Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

première

  • Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : Première Leçon de Ténèbres du Vendredi Saint

    Il Seminario Musicale - Dir. Gérard Lesne

  • Première prédication de Carême du Père Cantalamessa : "l'adoration en esprit et en vérité"

    Careme_Cantalamessa.jpg

    Au lendemain du retour du Pape François au Vatican, débutent les prédications de Carême du Père Raniero Cantalamessa, O.F.M. Cap. Chaque vendredi matin, à 9 heures, le Saint-Père et les membres de la Curie sont invités à assister dans la chapelle Rédemptoris Mater, aux médiations du prédicateur de la maison pontificale, depuis 36 ans.

    En cette Année Sainte, le capucin italien a décidé de proposer une relecture des textes majeurs du Concile Vatican II, démarche qu’il avait entamée en décembre 2015 lors de ses prédications de l’Avent. Le Père Cantalamessa évoquera le thème de la miséricorde, un peu plus tard lors de l’office du Vendredi Saint.
    C’est ce qu’il explique au micro de Marie Duhamel, à écouter sur Radio Vatican.

    Il a donc livré ce vendredi matin la première de ses méditations du Carême 2016. Il a consacré sa réflexion à la Constitution Sacrosanctum Concilium, sur la liturgie, en l’axant sur le thème « l’adoration en esprit et en vérité ».

    Le Père Cantalamessa a tout d’abord précisé qu’il ne fallait pas considérer Vatican II comme un « fleuve » mais comme un « affluent », c’est-à-dire comme un étape importante dans l’histoire de l’Église, mais ni un début, ni une fin. Une analyse proche de "l’herméneutique de la continuité" chère à Benoît XVI. Le prédicateur capucin s’est d’ailleurs appuyé sur une figure spirituelle qui a beaucoup inspiré le Pape émérite dans ses enseignements : « Dans sa fameuse œuvre sur Le développement de la Doctrine chrétienne, le bienheureux cardinal Newman a affirmé qu’arrêter la tradition à un point de son cours, même s’il s’agit d’un Concile œcuménique, serait en faire une tradition morte et non une tradition vivante. La tradition est comme une musique. Que serait une mélodie si elle s’arrêtait sur une note, en la répétant à l’infini ? Cela arrive avec un disque qui s’use et nous savons l’effet désagréable que cela produit ».

    Le prédicateur a rappelé que les fruits des Conciles ne sont pas toujours ceux attendus par les participants directs à ces assemblées. Par exemple, le Concile d’Ephèse, en 431, reste attaché à la définition de Marie comme Theotokos, Mère de Dieu, alors que son objet initial était d’affirmer l’unité de la personne du Christ.

    Le retour nécessaire à l'Esprit Saint

    Concernant Vatican II, le Père Cantalamessa a déclaré que « s’il y a un champ dans lequel la théologie et la vie de l’Église catholique se sont enrichies dans les 50 années post-conciliaires, c’est sans doute celui relatif à l’Esprit Saint », une évolution conforme au vœu de saint Jean XXIII qui souhaitait « une nouvelle Pentecôte pour l’Église ». Cette évolution a aussi motivé les textes du Concile, pour un esprit de la liturgie qui soit surtout celui d’une liturgie de l’Esprit. Mais il s’agit surtout de sauvegarder le dynamisme trinitaire de la liturgie, et non de privilégier l’une ou l’autre des trois personnes de la Trinité.

    « C’est surtout quand la prière devient fatigue ou lutte que se découvre toute l’importance de l’Esprit Saint pour notre vie de prière. L’Esprit devient, alors, la force de notre prière faible, la lumière de notre prière éteinte, en un mot, l’âme de notre prière. » Et tout ceci advient par la foi. Le Père Cantalamessa a remarqué que les formes d’adoration traditionnelles dans l'Église latine, diffusées notamment par l’École française de spiritualité qui s'était forgée au XVIe siècle autour, notamment, du cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629), avaient porté de grands fruits dans l’Église mais ne se référaient pas suffisamment à l’Esprit Saint.

    Pourtant Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, exprime clairement la nécessité de faire appel à l’Esprit Saint : « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. » (Rom 8, 26-27).

    Pour conclure son intervention, le Père Cantalamessa a invité tous les participants à proclamer ensemble « le texte qui reflète la place de l’Esprit Saint et l’orientation trinitaire de la liturgie, c’est-à-dire la doxologie finale du canon romain : “Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles". »

    Les prédications de Carême suivantes auront lieu vendredi 26 février et vendredi 4, 11 et 18 mars.

    Source : Radio Vatican (CV).

    Texte complet de la prédication traduite en français sur Zenit.org.

  • Brive-la-Gaillarde, du 10 au 14 Juillet 2014 : Première Université d’été franciscaine

    La crise, les crises…

    Un nouveau monde en train de naître ?

     

    Oui, nous connaissons une période de mutations sans précédent qui affecte tous les domaines de notre vie.

    Oui, nous avons bien des raisons de nous inquiéter pour le présent comme pour l’avenir.

    Non, ce n’est pas la fin du monde même si c’est la fin d’un monde.

    Un nouveau monde est en train de naître. Comme croyants, avec lucidité et espérance, nous voulons ouvrir les yeux sur cette réalité nouvelle, y réfléchir ensemble, chercher de nouveaux modes de vie plus respectueux de l’équilibre environnemental et humain.

    C’est pourquoi nous vous proposons de nous rejoindre à la première Université d’été franciscaine, du 10 au 14 juillet 2014, à Brive-la-Gaillarde.

    Chaque matin, des invités nous aideront à mieux comprendre les mutations que nous connaissons. Ils témoigneront aussi des initiatives qu’ils prennent pour y répondre. Parmi les intervenants, citons Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers ; Frédérique Bedos, auteur de La petite fille à la balançoire ; Régis Laithier, formateur à Juralternance ; Pierre Giorgini, recteur de la Catho de Lille ou encore Emmanuel Marchant, directeur de Danone Communities.

    L’après-midi, la parole sera donnée aux acteurs de terrains, qui nous feront découvrir leurs initiatives, locales, associatives, en entreprise, dans les domaines social, économique, religieux... et entreront en dialogue avec nous.

    Une Université d’été franciscaine, ce sont aussi des temps de convivialité, la place faite au spectacle et à la fête, sans oublier la proposition d’un chemin spirituel par les frères franciscains de Brive. Nous pourrons partager leur prière matin et soir.

    Ce rendez-vous sera riche de la diversité de ses participants, chrétiens ou non, de toutes générations, aux expériences plurielles. Les familles y seront les bienvenues avec la mise en place d’animations spécifiques pour les enfants et les jeunes.

     

    Programme

    Jeudi 10 juillet

    20h30 : Ouverture de l’Université d’été franciscaine :

    Crise ou changement de monde : la transition fulgurante, avec  Pierre Giorgini, Président-Recteur de l’Université Catholique de Lille.

    Vendredi 11 juillet

    9h30 – 12h00 : La crise, de quoi parle-t-on ? Une crise ou des crises ? Une crise conjoncturelle ou un changement de paradigmes ? Des clés pour comprendre. Avec Loïc Pelletier, Marc Tirel et Anne-Sophie Novel.

    15h00 – 17h00 : 15 Ateliers pour découvrir, échanger avec des acteurs de terrain : initiatives locales, associatives, en entreprise, dans les domaines social, économique, religieux...

    17h00 – 18h00 : Grand témoin  Régis Laithier, formateur à l’association "Juralternance".

    20h30 : Chemin d’Assise, l’aventure intérieure. Film et rencontre avec Olivier Lemire.

    Samedi 12 juillet

    9h30 – 12h00 : A situation nouvelle, réponses nouvelles. Des clés pour agir. Avec Jean-Louis Gallaup, Emmanuel Marchant et Jérôme Vignon.

    15h00 – 16h30 :  Grand témoin : Frédérique Bedos, auteur de La petite fille à la balançoire.

    17h00 – 18h30 : Ateliers

    20h30 : Récital de Maxime Piolot. Accompagné de ses quatre musiciens, Maxime Piolot, dans des chansons pleines de profondeur et de poésie, nous emmène à la découverte de François d’Assise.

    Dimanche 13 juillet

    9h00 – 10h30 : Les mutations actuelles, un défi pour l’Eglise : réflexions et initiatives, par Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers.

    11h00 : Messe à la Collégiale saint Martin, présidée par l’évêque de Tulle

    15h00 – 17h00 : Ateliers

    17h00 – 18h00 : Grand témoin  Mgr Albert Rouet

    Lundi 14 juillet

    9h00 – 11h00 : Quelles actions demain pour contribuer à de nouveaux modes de vie ?

    11h00 – 12h00 : Envoi

     

    Equipe de coordination

    Elisabeth Martini, François Delmas-Goyon, Frère Nicolas Morin, Jean-François Chaumont et Bernard de Vaugiraud

    Qui est invité ?

    Cette rencontre s’adresse à toute personne désirant mieux appréhender, réfléchir et partager avec d’autres sur les mutations contemporaines et chercher des moyens concrets d’agir.

    Une place toute particulière sera faite aux familles qui logeront sur un même site. Des Scouts prendront en charge l’animation des enfants et des jeunes.

    Logement

    Le logement se fera sur trois sites, en chambres individuelles ou double, voire en chambrées pour les familles. Possibilité de dormir sous tente.

    Tous les repas se prendront aux Grottes de Saint Antoine.

    Combien ça coûte ?

    Le coût réel du rassemblement (pension complète, animation, intervenants, secrétariat) est de 260 €. Nous vous proposons de participer selon vos moyens dans une fourchette de 210 € à 310 €. Enfants et jeunes : 80 €. Gratuit pour les moins de trois ans.

    Si vous êtes logés par vos propres moyens mais prenez vos repas sur place : 190 €

    Si vous ne prenez ni repas, ni hébergement : 70 €

    Renseignements – Inscriptions

    Éditions Franciscaines - 9 rue Marie Rose - 75014 Paris - 01 45 40 73 51 - contact@editions-franciscaines.com

  • Résumé de l'exhortation "Evangelii Gaudium"

    "La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus" : c’est par ces mots que s’ouvre l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium dans laquelle le Pape François développe le thème de l’annonce de l’Évangile dans le monde actuel, en se basant, entre autres, sur la contribution offerte par les travaux du Synode qui s’est déroulé au Vatican du 7 au 28 octobre 2012 ("La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne"). Après l'encyclique Lumen Fidei, rédigée en collaboration avec Benoît XVI, Evangelii Gaudium est le premier texte entièrement de la main du Pape François. Je désire, écrit-il, "m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines années ". Il s’agit d’un appel vibrant à tous les baptisés afin que, avec une ferveur et un dynamisme nouveaux, ils portent à leurs prochains l’amour de Jésus dans un "état permanent de mission", en évitant "le grand risque du monde d’aujourd’hui, celui de tomber dans "une tristesse individualiste".

    Le Pape invite à "retrouver la fraîcheur originale de l’Évangile", en cherchant "de nouvelles voies" et "des méthodes créatives", et à ne pas enfermer Jésus dans nos "schémas ennuyeux". Il faut une "conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont" et une "réforme des structures" ecclésiales pour les rendre plus missionnaires. Le Souverain Pontife pense aussi à une "conversion de la papauté" pour qu’elle soit "plus fidèle à la signification que Jésus Christ entend lui donner et aux besoins actuels de l’évangélisation". Le souhait que les Conférences épiscopales puissent offrir leur contribution afin que "le sentiment collégial se réalise concrètement ne s’est pas pleinement réalisé". Il est nécessaire de procéder à une "décentralisation salutaire". Dans ce processus de renouveau, il ne faut pas avoir peur de réviser certaines coutumes de l’Église qui ne sont pas "directement liées au cœur de l’Évangile…certains usages s’étant très enracinés dans le cours de l’histoire".

    Pour témoigner de l’accueil de Dieu, il faut "avoir partout des églises avec les portes ouvertes" afin que ceux qui cherchent ne rencontrent pas "la froideur d’une porte close". "Même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison". Ainsi, l’Eucharistie "n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace". Le Pape réaffirme qu’il préfère une Église "accidentée, blessée et sale pour être sortie dans la rue, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper…c’est que tant de nos frères vivent" sans l’amitié de Jésus-Christ.

    Le Pape énonce ensuite les tentations auxquelles sont exposés les agents pastoraux, de l'individualisme à la crise d’identité et au déficit de ferveur. "La plus grande menace" c’est "le triste pragmatisme de la vie quotidienne de l’Église, dans lequel apparemment tout arrive normalement, alors qu’en réalité, la foi s’affaiblit". Le Pape exhorte à ne pas se laisser saisir par un "pessimisme stérile" à être des signes d’espérance en réalisant la "révolution de la tendresse". Il faut repousser la "spiritualité du bien-être" qui refuse "les engagements fraternels" et vaincre "la mondanité spirituelle" qui "consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine". Le Pape parle de ceux qui "se sentent supérieurs aux autres" parce qu’ils sont "inébranlablement fidèles à un certain style catholique propre au passé" et qui "au lieu d’évangéliser, analysent et classifient les autres" et de ceux qui manifestent "un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Église, mais sans que la réelle insertion de l’Évangile dans le Peuple de Dieu les préoccupe". Il s’agit là "d’une terrible corruption sous l’apparence du bien… Que Dieu nous libère d’une Église mondaine sous des drapés spirituels et pastoraux !"

    Le Pape demande aux communautés ecclésiales de ne pas se laisser aller à l’envie et à la jalousie : "A l’intérieur du Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres !". "Qui voulons-nous évangéliser avec de tels comportements ?". Il souligne la nécessité d’accroître la responsabilité des laïcs, qui sont maintenus "en marge des décisions" par "un cléricalisme excessif". Il affirme "qu’il faut encore élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Église", en particulier "dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes". "Les revendications des droits légitimes des femmes…ne peuvent être éludées superficiellement". Les jeunes doivent avoir un rôle plus important. Face à la pénurie des vocations dans certaines régions, il affirme qu’on ne peut pas "remplir les séminaires sur la base de n’importe quelles motivations".

    Abordant le thème de l’inculturation, le Pape rappelle que "le christianisme n’a pas un seul modèle culturel" et que le visage de l’Église est "multiforme". "Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire". Le Pape réaffirme "la force évangélisatrice de la piété populaire" et encourage la recherche des théologiens en les invitant à viser la finalité évangélisatrice de l’Église et à ne pas se contenter "d’une théologie de bureau".

    Le Pape s’attarde "avec soin sur les homélies" parce que "nous ne pouvons pas rester sourds aux nombreuses réclamations concernant cet important ministère". Les homélies "doivent être brèves et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours", elles doivent savoir dire "des paroles qui font brûler les cœurs", et surtout ne pas se limiter à faire la morale et à vouloir endoctriner. Les homélies, il faut les préparer : "Un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus". "Une bonne homélie…doit contenir une idée, un sentiment, une image". La prédication doit être positive, offrir toujours l’espérance et ne pas laisser les fidèles "prisonniers de la négativité". L’annonce de l’Évangile elle-même doit avoir des connotations positives, la "proximité, l'ouverture au dialogue, la patience, l'accueil cordial qui ne condamne pas".

    Évoquant les défis du monde contemporain, il dénonce le système économique actuel : "il est injuste à sa racine". "C’est une économie qui tue" parce que c’est la "loi du plus fort" qui prévaut. La culture actuelle du déchet a engendré "quelque chose de nouveau" : "Les exclus ne sont pas des exploités, mais des déchets, des restes". Nous vivons "une tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable", un "marché divinisé" où règnent "la spéculation financière", "une corruption ramifiée", "une évasion fiscale égoïste". Le Pape dénonce les "atteintes à la liberté religieuse" et les "nouvelles situations de persécution des chrétiens… Dans de nombreux endroits, il s’agit plutôt d’une indifférence relativiste diffuse". La famille traverse une crise culturelle profonde". Réaffirmant "la contribution indispensable du mariage à la société" il souligne que "l’individualisme postmoderne et mondialisé favorise un style de vie qui affaiblit le développement et la stabilité des liens entre les personnes, et qui dénature les liens familiaux".

    Le Pape réaffirme par ailleurs "la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine" et le droit des Pasteurs "d’émettre des opinions sur tout ce qui concerne la vie des personnes". "Personne ne peut exiger de nous que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale". Il cite Benoît XVI lorsqu’il affirme que l’Église "ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice". Pour l’Église, l’option pour les pauvres est une catégorie "théologique" avant d’être sociologique. "Pour cette raison, je désire une Église pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner". "Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres…les problèmes du monde ne seront pas résolus". "La politique tant dénigrée - affirme-t-il encore - est…une des formes les plus précieuses de la charité". "Je prie le Seigneur qu’il nous offre davantage d’hommes politiques qui aient vraiment à cœur la vie des pauvres !". Puis cet avertissement : Toute communauté de l’Église qui oublie les pauvres "court aussi le risque de la dissolution".

    Le Pape exhorte à prendre soin des plus faibles, "les sans-abris, les toxicomanes, les réfugiés, les populations indigènes, les personnes âgées toujours plus seules et abandonnées" et les migrants et il encourage les nations "à une généreuse ouverture". Il évoque les victimes de la traite et des nouvelles formes d’esclavage : "Ce crime mafieux et aberrant est implanté dans nos villes, et beaucoup ont les mains qui ruissellent de sang à cause d’une complicité confortable et muette". "Doublement pauvres sont les femmes qui souffrent des situations d’exclusion, de maltraitance et de violence". "Parmi les faibles dont l’Église veut prendre soin avec prédilection" il y a "aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine". "On ne doit pas s’attendre à ce que l’Église change de position sur cette question… Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine". Suit un appel au respect de toute la création : "Nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple et du monde dans lequel nous vivons".

    En ce qui concerne le thème de la paix, le Pape affirme qu’il faut des voix prophétiques car certains veulent instaurer une fausse paix "qui servirait d’excuse pour justifier une organisation sociale qui réduit au silence ou tranquillise les plus pauvres, de manière à ce que ceux qui jouissent des plus grands bénéfices puissent conserver leur style de vie". Pour la construction d’une société bénéficiant de la paix, de la justice et de la fraternité, le Pape indique quatre principes : "le temps est supérieur à l’espace" cela veut dire "travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats". "L’unité prévaut sur le conflit" cela veut dire œuvrer afin que les oppositions parviennent à une "unité multiforme qui puisse engendrer une nouvelle vie". "La réalité est plus importante que l’idée" cela veut dire éviter que la politique et la foi se réduisent à la rhétorique. "Le tout est supérieur à la partie" cela veut dire mettre ensemble globalisation et localisation.

    L’évangélisation, poursuit le Saint-Père, "implique aussi un chemin de dialogue" qui permette à l’Église de collaborer avec toutes les réalités politiques, sociales, religieuses et culturelles. L’œcuménisme est "un chemin incontournable de l’évangélisation". L’enrichissement réciproque est important : "Nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres !", par exemple "dans le dialogue avec les frères orthodoxes, nous les catholiques, nous avons la possibilité d’apprendre quelque chose de plus sur le sens de la collégialité épiscopale et sur l’expérience de la synodalité" ; "le dialogue et l’amitié avec les fils d’Israël font partie de la vie des disciples de Jésus" ; "le dialogue inter-religieux", qui doit être mené "avec une identité claire et joyeuse", est "une condition nécessaire pour la paix dans le monde" et il n’éclipse pas l’évangélisation ; "La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande importance" : le Pape implore "humblement" les pays de tradition musulmane d’assurer la liberté religieuse aux chrétiens, "prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam jouissent dans les pays occidentaux ! Face au fondamentalisme violent qui nous inquiète, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence". Et contre la tentative de privatiser les religions dans certains contextes, il affirme que "le respect dû aux minorités agnostiques et non croyantes ne doit pas s’imposer de manière arbitraire qui fasse taire les convictions des majorités croyantes ni ignorer la richesse des traditions religieuses". Le Pape réaffirme l’importance du dialogue et de l’alliance entre croyants et non-croyants.

    Le dernier chapitre est consacré aux évangélisateurs avec esprit, "ceux qui s’ouvrent sans crainte à l’action de l’Esprit Saint" qui "infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Évangile avec audace, (Parresia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant". Ces "évangélisateurs prient et travaillent", en sachant que "la mission est une passion pour Jésus mais, en même temps, une passion pour son peuple" : "Jésus veut que nous touchions la misère humaine, la chair souffrante des autres". "Dans notre rapport avec le monde nous sommes invités à rendre compte de notre espérance, mais non pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent". Pour être missionnaires, il faut chercher le bien du prochain et désirer le bonheur des autres : "si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, cela justifie déjà le don de ma vie". Il invite à ne pas se décourager face aux échecs ou aux faibles résultats parce que la "fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut pas être comptée" ; "nous savons seulement que notre don de soi est nécessaire". L’exhortation s’achève par une prière à Marie "Mère de l’évangélisation". "Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Église. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.11.13).

  • « Evangelii gaudium », « la joie de l'Évangile », première exhortation apostolique du Pape François, a été rendue publique ce mardi 26 novembre à midi au Vatican.

    A lire en ligne sur le site internet du Vatican

    ou à télécharger sur ce même site ICI (format pdf).

  • Lumen Fidei, première encyclique du Pape François

    La première encyclique du Pape François intitulée Lumen Fidei sera publiée vendredi 5 juillet. Selon le P. Federico Lombardi S.J., Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, le document qui n'est "pas très long" sera présenté à 11 h ce même jour par le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques, ainsi que par Mgr Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Mgr Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

    Source : VIS - Vatican Information Service.