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père jérôme

  • Méditation : Vers l'intimité divine

    « Ami, pour la vie d'union avec Dieu, il faut à la fois beaucoup compter sur Dieu – car tout, absolument tout, vient de lui, gratuitement – et agir avec beaucoup de ténacité – car les grâces ne sont données qu'aux généreux, aux sacrifiés, aux avides.
    Donc, toujours, à la fois, deux attitudes : premièrement, implorer avec soumission : "Sans vous, rien n'aura lieu, Seigneur !" (Saint Jean de la Croix) ; deuxièmement, déployer "cette obstination douce" en laquelle le cher abbé Bremond reconnaît une des caractéristiques des "vrais mystiques".
    Remarque très importante, très encourageante : les efforts qu'on fait en vue de l'intimité divine sont un signe que Dieu veut nous donner cette intimité ! C'est évident puisque ces efforts eux-mêmes nous sont donnés par Dieu. Chaque pas que nous faisons nous prouve que le chemin est déjà préparé par Dieu. Chaque acte de volonté par lequel nous choisissons l'union avec Dieu est un signe que nous sommes déjà désignés pour le divin privilège.
    C'est ce qu'exprime Pascal en une formule très solide : "Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais trouvé !" Ou la variante ci-après : "Tu ne me chercherais pas, si tu ne me possédais. Ne t'inquiète donc pas." »

    Père Jérôme (1907-1985), Car toujours dure longtemps, Fayard, Paris, 1986, p. 27-28.

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  • Méditation : l'oraison, ni "faire", ni "dire" !

    « L'important, ce n'est pas de beaucoup réciter ou dire à Dieu, c'est de Le laisser agir en nous.

    Quitter l'église parce qu'on ne sait pas quoi y « faire », parce qu'on ne sait pas quoi « dire » à Notre-Seigneur, est-ce avoir le sens religieux, le sens de l'oraison ?

    Aimer Dieu, c'est peut-être travailler pour Lui ; mais c'est surtout Lui donner entrée et place en moi ! C'est cela vouloir que son règne s'étende ! Recueillement vaut mieux qu'activité vocale ou cérébrale. »

    Père Jérôme (1907-1985), Vie contemplative - Théologie spirituelle III (Quatorzième thèse), Parole et Silence, 2007.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : misère humaine et grâces de Dieu

    « Combien les prédicateurs, les livres de dévotion, sont-ils fatigants, avec des affirmations du genre de celles-ci :
    "Si nous ne sommes pas davantage saints, c'est parce que nous ne savons pas faire telle ou telle chose"... (nous renoncer, etc.)
    "Si nous ne progressons pas dans l'amour de Dieu, c'est parce que nous ne sommes pas assez fervents, généreux."...
    Pourquoi toujours mettre en cause nos déficiences, comme si elles étaient la raison unique et suprême de notre "médiocrité" ? Pourquoi ne pas avouer que cette "médiocrité" est voulue de Dieu pour la plupart d'entre nous ?
    On prend toujours comme référence un saint Paul, un Curé d'Ars, une Thérèse de l'Enfant-Jésus (quand ce n'est pas la Sainte Vierge ou Notre-Seigneur lui-même !) et l'on affirme : "Si nous ne sommes pas comme eux, c'est notre faute, car Dieu veut, voudrait (!?) nous faire saints comme eux !"

    C'est ignorer l'anti-égalitarisme dont Dieu fait preuve toujours (cf. l'Ancien Testament).
    C'est ignorer que union à Dieu, sainteté, et toutes choses du même genre, relèvent, en grande partie sinon en totalité, du domaine de l'infus. C'est Dieu qui donne ou qui ne donne pas.

    Le propos de Dieu est de faire, de la plupart d'entre nous, non des géants dans l'ordre de la grâce, mais des pygmées. Voilà ce qui, tout autant que nos déficiences ou défaillances, rend notre vie si lourde. Dieu peut, pourrait, nous donner sa grâce à grands flots ; or il nous la donne au compte-goutte ; il nous mène par le chemin du minimum, de la misère spirituelle. Voilà la seule explication vraie. Nous sommes les "petites gens" dont parle Isaïe (1).

    Accepter cette volonté divine, ne pas se scandaliser, patience ; c'est toujours là qu'il faut en revenir. Et n'est-ce pas une attitude plus saine, au point de vue affectif, et plus juste au point de vue théologique, que de se répéter : "Si je ne suis pas plus avancé, c'est parce que je ne sais pas faire ceci ou cela."
    Ne pas arracher à Dieu plus qu'il ne veut donner, c'est le principe numéro un de la vie d'intimité !
    Ne pas avancer la main.
    Quand Dieu t'offrira quelque chose, attend qu'il réitère deux ou trois fois !

    Mon Dieu, il faudra que les dons que vous voudrez me faire m'arrivent sans que je sois obligé d'avancer la main. Car moi, je ne l'avancerai pas ! Je sais trop ce qu'il en coûte de vouloir saisir des appâts que Dieu fait passer à votre portée, mais qu'il ne vous destine pas.

    N'ayons pas peur ! Quand Dieu veut vraiment donner, il sait donner ! »

    (1) : Is 29,19

    Père Jérôme (1907-1985), L'Appel se poursuit, théologie spirituelle - II (Deuxième thèse - Dieu, amour toujours premier), Parole et Silence, 2001.

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