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  • Cameroun : plus de 100.000 personnes fuient Boko Haram

    Cameroun,Boko Haram,exil,attentats,réfugiés,déplacés,Mgr Ateba,terrorisme,messe,prièreAprès le Nigeria, le Cameroun. Le 13 septembre 2015, deux adolescents se font exploser à Kolofata, au nord du Cameroun où Boko Haram multiplie attaques et attentats-suicide depuis juillet 2014, provoquant la fuite de milliers de personnes. Mgr Bruno Ateba, évêque de Maroua-Mokolo (nord du Cameroun), se confie à l’AED.

    « Nous sommes dépassés.» Mgr Ateba évoque le chiffre de 100.000 réfugiés ou déplacés au Cameroun. 52.600 viennent principalement du Nigeria voisin, à 60 km de Maroua, et s’entassent dans le camp de Minawao, au nord du Cameroun. Au moins autant de Camerounais sont en fuite dans leur propre pays et trouvent refuge chez des proches ou dans des salles publiques.

    Ils redoutent les attaques de Boko Haram, ce groupe terroriste particulièrement actif au Nigeria, qui frappe désormais de plus en plus loin des frontières nigérianes. Le 22 juillet 2015, plus de trente personnes sont tuées dans un attentat à Maroua faisant des centaines de blessés. Des jeunes filles auraient été forcées par les terroristes à cacher des bombes sous leur burqa et à se faire exploser en public. « Pour nous, ce jour est comme un vendredi saint », commente Mgr Ateba.

    D’après l’évêque, Boko Haram peut facilement entrer au Cameroun. « Dans certaines maisons de la tribu des Kanuri, tout près de la frontière, il y a une pièce au Nigeria, une autre au Cameroun. »

    Cameroun,Boko Haram,exil,attentats,réfugiés,déplacés,Mgr Ateba,terrorisme,messe,prièrePar sécurité, chaque dimanche quand il célèbre la messe en plein air pour environ 3 000 personnes, une chaîne humaine se forme autour des fidèles, soumis eux-mêmes à de stricts contrôles préliminaires. Ces mesures font suite à la lettre que l’évêque de Maroua-Mokolo adresse mi-août à son diocèse : « Quiconque se retrouve face à quelqu’un qu’il ne connaît pas doit être vigilant. Il faut signaler à la police toute personne suspecte. » Il lance également un appel à la communauté internationale : « Aidez-nous à trouver la paix. Nous ne pouvons rien faire sans la paix. La communauté internationale dispose de tous les moyens pour mettre un terme à la terreur causée par Boko Haram. »

    Mais pour Mgr Ateba, la réponse au terrorisme passe aussi par la prière et le dialogue entre chrétiens et musulmans. Au Cameroun, où 70 % des 20 millions d’habitants sont chrétiens, l’Église catholique jouit d’une bonne réputation. Selon lui, de nombreux musulmans consultent dans les centres de soins catholiques ou envoient leurs enfants dans les écoles catholiques. « Nous ne perdons pas espoir » conclut-il. « Le Seigneur est notre refuge. »

    En 2014, « l’Aide à l’Église en Détresse » a soutenu la pastorale au Cameroun à hauteur de 1.130.000 euros. Près du camp de Minawao, l’AED a permis la construction d’une salle pour que les réfugiés catholiques puissent prier et assister à la messe. Une cathédrale à Maroua est également en cours de construction – les fondations sont posées – grâce aux subsides de l’AED.

    Source : AED (15 septembre 2015)