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  • Méditation - « Considérez les lys des champs... »

    « La Providence est l'un de nos dogmes fondamentaux, un des plus nourrissant pour la piété. Ouvrons la Bible, nous verrons la Providence en action presque à chaque page (1), en sorte que le meilleur commentaire de cet évangile, c'est toute l’Écriture... Relisons-la quelquefois avec ce souci d'y découvrir l'action de Dieu, mais souvenons-nous que si cette conduite de Dieu dans le passé nous paraît actuellement toute naturelle, les personnages d'autrefois la trouvaient pour lors mystérieuse et déconcertante, absolument comme nous celle de l'heure présente (2). L’œuvre divine est une tapisserie splendide, mais... dont on ne voit guère, sur le moment, que l'envers. Il faut savoir attendre.

    Croyons donc, et confessons que Dieu ne laisse rien au hasard, qu'il a un but en toutes ses démarches, en toutes les permissions qu'il donne aux puissances du mal ; croyons qu'il est père, père infiniment prudent et infiniment aimant, et que par conséquent, après et avec sa propre gloire, il a pour fin ultime le bien spirituel et le bonheur éternel de ses enfants.

    C'est dire qu'il importe souverainement de lui faire crédit et de lui abandonner nos désirs, en restant convaincus qu'il disposera toutes choses infiniment mieux que nous. Il serait difficile de relever le nombre de saintes âmes auxquelles Notre-Seigneur lui-même daigna donner cette leçon : Occupe-toi simplement de mes intérêts. Les tiens, je m'en charge... »

    1. Relire en particulier l'Exode, le Deutéronome, Tobie, les Psaumes, et surtout les Actes des Apôtres.
    2. Le génie de Racine a su tirer tout le parti possible de ce côté mystérieux de l'action divine dans Athalie.

    P. J.-B. Gossellin s.j., Sujets d'Oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (XIVe dimanche. 111, II), 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Nativité de la Sainte Vierge

    « « Aujourd'hui, dit saint Jean Damascène, la souche de Jessé a produit son rejeton, sur lequel s'épanouira pour le monde entier une fleur divine... Aujourd'hui le Créateur de toutes choses, Dieu le Verbe, compose un livre nouveau, jailli du cœur de son Père, et qu'il écrit par le Saint-Esprit, qui est la langue de Dieu... (1). » (S. Jean Damascène)
    Je considèrerai comment la Très Sainte Vierge, neuf mois après sa conception immaculée, parut sur notre terre, portant la joie.
    Je penserai à la satisfaction qu'éprouva la Très Sainte Trinité lorsqu'elle vit naître cette enfant qui lui était plus chère que tous les hommes ensemble, et dans laquelle elle aimait à contempler à l'avance les traits du Verbe incarné. Désormais, le Messie est proche ; avec Marie, la terre possède pour ainsi dire déjà quelque chose de lui. Bientôt la joie va envahir le monde, l'aurore du salut commence à poindre.
    Si beaucoup devaient se réjouir à la naissance de Jean le Précurseur, que dire de la Nativité de la Mère du Christ ? Eve, s'écrie saint Augustin, nous avait laissé les larmes ; Marie nous apporte le bonheur ; l'une nous avait légué la mort, l'autre la vie ; la Vierge guérit la blessure qu'Eve nous avait faite, sa foi rachète la perfidie de la première femme... Marie, c'est la fleur des champs de laquelle est sorti le précieux lys des vallées, celui qui a enrichi notre nature (2).

    Sainte Vierge, vous nous êtes donnée, trésor du genre humain. Le bon Dieu regarde maintenant la terre avec complaisance... Ô Sainte Trinité, merci de nous avoir donné votre trésor. Ô bon Jésus, merci de nous avoir donné pour mère votre Mère ; donnez-nous pour elle un vrai cœur d'enfant (3). »

    1. M. G. 99, c. 672. - 2. Office liturgique, 8 septembre, IVe et Ve leçons. - 3. P. Al. Hanrion, Journal spirituel, p.212.

    P. J.-B. Gossellin s.j., Sujets d'Oraison pour tous les jours de l'année, Tome II (12. Aurore de salut. Nativité de Notre-Dame), 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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  • Méditation - « Jésus, doux et humble de coeur... »

    « « Un jour d'hiver, le charpentier de Nazareth, encore ignoré de tous, se présenta sur les bords du Jourdain, mêlé à la foule... Chose étrange (1) et pourtant certaine, son cousin Jean ne le connaissait pas personnellement » (Prat, I, 160)

    Averti peut-être par une voix intérieure, Jean reconnaît alors Jésus qui vient à lui humble et modeste, qui s'avance au milieu des pénitents coupables d'injustices ou de violences, de luxure ou de fraude. Il ne peut retenir un cri de surprise quand il voit le fils de Marie descendre à son tour dans le fleuve et s'incliner comme les autres : « Comment ! c'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! - Laisse-moi faire, répond Jésus, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice » (Matthieu III, 14-15).

    Je contemplerai longuement et avec amour le divin Sauveur, car il est là pour moi. Je me dirai que cet homme si humilié, perdu au milieu des pécheurs, et qui semble par son geste s'avouer pécheur, c'est le Maître du monde, à qui tout pouvoir a été donné sur terre et dans les cieux (Matthieu XXVIII, 18).

    Pourquoi cette démarche, cette humiliation incroyable de l'Agneau de Dieu, de Celui qui est non seulement innocent, mais le modèle et le réparateur de toute innocence ?...

    Si Jésus, fils de Marie, est innocent, le Christ, nouvel Adam, est le chef d'une société de pécheurs ; il est la tête d'un corps mystique dont les membres, couverts de souillures, ont grand besoin de baptême et de rédemption.
    Le Chef vient purifier les membres. Le Christ va expier l'orgueil des chrétiens. Son baptême sera le premier acte public, solennel, de son ministère de réparation. « En se soumettant à cette cérémonie humiliante, il prétend « accomplir toute justice », agir en parfaite conformité avec la volonté de son Père céleste. Sans attendre le Calvaire, Jésus a pris sur lui nos iniquités. Le baptême, qui ouvre la prédication de l’Évangile, inaugure aussi l’œuvre publique d'expiation et de réparation, dont l'Incarnation a marqué le principe secret » (Huby, saint Marc, p. 13). C'est donc pour moi que Jésus s'abaisse de la sorte, pour réparer mes désobéissances et mes péchés d'orgueil. Que dirai-je, que lui offrirai-je pour témoigner ma reconnaissance ? A tout le moins la résolution de mieux accepter les petites humiliations qu'il m'enverra (2).

    Je demanderai au Père céleste de réformer intérieurement mon cœur d'après celui de Jésus, et de me faire comprendre que, si le baptême est le premier et le plus nécessaire des sacrements, l'humilité lui ressemble et peut être considérée en quelque manière comme la clef des autres vertus. »

    1. Voir Jean I, 33. - 2. « Toutes les visions, révélations et délices du ciel, malgré le vif attrait qu'elles exercent sur l'homme spirituel, ne valent pas le moindre acte d'humilité. » (Saint Jean de la Croix, Maxime 335).

    P. J.-B. Gossellin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (Le Baptême du Christ), 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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