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  • Méditation : A propos des tentations (3/3)

    « On rapporte de sainte Catherine de Sienne, qu'un jour qu'elle était extrêmement tourmentée de ces sortes de pensées (1), Jésus-Christ lui apparut, et les dissipa toutes par sa présence ; et qu'alors se plaignant tendrement à lui, elle lui dit : Où étiez-vous, Seigneur, quand il s'élevait dans mon cœur de si horribles pensées ? Ma fille, lui répondit le Sauveur, j'étais au milieu de votre cœur. Hé quoi, mon aimable Jésus, reprit-elle, pouviez-vous demeurer parmi des pensées si sales et si honteuses ? Mais, ma fille, lui repartit-il, étiez-vous bien aise de les avoir ? Hélas, Seigneur, répondit la Sainte, j'en étais pénétrée de douleur, et je ne sais ce que je n'aurais pas plutôt choisi. Qui pouvait donc, reprit-il, vous en donner tant d'horreur, sinon moi qui étais au milieu de votre cœur ? Ainsi, quelque mauvaises et quelque honteuses que puissent être les pensées qui s'élèvent en nous, pourvu qu'au lieu de nous y complaire, nous soyons fâchés de les avoir, non seulement nous pouvons croire que Dieu ne nous a pas abandonnés, mais c'est une marque infaillible qu'il demeure en nous, puisque c'est lui seul qui peut nous donner cette horreur pour le péché et cette crainte de perdre la grâce. "C'est dans le temps de l'affliction qu'il est avec nous (2), comme il nous en assure lui-même par le Prophète, et c'est du milieu des flammes et des épines du buisson ardent qu'il vous parle. »

    1. des tentations contre la foi et l'impureté. - 2. Ps. 90, 15.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XX, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Pieter Bruegel l'Ancien (v.1526–1569)
    La chute des Anges rebelles

    (Crédit photo)

  • Méditation : « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, même le péché » (Rm 8, 28)

    « Il est certain que, dans les vues de Dieu, les fautes où il permet que nous tombions doivent servir à notre sanctification, et qu'il ne tient qu'à nous d'en tirer cet avantage. Il arrive néanmoins, au contraire, que nos fautes nous nuisent, moins par elles-mêmes que par le mauvais usage que nous en faisons.

    Les personnes pour qui j'écris ceci, sont uniquement celles qui sont déterminées à ne commettre délibérément aucune faute, et à qui pourtant il en échappe beaucoup, nonobstant leur résolution, par premier mouvement, par inadvertance, par faiblesse.
    Il leur arrive, d'ordinaire, de s'étonner de leurs fautes, de s'en troubler, d'en avoir une mauvaise honte, de se laisser aller au dépit et au découragement. Ce sont là autant d'effets de l'amour-propre, effets plus pernicieux que ne le sont les fautes mêmes. On s'étonne d'être tombé, on a grand tort, et c'est une marque qu'on ne se connaît guère. On devrait, au contraire, être surpris de ne pas tomber plus souvent et en des fautes plus graves, et rendre grâces à Dieu des chutes dont il nous préserve. On se trouble chaque fois qu'on se surprend dans quelque faute ; on en perd la paix intérieure ; on est tout agité, et l'on s'en occupe des heures, des journées même entières. Il ne faut jamais se troubler ; mais, quand on se voit à terre, il faut se relever tranquillement, se retourner vers Dieu avec amour, lui demander pardon, et ne plus penser à ce qui est arrivé que quand il faudra s'en accuser. [...]

    Saint Paul a dit que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. Oui, tout tourne à leur bien, même leurs fautes, et quelquefois des fautes très graves. Dieu permet ces fautes pour nous guérir d'une vaine présomption, pour nous apprendre ce que nous sommes et de quoi nous sommes capables. [...]

    C'est une remarque faites par les maîtres de la vie spirituelle, que souvent Dieu laisse aux âmes les plus saintes certains défauts, dont, malgré tous leurs efforts, elles ne parviennent point à se corriger, pour leur faire sentir leur faiblesse, et ce qu'elles seraient sans la grâce ; pour empêcher qu'elles ne s'enorgueillissent des faveurs qu'il leur fait, pour les disposer à les recevoir avec plus d'humilité ; en un mot, pour entretenir en elles une certaine déplaisance d'elles-mêmes, et les soustraire aux pièges de l'amour-propre ; pour soutenir leur ferveur, pour les maintenir dans la vigilance, dans la confiance en Dieu, et le recours continuel à la prière. L'enfant qui tombe, lorsqu'il s'écarte un peu de sa mère, et qu'il veut marcher seul, revient à elle avec plus de tendresse, pour être guéri du mal qu'il s'est fait, et il apprend, par sa chute, à ne la plus quitter. L'expérience de sa faiblesse et de la bonté avec laquelle sa mère le reçoit, lui inspire plus d'attachement pour elle. [...]

    Dieu est un grand maître ; laissons-le faire, il ne manquera pas son œuvre. Proposons-nous d'éviter avec soin tout ce qui peut lui déplaire le moins du monde. Mais quand nous serons tombés dans quelque faute, soyons-en fâchés par rapport à lui, et non par rapport à nous ; aimons l'abjection qui nous revient de cette faute ; prions Dieu qu'il en tire notre humiliation et sa gloire ; il le fera, et il nous avancera plus par ce moyen que par une vie régulière et plus sainte en apparence, qui serait moins efficace pour la destruction de l'amour-propre. »

    P. Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Manuel des âmes intérieures (Du profit qu'on doit tirer de ses fautes), L. Grandmont-Donders, Liège, 1851 (Lecoffre, 1853 - Périsse, 1844 - Meyer, 1833).

    Jean-Nicolas Grou,Jeudi de Pâques

  • Méditation : la tristesse et la joie

    « Il faut vivre joyeux et allègres, ainsi qu'il convient aux vrais amoureux de Dieu ; d'autant que Dieu est à soi-même tout son bien, et que tout notre plaisir en notre infini amour est que Dieu soit ce qu'il est, qu'il ait ce qu'il a, et qu'il se bienheure présentement soi-même en sa présente éternité. Voilà ce qui réjouit les anges en la gloire, et les hommes en la voie, en quelque condition prospère ou adverse qui se puisse rencontrer ; et c'est ainsi que le bonheur de Dieu et sa félicité dans les hommes est leur félicité en la terre, et que le Paradis de Dieu est en eux.

    A la vérité, comme l'homme est composé de deux parties, il se peut faire qu'il puisse pleurer, en demeurant joyeux au dedans ; mais encore ne voit-on point de sujet raisonnable de pleurer. Car quiconque désire d'un ardent amour la honte, la calomnie, l'opprobre et tout mépris, les maladies, les pertes, la pauvreté, la croix et la douleur, quand il y est, il a ce qu'il désire, et partant il a sujet de se réjouir, si en effet les maux et les oppressions ne le violentent pas trop en la partie sensitive, car alors il peut pleurer et en même temps se réjouir en son homme supérieur, qui est la raison. Cela même est souvent inconnu, d'autant que tout l'homme semble être occupé de la tristesse, et quand cela serait qu'on ne fût aucunement joyeux au-dedans, à cause de la cuisante et profonde tribulation, n'importe, la profonde résignation d'esprit et du sens tiennent en quelque façon le lieu de la joie. Pleurer donc de tristesse et de douleur, et se réjouir en même temps, c'est chose rare ; mais cela peut être, et on l'a vu et le voit-on encore aux excellents saints, qui vivent d'une terrible manière dans les présents et éternels exercices de Notre-Seigneur. Enfin la résignation contente et joyeuse est ici nécessaire et suffisante. C'est ainsi que la vie des hommes est laborieuse et joyeuse, heureuse et malheureuse, et il est vrai que tant moins l'homme aura de soulagement, de joie et de repos, tant plus excellemment et de plus près il imitera Notre Sauveur. »

    Jean de Saint-Samson (1571-1636), in R.P. Jérôme de la Mère de Dieu O.C.D., "La doctrine du vénérable Frère Jean de Saint-Samson", Édition de la Vie Spirituelle, Saint-Maximin, 1925.

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    « Au fidèle serviteur, persuadé de son inutilité, le Seigneur déclare tout à coup : « Bon serviteur, entre dans la Joie de ton Maître. » Il nous fait entrer dans sa Joie, parce que nous ne pouvons pas la faire entrer en nous : elle est trop vaste pour se limiter aux dimensions d'un cœur humain, pour se laisser mesurer à l'aune du sentir ou du comprendre. Ici encore, la joie émane d'une possession, mais on ne possède pas, on est possédé. On entre dans la Joie de Dieu jusqu'à y perdre pied, comme dans l'océan même de la Divinité. On est emporté par elle comme par une lame d'éternité. »

    Fr. François de Sainte-Marie, o. c. d., De la Joie chrétienne, in "Ma joie terrestre où donc es-tu ?", Études Carmélitaines, DDB, 1947.
  • Mois du Sacré-Coeur - Treizième Jour

    Treizième Jour
     
    Prions, afin d’obtenir beaucoup de dévotion pour la Ste Vierge.

    Jésus et S. Pierre qui l’a renié.

    Pauvre Apôtre, quel remords dans son âme coupable et quelle frayeur à la pensée de revoir Jésus ! Peut-être honteux et tremblant, cherchait-il à voir, sans être aperçu, ce bon Maître qu’il a renié… Son Maître aussi le cherchait… Qu’y eut il donc, ô Jésus, dans votre regard ? Oh ! ce n’était pas « la colère », ce n’était pas « la plainte », ce n’était pas « le reproche » ; colère, plainte, reproche auraient tué l’Apôtre… Il ne devait y avoir là que « l’amour » !... Que vous êtes bon, ô Jésus ! Aussi, quelles sur soient mes fautes, je ne vous fuirai jamais !

    Je réciterai, aujourd’hui, un acte d’espérance du fond du cœur.
  • Méditation : "Laissez-vous réconcilier avec Dieu !"

    « Ô bienheureux pécheur, bienheureux non parce que tu es pécheur, mais parce que tu t'es repenti de ton péché, quel était, je te le demande, ton état d'âme dans les embrassements et les baisers de ton père, lorsqu'il te ranimait alors que tu étais presque désespéré, lorsqu'en te redonnant un cœur pur, il te rendait la joie de ton salut ?...
    Et maintenant, quand, après ces étreintes et ces baisers, laissé à toi-même, tu réfléchis à ton père et à toi, lorsque tu penses à ta cause, à ce qu'elle a été et à la manière dont il l'a traitée, quand tu vois d'un côté, l'abondance de ton péché, et de l'autre la surabondance de la grâce, quel effet, je te le demande, cela produit-il en toi ?
    Tu répondras qu'un feu insupportable s'éveille alors dans tes réflexions, en partie du fait de la douleur et de la honte, en partie du fait de la joie et de l'amour ; et que tu ne penserais pas être un homme, mais une pierre, si tu avais le cœur assez dur pour ne pas éprouver de douleur ou de honte à ton sujet, ou si tu étais assez mauvais et ingrat pour ne pas te confondre de joie et d'amour pour un tel père. »

    Guerric d'Igny, Sermon II pour le Carême (3,1-3-4), Trad. P. Max Huot de Longchamp, in "Se confesser à l'école des saints", Centre Saint Jean de la Croix, Paroisse et Famille, 2012.

    Voir aussi : Présentation, traduction et notes de Bernard-Joseph Samain, ocso (de l'Abbaye N.-D. d'Orval, Belgique) - Larges extraits (format pdf).
    Et texte latin et traduction du Sermon complet dans Guerric d’Igny, Sermons, Tome II, SC n°202, p. 26-37.

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    Vitrail de la Cathédrale St Jean le Baptiste, Charleston, Caroline du Sud (E.U.)
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : la paix de Dieu

    « Chacun doit se connaître ou apprendre à se connaître pour savoir où et comment trouver le calme. Le mieux, si cela est possible, est de retourner pour un court laps de temps devant le tabernacle pour y décharger tous ses soucis. Pour celui à qui cela est impossible, il s'agit de s'enfermer en soi-même un instant, de se réfugier auprès du Seigneur. Ainsi le reste de la journée s'écoulera, peut-être dans une grande lassitude et dans la peine, mais au moins dans la paix. Et quand la nuit vient et que d'un coup d'oeil rétrospectif on s'aperçoit que tout n'a été que rapiéçage, et que de nombreux projets sont restés en plan, lorsque tant de choses éveillent honte et regret : il faut alors tout prendre tel quel, le déposer dans les mains de Dieu et s'en remettre à lui. C'est ainsi qu'on pourra se reposer en lui, et commencer la nouvelle journée comme une nouvelle vie. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, fêtée ce jour), La puissance de la Croix, Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Nouvelle Cité, 1982.

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