée dans un réseau de relations... Il devient de plus en plus important de ne pas laisser la famille, les familles seules, mais de les accompagner et de les soutenir dans leur chemin... Derrière les tragédies familiales, se cache souvent une solitude désespérée, un cri de souffrance que personne n'a su percevoir. Il est donc important de retrouver le sens d'une solidarité diffuse et concrète, de dépasser cette privatisation des affects qui vide de sens la famille et la confie au choix d'un seul. Il faut créer, au niveau institutionnel, des conditions qui facilitent l'accueil d'un enfant et l'assistance des personnes âgées, comme un bien social à protéger et favoriser. De son côté, l’Église doit consacrer un soin particulier à l'éducation de l'affectivité et de la sexualité, en expliquant leur valeur et en évitant les banalisations et superficialités". En conclusion, affirme le Cardinal, "le défi du Synode est de réussir à proposer de nouveau au monde, au-delà du cercle des catholiques pratiquants et au vu de la situation complexe de la société, la beauté du message chrétien sur le mariage et la famille, en donnant des réponses vraies et pleines de charité, parce que le monde a besoin du Christ".

    Texte complet sur le site internet du Vatican.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).

  • Le cardinal Vingt-Trois s'exprime au nom des pères du Synode

    Le cardinal André Vingt-Trois, est l'un des trois présidents délégués de ce Synode, avec le cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis et le cardinal philippin Luis Antonio Tagle.

    Ce lundi matin, au nom des pères synodaux, il s'est exprimé en français en ouverture du Synode extraordinaire sur la famille, en s'adressant directement au Pape François. Il a d'abord salué la nouveauté méthodologique de ce Synode en deux temps :  « Je vous exprime notre reconnaissance pour avoir convoqué cette session extraordinaire un an avant la session ordinaire, et pour votre intention de développer la pratique de la collégialité entre les évêques, les conférences épiscopales et le Siège apostolique, ou pour parler comme vous le faites avec persévérance, avec l’évêque de Rome. Cette intention trouve un bon exemple d’application dans ces deux sessions du Synode. Non seulement vous augmentez le temps et les moyens du partage, mais le choix d’un même sujet ouvre devant nous la possibilité d’un travail progressif entre les deux sessions. Nous ne sommes pas bousculés par l’urgence de résoudre des problèmes graves en deux semaines. Nous sommes plutôt invités à approfondir les résultats de cette première session en les partageant avec nos conférences épiscopales. »

    Le cardinal Vingt-Trois a aussi évoqué le thème central de ce Synode, la famille, mettant en évidence une continuité par rapport aux travaux du précédent Synode sur la Nouvelle évangélisation, qui s'était déroulé en octobre 2012 sous la conduite de Benoît XVI. « La famille est un des éléments constitutifs de la nouvelle évangélisation, dans laquelle notre Église voit se renouveler sa mission. L’accueil très favorable qui a été réservé aux questionnaires préparatoires et l’amplitude des réponses ont montré à quel point l’avenir des familles est au cœur des préoccupations de nos contemporains. Comment assurer la solidarité entre les générations ? Comment mettre en œuvre les meilleures conditions pour l’accueil et l’éducation des enfants qui sont notre avenir ? Comment permettre à un homme et à une femme qui s’engagent l’un envers l’autre de devenir l’un pour l’autre artisan de bonheur et de paix ? Ces questions ne trouvent jamais des réponses simples et beaucoup de facteurs de la vie de notre humanité du 21e siècle constituent des obstacles plus que des aides. »

    Trouver le chemin d'une Église à l'écoute des hommes

    Faisant remarquer la solidité des documents magistériels et l'expérience positive vécue par des millions de catholiques à travers le monde, l'archevêque de Paris a rappelé que « l’Église s’est beaucoup exprimée sur ces sujets par la voix du Magistère, notamment Saint Jean-Paul II. Elle s’exprime aussi par le signe que donnent des millions de familles stables et heureuses, qui vivent leur sacrement de mariage à travers le monde. Elle s’exprime aussi par sa présence chaleureuse auprès des familles frappées par l’échec. »

    Et il placé ce Synode sous le signe des orientations du pontificat du Saint-Père, vers une Église humble et miséricordieuse. « La mission pastorale de l’Église, comme vous le rappelez sans cesse, n’est pas de rendre plus difficile la situation des enfants de Dieu, mais de leur apporter une aide dans la recherche de la vérité de leur vie. Vous nous appelez à entrer dans le regard d’amour que le Christ porte sur la foule sans pasteur, vous nous appelez à témoigner de la miséricorde de Dieu. Vous nous invitez à ne pas désespérer de la puissance de l’amour, et à travailler avec persévérance pour que chaque homme et chaque femme de notre monde puisse entendre l’appel à la conversion et ose engager sa vie à la suite du Christ. Nous souhaitons que le travail de cette session qui commence aujourd’hui soit conduit par l’Esprit Saint et qu’il fasse progresser toute l’Église dans sa mission. Que notre participation corresponde à vos attentes et aux attentes des hommes. »

    Source : Radio Vatican.

  • Salut aux Pères synodaux au cours de la Ire Congrégation générale de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques

    Du 5 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier Synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode a été diffusée en direct sur KTO, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    "Parler avec franchise, écouter avec humilité"

    Ce matin, en présence du Saint-Père, s'est tenue la première Congrégation générale du Synode des évêques, consacré aux 'défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation'. Le Pape a salué les pères synodaux et tous les collaborateurs du Synode, les rapporteurs, les consultants, les traducteurs et toutes les personnes qui "ont travaillé avec dévouement, patience et compétence, pendant de longs mois, lisant, évaluant et élaborant les sujets, les textes et les travaux de cette Assemblée générale extraordinaire." "Je vous remercie également - a dit le Saint-Père - chers cardinaux, patriarches, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques, pour votre présence et votre participation qui enrichit les travaux et l'esprit de collégialité et de synodalité pour le bien de l’Église et des familles !... Vous apportez la voix des Églises particulières, réunies au niveau d’Églises locales à travers les Conférences épiscopales. L’Église universelle et les Églises particulières sont d'institution divine ; les Eglises locales ainsi entendues sont d'institution humaine. Cette voix, vous la porterez en synodalité. C'est une grande responsabilité : porter les réalités et les problématiques des Églises, pour les aider à cheminer sur cette voie qu'est l’Évangile de la famille... Une condition générale de base est de parler clairement. Que personne ne dise : Cela je ne peux pas le dire, on penserait ceci ou cela de moi. Il faut tout dire de ce que l'on sent avec Parresia [le fait de parler librement et franchement]. Après le dernier consistoire (février 2014) où l'on a parlé de la famille, un cardinal m'a écrit en disant : dommage que certains cardinaux n'aient pas eu le courage de dire certaines choses par respect pour le Pape, pensant peut-être que le Pape pensait diversement. Cela ne va pas, ce n'est pas la synodalité, parce qu'il faut dire tout ce que dans le Seigneur on se sent le devoir de dire, sans respect humain, sans crainte. En même temps, on doit écouter avec humilité et accueillir avec un cœur ouvert ceux que disent nos frères. C'est par ces deux attitudes que l'on exerce la synodalité. C'est pourquoi, je vous demande, s'il vous plaît, d'avoir ces attitudes de frères dans le Seigneur, de parler avec parresia et d'écouter avec humilité. Faites-le en toute tranquillité et paix, parce que le Synode se déroule toujours cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est garantie pour tous et gardienne de la foi. Chers frères, collaborons tous pour que s'affirme avec clarté la dynamique de la synodalité".

    Après le bref discours du Saint-Père et le discours du président de séance, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, puis le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, ont pris la parole pour décrire les différentes étapes de préparation de cette assemblée extraordinaire, le nombre de participants, les nouveautés et le travail du Secrétariat du Synode, depuis la dernière Assemblée générale ordinaire d'octobre 2012, sous le pontificat de Benoît XVI, et a conclu avec le souhait que l'assemblée actuelle soit "un lieu privilégié de collégialité synodale qui annonce l’Évangile en cheminant et qui soit imprégnée d'une nouvelle ouverture à l'Esprit, d'une méthode et d'un style de vie et de témoignage, qui garantisse l'unité dans la diversité, l'apostolicité dans la catholicité". Le Cardinal Peter Erdö, Archevêque de Esztergom-Budapest (Hongrie) et Rapporteur général du Synode, a ensuite pris la parole pour lire la Relatio ante Disceptationem dont suit un résumé dans l'article suivant.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).


    Texte intégral du discours du Pape en italien sur le site internet du Vatican.

  • Assemblée générale extraordinaire du Synode sur la famille

    09h00 : Direct de Rome sur KTO

    Du 4 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode est diffusée en direct, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    Et tous les soirs, durant la durée du Synode, à 20h35, sur KTO : "Flash - Une journée au Synode".

  • Messe d'ouverture du Synode extraordinaire sur la famille célébrée par le Pape François

    Livret de la célébration

    Coup d’envoi de l’assemblée extraordinaire des évêques sur la famille, lors de la Messe solennelle présidée par le Pape François ce matin en la basilique St Pierre, et en présence des pères synodaux, venus du monde entier. Une Messe concélébrée par les trois présidents du Synode,  le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Tagle, et le cardinal archevêque d'Aparecida, Mgr Damasceno Assis ; ainsi que par le cardinal archevêque de Budapest, Mgr Peter Erdö, l'archevêque de Chieti-Vasto et secrétaire spécial de ce Synode, Mgr Bruno Forte, et le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri.

    Prenant appui sur les lectures du jour (première lecture et Évangile), qui utilisent l’image de la vigne du Seigneur, François a rappelé aux père synodaux la mission première du Synode : « mieux garder la vigne du Seigneur », qui demande beaucoup de soin, et non « discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent ». Dans ce cas précis, affirme encore le Pape, « le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité ».

    « Nous sommes tous pécheurs », observe le Saint-Père, aussi la tentation de s’emparer de la vigne peut-elle se manifester, « à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains ». Nous risquons ainsi de  « décevoir le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint ». Et le Pape d’élever une prière : « Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité ».

    Au début de la célébration, le Pape a encensé les reliques des bienheureux époux Zélie et Louis Martin et celles de leur fille Sainte-Thérèse de L'Enfant-Jésus, qui seront exposées dans la chapelle de la Salle du Synode, tout au long de ces deux semaines de travaux.

    Texte intégral de l'homélie

    « Aujourd’hui, le prophète Isaïe et l’Évangile utilisent l’image de la vigne du Seigneur. La vigne du Seigneur est son “rêve”, le projet qu’il cultive avec tout son amour, comme un paysan prend soin de son vignoble. La vigne est une plante qui demande beaucoup de soin !

    Le “rêve” de Dieu c’est son peuple : il l’a planté et le cultive avec un amour patient et fidèle, pour qu’il devienne un peuple saint, un peuple qui porte beaucoup de fruits de justice.

    Mais, aussi bien dans la prophétie ancienne que dans la parabole de Jésus, le rêve de Dieu est déçu. Isaïe dit que la vigne, si aimée et soignée, « a produit de mauvais raisins » (5, 2.4), alors que Dieu « attendait le droit, et voici le crime ; il attendait la justice, et voici les cris » (v.7). Dans l’Évangile, au contraire, ce sont les paysans qui ruinent le projet du Seigneur : ils ne font pas leur travail, mais ils pensent à leurs intérêts.

    Jésus, dans sa parabole, s’adresse aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux “sages”, à la classe dirigeante. Dieu leur a confié de façon particulière son “rêve”, c’est-à-dire son peuple, pour qu’ils le cultivent, en prennent soin, le protègent des animaux sauvages. Voilà la tâche des chefs du peuple : cultiver la vigne avec liberté, créativité et ardeur.

    Jésus dit que pourtant ces paysans se sont emparés de la vigne ; par leur cupidité et leur orgueil, ils veulent faire d’elle ce qu’ils veulent, et ainsi ils ôtent à Dieu la possibilité de réaliser son rêve sur le peuple qu’il s’est choisi.

    La tentation de la cupidité est toujours présente. Nous la trouvons aussi dans la grande prophétie d’Ézéchiel sur les pasteurs (cf. ch. 34), commentée par saint Augustin dans son célèbre discours que nous venons de relire dans la Liturgie des Heures. Cupidité d’argent et de pouvoir. Et pour assouvir cette cupidité, les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt (cf. Mt 23, 4).

    Nous aussi, au Synode des Évêques, nous sommes appelés à travailler pour la vigne du Seigneur. Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent… Elles servent à cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple. Dans ce cas, le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité.

    Nous sommes tous pécheurs et à nous aussi, peut arriver la tentation de “nous emparer” de la vigne, à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains. Le rêve de Dieu se heurte toujours à l’hypocrisie de quelques-uns de ses serviteurs. Nous pouvons “décevoir” le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité.

    Frères Synodaux, pour cultiver et bien garder la vigne, il faut que nos cœurs et nos esprits soient gardés en Jésus Christ dans la « paix qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir », (cf. Ph 4,7). Ainsi nos pensées et nos projets seront conformes au rêve de Dieu : se former un peuple saint qui lui appartienne et qui produise des fruits du Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 43) »

    Sources : Radio Vatican et site internet du Vatican.

  • Document préparatoire de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques : "Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation"

    Voici le texte intégral du Document préparatoire de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques, (intitulé "Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation") diffusé ce matin par le Saint-Siège :


    "I. Le Synode : famille et évangélisation

    La mission d’annoncer l’Évangile à toutes les créatures a été confié directement par le Seigneur à ses disciples et l’Église en est le messager dans l’histoire. À l’époque à laquelle nous vivons, l’évidente crise sociale et spirituelle devient un défi pastoral qui interpelle la mission évangélisatrice de l’Église pour la famille, noyau vital de la société et de la communauté ecclésiale. Proposer l’Évangile sur la famille dans ce contexte s’avère plus que jamais urgent et nécessaire. L’importance du thème se manifeste par le fait que le Saint-Père ait décidé d’établir pour le Synode des Évêques un itinéraire de travail en deux étapes: la première, l’Assemblée Générale Extraordinaire de 2014, visant à préciser le “status quaestionis” et à recueillir les témoignages et les propositions des Évêques pour annoncer et vivre de manière crédible l’Évangile de la famille; la seconde, l’Assemblée Générale Ordinaire de 2015, pour chercher des lignes d’action pour la pastorale de la personne humaine et de la famille.

    Aujourd’hui se présentent des situations inédites jusqu’à ces dernières années, depuis la diffusion des couples en union libre, qui ne se marient pas et parfois en excluent même l’idée, jusqu’aux unions entre des personnes du même sexe, auxquelles il est souvent consenti d’adopter des enfants. Parmi les nombreuses situations nouvelles qui réclament l’attention et l’engagement pastoral de l’Église, il suffira de rappeler: les mariages mixtes ou interreligieux ; familles monoparentales ; la polygamie ; les mariages arrangés avec le problème de la dot qui en découle, parfois assimilée à un montant d’acquisition de la femme ; le système des castes ; la culture du non-engagement et de la présupposée instabilité du lien ; les formes de féminisme hostiles à l’Église ; les phénomènes migratoires et la reformulation de l’idée même de famille ; le pluralisme relativiste dans la conception du mariage ; l’influence des media sur la culture populaire pour la conception des noces et de la vie familiale ; les courants de pensée qui inspirent les propositions législatives qui dévaluent la permanence et la fidélité du pacte matrimonial ; l’expansion du phénomène des mères porteuses (location d’utérus) ; les nouvelles interprétations des droits humains. Mais surtout dans le milieu plus strictement ecclésial, l’affaiblissement ou l’abandon de la foi en la sacramentalité du mariage et en la puissance thérapeutique de la pénitence sacramentelle.

    De tout cela, on comprend combien est urgente l’attention de l’épiscopat mondial “cum et sub Petro” face à ces défis. Si, par exemple, on pense au seul fait que dans le contexte actuel tant d’enfants et de jeunes, nés de mariages irréguliers, ne pourront jamais voir leur parents recevoir les sacrements, on comprend combien sont urgents les défis posés à l’évangélisation de la situation actuelle, par ailleurs répandue partout dans le “village global”. Cette réalité trouve un écho particulier dans l’accueil immense que reçoit de nos jours l’enseignement sur la miséricorde divine et sur la tendresse envers les personnes blessées, dans les périphéries géographiques et existentielles: les attentes qui s’en suivent sur les choix pastoraux à propos de la famille sont énormes. Une réflexion du Synode des Évêques sur ces thèmes apparaît donc tant nécessaire et urgente que juste comme l’expression de la charité des pasteurs envers ceux qui leur sont confiés et de la famille humaine toute entière.


    II. L’Église et l’Évangile sur la famille

    La bonne nouvelle de l’amour divin doit être proclamée à ceux qui vivent cette expérience humaine personnelle fondamentale, de couple et de communion ouverte au don des enfants, qu’est la communauté familiale. La doctrine de la foi sur le mariage doit être présentée d’une manière communicative et efficace, pour qu’elle en mesure d’atteindre les cœurs et de les transformer selon la volonté de Dieu manifestée en Jésus-Christ.

    Pour ce qui est du rappel des sources biblique sur le mariage et la famille, on ne reportera ici que les références essentielles. De même, pour les documents du Magistère, il semble opportun de se limiter aux documents du Magistère universel de l’Église, en y ajoutant quelques textes du Conseil Pontifical pour la Famille et laissant aux Évêques participants au Synode le soin de rapporter les documents de leurs Organes Épiscopaux respectifs.

    En tout temps et dans les cultures les plus diverses n’ont jamais fait défaut ni l'enseignement clair des pasteurs ni le témoignage concret des croyants, hommes et femmes, qui en des circonstances très différentes ont vécu l’Évangile sur la famille comme un don incommensurable pour leur vie et celle de leurs enfants. L'engagement pour le prochain Synode Extraordinaire est motivé et soutenu par le désir de communiquer à tous ce message, avec une plus grande force, espérant ainsi que «le trésor de la Révélation, confié à l’Église, comble de plus en plus le cœur des hommes» (DV 26).

    Le projet du Dieu Créateur et Rédempteur

    La beauté du message biblique sur la famille a sa racine dans la création de l'homme et de la femme faits tous deux à l’image et la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,24-31; 2, 4b-25). Unis par un lien sacramentel indissoluble, les époux vivent la beauté de l'amour, de la paternité, de la maternité et de la dignité suprême de participer ainsi à l’œuvre créatrice de Dieu.

    Dans le don du fruit de leur union ils assument la responsabilité d’élever et d’éduquer d’autres personnes pour l’avenir du genre humain. À travers la procréation l'homme et la femme accomplissent dans la foi la vocation d’être les collaborateurs de Dieu pour la sauvegarde de la création et la croissance de la famille humaine.

    Le Bienheureux Jean-Paul II a commenté cet aspect dans Familiaris Consortio : «Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1,26s): en l'appelant à l'existence par amour, il l'a appelé en même temps à l'amour. Dieu est amour (1Jn 4,8) et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d'amour. En créant l'humanité de l'homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l'être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à l'amour et à la communion (cf. Gaudium et spes, 12). L'amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain» (FC, n. 11). Ce projet du Dieu créateur, que le péché originel a bouleversé (cf. Gn 3,1-24), s’est manifesté dans l’histoire à travers les vicissitudes du Peuple élu jusqu’à la plénitude des temps, alors qu’avec l’incarnation le Fils de Dieu non seulement confirma la volonté divine de salut, mais avec la rédemption il offrit la grâce d’obéir à cette même volonté.

    Le Fils de Dieu, Verbe fait chair (cf. Jn 1,14) dans le sein de la Vierge Mère vécut et grandit dans la famille de Nazareth et participa aux noces de Cana dont il enrichit la fête avec le premier de ses « signes » (cf. Jn 2,1-11). Il accepta avec joie l'accueil familier de ses premiers disciples (cf. Mc 1,29-31; 2,13-17) et consola la famille de ses amis dans leur deuil à Béthanie (cf. Lc 10,38-42; Jn 11,1-44).

    Jésus-Christ a rétabli la beauté du mariage en proposant à nouveau le projet unitaire de Dieu qui avait été abandonné, en raison de la dureté du cœur de l’homme, même au sein de la tradition du peuple d’Israël (cf. Mt 5,31-32; 19.3-12; Mc 10,1-12; Lc 16,18). En retournant aux origines, Jésus a enseigné l'unité et la fidélité entre les époux, refusant la répudiation et l’adultère.

    C’est justement à travers l’extraordinaire beauté de l'amour humain – déjà exalté avec des accents inspirés dans le Cantique des Cantiques, et du lien conjugal exigé et défendu par des Prophètes comme Osée (cf. Os 1,2-3,3) et Malachie (cf. Ml 2,13-16) –, que Jésus a affirmé la dignité originelle de l’amour conjugal entre l'homme et la femme.

    L’enseignement de l’Église sur la famille

    Dans la communauté chrétienne primitive la famille apparut également comme l’«Église domestique» (cf. CEC 1655). Dans lesdits “codes familiaux” des Lettres apostoliques du Nouveau Testament, la grande famille du monde antique est reconnue comme le lieu de la solidarité la plus profonde entre femmes et maris, entre parents et enfants, entre riches et pauvres (cf. Ep 5,21-6,9; Col 3,18-4,1; 1Tm 2,8-15; Tt 2,1-10; 1P 2,13-3,7; cf. aussi la Lettre à Philémon). En particulier, la Lettre aux Éphésiens a reconnu dans l'amour nuptial entre l'homme et la femme «le grand mystère» qui rend présent dans le monde l'amour du Christ et de l’Église (cf. Ep 5,31-32).

    Au cours des siècles, surtout dans les temps modernes jusqu’à nos jours, l’Église a produit un enseignement constant et progressif sur la famille et sur le mariage qui la fonde. Une des expressions les plus remarquables a été proposée par le Concile Œcuménique Vatican II, dans la Constitution pastorale Gaudium et spes, qui, en traitant quelques-uns des problèmes les plus urgents, consacre un chapitre entier à la promotion de la dignité du mariage et de la famille, comme cela est montré dans la description de sa valeur pour la constitution de la société: «Ainsi la famille, lieu de rencontre de plusieurs générations qui s’aident mutuellement à acquérir une sagesse plus étendue et à harmoniser les droits des personnes avec les autres exigences de la vie sociale, constitue-t-elle le fondement de la société» (GS 52). L'appel à une spiritualité christocentrique pour les époux croyants est d’une intensité toute spéciale: «que les époux eux-mêmes créés à l’image d’un Dieu vivant et établis dans un ordre authentique de personnes, soient unis dans une même affection, dans une même pensée et dans une mutuelle sainteté, en sorte que, à la suite du Christ, principe de vie, ils deviennent, à travers les joies et les sacrifices de leur vocation, par la fidélité de leur amour, les témoins de ce mystère de charité que le Seigneur a révélé au monde par sa mort et sa résurrection» (GS 52).

    Les Successeurs de Pierre également, après le Concile Vatican II, ont enrichi par leur Magistère la doctrine sur le mariage et sur la famille, en particulier Paul VI avec l’Encyclique Humanae vitae, qui offre des enseignements spécifiques tant sur les principes que sur la pratique. Successivement, le Pape Jean-Paul II dans l’Exhortation apostolique Familiaris consortio voulut insister en proposant le dessein divin à propos de la vérité sur l’origine de l’amour entre époux et celui de la famille : « le «lieu» unique, qui rend possible cette donation selon toute sa vérité, est le mariage, c'est-à-dire le pacte d'amour conjugal ou le choix conscient et libre par lequel l'homme et la femme accueillent l'intime communauté de vie et d'amour voulue par Dieu lui-même (cf. Gaudium et spes, 48), et qui ne manifeste sa vraie signification qu'à cette lumière. L'institution du mariage n'est pas une ingérence indue de la société ou de l'autorité, ni l'imposition extrinsèque d'une forme; elle est une exigence intérieure du pacte d'amour conjugal qui s'affirme publiquement comme unique et exclusif pour que soit vécue ainsi la pleine fidélité au dessein du Dieu créateur. Cette fidélité, loin d'amoindrir la liberté de la personne, la met à l'abri de tout subjectivisme et de tout relativisme, et la fait participer à la Sagesse créatrice» (FC, 11).

    Le Catéchisme de l’Église Catholique recueille ces données fondamentales : «L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une intime communauté de vie et d’amour, a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. De par sa nature elle est ordonnée au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants. Elle a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement [Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Gaudium et spes, 48; Code de Droit Canonique, 1055, 1]» (CEC 1660).

    La doctrine exposée dans le Catéchisme considère tant les principes théologiques que les comportements moraux, traités sous deux titres distincts : Le sacrement du mariage (n. 1601-1658) et le sixième commandement (n. 2331-2391). La lecture attentive de ces parties du Catéchisme fournit une compréhension moderne de la doctrine de la foi pour soutenir l’action de l’Église face aux défis contemporains. Sa pastorale trouve son inspiration dans la vérité du mariage considéré selon le dessein de Dieu qui a créé l’homme et la femme et qui, dans la plénitude des temps, a révélé en Jésus également la plénitude de l’amour entre époux élevé au niveau de sacrement. Le mariage chrétien, fondé sur le consentement, est aussi doté d’effets propres tels que les biens et les devoirs des époux, toutefois il n’est pas affranchi du régime du péché (cf. Gn 3,1-24) qui peut procurer des blessures profondes et aussi des dégradations à la dignité même du sacrement.

    L’Encyclique récente du Pape François, Lumen fidei, traite de la famille dans son rapport avec la foi qui révèle «combien les liens entre les hommes peuvent être forts, quand Dieu se rend présent au milieu d’eux» (LF 50). «Le premier environnement dans lequel la foi éclaire la cité des hommes est donc la famille. Je pense surtout à l’union stable de l’homme et de la femme dans le mariage. Celle-ci naît de leur amour, signe et présence de l’amour de Dieu, de la reconnaissance et de l’acceptation de ce bien qu’est la différence sexuelle par laquelle les conjoints peuvent s’unir en une seule chair (cf. Gn 2, 24) et sont capables d’engendrer une nouvelle vie, manifestation de la bonté du Créateur, de sa sagesse et de son dessein d’amour. Fondés sur cet amour, l’homme et la femme peuvent se promettre l’amour mutuel dans un geste qui engage toute leur vie et rappelle tant d’aspects de la foi. Promettre un amour qui soit pour toujours est possible quand on découvre un dessein plus grand que ses propres projets, qui nous soutient et nous permet de donner l’avenir tout entier à la personne aimée» (LF 52). «La foi n’est pas un refuge pour ceux qui sont sans courage, mais un épanouissement de la vie. Elle fait découvrir un grand appel, la vocation à l’amour, et assure que cet amour est fiable, qu’il vaut la peine de se livrer à lui, parce que son fondement se trouve dans la fidélité de Dieu, plus forte que notre fragilité» (LF 53).


    III. Questionnaire

    Les questions ci-dessous permettent aux Églises particulières de participer activement à la préparation du Synode Extraordinaire qui a pour but d’annoncer l’Évangile dans les défis pastoraux d’aujourd’hui concernant la famille.


    1. Sur la diffusion des Saintes Écritures et du Magistère de l’Église concernant la famille

    a) Quelle est la connaissance réelle des enseignements de la Bible, de “Gaudium et spes”, de “Familiaris consortio” et des autres documents du Magistère postconciliaire sur la valeur de la famille selon l’Église Catholique ? Comment nos fidèles sont-ils formés à la vie familiale selon l’enseignement de l’Église ?

    b) Là où l’enseignement de l’Église est connu, est-il intégralement accepté ? Est-ce que des difficultés se vérifient dans sa mise en pratique ? Lesquelles ?

    c) Comment l’enseignement de l’Église est-il dispensé dans le cadre des programmes pastoraux au niveau national, diocésain et paroissial ? Quelle est la catéchèse sur la famille ?

    d) Dans quelle mesure – et en particulier sur quels aspects – cet enseignement est-il réellement connu, accepté, refusé et/ou critiqué dans les milieux extra ecclésiaux ? Quels sont les facteurs culturels qui empêchent la pleine réception de l’enseignement de l’Église sur la famille ?


    2. Sur le mariage selon la loi naturelle
    1. Quelle place occupe la notion de loi naturelle dans la culture civile, tant au niveau institutionnel, éducatif et académique, qu’au niveau populaire ? Quelles conceptions de l’anthropologie sont à la base de ce débat sur le fondement naturel de la famille ?
    2. La notion de loi naturelle à propos de l’union entre un homme et une femme est-elle couramment acceptée en tant que telle par les baptisés en général ?
    3. Comment, en pratique et en théorie, la loi naturelle sur l’union entre un homme et une femme en vue de la formation d’une famille est-elle contestée? Comment est-elle proposée et approfondie dans les organismes civils et ecclésiaux ?
    4. Si des baptisés non pratiquants ou ceux qui se déclarent non-croyants demandent la célébration du mariage, comment affronter les défis pastoraux qui en découlent ?

     

    3. La pastorale de la famille dans le contexte de l’évangélisation

    1. Durant ces dernières dizaines d’années, quelles sont les expériences nées concernant la préparation au mariage ? Comment a-t-on cherché à stimuler le devoir d’évangélisation des époux et de la famille ? Comment promouvoir la conscience de la famille comme « Église domestique » ?
    2. Êtes-vous parvenus à proposer des styles de prière en famille qui réussissent à résister à la complexité de la vie et de la culture actuelle ?
    3. Dans la situation actuelle de crise entre les générations, comment les familles chrétiennes ont-elles su réaliser leur vocation propre de transmission de la foi ?
    4. De quelle manière les Églises locales et les mouvements de spiritualité familiale ont-ils su créer des parcours pouvant servir d’exemple ?
    5. Quel est l’apport spécifique que les couples et les familles ont réussi à donner quant à la diffusion d’une vision intégrale du couple et de la famille chrétienne qui soit crédible aujourd’hui ?
    6. Quelle attention pastorale l’Église a-t-elle montré pour soutenir le cheminement des couples en formation et des couples en crise ?

    4. Sur la pastorale pour affronter certaines situations matrimoniales difficiles
    1. Le concubinage ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulière ? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement ?
    2. Existe-t-il des unions libres, sans reconnaissance aucune, ni religieuse ni civile ? Y-a-t-il des données statistiques sûres ?
    3. Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière ? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement ? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés ?
    4. Dans tous ces cas, comment les baptisés vivent-ils leur situation irrégulière ? Ils en sont conscients ? Manifestent-ils simplement de l’indifférence? Se sentent-ils écartés et vivent-ils avec souffrance l’impossibilité de recevoir les sacrements ?
    5. Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation ? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements ?
    6. La simplification de la pratique canonique pour la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des problèmes des personnes concernées ? Si oui, sous quelles formes ?
    7. Existe-t-il une pastorale spécifique pour traiter ces cas ? Comment cette activité pastorale se déroule-t-elle ? Existent-ils des programmes à ce propos au niveau diocésain et national ? Comment la miséricorde de Dieu est-elle annoncée aux personnes séparées et aux divorcés remariés ; comment le soutien de l’Église dans leur cheminement de foi est-il mis en acte ?

    5. Sur les unions de personnes du même sexe
    1. Existe-t-il dans votre pays une loi civile qui reconnaisse aux unions de personnes du même sexe une quelconque équivalence au mariage ?
    2. Quel est le comportement des Églises particulières et locales tant envers l’État promoteur d’unions civiles entre personnes du même sexe, qu’envers les personnes impliquées dans ce type d’union ?
    3. Quelle attention pastorale est-il possible d’avoir envers des personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d’unions ?
    4. En cas d’unions entre personnes du même sexe qui aient adopté des enfants quel comportement pastoral tenir en vue de la transmission de la foi ?

    6. Sur l’éducation des enfants au sein de situations de mariages irréguliers
    1. Quelle est la proportion estimée de ces enfants et adolescents dans ces cas par rapport à celle d’enfants nés et élevés au sein de familles constituées selon les règles ?
    2. Dans quel état d’esprit les parents s’adressent-ils à l’Église ? Que demandent-ils ? Uniquement les sacrements ou également la catéchèse ?
    3. Comment les Églises particulières répondent-elles au besoin des parents de ces enfants pour leur offrir une éducation chrétienne ?
    4. Comment la pratique sacramentelle se déroule-t-elle dans ces cas-là: préparation, administration et accompagnement du sacrement ?

    7. Sur l’ouverture des époux à la vie
    1. Quelle connaissance concrète les chrétiens ont-ils de la doctrine d’Humanae vitae sur la paternité responsable ? Quelle conscience a-t-on de l’évaluation morale des différentes méthodes de régulation des naissances ? Du point de vue pastoral quels approfondissements pourraient être suggérés à ce propos ?
    2. Cette doctrine morale est-elle acceptée ? Quels sont les aspects les plus problématiques qui en rendent difficile l’acceptation par la plupart des couples ?
    3. Quelles méthodes naturelles sont promues par les Églises particulières pour aider les conjoints à mettre en pratique la doctrine d’Humanae vitae ?
    4. Quelle est l’expérience sur ce thème dans la pratique du sacrement de la réconciliation et dans la participation à l’Eucharistie ?
    5. Quels contrastes apparaissent-ils à ce propos entre la doctrine de l’Église et l’éducation civile ?
    6. Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers la natalité ? Comment favoriser la croissance des naissances ?

    8. Sur le rapport entre la famille et la personne
    1. Jésus-Christ révèle le mystère et la vocation de l’homme: la famille est-elle un lieu privilégié pour que ceci arrive ?
    2. Quelles situations critiques de la famille dans le monde d’aujourd’hui peuvent-elles devenir un obstacle à la rencontre de la personne avec le Christ ?
    3. Dans quelle mesure les crises de foi que les personnes peuvent traverser ont-elles une incidence sur la vie familiale ?

    9. Autres défis et propositions


    À propos des thèmes traités dans ce questionnaire, y-a-t-il d’autres défis et propositions que vous considérez comme urgents ou utiles ?".