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prévenance

  • Méditation : la douceur, fruit de l'Esprit Saint

    « Réprimer l'impatience, enchaîner la colère, lui arracher ses victimes, arrêter les paroles amères, soumettre enfin à la loi souveraine de Dieu la créature révoltée, ce n'est qu'une des parties du rôle modérateur de la douceur. Réprimer est bien ; agir est mieux.

    C'est alors que la douceur, montant des sources du cœur sous la pression du plus généreux amour, broyant sans pitié tout orgueil et tout égoïsme, se doit répandre dans tout l'être, s'étendre, l'envelopper, l'oindre et le parfumer tout entier, semblable à l'huile qui sort du pressoir où étaient entassées les olives les plus belles, les plus grasses et les plus mûres (Cant. I, I) : c'est à ce prix que le chrétien est digne de Jésus, dont le nom est "une huile répandue", parce que son Cœur est la douceur en sa plénitude.

    Dans l'âme, la douceur est la bienveillance des pensées, l'indulgence des jugements, la créance facile au bien, l'espérance soutenue, l'encouragement donné à tout effort, l'applaudissement à tout succès, la consolation empressée auprès de toute peine ; c'est la condescendance, la patience et la longanimité ; c'est, d'un mot, le plus doux des mots : la bonté : le bon cœur, l'esprit bon, le bon caractère, la bonne humeur.

    Puis, épanchée au dehors, la douceur brille dans le regard simple, limpide et bienveillant ; dans la parole affable, modeste et discrète ; dans le sourire aimable ; dans l'accueil ouvert et prévenant ; dans la modération du ton, de l'attitude et de la démarche ; dans la condescendance à se faire tout à tous, à écouter, à s'intéresser et à se dévouer. Rien de rude, rien de brusque, rien de dur ; pas d'empressement fébrile ; pas de signes, pas de gestes qui trahissent l'impatience devant la lenteur, l'ennui de l'importunité, la fatigue sous la surcharge ; aucune raideur, aucune hauteur, aucun dédain ; même à l'égard de ceux qui ont eu des torts, commis des offenses et fait injure, de ceux qui poursuivent l'assouvissement d'une haine ou la satisfaction d'une rivalité, pas de ressentiment, de dépit, voire de froideur.

    Dieu ! que voilà bien les traits d'une vertu peu ordinaire, toute surnaturelle, le chef d’œuvre de l'Esprit de suavité ! Ne voyez-vous pas réunies dans cette fleur exquise les nuances les plus harmonieusement mêlées de l'amour, que saint Paul énumérait ainsi, les assemblant et fondant en la douceur : "Les fruits de l'Esprit sont l'amour, la joie, la paix, la bénignité, la bonté, la patience et la longanimité, la douceur." (Gal. V, 22). S'il fallait résumer les traits constitutifs et les effets de la douceur, je dirais en deux mots : qu'être doux c'est être parfaitement bon et parfaitement patient ; c'est tout entier se donner à tous, et tout supporter de tous. »

    R.P. Albert Tesnière, Somme de la Prédication Eucharistique - Le Cœur de Jésus-Christ, Livre premier (La douceur, I), Paris, Bureau des Œuvres Eucharistiques, 1896.

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  • Méditation : la dévotion à la Sainte Vierge Marie

    « Si la dévotion à la Sainte Vierge est un indice de prédestination, c'est qu'elle facilite notre avancement dans la vertu et nous aide à rectifier nos voies lorsqu'elles s'écartent du droit chemin. - Il faut pour cela des grâces efficaces. Or, on peut dire qu'elles ont été remises par Dieu entre les mains de Marie et qu'Elle est chargée d'assurer leurs effets...
    Dans la vie spirituelle, comme, d'ailleurs, dans l'ensemble de notre existence, c'est le temps et l'opportunité qui ont la grande influence (Eccle. VIII,6). Telle faveur accordée à tel moment atteindra son but ; venue auparavant ou plus tard, elle restera sans fruit...
    Cet à-propos est, sans doute, aussi une grâce, puisque tout découle de Dieu ; mais cette grâce est laissée à la disposition de Marie. Cette Mère de toute dilection ne peut souffrir qu'une seule prière de ses enfants soit rejetée ; Elle connaît les desseins de la Providence et prépare tout de loin pour que les dons du ciel arrivent à ses serviteurs à l'heure où ceux-ci seront plus aptes à en bénéficier. C'est Elle qui, par son abandon à la proposition de l'Ange, a ménagé l'union du Verbe avec la nature humaine ; il est, dès lors, de son ressort de faire aboutir l'alliance que notre liberté doit contracter avec la grâce d'en-haut : "Elle cherche Elle-même de tous côtés ceux qui sont dignes d'Elle ; Elle se montre agréablement à eux sur leur chemin et va au-devant d'eux avec toute sorte de prévenances." (Sap. VI,17) - Nous n'aurons pas à jeter un long regard sur notre vie pour trouver, presque à chaque page de notre histoire personnelle, des témoignages éclatants de ces sages et miséricordieuses prévenances de la Vierge fidèle. Disons-Lui notre gratitude et supplions-La de nous continuer ses tendresses.
    Ô Marie, nous sommes, ici-bas, loin de Vous, dans la peine et le travail ; notre âme a soif de lumière et de paix. Venez à elle à point nommé ; abaissez jusqu'à nos lèvres, céleste Rébecca, le vase de votre Cœur tout rempli de Dieu, afin que nous buvions et que nous soyons désaltérés ! »

    Méditations cartusiennes pour tous les jours de l'année (Samedi de la 5e semaine après la Trinité), par un Chartreux, Tome second, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, 1921.

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