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prévoyance

  • Méditation - Total abandon

    « Vivre au jour la journée, heure à heure, moment à moment, sans m'embarrasser de tout l'avenir, ni du jour de demain. Demain aura soin de lui-même : le même qui nous soutient aujourd'hui nous soutiendra demain par sa main invisible. La manne du désert n'était donnée que pour le jour présent : quiconque, par défiance ou par une fausse sagesse, en ramassait pour le lendemain, la trouvait corrompue (Ex 16, 19-20). Ne nous faisons pas, par notre industrie et par notre prévoyance inquiète et aveugle, une providence aussi fautive que celle de Dieu est éclairée et pleine d'assurance. Comptons uniquement sur ses soins paternels, abandonnons-nous-y entièrement pour tous nos intérêts temporels, spirituels et même éternels.
    Voilà le vrai et total abandon qui engage Dieu à avoir soin de tout, à l'égard de ceux qui lui abandonnent tout pour honorer ainsi en esprit et en vérité son souverain domaine, sa puissance, sa sagesse, sa bonté, sa miséricorde et toutes ses infinies perfections. Amen, amen. »

    Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), Lettre 19, in "Lettres spirituelles", Desclée, Collection "Christus" n°8, Paris, 1962.

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    « Regardez les oiseaux du ciel... » (Mt 6,26)
    (Crédit photo)

  • Méditation - L'inquiétude de l'avenir

    « Rien ne m'inquiète comme l'avenir.

    Le passé, si pénible soit-il, je l'ai vécu ; j'ai souffert, j'ai supporté, c'est fini ; j'ai peut-être triomphé de ce passé.
    J'ai même l'âme en paix pour tout ce qui a pu le souiller ; car, j'ai demandé pardon. Et Dieu, parce que je pardonne, a pardonné.

    Le présent, je le vis, si dur soit-il ; je sais où je suis ; je me rends compte de mes difficultés ; je travaille à les vaincre.
    Je l'ai devant moi, je n'ai pas à craindre qu'il me surprenne, à mon insu, à l'improviste. Au besoin, je me défends ; et je sais à quelle place je puis frapper.

    Mais l'avenir, l'avenir ? De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Que m'arrivera-t-il demain, après-demain, dans un an, dans dix ans ?
    Où serai-je, que ferai-je ? Et moi, et les miens, et tous ceux et celles que j'aime, que deviendront-ils ? Oh ! le souci des miens !...
    Et ma fortune qui s'émiette ?
    Et mes enfants qui grandissent, turbulents, audacieux, passionnés déjà ?
    Et ma santé ébranlée ? Et l'âge qui vient ?
    Et cette éternelle importune, la mort qui m'apparaît proche, traîtresse, inopinée, souvent, peut-être sans prêtre ! Tout cela m'agite...
    Et tout ce qu'on appelle ce mystère : l'avenir, cauchemar parfois si troublant, et que, de lassitude souvent, on voudrait ne plus regarder, ne plus pressentir ; car le bon Dieu se l'est réservé à Lui seul.

    Ah ! vous avez raison... L'avenir !... C'est Dieu, c'est le bon Dieu qui le connaît et le garde.
    Et cette pensée-là, précisément, c'est elle qui, tout-à-coup, jette lumière en moi et l'espérance, et calme, et quiétude parfaite.
    Mon Dieu, Vous, le bon Dieu, Vous savez mon avenir ? Bien sûr. Qui peut douter de cela ?
    Vous l'avez devant Vous, aussi présent à Vous-même que Vous-même, ô Vous, qui vivez et régnez dans un éternel présent.
    Vous tenez mon avenir dans vos mains.
    Vous l'y gardez puissamment, et avec tant de sainte prévoyance, avec tant d'amour aussi...
    Autant dire que Vous me serrez, moi-même, dans le creux de cette Main adorable en laquelle sont toutes choses, oui, l'univers entier (1).

    Ah ! si je me décidais à croire, enfin, à cette Providence que Vous être et que j'adore ;
    A la Providence d'un Père, de toute bonté, au bon Dieu !... J'éprouve une telle consolation et une telle force à vous le redire : « Vous êtes le bon Dieu » Et je suis, moi, votre pauvre petite créature qui s'abandonne, aveuglément, pour son avenir, à Vous seul.
    Vous êtes mon Père, un vrai Père à qui l'enfant que je suis, se laisse aller, sans réserve, si sûr de Vous...

    Pourquoi, si je crois en Vous, si j'espère en Vous, pourquoi me laisseriez-Vous choir de cette Main-là, qui gouverne tout ce qui est, tout ce qui se meut, tout ce qui vit ?
    Pourquoi hésiterais-je, un seul instant, à refuser à mon âme tout souci d'avenir, toute inquiétude, toute crainte, toute défiance aussi ?
    Ah ! n'est-ce pas me défier de Vous que de vivre ainsi, continuellement, dans cette attitude d'âme si peu chrétienne, si indigne de Vous ?
    Non, je ne veux plus regarder ainsi dans l'inconnu de la vie, en me troublant.
    « A chaque jour suffit sa peine, et demain aura souci de lui-même » (2) dit Jésus.
    C'est du pur Évangile, si toutefois je veux croire à la Parole infaillible de la Vérité.

    Père, c'est fait... Je vous abandonne mon avenir, quel qu'il puisse être.
    S'il doit être rempli et débordant de joies pures, de consolations, de succès, de rêves enfin réalisés, je vous bénis, dès aujourd'hui.
    Si, au contraire, Vous me l'avez préparé plein de dégoûts, d'ennuis, de tristesses et de déceptions, je veux vous en bénir, dès maintenant.
    Mes joies, Vous les sanctifierez, dans l'humilité de mon cœur.
    Mes peines, Vous en ferez un élément de grande pénitence, qui sauve.
    Je m'abandonne, je ne regarde plus, je ne veux plus être inquiet.
    Je suis dans vos mains de Père, souveraine Providence ; et j'y veux rester, toujours, avec l'aide de votre grâce.

    Seigneur, ne me laissez plus succomber à la tentation, à l'épreuve de l'inquiétude. »

    1. Ps. XCIV, 4. - 2. Matth. VI, 34.

    Dom Eugène Vandeur o.s.b. (1875-1967), L'abandon à Dieu Voir de la Paix. Commentaire du Pater (Vingt-et-unième élévation), Deuxième édition, Abbaye de Maredsous, 1938.

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  • Méditation : Apprenons à nous abandonner en Dieu

    « Apprenons à nous abandonner, à faire confiance totale à Dieu dans les grandes choses comme dans les petites, avec la simplicité des enfants. Et Dieu manifestera sa tendresse, sa prévoyance, sa fidélité d'une manière parfois bouleversante. Si Dieu nous traite à certains moments avec une grande rudesse apparente, il a aussi des délicatesses imprévues dont seul un amour aussi tendre et pur que le sien est capable. Saint Jean de la Croix à la fin de sa vie, en chemin vers le couvent où il allait finir ses jours, malade, épuisé, n'en pouvant plus, a envie d'asperges comme il en mangeait dans son enfance. Près de la pierre où il s’assoit pour reprendre souffle, une botte est là, miraculeusement déposée.

    Au milieu de nos épreuves nous ferons l'expérience de ces délicatesses de l'Amour. Elles ne sont pas réservées aux saints. Elles sont pour tous les pauvres qui croient vraiment que Dieu est leur Père. Elles seront pour nous un puissant encouragement à nous abandonner, bien plus efficace que tous les raisonnements.

    Et je crois que c'est là la vraie réponse au mystère du mal et de la souffrance. Réponse non pas philosophique, mais existentielle : En m'exerçant à l'abandon, je fais l'expérience concrète que, effectivement, "ça marche", que Dieu fait tout concourir à mon bien (*), même le mal, même les souffrances, même mes propres péchés. Combien de situations que je redoutais, quand elles arrivent, apparaissent en fin de compte supportables, et finalement bénéfiques après leur premier impact douloureux. Ce que je croyais contre moi se révèle en fait être en ma faveur. Alors je me dis : ce que Dieu fait pour moi dans son infinie Miséricorde, il doit bien aussi le faire pour tous les autres, de manière mystérieuse et cachée, il doit bien le faire aussi pour le monde entier. »

    (*) : cf. Rm 8, 28 (" Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.")

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la - Petit Traité sur la Paix du Cœur (2e Partie, 4), EdB, 1991.

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