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mois du sacré-coeur

  • Mois du Sacré-Coeur

    Des méditations relatives à la dévotion au Sacré-Coeur seront partagées sur ce blog tout au long de ce mois de juin.

    A visiter : notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur

    Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde

    Le Sacré-Coeur de Jésus
    Deux mille ans de Miséricorde
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 30ème jour

    Trentième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Jean

    Il ne suffit pas au Sauveur de répandre ses dons sur Saint Jean, il veut lui donner jusqu’à la source. Tous les dons viennent de l’amour ; il lui a donné son amour ; c’est au cœur que l’amour prend son origine ; il lui donne encore le cœur et le met en possession du fonds dont il lui a déjà donné tous les fruits. Viens, dit-il, oh ! mon cher disciple, je t’ai choisi devant tous les temps pour être docteur de la charité, viens la boire jusque dans sa source, viens-y prendre ces paroles pleines d’onction par lesquelles tu attendriras mes fidèles ; approche de ce Cœur qui ne respire que l’amour des hommes, et, pour mieux parler de mon amour, viens sentir de près les ardeurs qui me consument… Ô Jean, puisque vous en êtes le maître, ouvrez-nous ce Cœur de Jésus, faites-nous-en remarquer tous les mouvements que la seule charité excite. C’est ce qu’il a fait dans tous ses écrits ; tous les écrits de Saint Jean ne tendent qu’à expliquer le Cœur de Jésus. En ce Cœur est l’abrégé de tous les mystères du christianisme, mystères de charité dont l’origine est un cœur ; un cœur, s’il se peut dire, tout pétri d’amour ; toutes les palpitations, tous les battements de ce cœur, c’est la charité qui les produit. Voulez-vous voir Saint Jean vous montrer tous les secrets de ce Cœur ? Il remonte jusqu’au principe, in principio ; c’est pour venir à ce terme : et habitavit, il a habité parmi nous. Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : Une révélation de Sainte Gertrude sur le Sacré-Cœur
    Un jour, Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Cœur de Jésus, fut montré à Sainte Gertrude dans l’éclat d’une gloire incomparable… S’adressant à Gertrude, Jean lui disait : « Epouse de mon Maître, venez : ensemble, reposons notre tête sur la très douce poitrine du Sauveur ; en elle sont renfermés tous les trésors du ciel. » Or, comme la tête de Gertrude était inclinée à la droite et la tête de Jean à la gauche de la poitrine de Jésus, le disciple bien-aimé poursuivit : « c’est ici le Saint des saints ; tous les biens de la terre et du ciel y sont attirés comme vers leur centre. » Cependant, les battements du Cœur de Jésus ravissaient l’âme de Gertrude : « Bien-aimé du Seigneur, demanda-t-elle à Saint Jean, ces battements harmonieux qui réjouissent mon âme réjouirent-ils la vôtre quand vous reposâtes, durant la Cène, sur la poitrine du Sauveur ? – Oui, je les entendis, et leur suavité pénétra mon âme jusqu’aux moelles. – D’où vient donc que, dans votre Evangile, vous avez à peine laissé entrevoir les secrets amoureux du Cœur de Jésus-Christ ? – Mon ministère, dans ces premiers temps de l’Eglise, répondit l’Apôtre bien-aimé, devait se borner à dire sur le Verbe divin, Fils éternel de Dieu, quelques paroles fécondes que l’intelligence des hommes peut toujours méditer, sans en épuiser jamais les richesses ; mais aux derniers temps était réservée la grâce d’entendre la voix éloquente du Cœur de Jésus. A cette vois, le monde vieilli rajeunira. Il sortira de sa torpeur, et la chaleur de l’amour divin l’enflammera encore. »
    (Sainte Gertrude)

    Page d’histoire :
    Dans une paroisse de la Suisse, deux hommes des plus influents s’étaient brouillés et bientôt leur rancune dégénéra en inimitié publique, au grand scandale de la population. Toutes les démarches tentées pour les réconcilier avaient été inutiles, lorsque plusieurs personnes pieuses entreprirent une neuvaine au Sacré Cœur avec toute la ferveur possible. Par un prodige humainement inexplicable, dès le lendemain, l’un des deux ennemis envoya dire à l’autre qu’il désirait rentrer en grâce avec lui. La réconciliation eut lieu le jour même, et, le dimanche suivant, ils communièrent en présence de toute la paroisse qui rendit des actions de grâces au Sacré Cœur.

    Bouquet spirituel :
    Il est écrit que Saint Jean s’est reposé sur le Cœur de Jésus : c’est là qu’il a puisé les trésors de la sagesse et de la science.
    Origène (v.185-v.253)

    Saint Jean, pendant le sommeil, puisa de ce Cœur la connaissance des mystères célestes : Saint Thomas, en le scrutant, y découvrit d’abondants trésors. Grande école que celle où se formèrent de tels disciples !
    Saint Thomas de Villeneuve (v.1487-1555)

    Pratique :
    Pour nous rappeler plus facilement les promesses et les désirs du Cœur de Jésus, ayons dans notre principal livre de piété quelque image ou quelque feuille qui nous en renouvelle le souvenir. Ornons notre chambre d’une image de ce Cœur Sacré.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, qui nous aimez d’un amour aussi persévérant que généreux, rendez notre amour généreux et persévérant.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 29ème jour

    Vingt-neuvième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Joseph

    Il n’est pas douteux que Joseph fut un bon et fidèle serviteur, Joseph qui fut l’époux de Marie, mère du Saveur. Oui, il fut en toute vérité le serviteur fidèle et prudent, celui que le Seigneur établit comme le soutien et le consolateur de sa propre Mère, comme le père nourricier et comme le coadjuteur très fidèle du grand conseil sur cette terre. Remarquons aussi que l’Evangile nous dit qu’il était de la maison de David. Oui, vraiment, il était de la maison de David ; il descendait vraiment d’une race royale, ce Joseph, si noble par son origine et d’une âme plus noble encore que cette royale origine. Fils de David, il ne fut point un fils dégénéré d’un ancêtre illustre ; fils de David, il le fut, non seulement par le sang, mais par la foi, mais par la sainteté, mais par la dévotion ; il fut un autre David, et le Seigneur le trouva selon son Cœur ; aussi il lui confia en toute sécurité le trésor le plus secret et le plus sacré de son Cœur ; comme à un autre David, il lui manifesta les desseins les plus secrets et les plus cachés de sa divine sagesse, et il lui donna de connaître un mystère que nul des princes du siècle ne connut jamais.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Sainte Lutgarde
    Sainte Lutgarde, née à Tongres, en 1182, a été une des plus ardentes adoratrices du Cœur de Jésus. Sa noblesse et ses qualités la firent rechercher en mariage par plusieurs seigneurs du pays. Un jour qu’elle s’entretenait avec l’un d’eux, elle voit tout à coup Notre-Seigneur lui montrant son Cœur et la blessure saignante de son côté : Ô Lutgarde ! lui dit-il, contemple ici ce que tu dois aimer. Laisse là les créatures, et dans mon Cœur tu trouveras les ineffables délices du divin amour. » Le prétendant étant revenu, Lutgarde lui dit avec Sainte Agnès : « Retire-toi, je suis engagée à un autre fiancé : j’appartiens à un fiancé divin. » Agée de dix-huit ans, elle entra chez les Bénédictines, près de la ville de Saint-Trond. Dès ce moment, sa vie ne fut plus qu’une suite de faveurs de la part du Cœur de Jésus. Un jour qu’elle s’anéantissait devant le Seigneur, il lui dit : « Que veux-tu ? – Ô Seigneur, répondit-elle, ce que je veux, c’est ton Cœur. – Et moi, dit le Seigneur, ce que je veux, c’est ton cœur. – Oh ! dit Lutgarde, prenez mon cœur, purifiez-le par le feu de votre amour, placez-le dans votre poitrine sacrée et que je ne le possède désormais plus qu’en vous et pour vous. » Un jour qu’elle était restée au lit par suite d’indisposition, le Seigneur lui dit : « Songe aux pécheurs qui ont besoin de tes prières. Lève-toi et va à l’église. » Elle obéit et voilà qu’au moment où elle voulait entrer à l’église, Jésus-Christ attaché à la croix détache sa main droite et la presse tendrement sur son Cœur. Ce Cœur sacré devint dès lors l’objet spécial de sa dévotion, ce qui la fit nommer Lutgarde du Sacré-Cœur. Elle en reçut le grand don de consoler les âmes affligées.
    Une personne souffrait horriblement de certaines tentations qu’elle n’osait découvrir à personne, pas même à son confesseur. Dans cet état, elle alla se recommander aux prières de Lutgarde. « De quoi souffrez-vous ? lui dit la Sainte. – Oh ! je n’oserais jamais le dire à personne. – Eh bien ! ce que vous avez honte de dire, le Seigneur me l’a révélé. » Là-dessus, au grand étonnement de la pauvre affligée, elle fit un exposé détaillé de tout ce qui la tourmentait et finit par l’exhorter à faire une bonne confession et à se conduire saintement. La fille s’en alla toute consolée et décidée à user désormais du sacrement de pénitence selon les vues miséricordieuses du Cœur de Jésus. Pour expier les désordres de son époque, elle entreprit un jeûne de sept ans. Une fois le Seigneur lui dit : « Je veux que, par tes souffrances et tes prières, tu apaises la colère de mon père, afin qu’il ne frappe point les pécheurs de mort éternelle. » Une autre fois, le Seigneur lui apparut avec ses plaies sacrées s’offrant à son Père pour les pécheurs, et, se tournant vers Lutgarde, il lui dit : « Vois-tu comme je m’offre entièrement à mon Père pour les pécheurs ? C’est ainsi que je veux que, toi aussi, tu t’offres tout entière pour mes pécheurs et que tu détournes d’eux les traits de ma justice. » Imitons Lutgarde en donnant notre cœur à Jésus-Christ et en offrant sans cesse au Père éternel les mérites de la Passion du Sauveur pour la conversion des pécheurs.
    (Vie par le P. Broeckaert)

    ☞   Vie de Sainte Lutgarde (1182-1246) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Le divin Cœur de Jésus veut régner sur nous, mais c’est pour notre bonheur, et partout où ce divin règne s’est établi efficacement, on ressent le salutaire effet de ses promesses. Un grand industriel du Nord, l’apôtre des ouvriers, M. Harmel, dont les usines occupent toute une population ouvrière, a mis autant de soin à avoir des ouvriers chrétiens qu’à les avoir habiles. Lui-même, il définit son usine : « Un petit royaume dont le Sacré Cœur est le roi. » Il est difficile de dire quelle paix et quelle joie règnent chez ces ouvriers, soumis comme les autres à toutes les fatigues du travail. Le Cœur de Jésus a su inspirer au patron toute la tendresse d’un père pour ceux qu’il n’appelle que « ses enfants », et il met au cœur des travailleurs une affection toute filiale pour ce chrétien généreux qui ne veut être leur maître qu’après Dieu et pour Dieu. Jamais l’idée de grève ou de révolte n’a trouvé chez ce bon peuple un seul partisan sérieux en ce temps de mécontentement général.

    Bouquet spirituel :
    Comme en Saint Joseph c’est le père et l’époux qui prie, sa prière a sur le Cœur de l’enfant et de l’épouse toute l’efficacité d’un commandement.
    Gerson (1363-1429)

    Ô grand Saint Joseph, vous nous paraissez donc le premier d’entre tous les favoris de Dieu ; vous possédez son Cœur, vous avez son oreille, vous êtes son familier, son confident, celui auquel il a toujours donné le plus de liberté et d’autorité.
    P. d’Argentan (1615-1680)

    Pratique :
    Demander le règne de Jésus dans la société pour la consolation des classes pauvres et la gloire de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, régnez dans mon cœur, défendez-le contre le démon et les passions !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 28ème jour

    Vingt-huitième jour : Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie

    Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie sont les plus nobles, les plus saints et les plus amoureux qui aient été dans le monde. Le Cœur de Jésus est l’objet des complaisances de son Père, le Cœur de Marie est l’objet des affections de son Fils. Jésus, comme Père du siècle futur, a un Cœur tout brûlant de charité pour nous engendrer par son sang ; Marie, comme Mère de grâces, a un Cœur tout embrasé d’amour pour nous enfanter par ses larmes. Et certes, elle nous reconnut et nous accepta pour ses enfants, lorsque son Fils, sur le lit de la croix, lui dit : Mulier, ecce filius tuus… Ces deux Cœurs de Jésus et de Marie ont été si conformes en leurs sentiments qu’ils avaient les mêmes inclinations. Marie, qui avait fourni le sang duquel a été formé le Cœur de son Fils, lui imprimait la ressemblance de ses mœurs, et le Cœur de Jésus, formé par l’opération du Saint-Esprit, versait tous ses sentiments dans le Cœur de sa Mère. Et comme le Cœur de Jésus, Père du siècle futur, était très soigneux et très vigilant pour le salut des pécheurs, de même le Cœur de sa Mère avait un saint empressement et une noble inquiétude pour les gagner à Dieu.
    P. Bernardin de Paris, o.f.m. Cap († 1685)

    Exemple : Madame Elisabeth de France
    Qui n’a entendu parler de Madame Elisabeth de France, sœur de Louis XVI ? Elle aussi fut une grande amie du Cœur de Jésus. Elle ne faisait guère présager dans ses premières années qu’on la surnommerait la Sainte Geneviève des Tuileries, car elle était fière et emportée. Heureusement son cœur était docile, et ses défauts disparurent tellement qu’on admirait à la Cour la transformation prodigieuse opérée dans son caractère. Pour fournir plus abondamment à ses aumônes, elle faisait vendre quelquefois des objets précieux, tels que montres, bracelets, bijoux. Un jour qu’on lui en rapportait le prix : « Ce n’est pas seulement de l’argent, dit-elle, c’est aussi du temps gagné, car tels et tels pauvres n’auront pas si longtemps à souffrir. » On lui doit cette belle prière :
    « Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ! je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrivera rien que vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu ! pour être tranquille. J’adore vos desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur ; je veux tout, j’accepte tout ; je vous fais un sacrifice de tout ; j’unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur, vous demandant par son Sacré-Cœur et par ses mérites infinis la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui vous est due pour ce que vous voudrez et permettrez. »
    Madame Elisabeth écrivait à son amie : « Il faut tout mettre au pied du crucifix. C’est le livre des livres : lui seul console l’âme affligée. » Voyant les attaques furieuses dirigées contre l’Eglise, elle écrivit la formule d’un vœu au Cœur Immaculé de Marie, pour obtenir la conservation de la religion en France. A cette même fin, elle fit offrir à la cathédrale de Chartres un Cœur de Jésus uni au Cœur de Marie fait de l’or le plus pur. Lorsqu’elle fut renfermée dans la prison du Temple avec la famille royale, c’est dans le Cœur de Jésus qu’elle répandit son cœur, et elle enseignait aux autres captifs à chercher, eux aussi, dans ce divin Cœur, le calme et la résignation. Ce fut là qu’elle apprit à sa jeune nièce, Madame Royale, la dévotion au Cœur de Jésus.
    Madame Elisabeth invoqua le Cœur de Jésus, jusque sur l’échafaud, où la Révolution la fit monter en 1793.
    (Vie de Mme Elisabeth, par M. A. de Beauchesne)

    ☞   Une autre prière de Mme Elisabeth dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur (1789).

    Page d’histoire :
    Saint Jean Chrysostome, adressant une exhortation aux fidèles sur la sainte communion, leur recommande de renouveler par ce sacrement divin l’amour divin et la vaillance chrétienne qui les rendront terribles comme des lions à tous les ennemis de Dieu et de l’Eglise.

    Bouquet spirituel :
    Ô Mère du bel amour, Marie, vous qui désirez si ardemment de voir Jésus aimé, liez-moi de la manière la plus étroite à son divin Cœur, en sorte que je n’aie plus jamais le malheur de m’en voir séparé.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Qui est plus digne que vous, ô Marie, de parler pour nous au Cœur de Jésus-Christ ? Vous lui parlerez, ô souveraine ; car tout ce que vous demanderez, vous l’obtiendrez. N’est-il pas votre Fils ?
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Unissons-nous fréquemment au Cœur de Jésus par la réception fervente de la sainte Eucharistie.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus ardent et généreux, rendez nos cœurs semblables au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 27ème jour

    Vingt-septième jour : Le Cœur de Jésus, Roi des cœurs

    L’amour divin, assis sur le Cœur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les cœurs des enfants des hommes. Car ce Cœur, étant le Roi des cœurs, tient toujours ses yeux sur les cœurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu’entrevus, ainsi le divin amour, ou plutôt le Cœur du divin amour, voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection ; mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l’entrevoyons. Car, ô Dieu, si nous le voyions ainsi qu’il est, nous mourrions d’amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous… Ah ! si nous voyions ce divin Cœur, comme il chante d’une voix d’infinie douceur le cantique de louange à la divinité, quelle joie, quels efforts de nos cœurs pour se lancer, afin de le toujours ouïr ! Il nous invite, ce cher ami de nos âmes : sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends ton vol vers moi… Et pour me voir plus clairement, viens en ces mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde, viens considérer mon Cœur en la caverne de l’ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite ne masure, fut si piteusement démoli sur l’arbre de la croix.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La basilique de Montmartre
    Pendant l’année terrible de 1870, plusieurs laïques eurent l’inspiration de faire un vœu solennel : celui de construire un jour, au centre de Paris, une église consacrée au Cœur de Jésus. Ils en rédigèrent aussitôt l’acte, qui est une magnifique protestation de leur piété et de leur amour envers le Sacré-Cœur.
    Le vénéré Cardinal Guibert, qui venait de succéder à Mgr Darboy sur le siège de Paris, comprit la grandeur chrétienne d’une telle pensée et donna à sa réalisation toute son autorité, toute son influence et tout son cœur.
    On choisit l’emplacement de Montmartre, où Saint Denys fut autrefois martyrisé et où la Compagnie de Jésus avait pris naissance, et on décida qu’on graverait ces paroles sur le frontispice du temple :
    Sacratissimo Cordi Jesu Gallia poenitens et devota
    Bientôt l’Assemblée nationale donnant un grand exemple de foi, décréta que l’érection de cette église était d’utilité publique. Un immense mouvement se produisit dans toute la France. De toutes parts, les offrandes affluaient ; jusqu’à présent, trente millions ont été dépensés. L’église est à peu près terminée [ndlr : en 1900]. Les pèlerinages s’y succèdent sans interruption. Toutes les nuits, une élite de vaillants chrétiens y adorent le Cœur de Jésus présent au saint tabernacle et font une amende honorable au nom de la France.
    Mais laissons parler M. le Dr Bougaud, l’éminent auteur de la vie de Sainte Marguerite-Marie :
    « L’idée de cette église nationale au sommet de Montmartre, idée populaire dès le premier jour et bénie aussitôt par le Souverain Pontife Pie IX, prit un élan nouveau. Des souscriptions s’ouvrirent dans tous les diocèses, des comités se formèrent, pour exciter et entretenir le zèle, et bientôt des initiatives intelligentes se firent jour… Le temple, bâti avec l’or et l’argent de la France, sera peuplé des inspirations les plus suaves de sa piété et de son Cœur. Qui en fera la consécration solennelle ? Nul ne le sait ; on peut seulement s’attendre à ce que d’ici-là, Dieu descendra dans le chantier et se fera reconnaître à des coups qu’on n’eût point attendus. Il a dit à la Sainte : « Je veux qu’un temple soit dédié à mon divin Cœur. » Il aidera à la bâtisse ; et comme il est dit de plusieurs de nos vieilles cathédrales qu’au jour de leur consécration on entendit des voix angéliques qui remplissaient l’air des chants les plus suaves, on peut croire que ce jour-là, sur la France agenouillée, descendront des paroles célestes, les paroles de l’amour et du pardon.
    C’est dans ce temple que sera faite, par la bouche de son souverain, quel qu’il soit à cette époque, la consécration de la France au divin Cœur de Jésus. Ce jour sera grand dans notre histoire. L’antique alliance sera renouée et Dieu redeviendra le Dieu des Francs ! »

    ☞   Des précisions historiques sur le Vœu national dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    ☞   Et sur la construction de la basilique Montmartre – voir à partir du mois d’octobre 1872.

    Page d’histoire :
    Saint François de Sales, faisant la visite de son diocèse, fut averti qu’un pauvre paysan malade désirait ardemment le voir et recevoir sa bénédiction avant de mourir. Le Saint s’y transporta et trouva cet homme aux portes de la mort, mais avec une connaissance pleine et entière. En voyant son saint évêque, il fut transporté de joie ; il demanda à se confesser à lui, puis il dit : « Monseigneur, pensez-vous que je mourrai ? » Le Saint, croyant que cet homme craignait extrêmement la mort, tâcha de le rassurer. « Oh ! Monseigneur, ce n’est pas par la crainte de mourir que je vous demande ceci, mais plutôt de ne pas mourir, car j’ai de la peine à me résoudre à revenir de cette maladie. » Le Saint, ne pouvant deviner d’où venait ce sentiment, lui dit : « Avez-vous des chagrins ? Craignez-vous des malheurs ? – Non, Monseigneur, je suis content de mon état ; mais, voyez-vous, dans la prédication que j’ai ouïe faire tant de cas de l’autre vie et des joies du paradis qu’il me semble que ce monde-ci est un cachot et une vraie prison. » Alors, parlant avec abondance de cœur, il dit les choses les plus grandes et les plus sublimes sur ce digne sujet. Enfin, après avoir reçu les derniers sacrements des mains du saint évêque, il expira doucement entre ses bras sans aucune plainte.

    Bouquet spirituel :
    Ô mon aimable Sauveur, que mon cœur soit tellement uni à votre Cœur, que votre volonté soit la mienne, et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre !
    Sainte Gertrude (1256-1301)

    Le christianisme est vraiment la religion des cœurs, et le culte du Sacré-Cœur de Jésus est vraiment le sommaire substantiel de tout le christianisme.
    Mgr Pie (1815-1880)

    Pratique :
    Dans nos peines comme dans nos joies, pensons souvent au ciel, disons avec Saint Paul : « Nous n’avons pas ici de cité permanente. »

    Oraison jaculatoire :
    Divin Cœur de Jésus, accordez-nous de faire la volonté de Dieu sur la terre afin que nous puissions régner avec vous dans le ciel.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 26ème jour

    Vingt-sixième jour : Aimons le Cœur de Jésus

    Ô très saint et séraphique docteur Bonaventure, qui me semblez n’avoir eu autre papier que la croix, autre plume que la lance, autre encre que le sang de mon Sauveur, quand vous avez écrit dans vos divins opuscules, oh ! quel trait est le vôtre, quand vous vous écriez : « Oh ! qu’il fait bon avec le crucifix ! J’y veux faire trois tabernacles, l’un en ses mains, l’autre en ses pieds, et le troisième en la place de son Cœur ; là, je veux me reposer, je veux veiller, je veux lire, je veux parler. Là apprit ses leçons la dévote sainte Madeleine ; là a été instruite la dévote sainte Catherine de Sienne… » Jésus est donc bien aimable, mais à qui ne l’est-il pas, ce souverain amour des cœurs ? Ceux qui le goûtent ne peuvent assouvir, et ceux qui s’approchent de son Cœur ne peuvent contenir les leurs de le bénir et louer à jamais. Demeurons donc fort en paix et nourrissons notre cœur de la suavité de l’amour céleste, sans lequel nos cœurs sont sans vie et notre vie sans bonheur. Continuons à nous unir de plus en plus au Sauveur ; abîmons notre cœur en la charité de son Cœur, et disons toujours de tout notre cœur : Que je meure et que Jésus vive !
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La Mère Marie de Jésus et la basilique du Sacré-Cœur de Berchem
    Parmi les âmes qui, à notre époque, ont le mieux compris la dévotion au Sacré-Cœur et sont entrées le plus avant dans l’esprit de réparation, une place à part doit être réservée à la Mère de Jésus, fondatrice et supérieure générale des Filles du Cœur de Jésus.
    Après une enfance angélique et tout embaumée des parfums de la piété, quoique non exempte d’épreuves cruelles, Marie Deluil-Martiny, qui devait être plus tard la Mère Marie de Jésus, conçut, à l’âge de vingt-trois ans, le désir de se consacrer tout entière à l’œuvre de la réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus. Après s’être dévouée pendant quelques années à la propagation de la Garde d’Honneur de Bourg, elle se sentit pressée de fonder une communauté de religieuses réparatrices. Elle fut encouragée par un vénérable religieux de la Compagnie de Jésus, Compagnie que l’on retrouve toujours, fidèle à la mission providentielle qu’elle a reçue depuis Saint Claude la Colombière, à l’origine de toutes les Œuvres qui intéressent la dévotion au Sacré-Cœur.
    « Le culte, l’imitation du martyre intérieur des Cœurs de Jésus et de Marie, disait la jeune fondatrice dans une lettre admirable que nous voudrions citer tout entière, sera une des pierres la plus précieuse de la robe de l’Eglise. Qui refuserait de tremper ses lèvres au calice des douleurs intérieures du Cœur de Jésus ? C’est le Cœur qui a tant aimé, mais aussi c’est le Cœur qui a tant souffert… Tout, dans la future association, doit être pour le Cœur de Jésus par le Cœur de Marie… Il semble que la Vierge-Prêtre veut se former un nouveau cortège, en s’entourant d’une génération d’âmes choisies parmi les ‘Vierges qu’elle amène au Roi’ ; et comme elle a enfanté et formé en Saint Jean le Prêtre, ces âmes auront pour but, dans leurs immolations, de former les prêtres à la sainteté et à la perfection du sacerdoce. »
    Le 8 décembre 1872, le cardinal de Malines, qui avait dit, au sortir du premier entretien avec Mlle Marie Deluil : Je viens de voir la Thérèse de notre siècle, signait l’acte d’érection du premier monastère des Filles du Cœur de Jésus, et, le 20 juin de l’année suivante, la fondatrice revêtait l’habit blanc de l’Institut avec plusieurs de ses filles.
    Bientôt elle se rendait à Marseille pour y fonder un nouveau monastère. C’est là que la Mère Marie de Jésus, le 27 février 1884, tomba, frappée à mort, par la balle d’un ancien serviteur du couvent, anarchiste déguisé et des plus dangereux. Elle mourut en disant : Je lui pardonne… Pour l’œuvre ! Pour l’œuvre ! s’offrant ainsi en victime pour l’extension de sa chère Œuvre et de sa communauté naissante.
    Actuellement, les Filles du Cœur de Jésus ont trois monastères : celui de Berchem, celui de Marseille et un autre à Turin (1).
    A Berchem, elles sont gardiennes d’une basilique splendide, bâtie par les soins de Mgr Van den Berghe, en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, et qui a été désigné par l’autorité épiscopale comme le Sanctuaire national de la Belgique au Sacré-Cœur, à l’instar de la basilique de Montmartre pour la France (2).
    Un jour viendra où toutes les nations voudront avoir leur sanctuaire national, leur basilique du Sacré-Cœur. Le vénéré Supérieur de Montmartre en exprimait la pensée au Congrès d’Anvers de 1890, aux applaudissements de toute l’assemblée.
    Cette idée germera et portera ses fruits tôt ou tard, pour le plus grand bien des âmes, la conversion des pécheurs, et peut-être le retour au bercail de l’Eglise de nos frères séparés par le schisme ou l’hérésie.
    Appelons de nos vœux ce jour où toutes les nations viendront se grouper aux pieds du Sacré-Cœur, devenu comme l’étendard de ralliement pour toutes et où nous verrons la réalisation de cette mystérieuse parole du Prophète : Il élèvera un signe au milieu des nations et rassemblera ceux qui étaient dispersés en Israël.

    ☞   (1) Contact des Filles du Cœur de Jésus, congrégation fondée par la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

    ☞   (2) Sur cette première basilique construite à Berchem-lez-Anvers, voir aux 20 juin 1873 et 8 septembre 1875.

    ☞   Biographie de la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny, également dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    Saint Vincent de Paul, cet homme dont l’âme était tout entière tournée vers Dieu pour en recevoir sans cesse toute sa vie, c’est-à-dire l’influence de la grâce, avait un respect profond pour cette vie divine du chrétien ; il n’aurait pas voulu agir selon les inspirations de la raison seule, tandis qu’il savait que Dieu nous conseille au-dedans de nous-mêmes. Chaque fois donc qu’il devait prendre un parti, il se recueillait, se mettait en la présence de Jésus dans son Cœur ; il lui demandait de l’inspirer, puis, imitant autant qu’il le pouvait la conduite du divin Maître en pareilles circonstances, il agissait comme il pensait que ce bon Maître eût agi. Dieu récompensa cette fidélité. Saint Vincent était l’un des hommes que l’on consultait le plus et qui donnait les conseils les plus sûrs ; la reine régente elle-même avait quelquefois recours à lui pour le consulter dans certaines affaires du royaume.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur adorable de mon Jésus, Cœur brûlant d’amour pour les hommes, Cœur créé tout exprès pour aimer les hommes ; comment les hommes peuvent-ils vous mépriser de la sorte, et répondre si mal à votre amour ?
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Souffrez, ô mon Dieu, que j’entre dans votre Cœur par l’ouverture du côté et que dans cette fournaise ardente je brûle éternellement de votre amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Se demander avant ses actions et dans les moments difficiles : Qu’aurait ressenti, qu’aurait décidé le Cœur de Jésus ?

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez mon inspirateur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 25ème jour

    Vingt-cinquième jour : L’amour du Cœur de Jésus nous apprend tout

    Ô Jésus, je désire me reposer avec Jean sur votre poitrine, et me nourrir d’amour en mettant mon cœur sur le vôtre. Je veux être, comme le disciple bien-aimé, instruit par votre amour… Que n’apprendrait-on point, sans raisonnement et sans science, si on ne consultait plus que le pur amour, qui veut tout pour lui, qui ne laisse rien à la créature que l’obéissance, et qui met seul la vérité du règne de Dieu dans le fond de l’âme. L’amour décide tous les cas et ne s’y trompe point ; car il ne donne rien à l’homme et rapporte tout à Dieu seul. C’est un feu consumant qui embrase tout, qui anéantit tout, qui fait de sa victime le parfait holocauste… Ô Jésus, je n’ai plus d’autre docteur que vous, plus d’autre livre que votre Cœur… Je vis d’amour, l’amour fait tout en moi. C’est surtout pour l’amour que je suis créé et je ne fais ce que Dieu a prétendu que je fasse en me créant qu’autant que j’aime. Je sais donc tout, et je ne veux plus savoir que vous. Taisez-vous, monde curieux et sage ; j’ai trouvé sur la poitrine de Jésus l’ignorance et la folie de sa croix, en comparaison de laquelle tous vos talents ne sont qu’ordure...
    Fénelon (1651-1715)

    Exemple : Les œuvres réparatrices
    On peut se convaincre, en lisant les Révélations de Sainte Marguerite-Marie, que l’esprit de réparation est l’une des formes, et non des moins essentielles, de la dévotion au Sacré-Cœur. La Sainte y revient souvent, nombre de fois. Notre-Seigneur la lui demande, ainsi qu’à toutes les âmes dévouées à son Cœur. Il se plaint, dans la Révélation si connue qui fut l’une des principales, de n’être pas aimé : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour, et, en reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et sacrilèges, et par leurs froideurs et mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Et ce qui m’est le plus sensible, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi après l’Octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur en communiant ce jour-là, et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour les indignités qu’il a reçues. Et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son amour sur tous ceux qui lui rendront cet honneur ou qui procureront qu’il lui soit rendu. »
    Le désir de Notre-Seigneur est de plus en plus compris, car les œuvres réparatrices se multiplient et fleurissent avec une admirable fécondité. La phalange sacrée des victimes grossit chaque jour et bientôt elle deviendra légion.
    Au Val-des-Bois, M. Harmel a fondé l’Association intime, dont les membres s’offrent en victimes pour le salut des ouvriers. L’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, établie il y a une quinzaine d’années, et, depuis peu, érigée en archiconfrérie et affiliée à Montmartre, réunit dans son sein toute l’élite des catholiques de France. Une multitude d’âmes généreuses, allant jusqu’aux dernières limites du sacrifice, offrent leurs souffrances et leur vie même en union avec le divin Cœur, pour le salut de la France et de l’Eglise.
    Des communautés réparatrices, spécialement vouées au Sacré-Cœur, se fondent dans cet esprit et avec ce but particulier. Elles passent les nuits devant le Saint-Sacrement, prient et s’immolent pour répondre à l’appel du divin Prisonnier de nos autels qui cherche des consolateurs : Consolantem me quaesivi…
    Puisse le nombre de ces âmes se multiplier de plus en plus ! Car le mal grandit sans mesure ; la colère de Dieu est suspendue sur nos têtes, et il faut beaucoup d’âmes saintes dont les volontaires sacrifices, unis à celui du Rédempteur, puissent écarter de la société coupable la redoutable menace de l’Evangile : Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous.

    ☞   Des précisions historiques sur l’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, dans notre dossier dédié à ce divin Cœur – voir aux 10 juin 1873, 23 février 1879, 21 avril 1881, 18 mars 1894.

    ☞   Ainsi que la biographie de Mme Edith Royer (1841-1924), fondatrice de cette Association.

    Page d’histoire :
    Hermann Cohen, après son baptême, sentit croître en lui son amour pour le Dieu de l’Eucharistie qui avait touché son cœur : « … Quand les fidèles vont communier, écrivait-il alors qu’il se préparait à sa première Communion, voilà les larmes qui débordent de mes yeux ; ce ne sont plus des larmes douces, mais des larmes brûlantes, amères ; des larmes de désolation causées par le chagrin de n’être pas admis, moi aussi, à la sainte Table ! » « Ne voulais-je pas, juif encore, écrivait-il dans la suite, m’élancer à la Table sainte pour vous porter à mon cœur éperdu ? Et si j’ai demandé le baptême à grands cris, n’était-ce pas surtout pour m’unir à vous ? » Hélas ! que de baptisés n’ont pas et ne cherchent pas à avoir ces saints désirs et mériteraient ce reproche que l’artiste, devenu religieux, adressait plus tard à des catholiques : « Eh quoi ! faut-il que ce soit un juif qui vienne vous apprendre à aimer Jésus-Christ ! »

    Bouquet spirituel :
    La dévotion au Sacré-Cœur est un moyen efficace pour être bientôt embrasé d’un très ardent amour de Dieu.
    Lansperge (1489-1539)

    Ô Sacré-Cœur de mon Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour.
    Saint Claude la Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Communier fréquemment et avec ferveur.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, faites que mon cœur soit touché par ces paroles : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et êtes accablé de peines, et je vous réconforterai. »

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 24ème jour

    Vingt-quatrième jour : Le saint abandon dans le Cœur de Jésus

    Notre-Seigneur aime d’un amour extrêmement tendre ceux qui sont heureux de s’abandonner totalement à son soin paternel…, étant très assurés que rien ne nous saurait être envoyé de ce Cœur paternel et très aimable, ou qu’il ne saurait permettre que rien ne nous arrive de quoi il ne nous fasse tirer du bien et de l’utilité, pourvu que nous ayons mis toute notre confiance en Lui et que de bon cœur, nous lui disions : « Je remets mon esprit entre vos mains… » Bienheureux est celui qui a ainsi une correspondance du cœur filiale envers le Cœur paternel du Père céleste ; heureuse l’âme qui s’abandonne entièrement au soin que la très sage providence du Créateur a pour elle… Abandonnons-nous et délaissons-nous nous-mêmes dans le fond du Cœur percé de notre doux Jésus ; soit fait de nous et en nous selon le bon plaisir royal de ce Cœur souverain, auquel, par lequel et pour lequel nous voulons vivre et mourir, comme et quand il plaira, sans réserve et sans exception quelconque.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : Une victime du Cœur de Jésus
    Mathilde de Nédonchel, surnommée l’Ange de Jésus, mérite que son nom soit connu de tous les amis du Cœur de Jésus. Enfant, elle chargea la Très Sainte Vierge de la préparer elle-même à s’approcher pour la première fois de la Sainte Table. Jésus n’attendait que cette heure bénie pour se manifester tout entier à cette jeune âme. La première communion de Mathilde attacha pour jamais son cœur au Cœur du doux Maître dont elle découvrit aussitôt les charmes dans le sacrement d’amour. La Communion fréquente faisait tout à la fois ses délices et son tourment, car son humilité était si grande qu’elle n’approchait jamais qu’avec crainte du Dieu qui l’attirait irrésistiblement à Lui. Priait-elle en présence du Saint-Sacrement exposé sur l’autel, bientôt des larmes abondantes inondaient son visage et elle avait toutes les peines du monde à les cacher. La pensée d’une communion sacrilège la faisait frémir et elle eût volontiers donné sa vie pour épargner cet outrage à Jésus. Cet aimant Sauveur voulut que sa fidèle servante quittât la vie cachée pour appeler les âmes à la dévotion envers son adorable Cœur. Elle se montra tellement zélée pour propager la Garde d’Honneur du Cœur de Jésus, qu’elle mérita et reçut le titre de Première Zélatrice pour toute la Belgique. Tournai fut surtout le foyer de son zèle. En une année, elle parvint à enrôler 8.000 associés. Tandis qu’elle se plaisait à étendre la dévotion au Cœur adorable de Jésus, ce divin Maître achevait de perfectionner cette âme qu’il devait bientôt ravir à la terre. En 1867, elle partit pour Rome avec son père. Voir Pie IX, le pontife bien-aimé du Cœur de Jésus et de Marie Immaculée, quel bonheur pour Mathilde ! On assure qu’elle s’offrit alors comme victime pour la délivrance du Saint-Père. Sans doute cette virginale offrande dut plaire au Cœur de Jésus, car peu de jours après son arrivée à Rome, Mathilde fut atteinte de la maladie qui l’emporta, à l’âge de vingt-cinq ans. Mlle de Nédonchel nous laisse un modèle accompli de la vierge chrétienne dans le monde.

    ☞   L’acte de consécration au Sacré-Coeur de Mathilde de Nédonchel (1842-1867) et des précisions biographiques dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    En 1821 naquit à Hambourg, d’une famille toute juive et très attachée au judaïsme, un enfant qui fut nommé Hermann et dont le nom emplissait le monde des arts avant qu’il eût atteint sa douzième année. Le jeune pianiste, choyé de tout le monde, lancé dans les plaisirs au milieu d’une société sans foi et sans mœurs, avait donné asile dans son âme à toutes les erreurs et à tous les mauvais désirs. Un jour, par pure complaisance, il vint remplacer un de ses amis pour diriger un chœur à l’église Saint-Valère, rue de Bourgogne, à Paris ; il avait 26 ans et sa haine pour le prêtre n’avait d’égale que son amour des plaisirs. C’était pendant le mois de Marie. Les chants terminés, la bénédiction du Saint Sacrement fut donnée ; notre jeune incrédule fut saisi par une force inconnue : il se prosterna, le Cœur de jésus avait touché son âme. Quelques jours après, le juif incrédule, sans mœurs, demandait le baptême, et, malgré toutes les oppositions de sa famille juive et de ses amis, l’artiste Hermann Cohen devint le Carme Père Augustin du Saint-Sacrement. Après une vie toute de prodiges et de sainteté, il mourut, en 1870, en soignant nos blessés prisonniers en Allemagne, victime de son zèle et de sa charité.

    Bouquet spirituel :
    La manière la plus agréable à Dieu de nous tenir en sa sainte présence, c’est d’entrer dans le Cœur de Jésus et de lui remettre tout le soin de nous-mêmes.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

    Oh ! combien le Cœur de Jésus est riche et généreux envers tous ceux qui ont recours à Lui… Recourons donc toujours à ce divin Cœur, et demandons avec confiance et nous obtiendrons tout.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Aimons à visiter le Cœur de Jésus caché sous les espèces eucharistiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 23ème jour

    Vingt-troisième jour : La confiance dans le Cœur de Jésus

    Nous devons tous avoir force oraisons jaculatoires, faites par manière de repentance amoureuse et souhait, requérant notre réconciliation avec Dieu, afin que par elles, prononçant devant le Sauveur notre tribulation, nous répandions nos âmes devant et dedans son Cœur compatissant, qui les recevra à merci… Ainsi, que Dieu nous regarde avec amour, nous n’avons nul sujet d’en douter ; car il voit amoureusement même les plus horribles pécheurs du monde, pour peu de vrai désir qu’ils aient de se convertir. Et, dites-moi, n’avez-vous pas intention d’être à Dieu ? Ne voudriez-vous pas le servir fidèlement ? Et qui vous donne ce désir et cette intention, sinon Lui-même en son regard amoureux ? D’examiner si votre cœur lui plaît, il ne faut pas le faire ; mais oui bien si son Cœur vous plaît ; et si vous regardez son Cœur, il sera impossible qu’il ne vous plaise pas ; car c’est un Cœur si doux, si suave, si condescendant, si amoureux des chétives créatures, pourvu qu’elles reconnaissent leur misère, si gracieux envers les misérables, si bon envers les pénitents ! Et qui n’aimerait ce Cœur royal paternellement maternel envers nous.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    ☞   Les oraisons jaculatoires : explications et nombreux exemples sur notre site internet, ici.

    Exemple : L’image du Sacré-Cœur
    « Un jour de Saint Jean l’Evangéliste, dit Sainte Marguerite-Marie, je reçus de mon Sauveur une grâce à peu près semblable à celle que reçut au soir de la Cène le disciple bien-aimé. Ce Cœur divin me fut représenté comme dans un trône de feu et de flammes rayonnant de tous côtés, plus brillant que le soleil et transparent comme le cristal. La plaie qu’il reçut sur la croix y paraissait visiblement. Il y avait une couronne d’épines autour de ce Cœur sacré, et au-dessus une croix qui y paraissait plantée. Mon divin Sauveur m’a assuré qu’il prenait un singulier plaisir à être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait que l’image fût exposée en public, afin, ajouta-t-il, de toucher les cœurs insensibles des hommes, me promettant qu’il répandrait avec abondance sur le cœur de tous ceux qui l’honoreraient tous les trésors de grâces dont il est plein ; et que partout où cette image serait exposée pour y être singulièrement honorée, elle y attirerait toutes sortes de bénédictions. »
    Dans un autre endroit de ses Révélations, la Sainte dit encore « que tous ceux qui seraient dévoués à ce Sacré-Cœur ne périraient jamais, et que, comme il est la source de toutes les bénédictions, il les répandrait avec abondance dans tous les lieux où serait posée l’image de cet aimable Cœur pour y être aimé et honoré, et par ce moyen il réunirait les familles divisées ; qu’il protégerait celles qui seraient en quelque nécessité, qu’il répandrait la suave onction de son ardente charité dans toutes les communautés où serait honorée cette divine image. »
    « Mettez donc, dit le pieux Lansperge, dans un endroit où vous devez passer souvent, quelque image de ce divin Cœur ; elle excitera en vous l’amour de Dieu et vous avertira souvent d’agir pour lui… Vous pourriez également, si la dévotion intérieure vous presse, embrasser cette image, à savoir le Cœur du Roi Jésus, et vous persuader dans votre esprit que vous avez réellement sous les lèvres et sous vos baisers le divin Cœur du Sauveur Jésus… C’est une pratique très utile et très pieuse d’honorer dévotement le Cœur du Seigneur Jésus. Dans vos besoins, cherchez auprès de Lui un refuge pour y puiser, avec la consolation, toute sagesse, toute grâce et toute force. Quand même les cœurs de tous les hommes vous abandonneraient, vous tromperaient, demeurez dans le repos et dans la confiance ; ce Cœur très fidèle ne vous trompera, ne vous délaissera jamais. »
    Obéissons donc aux désirs les plus chers du Sauveur Jésus ; exposons dans nos demeures et vénérons la douce image du Cœur de Jésus ; elle sera peut-être, aux jours mauvais, comme le signe du salut qui détournera les traits de la colère divine ; puis, si nous le pouvons, répandons autour de nous l’image du Sacré-Cœur ; cette pieuse propagande de notre zèle nous attirera les plus abondantes bénédictions du Cœur de Jésus.

    ☞   Quelques écrits de Lansperge (Jean Gerecht, dit Lansperge, 1489-1539) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur de Jésus.

    Page d’histoire :
    Tous les Saints ont compris la sublimité et l’efficacité du sacrifice et l’ont embrassé avec une générosité invincible et une joie toute céleste.
    Les apôtres flagellés par les juifs s’estiment heureux d’avoir été dignes de souffrir pour Jésus ; Saint Paul « surabonde de joie dans la tribulation », Sainte Thérèse déclare que le bonheur de souffrir pour Dieu est le meilleur de tous ; souffrir pour Dieu, dit Saint François de Borgia, c’est jouir. Saint François de Sales affirme qu’il n’est jamais mieux que quand il n’est guère au gré de la nature ; « La croix, assure le Saint curé d’Ars, sue le baume et transpire la douceur. »

    Bouquet spirituel :
    Cet aimable Cœur a un désir infini d’être connu et aimé de ses créatures… Il veut qu’on s’adresse à lui avec une grande confiance.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

    Oh ! combien le Cœur de Jésus est fidèle envers ceux qu’il appelle à son saint amour ! Il ne peut manquer d’accomplir tout ce qu’il a promis.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Ne nous laissons pas effrayer par les sacrifices qui nous sont imposés par les circonstances, car pour les âmes généreuses la souffrance n’est guère qu’à la surface, le bonheur est au-dedans.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, qui m’avez aimé jusqu’à vous sacrifier pour moi, faites que je vous aime jusqu’à me sacrifier pour vous !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 22ème jour

    Vingt-deuxième jour : Le Cœur de Jésus nous appelle au repentir

    Ô Dieu, quelle douceur de Cœur notre cher Sauveur fait paraître envers les pécheurs ! C’est ainsi que, quand il voit l’âme précipitée en l’iniquité, il accourt à son aide, et, d’une miséricorde sans pareille, entr ‘ouvre la porte du cœur avec des élans et remords de conscience… par le moyen desquels comme par des eaux odorantes et vitales il fait revenir l’âme à soi et la ramène en de bons sentiments. Oh ! que la longanimité et la débonnaireté de Notre-Seigneur réduit et ramène bien mieux les âmes à leur devoir et a beaucoup plus d’efficace et de pouvoir pour les retirer que n’ont pas les corrections des hommes ! Oh ! que mon Dieu est bon en mon endroit ! Oh ! qu’il est bon ! Oh ! que votre Cœur, Seigneur, est riche en miséricorde et libéral en débonnaireté ! Oh ! mon âme, racontons à jamais combien de grâces il nous a faites. Qu’est-ce que je ferai jamais pour dignement bénir votre saint nom et remercier votre immense bonté ?
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La ville de Marseille est sauvée par le Sacré-Cœur
    En 1720 s’accomplirent des événements dont le souvenir est encore célébré de nos jours dans une des plus grandes villes de France, et qui renferment un éclatant témoignage rendu au triomphe de la dévotion au Sacré-Cœur. La nouvelle de l’apparition de la peste à Marseille jeta subitement la France entière dans de cruelles alarmes. Les riches et les nobles s’enfuirent de cette malheureuse cité ; on vit même plusieurs de ses magistrats déserter le poste où devait les retenir le sentiment du devoir. Henri de Belzunce, évêque de cette ville infortunée, fût invité à suivre l’exemple des autorités civiles. Que Dieu me garde, répondit-il, de jamais abandonner mon peuple. Je dois ma vie à mes brebis, puisque je suis leur pasteur. Il s’enferma dans cette cité où le mal faisait d’affreux ravages, et il y demeura près de deux ans. Pendant longtemps, on compta mille victimes par jour ; les corps privés de sépulture couvraient le pavé des rues. Les sentiments d’affection que la nature a le plus profondément imprimés dans les cœurs étaient sans force devant la crainte de la contagion, et, d’après le récit de l’illustre évêque, presque tous les malades se voyaient jeter hors de leurs maisons. Les enfants chassaient hors de leur domicile ceux qui leur avaient donné le jour ; les parents éloignaient d’eux leurs propres enfants. Au coin des rues et sur les places publiques gisaient pêle-mêle les morts et les mourants. Au milieu de ces épouvantables scènes, l’évêque se frayait un passage à travers les corps des pestiférés dont le sol était couvert ; on le voyait passer tous les jours comme un ange protecteur, portant le Saint-Sacrement et donnant aux mourants la dernière onction. Il fut noblement secondé par son clergé. Deux cent cinquante prêtres, tant réguliers que séculiers, tombèrent victimes de leur amour de Dieu et des hommes. Enfin, une inspiration venue du ciel fut envoyée au bon évêque (*) et il prit la résolution de consacrer le diocèse de Marseille au Sacré-Cœur de Jésus. Silencieuses depuis quatre mois, les cloches des églises invitèrent les fidèles à se réunir le 4 novembre. L’évêque, accompagné de tout le clergé, s’avança nu-pieds et une corde au cou vers un autel érigé en plein air ; il y célébra la messe et lut publiquement l’acte de réparation au Sacré-Cœur. A partir de ce moment, le nombre de morts alla toujours décroissant ; enfin, le jour de Pâques de l’année suivante, le peuple, dans l’ardeur de son zèle, força les portes des églises, demandant à grands cris que la messe fût célébrée, tant la crainte de la contagion avait disparu. De nos jours encore, après tant de révolutions, la consécration de cette grande cité au Sacré-Cœur est renouvelée annuellement, et il est certain que la grâce alors accordée à Marseille contribua puissamment à répandre en France cette dévotion. (De la dévotion au S.-C. de J., par Dalgairns)

    ☞   (*) : Sur le rôle de la religieuse Anne-Marie Rémusat auprès de Mgr de Belzunce, voir dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur les années 1716, 1718 et 1720.

    Page d’histoire :
    Le Cœur de Jésus, qui aime spécialement les petits et les pauvres, a souvent opéré des merveilles parmi ces ouvriers fidèles qui se sont donnés à lui dans les usines chrétiennes. L’usine du Val-des-Bois, si célèbre chez tous les catholiques français, donnait encore, il y a peu de temps, un de ces exemples d’autant plus grands qu’ils viennent de ceux que le monde affecte de mépriser. Un ouvrier, vieillard usé par la fatigue et les chagrins, réduit depuis longtemps à mener une vie languissante et bien pauvre dans une maison dont il ne pouvait plus sortir, gardait cependant la joie et la tranquillité. Visité par un des patrons de l’usine, il lui disait tout simplement : « J’ai toujours fait partie de l’association des Victimes du Sacré-Cœur. Notre-Seigneur m’éprouve, tant mieux, je m’en réjouis à l’avance et je m’en vais content, puisque mon sacrifice est accepté. » Où seraient les révoltés de la classe ouvrière contre les douleurs de la vie si le Cœur de Jésus avait la liberté de fortifier ainsi le cœur de tous ses enfants ?

    ☞   Documentaire sur Léon Harmel (1829-1915) et l’usine du Val-des-Bois (1840-1914).

    ☞   Vie de Léon Harmel sur Wikipedia.

    Bouquet spirituel :
    Jésus sur la croix a les bras étendus ; c’est pour vous embrasser, vous recevoir à miséricorde… Il a le côté et le Cœur percés ; ah ! mon frère, n’entendez-vous point que ce Cœur parle à votre cœur et vous déclare combien il vous aime ?
    P. d’Argentan (1615-1680)

    Ô Jésus, ma douce espérance, que votre divin Cœur, déjà déchiré par amour pour moi et ouvert pour tous les pécheurs, soit l’asile assuré de mon âme !
    Sainte Gertrude (1256-1301)

    Pratique :
    Demander pardon chaque fois qu’on commet quelque manquement, et s’imposer quelque pénitence, fût-elle très légère.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus pénitent pour nous, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 21ème jour

    Vingt-et-unième jour : Le Cœur de Jésus nous a tout donné

    A qui avons-nous l’obligation de tant de bienfaits ? A l’immense libéralité et à l’amour infini du Cœur de notre aimable Jésus. Quels honneurs donc, quelles louanges, quelles actions de grâces lui devons-nous rendre et avec quelle dévotion devons-nous célébrer la fête de ce Cœur très auguste ! Si un homme dépouillé injustement de ses biens, non seulement délivrait un voleur des mains du bourreau et l’arrachait à une mort honteuse, mais encore s’il lui donnait la moitié de ses richesses, ce criminel pourrait-il jamais reconnaître une telle bonté ? Voici bien davantage. Non seulement notre Sauveur Jésus nous a délivrés de l’enfer et de tous les tourments, mais il nous a comblés d’une multitude de biens ineffables, voire il nous a donné tous les biens ; que lui rendrons-nous donc ? Quid retribuam Domino pro omnibus quae retribuit mihi ? (Ps 116,12) N’est-il pas vrai que si nous avions autant de cœurs de séraphins qu’il y a d’étoiles au firmament, d’atomes dans l’air, de brins d’herbe sur la terre, de grains de sable sur le rivage et de gouttes d’eau dans l’immensité de l’océan, et que nous les employassions tous entièrement à l’aimer et à le glorifier, tout cela ne serait rien en comparaison de l’amour de Jésus pour nous, et des obligations où nous sommes de lui consacrer nos cœurs.
    Saint Jean Eudes (1601-1680)

    Exemple : La dévotion au Sacré-Cœur et les âmes du Purgatoire
    « Si vous saviez – dit Sainte Marguerite-Marie – avec quelle ardeur ces pauvres âmes demandent ce remède nouveau, si souverain à leurs souffrances (car c’est ainsi qu’elle nomme la dévotion au Sacré-Cœur et particulièrement les messes en son honneur) ! Le soir vous ferez un petit tour par le Purgatoire, en la compagnie du Sacré-Cœur, en lui consacrant tout ce que vous aurez fait, pour le prier d’appliquer ses mérites à ces saintes âmes souffrantes. Et vous les prierez en même temps d’employer leur pouvoir pour nous obtenir la grâce de vivre et de mourir dans l’amour et la fidélité au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ en répondant à ses désirs sur nous sans résistance… Et si vous pouviez mettre en liberté quelques-unes de ces pauvres prisonnières, vous seriez bien heureuse d’avoir dans le ciel une avocate qui plaiderait votre salut.
    Le Sacré-Cœur de Jésus donne souvent sa chétive créature aux âmes du Purgatoire pour les aider à satisfaire à la divine justice ; c’est dans ce temps que je souffre une peine à peu près comme la leur, ne trouvant le repos ni jour ni nuit… Que je vous serais obligée si vous m’aidiez à soulager mes bonnes amies souffrantes du Purgatoire. C’est ainsi que j’appelle ces pauvres âmes, pour lesquelles il me semble qu’il n’y a rien que je ne voulusse faire et souffrir, et je vous assure qu’elles n’en seront pas ingrates. »
    La Sainte, en effet, pratiquait dans une large mesure ce qu’elle recommandait relativement aux âmes du Purgatoire ; elle ne cessait de conjurer le Sacré-Cœur de Jésus de les délivrer ; plusieurs fois, Notre-Seigneur lui fit voir en Purgatoire des âmes qu’elle avait autrefois connues sur la terre ; alors, pressée par sa générosité et son amour des âmes, elle s’offrait pour elles en victime, et elle obtint ainsi, au prix des plus cruelles épreuves, la délivrance d’un grand nombre de ces âmes qu’elle appelait, dans son touchant langage, « ces bonnes amies souffrantes du Purgatoire. »
    S’il ne nous est pas donné d’avoir une générosité aussi sublime, n’oublions pas, du moins, que la dévotion au Sacré-Cœur est un des moyens les plus efficaces pour soulager les âmes du Purgatoire ; usons largement de ce remède nouveau, si souverain à leurs souffrances ; et, selon la parole de la Sainte, elles n’en seront pas ingrates.
    On pourrait servir pour cela avec grand fruit du pieux opuscule intitulé : Un petit tour quotidien par le Purgatoire en compagnie du Sacré-Cœur, par le P. Victor Jouet. Issoudun (Indre).

    Page d’histoire :
    Saint François d’Assise endurant de vives douleurs, un Frère trop simple lui dit : « Mon Père, priez Dieu qu’il vous traite un peu plus doucement ; il paraît qu’il appesantit trop sa main sur vous. » le Saint lui répondit à l’instant : « Si votre simplicité ne vous excusait pas un peu, je ne voudrais plus vous voir ; comment avez-vous l’audace de désapprouver les justes jugements de Dieu ? » « Ô mon Dieu ! ajouta-t-il, l’accomplissement de votre volonté est la plus grande consolation que je puisse recevoir en cette vie. »
    Il disait encore : « Seigneur, mon Dieu, je vous remercie de tout ce que vous me faites souffrir. Faites-moi souffrir cent fois plus si c’est votre bon plaisir. Il me sera très agréable que vous ne m’épargniez point ici-bas, si vous le voulez ainsi ; l’accomplissement de votre sainte volonté est pour moi une source abondante de consolation. »

    Bouquet spirituel :
    Mon Cœur vous est ouvert, nous dit Jésus, approchez et je vous donnerai à boire de ce vin nouveau qui n’est autre que le sang qui coule de mon Cœur.
    Louis de Blois (v.1171-1205)

    Ô doux Cœur de Jésus, repos de ceux qui vous aiment, offrez pour moi à la Très Sainte Trinité autant d’hymnes de louange que mon cœur aura de battements.
    Sainte Mechtilde (1241-1298)

    Pratique :
    Accepter avec patience et résignation les douleurs et les ennuis, les offrir en union au Cœur de Jésus, en esprit de pénitence.

    Oraison jaculatoire :
    Jésus, Cœur très patient, soyez mon modèle et ma force !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 16ème jour

    Seizième jour : Le Cœur de Jésus ouvert par la lance

    L’un des soldats ouvrit son côté par la lance et aussitôt il en sortit su sang et de l’eau. C’est à dessein que l’évangéliste s’est servi de cette parole. Il n’a pas dit : Il frappa son côté, il le blessa ; mais il l’ouvrit, afin de nous montrer ouverte, en quelque sorte, la porte de la vie, d’où ont coulé les sacrements de l’Eglise, sans lesquels on ne peut entrer dans la vraie vie. Ce sang, qui a été répandu, l’a été pour la rémission des péchés ; cette eau tempère et adoucit ce breuvage salutaire ; on peut à la fois s’y purifier et y boire… C’est pour cela que la première femme a été faite du côté de l’homme pendant son sommeil et qu’elle a été appelée vie et mère des vivants. Ce nom signifiait un grand bienfait, avant le grand mal de la prévarication. Ce second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la croix, afin qu’il lui fût formée une épouse qui sortit de son côté et de son Cœur pendant son sommeil. Quelle est donc cette mort, par laquelle ceux qui sont morts retrouvent la vie ? Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ?
    Saint Augustin (354-430)

    Exemple : (Dixième Promesse) Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis
    Saint Gérard Majella (1726-1755), grand thaumaturge du XVIIIème siècle et digne disciple de Saint Alphonse de Liguori avait reçu du Cœur miséricordieux de Jésus le don de convertir les plus grands pécheurs. On peut dire qu’il avait une plus grande connaissance de la conscience des autres que de la sienne propre. Il rencontra un jour un pécheur récidif que le respect humain enchaînait à l’enfer et qui ne pensait nullement à changer de vie. Gérard le conduisit dans sa chambre, et là, lui découvrant la noirceur de sa conscience devant un crucifix, il lui dit : Quoi ! tu as le cœur d’offenser ton Dieu de la sorte ! Puis, lui montrant l’image du Sauveur attaché à la croix : Qui a fait ces plaies, ajouta-t-il, sinon toi par tes péchés ! Et quel autre que toi lui a tiré ce sang des veines ? Au même instant, l’on vit le sang jaillir aux plaies des mains, des pieds et du Cœur de Jésus. Le misérable, touché de componction, alla aussitôt se jeter aux pieds du P. Pétrella, lui racontant l’événement avec tous les signes du plus vif repentir, et lui permettant de le publier partout. Les jours de confessions et de communions, Gérard circulait continuellement dans l’église pour détourner du sacrilège ceux qui se trouvaient en état de péché mortel. Les Pères disaient que ce Frère convertissait autant d’âmes que dis missionnaires. Il s’offrait sans cesse à Dieu en victime des péchés du monde. Quand il pressentit que sa fin approchait, il demanda en grâce au Seigneur d’éprouver les peines que Jésus agonisant souffrit sur la croix dans son corps et dans son Cœur. Il fut exaucé. Aussi l’entendait-on gémir et s’écrier : « Je souffre le martyre !... Priez pour moi, disait-il à un prêtre qui était venu le voir ; priez pour moi, car je souffre beaucoup. Je suis dans les plaies de Jésus-Christ, et ses plaies sont en moi : je ressens toutes les peines intérieures et extérieures que Jésus-Christ souffrir dans sa passion. » Ce saint Rédemptoriste mourut en 1753, âgé de vingt-neuf ans.
    (P. S. Omer)

    ☞   La vie de ce Rédemptoriste italien est détaillée sur Wikipédia.

    Page d’histoire :
    Voici un fait arrivé au Canada, en 1872, qui prouve combien le Cœur de Jésus est bon et miséricordieux pour les pécheurs.
    Un homme déjà avancé en âge était demeuré plus de trente ans éloigné des sacrements. A l’indifférence pour ses devoirs religieux, il joignait une aversion et une sorte de haine contre les prêtres. Toujours il cherchait l’occasion d’en dire du mal ou de les tourner en dérision, et et le saint ministère. Depuis bien des années, sa pieuse famille adressait des supplications au ciel, sans obtenir ce qu’elle désirait si ardemment. Une vertueuse parente conçoit un jour le projet de tenter un suprême effort auprès du Cœur de Jésus qu’elle aimait tendrement. Elle court à l’église, fait bénir une image du Sacré-Cœur, retourne toute joyeuse chez elle et cache habilement l’image dans les vêtements du pauvre pécheur. Elle fait ensuite commencer plusieurs neuvaines dans diverses communautés ; puis, quand elle juge que le Cœur du bon Maître est tout à fait gagné, elle mande un prêtre et lui ménage une entrevue avec la brebis égarée qu’elle veut ramener au bercail. Le divin Cœur n’a pas coutume de faire les choses à demi : le triomphe fut complet, miraculeux. Le pécheur, qui, depuis tant d’années, ne pouvait souffrir la vue d’un prêtre, accueille celui-ci avec empressement. Il se confesse avec d’admirables sentiments de repentir et de foi. Depuis, on fut presque obligé de modérer ses pieux désirs et son zèle pour la prière et les œuvres de religion. Quelques jours après sa conversion, quelqu’un se hasarda à parler contre les prêtres en sa présence ; mais ce malheureux visiteur compris bientôt qu’il s’adressait mal et qu’il fallait se taire. La famille est au comble de la joie, et le nouveau converti ne sait comment témoigner sa reconnaissance au Cœur de Jésus qui l’a retiré de l’abîme.

    Bouquet spirituel :
    Jésus fit couler de la plaie de son Cœur son sang précieux pour vivifier et embraser d’amour ses disciples.
    Saint Albert le Grand (1193-1280)

    Un soldat a ouvert le côté de Jésus… et j’y ai trouvé un trésor très précieux… Comme du côté d’Adam sortit Eve son épouse, ainsi du côté de Jésus-Christ a été formée l’Eglise.
    Saint Jean Chrysostome (v.344-407)

    Pratique :
    Remercier le Cœur de Jésus de sa miséricorde pour nous et en général pour tous les pécheurs.

    Oraison jaculatoire :
    Ô très doux Jésus, ne soyez pas pour moi un juge, mais un Sauveur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 15ème jour

    Quinzième jour : La soif du Cœur de Jésus


    J’ai soif ! s’écrie le Sauveur. Pourquoi fait-il entendre ce cri ? Ne sait-il pas qu’aucune main charitable ne lui présentera seulement quelques gouttes d’un breuvage rafraichissant ?... Ah ! c’est qu’il veut élever nos esprits à la pensée de la soif bien autrement ardente, allumée dans son Cœur par le feu de la charité. C’est donc comme s’il criait aux pécheurs : Voyez, dans mon corps, il n’y a plus de place pour la douleur ; dans ma vie, plus de place pour l’humiliation ; c’est ainsi que mon Cœur vous a témoigné son amour ! Et pourtant, ce Cœur a soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible. Pour vous, il voudrait pouvoir souffrir mille morts encore plus cruelles et plus ignominieuses !... C’est encore comme s’il eût crié à Dieu son Père : Mon Dieu, j’ai fait connaître votre nom, j’ai accompli l’œuvre que vous m’avez confiée, ce sang que vous avez mis dans mes veines, je l’ai répandu jusqu’à la dernière goutte ; ma mort approche, et pourtant j’ai soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible…
    Secoue donc ta torpeur, ô mon âme, rachetée par la mort de Jésus-Christ, et paye d’un juste retour la charité de son Cœur.
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Exemple : (Neuvième Promesse) Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré Cœur sera exposée et honorée
    Nous lisons dans le bulletin du Vœu National de février 1883 ce touchant récit :
    Voici une conversion due au Sacré Cœur de Jésus et dont la publicité peut servir à la gloire de Celui qui a tant aimé les hommes. Naguère, le voyageur ou le pèlerin de Saint-Antoine en Dauphiné, pouvait, en traversant le dernier village qui le séparait de ce pays et de son église monumentale, apercevoir un homme assis contre les murs de sa cabane. Cet homme à la chevelure en désordre, à la barbe hérissée, à l’œil fauve, à la figure découpée en traits saillants, aurait, au milieu d’un désert, fait frissonner le voyageur le plus courageux ; au milieu d’un groupe d’habitations si bien situées, à l’entrée d’une plaine aussi riche que belle, son aspect avait au moins quelque chose d’étrange. Cet extérieur si sauvage devait accuser un intérieur aussi négligé. Il poussait le manque de convenance jusqu’à insulter à la religion de ceux qu’il voyait aller à la Sainte Messe le dimanche. C’est dire qu’il n’avait pas souvent fréquenté l’église depuis sa Première Communion.
    Usé à la fin par un régime malsain autant que par les privations, il s’affaissa sur un grabat. Qui eut le courage et la charité de pénétrer dans cette antre se rappelle encore l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait. Mais, en face du malade, quelque chose frappait la vue et étonnait : c’était une grande image du Sacré-Cœur de Jésus, mal peinte, noircie par la poussière. Les yeux du Sauveur se portaient grands ouverts sur le malade : c’était saisissant. Pour lui, il avait la dévotion de son image (plus encore que celle de Garibaldi placée en face) ; il en parlait avec admiration, l’invoquait, il aimait son Sacré-Cœur. Les promesses du Sacré-Cœur devaient se réaliser pour lui. On avait espéré que son image le sauverait, elle le sauva. Du reste, une neuvaine au Cœur divin avait été commencée par des personnes d’une piété exemplaire qui s’intéressaient et se dévouaient à lui, pour demander sa conversion ! Pendant ce temps, le prêtre l’aborda et quel ne fut pas son étonnement quand il vit cet homme le prévenir lui-même en quelque sorte, se hâter de mettre en ordre aux affaires de son âme, se confesser avec larmes ! N’était-ce pas le loup changé en agneau ? Aussi comme il réclamait dès lors son sacrement (le sacrement par excellence de l’Eucharistie) pour ne pas mourir, disait-il, comme un vieil animal ! Il le reçut avec une piété vraiment touchante en présence d’un groupe de personnes tout étonnées et ravies de ce changement. Et comme il fut fidèle à dire son chapelet tous les jours jusqu’à la mort ! Marie et le Sacré-Cœur l’ont conduit au ciel ! Gloire donc au Sacré-Cœur de Jésus qui a tant aimé et qui aime tant les hommes !

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno n’avait pas toujours vécu en disciple dévoué de Jésus. Catholique convaincu, il avait cependant négligé longtemps la pratique de ses devoirs. Il était étudiant à Paris, lorsqu’un jour, faisant une promenade au Luxembourg avec quelques amis, la conversation se transforma en discussion religieuse. Garcia Moreno défendit avec vigueur et succès la cause de sa foi. Un de ses interlocuteurs, se voyant vaincu, crut sortir d’embarras en mettant Garcia Moreno lui-même en cause : « Vous parlez très bien, dit-il, mais cette religion si belle, vous en négligez un peu la pratique… Depuis quand vous êtes-vous confessé ? » Moreno baissa la tête, puis regardant en face son interlocuteur : « Cet argument peut être excellent aujourd’hui, il ne le sera plus demain. » Rentré dans sa chambre, il médita longtemps sur sa vie passée, pleura ses fautes devant Dieu ; son amour s’était réveillé sous l’injure faite à son Dieu ; le lendemain, il était à la sainte Table, et jamais depuis, tant s’en faut, il n’a mérité le reproche qui causa son retour à Dieu.
    (Vie de Garcia Moreno, par le P. Berthe)

    ☞   Rappel : des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    Vrai Dieu ! que le Cœur divin est amoureux de notre amour ! Ne suffirait-il pas qu’il nous eût permis de l’aimer ? Mais non, il nous commande de l’aimer.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    C’est au Cœur affligé de Jésus que je veux donner toute ma tendresse ; je veux m’occuper à pleurer ses douloureuses blessures ; je veux surtout déplorer tant de souffrances rendues inutiles pour un si grand nombre d’âmes.
    Saint Claude La Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Tous les soirs, examiner sa conscience et faire un acte de contrition parfaite, afin de n’être jamais en état de péché mortel.

    Oraison jaculatoire :
    Mon Jésus, miséricorde.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 14ème jour

    Quatorzième jour : Le Cœur de Jésus souffrant des douleurs de Marie

    Jésus souffrait doublement, car il souffrait deux grandes douleurs à la fois, la sienne et celle de Marie, et les souffrances de sa Mère ne le torturaient pas moins cruellement que les siennes, parce qu’il avait pu lire tout ce qui se passait dans l’âme de Marie et connaissait chaque sanglot de ce cœur virginal ! Pourra-t-on jamais faire assez connaître la tendresse, l’amour du Cœur de notre très bon Sauveur ? il voit Marie près de la croix, l’âme remplie d’amertumes, et, malgré les tortures qu’il endure, il ne peut être arraché par aucune souffrance à la pensée de sa Mère bien-aimée ; son Cœur si noble ne peut l’oublier, et, quoique déjà à l’agonie, il songe néanmoins à prendre soin d’elle. S’adressant à son disciple : Voici votre mère, soyez son fils, lui dit-il ; car je ne veux point qu’à un moment si cruel, elle soit privée de toute consolation. En faut-il davantage pour nous montrer la tendresse immense du Cœur si aimant de Jésus… Ô Dame Sainte Marie, inébranlable dans votre foi et votre amour, vous étiez là, debout près de notre Rédempteur, mais vous ne pouviez lui rendre aucun service, ni même arriver jusqu’à Lui, vous ne pouviez que blesser plus douloureusement son Cœur !
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Huitième Promesse) Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection
    Armelle Nicolas, connue sous le nom de la bonne Armelle, naquit en 1608, à Campénéac, en Bretagne. Sa première occupation fut la garde des troupeaux, emploi qui lui plaisait plus que tout autre, parce qu’elle y était seule, et avait plus de loisir pour dire son chapelet et d’autres prières. Tandis que ses compagnes se divertissaient, cette enfant de bénédiction se recueillait derrière une haie où Dieu lui faisait goûter mille douceurs. Un jour, elle trouva par hasard près d’elle un crucifix ; elle le baisa en l’arrosant de ses larmes, et, depuis lors, elle eut un attrait particulier pour l’image de Jésus crucifié, dont les blessures, surtout la plaie du Cœur, lui révélaient tant d’amour. Elle croyait entendre sans cesse, au fond de son âme, une voix qui lui disait : « C’est l’amour du Sauveur pour toi qui lui a causé toutes ses souffrances. » Pour avoir le bonheur de communier plus souvent, elle alla se mettre en service à Ploërmel, ville voisine. D’une soumission sans égale à ses maîtres et à son confesseur, elle disait : « Pourvu que je ne fasse pas ma volonté, je ne me mets en peine de rien ; mais si je faisais ma propre volonté, je me tiendrais pour perdue. » Inutile de dire que la croix fut le partage d’Armelle, puisque Dieu la donne à tous ses élus. Son confesseur, connaissant les mauvais traitements qu’elle avait à endurer, lui dit un jour qu’elle pouvait quitter son service. « Comment ! mon Père, répondit-elle, voudriez-vous donc me conseiller de quitter la croix que Dieu m’envoie ? Jamais je ne le ferai, si vous ne me le commandez absolument. » Et où allait-elle puiser ce courage, sinon dans le Cœur même de Jésus ? « Quand les hommes me persécutaient par leurs médisances et leurs mauvais traitements, aussitôt, disait-elle, je m’adressais au divin objet de mon amour, qui me montrait son Cœur pour m’y enfermer ; aussi je m’y cachais comme dans une citadelle. » Toutes les créatures parlaient de Dieu à cette pauvre fille élevée à l’école du Saint-Esprit. « Considérant la beauté des prairies, je disais en moi-même : Mon Bien-Aimé est la fleur des champs et le lys des vallées ; c’est la rose sans épines. Je l’invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices. – Le matin, quand d’une étincelle de feu j’allumais un grand brasier, je disais : Ô amour ! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même ! » Armelle avait un tel désir de la communion qu’elle disait un jour à son confesseur : « Plutôt que d’être privée d’un si grand bien, je consentirais à subir les plus affreux supplices. » Peu de temps après, l’homme de Dieu lui dit : « Jusqu’ici, ma fille, on vous a permis de communier plusieurs fois la semaine ; je ne veux plus que vous le fassiez, sinon le dimanche ; n’en êtes-vous pas contente ? – Oui, mon Père, répondit-elle, je ferai tout ce qui vous plaira. » Et, en même temps, il s’éleva dans son âme un désir si ardent de cette divine nourriture, qu’il parut sensiblement sur son visage. Le confesseur s’en apercevant, lui demanda de nouveau si elle était contente. « Oui, mon Père, reprit-elle, je veux de tout mon cœur tout ce que vous voulez ; je préférerai toujours la volonté de Dieu à toute autre chose. – Allez, ma fille, dit alors le directeur, non seulement communiez comme auparavant, mais faites-le tous les jours, et n’y manquez jamais. » Elle mourut pleine de mérites en 1671.
    (Vie des justes, par Carron)

    ☞   La biographie d’Armelle Nicolas (1606-1671) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Mgr de Ségur, homme de la plus haute noblesse, à qui ses talents et ses manières distinguées promettaient un brillant avenir dans la carrière diplomatique, renonça à tant de belles espérances pour se donner tout entier au Cœur de Jésus en devenant prêtre. Il puisa au Cœur de jésus l’amour des petits, et consacra une grande partie de sa vie aux enfants du peuple, leur enseignant la pratique des vertus chrétiennes, les encourageant à persévérer ; il fut l’un des premiers à s’occuper en France de ces œuvres de persévérance connues sous le nom de cercles et de patronages catholiques, où les jeunes gens trouvent le double attrait de la vertu et d’une joie pure dans des délassements de tout genre. On ne saurait trop engager les parents à envoyer leurs enfants dans ces maisons où ils ont tout à gagner. On ne saurait trop engager les laïques pieux à aider les prêtres à établir et à soutenir ces œuvres.

    ☞   Des précisions sur Mgr de Ségur (1820-1881) et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en mars 1857.

    ☞   Et une belle prière au Sacré-Cœur qu’il a rédigée.

    Bouquet spirituel :
    Quand Jésus vit la violence des angoisses maternelles de Marie au pied de la croix, il en fut si affecté, qu’il devint comparativement insensible à la souffrance de ses plaies, à cause de sa peine beaucoup plus grande que cette vue lui causait.
    Révélation de Sainte Brigitte (de Suède – 1302-1373)

    Au pied de la croix, l’amertume qui débordait du Cœur de Marie remontait à sa source, c’est-à-dire au Cœur de Jésus.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Soutenir, soit par l’aumône, soit par la prière, l’œuvre des écoles libres catholiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, conservez en nous la pureté.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 13ème jour

    Treizième jour : Le Cœur de Jésus et le bon larron

    Que ne fit le Cœur de notre Sauveur à l’endroit de celui du mauvais larron, tout le temps qu’il fut à la croix ? Combien de fois le regarda-t-il, le provoquant à le regarder, permettant que son sang sacré vint à tomber sur lui, à dessein d’amollir et purifier son cœur… Certes, le bon larron, comme l’autre, était le plus scélérat voleur qui se pût trouver, et néanmoins, sur la fin de sa vie, il regarda la croix et il fut sauvé, et trouva sa rédemption pour nous montrer que les plus grands pécheurs ne doivent jamais désespérer du pardon de leurs fautes, pourvu qu’ils regardent la croix et se mettent sous sa protection, quand bien même ce ne serait que sur le déclin de leur vie, comme fit ce criminel… Donc, si Notre-Seigneur remet si librement des péchés si grands et si énormes à ceux qui lui en demandent pardon, et s’il offre le même pardon aux obstinés et les attend à pénitence avec tant de patience, que ne fera-t-il pas à celui qui la lui demande et avec quel cœur recevra-t-il le cœur du pénitent ?
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : (Septième Promesse) Les âmes tièdes deviendront ferventes
    Dans une ville du nord de la France, un ecclésiastique, apôtre zélé du Sacré Cœur, dut séjourner pendant quelque temps. Une femme d’un certain âge se présente un jour à lui et le prie de l’entendre en confession. Il refusa poliment, « car il n’avait point, répondit-il, les pouvoirs nécessaires » ; il y avait, du reste, dans cette localité, un assez grand nombre de confesseurs. – « Je ferai, lui dit son interlocutrice, toutes les démarches qu’il faudra pour vous obtenir les pouvoirs de confesser dans ce diocèse. Il y va du salut de mon âme. »
    Ces mots frappèrent le digne prêtre qui lui donna rendez-vous dans quelques jours. Des renseignements qu’il reçut dans cet intervalle lui firent connaître à qui il avait affaire. Cette personne s’était montrée longtemps fervente et tout occupée de bonnes œuvres. Mais peu à peu le dégoût l’avait saisie, et elle avait abandonné ses pieuses pratiques et, sans commettre encore de fautes graves, elle accumulait du moins chaque jour infidélités sur infidélités. Elle se présente au jour fixé et déclare son dangereux état, bien décidée toutefois à ne rien faire pour en sortir. Le prêtre, voyant cette âme en grand péril, l’exhorte vivement à la prière et lui parle de la dévotion au Cœur de Jésus. A ce mot, sa pénitente se récrie, - elle n’aime point ces nouveautés, bonnes pour des imaginations enthousiastes. – Mais le confesseur lui imposa silence et lui fit promettre, que pendant huit jours, elle réfléchirait cinq minutes sur ces deux questions : « Qu’est-ce que le Cœur de Jésus a fait pour moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour lui ? »
    Après bien des récriminations, cet engagement fut pris et gardé. Il n’en fallut pas davantage : en huit jours, le Cœur de Jésus avait fait d’une âme si languissante et si tiède une âme énergique et pleine de zèle, qui devint apôtre de sa dévotion. Elle est morte au bout de quelques années, laissant après elle de magnifiques souvenirs de charité et de dévouement.
    (Messager du Cœur de Jésus)

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno, président de la République de l’Equateur, dont nous avons déjà cité l’exemple à propos de l’humilité, peut encore servir de modèle à notre amour pour ceux qui souffrent. A Quito, sa capitale, tous les jours aussitôt après la messe, il visitait l’hôpital, dont il s’était constitué directeur. Quand il arrivait dans une autre ville, sa première visite était encore pour l’hôpital afin de veiller à ce que tout s’y passât avec charité. Vivant avec une simplicité extrême, il employait en aumônes la plus grande partie de son traitement, et réduisait pour cela le plus possible ses autres dépenses, s’interdisant, par le même motif, tout dîner d’apparat. Il reçut un jour une somme destinée à lui permettre d’en offrir un au monde officiel ; il la porta à l’hôpital et organisa le banquet pour ses habitants ; il avait pensé, disait-il, qu’un bon repas ferait plus de bien à eux qu’aux diplomates.

    ☞   Rappel : des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873

    Bouquet spirituel :
    Oh ! qu’il est agréable au Cœur de Jésus d’être prié pour les pécheurs ! il disait un jour à la vénérable Séraphine de Capri : Aide-moi par tes prières à sauver les âmes.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Ayez pitié de moi, Seigneur, s’écriait le larron repentant, compatissant aux douleurs du divin Maître. En réponse à une telle prière, le Sauveur pouvait-il mesurer sa paix avec parcimonie ? Sa poitrine auguste était tout proche et sous les yeux de celui qui l’invoquait, de celui qui par la confession de sa foi et le repentir, était devenu son soldat et son disciple fidèle, ne dut-il pas alors lui révéler tous les secrets de son Cœur ?
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Pratique :
    Aimer à visiter ceux que nous savons être dans quelque peine physique.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, consolation des affligés, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 12ème jour

    Douzième jour : Le Cœur de Jésus dans son agonie

    Sa tristesse fut très grande à cause des nombreux motifs que son Cœur si bon avait de s’attrister. Un combat se livra dans son âme : la partie supérieure acceptait la souffrance et la mort, la partie inférieure tremblait et refusait ; mais l’amour que Jésus avait pour Dieu et son grand désir de procurer notre salut triomphèrent de cette résistance et terminèrent la lutte qui s’était élevée dans son Cœur. La sang du Sauveur bondit alors d’allégresse et se prépara à couler pour nous ; il se sentait comme poussé et pressé par l’amour qui sortait du Cœur de Jésus, se répandait dans tout son être ; oui, c’est à cause du désir qu’il avait de nous sauver, c’est par l’excès et dans l’enthousiasme de son trop excessif amour que Jésus a sué le sang au jardin des oliviers… Oui, Jésus, qui fortifia les autres et leur donna du courage, intrépidité, persévérance, entra lui-même en agonie, et l’angoisse de son Cœur fut si cruelle, qu’il sua du sang en grande abondance… Sans doute, il était entièrement résigné à tout, puisqu’il était venu, bien volontairement, exprès pour souffrir ; néanmoins, puisqu’il avait pris la nature humaine dans sa réalité, son Cœur souffrait, parce que c’était un vrai cœur, le plus généreux, le plus noble des cœurs… Oh ! qu’il est donc pénible de voir le Cœur si bon de Jésus rempli de tant de tristesse !
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Sixième Promesse) Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’océan infini de la miséricorde
    Dans une paroisse de Belgique vivait un homme livré aux plus honteux excès de l’ivrognerie. Depuis plus de vingt-cinq ans, il ne cessait d’être un sujet de profonde affliction pour ses frères et sœurs. En 1864, un zélé missionnaire vint donner un sermon sur la dévotion au Sacré-Cœur. Les nombreux assistants l’écoutèrent avec un vif intérêt, mais l’un d’entre eux fut plus ému que les autres : c’était le pauvre ivrogne. Son cœur qui avait été insensible en entendant les plus terribles vérités, fut amolli par l’exposé que fit le ministre de Dieu sur toutes les amabilités du Cœur de Jésus. Il fondit en larmes, lorsqu’il entendit citer ces paroles de Jésus-Christ révélant son Cœur à sainte Marguerite-Marie : « Les pécheurs trouveront dans la dévotion à mon Sacré-Cœur l’assurance de leur pardon. Mon Cœur est l’océan infini de la miséricorde ! » A ce moment, l’infortuné saisit qu’il avait trouvé ce qu’il n’osait plus croire possible, une miséricorde plus grande que ses fautes, et une grâce plus puissante que ses mauvais penchants. Son parti est pris… Immédiatement après le sermon, il va se jeter aux pieds du prédicateur : « Mon Père, lui dit-il, j’ai beaucoup péché, vous m’avez touché le cœur ; je veux me confesser. » Cette conversion fut aussi durable qu’elle fut sincère. D’un seul coup, il brisa tous ses liens. Il renonça pour toujours à ses anciens amis, à ses compagnons de débauche, et il ne connut plus d’autre chemin que celui de l’église. Il communiait au moins tous les quinze jours. La paroisse fut grandement étonnée de ce changement. Le Cœur de Jésus qui avait opéré cette belle conversion se hâta de la couronner ; car un an après, la paroisse recevait la grâce d’une mission. Le converti y assista à tous les exercices. Il ne pouvait entendre parler de l’amour de Dieu et de l’ingratitude des pécheurs sans verser d’abondantes larmes… Pendant une instruction du matin, il sentit le désir irrésistible d’aller immédiatement se confesser et de recevoir ensuite la Sainte Communion. La multitude des fidèles qui assiégeaient les confessionnaux ne lui permit pas de satisfaire sa dévotion avant l’heure de midi. Tout porte à croire qu’il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Etant rentré chez lui, il monta directement à sa chambre et s’étendit sur son lit. Quand on vint pour s’enquérir de ce qu’il était devenu, on le trouva endormi dans le Seigneur !... En rassemblant les circonstances extraordinaires de cette mort, on ne peut douter que notre converti ne soit allé s’unir au Cœur de Jésus, qu’il aimait si tendrement depuis sa conversion.
    (Messager du Cœur de Jésus)

    Page d’histoire :
    Notre-Seigneur, ayant un jour apparu à Marguerite-Marie, lui demanda si elle voulait bien céder un peu du bien qu’elle avait fait, et supporter des souffrances pour obtenir les grâces dont une âme avait grand besoin. Marguerite-Marie s’offrit autant que son divin Maître le voudrait. Peu après, elle souffrit de grandes douleurs et telles que Dieu seul peut en connaître l’étendue. Ce n’a pas été pour cette seule personne que cela lui est arrivé, mais il y en a une quantité d’autres pour lesquelles Dieu l’a fait souffrir. C’était pour elle une joie incroyable de pouvoir, par ses peines, satisfaire aux outrages commis contre la divine Bonté.
    (Vie de sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   Rappel : la biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Ô très doux Jésus, transformez mon pauvre cœur en votre Cœur Sacré ; que vos douleurs unissent votre Cœur au mien et me le rendent toujours aimable et propice !
    Bienheureux Henri Suso (v.1295-1366)

    Apprenons par cette agonie mortelle à mettre nos souffrances dans le Cœur de Jésus, en le priant de les perfectionner, de les offrir à son Père céleste, afin que, par cette union, elles soient anoblies et procurent aux Saints la gloire, aux justes des mérites, la miséricorde aux pécheurs et le soulagement aux âmes du Purgatoire.
    Ludolphe de Saxe (v.1300-1378)

    Pratique :
    Se priver d’un plaisir permis en expiation des péchés des hommes.

    Oraison jaculatoire :
    Ô Cœur de Jésus, plutôt la mort que le péché.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 11ème jour

    Onzième jour : Les souffrances du Cœur de Jésus

    Quel fut, au temps de la Passion de Notre-Seigneur, la peine de son Cœur très délicat et très suave ? C’est chose impossible à comprendre, parce que toutes les douleurs subies par Jésus, tant les naturelles que les violentes, s’attaquaient à son Cœur, d’une sensibilité et d’une vivacité extrêmes. Donc, dans sa Passion, il n’est pas de peine qui n’écrasât, ne broyât et n’étouffât pour ainsi dire son Cœur très tendre… Quelles indicibles plaies ce Cœur très doux ne reçut-il pas quand les très douloureux supplices de la Passion s’exercèrent effectivement contre le Rédempteur ? Passe en revue et médite en détail, ô mon âme, la cruelle Passion et la mort de Notre-Seigneur, et tu verras que le Cœur de Jésus dans toutes ses veines et dans tous ses muscles fut bien plus douloureusement blessé, offensé, frappé, affligé, cloué et crucifié par ses douleurs intimes que le corps tout entier de la divine Victime ne le fut sur la Croix par ses plaies extérieures.
    P. Ignace del Nante

    Exemple : (Cinquième Promesse) Je bénirai toutes leurs entreprises
    L’un des premiers apôtres de la dévotion au Sacré-Cœur fut le P. Romain Hinderer, S.J., presque contemporain de sainte Marguerite-Marie. Ce Père mourut en odeur de sainteté en 1744, au fond d’une lointaine province de la Chine qu’il évangélisait depuis de longues années. La vie de cet apôtre manifesta d’une manière frappante la réalisation de la promesse que Notre-Seigneur faisait à la Sainte, lorsqu’il lui disait qu’il bénirait toutes les entreprises de ceux qui seraient dévoués à son divin Cœur. Il obtint, en effet, par la dévotion au Cœur de Jésus, les succès les plus étonnants, nous pouvons même dire les plus prodigieux pour son apostolat. Voici, entre autres, une page tirée de sa vie par le P. Chancy : « La plus grande persécution fit tomber en Chine plus de 50 églises. Le P. Hinderer s’enferma dans celle qu’il desservait. C’était la première église de Chine consacrée au Cœur de Jésus. Il gagna les bonnes grâces du vice-roi qui le persécutait. En effet, ce prince donna l’ordre aux mandarins de respecter le Père et ses travaux apostoliques. Le zélateur du Sacré-Cœur en profita pour établir une Congrégation en l’honneur de l’objet de son amour et bientôt il vit son zèle couronné d’un tel succès, qu’il ne savait assez en remercier la divine bonté. Il avait divisé en plusieurs catégories les membres de l’Association et tous rivalisaient d’ardeur pour glorifier le Sacré-Cœur de Jésus. Les enfants de chœur, changés en petits apôtres, sortaient de leurs assemblées tout enflammés de ce feu sacré que Notre-Seigneur est venu répandre sur la terre. Ils entraient dans les maisons des païens, les évangélisaient, baptisaient les enfants et arrachaient tous les jours à l’enfer un très grand nombre d’âmes. Un médecin se servit si bien de l’influence de son art, qu’en une année il baptisa plus de 8000 enfants.
    Un prince de sang, frappé des prodiges de cette merveilleuse charité, étudia expressément la médecine pour imiter l’apôtre dont nous venons de parler. Il devint bientôt si habile en cet art, qu’on réclamait partout son ministère. Sa qualité de prince lui donnait accès dans les palais, et les pauvres, qu’il ne négligeait pas, étaient enchantés de recevoir gratuitement les soins de son inaltérable charité. C’est dans le Cœur de Jésus qu’il l’avait puisée, c’est dans les allocutions pleines de feu adressées aux Confrères du Sacré-Cœur qu’il l’activait, c’est à ce Cœur à jamais béni qu’il rapportait toute la gloire de ses succès. »
    Vie du P. Romain Hinderer de la Compagnie de Jésus, l'apôtre du Sacré-Cœur dans l'Église de Chine au dix-huitième siècle, 1668-1744, par le P. Chancy.

    ☞   Le 12 octobre 1707, le P. Romain Hinderer S.J. (1668-1744) aborde en Chine, où il élève la première église dédiée au Sacré-Cœur (à Hang-Tcheou, province du Tché Kiang)

    Page d’histoire :
    L’historien du saint curé d’Ars raconte ce qui suit de son zèle pour le salut des âmes :
    « J’avais remarqué, dit-il, plusieurs fois qu’il faisait des neuvaines pour la conversion des pécheurs. Le voyant accablé de confessions, je lui dis un jour : « Monsieur le curé, ne faites donc pas de si longues prières, vous voyez bien que vous n’en pouvez plus ! – C’est vrai, me répondit-il, j’ai cette dévotion de prier pour les pécheurs, il me semble que je ne peux pas m’en empêcher. » Tous les jours de la semaine, à l’exception du lundi qu’il consacrait aux âmes du Purgatoire, il offrait ses souffrances et travaux pour les pécheurs. Il disait : « Rien n’afflige tant le Cœur de Jésus que de voir toutes ses souffrances perdues pour un si grand nombre… Prions donc pour la conversion des pécheurs : c’est la plus belle et la plus utile des prières. » Il conseillait de s’offrir en victime huit ou quinze jours pour les pécheurs, de souffrir à la même intention le froid, le chaud, de se priver d’un regard, d’une visite agréable, de faire des neuvaines, d’assister à la messe. Aux pasteurs des âmes, il recommandait le jeûne, les veilles, la discipline, etc., en un mot, ce qu’il faisait lui-même. » (Vie du Curé d’Ars, par Monin)

    ☞   Vie et œuvres du Saint curé d’Ars au Sanctuaire d’Ars

    Bouquet spirituel :
    Seigneur, introduisez-moi dans le Sanctuaire sacré de vos douleurs intérieures ; submergez-moi dans cet océan d’amertume que renferme votre Cœur.
    Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Il est impossible de considérer, sans être ému de compassion, tout ce que le Cœur de Jésus eut à souffrir sur la croix pour l’amour de nous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Pratique :
    Prier pour telles personnes que nous savons en avoir besoin.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, refuge des pécheurs, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 10ème jour

    Dixième jour : Le Cœur de Jésus s’offrant à son Père

    La très clémente charité du Dieu très doux, très miséricordieux, très compatissant de Jésus se montre tout entière dans le soin empressé qu’il a pris de s’offrir lui-même à son Père céleste : excité sans relâche par le feu dévorant qui brûlait son Cœur, il s’est présenté pour procurer le salut des hommes ; il s’est dévoué, s’est exposé, s’est sacrifié pour nous… Avoir souffert tout cela, n’est-ce pas le faire d’un Cœur très charitable, très aimant, tout débordant d’un amour sans bornes, n’est-ce pas là une preuve incontestable de la bonté du Sacré-Cœur ?...
    Ô Père miséricordieux, nous vous présentons maintenant ces mêmes souffrances par le Cœur très doux de votre Fils en union avec l’amour avec lequel il s’offrit lui-même à vous ; nous vous demandons par les entrailles de votre miséricorde, qu’aujourd’hui encore, ces mêmes mérites opèrent dans tous les élus, vivants et morts, la vertu et la paix que jadis ils opérèrent sur l’autel de la Croix.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Quatrième Promesse) Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à l’heure de la mort
    Si l’on veut voir comment Notre-Seigneur daigne récompenser à la mort ceux qui ont aimé son divin Cœur, il suffit de lire le récit des derniers moments de Mlle de Angelis, jeune Romaine, morte le 30 mai 1869. Le 28 mai, elle reçut le Viatique ; pendant son action de grâces, elle serra longtemps sur sa poitrine l’image du Cœur de Jésus, lui parlant avec une telle tendresse qu’on la crut ravie en extase : « Oh ! que je suis contente, s’écriait-elle, que je suis heureuse, ô mon Jésus, de m’en aller auprès de vous ! Oh ! que j’éprouve de consolation ! Vous savez, ô mon Dieu, combien je vous aime ! » Ayant fait appeler son frère aîné et son neveu, elle leur parla avec un zèle tout apostolique sur l’importance du salut, l’attachement à l’Eglise, l’assistance quotidienne à la Sainte Messe, la fuite des mauvaises compagnies. Son confesseur lui ayant dit qu’elle irait bientôt en paradis, elle s’écria : « Ô mon Père ! quelle douce parole ! le paradis ! je vais au paradis ! je m’en vais enfin voir mon Jésus, je vais rejoindre Marie, ma bonne Mère. Oui, je vais au paradis. » Elle se mit alors à baiser mille fois l’image du Cœur de jésus, puis celle de Marie et de Saint Joseph. « Vraiment, disait-elle, je ne suis déjà plus de ce monde, je suis dans le Cœur de Jésus, sous le manteau de Marie : oh ! que je suis heureuse ! je ne me serais jamais attendue à être si consolée à mes derniers moments. » Au milieu des plus violentes douleurs, elle parlait à Notre-Seigneur avec la tendresse la plus touchante : « Venez, disait-elle, venez vite, ô mon Jésus ! Qu’il me tarde de m’unir à vous ! Que vous êtes aimable, Seigneur, quel doux paradis que votre Cœur ! Ah ! quand verrai-je le front si ravissant de mon Jésus ! Quand baiserai-je ses mains, ses pieds, son divin Cœur ; oui, ce Cœur qui m’a tant aimée, ce Cœur qui sera ma demeure éternelle, ce Cœur si plein de douceur et d’amabilité ! » Enfin, tenant dans ses mains l’image du Cœur de Jésus et la regardant avec tendresse, elle répéta plusieurs fois : Jésus, Jésus, Jésus !... et rendit tranquillement son âme à Dieu. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à proclamer que sa bienheureuse mort a été le fruit de sa dévotion vraiment extraordinaire au Sacré-Cœur de Jésus.
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    Sainte Emilie de Rodat, fondatrice et Supérieure générale de la Sainte-Famille de Villefranche, morte le 19 septembre 1852, se distingua par l’intelligence du pauvre. Elle se proposait, ainsi que ses compagnes, d’honorer spécialement le Cœur de Jésus. La fin principale de son Institut étant l’éducation chrétienne, les orphelines, les enfants les plus déshéritées de la nature, les plus rebutantes, étaient l’objet de ses prédilections. Les pauvres petites filles saisies dès leur naissance par la misère et livrées à toutes les duretés de la vie lui attendrissaient le cœur… Dans les commencements de la Congrégation, alors que tout y faisait défaut, une Sœur, ayant un jour brisé une grande cruche pleine de vin, s’en désolait, lorsqu’elle vit venir à elle la Mère Emilie tenant par la main une enfant recueillie dans la rue. « Consolez-vous, lui dit-elle, nous avons plus gagné que perdu : voyez cette pauvre petite ! » Et elle montrait l’enfant qu’on venait de lui amener, toute galeuse et pleine de vermine. Et elle s’en réserva le soin ; c’était elle qui la lavait, la peignait, l’habillait… Son grand moyen d’attirer les grâces sur son Institut et ses ressources pour la fondation et l’entretien de sa maison était de prendre des orphelines pauvres. Elle redoublait d’aumônes dans les temps de disette ; et plutôt que de renvoyer les enfants des familles dans la gêne, elle leur faisait remise de partie ou totalité de la pension : elle en prenait parfois deux et trois de la même famille à sa charge. (Vie de la R. Mère Emilie, par Aubineau)

    ☞   La Congrégation de la Sainte-Famille de Villefranche et Sainte Emilie de Rodat

    Bouquet spirituel :
    Dès le premier moment de son Incarnation, la Croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son Cœur, et il accepta dès lors toutes les douleurs, toutes les humiliations que sa sainte humanité devait souffrir.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690

    J’aurais consenti à souffrir, non pas une seule fois, mais une infinité de fois, pour recouvrer une seule âme.
    Notre-Seigneur à la Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Pratique :
    Faire aujourd’hui une aumône plus abondante.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez toute notre richesse.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 9ème jour

    Neuvième jour : L’amour du Cœur de Jésus dans l’incarnation

    Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour ; c’est donc l’amour qui l’a fait descendre pour se revêtir de la nature humaine ; mais quel cœur aurait-il donné à cette nature humaine, sinon un cœur tout pétri d’amour ? Qu’aura donc fait le Verbe divin en se faisant homme, sinon de se former un cœur sur lequel il imprimât cette charité infinie qui l’obligeait à venir au monde ? Donnez-moi tout ce qu’il y a de plus tendre, tout ce qu’il y a de plus doux et d’humain ; il faut faire un Sauveur qui ne puisse souffrir les misères, saisi de douleur ; qui voyant les brebis perdues, ne puisse supporter leurs égarements. Il lui faut un amour qui le fasse courir au péril de sa vie, qui lui fasse baisser les épaules pour charger dessus ses brebis perdues, qui lui fasse crier : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi. Venez à moi, vous tous qui êtes chargés. Venez, pécheur, c’est vous que je cherche. Enfin, il lui faut un cœur qui lui fasse dire : Je donne ma vie, parce que je veux. C’est moi qui ai un cœur amoureux, qui dévoue mon corps et mon âme à toutes sortes de tourments. Voilà quel est le Cœur de Jésus, voilà quel est le mystère du christianisme.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : (Troisième Promesse) Je les consolerai dans toutes leurs peines
    Nous lisons dans les chroniques des Frères Mineurs qu’un homme riche et de qualité, étant entré dans l’Ordre, fut aussitôt assailli du tentateur au sujet de son changement de vie ; « pour ce qu’au lieu de manger des viandes délicates et de se vêtir somptueusement, il trouva au monastère des febves et des herbes avec autres légumes, du gros drap, de la paille au lieu d’un lict bien mol, et au lieu des richesses une estroite pauvreté, au lieu d’honneur, vileté, une grande austérité et rigueur au lieu des plaisirs. »
    L’ennemi lui représentant vivement tout cela au cœur, il résolut de reprendre les idées du siècle, et aucune considération ne put le faire changer de sentiment.
    « Comme il se retirait, ses yeux s’arrêtèrent sur un crucifix qui se trouvait sur son passage, et il se mit à genoux pour implorer la miséricorde du Sauveur. On n’a pas en vain recours à la Passion du Sauveur ; la prière du fugitif n’était pas achevée qu’il se sentit élevé en oraison jusqu’à l’extase. Notre-Seigneur lui apparut, accompagné de sa bienheureuse Mère. « Mon fils, lui dit-il, pourquoi abandonnes-tu ta sainte vocation ? – Seigneur, répondit le novice, vous savez que, accoutumé dans le monde à vivre délicatement, je ne puis supporter ici l’austérité de la règle, principalement en ce qui concerne le vêtement et la nourriture. » Alors le divin Sauveur, étendant le bras droit et lui montrant la plaie sanglante de son côté, lui dit : Porte ici ta main, mon fils, imprègne-la du sang qui en découle, et lorsqu’une chose te paraîtra difficile, marque-la de ce sang puisé à mon Cœur. Alors, ce qui auparavant te semblait insupportable te deviendra doux et agréable.
    Le novice obéit, et depuis, quand la tentation ou le dégoût assiégeaient son âme, il rappelait à son esprit la Passion du Fils de Dieu et contemplait l’amoureuse plaie de son Cœur. Et par la vertu de cette contemplation, toutes les amertumes de la vie religieuse se changeaient pour lui en délices. N’est-ce pas en action, la parole que nous chantons dans l’office du Sacré-Cœur :
    Quicumque certum quaeritis
    Rebus levamen asperis…
    Ad Cor reclusum vulnere,
    Ad mite cor accedite.

    « Vous tous qui cherchez dans vos peines une consolation assurée, approchez-vous de ce Cœur ouvert, approchez-vous de ce Cœur si doux. »
    (Etudes franciscaines sur le Sacré-Cœur par le R.P. Henri de Grèzes)

    Page d’histoire :
    Don Garcia Moreno (1821-1875), président de la république américaine de l’Equateur, et qui mourut en martyr sous le poignard d’un assassin parce que sa dévotion au Cœur sacré de Jésus en avait fait le plus ardent défenseur de l’Eglise, donna toute sa vie les plus grands exemples des vertus chrétiennes. Malgré sa position élevée, il se rappelait que tout homme est petit devant Dieu, et voici ce qu’il écrivait dans sa règle de vie : « Tous les matins, je ferai oraison et je demanderai l’humilité… Je dirai à chaque heure : je suis pire qu’un démon, et l’enfer devrait être ma demeure. Dans ma chambre, ne jamais prier assis quand je puis le faire debout. Faire des actes d’humilité, baiser la terre par exemple. Désirer toutes sortes d’humiliations, prenant soin toutefois de ne pas les mériter ; me réjouir quand on censurera ma personne et mes actes. Ne jamais parler de moi si ce n’est pour avouer mes défauts ou mes fautes. » Le jour même de sa glorieuse mort, il avait tracé ces mots : « Mon Seigneur Jésus-Christ, donnez-moi l’amour et l’humilité. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    C’est au Cœur du Sauveur que nous sommes redevables de toutes les faveurs que nous avons reçues, telles que la rédemption, la vocation à la foi, le pardon de nos fautes.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Dans la poitrine maternelle, son Cœur divin prévoyait, disposait, méritait, impétrait tous les bienfaits que nous avons reçus.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Pratique :
    Rejeter les pensées de vanité dès que nous les remarquons.

    Oraison jaculatoire :
    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 8ème jour

    Huitième jour : Le port

    Là, sur l’autel de votre Cœur, je trouve un port très sûr que les vents agités ne peuvent jamais troubler ; dans votre Cœur, je trouve le repos à l’abri des tempêtes ; dans votre Cœur, je trouve des délices exquises qui n’engendrent point le dégoût et ne sont point exposées à aucune altération ; dans votre Cœur, je trouve une paix très profonde qu’aucune dissension ne viendra troubler, une joie que nulle tristesse ne pourra changer, une félicité sans nuage.
    Je veux m’endormir dans le Cœur de Jésus, source de la souveraine et véritable paix, source d’où jaillira et coulera pour mon âme l’éternelle tranquillité qui doit à jamais me délivrer des épreuves et des tribulations de cette vie, et puisque je dois sortir si tôt de ce monde, je veux placer en Jésus mes délices, mes pensées, mes affections, en entrant dans son tendre et amoureux Cœur, où je me cacherai comme dans un sépulcre, où je me reposerai dans un très doux sommeil ; au moment de rendre le dernier soupir, je veux placer mon cœur dans son côté entr’ouvert et confier mon cœur à son Cœur.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Deuxième Promesse) Je mettrai la paix dans les familles
    Nous lisons dans le Messager du Cœur de Jésus de janvier 1896 le touchant et dramatique récit d’une réconciliation opérée par la grâce toute-puissante du Sacré Cœur, non pas entre les membres d’une seule famille, mais entre deux partis ennemis d’une même population qui allaient en venir aux mains. Voici ce récit que nous devons abréger à notre regret.
    En 1895, les Pères Jésuites donnaient une grande mission à Sciallas en Albanie. On sait que dans cette région que dans cette région les hommes ne quittent jamais leurs armes et que les inimitiés sont irréconciliables et presque toujours mortelles.
    La mission réussissait admirablement ; tout projet de vengeance était suspendu, et une trève générale avait été proclamée, quand une altercation entre deux personnes qui suivaient une procession faillit devenir l’occasion d’un combat sanglant. En vain les femmes des deux familles essayaient de calmer leurs maris et leurs frères, déjà deux camps ennemis s’étaient formés et n’attendaient que le signal d’entrer en lutte. Soudain, un coup de fusil retentit. « A ce bruit terrible, écrit le P. Pati, un violent frisson parcourut tout mon corps. Je vois les diverses corporations se diviser rapidement ; chacun prend position et, l’arme au poing, tous mes hommes attendent le signal du combat… Encore quelques minutes, et, au lieu de la consécration au Cœur adorable de Jésus, nous allions avoir un massacre général. Quelle angoisse, mais aussi quelle ardente prière ! Soudain, le Cœur très saint et très aimable de Jésus m’inspire cette pensée : Chante et fais chanter la Couronne d’Or. Sur le champ, je m’écrie d’une voix dont l’émotion et la grâce semblent rendre presque tonnante : Qui est avec moi et avec le Christ me réponde ! Et j’entonnai : Jésus doux et humble de Cœur ! A ce cri, bon nombre de voix répondent avec ensemble et vigueur : Rendez mon cœur semblable au vôtre ! A l’audition de ce chant si aimé, le tumulte commence à se calmer, les fusils s’abaissent peu à peu, un silence relatif reprend de proche en proche… Je continue à chanter : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! Cependant, le Très Saint Sacrement arrive, pendant que les fidèles et moi ne cessons de répéter : Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! A la vue du Très Saint Sacrement, tous nos émeutiers, silencieux et repentants, se rapprochent peu à peu de l’autel et s’agenouillent les uns auprès des autres dans l’attitude du recueillement et de la prière. Quelques instants après, la campagne environnante retentissait de nos pieux cantiques, redits par la foule entière, et la consécration de la paroisse au divin Cœur de Jésus s’accomplissait au milieu d’une paix parfaite et d’une profonde piété. Ainsi, au lieu d’un affreux massacre, nous contemplions une admirable solennité.
    Gloire au divin Cœur de Jésus ! Gloire au Cœur Immaculé de Marie !
    Tels sont les fruits, telles sont les merveilles du Sacré Cœur en Albanie. »

    Page d’histoire :
    Ampère, ce génie universel qui embrassa tous les objets des connaissances humaines et qui, aux qualités les plus diverses de l’esprit, réunissait celles du cœur : philosophe, littérateur, poète en même temps que musicien, mathématicien, se disait en se mettant aux pénibles études qu’il a poursuivies avec tant de succès : « Travaille en esprit de prière ; étudie, c’est le devoir de ton état ; écoute les savants, mais d’une oreille ; que l’autre soit toujours prête à recevoir les doux accents de ton Ami céleste. N’écris que d’une main ; de l’autre, tiens-toi à Dieu comme un enfant au vêtement de son père. »
    (Vie d’Ampère, par M. Valson)

    ☞   La vie d’André-Marie Ampère (1775-1836) sur Wikipédia.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur de Jésus, vous êtes le port assuré pour ceux qui, dans la tempête, recourent à vous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    C’est pourquoi, attiré par votre douceur, je fixe en vous ma demeure, et je dépose dans votre sein, comme dans un port assuré, tout ce que je suis, tout ce que je possède et tout ce que j’espère.
    Saint François de Borgia (1510-1572)

    Pratique :
    Si la paresse vous a fait négliger vos devoirs d’état, prenez pour la vaincre des habitudes contraires.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez ma force et mon soutien.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.