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profondeur

  • Méditation : "Je vous donne un commandement nouveau"

    « Il faut nous aimer, du moins essayer constamment de nous aimer comme Jésus nous a aimés lui-même, avec le même désintéressement, la même spontanéité toute gratuite, avec la même profondeur et sincérité de sentiments, avec une véritable affection, avec le même dévouement sans limites, usque ad mortem (1), avec la même condescendance à l'égard de chacun, avec la même délicatesse, sicut dilexi vos (2) ! Les perspectives sont infinies, les progrès sont toujours possibles. Ne nous contentons pas d'une bonne petite vie familiale où l'on se supporte à peu près les uns les autres. Cherchons à nous aimer avec toujours plus de vérité, de profondeur. Soyons bons, très bons et bienveillants les uns à l'égard des autres. Ne supportons pas la moindre parole ni la moindre pensée contraire à la charité. La personne de notre prochain, quel qu'il soit, est sacrée ; il n'y faut toucher qu'avec un souverain respect. Et puis aimons-nous tous les uns les autres ; pas d'excommunication, pas d'exclusion sous aucun prétexte. Ayons une charité vraiment catholique... »

    (1) : par ex. Mt XXVI, 38 : "jusqu'à la mort"
    (2) : Jn XIII, 34 : "Mandatum novum do vobis: ut diligatis invicem sicut dilexi vos..." - "Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés..."


    Dom Placide de Roton, Jésus c'est tout (Aimer Jésus dans nos frères, Août 1952), Éditions Sainte-Madeleine, 2004.

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    Jésus-Christ bénissant les enfants, par Jean-Joseph Ansiaux (1764-1840)
    Musée du château de Versailles - (Source et crédit photo)

  • Méditation : mois de mars - mois de St Joseph

    « Saint Joseph, l'ombre du Père ! celui sur qui l'ombre du Père tombait épaisse et profonde, saint Joseph, l'homme du silence, celui de qui la parole approche à peine ! l'Evangile ne dit de lui que quelques mots : "C'était un homme juste !" l'Evangile, si sobre en paroles, devient encore plus sobre quand il s'agit de saint Joseph. On dirait que cet homme, enveloppé de silence, inspire le silence. Le silence de saint Joseph fait le silence autour de saint Joseph. Le silence est sa louange, son génie, son atmosphère. Là où il est, le silence règne. Quand l'aigle plane, disent certains voyageurs, le pèlerin altéré devine une source à l'endroit où tombe son ombre dans le désert. Le pèlerin creuse, l'eau jaillit. L'aigle avait parlé son langage, il avait plané. Mais la chose belle avait été chose utile ; et celui qui avait soif, comprenant le langage de l'aigle, avait fouillé le sable et trouvé l'eau.

    Quoi qu'il en soit de cette magnifique légende et de sa vérité naturelle que je n'ose garantir, elle est féconde en symboles superbes. Quand l'ombre de saint Joseph tombe quelque part, le silence n'est pas loin. Il faut creuser le sable, qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine ; il faut creuser le sable, et vous verrez jaillir l'eau. L'eau, ce sera, si vous voulez, ce silence profond, où toutes les paroles sont contenues, ce silence vivifiant, rafraîchissant, apaisant, désaltérant, le silence substantiel ; là où est tombée l'ombre de saint Joseph, la substance du silence jaillit, profonde et pure, de la nature humaine creusée. »

    Ernest Hello (1828-1885), Physionomie des saints (ch. X : Saint Joseph), Victor Palmé, Paris, 1875.

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    dessin de la Visitation d'Annecy

  • 7 novembre : Méditation

    « Oui, mon enfant, laissez-vous faire... Laissez-vous dépouiller quand on vous dépouille , obscurcir quand on éteint autour de vous toute lumière, enrichir quand on vous donne, illuminer quand on vous éclaire, élever quand on vous élève, et jeter, abîmer dans toutes les profondeurs, quand on vous y jette et l'on vous y abîme. Que voulez-vous ? C'est la part de la créature, et son unique part. Tout le reste est à Dieu et aux instruments dont il se sert pour opérer à son gré dans nos âmes.

    Oh ! nous réfléchissons trop, nous considérons par trop de faces et de côtés la conduite de Notre-Seigneur sur nous, nous tendons trop par le fond de notre esprit à nous rendre compte de ce qui se fait en nous et ce qui ne s'y fait pas ; de la manière dont Notre-Seigneur opère, des moyens qu'il emploie, des résultats qu'ils obtiennent, des lumières qu'ils nous apportent, des consolations qu'ils amènent, et de mille autres circonstances qui s'y rattachent ou qui en découlent.

    Ah ! qu'il faut plus de simplicité sur la voie où vous êtes ! Recevez, et c'est tout. Vous avez besoin de préparation ? c'est Dieu qui prépare. De fidélité ? c'est de Dieu que vous devez l'attendre. De lumière ? elle vous viendra de lui. Ce bon Maître ne vous laissera manquer de rien, et plus vous serez pauvre, plus il vous donnera de ses richesses. Laissez-vous donc là, vous, et laissez-le faire, Lui. De grâce, consentez enfin à ne présenter que votre pauvreté infinie à l'infini de la miséricorde de Notre-Seigneur. »

    P. Barrelle (1794-1863), extrait d'une lettre du 4 novembre 1858, in P. Léon de Chazournes, Vie du Révérend Père Joseph Barrelle de la Compagnie de Jésus (Tome 2, ch. 28), Henri Plon, Paris, 1868.

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  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 7ème jour

    Septième jour : L’océan

    Dans ce divin Cœur était comme une mer d’une douceur très suave, où je trouvais une foi indicible, et le souverain bien. Je ne pouvais voir le fond de cette mer, en sorte qu’elle était comme un abîme. Plus j’y entrais et plus j’en apercevais la profondeur ; plus je goûtais de ses eaux et plus ma soif devenait insatiable. Après avoir joui quelque temps de cette vision et de ce goût béatifiques, j’ai entendu une voix qui disait : Je suis l’amour fidèle qui établit l’âme dans la vérité ; après quoi, elle n’a plus que du dégoût pour le monde, ce qui la fait mépriser des mondains. Mais elle aime ce mépris ; elle aime la solitude ; elle aime les tribulations et les douleurs. Et quand ces sentiments lui sont devenus habituels, je la fais monter plus haut ; je l’introduis dans le ciel empyrée, où elle contemple mes plaies, dont la splendeur la fait brûler d’amour. Lorsqu’elle est bien enflammée, je la transforme et alors elle entre dans mon Cœur ; elle y trouve un abîme de charité et de douceur incomparables ; elle s’y plonge et y demeure submergée. La lumière répandue de ces plaies sacrées sur les justes de la terre, bien que sortant de la même source, n’arrive pas à tous par le même canal ; les uns la reçoivent des pieds de Jésus, les autres de ses mains, d’autres enfin de son Cœur adorable. Les âmes qui reçoivent les rayons sortis des pieds de Jésus sont celles qui l’aiment d’un amour ordinaire ; les ferventes sont éclairées des rayons de ses mains ; celles que le Sacré Cœur inonde d’un torrent de lumière sont celles qui, par la grâce, se sont élevées jusqu’au pur amour.
    Sainte Françoise Romaine (1384-1440)

    Exemple : (Première Promesse) Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état
    Eustelle, surnommée à juste titre l’Ange de l’Eucharistie, morte à Saint-Pallais de Saintes en 1840, fut une de ces âmes qui ne vivent que pour consoler Jésus Jésus-Christ délaissé au Saint Tabernacle. Elle exprime dans ses lettres des sentiments dignes des Séraphins : « Ô Sainte Eucharistie ! s’écrie-t-elle. Ô Sainte Eucharistie ! Que j’aime à répéter ces mots ! Que mon âme y trouve de délices !... C’est dans le Sacrement adorable de l’Eucharistie que se trouve l’amour, c’est à cette source sacrée dont les eaux jaillissent jusqu’à la vie éternelle, que nous devons aller étancher notre soif : c’est à ce tabernacle que nous devons aller chercher l’Agneau immaculé qui seul peut rendre à notre âme la blancheur de son innocence première. Pauvre Jésus ! Il n’est pas aimé ! Il n’est pas connu ! Ô aveuglement ! Ô stupidité de l’homme ! Que ne m’est-il donné de soumettre tous les cœurs au joug du saint amour !... Ô sainte Eucharistie ! C’est toi qui m’enlèves ainsi à moi-même ; tu me transportes déjà dans la région céleste. Que je t’aime ! Tu fais mes délices ; tu me fais mourir, pour mieux revivre. Laisse-moi expirer à tes pieds ; la mort m’est un gain. » Qui n’admirera ce langage dans une pauvre couturière qui ne connaît d’autre école que le Cœur de Jésus ? Voici ce qu’elle écrivait à son directeur : « Je vis cet aimable Sauveur, il y a quelques jours ; il me montrait son Cœur divin… Ô Jésus ! donnez-moi votre Cœur, donnez-moi votre amour… c’est aux pieds du Tabernacle qu’on apprend la science de l’amour !... »
    Cette magnifique parole de Marie-Eustelle nous indique où il faut aller apprendre la science des Saints, la science d’aimer Jésus-Christ, l’unique science nécessaire. Ecoutons encore une fois cette âme séraphique : « Ô Sacrement de l’Eucharistie, unique ambition de mon cœur, objet de tout ce que je pense, de tout ce que je crois, de tout ce que je veux ! Que ne puis-je te faire connaître ! Cher bon Maître ! Ô Jésus ! C’est trop, c’est trop pour ce lieu d’exil ! Suspends un peu ces délices ineffables ! Ô mon céleste Ami ! Tu m’enchaînes en quelque sorte sur cette terre étrangère, mais c’est aux pieds de tes autels. Eucharistie ! Ô doux cœur de mon âme ! Ô ma vie ! Ô l’âme de ma vie ! Eucharistie ! Que ce nom résonne délicieusement au-dedans de moi-même ! » Elle terminait ordinairement ses lettres par le Rendez-vous dans le Cœur de Jésus. Que les gens simples se consolent ; s’ils le veulent, ils peuvent lutter d’amour avec les Séraphins !...
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    La manière dont Notre-Seigneur récompensa un acte d’obéissance de Sainte Marguerite-Marie nous montre combien cette vertu lui est chère. Voici comment cette amie du Cœur de Jésus raconte elle-même le fait : « La veille de Saint Thomas (21 décembre 1682), notre très honorée Mère me commanda, en vertu de la sainte obéissance, de demander ma santé à Notre-Seigneur, lequel allait toujours augmentant mes infirmités. Etant, pour lors, alitée à l’infirmerie et si malade que j’aurais eu peine à subsister longtemps comme j’étais… Voici la manière dont elle me fit ce commandement : Qu’il fallait demander à notre-Seigneur que si tout ce qui se passait en moi (ses révélations) était de lui, il en donnât pour marque de suspendre tous mes maux corporels pendant cinq mois, en sorte que je n’aie besoin pendant tout ce temps d’aucun remède ou soulagement… Mais Celui qui a voulu mourir par obéissance m’a bien fait connaître combien il la chérit, puisque, m’étant levée dans le moment pour aller au chœur lui faire ma demande que mes péchés me rendaient indigne d’obtenir, j’ai toujours été depuis en si parfaite santé qu’il me semble que rien n’est capable de l’altérer. »
    (Vie de Sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   La biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’Océan infini de la miséricorde.
    (Promesse du Sacré Cœur)

    Vous entrerez dans cet aimable Cœur comme un voyageur dans un navire dont le pur amour est le pilote.
    Sainte Marguerite-Marie (1648-1690)

    Pratique :
    Ne jamais murmurer, quel que soit le supérieur qui nous commande.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, obéissant pour nous jusqu’à la mort de la croix, ayez pitié de nous.


    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 2 mai : Méditation

    « Il ne faut pas confondre la joie avec ses différentes expressions à tous les niveaux : il y a le plaisir, le confort, la joie intellectuelle et artistique, la joie du travail bien fait ou de l'entreprise réussie ; il y a surtout les innombrables joies des relations humaines y compris la joie de l'amour qui doit accompagner l'homme pendant toute sa vie. Et cependant, toutes ces expériences ne sont que des formes extérieures de la joie. Plus ces formes sont importantes, plus leurs racines sont profondes. La joie véritable est située à une grande profondeur, et nous devrions creuser profondément en nous pour lui permettre de jaillir. C'est sans doute là le sens de l'expression que nous employons spontanément pour exprimer un grand bonheur : Je suis profondément heureux. C'est pourquoi tout grand bonheur est aussi silencieux. il ne peut être exprimé. Il est indicible. Il affleure rarement à la surface, et nous serions incapables d'en faire étalage. C'est à la racine même de notre être que nous sommes habités par notre joie. »

    Dom André Louf (1929-2010), Au gré de sa grâce - Propos sur la prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1989.

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  • 13 avril : Méditation

    « Prier, c'est percevoir notre réalité la plus profonde, ce point précis de notre être où, inconsciemment, insensiblement, sans jamais l'avoir vu, nous aboutissons à Dieu, nous nous écoulons en Dieu, nous touchons Dieu ; où, à chaque instant, tandis qu'il ne cesse de nous créer, nous sommes touchés par lui...

    "Je suis loin de toi, alors que toi, douce source
    de tout ce qui est vie,
    ou de tout ce qui fait vivre,
    tu m'as, toi, le prochain le plus proche de moi,
    et que tu m'envoies, ô soleil bien-aimé,
    en mon tréfonds le plus profond
    ton feu dévorant qui transperce tout." (Abbé Guido Gezelle - 1830-1899) ...

    Il s'agit d'apprendre progressivement à s'abandonner en profondeur. Notre projet personnel de prière doit, insensiblement mais sûrement, être relayé par l'action de Dieu en personne et en quelque sorte se perdre en elle. A Dieu maintenant de prendre l'initiative. A nous de le laisser agir. A nous aussi de nous livrer à son action en nous...
    La prière à laquelle il nous invite maintenant est sa prière à lui. Elle est pure grâce. Nous n'avons aucune prise sur elle. Le seul geste qui nous reste est d'ouvrir nos mains et notre coeur, afin que la prière en jaillisse comme un don du Seigneur, là où il veut bien nous la donner. »

    Dom André Louf (1929-2010), Au gré de sa grâce - Propos sur la prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1989.

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