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impureté

  • Méditation : indignes communions, sacrilèges...

    « Jésus-Christ, dans un cœur criminel, est sans action et sans mouvement, de sorte que celui qui est assez malheureux que de communier indignement, la mort spirituelle qu'il donne à son Dieu est encore plus surprenante que celle qu'il a endurée sur la Croix. [...]
    Mais, me direz-vous, qui sont donc ceux qui ont ce grand malheur ? – Hélas ! M.F., que le nombre en est grand ! – Mais, me direz-vous, qui pourrait donc en être capable ? – Qui pourrait en être capable ? C'est vous, mon ami, qui avez conté vos péchés avec si peu de douleur qu'une histoire indifférente. Qui est coupable ? Mon ami n'est-ce pas vous qui après vos confessions retombez avec la même facilité ; qu'on n'aperçoit aucun changement dans votre manière de vivre ; qui avez toujours les mêmes péchés à dire dans toutes vos confessions ? Qui en est coupable ? C'est vous, misérable, qui avez fermé la bouche avant d'avoir accusé vos péchés. Qui en est coupable ? C'est vous, pauvres aveugles, qui avez bien compris que vous ne disiez pas vos péchés tels que vous les connaissiez. Dites-moi, pourquoi est-ce que dans cet état vous osez aller à la Table sainte ? – C'est, dites-vous, parce que je veux faire mes pâques, je veux communier. – Vous voulez communier : mais, malheureux, où voulez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans vos yeux, que vous avez souillés par tant de regards impurs et adultères ? Vous voulez communier : mais où mettrez-vous donc votre Dieu ? Est-ce dans vos mains, que vous avez souillées par tant d'attouchements infâmes ? Vous voulez communier : mais où allez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans votre bouche et sur votre langue ? Hé ! grand Dieu, une bouche et une langue que vous avez tant de fois profanées par des baisers impurs ! Vous voulez communier : mais où espérez-vous donc placer votre Dieu ? Est-ce dans votre cœur ? O horreur ! O abomination ! Un cœur qui est rembruni et noirci par le crime, semblable à un tison, qui depuis quinze jours ou trois semaines roule dans le feu. Vous voulez communier, mon ami ; vous voulez faire vos pâques ? Allons, lève-toi, avance, malheureux ; quand Judas, l'infâme Judas, eut vendu son divin Maître, il fut comme un désespéré, tant qu'il ne l'eût pas livré à ses bourreaux pour le faire condamner à la mort. Avance, malheureux, lève-toi, tu viens de le vendre au démon, au tribunal de la pénitence, en cachant et en déguisant tes péchés, cours, malheureux, le livrer au démon. Ah ! grand Dieu, tes nerfs pourront-ils bien soutenir ce corps qui va commettre le plus grand de tous les crimes ? Levez-vous, malheureux, avancez, puisque le Calvaire est dans votre cœur, et que la victime est devant vous, marchez toujours, laissez crier votre conscience, tâchez seulement d'en étouffer les remords autant que vous le pourrez. Va, malheureux, t'asseoir à la Table sainte, va manger le pain des anges ; mais, avant que d'ouvrir ta bouche souillée par tant de crimes, écoute ce que va te dire le grand saint Cyprien, et tu verras la récompense de tes sacrilèges. Une femme, nous dit-il, qui osa se présenter à la Table sainte avec une conscience souillée de péchés, dans le moment où je lui donnais la sainte communion, un coup de foudre du ciel lui tomba dessus et l'écrasa à mes pieds. Hélas ! mon Dieu, comment une personne qui est coupable peut-elle aller à la sainte communion pour commettre le plus grand de tous les sacrilèges ? Oui, M.F., saint Paul nous dit que si les Juifs avaient connu Jésus-Christ pour le Sauveur, ils ne l'auraient jamais fait souffrir, ni mourir (I Co II,8) ; mais vous, mon ami, pouvez-vous ignorer celui que vous allez recevoir ? Si vous n'y pensiez pas, écoutez le prêtre qui vous crie à haute voix : "Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde." Il est saint, il est pur. Si vous êtes coupables, malheureux, n'avancez pas : sinon, tremblez que les foudres du ciel ne viennent se précipiter sur votre tête criminelle pour vous punir et jeter votre âme en enfer. »

    Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, extrait du Sermon sur la communion indigne, in "Les sermons du curé d'Ars" tome 4, Paris, Beauchesne, 1925.

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  • 4 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « De celui que possédait une légion de démons (Lc VIII, 26-39). — L'homme possédé par une légion de démons, qui l'eut délivré par Jésus dans le pays des Géraséniens, figurait les Gentils, esclaves d'une multitude de démons. Il était sans vêtement, c'est-à-dire qu'il n'avait point la foi et les autres vertus. Il ne demeurait point dans sa maison : sa conscience n'était point en repos. Il habitait dans les tombeaux; les tombeaux figurent les oeuvres de mort, c'est-à-dire les péchés dans lesquels il se plaisait. Les entraves et les chaînes de fer dont il était garrotté, sont les lois rigoureuses et pesantes des gentils, les lois répressives du mal dans les républiques idolâtres. Il brisait ses liens, et le démon le poussait dans le désert ; c'est-à-dire, au sens figuré, qu'il violait même ces lois de la cité terrestre, précipité par la passion dans des crimes d'une rare énormité. Les pourceaux paissant sur les montagnes, et dans lesquels il fut permis aux démons d'entrer, sont l'image des hommes impurs et orgueilleux que les démons tiennent sous leur domination par le règne de l'idolâtrie. Ces animaux se précipitent dans un étang; cela signifie que l'Eglise étant purifiée aujourd'hui et le peuple gentil délivré de la servitude du démon, c'est dans les lieux secrets et retirés que les malheureux esclaves d'une superstition aveugle et ténébreuse accomplissent leurs rites sacrilèges, après avoir refusé de croire en Jésus-Christ. Les gardiens des pourceaux prenant la fuite et publiant ce qui vient d'arriver, sont la figure de certains princes des nations idolâtres, qui, frappés d'admiration et d'étonnement, publient la puissance et les merveilles de la loi chrétienne, en fuyant le joug qu'elle impose. Les Géraséniens sortent pour voir l'événement ; ils trouvent aux pieds de Jésus l'énergumène qui avait repris ses vêtements et qui était sain d'esprit ; à la vue de ce miracle ils sont saisis d'une grande crainte, et prient Jésus de s'éloigner d'eux. Ceci désigne la multitude livrée aux goûts dépravés du vieil homme : elle honore la loi de Jésus-Christ, refusant d'en supporter les rigueurs, quelle déclare au dessus de ses forces, remplie d'admiration toutefois pour le peuple fidèle guéri des habitudes mauvaises de sa vie perdue d'autrefois. Le possédé après sa délivrance désire demeurer avec Jésus-Christ, mais le Sauveur lui dit : « Retourne dans ta maison, et publie les choses étonnantes que le Seigneur a faites pour toi. » On peut voir très-justement le sens du mystère caché ici, dans ces paroles de l'Apôtre. "Etre dissous, et aller à Jésus-Christ, voilà ce qui est le meilleur de beaucoup ; mais il faut à cause de vous demeurer dans la chair" (Phil. I, 23) : après la rémission des péchés il faut rentrer en soi-même dans la paix d'une bonne conscience et se dévouer au service de l'Évangile pour le salut de ses frères, afin de reposer plus tard avec Jésus-Christ, et il ne faut pas négliger, en désirant d'être réuni prématurément au Seigneur, le ministère de la prédication établi pour le salut du prochain.  »

    Saint Augustin (354-430), Questions sur les Evangiles (Livre Second, Quest. XIII), in "Oeuvres Complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome V, Commentaires sur l'Écriture, Bar-Le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.