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pères

  • Méditation : s'accommoder au temps ?

    « On ose dire qu'il faut s'accommoder au temps, comme si l'Esprit de Jésus-Christ et les règles de l’Évangile devaient changer avec le temps, et être asservis aux sentiments et aux affections des hommes. Au lieu que l'on doit travailler au contraire à rendre tous les temps conformes aux ordonnances de l’Église, et à réformer tout ce qui s'y trouve défectueux, par la rectitude immuable de l'esprit évangélique et apostolique. Car c'est la chair et le sang et non pas l'Esprit de Dieu qui a fait que notre siècle est devenu incapable de cette vertu si pure et si simple des anciens Pères. C'est l'esprit humain qui, voulant satisfaire ses désirs, trouve toujours mille défenseurs et des raisons apparentes pour se couvrir et se défendre. Mais les paroles de Dieu et les règles des saints demeurent toujours fermes. Elles n'ont pas été établies pour changer avec le temps, mais pour être inviolables et immuables en tous temps, et pour se soumettre et s'assujettir tous les temps. »

    St Charles Borromée (1538-1584).

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    St Charles Borromée
    Tableau d'Orazio Borgianni (1612), Église Saint-Charles-des-Quatre-Fontaines à Rome

  • Message des pères synodaux

    Ce matin, les pères synodaux ont diffusé le message suivant :
    Rassemblés autour du Successeur de Pierre...nous entendons partager la sollicitude du Saint-Père et manifester notre profonde solidarité envers les familles qui souffrent de tant de conflits. En particulier, nous élevons au Seigneur notre supplique pour les familles irakiennes et syriennes qui, en raison de leur foi chrétienne ou de leur appartenance à telle ou telle communauté ethnique ou religieuse, sont contraintes à fuir et perdent toute perspective d'un avenir certain. Avec le Pape François nous affirmons que personne ne peut se prévaloir de Dieu pour commettre des violences. Tuer au nom de Dieu, est le pire des sacrilèges. Remerciant les organisations internationales et tous les pays qui organisent les secours, nous invitons toutes les personnes de bonne volonté à assister les victimes de la barbarie. Nous demandons aussi à la communauté internationale de tout faire pour rétablir la paix civile en Irak, en Syrie et dans toute la région. Nos pensées vont également aux familles qui souffrent ailleurs de par le monde, victimes de violences continuelles. Nous prions afin que le Seigneur miséricordieux convertisse les cœurs, accordant paix et stabilité aux personnes éprouvées. Puisse la Sainte Famille, qui a connu la souffrance de l'exil, faire de chaque famille une communauté d'amour et de réconciliation, une source d'espérance pour toute l'humanité.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.10.14).

  • La "Relatio ante Disceptationem" lue en ce premier jour du Synode sur la famille

    Le rapport préliminaire aux débats synodaux a été lu ce matin par le Cardinal Peter Erdö. Rapporteur général de l'assemblée, il a évoqué les points principaux sur lesquels la discussion devra se développer. Il a d'abord souligné l'élément nouveau, le fait que le rapport inclut déjà les interventions écrites des pères synodaux, préalablement envoyées au Secrétariat général du Synode. Dans le but de mieux répondre au sens collégial de ces assises, le Rapport du Cardinal Erdö invite à envisager la famille avec espérance et miséricorde, en annonçant sa valeur et sa beauté car malgré les nombreuses difficultés, celle-ci n'est pas un modèle dépassée. Nous vivons dans un monde fait de seules émotions - a dit le Cardinal - dans lequel la vie n'est pas un projet mais une série de moments, et l'engagement stable semble redouté pour l'homme fragilisé par l'individualisme. Mais c'est justement ici, face à ces signes des temps, que l’Évangile de la famille se présente comme un remède, un véritable médicament, proposé en se plaçant du point de vue de ceux qui ont plus de difficultés à la reconnaître et à la vivre. Donc, non au catastrophisme ou à l'abdication à l'intérieur de l’Église car il existe un patrimoine de foi large et partagé. Par exemple, des formes idéologiques comme la théorie du gender ou la mise à égalité des unions homosexuelles et du mariage entre homme et femme, n'ont pas l'approbation de la grande majorité des catholiques, alors que le mariage et la famille sont encore largement entendus comme un patrimoine de l'humanité, à conserver, promouvoir et défendre. Certes, entre les fidèles, la doctrine est souvent peu connue ou peu pratiquée, mais cela ne signifie pas qu'elle soit mise en discussion. Cela vaut en particulier pour l'indissolubilité du mariage et sa sacramentalité entre baptisés. La doctrine de l'indissolubilité du mariage en tant que telle n'est pas remise en question, celle-ci reste au contraire incontestée et dans la majeure partie observée aussi dans la praxis pastorale de l’Église, avec les personnes qui ont échoué dans leur mariage et qui cherche un nouveau départ. Ainsi, ce ne sont pas les questions doctrinales, mais les questions pratiques, inséparables d'autre part de la vérité de la foi, qui sont en discussion dans ce Synode, de nature exclusivement pastorales. D'où la nécessité d'une plus grande formation, surtout pour les fiancés, afin qu'ils soient clairement conscients tant de la dignité sacramentelle du mariage basé sur l'unicité, la fidélité et la fécondité, qu'il s'agit d'une institution de la société. Également menacée par des facteurs désagrégeants comme le divorce, l'avortement, les violences, la pauvreté, les abus, le cauchemar de la précarité, le déséquilibre causé par les migrations, la famille reste toujours une école d'humanité. La famille est presque la dernière réalité humaine accueillante dans un monde déterminé presque exclusivement par la finance et la technologie. Une nouvelle culture de la famille peut être le point de départ d'une civilisation humaine renouvelée. C'est pourquoi soutient concrètement la famille, même si une telle aide ne peut faire abstraction d'un engagement effectif des états dans la protection et la promotion du bien commun, à travers des politiques adéquates".

    En tenant compte, ensuite, de ceux qui vivent dans des situations matrimoniales difficiles, le Cardinal Erdö souligne que "l’Église est une maison paternelle où une action de pastorale familiale renouvelée et adéquate est nécessaire à leur égard, surtout pour qu'ils sentent qu'ils sont aimés de Dieu et de la communauté ecclésiale, dans une optique de miséricorde qui n'efface pas, cependant, la vérité et la justice. La miséricorde n'enlève donc pas non plus les engagements qui naissent des exigences du lien matrimonial. Ceux-ci continuent de subsister même lorsque l'amour humain s'est affaibli ou a cessé. Cela signifie que dans le cas d'un mariage sacramentel (consommé), après un divorce, alors que le premier conjoint est encore en vie, un deuxième mariage reconnu par l’Église n'est pas possible". En outre, vu la diversité des situations, divorces, mariages civils, cohabitation, le Cardinal Erdö souligne "la nécessité de lignes directrices claires, afin que les pasteurs des communautés locales puissent concrètement aider les couples en difficultés, en évitant les improvisations d'une pastorale-bricolage. Quant aux divorcés remariés civilement, il serait trompeur de se concentrer seulement sur la question de la réception des sacrement. Il convient, en revanche, de prêter attention à un contexte plus large de préparation au mariage et de soutien aux époux, non bureaucratique, mais pastoral, pour les aider à comprendre les raisons de l'échec de leur première union et de déterminer d'éventuels éléments de nullité. Il faut tenir compte de la différence entre ceux qui ont par leur faute rompu un mariage et ceux qui ont été abandonnés. La pastorale de l’Église devrait prendre soin d'eux de façon particulière. Les divorcés remariés civilement appartiennent à l’Église. Ils ont besoin et ont le droit d'être accompagnés par leurs pasteurs, mais pas seulement. Vu le peu de conscience que l'on a aujourd'hui du sacrement de mariage et la mentalité de divorce diffuse, déclarer non valides des mariages célébrés dans l’Église ne relève pas du hasard. D'où la suggestion, contenue dans le Rapport, de revoir l'obligation de la double sentence conforme pour la nullité du lien, afin d'éviter de tomber dans l'automatisme, l'impression de concéder le divorce ou dans des solutions injustes et scandaleuses. Dans ce contexte. il semble nécessaire d'étudier la praxis des quelques Églises orthodoxes qui prévoient la possibilité de deuxièmes et troisièmes noces, à caractère pénitentiel".

    Dans la dernière partie, le document du Cardinal Erdö revient sur l’Évangile de la vie : "L'existence va de la conception à la mort naturelle, et l'ouverture à la vie constitue une partie essentielle, une exigence intrinsèque de l'amour conjugal, alors qu'aujourd'hui, surtout en occident, qui choisit de ne pas avoir d'enfants ou qui en veut à tout prix, se voit écrasé par sa propre détermination. L'accueil de la vie, la prise de responsabilité en ce qui concerne la procréation et le soin de la vie, ne sont possibles que si la famille ne se conçoit pas comme un fragment isolé, mais se sent insérée dans un réseau de relations... Il devient de plus en plus important de ne pas laisser la famille, les familles seules, mais de les accompagner et de les soutenir dans leur chemin... Derrière les tragédies familiales, se cache souvent une solitude désespérée, un cri de souffrance que personne n'a su percevoir. Il est donc important de retrouver le sens d'une solidarité diffuse et concrète, de dépasser cette privatisation des affects qui vide de sens la famille et la confie au choix d'un seul. Il faut créer, au niveau institutionnel, des conditions qui facilitent l'accueil d'un enfant et l'assistance des personnes âgées, comme un bien social à protéger et favoriser. De son côté, l’Église doit consacrer un soin particulier à l'éducation de l'affectivité et de la sexualité, en expliquant leur valeur et en évitant les banalisations et superficialités". En conclusion, affirme le Cardinal, "le défi du Synode est de réussir à proposer de nouveau au monde, au-delà du cercle des catholiques pratiquants et au vu de la situation complexe de la société, la beauté du message chrétien sur le mariage et la famille, en donnant des réponses vraies et pleines de charité, parce que le monde a besoin du Christ".

    Texte complet sur le site internet du Vatican.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).

  • Le cardinal Vingt-Trois s'exprime au nom des pères du Synode

    Le cardinal André Vingt-Trois, est l'un des trois présidents délégués de ce Synode, avec le cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis et le cardinal philippin Luis Antonio Tagle.

    Ce lundi matin, au nom des pères synodaux, il s'est exprimé en français en ouverture du Synode extraordinaire sur la famille, en s'adressant directement au Pape François. Il a d'abord salué la nouveauté méthodologique de ce Synode en deux temps :  « Je vous exprime notre reconnaissance pour avoir convoqué cette session extraordinaire un an avant la session ordinaire, et pour votre intention de développer la pratique de la collégialité entre les évêques, les conférences épiscopales et le Siège apostolique, ou pour parler comme vous le faites avec persévérance, avec l’évêque de Rome. Cette intention trouve un bon exemple d’application dans ces deux sessions du Synode. Non seulement vous augmentez le temps et les moyens du partage, mais le choix d’un même sujet ouvre devant nous la possibilité d’un travail progressif entre les deux sessions. Nous ne sommes pas bousculés par l’urgence de résoudre des problèmes graves en deux semaines. Nous sommes plutôt invités à approfondir les résultats de cette première session en les partageant avec nos conférences épiscopales. »

    Le cardinal Vingt-Trois a aussi évoqué le thème central de ce Synode, la famille, mettant en évidence une continuité par rapport aux travaux du précédent Synode sur la Nouvelle évangélisation, qui s'était déroulé en octobre 2012 sous la conduite de Benoît XVI. « La famille est un des éléments constitutifs de la nouvelle évangélisation, dans laquelle notre Église voit se renouveler sa mission. L’accueil très favorable qui a été réservé aux questionnaires préparatoires et l’amplitude des réponses ont montré à quel point l’avenir des familles est au cœur des préoccupations de nos contemporains. Comment assurer la solidarité entre les générations ? Comment mettre en œuvre les meilleures conditions pour l’accueil et l’éducation des enfants qui sont notre avenir ? Comment permettre à un homme et à une femme qui s’engagent l’un envers l’autre de devenir l’un pour l’autre artisan de bonheur et de paix ? Ces questions ne trouvent jamais des réponses simples et beaucoup de facteurs de la vie de notre humanité du 21e siècle constituent des obstacles plus que des aides. »

    Trouver le chemin d'une Église à l'écoute des hommes

    Faisant remarquer la solidité des documents magistériels et l'expérience positive vécue par des millions de catholiques à travers le monde, l'archevêque de Paris a rappelé que « l’Église s’est beaucoup exprimée sur ces sujets par la voix du Magistère, notamment Saint Jean-Paul II. Elle s’exprime aussi par le signe que donnent des millions de familles stables et heureuses, qui vivent leur sacrement de mariage à travers le monde. Elle s’exprime aussi par sa présence chaleureuse auprès des familles frappées par l’échec. »

    Et il placé ce Synode sous le signe des orientations du pontificat du Saint-Père, vers une Église humble et miséricordieuse. « La mission pastorale de l’Église, comme vous le rappelez sans cesse, n’est pas de rendre plus difficile la situation des enfants de Dieu, mais de leur apporter une aide dans la recherche de la vérité de leur vie. Vous nous appelez à entrer dans le regard d’amour que le Christ porte sur la foule sans pasteur, vous nous appelez à témoigner de la miséricorde de Dieu. Vous nous invitez à ne pas désespérer de la puissance de l’amour, et à travailler avec persévérance pour que chaque homme et chaque femme de notre monde puisse entendre l’appel à la conversion et ose engager sa vie à la suite du Christ. Nous souhaitons que le travail de cette session qui commence aujourd’hui soit conduit par l’Esprit Saint et qu’il fasse progresser toute l’Église dans sa mission. Que notre participation corresponde à vos attentes et aux attentes des hommes. »

    Source : Radio Vatican.

  • Salut aux Pères synodaux au cours de la Ire Congrégation générale de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques

    Du 5 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier Synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode a été diffusée en direct sur KTO, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    "Parler avec franchise, écouter avec humilité"

    Ce matin, en présence du Saint-Père, s'est tenue la première Congrégation générale du Synode des évêques, consacré aux 'défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation'. Le Pape a salué les pères synodaux et tous les collaborateurs du Synode, les rapporteurs, les consultants, les traducteurs et toutes les personnes qui "ont travaillé avec dévouement, patience et compétence, pendant de longs mois, lisant, évaluant et élaborant les sujets, les textes et les travaux de cette Assemblée générale extraordinaire." "Je vous remercie également - a dit le Saint-Père - chers cardinaux, patriarches, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques, pour votre présence et votre participation qui enrichit les travaux et l'esprit de collégialité et de synodalité pour le bien de l’Église et des familles !... Vous apportez la voix des Églises particulières, réunies au niveau d’Églises locales à travers les Conférences épiscopales. L’Église universelle et les Églises particulières sont d'institution divine ; les Eglises locales ainsi entendues sont d'institution humaine. Cette voix, vous la porterez en synodalité. C'est une grande responsabilité : porter les réalités et les problématiques des Églises, pour les aider à cheminer sur cette voie qu'est l’Évangile de la famille... Une condition générale de base est de parler clairement. Que personne ne dise : Cela je ne peux pas le dire, on penserait ceci ou cela de moi. Il faut tout dire de ce que l'on sent avec Parresia [le fait de parler librement et franchement]. Après le dernier consistoire (février 2014) où l'on a parlé de la famille, un cardinal m'a écrit en disant : dommage que certains cardinaux n'aient pas eu le courage de dire certaines choses par respect pour le Pape, pensant peut-être que le Pape pensait diversement. Cela ne va pas, ce n'est pas la synodalité, parce qu'il faut dire tout ce que dans le Seigneur on se sent le devoir de dire, sans respect humain, sans crainte. En même temps, on doit écouter avec humilité et accueillir avec un cœur ouvert ceux que disent nos frères. C'est par ces deux attitudes que l'on exerce la synodalité. C'est pourquoi, je vous demande, s'il vous plaît, d'avoir ces attitudes de frères dans le Seigneur, de parler avec parresia et d'écouter avec humilité. Faites-le en toute tranquillité et paix, parce que le Synode se déroule toujours cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est garantie pour tous et gardienne de la foi. Chers frères, collaborons tous pour que s'affirme avec clarté la dynamique de la synodalité".

    Après le bref discours du Saint-Père et le discours du président de séance, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, puis le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, ont pris la parole pour décrire les différentes étapes de préparation de cette assemblée extraordinaire, le nombre de participants, les nouveautés et le travail du Secrétariat du Synode, depuis la dernière Assemblée générale ordinaire d'octobre 2012, sous le pontificat de Benoît XVI, et a conclu avec le souhait que l'assemblée actuelle soit "un lieu privilégié de collégialité synodale qui annonce l’Évangile en cheminant et qui soit imprégnée d'une nouvelle ouverture à l'Esprit, d'une méthode et d'un style de vie et de témoignage, qui garantisse l'unité dans la diversité, l'apostolicité dans la catholicité". Le Cardinal Peter Erdö, Archevêque de Esztergom-Budapest (Hongrie) et Rapporteur général du Synode, a ensuite pris la parole pour lire la Relatio ante Disceptationem dont suit un résumé dans l'article suivant.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).


    Texte intégral du discours du Pape en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : un temps pour prier

    « Les premiers Pères et toute la tradition orthodoxe nous enseignent que nous devons nous concentrer, par un effort de volonté, sur les mots de la prière que nous prononçons. Nous devons articuler attentivement les mots, objectivement, sans chercher à créer une sorte d'état émotionnel, et nous devons laisser à Dieu le soin d'éveiller en nous la réaction dont nous sommes capables.

    Saint Jean Climaque nous indique une façon simple d'apprendre à nous concentrer. Il nous dît : choisissez une prière, que ce soit le Notre Père ou toute autre, mettez-vous en présence de Dieu, prenez conscience de l'endroit où vous êtes et de ce que vous êtes en train de faire, et prononcez attentivement les mots de la prière. Après un certain temps, vous vous apercevrez que vos pensées se sont mises à errer ; recommencez alors la prière aux derniers mots, à la dernière phrase que vous avez prononcés avec attention. Vous aurez peut-être à faire cela dix, vingt ou cinquante fois ; il se pourrait que dans le laps de temps fixé pour votre prière, vous ne prononciez que trois phrases, trois demandes, et soyez incapables d'aller plus loin ; mais dans ce combat vous aurez réussi à vous concentrer sur les mots, de sorte que vous apportez à Dieu, sérieusement, sobrement, respectueusement, des paroles de prière dont vous êtes conscients et non une offrande qui ne serait pas vôtre parce qu'elle ne serait plus consciente.

    Jean Climaque nous conseille aussi de lire la prière de notre choix sans hâte, sur un mode monotone, assez lentement pour avoir le temps de porter attention aux mots mais pas au point d'en faire un exercice ennuyeux et de ne jamais y chercher une expérience affective car notre but est d'établir une relation avec Dieu. Lorsque nous nous approchons de Dieu, nous ne devrions jamais faire du sentiment ; pour prier il faut se mettre en état de prière, le reste dépend de Dieu.

    Dans cette sorte d'entraînement, un temps déterminé est réservé pour la prière, et si la prière est attentive, la durée que vous vous êtes fixée importe peu. Si, au contraire, vous vous étiez donné pour règle de lire trois pages, et qu'au bout d'une demi-heure vous vous aperceviez que vous en êtes toujours aux douze premiers mots, vous éprouverez évidemment un sentiment de découragement ; c'est pourquoi, il vaut mieux fixer une règle de durée et s'y tenir. Vous savez de combien de temps vous disposez et vous avez le texte sur lequel vous désirez prier ; si vous vous efforcez sérieusement, très vite vous vous apercevrez que votre attention devient docile, parce que l'attention est beaucoup plus dépendante de la volonté que nous ne l'imaginons, et lorsqu'il est absolument certain que, quelles que soient les tentatives d'échappatoire, ce sera vingt minutes et pas un quart d'heure, il ne reste plus qu'à persévérer.

    Saint Jean Climaque a formé des douzaines de moines par cette formule toute simple : une limite de temps et une attention sans pitié, un point c'est tout. »

    Métropolite Anthony Bloom (Anthony de Sourozh, 1914-2003), Prière vivante (ch. IV), Trad. Jacques Mignon, Ed. du Cerf, Paris, 1972.

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    St Jean Climaque