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origène

  • Méditation : Oeuvrons en vue de notre fin (Ps 39 (38), 8-14)

    « Fais-moi connaître, Seigneur, ma fin, et quel est le nombre de mes jours pour que je sache ce qu'il me manque. (Ps 38, 5) Si tu me faisais connaître ma fin, dit le psalmiste, et si tu me faisais connaître quel est le nombre de mes jours, je pourrais par là même savoir ce qui me manque. Ou peut-être, par ces mots, il semble encore indiquer ceci : tout métier a une fin ; par exemple la fin d'une entreprise de construction, c'est de faire une maison ; la fin d'un chantier naval, de construire un bateau capable de triompher des flots de la mer et de supporter l'assaut des vents ; et la fin de chaque métier est quelque chose de semblable pour laquelle le métier lui-même semble inventé. Ainsi peut-être est-il aussi une certaine fin de notre vie et du monde entier pour laquelle se fait tout ce qui se fait en notre vie, ou pour laquelle le monde lui-même a été créé ou subsiste. De cette fin, l'apôtre Paul aussi se souvient quand il dit : « Ensuite viendra la fin, quand il remettra la royauté à Dieu le Père. » (1Co 15, 24) Vers cette fin-là, il faut assurément se hâter, puisque c'est le prix même de l’œuvre, ce pour quoi nous sommes créés par Dieu. Comme notre organisme corporel, petit et réduit au début de sa naissance, pousse pourtant et tend au terme de sa grandeur en croissant en âge, et encore comme notre âme reçoit un langage d'abord balbutiant, puis dans la suite plus clair, pour arriver enfin à une manière de s'exprimer parfaite et correcte, de cette façon aussi toute notre vie commence à présent, certes, comme balbutiante parmi les hommes sur la terre, mais elle est achevée et parvient à son sommet dans les cieux près de Dieu. Pour ce motif, le prophète désire donc connaître la fin pour laquelle il a été fait, pour qu'en regardant la fin, en examinant ses jours et en considérant sa perfection, il voie ce qui lui manque par rapport à cette fin où il tend. C'est comme si ceux qui sont sortis d’Égypte avaient dit : « Fais-moi connaître, Seigneur, ma fin » qui est une terre bonne et une terre sainte, « et le nombre de mes jours » où je marche, « pour que je sache ce qui me manque », combien il m'en reste jusqu'à ce que je parvienne à la terre sainte qui m'est promise. »

    Origène, Homélie sur le Ps 39 (38).

    resurrection_Chora_Anastasis_Istanbul_1a.jpg

    Fresque de l’Anastasis (La Résurrection), Chora Church/Museum, Istanbul
    (Crédit photo)

  • Vendredi 28 juin 2013

    Calendrier liturgique

  • 29 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le jour du Sabbat (Lc 13, 10-17)

    « Nous ne voyons pas que les paroles de la Genèse : "Au jour du sabbat Dieu s’est reposé de ses oeuvres" (2,2) se soient réalisées en ce septième jour de la création, ni même qu'elles se réalisent aujourd'hui. Nous voyons toujours Dieu au travail. Il n'y a pas de sabbat où Dieu cesse de travailler, pas de jour où il ne "fasse se lever son soleil sur les bons et sur les méchants et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes" (Mt 5,45), où il ne "fasse pousser l'herbe sur les montagnes et les plantes au service des hommes" (Ps 146,8)..., où il ne "fasse mourir et vivre" (1Sm 2,6).
    Ainsi, le Seigneur répond à ceux qui l'accusaient de travailler et de guérir le jour du sabbat : "Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi aussi je travaille" (Jn 5,17). Il montrait par là que, durant le temps de ce monde, il n'y a pas de sabbat où Dieu se repose de veiller à la marche du monde et aux destinées du genre humain... Dans sa sagesse de Créateur il ne cesse d’exercer sur ses créatures sa providence et sa bienveillance "jusqu’à la fin du monde" (Mt 28,20). Donc le vrai sabbat où Dieu se reposera de tous ses travaux sera le monde futur, quand "s'enfuiront douleur, tristesse et gémissements" (Is 35,10), et que Dieu sera "tout en tous" (Col 3,11). »

    Origène (v.185-253), Homélies sur les Nombres, n°23 (Trad. SC 29).

  • 8 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Parabole du bon Samaritain

    « D'après un ancien qui voulait interpréter la parabole du bon Samaritain, l'homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho représente Adam, Jérusalem le paradis, Jéricho le monde, les brigands les forces hostiles, le prêtre la Loi, le lévite les Prophètes, le Samaritain le Christ.
    Par ailleurs, les blessures symbolisent la désobéissance, la monture le corps du Seigneur, et le "pandochium", c'est-à-dire l'auberge accueillant tous ceux qui veulent y entrer, est l'image de l'Eglise. En outre, les deux deniers représentent le Père et le Fils, l'aubergiste le chef de l'Eglise qui a charge de l'administrer. Et la promesse de revenir, faite par le Samaritain, figure, selon cet interprète, le second avènement du Seigneur. [...]
    Ce Samaritain "porte nos péchés" (Mt 8,17) et souffre pour nous. Il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c'est-à-dire dans l'Eglise. Celle-ci est ouverte à tous, ele ne refuse son secours à personne et tous y sont invités par Jésus : Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos (Mt 11,28).
    Après y avoir conduit le blessé, le Samaritain ne part pas aussitôt, mais demeure toute la journée dans l'hôtellerie auprès du moribond. Il soigne ses blessures non seulement le jour, mais encore la nuit, l'entourant de toute sa sollicitude empressée. [...]
    Vraiment ce gardien des âmes s'est montré plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes "en faisant preuve de bonté" (Lc 10,37) envers celui qui était tombé dans les mains des bandits et il s'est montré son "prochain" (Lc 10,36) moins en paroles qu'en actes.
    Il nous est donc possible, en suivant cette parole : "Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ" (1 Co 11,1), d'imiter le Christ et d'avoir pitié de ceux qui sont tombés dans les mains des bandits, de nous approcher d'eux, de verser de l'huile et du vin sur leurs plaies et de les bander, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux. Aussi, pour nous y exhorter, le Fils de Dieu a-t-il dit en s'adressant à nous tous, plus encore qu'au docteur de la Loi : "Va, et toi aussi, fais de même" (Lc 10,37). Et si nous le faisons, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, "à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen" (1 P 4,11). »

    Origène († 254), Homélies sur l'Evangile de Luc, 34, 3.7-9 ; GCS 9, 201-202.204-205 (Trad. Delhougne, Les Pères de l'Eglise commentent l'Evangile, Brepols, 1991).


    « "C'est là mon bien-aimé, c'est là mon ami, filles de Jérusalem" (Ct 5,16). L'Épouse du Cantique montre celui qu'elle cherchait en disant : "Voici celui que je cherche, celui qui pour devenir notre frère est monté du pays de Juda. Il est devenu l'ami de celui qui était tombé aux mains des brigands : il a guéri ses plaies avec de l'huile, du vin et des pansements ; il l'a fait monter sur sa propre monture ; il l'a fait reposer dans l'hôtellerie ; il a donné deux pièces d'argent pour son entretien ; il a promis de donner à son retour ce qui aurait été dépensé en plus pour accomplir ses ordres". Chacun de ces détails a une signification bien évidente.
    Le docteur de la Loi tentait le Seigneur et voulait se montrer au-dessus des autres ; dans son orgueil il faisait fi de toute égalité avec les autres, disant : "Qui est mon prochain ?" Le Verbe alors lui expose, sous forme d'un récit, toute l'histoire sainte de la miséricorde : il raconte la descente de l'homme, l'embuscade des brigands, l'enlèvement du vêtement incorruptible, les blessures du péché, l'envahissement par la mort de la moitié de notre nature (puisque notre âme est restée immortelle), le passage inutile de la Loi (puisque ni le prêtre ni le lévite n'ont soigné les plaies de celui qui était tombé aux mains des brigands).
    "Il était en effet impossible que le sang des taureaux et des boucs efface le péché" (He 10,4) ; seul pouvait le faire celui qui a revêtu toute la nature humaine - des Juifs, des Samaritains, des Grecs - en un mot, de toute l'humanité. Avec son corps, qui est la monture, il s'est rendu dans le lieu de la misère de l'homme. Il a guéri ses plaies, l'a fait reposer sur sa propre monture, et il a fait pour lui de sa miséricorde une hôtellerie, où tous ceux qui peinent et ploient sous le fardeau trouvent le repos (Mt 11,28). »

    Saint Grégoire de Nysse (v.335-395), Homélie 15 sur le Cantique des Cantiques ; PG 44, 1085-1087 (Trad. Canevet, Cerf, 1992).

  • 30 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas." (Mc 9,48)

    « Partons en guerre comme Josué ; prenons d’assaut la cité la plus considérable de ce monde – la malice – et détruisons les murailles orgueilleuses du péché. Regarderais-tu alentour quel chemin il faut prendre, quel champ de bataille il faut choisir ? Tu vas sans doute trouver mes paroles étonnantes ; elles sont vraies pourtant : limite tes recherches à toi seul. En toi est le combat que tu vas livrer ; à l’intérieur de toi l’édifice de malice qu’il faut saper ; ton ennemi sort du fond de ton coeur.
    Ce n’est pas moi qui le dis, mais le Christ ; écoute-le : "C’est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les paroles injurieuses" (Mt 15,19). Réalises-tu la puissance de cette armée ennemie qui s’avance contre toi du fond de ton coeur ? Les voilà, nos ennemis à massacrer au premier combat, à terrasser en première ligne. Si nous sommes capables de renverser leurs murailles et de les exterminer jusqu’à ce qu’il n’en reste aucun pour le raconter, aucun pour reprendre haleine (Jos 11,14), s’il n’en est plus un seul pour reprendre vie et pour resurgir dans nos pensées, alors Jésus nous donnera le grand repos. »

    Origène (v.185-253), Homélies sur Josué, n°5, 2 (trad. SC 71).

  • 26 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Jésus convoqua les Douze... Il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons." (Lc 9, 1-6)

    « Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l'opinion publique, capables de saisir et d'exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d'avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n'aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté "en discours persuasifs de la sagesse" (1Co 1,17)... ; et notre foi, pareille à celle qu'on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, "reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu" (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : "Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes" (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?

    Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : "Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l'Esprit et de la puissance de Dieu" (1Co 2,4)... C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l'Evangile : "Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance", afin que "rapide court sa parole" (Ps 67,12 ; 147,4). Et de fait, nous voyons que "la voix" des apôtres de Jésus "a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux limites du monde" (Ps 18,5 ; Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort. »

    Origène (v.185-253), Contre Celse I, 62 (Trad. SC n°132).

  • 3 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a consacré par l'onction."

    « Ce n'est pas un simple hasard mais une intervention de la divine Providence si Jésus a déroulé ce livre et a trouvé dans le texte le chapitre qui prophétisait à son sujet. S'il est écrit : "Un moineau ne tombe pas dans le filet sans la volonté du Père, les cheveux de votre tête sont tous comptés" (Mt 10, 29-30), serait-ce un effet du hasard que le choix du livre d'Isaïe exprimait le mystère du Christ ? En effet, ce texte nous rappelle le Christ... Car Jésus dit : "Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres". "Les pauvres" désignent les païens. De fait, ils étaient pauvres, eux qui ne possédaient absolument rien : ni Dieu, ni Loi, ni prophètes, ni justice, ni aucune autre vertu. c'est pour ce motif que Dieu l'a envoyé comme messager auprès des pauvres, pour "annoncer la libération, aux captifs la délivrance"... Y a-t-il un être plus opprimé et plus meurtri que l'homme, avant qu'il soit libéré et guéri par Jésus ? "Après avoir lu cela et roulé le livre, Jésus le rendit et s'assit ; et tout le monde dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui". »

    Origène (v.185-253), Homélies sur Saint Luc, n°32, 3-6 (trad. SC 87 rev.)

  • 17 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Comme l'a dit notre Seigneur et Sauveur : "Le règne de Dieu vient sans qu'on puisse le remarquer. On ne dira pas : Le voilà, il est ici, ou bien : Il est là. Car voilà que le règne de Dieu est au-dedans de vous".  Et en effet, "elle est tout près de nous, cette Parole, elle est dans notre bouche et dans notre coeur" (Dt 30,14). En ce cas, il est évident que celui qui prie pour que vienne le règne de Dieu a raison de prier pour que ce règne de Dieu germe, porte du fruit et s'accomplisse en lui-même. Chez tous les saints en lesquels Dieu règne et qui obéissent à ses lois spirituelles, il habite comme dans une cité bien organisée. Le Père est présent en lui et le Christ règne avec le Père dans cette âme parfaite, selon sa parole : "Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui." (Jn 14,23)
    Le règne de Dieu qui est en nous, alors que nous progressons toujours, parviendra à sa perfection lorsque la parole de l'apôtre Paul s'accomplira : le Christ "après avoir soumis" tous ses ennemis, "remettra son pouvoir royal à Dieu le Père pour que Dieu soit tout en tous" (1Co 15,28). C'est pourquoi, priant sans relâche, avec des dispositions divinisées par le Verbe, disons : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne" (Mt 6,9). »

    Origène (v.185-253), Traité sur la prière, 25 ; GCS 3, 356 (trad. Bréviaire).

  • Vingt-neuf homélies inédites d’Origène retrouvées à la Bibliothèque de Munich en Bavière

    C’est selon toute probabilité la découverte du siècle, celle d’une philologue italienne à la bibliothèque de Munich en Bavière, annoncée hier par la Bayerische Staatbibliothek elle-même. Dans l'après-midi du 5 avril dernier, Jeudi saint, en étudiant un code byzantin du XIème siècle, le « Monacense » grec 314, Marina Molin Pradel s’est en effet aperçue que certaines homélies sur les Psaumes contenues dans ce dernier correspondaient à celles d’Origène traduites en latin par Rufin au début du Vème siècle. Et immédiatement après Pâques, en élargissant son étude sur les manuscrits, la chercheuse est arrivée à la conclusion que l’ensemble des 29 homélies contenues dans le code, jusqu’alors inédites, sont du grand intellectuel chrétien. Dans la première moitié du IIIème siècle Origène avait dicté sur le Psautier une importante série d'œuvres qui ont très vite eues une influence décisive sur l’exégèse biblique aussi bien grecque que latine. Mais précisément leur diffusion, en plus de la condamnation de 553, en explique la perte de la plus grande partie, déjà à l’époque antique.

    Source : Osservatore Romano.

    Le livre à découvrir page à page à la Bibliothèque de Munich : ICI.

  • 31 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « 1. "L’âme" de Marie magnifie d’abord le Seigneur et "son esprit" ensuite exulte en Dieu. De fait, si nous n’avons pas d’abord grandi, nous ne pouvons pas exulter.
    "Parce que, dit-elle, il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante." Mais où est cette humilité que le Seigneur a regardée en Marie ? Qu’avait donc d’humble et d’abject la mère du Sauveur qui portait le Fils de Dieu en son sein ?
    Ces paroles : "Il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante", équivalent à celles-ci : "il a jeté les yeux" sur la justice de sa servante, "il a jeté les yeux" sur sa tempérance, "il a jeté les yeux" sur sa force et sa sagesse.
    De fait il est normal que Dieu porte son regard sur les vertus et l’on me dira : je comprends bien que Dieu regarde la justice et la sagesse de sa servante, mais je ne vois pas très bien comment il peut prêter attention à son humilité.
    Celui qui cherche la solution de cette difficulté, remarquera que précisément dans l’Écriture l’humilité est considérée comme une des vertus.

    2. Le Sauveur l’affirme : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez le repos de vos âmes." Si vous voulez connaître le nom de cette vertu et savoir comment l’appellent les philosophes, sachez que la vertu d’humilité que Dieu considère est celle même que les sages appellent atyphía ou metriótês, "absence d’orgueil" ou "modestie". Mais nous pouvons la définir en une périphrase : c’est l’état d’un homme qui ne s’enfle pas, mais s’abaisse lui-même. S’enfler d’orgueil, selon l’Apôtre, c’est "tomber sous la condamnation du diable" qui, précisément, a commencé par l’enflure de l’orgueil et de la superbe ; voici la citation : "Afin que, n’étant pas bouffi d’orgueil, il ne tombe pas sous la condamnation du diable." "Il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante." Dieu m’a regardée, dit-elle, parce que je suis humble et cherche la douceur et l’abjection.

    3. "Voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse." Si je comprend l’expression "toutes les générations" selon le sens le plus simple, je l’interprète des croyants. Mais si je scrute ce verset plus profondément, je m’aperçois qu’il est préférable d’ajouter "car le Tout-puissant a fait pour moi de grandes choses". Puisque "tout homme qui s’humilie sera exalté", Dieu a jeté les yeux sur l’humilité de la bienheureuse Marie, c’est pourquoi "le Tout-puissant, dont le nom est saint, a accompli pour elle de grandes choses."
    "Et sa miséricorde s’étend de génération en génération." Ce n’est pas sur une, deux, trois ni même cinq générations que s’étend "la miséricorde" de Dieu, mais éternellement, "de génération en génération." "Pour ceux qui le craignent, il a déployé la puissance de son bras." Malgré ta faiblesse, si tu approches du Seigneur dans la crainte, tu pourras entendre sa promesse en réponse à ta crainte." »

    Origène, Homélies sur Saint Luc, VIII, 4-6.