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oraison dominicale

  • Méditation : L'Oraison Dominicale

    « Le Fils de Dieu nous a appris à prier, c'est ce que nous appelons l'Oraison Dominicale... Or dans cette oraison c'est toute l’Église qui prie ; et lorsque chaque fidèle en particulier la prononce, il le fait comme revêtu de la personne de toute l’Église, et comme parlant au nom de tous les autres fidèles, avec lesquels il ne fait qu'un seul homme, un seul corps de Jésus-Christ. Il n'appelle pas Dieu son Père, mais notre Père ; il ne demande pas son pain, mais notre pain et tous nos besoins communs ; il ne se considère pas seul, mais uni à toute l’Église et à tous les fidèles répandus par tout le monde, quand il demande ensuite la rémission des péchés, l'éloignement ou la victoire des tentations et de toutes sortes de maux. Comme cette oraison est le modèle et le précis de toutes les autres, elle nous apprend que nous ne devons pas paraître devant Dieu seuls et séparément, mais dans la sainte société de tous ses autres enfants, qui nous donneront du prix et de la dignité, du zèle et de l'ardeur par leur assistance spirituelle, et en communiquant à chacun de nous tout ce qu'ils ont tous ensemble de foi et de religion, d'amour et de désir pour l'éternité... La compagnie des Anges et de tous les Saints qui mêlent leurs prières aux nôtres, nous donne du courage et de la confiance, lors principalement que nous considérons que cette grande et sainte société est le corps de Jésus-Christ, est Jésus-Christ même, qui prie pour nous et en nous. »

    Ante omnia pacis doctor atque unitatis magister singulatim noluit, et privatim precem fieri, ut quis, cum precatur, non pro se tantum precetur. Non enim dicimus Pater meus qui in coelis es : nec, Panem meum da mihi hodie. Nec dimitti sibi tantum unusquisque delicta postulat, aut ut in tentationem non inducatur, atque a malo liberetur, pro se solo rogat. Publica est nobis et communis oratio ; et quando oramus, non pro uno, sed pro populo tuo oramus, quia totus populus unum sumus.
    St Cyprien, De Orat. Dom.

    P. Louis Thomassin, O.F. (1619-1695), Traité de l'office divin pour les ecclésiastiques et les laïques (1ere P., ch. XVI, IX), A Paris, Chez François Muguet, 1686.

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  • Méditation : de la nécessité de l'oraison

    « Commencez toutes sortes d’oraisons, soit mentale soit vocale, par la présence de Dieu, et tenez cette règle sans exception, et vous verrez dans peu de temps combien elle vous sera profitable.

    Si vous me croyez, vous direz votre Pater, votre Ave Maria et le Credo en latin ; mais vous apprendrez aussi à bien entendre les paroles qui y sont, en votre langage, afin que, les disant au langage commun de l’Eglise, vous puissiez néanmoins savourer le sens admirable et délicieux de ces saintes oraisons, lesquelles il faut dire fichant profondément votre pensée et excitant vos affections sur le sens d’icelles, et ne vous hâtant nullement pour en dire beaucoup, mais vous étudiant de dire ce que vous direz, cordialement ; car un seul Pater dit avec sentiment vaut mieux que plusieurs récités vitement et couramment.

    Le chapelet est une très utile manière de prier, pourvu que vous le sachiez dire comme il convient : et pour ce faire, ayez quelqu’un des petits livres qui enseignent la façon de le réciter. Il est bon aussi de dire les litanies de Notre Seigneur, de Notre Dame et des saints, et toutes les autres prières vocales qui sont dedans les Manuels et Heures approuvées, à la charge néanmoins que si vous avez le don de l’oraison mentale, vous lui gardiez toujours la principale place ; en sorte que si après icelle, ou pour la multitude des affaires ou pour quelque autre raison, vous ne pouvez point faire de prière vocale, vous ne vous en mettiez point en peine pour cela, vous contentant de dire simplement, devant ou après la méditation, l’oraison dominicale, la salutation angélique et le symbole des apôtres.

    Si faisant l’oraison vocale, vous sentez votre cœur tiré et convié à l’oraison intérieure ou mentale, ne refusez point d’y aller, mais laissez tout doucement couler votre esprit de ce côté-là, et ne vous souciez point de n’avoir pas achevé les oraisons vocales que vous vous étiez proposées ; car la mentale que vous aurez faite en leur place est plus agréable à Dieu et plus utile à votre âme. J’excepte l’office ecclésiastique si vous êtes obligée de le dire ; car en ce cas-là, il faut rendre le devoir.

    S’il advenait que toute votre matinée se passât sans cet exercice sacré de l’oraison mentale, ou pour la multiplicité des affaires, ou pour quelque autre cause (ce que vous devez procurer n’advenir point, tant qu’il vous sera possible), tâchez de réparer ce défaut l’après-dînée, en quelque heure la plus éloignée du repas, parce que ce faisant sur icelui, et avant que la digestion soit fort acheminée, il vous arriverait beaucoup d’assoupissement, et votre santé en serait intéressée. Que si en toute la journée vous ne pouvez la faire, il faut réparer cette perte, multipliant les oraisons jaculatoires, et par la lecture de quelque livre de dévotion avec quelque pénitence qui empêche la suite de ce défaut ; et, avec cela, faites une forte résolution de vous remettre en train le jour suivant. »

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Seconde Partie de l'Introduction, ch. I, 5-9), in "Œuvres", nrf-Gallimard, 1969.
    Texte intégral en ligne (publié d’après l’édition de 1619) à l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais.

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  • Prière pour les âmes des défunts

    Sainte Mechtilde ayant communié pour les morts, Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : « Dites pour eux un Notre Père, etc., » et elle comprit qu'elle devait prier de la manière suivante ; après l'avoir fait, elle vit une grande multitude d'âmes monter au ciel.
    (Révélations, I, 21)

    Notre Père, qui êtes aux cieux, je vous prie de daigner pardonner aux âmes du Purgatoire de ne vous avoir pas aimé, de ne vous avoir pas rendu le culte qui vous est dû, à vous, leur Père auguste et chéri, mais de vous avoir éloigné de leur cœur, où vous désirer habiter ; et pour suppléer à leur faute, je vous offre l'amour et l'honneur que votre Fils chéri vous a rendu sur la terre, et cette abondante satisfaction par laquelle il a payé la dette de tous leurs péchés. Ainsi soit-il.

    Que votre nom soit sanctifié ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais dignement honoré votre saint Nom, de se l'être rarement rappelé avec dévotion, de l'avoir souvent employé en vain, et de s'être rendues, par leur vie déshonorante, indignes du nom de chrétien. Et comme satisfaction pour ce péché, je vous offre la très parfaite sainteté de votre Fils, par laquelle il a exalté votre Nom dans ses prédications, et l'a honoré dans toutes ses œuvres très saintes. Ainsi soit-il.

    Que votre règne arrive ; je vous prie, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts de n'avoir jamais désiré avec ferveur, ni recherché avec soin vous et votre règne, dans lequel seul consistent le vrai repos et l'éternelle gloire. Pour expier toute l'indifférence qu'elles ont eue pour toute espèce de biens, je vous offre les saints désirs par lesquels votre Fils a voulu que nous soyons les cohéritiers de son royaume. Ainsi soit-il.

    Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts, et surtout des religieux, d'avoir préféré leur volonté à la vôtre et de n'avoir pas aimé en tout votre volonté, pour vivre et agir très souvent d'après la leur. Et pour réparer leur désobéissance, je vous offre l'union du très doux Cœur de votre Fils avec votre sainte volonté, de même que la prompte soumission avec laquelle il vous a obéi jusqu'à la mort de la croix. Ainsi soit-il.

    Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas reçu le très saint Sacrement de l'autel avec les désirs, la dévotion et l'amour qu'il mérite, de s'en être rendues, pour un grand nombre, indignes, et de ne l'avoir que rarement ou jamais reçu. Pour expier leur péché, je vous offre la parfaite sainteté et la dévotion de votre Fils, ainsi que l'ardent amour et l'ineffable désir qui l'ont porté à nous donner ce précieux trésor. Ainsi soit-il.

    Et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé ; je vous conjure, ô tendre Père, de daigner pardonner aux âmes des défunts les péchés capitaux dans lesquels elles sont tombés, surtout en ne pardonnant pas à ceux qui les avaient offensées et en n'aimant pas leurs ennemis. Pour ces péchés, je vous offre la prière de la plus douce suavité, que votre Fils a faite sur la croix pour ses ennemis. Ainsi soit-il.

    Et ne nous induisez point en tentation ; je vous conjure, ô tendre Père, de pardonner aux âmes des défunts de n'avoir pas résisté à leurs vices et à leur concupiscence, d'avoir souvent consenti aux embûches du démon et de la chair, et de s'être volontairement engagées dans beaucoup de mauvaises actions. Pour la multitude de leurs péchés, je vous offre la glorieuse victoire par laquelle votre Fils a vaincu le monde et le démon, ainsi que sa très sainte vie, avec tous ses travaux et ses fatigues, sa très amère passion et sa mort. Ainsi soit-il.

    Mais délivrez-nous du mal ; délivrez-les aussi de tout mal et de toute peine, par les mérites de votre cher Fils, et conduisez-les dans le royaume de votre gloire, qui n'est autre que vous-même. Ainsi soit-il.

    Oraison dominicale de Sainte Mechtilde pour les défunts.

  • 12 novembre : Méditation

    « Le chrétien, M.T.C.F., ce n'est pas, comme semble le croire et comme l'affirme tous les jours et sur tous les tons un certain monde contemporain, ce n'est pas un être qui s'isole en lui-même, qui se séquestre dans un oratoire indistinctement fermé à tous les bruits du siècle, et qui, satisfait pourvu qu'il sauve son âme, ne prend aucun souci du mouvement des affaires d'ici-bas. Le chrétien, c'est le contrepied de cela. Le chrétien, c'est un homme public et social par excellence ; son surnom l'indique : il est catholique, ce qui signifie universel. Jésus-Christ, en traçant l'oraison dominicale, a mis ordre à ce qu'aucun des siens ne pût accomplir le premier acte de la religion, qui est la prière, sans se mettre en rapport, selon son degré d'intelligence et selon l'étendue de l'horizon ouvert devant lui, avec tout ce qui peut avancer ou retarder, favoriser ou empêcher le règne de Dieu sur la terre. Et comme assurément les oeuvres de l'homme doivent être coordonnées avec sa prière, il n'est pas un chrétien digne de ce nom qui ne s'emploie activement, dans la mesure de ses forces, à procurer ce règne temporel de Dieu, et à renverser ce qui lui fait obstacle. »

    Cardinal Pie (1815-1880), La vie chrétienne, in Pages choisies Tome II, Alfred Mame et Fils - Librairie Oudin, Paris - Poitiers, 1916.

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