Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

médiocrité

  • Méditation : En présence de Dieu

    « Ne vous êtes-vous pas déjà posé cette question : Comment se fait-il que je ne deviens pas meilleur, que je ne monte pas en sainteté, alors que, par ailleurs, je crois pouvoir dire que je n'offense pas le Bon Dieu et que je fais sa volonté ? Vous pourriez sans doute répondre comme tel religieux : C'est que j'agis d'une façon quelconque, un peu négligemment, ne mettant pas dans mes actions tout ce que je pourrais y mettre de pureté d'intention, d'amour, de générosité. C'est en un mot parce que je ne vis pas assez sous le regard de Dieu.

    Et c'est bien vrai ! Si nous agissions en présence de Dieu, nous voudrions toujours Lui faire plaisir.

    N'en est-il pas ainsi dans l'ordre humain ? Le fiancé sous le regard de sa fiancée, le soldat en présence d'un chef aimé ne donnent-ils pas tout ce dont ils sont capables ? De même, nous donnerons à nos actions toute leur valeur, nous y mettrons le maximum de délicatesse, si nous vivons en présence de ce Dieu qui nous regarde et qui nous aime. D'autant que Dieu, voyant nos dispositions, nous offre sa grâce avec abondance pour sanctifier nos actions (part de Dieu, part de l'homme).

    Ainsi pourrons-nous combattre efficacement la routine et la médiocrité. Nous expérimenterons que, si nous pensons à Dieu, nous vivons pour Lui, mais que, si nous ne pensons pas à Lui, nous vivons pour nous, selon cette parole de Notre-Seigneur à une âme : « Quand tu penses à Moi, tu vis pour Moi ; quand tu ne penses pas à Moi, tu vis pour toi. » »

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Sous le regard de Dieu - Initiation à la vie intérieure (ch. III, Art. II, I. Regard Sanctifiant), Éditions du Cerf, Paris, 1946.

    arbres_lumiere_17a.jpg

  • Méditation : misère humaine et grâces de Dieu

    « Combien les prédicateurs, les livres de dévotion, sont-ils fatigants, avec des affirmations du genre de celles-ci :
    "Si nous ne sommes pas davantage saints, c'est parce que nous ne savons pas faire telle ou telle chose"... (nous renoncer, etc.)
    "Si nous ne progressons pas dans l'amour de Dieu, c'est parce que nous ne sommes pas assez fervents, généreux."...
    Pourquoi toujours mettre en cause nos déficiences, comme si elles étaient la raison unique et suprême de notre "médiocrité" ? Pourquoi ne pas avouer que cette "médiocrité" est voulue de Dieu pour la plupart d'entre nous ?
    On prend toujours comme référence un saint Paul, un Curé d'Ars, une Thérèse de l'Enfant-Jésus (quand ce n'est pas la Sainte Vierge ou Notre-Seigneur lui-même !) et l'on affirme : "Si nous ne sommes pas comme eux, c'est notre faute, car Dieu veut, voudrait (!?) nous faire saints comme eux !"

    C'est ignorer l'anti-égalitarisme dont Dieu fait preuve toujours (cf. l'Ancien Testament).
    C'est ignorer que union à Dieu, sainteté, et toutes choses du même genre, relèvent, en grande partie sinon en totalité, du domaine de l'infus. C'est Dieu qui donne ou qui ne donne pas.

    Le propos de Dieu est de faire, de la plupart d'entre nous, non des géants dans l'ordre de la grâce, mais des pygmées. Voilà ce qui, tout autant que nos déficiences ou défaillances, rend notre vie si lourde. Dieu peut, pourrait, nous donner sa grâce à grands flots ; or il nous la donne au compte-goutte ; il nous mène par le chemin du minimum, de la misère spirituelle. Voilà la seule explication vraie. Nous sommes les "petites gens" dont parle Isaïe (1).

    Accepter cette volonté divine, ne pas se scandaliser, patience ; c'est toujours là qu'il faut en revenir. Et n'est-ce pas une attitude plus saine, au point de vue affectif, et plus juste au point de vue théologique, que de se répéter : "Si je ne suis pas plus avancé, c'est parce que je ne sais pas faire ceci ou cela."
    Ne pas arracher à Dieu plus qu'il ne veut donner, c'est le principe numéro un de la vie d'intimité !
    Ne pas avancer la main.
    Quand Dieu t'offrira quelque chose, attend qu'il réitère deux ou trois fois !

    Mon Dieu, il faudra que les dons que vous voudrez me faire m'arrivent sans que je sois obligé d'avancer la main. Car moi, je ne l'avancerai pas ! Je sais trop ce qu'il en coûte de vouloir saisir des appâts que Dieu fait passer à votre portée, mais qu'il ne vous destine pas.

    N'ayons pas peur ! Quand Dieu veut vraiment donner, il sait donner ! »

    (1) : Is 29,19

    Père Jérôme (1907-1985), L'Appel se poursuit, théologie spirituelle - II (Deuxième thèse - Dieu, amour toujours premier), Parole et Silence, 2001.

    enfant_fleurs_3a.jpg