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irritation

  • Méditation : de la patience en la sanctification

    « Nous devons non seulement vérifier que les choses que nous voulons soient bonnes en elles-mêmes, mais aussi que notre manière de les vouloir, la disposition du cœur dans laquelle nous la désirons soient bonnes. C'est-à-dire que notre vouloir doit toujours rester doux, paisible, patient, détaché, abandonné à Dieu. Et ne doit pas être un vouloir impatient, trop empressé, inquiet, irrité, etc. Dans la vie spirituelle, c'est souvent là que notre attitude est défectueuse : nous ne sommes plus certes de ceux qui voulaient des choses mauvaises, contraires à Dieu ; nous voulons désormais des choses qui sont bonnes, en conformité avec la volonté de Dieu. Mais nous les voulons d'une manière qui n'est pas encore la "manière de Dieu", c'est-à-dire celle de l'Esprit-Saint, esprit qui est doux, paisible, patient, mais à la manière humaine, tendue, empressée, découragée si elle n'arrive pas tout de suite à ce vers quoi elle tend.
    Tous les saints insistent pour nous dire que nous devons modérer nos désirs, même les meilleurs. Car si nous désirons à la manière humaine que nous avons décrite, cela trouble l'âme, l'inquiète, lui enlève sa paix et donc gêne les opérations de Dieu en elle et dans le prochain.
    Cela s'applique à tout, même à notre propre sanctification. Combien de fois nous perdons la paix parce que nous trouvons que notre sanctification ne progresse pas assez vite, que nous avons encore trop de défauts. Mais cela ne fait que retarder les choses ! Saint François de Sales va jusqu'à dire que "rien ne retarde tant le progrès dans une vertu que de vouloir l'acquérir avec trop d'empressement !"
    [...]
    Un désir qui fait perdre la paix, même si la chose désirée est excellente en soi, n'est pas de Dieu. Il faut vouloir et désirer, mais de manière libre et détachée, en abandonnant à Dieu la réalisation de ces désirs comme il le voudra et quand il le voudra. Éduquer son propre cœur dans ce sens est d'une très grande importance pour le progrès spirituel. C'est Dieu qui fait grandir (cf. 1Co 3,7), qui convertit, et non pas notre agitation, notre précipitation et notre inquiétude. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la (2ème partie, 11), Éditions des Béatitudes, 1991.

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  • Méditation avec St Ambroise : de la colère

    « Que l'on se garde de la colère, ou si l'on ne peut d'avance s'en garder, qu'on la contienne ; l'irritation est en effet mauvaise conseillère de péché, elle qui bouleverse l'âme au point de ne pas laisser de place à la raison. La première chose est donc, si cela peut se faire, que le calme du caractère devienne une seconde nature, par une sorte d'habitude, par manière d'être, par résolution. Ensuite, puisque, la plupart du temps, la passion se trouve ancrée dans la nature et le caractère à ce point qu'on ne peut l'arracher ni l'éviter : si l'on a pu la prévenir, qu'on la réprime par la raison ; ou bien si l'âme a été envahie par l'irritation avant qu'elle ait pu, grâce à la réflexion, la prévoir et la prévenir afin de n'être pas envahie, réfléchis à la manière de vaincre la passion de ton âme, d'apaiser ta colère. Résiste à la colère si tu peux, retire-toi si tu ne peux pas, car il est écrit : « Faites place à la colère. » Jacob se retira avec bonté devant son frère qui était irrité et, fort du conseil de Rebecca, c'est-à-dire de la patience, il préféra vivre au loin et séjourner en pays étranger plutôt que d'exciter l'irritation de son frère, puis revenir quand il pensa son frère apaisé. Et c'est pour cette raison qu'il trouva si grand crédit près de Dieu. Par quels hommages ensuite, par combien de présents se réconcilia-t-il son frère lui-même, en sorte que celui-ci ne se souvint pas de la bénédiction dérobée, mais se souvint de la compensation offerte !

    Par conséquent si la colère a déjà surpris et envahi ton âme et si elle a monté en toi, n'abandonne pas ton rôle. Ton rôle est la patience, ton rôle est la raison ; la sagesse est ton rôle, ton rôle est de calmer l'irritation. Ou alors si l'opiniâtreté de qui te répond, t'a troublé et si son outrance t'a poussé à l'irritation, si tu n'as pu apaiser ton âme, retiens ta langue. Il est écrit en effet : « Garde ta langue du mal et que tes lèvres ne profèrent pas la tromperie », puis : « Recherche la paix et poursuis-la. » Vois cette paix du saint Jacob, quelle grandeur. D'abord, tâche de calmer ton âme ; si tu n'as pas eu le dessus, mets un frein à ta langue ; ensuite n'omets pas de chercher la réconciliation.
    [...]
    Si vous vous mettez en colère, mettez-vous en colère contre vous-mêmes parce que vous avez été emportés, et vous ne pécherez pas. Celui en effet qui se met en colère contre soi-même, parce qu'il a vite été troublé, cesse de se mettre en colère contre autrui ; tandis que celui qui veut prouver la justesse de sa colère, s'enflamme davantage et tombe vite en faute. Or « mieux vaut » selon Salomon « l'homme qui contient sa colère que celui qui prend une ville » parce que la colère abuse même les gens courageux. »

    St Ambroise, Traité des devoirs, Livre I, La colère (extraits).

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