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oui

  • Angelus de ce dimanche 20 décembre 2020

    Lors de l’Angélus place Saint-Pierre, le pape François est revenu sur le "oui" de Marie au Seigneur qui traduisit son adhésion sans délai à sa volonté. Il a invité les fidèles à dire "oui" également, exhortant à faire quelque chose pour ceux qui ont moins que nous, critiquant le consumérisme qui a séquestré Noël.

    Compte rendu de Xavier Sartre à lire sur Vatican News.

    Texte intégral des paroles du pape traduites en français sur Zenit.org.

  • Angélus de la fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre 2016

    Notre « oui » à Dieu est-il un oui « à moitié » et médiocre, ou entier et inconditionnel ? C’est la réflexion proposée par le Pape ce jeudi, lors de la prière de l’Angélus, à l’occasion de la Solennité de l’Immaculée Conception. Devant une Place St Pierre, où trônent déjà le sapin décoré de Noël et la traditionnelle crèche, le Saint-Père est revenu sur les lectures du jour, tirées du livre de la Genèse et de l’Évangile selon St Luc, qui présentent deux « passages cruciaux » de l’histoire des relations entre Dieu et les hommes.

    « Le livre de la Genèse nous montre le ‘non’ des origines, lorsque l’homme a préféré se regarder plutôt que son Créateur, qu’il a voulu n’en faire qu’à sa tête, en choisissant de se suffire à lui-même ». Une attitude qui le conduit au péché et le coupe de la communion avec Dieu ; Dieu qui n’abandonne pourtant pas l’homme au mal. Il le cherche, et lui pose la question d’un père ou d’une mère dont le fils aurait disparu : « Où es-tu ? ».

    Face à ce « non des origines », le passage de l’Évangile nous montre le « oui le plus important de l’Histoire », celui de l’humble jeune fille de Nazareth, Marie. Sa disponibilité et son abandon rendent possible l’incarnation du Fils de Dieu. Jésus commence ainsi « dans le sein de Marie, son chemin sur les routes de l’humanité ». « Il se fait l’un de nous, en toute chose, excepté le péché ». Et c’est pour cela qu’il a choisi Marie, la toute pure, l’immaculée, la « comblée de grâce », la créature en qui le péché ne trouve aucun espace. Son « oui » humble et fidèle « détruit le non orgueilleux des origines », « guérit la désobéissance » originelle, et « renverse l’égoïsme du péché ».

    Partant de l’exemple de ce « oui » inconditionnel, le Pape s’interroge sur notre attitude, et constate : « parfois, dit-il, nous sommes experts des ‘oui à moitié’, nous excellons à faire semblant de ne pas comprendre la volonté de Dieu ». Mais plutôt que de dire « non », nous disons à Dieu « oui, mais... pas aujourd’hui. Demain je serai meilleur, je prierai, je ferai du bien ». Or, en agissant ainsi, « nous fermons la porte au bien », et « le mal profite de ces oui manqués ». En revanche, chaque « oui » donne naissance à une histoire de salut nouvelle et originale avec Dieu, et particulièrement en ce temps de l’Avent, où Dieu « désire nous visiter et attend notre 'oui' ».

    Au terme de la prière de l'Angélus, le Pape a évoqué le fort séisme qui a frappée l'ile de Sumatra, en Indonésie, ce mercredi. La secousse, de magnitude 6,5, a provoqué la mort d'une centaine de personnes. Le Pape François a affirmé prier pour les victimes et leurs familles, pour les blessés, et ceux qui ont perdu leurs maisons. « Que le Seigneur donne force à la population et soutiennent les opérations de secours ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

  • Méditation : "Oui" en toute chose

    « L'âme qui voit la volonté de Dieu dans les plus petites choses, dans les plus désolantes et les plus mortelles, et qui en vit, reçoit tout avec une joie, une jubilation, un respect égal ; et, ce que les autres craignent et fuient, elle ouvre toutes les portes pour le recevoir avec honneur.
    [...]
    Le moment présent est toujours comme un ambassadeur qui déclare l'ordre de Dieu, le cœur prononce toujours le fiat. L'âme s'écoule ainsi par toutes ces choses dans son centre et son terme ; elle ne s'arrête jamais, elle va à tous vents, toutes les routes et les manières l'avancent également vers le large et l'infini ; tout lui est moyen, tout est instrument de sainteté sans aucune différence que de tenir toujours ce qui est présent pour l'unique nécessaire.

    Ce n'est plus oraison ou silence, retraite ou conversation, lire ou écrire, réflexions ou cessation de pensées, fuite ou recherche des livres spirituels, abondance ou disette, langueurs ou santé, vie ou mort, c'est tout ce que chaque moment produit de l'ordre de Dieu. C'est là le dépouillement, le renoncement, la renonciation du créé, non réel mais affectif, pour n'être rien par soi et pour soi, pour être en tout dans l'ordre de Dieu et pour lui plaire, faisant son unique contentement de porter le moment présent comme s'il n'y avait au monde autre chose à attendre. »

    Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), L'abandon à la Providence divine (Chap. IX), Coll. Christus n°22, Desclée de Brouwer, Paris, 1966.

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  • Angélus de ce dimanche 21 décembre 2014

    Marie, modèle pour se préparer à la Nativité

    La foule était compacte place Saint-Pierre ce dimanche pour le dernier Angélus de l'année présidé par le Pape. En ce quatrième et dernier dimanche de l’Avent, la liturgie nous prépare à la fête de Noël en revenant sur le récit de l’Annonciation. L'Ange Gabriel, a rappelé le Pape François, révèle à la Vierge la volonté du Seigneur qu’elle devienne la Mère de son Fils engendré. Fixons le regard sur ce simple enfant de Nazareth, au moment où Marie se rend disponible au message de Dieu. L’attitude de la Vierge est un modèle pour se préparer à la Nativité a précisé le Pape.

    Il y a d’abord sa foi, a expliqué le Saint-Père, qui consiste à écouter la Parole de Dieu et à s’abandonner à elle. Dans son « me voici » plein de foi, Marie ne sait pas par quels chemins elle devra s’aventurer, quelles douleurs elle devra subir, quels risques affronter. Mais elle est consciente que c’est le Seigneur qui l’appelle et elle se fie totalement à Lui, s’abandonne à son amour.

    Le Seigneur passe et frappe à la porte

    Un autre aspect est la capacité de la Mère du Christ à reconnaître le temps de Dieu, a poursuivi le Saint-Père. Marie est celle qui rend possible l’incarnation du Fils de Dieu, grâce à son « oui » humble et courageux. Elle nous encourage à saisir le moment favorable où Jésus passe dans notre vie et demande une réponse disponible et généreuse. Le mystère de la naissance de Jésus à Bethléem, il y a plus de deux mille ans, s’acte comme un évènement spirituel dans l'« aujourd’hui » de la liturgie a encore souligné le Pape. A Noël, le Verbe, qui trouve sa demeure dans le sein de Marie, vient frapper de façon nouvelle au cœur de chaque chrétien. Quand on sent la volonté d’être meilleur et bon, c’est le Seigneur qui passe et frappe à la porte a-t-il précisé.

    Ainsi, a-t-il conclu, chacun de nous est appelé à répondre, comme Marie, avec un « oui » personnel et sincère, en se mettant pleinement à disposition de Dieu et de sa miséricorde. Le Pape a invité à se mettre à l’écoute de la Vierge mais aussi de Saint Joseph, présent à ses côtés. L’exemple de Marie et Joseph est pour nous une invitation à accueillir Jésus avec une totale ouverture d’âme, qui par amour, s’est fait notre frère. C’est Lui qui vient porter le don de la paix au monde comme le chanteront les Anges aux bergers.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : accueillir avec amour notre vocation chrétienne

    « Marie et l'Eucharistie aujourd'hui viennent nous rappeler cet aspect très important de notre vocation chrétienne : nous sommes tous appelés à la consécration. C'est-à-dire à la sanctification. Comme chrétiens, notre vocation est une vocation à la sainteté. Nous sommes appelés à la consécration personnelle de l'homme, de la femme que nous sommes. Nous sommes appelés à nous laisser sanctifier et à grandir dans cette sanctification. Cela se passe chaque fois que nous recevons Jésus-Eucharistie.

    Mais, en second lieu, nous sommes appelés à réaliser, par notre liberté, par notre activité, la consécration de ce monde dans lequel nous sommes. A travers notre foi, à travers la liberté de notre vie chrétienne, Dieu demande que nos familles soient vraiment consacrées et qu'elles soient des familles chrétiennes. Dieu demande que notre vie sociale, notre vie de relations, le quartier, la ville, le village auquel nous appartenons, soient consacrés. Dieu demande que, par notre travail, toute cette matière, tout ce monde dans lequel nous travaillons et agissons soient consacrés à sa gloire.

    Demandons au Seigneur, que nous aussi, nous comprenions bien cette vocation qui est la nôtre. Demandons lui non seulement la lumière mais aussi la force de pouvoir la réaliser dans notre propre vie, dans notre propre activité, de la réaliser non pas comme une sorte de devoir qui nous serait imposé mais comme Marie elle-même l'a réalisée. Lorsqu'elle a dit oui à son Dieu, c'était un oui d'amour. Que nous sachions vivre notre vie chrétienne dans l'amour et le Seigneur, à ce moment-là, non seulement nous bénira, mais bénira nos familles, notre travail et toute notre vie sociale. »

    Père Raymond Halter (1925-1998), Le disciple la prit chez lui (2e Part., ch. 6), F.X. de Guibert (O.E.I.L.), Paris, 1992.

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    Carlo Dolci (1616-1686), La Vierge de l'Annonciation (musée du Louvre, Paris)

  • 8 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La décollation de Jean le Baptiste (Mc 6, 14-29 - cf Mt 14, 3-12 ; Lc 3, 19-20)

    « Le trait évangélique que nous avons entendu aujourd'hui, me donne occasion de dire à votre charité : Vous voyez que ce misérable Hérode aimait saint Jean, l'homme de Dieu ; mais que dans l'ivresse de la joie et des séductions d'une danseuse, il jura témérairement et promit de donner tout ce que lui demanderait cette jeune fille, qui l'avait captivé en dansant devant lui. Il s'affligea néanmoins lorsqu'il vit qu'on lui faisait une demande cruelle et criminelle ; à ses yeux c'était un crime horrible : mais placé entre son serment et la requête de la jeune fille, craignant tout à la fois et de commettre un forfait sanglant et de se rendre coupable de parjure, pour ne pas offenser Dieu en se parjurant, il prit le parti de l'offenser en versant le sang (Mc VI, 17-28).

    Que devait-il donc faire ? me demande-t-on. Répondrai-je : Il ne devait pas s'engager par serment ? Mais qui ne voit cette vérité ? D'ailleurs, on ne me consulte pas pour savoir s'il devait prêter ce serment ; mais ce qu'il devait faire après l'avoir prêté. La question est grave. Son serment était téméraire : qui l'ignore ? Il ne l'en a pas moins prêté ; et la jeune fille vient de requérir la tête de saint Jean. Que doit faire Hérode ? Donnons-lui un conseil. Lui dirons-nous : Epargne Jean, ne commets pas ce crime ? C'est conseiller le parjure. Lui dirons-nous : Ne te parjure pas ? C'est exciter au crime. Triste embarras !

    Avant donc de vous jeter dans ce filet inextricable, renoncez aux serments téméraires ; oui, mes frères ; oui, mes enfants, je vous en supplie, renoncez-y avant d'en avoir contracté la funeste habitude. Est-il besoin de vous précipiter dans une impasse où nous ne savons quel conseil vous donner ?

    Toutefois, en examinant avec plus de soin les Écritures, j'y rencontre un exemple qui me montre un homme pieux et saint tombant dans un serment téméraire et aimant mieux ne pas accomplir ce qu'il avait promis, que d'être fidèle à son serment en répandant le sang humain. Je vais rappeler ce trait à votre charité.

    Pendant que Saül persécutait le saint homme David, celui-ci, pour échapper à Saül et à la mort, allait où il pouvait. Or, un jour il demanda à un homme riche, nommé Nabal, occupé de la tonte de ses brebis, les aliments nécessaires pour le soutenir, lui et ses compagnons d'armes. Cet homme sans entrailles les lui refusa, et, ce qui est plus grave, il répondit en l'outrageant. Le saint jura de le mettre à mort. Il avait des armes, en effet, et sans réfléchir assez il fit serment de tirer de lui une vengeance qui lui était facile et que la colère lui représentait comme juste. Il se mit donc en route pour accomplir son serment. L'épouse de Nabal, Abigaïl vint à sa rencontre, lui amenant les aliments qu'il avait demandés. Elle le supplia humblement, le gagna et le détourna de répandre le sang de son mari (I R XXV). Ainsi, après avoir fait un serment téméraire, David ne l'accomplit point, inspiré par une piété plus grande.

    Je reviens donc, mes très chers frères, à la leçon que je vous dois. Il est vrai, le saint roi dans sa colère ne répandit pas le sang de cet homme : mais qui peut nier qu'il ait fait un faux serment ? De deux maux il a choisi le moindre ; le dernier étant moins grave que n'eût été le premier. Bien que considéré en lui-même, le faux serment fait un grand mal. Vous devez donc travailler d'abord et lutter contre votre funeste, funeste, funeste et très funeste habitude, et faire disparaître les serments que vous avez à la bouche.

    "Que votre langage soit : Oui, oui ; non, non. Ce qui est en plus vient du mal." (Mt V, 37).

    Prenez garde au faux serment, prenez garde au jugement téméraire. Or, vous éviterez sûrement ces deux maux, si vous détruisez en vous l'habitude de jurer. »

    Saint Augustin, Sermon CCCVIII (1-5) sur la décollation de Saint Jean-Baptiste (Sermons détachés sur divers passages de l'Écriture sainte — Deuxième série : Solennités et Panégyriques), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Audience générale de ce mercredi 2 janvier 2013

    Benoît XVI : "La grâce de Dieu est notre force"

    Au cours de la catéchèse de la première audience générale de l’année 2013 qui s’est déroulée dans la Salle Paul VI en présence de quelque 7.000 personnes, le Saint-Père a évoqué la Nativité, "une nouveauté radicale capable de changer le cours de l’histoire", et l’origine de Jésus. La naissance du Seigneur, a dit Benoît XVI, "éclaire une fois encore de sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et nos coeurs, et apporte l’espérance et la joie. D'où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les bergers trouvèrent Marie et Joseph, et l'enfant étendu dans la mangeoire. Devant la Sainte Famille, une autre question plus profonde se pose : comment cet enfant petit et faible, peut avoir apporté une nouveauté radicale dans le monde au point de changer le cours de l'histoire ? N'y-a-t-il pas peut-être quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?"."Dans les quatre Evangiles la réponse à la question d'où vient Jésus émerge avec clarté : sa véritable origine est le Père, Dieu. Il vient totalement de Lui, mais d'une manière différente de celle de n'importe quel prophète ou envoyé de Dieu qui l'ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, que personne ne connaît, est déjà contenue dans les récits d'enfance des Evangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons dans ce temps de Noël. L'ange Gabriel annonce : L'Esprit descendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. Celui qui naîtra sera saint et sera appelé Fils de Dieu".

    "Nous répétons ces mots chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : ‘et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine’, et par l’œuvre de l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie. A cette phrase, nous nous agenouillons parce que le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l'Emmanuel, Dieu avec nous. Quand nous écoutons les messes composées par les grands maîtres de musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du couronnement de Mozart, nous notons tout de suite l’arrêt marqué en particulier sur cette phrase, cherchant presque à exprimer par le langage universel de la musique ce que les mots ne peuvent manifester : le grand mystère de Dieu qui s'incarne, qui se fait homme".

    "Cette affirmation du Credo ne fait pas référence à l'existence éternelle de Dieu, mais nous parle plutôt d'une action à laquelle prennent part les trois personnes divines et qui se réalise ‘ex Maria Virgine’. Sans elle, l'arrivée de Dieu dans l'histoire de l'humanité n’aurait pas trouvé son terme et ce qui est central dans notre profession de foi n'aurait pas eu lieu : Dieu est Dieu avec nous. Marie appartient ainsi de manière irrévocable à notre foi en Dieu qui agit, qui entre dans l'histoire. Elle se rend entièrement disponible et accepte de devenir l'habitation de Dieu".

    "Parfois aussi, dans le chemin et dans la vie de foi, nous pouvons sentir notre pauvreté, notre incapacité face au témoignage que nous devons offrir au monde. Mais Dieu a justement choisi une femme vraiment humble, dans un village inconnu, dans l’une des provinces les plus reculées du grand empire romain. Même au milieu des difficultés les plus ardues que nous avons à affronter, nous devons toujours avoir confiance en Dieu, en renouvelant notre foi en sa présence et l’action dans notre histoire, comme dans celle de Marie. Rien n’est impossible à Dieu ! Avec Lui notre existence marche toujours sur un terrain sûr et s’ouvre à un avenir d'espérance certaine".

    "Ce qui arrive en Marie, à travers l'action de l’Esprit Saint, est une nouvelle création : Dieu, qui a appelé l'être du néant, par l'incarnation, donne vie à un nouveau début de l'humanité. Les Pères de l'Eglise parlent souvent du Christ comme du nouvel Adam, pour souligner le début de la nouvelle création avec la naissance du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Cela doit nous faire réfléchir sur la question de savoir comment la foi apporte aussi en nous une nouveauté forte au point de provoquer une seconde naissance. En effet, au début de la vie chrétienne, il y a le baptême qui nous fait renaître comme fils de Dieu, qui nous fait participer à la relation filiale que Jésus a avec le Père. Et je voudrais faire remarquer que le baptême se reçoit, nous sommes baptisés - c'est un passif - parce que personne n'est capable de devenir fils de Dieu par lui-même ; c'est un cadeau qui est conféré gratuitement… C’est seulement si nous nous ouvrons à l'action de Dieu, comme Marie, seulement si nous confions notre vie au Seigneur comme à un ami en qui nous avons totalement confiance, que tout change, que notre vie prend un nouveau sens et un nouveau visage : celui de fils d'un Père qui nous aime et qui ne nous abandonne jamais".

    "Nous avons parlé de deux éléments : l'élément premier l'Esprit sur les eaux, l'Esprit Créateur ; il y a un autre élément dans les mots de l'Annonciation. L'ange dit à Marie : La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est un rappel du nuage saint qui, pendant le chemin de l'exode, s'arrêtait sur la tente de la réunion, sur l'arche de l'alliance que le peuple d’Israël portait avec lui, et qui indiquait la présence de Dieu. Marie est donc la nouvelle tente sainte, la nouvelle arche de l'alliance : par son oui aux paroles de l'archange, Dieu reçoit un domicile dans ce monde. Celui que l'univers ne peut contenir, prend place dans le sein d'une vierge".

    "Revenons à la question par laquelle nous avons commencé, celle de l'origine de Jésus, résumée par la question de Pilate : D’où es-tu ? De nos réflexions, depuis le début des Evangiles, il semble clair de savoir quelle est la vraie origine de Jésus : Il est le Fils unique du Père, il vient de Dieu. Nous sommes devant ce mystère grand et bouleversant que nous célébrons en ce temps de Noël : le Fils de Dieu, l'Esprit Saint, s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Et cette annonce résonne toujours nouvelle et porte en elle l’espérance et la joie dans nos coeurs, parce qu'elle nous donne chaque fois la certitude que, même si nous nous sentons souvent faibles, pauvres, incapables de faire face aux difficultés et au mal du monde, la puissance de Dieu agit toujours et c’est justement dans la fragilité qu’il accomplit des merveilles. Sa grâce est notre force", a conclu le Pape en remerciant.

    Texte de l'allocution de Benoît XVI en français :

    « Chers frères et sœurs, la lumière de la naissance du Seigneur illumine toujours les ténèbres qui couvrent souvent notre monde et nos cœurs. Mais d’où vient Jésus, celui qui est né à Bethléem ? Les quatre évangiles disent qu’il vient totalement du Père. Conçu du Saint Esprit, né de la Vierge Marie, Jésus est « Dieu-parmi-nous ». Notre credo affirme qu’il est le Fils Unique de Dieu ; Dieu, né de Dieu ; Lumière, née de la lumière ; vrai Dieu, né du vrai Dieu. Il est de la même nature que le Père. Notre profession de foi parle aussi d’une action des trois Personnes divines qui se réalise en Marie, humble femme d’un village inconnu. En elle s’accomplit mystérieusement une nouvelle création. Avec l’Incarnation de son Fils, Dieu donne vie à un nouveau commencement de l’humanité. La foi apporte en chacun de nous une nouveauté si forte qu’elle produit une nouvelle naissance, grâce au baptême. Quand nous nous ouvrons à l’action de Dieu, comme Marie, notre vie acquiert un nouveau sens et un nouveau visage, celui d’enfants de Dieu, le Père. Par son oui, Marie devient la nouvelle arche de l’alliance, la demeure de Celui que l’univers ne peut pas contenir. En ce temps de Noël, nous célébrons un grand mystère bouleversant : par l’action de l’Esprit Saint, le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Cette annonce nous apporte espérance et joie : Dieu agit en nous et fait toujours des merveilles, malgré nos faiblesses et nos incapacités. Sa grâce est notre force !
    Je salue avec joie les pèlerins francophones en particulier ceux de la Nouvelle Calédonie et de Wallis et Futuna ! Au début de cette année, renouvelons notre foi en la présence et en l’action de Dieu dans nos vies et dans notre histoire. Ouvrons-lui grandement les portes de nos cœurs et de nos maisons pour qu’il y établisse sa demeure. Il est un Père aimant qui ne nous abandonne jamais. Bonne Année à tous ! »

    Sources : Vatican Information Service & Radio Vatican.

  • 4 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La lecture du saint Evangile nous a mis sous les yeux un spectacle sanglant ; nous avons vu, en haine de la vérité et servi par la cruauté, un mets funèbre, la tête même de Jean-Baptiste présentée dans un bassin, Une jeune fille danse, sa mère a la rage dans le coeur, au milieu des délices et des dissolutions d'un banquet, on prête, puis on accomplit un serment téméraire et impie.

    Ainsi se réalisa dans la personne de saint Jean ce que saint Jean avait prédit. Il avait dit, en parlant de Notre-Seigneur Jésus-Christ : "Il faut qu'il croisse et que je diminue" (Jn III, 20). Jean fut donc diminué de la tête, et Jésus élevé sur la croix. La haine contre Jean naquit de la vérité même. On ne pouvait souffrir avec calme les avertissements que donnait ce saint homme de Dieu, et qu'il ne donnait qu'en vue du salut de ceux à qui il les adressait ; et on lui rendit le mal pour le bien. Pouvait-il faire entendre autre chose que ce qui remplissait son coeur ; et eux pouvaient-ils répondre autre chose aussi que ce qu'ils avaient dans l'âme ? Jean sema le bon grain, mais il recueillit des épines. "Il ne vous est pas permis, disait-il au roi, de garder l'épouse de votre frère" (Mc VI, 17-28). Esclave de sa passion, le roi en effet retenait chez lui, malgré la loi, la femme de son frère ; mais la passion ne l'enflammait pas jusqu'à lui faire répandre le sang. Il honorait même le prophète qui lui disait la vérité. Quant à la femme détestable qu'il gardait, elle nourrissait une haine secrète qui devait finir par éclater dans l'occasion. Comme elle nourrissait cette haine, elle fit paraître sa fille, elle la fit danser ; et le roi qui regardait Jean comme un saint, qui le craignait même par respect pour Dieu, sans toutefois lui obéir, s'affligea lorsqu'il vit qu'on lui demandait de livrer dans un bassin la tête de Jean-Baptiste ; mais, par égard pour son serment et pour les convives, il envoya un archer et accomplit ce qu'il avait promis.

    Ce passage nous invite, mes frères, à vous dire quelques mots du serment, afin de mieux régler votre conduite et vos moeurs.

    Le faux serment n'est pas un péché léger ; c'est même un péché si grave que pour le prévenir le Seigneur a interdit tout serment. Voici ses paroles : "Il a été dit : Tu ne te parjureras point, mais tu tiendras au Seigneur tes serments. Et moi je vous dis de ne jurer en aucune façon ; ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds ; ni par tout autre objet ; ni par ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre langage soit : Oui, oui ; non, non ; car, ce qui est en plus vient du mal" (Mt V, 33-37). »

    Saint Augustin, Sermon CCCVII (1-2) sur la décollation de Saint Jean-Baptiste (Sermons détachés sur divers passages de l'Écriture sainte — Deuxième série : Solennités et Panégyriques), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.